Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux

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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Pourquoi je hais les dimanches ?

07/02/2011 09:44

Pourquoi je hais les dimanches ?


Voici ma contribution au Café philosophie de Bourg-en-Bresse de ce mois-ci. En effet, j'étais au Café Bernolin, au centre de Bourg-en-Bresse, ce mardi soir afin de participer à une séance du Café philo, auquel je participe régulièrement depuis plusieurs années maintenant.


Le sujet de ce mardi était : "Pourquoi je hais les dimanches ?"
Je suis intervenu deux fois dont une fois tout au début. Je me suis dit que je pouvais céans vous faire partager mes propos qui ont tourné au politique... J'ai tenté ci-dessous de retranscrire mes propos oraux de cette soirée. Les expressions sont aux trois quarts identiques. Sauf que j'ai souhaité, pour ne pas politiser de trop mes interventions, éviter certains mots pour essayer de rester dans la remarque philosophique.

Je ne hais pas le dimanche. Le dimanche n’existe plus.

Le dimanche est le seul jour férié de la semaine. Cela est dû, comme on le sait, au caractère chrétien de notre calendrier national.
Je regrette beaucoup l’ouverture ce jour-là des magasins issus de chaînes. La libéralisation du travail passe par l’accès au travail le dimanche en faisant de plus en plus de concessions au caractère ultraconsumériste du système économique qui gouverne aujourd’hui le Monde, système capitaliste et peu régulé.

La confusion entre libéralisme et liberté soutenue par les tenants de ce système entraîne chez l’individu travailleur ou non une confusion entre liberté de consommer et liberté tout court (donc s’il est sans emploi, le désir de consommer est tarabustant, dangereux pour ses économies).
Les gens ont le droit de travailler le dimanche mais il n’y a jamais eu autant de chômeurs !
En outre, le pouvoir religieux recule – de moins en moins de Français de confession catholique (le catholicisme restant officiellement la première religion de France) vont à la Messe le dimanche. Et si je ne suis pas croyant, je considère néanmoins qu’à travers éventuellement la religion le dimanche incarne (mais de moins en moins) le jour de la spiritualité. La déconnexion avec la logique de la rentabilité purement économique se cristallisait autour du dimanche. De plus, ce jour là, bien qu’il existe évidemment la solitude pour certains, nous retrouvons souvent la famille. Et bien sûr, cette tradition des retrouvailles familiales liée au dimanche est liée également à la religion.
Pour en revenir à la solitude, s’il a toujours existé des gens isolés dans les campagnes de France, nous constatons depuis des années un nouveau type d’isolement : celui du citadin qui ne connaît même pas forcément les voisins de son immeuble. Les familles sont de plus en plus éclatées, que ce soit géographiquement et/ou en raison de divorces et/ou de l’emploi demandant d’être un travailleur nomadisé.

Religion, famille, philosophie, tout ce qui se rapporte à la spiritualité et qui forme les ingrédients d’un dimanche traditionnel sont des repères qui, dans les mœurs, reculent, entraînant une individualisation acharnée de la société. Et cette individualisation favorise le pouvoir d’un capitalisme qui, au-delà d’un simple système économique, s’érige en système politique : c’est le fameux glissement de l’économie de marché vers la société elle-même de marché.
Les grands philosophes me semblent être derrière nous. De même pour les grands artistes, les grands idéologues. Tous ces gens qui – avec de grandes qualités ou de grands défauts – voulurent dans tous les cas donner un sens à la société, à la vie ! Le monarque français donnait à sa manière un sens à la société, les révolutionnaires jacobins voulurent donner un autre sens à celle-ci. Aujourd’hui, nous sommes de plus ou plus dans une société de non-sens. Ou si elle n’a qu’un sens, il est donné par les tenants du système capitaliste actuel qui est devenu, comme je l’ai dit plus haut, un véritable système politique. A l’échelle mondiale, si la nation est le cadre qui est apte à donner le plus de sens (civique, moral) à une société, elle est donc un ennemis, un verrou à faire sauter pour ces précédents tenants nommés mondialistes. Alors maintenant, le philosophe, l’artiste isolé, le religieux, le royaliste, le vrai socialiste, le vrai républicain sont tous des résistants.

