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L’europe et l’euro, histoire d’un divorce annoncé
21/02/2011 10:51
Par Bernard Prudhon
Avocat à la Cour, ancien Maitre de Conférences aux universités de Paris I et de Paris XII
Docteur d’Etat en science économique
Ainsi donc, il aura fallu à l’Etat français emprunter 35 milliards d’euros sur les marchés financiers au titre du grand emprunt Sarkozy de septembre 2009 pour qu’il ait à contribuer à raison de 26 milliards d’euros six mois plus tard au financement de la dette publique grecque. Ce serait risible si ce n’était consternant.
Que n’a-t-on entendu depuis plus de dix ans d’éloges en tous genres de l’euro, nouvelle monnaie. Elle devait apporter la croissance, la stabilité financière et la fin du chômage, le tout sous l’autorité d’un organisme non élu, la BCE. Qu’est il donc advenu à ce jour d’autant d’annonces optimistes faites à des populations récalcitrantes ?
Dettes et déficits budgétaires explosent, les critères de convergence des traités fondateurs (déficits à 3%, dettes à 60% au plus des Pib et plafonnement de l’inflation par rapport aux niveaux les plus bas des relevés de prix des exercices précédents etc…) ne sont observés par personne. Les autorités de la BCE n’ont rien vu venir de la crise, et sans doute n’auraient elles rien changé à la placidité de leur posture si les marchés eux mêmes ne leur avaient signifié leur souci de ne plus suivre.
Nul ne saurait être surpris dans ces conditions que les Pouvoirs en place fassent diffuser une musique connue, celle du bal des têtes de turc. A entendre les uns, la faute en reviendrait aux agences de notation qui ne sont responsables des désordres des marchés pas plus que le thermomètre du médecin n’est la cause de l’état de santé du malade. A croire les autres, les marchés financiers eux mêmes seraient à montrer du doigt comme s’ils étaient en quoi que ce soit facteurs des déficits budgétaires continus et des emprunts publics sans cesse empilés par des gouvernements inconséquents.
Les dénoncer ne saurait suffire à régler le problème. La réalité est autre et dispense pour expliquer l’échec ou atténuer la responsabilité de ses auteurs de recourir à des circonstances qui n’ont rien à voir à l’affaire. Le drame de l’Europe du présent tient au plus fondamental de ses instruments : sa monnaie unique, nocive par nature. Le démontrer consiste à en constater la perversité, à se référer aux expériences par ailleurs réussies qui lui sont opposables, et à y déceler les desseins occultes qu’elle sert
I – FONDAMENTAUX A EFFETS DİSCRİMİNANTS
Discriminations à de multiples égards. Que l’Allemagne ou la Grèce par exemple ne puissent progresser également en vertu des mêmes règles, nul n’en discute. S’en induit qu’il ne peut être de zone monétaire optimale qu’à la condition que les pays qu’elle inclut soient pourvus de similitudes économiques suffisantes.
En l’occurrence ces similitudes n’ont cessé de faire défaut. Ainsi un taux d’intérêt unique, – comme l’exige par définition toute monnaie unique – appliqué à des taux d’inflation différents, est générateur de charges réelles d’endettement divergentes. Sur une base 100 en 1997 les niveaux de prix avaient atteint en 2009 l’indice de 146 en Grèce, de 139 en Espagne alors qu’il n’était que de 119 en Allemagne et de 122 en France. Hausses qui, ramenées à leur moyenne annuelle, elle même déduite du taux unique d’intérêt, mesurent par différence le taux réel d’emprunt propre à chaque Etat débiteur. Taux réels d’évidence variables pour chacun d’eux, d’autant plus bas que l’inflation est forte et d’autant pus haut que l’inflation est faible.
Inégalités de charges d’emprunt et partant inégalités du montant des dettes publiques elles mêmes non dues aux vertus des nations débitrices à les supposer même inégales, mais au principe même du taux d’intérêt unique appliqué à un espace économique hétérogène. Voilà pourquoi la Grèce et l’Espagne entre autres sont plus endettées que la France et l’Allemagne. Ce en quoi l’unicité d’un taux d’intérêt s’avère être incitateur puissant d’endettements divergents.