Chacun a ses souvenirs propres relatifs au dimanche. Certains trouveront que les rituels religieux du dimanche étaient bien ennuyeux.
Par ailleurs, on ne choisit pas sa famille et on est en droit de ne pas l’aimer. Par conséquent, certains d’entre-nous trouveront qu’ils ont régulièrement agi par hypocrisie le dimanche, forcés d’aller à la Messe ou chez ses grands-parents ennuyeux…
Or, sans hypocrisie, pas de civilisation. Et sans civilisation, la vie n’a aucun sens…

Anthony Michel

http://blogrepublicain.hautetfort.com/






Dominique de Villepin sur Europe 1: "Nous sommes peureux, blasés et égoïstes"

07/02/2011 09:36

Dominique de Villepin sur Europe 1:


Invité de Dominique Souchier dimanche matin sur Europe 1, Dominique de Villepin a commenté la situation en Egypte, est revenu sur la polémique liée aux vacances tunisiennes de la ministre des Affaires Etrangères et a réitéré ses critiques contre l'instrumentalisation par le pouvoir du meurtre de la jeune Laëtitia.

Le verbatim de l'intervention de Dominique de Villepin...

Sur la transition du pouvoir en Egypte
"Sur un dossier et face à des événements aussi importants, évidemment l'esprit oscille et les analyses aussi oscillent. Il y a une hésitation de l'histoire, mais il y a des réalités dures. Parmi ces réalités fortes, il y a le poids de l'armée en Egypte et l'armée est arbitre. L'armée considère Hosni Moubarak comme l'un des siens, donc elle veut sauver l'honneur d'Hosni Moubarak et elle veut préparer l'avenir et pour cela, elle a besoin de temps.
Donc on voit se dessiner effectivement un scénario où Hosni Moubarak ne partirait pas mais où le vice-président Souleimane prendrait de facto sa place, avec une transition qui préparerait à échéances des élections avec un candidat qui serait au bout du compte celui de l'armée. Il y a un hic dans ce scénario encore: c'est que ce scénario n'est pas constitutionnel. Et il faut donc aménager la Constitution pour rendre possible ce passage de bâton d'Hosni Moubarak au vice-président Souleimane, alors que la Constitution prévoit que c'est le président du Parlement qui normalement doit assurer cette transition. (...)
C'est pas ce que le peuple demande. Le peuple aspire à un véritable changement et pour lui, le véritable changement, ce n'est pas seulement, comme on l'apprend ce matin, un changement de direction à la tête du parti national démocrate (le parti au pouvoir), c'est un changement puissant: c'est la garantie qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Vous posiez la question: est-ce que nous sommes blasés? Les Egyptiens ne sont pas blasés. Ils ont des rêves, ils ont des aspirations, ils veulent que les choses changent."
Sur notre discrétion face aux événements en Tunisie et en Egypte
"Si nous n'étions que blasés, notre situation ne serait pas aussi inquiétante. Nous sommes peureux,nous sommes blasés et nous sommes égoïstes.
Regardons la grille de lecture qui a été la nôtre depuis 30 ans, 50 ans vis-à-vis du monde arabe. Quels sont les mots qui sont revenus? Guerre, pétrole, terrorisme, islamisme: autant de raisons, autant de peurs, autant de raisons qui ont justifié une politique qui a conduit à mettre un couvercle sur le monde arabe et à penser que la liberté, eh bien, était hors de portée des peuples arabes. (...)
Mais quel aveuglement ! Le même réflexe aurait pu être fait à l'époque de la Révolution française en se disant que la Terreur qui est quand même venue allait finalement balayer tout. Il y a un pari sur l'avenir qui est indispensable, d'autant que l'élément récurrent qui est toujours pris qui est celui de la révolution iranienne de 1979 qui a conduit à l'installation du régime des mollahs, c'est une expérience de 30 ans. Est-ce que le peuple iranien, s'il pouvait choisir aujourd'hui, choisirait le même régime? Je pense que non. Donc vouloir appliquer la grille de lecture de 1979 sur l'ensemble du monde arabe, dans des circonstances historiques qui n'ont rien à voir..."
Sur le rôle des Frères Musulmans en Egypte
"Est-ce qu'ils ont été au coeur du lancement de cette révolte en Egypte? Est-ce qu'aujourd'hui, ils font preuve d'un activisme militant qui nous donne le sentiment qu'on ne puisse pas parler avec eux? On vient d'apprendre que les Frères Musulmans ont accepté de parler avec le pouvoir en place, comme ils acceptent de parler avec l'opposition laïque. Il faut rassembler tout le monde. Il faut être vigilant, bien sûr. Mais nous ferions une immense erreur, nous les Européens, les Américains, si sous prétexte de vouloir éviter le pire, nous n'acceptions pas de défendre nos principes."
Sur le rôle de l'Egypte dans la paix au Proche-Orient
"C'est une paix qui n'a pas tenu ses promesses. Et de ce point de vue là, ne soyons pas aveugles! Nous sommes des pays démocratiques et nous devons défendre des principes partout sur la planète et nous devons donc croire que la démocratie, oui, peut vivre au Moyen-Orient et dans le monde arabe.
Deuxièmement, vous parlez de paix, mais est-ce que aujourd'hui, la justice et la paix sont au rendez-vous du conflit israélo-palestinien? Est-ce que le peuple palestinien a un véritable espoir pour la région? Non! Le sentiment d'injustice, le sentiment d'absence d'avenir des jeunesses tunisiennes, comme des jeunesses égyptiennes, comme de la jeunesse palestinienne, eh bien, c'est le même désespoir. Donnons un avenir à ces peuples! Aidons-les et ce qui est formidable, c'est que finalement aujourd'hui, ils ne nous demandent rien: ils prennent leur avenir en main. Sachons au moins comprendre le message qu'ils nous adressent."
Sur l'influence des puissances occidentales sur les régimes de la région
"La première exigence des pays européens comme des Etats-Unis, c'est une exigence de stabilité. Nous voulons préserver le développement économique de la région et l'accès au pétrole. Nous voulons préserver les monarchies pétrolières. Donc c'est un intérêt très profond que nous défendons. Mais nous ne devons pas pour autant arrêter l'histoire de ces peuples et de cette région. Donc nous devons accepter le mouvement et le mouvement, il est porteur de beaucoup de promesses. Moi, je souhaite que ce mouvement puisse déboucher sur la création d'un Etat palestinien. Je souhaite que ce mouvement puisse déboucher sur une démocratisation de l'ensemble de ces pays.
Mais voyez bien que le rêve des néo-conservateurs qui a fait tant de dégâts dans cette région (on utilise la force, on injecte de la démocratie d'en haut, par la force et on espère qu'un cercle vertueux animera l'ensemble de la région), eh bien ce rêve, il a échoué (...). Eh bien, c'est un autre cercle vertueux qu'il faut enclencher (...).Il faut aujourd'hui parier sur la démocratie, porteur de développement économique et porteur de paix pour l'ensemble de la région, et donc lever les injustices dont souffrent aujourd'hui ces peuples.
Nous avons, avec une admirable constance, gelé les choses. Regardez un conflit comme le Sahara occidental: est-ce qu'il n'entrave pas complètement le développement du Maghreb? Regardez le conflit israélo-palestinien: est-ce qu'il n'entrave pas la capacité de ces pays à aller de l'avant, en partageant des ressources, en créant un grand marché? Donc il est temps que l'histoire reprenne son chemin dans cette région."
Sur la polémique sur les vacances en Tunisie de Michèle Alliot-Marie