Le taux de change non moins unique d’un tel système s’avère tout aussi discriminatoire des Etats membres les uns par rapport aux autres dans leur recherche commune d’excédents commerciaux. A taux de change unique, de tels excédents sont accessibles à des Etats pourvus d’exportations à demande constante nonobstant la hausse de leurs prix , — c’est le cas de l’Allemagne pour ses machines outils, – mais sont hors de portée de pays exportateurs de services ou de produits de luxe, de moindre nécessité, et dont la demande est plus sensible aux variations de prix à régler. C’est le cas d’autres nations à structures d’échanges extérieures plus fragiles, — dont la France et la Gréce.
Voilà pourquoi et comment un même taux de change peut être tout à la fois facteur d’excédent chez les uns et de déficit chez les autres. En résulte que vouloir réformer les critères de convergence des traités fondateurs ne peut servir à rien dés lors que du seul fait de ses fondamentaux, l’euro fonctionne, d’une part comme "une centrifugeuse" d’hétérogénéités économiques à débit permanent, et d’autre part comme incitateur incontournable d’endettements publics non moins permanents, faute d’accès possible à des taux de change diversifiés
Ainsi s’entendent les appréciations d’un quotidien du soir des plus modérés, dont le chroniqueur spécialisé ne craint pas d’écrire des artisans de l’Euro, qu’ils l’ont construit sur des "bases pourries"(1), ce que ne contesteraient sans doute pas sur le fond de distingués universitaires en matière d’économie, l’un n’y voyant qu’un "échec patent"(2) et l’autre une "erreur tragique"(3).
2 – VAİNES RÉFORMES
Le débat est-il ainsi ouvert ? On n’ose le prétendre. Les européistes de tous bords n’en voient pas apparemment l’intérêt. Ils ne perçoivent de solution que dans le renforcement de la "gouvernance économique" dont les ministres de l’U E seraient dépourvus, et ceux-ci de sortir aussitôt leurs dossiers préparés pour en avancer les pistes.
Ce fut l’œuvre du G 20 de 2009. Elles consistent pour l’essentiel en effet
à ce que les Etats membres soumettent leurs projets de budget à la Commission européenne avant même qu’ils les aient présentès à leur Parlement respectif,
à ce qu’ils rendent compte à la Commission d’indicateurs lui permettant la mesure des écarts de compétitivité venant à les écarter par trop les uns des autres, et à la doter d’un droit de "recommandation" à leur égard,
à ce que soit constitué, au sein même des instances de l’U E, un "fonds de stabilisation" pourvu de ressources sous forme de garanties de paiement permettant aux Etats membres de lever sur les marchés des fonds destinés à leur permettre de faire face aux menaces de cessation de paiement, dont ils viendraient à faire l’objet .
Le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) fut créé alors même que le sauvetage des finances publiques grecques n’était pas achevé dans des conditions de régularité juridique des plus discutables(4). Il n’en a pas moins été pourvu de 440 milliards d’euros et mis ainsi en charge d’assumer des prestations de garanties de paiement à hauteur de prés du double. Toutes dispositions d’un mérite certain, celui de mutualiser les échéances des dettes publiques, mais dont aucune n’est de nature à en alléger la charge, et moins encore à en tarir le cours.
Par les garanties de paiement qu’il accorde ainsi aux souscripteurs des emprunts d’Etat, le FESF ne manque pas de mettre les Etats membres en mesure de poursuivre leurs émissions de bons et obligations de dettes publiques. Mais rien là qui puisse suffire à assurer la stabilisation du cours des titres émis, la croissance de l’épargne nécessaire à leur achat n’y étant nullement corrélée. Force reste même d’en anticiper l’insuffisance puisque l’affaissement des cours, si elle vient à se produire, se traduit par la hausse des taux d’intérêt(5), elle-même incitatrice d’investissements amoindris d’où procède l’épargne.
Ce pourquoi la stabilisation des cours ainsi fragilisés s’avère la plus urgente des tâches des autorités monétaires. Elle consiste pour les banques d’émission, — dont la gestion de la dette publique sur les marchés est le métier, — à y acheter, racheter ou prendre en pension les titres de dettes d’Etat qui ne trouvent pas preneur. Tel est l’objectif que la BCE leur assigne, selon les termes mêmes de la déclaration que son Président fait à la presse quand il déclare avoir besoin d’une "fédération budgétaire"(6).
Vaste entreprise à hauts risques de surcroît, car ce faisant, elles incisent dans les circuits financiers des liquidités, — affectées en principe au financement de crédits consentis aux entreprises de production ou de services, — mais dont en l’occurrence ces dernières ne sont pas preneurs, les perspectives stagnantes de leurs chiffres d’affaires à la mesure de la réduction des déficits publics et les délocalisations industrielles en cours, les mettant à l’abri du besoin qu’elles pourraient en avoir.
Aussi bien établissements de crédits de tous ordres et autres organismes d’intermédiation bancaires, pour rentabiliser les ressources croissantes de cette provenance et renforcer ainsi leurs fonds propre (règles de Bâle 3), n’ont-ils d’autre issue que de les affecter à des opérations dites de marchés. Elles consistent à souscrire aux titres qu’on y trouve, — dont les obligations d’Etats qui rapportent des intérêts créditeurs, — sans exclure d’autres placements et opérations de termes à incidences parfois déstabilisantes(7).
Façon en tout cas, de soutenir les cours de bourse, de rassurer les porteurs et de plaire aux émetteurs, mais moyen très sûr d’instiller en permanence dans les circuits financiers des poches de liquidités sans emploi sauf spéculatif, laissant ainsi libre cours à la crise sous-jacente, ainsi qu’à ses manifestations : krachs boursiers et rebonds subséquents.
Difficultés ainsi différées, problème non résolu, le tout étant remis à plus tard. Prolongations assurées donc, et…vogue la galère.
De ce point de vue, et contrairement à ce que d’aucuns prétendent l’euro, parce qu’il est un facteur d’endettement permanent, n’est pourvu d’aucune vertu salvatrice. Il s’avère au contraire gravement attentatoire à l’épargne existante ainsi qu’aux structures de financement en place.
3 – ALTERNATIVE DES EXPÉRIENCES RÉUSSIES
Et s’il ne s’agissait pourtant que de contenir ou de réduire le flux continu des endettements publics qui ne cessent de s’accumuler, ne serait-il pas plus efficace et plus simple de restituer aux gouvernements de la zône euro l’arme monétaire dont le traité de Maastricht les a dépossédé ? Elle seule leur permettrait de dégager les excédents commerciaux de nature à compenser la stagnation si ce n’est la régression de leur demande interne, et d’échapper de cette façon à la dépression qui les menace quand elle ne les a pas déjà atteints.
Un tel aggiornamento n’impliquerait pas l’anéantissement mais la réforme de la monnaie européenne. L’Euro nouvelle manière tenant lieu de monnaie de rattachement, les Etats membres la partageraient à parité de change propre à chacun d’eux, parité elle même insérée dans une échelle de taux assujettie à l’agrément collectif des autres Etats. Un tel panier de monnaie pourrait fonctionner à l’instar de l’agrégat des monnaies de l’european current unit (ECU) du temps du "serpent monétaire européen" (SME) de la Communauté Economique Européenne (CEE), à ceci prés qu’à la différence de l’ecu qui ne fût qu’une monnaie de compte, le nouvel euro aurait fonction de monnaie de paiement à taux diversifiés.