"C'est insignifiant, mais c'est en même temps terriblement révélateur. C'est à la fois révélateur de l'humiliation que nous ressentons collectivement de ne pas avoir une diplomatie à la hauteur des enjeux. Nous aimerions que la voix de la France porte. Il s'agit pas de parler et d'agir à la place des pays de cette région. Il s'agit au moins de les comprendre et d'accompagner ce mouvement.
Et la deuxième raison qui fait que cette polémique est révélatrice, c'est le sentiment d'injustice, de "deux poids, deux mesures". Quand on voit le pouvoir en place pointer du doigt des policiers, des magistrats dans ce drame de Nantes, de l'affaire Laëtitia, eh bien, nous ne pouvons pas manquer de penser que l'impunité dont s'entourent les politiques, eh bien, est inacceptable. Donc on ne peut pas à la fois désigner des bouc-émissaires à l'intérieur de notre pays, et en même temps se protéger, se préserver soi-même."
Sur l'instrumentalisation de l'affaire Laëtitia par le pouvoir
"La première question dans une République, c'est bien sûr de tirer des leçons quand de tels drames se produisent. Et c'est la première chose que nous devons faire. Mais nous devons le faire dans la sérénité. Sans, d'emblée, accuser. Sans, d'emblée, pointer du doigt vers tel et tel. Vous vous rendez compte, face à un drame pareil, le sentiment que peuvent éprouver les magistrats de Nantes, les policiers de cette région! Je crois que agir sereinement, saisir les inspections: aujourd'hui tous les éléments qui sont sur la table montrent qu'il y a d'abord au coeur de ce drame un problème de moyens. Vous rappeliez sur votre antenne ce matin que les services d'insertion et de probation avaient 1 personne pour 300 prisonniers à suivre, alors qu'au Canada, il y en a 1 pour 30. Vous vous rendez compte le décalage! (...)
Ca n'empêche ni de s'interroger, ni de tirer des leçons, voire de prendre des sanctions. Ca empêche de désigner des bouc-émissaires, de désigner du doigt sans savoir et de créer ce climat de suspicion qui aujourd'hui profondément affecte notre pays, ce sentiment de surenchère sécuritaire. Regardez quel est le premier réflexe du pouvoir face au drame de Laëtitia, eh bien, c'est de dire: "on va faire une nouvelle loi sur la sécurité et la récidive". (...)
Le premier réflexe a été de dire: "on va faire une nouvelle loi", alors qu'il y a eu 6 lois en 6 ans, et que, nous le constatons, cela n'a pas été suffisant. Donc regardons les choses avec sérénité. Faisons en sorte, plutôt que de pointer du doigt vers tel ou tel de rechercher des solutions. J'ai en permanence la conviction qu'une grande démocratie, c'est une démocratie qui sait tirer des leçons et prendre des décisions."
Sur le cumul d'une fonction gouvernementale avec un mandat local
"Regardez ce qui s'est passé dans l'affaire tunisienne. Le vendredi 14 janvier, le Président de la République décide de réunir un conseil restreint. Le matin même, les choses commencent à s'ébranler. J'ai dit sur RTL que le pouvoir tenait à un fil. Le Président de la République, dans l'après-midi, décide de réunir ses ministres pour voir quel devait être la position de la France. Aucun des ministres concernés n'était présent à Paris. Ils étaient tous partis dans leur circonscription.
J'ai proposé qu'on ait enfin des ministres à plein temps, 7 jours sur 7, 365 jours par an et que ces ministres se démettent de leurs mandats locaux. Eh bien, rien n'a été décidé. (...)
J'aurais parfaitement pu le décider (quand j'étais Premier Ministre: NDLR). Simplement, la question ne s'est pas posée, parce que mes ministres à moi dans mon gouvernement étaient présents et je n'aurais pas admis qu'ils ne soient pas là."
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/02/07/1787-dominique-de-villepin-sur-europe-1-nous-sommes-peureux-blases-et-egoistes