Réforme à avantages multiples. Elle préserverait des dévaluations en "représailles" d’avant guerre (au demeurant pas plus préjudiciables que les variations actuelles incontrôlée de l’euro), tout en conservant à l’Europe la cohérence monétaire nécessaire à l’homogénéité de son espace économique. Elle restituerait aux Etats membres la juste mesure de problèmes qui les concernent, et leur permettrait d’impulser les plans de relances mis en place pour nombre d’entre eux dès septembre 2008, l’histoire des faits économiques ne fournissant aucun exemple de relance budgétaire réussie qui n’ait été soutenue par une dévaluation monétaire ajustée.
Ce fut le cas de la Suède confrontée en 1990 à une explosion de crédits immobiliers et qui a laissé la couronne, jusqu’alors rattachée par taux fixe à un panier de monnaies, perdre 20% de sa valeur initiale. En quelques mois ses exportations s’en sont trouvées portées de 27 à 50% de son Pib sans qu’il lui ait fallu pour autant accroitre la charge de son endettement public(8).
Ce fut également le cas du gouvernement argentin, alors interdit par la loi de toute création monétaire au de là de ses réserves de change, et qui pour se financer n’avait d’autre issue que de procéder, lui aussi, à d’incessantes émissions obligataires à taux prohibitifs. L’Argentine n’est venue à bout de ses difficultés en 2002 que par la rupture de la parité fixe liant le peso à sa monnaie de rattachement, c’est-à-dire par la dévaluation de celui-ci et la conversion d’autorité publique des contrats libellés en dollars en contrats libellés en pesos.
Toutes mesures gratifiantes puisque nonobstant les pressions extérieures dissuasives qu’il lui fallut subir, — dont celles du FMI, — la dette publique de l’Argentine qui avait atteint 150% du Pib s’en est trouvée réduite à 75% en 2005 et à 50% en 2008(9).
Autre référence, notamment celle du Royaume unis en 1992 qui a réussi à comprimer ses dettes à l’appui de sa dévaluation de même date. Preuve a contrario étant par ailleurs rapportée de l’impossibilité de toute politique autre de déflation, dont l’échec patent de la dernière expérience qui en ait été faite, remonte à celle dite du bloc or de 1932.
Dans ces conditions, comment comprendre, dans l’impasse où ils sont parvenus, qu’au nombre des commissaires et ministres de l’Union Européenne, nulle voix ne s’est élevée et ne s’élève pour évoquer au service de l’Europe l’existence d’une solution alternative à l’actuel euro ? Où veulent ils donc en venir ? En réalité, leurs propos le laissent de surcroit transparaître à demi-mot, le but qu’ils poursuivent est plus politique qu’économique. Il consiste, à l’appui des difficultés actuelles et à venir, portées au comble du désastre et dans le désarroi des opinions, à forcer l’allure vers une Europe fédérale, celle dont les peuples ne veulent pas.
o O o
Il n’est de grand dessein qui n’ose dire son nom. De quelle Europe s’agit-il en effet, d’une Europe ouverte dans laquelle chacun de ses partenaires reste libre de ses choix et responsable en conséquence de la place qu’il entend y occuper, ou d’une Europe fermée d’un avenir économique univoque et hiérarchisé par des règles statutaires qui fondent la promotion des uns sur le handicap des autres ?
Question ouverte à réponse urgente. Les effets de l’euro se sont maintenant suffisamment développés pour qu’en puisse être dressé un premier constat : déficit des Etats membres à l’exception d’un seul dont plus de 60 % des excédents sont les importations des autres, recours contraint de ceux-ci à l’endettement publique continu à défaut d’accès permis à des taux de change diversifiés, et surcharge des marchés en obligations d’Etat dont l’affaissement des cours ne peut être éludé que par l’acquisition rémunérée qu’en font les banques et le rachat contraint qu’en peuvent effectuer les Etats.
Tel était l’état d’inventaire lors du G 20 de 2009, tel est celui qu’on peut encore dresser à la date du G 20 de 2010 à quelques différences prés non moins inquiétantes : les taux d’emprunt public de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande se sont tendanciellement élevés tout au long de l’année, signe d’une défaillance chronique de leur demande qu’il faut sans cesse rémunérer plus, pour éviter qu’elle ne se dissipe ; les taux des emprunts publics de l’Allemagne et de la France, après avoir précédemment baissé, sont en cours de relèvement notable depuis le dernier trimestre 2010, signe de la nécessité pour les émetteurs de payer plus pour maintenir la demande à la hauteur des besoins.
Preuve ainsi faite en tout cas que ne rassurent les marchés, ni les discours du G 20 2009, ni les recommandations préalables de la Commission européenne aux gouvernements des Etats en mal de confection budgétaire, ni non plus les garanties juridiques de bonne fin du Fonds Européen de Stabilisation Financière. Ce qui se conçoit d’évidence quand se profile à l’horizon, un endettement public permanent, une offre d’épargne potentiellement insuffisante, des marchés financiers en état de lévitation administrée, et des anticipations de hausse de taux d’intérêt à tout moment possible, toutes conditions d’une stagnation forte, accompagnée de son cortège de misères.
Mais, – dira-t-on, – qu’importe. Les contribuables paieront, ne l’ont ils pas déjà fait, et les autres aussi puisqu’il ne suffit plus d’être indigent ou chômeur pour ne pas avoir à payer son écot, l’inflation qui en opère le prélèvement sans formalité de recouvrement, faisant le reste.
L’inflation suffirait elle à faire le reste, que les opinions publiques des nations européennes auraient tort d’y voir comme une sorte de solution finale. Mais qui donc a dit qu’il n’est de fatalité que celle des peuples qui se couchent pour mourir ? Les peuples du vieux monde seraient ils à ce point fatigués qu’ils ne puissent s’engager sur la voie d’expériences réussies par ailleurs ?
Elle passe, il est vrai, par ce que l’anthropologue Georges Ballandier appelle "l’insurrection de la différence."
Paris le 10 novembre 2010
(1) Le Monde du 10 mai2010 "un d’mi ? Ben ça f’ra 15 francs, m’siieu" – P A Delhommais (2) Le Monde du 5 mai 2010, La crise de la zone Euro – Pr J J Rosa (3) Le Monde du 11 mai 2010, La moins mauvaise des solutions — Pr J P Vesperini (4) Art. ci-dessous : Gouvernance Européenne et Légalité – B Prudhon (5) Les bons et obligations à intérêt fixe, valent à qui les acquiert, quand leur cours s’est affaissé par rapport à leur valeur nominale initiale, un rendement accru (par évidence arithmétique), impliquant, par effet de marché, la hausse des taux d’intérêt. (6) Le Monde du 1ier juin 2010, Nous avons besoin d’une fédération Budgétaire – Interview de M. Trichet (7) Opérations de termes qui consistent sur les marchés orientés à la baisse à vendre à découvert des titres rachetés à terme à moindre prix (8) Le Monde Economie du 11 mai 2010, En Suède la monnaie flottante… (9) Le monde du 11 mai 2010, Comment l’Argentine a réduit son endettement.
http://www.debout-la-republique.fr/L-europe-et-l-euro-histoire-d-un.html
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Main basse sur une île
21/02/2011 10:38
L’Ecole n’est pas la seule corde de mon arc. J’ai également commis quelques ouvrages sur la Corse.
Bien sûr, je pourrais connecter les deux sujets. Par exemple en évoquant le procès qui s’est récemment tenu à Ajaccio, où sont mis en cause divers officiels du rectorat et quelques enseignants, accusés d’avoir corrigé à la main — conformément, en fait, à ce que l’on demande dans tous les jurys — les résultats du Bac, mais avec quelques coups de pouce supplémentaires (1)…
Mais non : aujourd’hui, je m’offrirai un spécial narcissisme — ça ne me change pas, diront les mauvaises langues.
(1)Voirhttp://lescarnetsdulabyrinthe.blogs.nouvelobs.com/archive...et http://generation69.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/02/1...