Affaire de Pornic : il faut arrêter de désigner des boucs émissaires

07/02/2011 09:24

Affaire de Pornic : il faut arrêter de désigner des boucs émissaires


La vive émotion suscitée par l'affaire de Pornic remet le système judiciaire en question, comme lors de tout fait divers dramatique. Mais au lieu de réformer une énième fois la procédure pénale, il faudrait plutôt s'attaquer à une grande rénovation de l'organisation judiciaire, estime la blogueuse associée Aliocha.

 

Eh bien voilà, nous y sommes !

Puisqu’il n’était pas opportun de proposer une nouvelle réforme de la procédure pénale suite à l’affaire Laetitia, il fallait bien trouver autre chose à offrir à l’indignation du public. Ce sera la peau de quelques policiers et magistrats. Ceux qui gouvernent exclusivement à l’applaudimètre ont ceci d’intéressant qu’ils sont prévisibles. Mais c’est bien leur seule vertu. Désigner des boucs émissaires à la vindicte populaire est aussi absurde qu’inutile. Enfin, inutile pour résoudre le problème considéré. Mais entre nous qui s’en soucie ? Certainement pas celui qui prétend traiter la question de la récidive.

Un vrai problème de moyens

Dans un billet récent, Philippe Bilger estime que c’est à la justice de demander des comptes au politique et non l’inverse. Qu’il faut passer du symbolique au réel. Ce qui suppose de donner aux juges les moyens de faire leur travail. Aujourd’hui, les magistrats du Tribunal de Nantes invoquent précisément cette question de moyens pour se défendre. On les taxera sans doute de corporatisme, et pourtant ils ont raison. Les conditions dans lesquelles travaillent les juges sont proprement indécentes. Matériellement d’abord. Entre les locaux vétustes, la surcharge de travail, l’équipement bureautique lamentable quand il n’est pas inexistant et le reste, voilà des années que la justice prévient qu’elle est au bord de l’embolie sans que rien de décisif ne soit mis en œuvre pour résoudre le problème. Il faut dire qu’il est ancien et profond. De sorte que les augmentations annuelles régulières de son budget ressemblent à des gouttes d’eau dans la mer. Je me souviens avoir assisté un jour à un déjeuner très chic à l’Automobile club de France. Il s’inscrivait dans le cadre d’un colloque de droit bancaire. A la table que j’occupais, quelques directeurs juridiques de banque émargeant à plusieurs dizaines de milliers d’euros mensuels, et une magistrate récemment promue à la Cour d’appel de Paris. L’un des banquiers l’interrogea, un brin ironique, sur les problèmes de moyens de la justice. « Grâce à ma promotion, j’ai enfin réussi à obtenir des post-it », lui répondit-elle sans rire. Je n’oublierai jamais l’expression proprement stupéfaite de mes amis banquiers. Cette femme était aussi diplômée qu’eux. Intellectuellement, ils la respectaient. En pratique, ils risquaient tous un jour ou l’autre d’avoir affaire à elle en demande ou en défense. Et ils découvraient qu’elle manquait de tout, y compris de fournitures de bureau… Vertige.

Une justice volontairement maintenue dans la pauvreté

Moralement ensuite. Certes, l’école de la magistrature est réputée. Certes, il subsiste un certain prestige de la fonction. Mais il suffit de les observer de près les magistrats, à l’exception d’une poignée d’entre eux occupant de hauts postes, pour apercevoir surtout la fatigue, le découragement, le doute. Et ça ne s’est pas amélioré depuis que l’équipe actuelle est au pouvoir. Il serait sans doute temps d’oublier la vieille peur napoléonienne des anciens parlements et de redonner une certaine dignité à cette justice que Nicolas Sarkozy lui-même, devant la Cour de cassation, n’avait pas hésité au début de son mandat à qualifier de « pouvoir », rompant avec la trop vieille habitude de la tenir au simple rang « d’autorité ». Parole, parole, parole…. Il faut croire que depuis l’affaire URBA les politiques n’ont jamais pardonné aux juges d’avoir osé s’en prendre à eux. Alors on place ses hommes aux postes clefs, et on maintient les autres dans une situation chronique de surmenage pour les calmer.

Et puis un jour, le citoyen trinque. Si fort et si médiatiquement que le politique se sent sommé de réagir. C’est l’affaire Outreau et toutes les autres qui ont suivi jusqu’à celle qui nous occupe aujourd’hui. Alors on réforme ou, si c’est impossible, on sanctionne. Ce qui ne sert qu’à une chose, apporter une réponse médiatique à un problème médiatisé. Le virtuel répond au virtuel. Et qu’importe la réalité. On observera au passage la violente injustice que constitue le fait de maintenir délibérément une institution dans une situation insupportable pour venir lui reprocher ensuite les problèmes qui en découlent.

Prendre le temps de réfléchir

Pourtant, il y aurait matière à lancer de vraies réflexions, certes peu attractives médiatiquement, mais ô combien nécessaires.
Sur les moyens de la justice d’abord. Car si le budget est en cause, il n’est pas le seul responsable de la situation. La justice comme les autres administrations souffre de travers organisationnels ubuesques. Comme à cette époque où, péniblement, on informatisait les juridictions et où les premiers ordinateurs étaient accordés aux chefs de cour qui n’avaient jamais utilisé une souris de leur vie quand les plus jeunes magistrats, à qui ils auraient été bien utiles, s’en voyaient privés. Sans compter les qualités de gestionnaires plus ou moins développées de celles et ceux qui sont à la tête des juridictions. On a bien vu avec Guy Canivet à la présidence de la Cour de cassation qu’un bel effort bien mené sur ce terrain était en mesure d’absorber les stocks de dossiers en retard et de remettre la juridiction à flots.

Autre joli sujet de réflexion, l’inflation législative. Elle est sur le point de rendre les juristes fous. Certes, ce n’est pas un problème uniquement français mais commun à toutes les grandes démocraties. Plus la vie se complique et plus il faut légiférer. Sauf que l’actuel gouvernement au lieu de prendre conscience d’un problème
remarquablement diagnostiqué en 2006 par le Conseil d’Etat, n’a fait que l’aggraver. Il faut être aveugle pour ne pas comprendre qu’à modifier la procédure pénale une fois par an, on désorganise la machine judiciaire sous prétexte de résoudre des problèmes auxquels on ne change rien. Excepté médiatiquement bien sûr, en donnant le sentiment au public qu’on agit. Virilement.

La prison, cette vengeance…

Il est un troisième sujet de réflexion enfin qui jamais sans doute ne sera abordé, excepté par une poignée de spécialistes dans d’obscurs instituts de criminologie, c’est celui de la peine au regard de la responsabilité pénale et de la pathologie psychiatrique. Emprisonner des malades comme s’ils étaient pleinement responsables de leurs actes, c’est s’exposer en vertu de nos principes démocratiques à les laisser sortir une fois qu’ils ont achevé leur peine, sans avoir rien résolu du problème. Seulement voilà, il est impossible médiatiquement de traiter un tel sujet. Comment ? On va soigner les criminels maintenant ? Et pourquoi pas leur offrir une semaine par an de vacances au soleil, tant qu’on y est ? Avec nos impôts ! Ce qui nous amène à un autre sujet,
la prison. Il n’est pas encore né le politique qui aura le courage d’avouer que celle-ci, loin de protéger la société, n’est qu’une gigantesque machine à broyer les plus faibles et à transformer les autres en criminels endurcis. Il faudrait auparavant admettre que la réinsertion est un mythe. En réalité, la vengeance continue d’ être au cœur du système. Et comme toutes les vengeances, elle ne fait qu’amorcer une longue chaine de malheurs…

Lire d'autres articles d'Aliocha sur son blog.
 







MAM, digne représentante de l'oligarchie

07/02/2011 09:16

MAM, digne représentante de l'oligarchie


Le blogueur SuperNo ne tire pas sur les ambulances : il ne s'acharnera donc pas sur le cas MAM. A travers le discours et l'attitude de la ministre des Affaires Etrangères, ce sont toutes les habitudes de l'oligarchie déconnectée du peuple qui transparaissent. à ses yeux.

Non, rassurez-vous, je ne suis pas là pour me joindre à la meute des hurleurs contre Michèle Alliot-Marie (si vous devez n'en lire qu'un, lisez celui-là ) : il ne sert à rien d'enfoncer les portes ouvertes, ou de tenter de démontrer que 2 et 2 font 4. Ceux qui font semblant de ne pas le comprendre sont soit cons, soit de mauvaise foi, soit les deux.
 
MAM a merdé grave, elle a accumulé incompétence, honte, mensonge, et maintenant scandale. Sa place, et celle de son ectoplasme de con-cubin, c'est à la porte, avec les valoches sur le palier, et un grand coup de pied au cul en guise d'adieu. Fini les vacances de nabab et les jets privés, place à la retraite, la CX et la caravane, l'emplacement numéro 17 du camping « Les flots bleus » du côté d'Arcachon.
 
Non, ce que je trouve bien plus instructif, c'est cette nouvelle révélation fortuite d'une conduite gouvernementale qui nous paraît inacceptable et scandaleuse, mais dont force est de constater qu'elle est tout à fait routinière chez ces gens-là, ces usurpateurs qui se sont emparés du pouvoir par ruse, à coup de mensonges et de belles paroles, et l'ont confisqué à leur seul profit et à celui de leurs copains, des membres de leur clique.
 
Le Volatile, qui prouve par la même occasion qu'il ne faut pas l'enterrer trop vite même si Mediapart lui fait une sacrée ombre, n'a fait que projeter une lumière crue sur une réalité que ces gens-là voudraient à tout prix dissimuler. Le même principe que le magnétophone du majordome de Madame Bettencourt, dont les enregistrements une fois publiés par Mediapart nous ont donné un cours de politique bien plus instructif et pertinent que des années de Sciences po, tout en découvrant et discréditant un ministre, Woerth, qui avait lui aussi un talent certain pour singer le sérieux, la compétence et l'honnêteté.
 
Je viens de terminer le dernier livre d'Hervé Kempf, judicieusement intitulé L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie . Ce livre mérite mieux qu'un entrefilet, et justifierait un billet à lui tout seul, j'y reviendrai donc certainement. Néanmoins, son titre me semble illustrer à merveille ce que révèlent les derniers rebondissements de l'affaire MAM.
 
Pourquoi MAM, pourquoi Woerth, et beaucoup d'autres qui ont eu la chance de passer entre les mailles du filet du Canard et de Mediapart, pourquoi tant d'autres qui aimeraient être à leur place, et qui vont s'y retrouver en 2012, pourquoi la plupart de ceux qui se présentent à des élections nationales, pourquoi tous ces gens font-ils de la politique ? Pour mettre leur compétence au service de la chose publique ? Pour améliorer la vie des français ? Foutaises, calembredaines !
 
La plupart des politiciens font ce boulot pour l'ivresse du pouvoir, pour se pâmer intérieurement à la vue de  tous ces courtisans, ces larbins® se mettre en quatre pour satisfaire leurs moindres désirs, pour voir les mêmes chier dans leur froc au moindre signe de courroux… Pour le fric, pour le sexe… Pour les bagnoles avec chauffeur et garde du corps, qui font pin-pon, qui prennent les sens interdits, les couloirs de bus et roulent à 200 sur l'autoroute, en toute impunité ! Et au-delà de ces bassesses, pour EN ÊTRE.
 
Oui, EN ÊTRE, contrairement à vous, tas de petits citoyens miteux, exploités par votre patron (si tant est que vous ayez la chance d'en avoir un) pour 1000 ou 1500 euros par mois, qui suez sang et eau pour payer votre loyer, votre bouffe de merde chez Leader Price, vos factures en hausse vertigineuse de chez EDF ou de chez Suez, ou le crédit de votre Dacia. Si un jour vous allez en Tunisie, ce sera sans doute pour 400 euros la semaine, transporté dans un vieux charter bourré jusqu'aux hublots d'autres pue-la-sueur, séjournant dans un vieil hôtel décrépi d'avoir vu passer des millions de touristes de bas de gamme, avec des cafards dans la salle de bain, de la merde dans l'assiette, du soleil standardisé et du folklore frelaté.

De la psychédélique interview de MAM chez Pujadas, on peut extraire cette perle du collier : « Quand je suis en vacances, je suis comme tous les Français ». Ben oui, quoi, vous, Dupont-Lajoie, quand vous descendez de votre zinc pourri pour aller rejoindre votre hôtel miteux à Hammamet, c'est évident, vous rencontrez par hasard un milliardaire ami du pouvoir (à se demander si on peut être milliardaire sans être ami du pouvoir), qui possède un jet privé, et qui vous propose tout naturellement de vous amener jusqu'à votre hôtel, qui est aussi, le hasard fait décidément bien les choses, le sien puisqu'il en est le propriétaire… Plus c'est gros, plus ça passe.

C'est ça, l'oligarchie. Frayer avec les riches et les puissants de ce monde, se pavaner et se complaire en leur compagnie. Copiner avec les dictateurs, les banquiers, les milliardaires, les grands patrons, les lobbyistes… EN ÊTRE, faire leur politique, tout en faisant croire au peuple que vous faites la sienne. Et MAM le faisait si bien, dissimulée derrière son air de coincée du cul. Comme le dit SuperNonotte, qui a gardé une certaine naïveté : « Je n'aurais jamais cru ça d'elle ».

MAM n'a rien inventé. Mitterrand ou Chirac étaient aussi très forts pour ça. Chirac, en particulier, a écumé aux frais de la princesse tous les palaces du monde. Il connaissait d'ailleurs fort bien Ben Ali et la Tunisie. Aujourd'hui, même aux portes de l'hospice il continue à squatter chez les Hariri… Cela ne l'empêchait pas de parler de « fracture sociale » des trémolos dans la voix. Quant à Sarkozy, alors même que MAM était hébergée chez son milliardaire tunisien, il était l'invité du roi du Maroc. No comment. L'oligarchie est assez éclectique, et il n'y a pas que Le Siècle, Bilderberg ou Davos…

Une des anecdotes qu'évoque Hervé Kempf, et que j'avais loupée, c'est à propos du gouvernement ultraconservateur britannique, menée par le néo-thatchérien Cameron. Figurez-vous que 23 de ses 29 membres sont millionnaires en livres (et un million de livres font près de 1.2 million d'euros…). Et ce sont les mêmes qui ordonnent en ce moment aux pauvres britanniques de se serrer la ceinture jusqu'à l'asphyxie pour complaire à la finance mondiale et à leurs Tontons Macoutes des agences de notation.
 
J'aimerais vraiment que quelqu'un fasse le même travail en France. Sur la fortune des ministres, des députés, des sénateurs, des leaders de l'opposition…  Mon petit doigt me dit que la situation ne doit pas fondamentalement différer de celle qui prévaut on the other side of the Channel… Chiche qu'un hebdo le fasse, record de ventes garanti !
 
Faisons la synthèse entre Mélenchon et Kempf  :
 
« Qu'ils s'en aillent tous, l'oligarchie ça suffit, et vive la démocratie !
»

SuperNo - Blogueur associé

(capture d'écran Dailymotion - BFMTV - cc)

http://www.marianne2.fr/MAM-digne-representante-de-l-oligarchie_a202433.html








Communiqué de Dominique de Villepin: "Edouard Glissant un citoyen de l'universel"

04/02/2011 12:44

Communiqué de Dominique de Villepin:


"Edouard Glissant nous a quittés. Je perds avec lui un ami cher. Nous perdons tous avec lui un citoyen de l’universel à la vision et au verbe prophétiques et un inventeur de langues et d’images enraciné dans les mots du pays natal, la Martinique.

Il a œuvré avec acharnement, avec toute la révolte qui l’habitait, à la réconciliation d’un monde déchiré. A partir de l’expérience de son île et au moyen d’une culture prodigieuse capable de s’approprier le monde, Edouard Glissant s’est fait le passeur charnel d’un monde en archipel, dans lequel le métissage devenait la loi du changement et de la réparation. Sa poésie accueillait la créolité sans s’y réfugier mais pour en faire l’une des expériences intimes de l’humanité commune et préparer dans le secret de la page la créolisation du monde.

Enseignant sublime, il a passionné des générations d’étudiants et a su leur insuffler le goût de l’absolu, la rigueur de la pensée et de son application aux choses concrètes du monde, parce qu’il avait la conviction que tous les combats justes se construisent par la pensée, depuis sa réflexion sur la décolonisation et son travail sur la mémoire de l’esclavage jusqu’à ses prises de position sur le racisme et sur la question noire aux Etats-Unis, où il a longtemps enseigné. L’Institut du Tout-Monde qu’il a créé en 2007 incarne cet engagement et saura prolonger son œuvre au-delà de sa disparition.

Son exigence était celle d’unir toujours les mots aux actes, de ne jamais renoncer au présent et à l’urgence des engagements, de ne jamais renier les souffrances et les luttes, mais d’aller de l’avant."

Dominique de Villepin
Président de République Solidaire



Edouard Glissant

Né le 21 septembre 1928 à Sainte-Marie en Martinique et mort à Paris le 3 février 2011 est un écrivain, poète et essayiste français.

Fondateur des concepts d'« antillanité », de « créolisation » et de « tout-monde », il était « Distinguished Professor » en littérature française, à l'université de la Ville de New York et président de la mission de préfiguration d'un Centre français consacré à la traite, à l'esclavage et à leurs abolitions.

Source: Wikipédia

http://2villepin.free.fr/index.php/2011/02/04/1783-communique-dominique-de-villepin-edouard-glissant-un-citoyen-de-l-universel






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