Donc, une fois n’est pas coutume, je parlerai télévision.
Le 25 février prochain, sur Arte, et sur le coup de 20h40, est diffusé un téléfilm intitulé Main basse sur une île.
Il se trouve que j’y ai un peu mis la main. Après tout, il est inspiré d’un roman initialement paru chez Ramsay sous le titre Pur porc (et il reste quelque chose de cet amour des suidés dans le film) et réédité il y a deux ans chez Balland sous le titre Viande froide. Le réalisateur, Antoine Santana, a donc écrit avec moi le scénario, puis les dialogues.
Bien sûr, nous avons quelque peu coupé dans un roman qui prenait son temps sur une route extrêmement saignante. Là n’était pas l’essentiel.
Le titre du téléfilm, Main basse sur une île, a une double origine.
L’action se passe en Corse, et Main basse sur une île fut d’abord le titre d’un pamphlet édité par le Front Régionaliste Corse (1) en 1971. Allusion, bien sûr, à ce film remarquable de Ferancesco Rosi, Main basse sur la ville (1963), qui raconte les magouilles immobilières d’un entrepreneur (Rod Steiger, d’une italianité napolitaine plus convaincante encore que s’il était né sous le Vésuve) poussant les politiciens locaux à transformer, à son gré, des terrains agricoles en terrains constructibles…
Toute ressemblance avec une situation réelle, à Naples ou ailleurs, ne serait, comme on dit, que pure coïncidence…
Ce n’était pas le premier des films politiques de Rosi, depuis le Défi (1958) jusqu’à Oublier Palerme (1989), en passant par des chefs d’œuvre inoubliables comme l’Affaire Mattei (1971) ou Cadavres exquis (1975).
Ce dernier film était marqué par la performance exceptionnelle de Lino Ventura, dont l’image me hanta tandis que j’écrivais Pur porc. Le personnage principal, l’Ange, était calqué sur ce cher fantôme.
Mais quand il fut question de casting, il s’avéra que cela faisait quelques années que le tonton flingueur n’était plus disponible…
Sauf à être Giraudoux, qui écrivait avec, en tête, la voix de Jouvet qui interpréterait ses pièces, on écrit souvent un dialogue à l’aveugle, et on se soucie après de l’adapter aux acteurs effectivement retenus. En l’occurrence, à François Berléand.
Berléand n’a pas besoin de moi pour qu’on lui tresse des couronnes. Chacun sait de quoi il est capable. Ou plutôt, chacun croit le savoir. J’ai découvert, durant le tournage, et en visionnant le film terminé, un acteur extraordinaire — plus corse que jamais Steiger ne fut napolitain, ou Ventura sicilien. Capable comme eux de transcender une fiction pour l’amener à ce que nous désirions en faire — un film politique (2).
Oui, nous avons pensé à l’affaire Erignac en l’écrivant. Oui, nous avons évoqué la mort de François Santoni, dit « l’Iguane », le dernier chef du FLNC canal historique. Oui, nous sommes persuadés, comme 90% de la population corse, que quelques procès bâclés, à l’issue prévisible (et en grande partie désavouée en appel) sont très loin d’avoir fait le tour de cet assassinat politique. Un meurtre qui a peu de chances d’être le fait de quelques bergers autonomistes qui se partagent un neurone, comme les Grées, les Sœurs grises de la mythologie grecque, se partageaient un œil unique.
Mais, comme le rappelle in fine dans le film la phrase célèbre de Lampedusa dans le Guépard, il faut bien que tout change pour que tout demeure identique. Il fallait bien qu’on abatte un préfet qui s’opposait, le Code à la main, à toutes les combines immobilières — les derniers plans du film montrent, vue d’avion, une Corse en voie de baléarisation avancée — qui ont fait florès depuis sa disparition. Combien d’amis des puissants du monde médiatico-politique ont, depuis 1998, fait construire leur maison, pieds dans l’eau et piscine sur l’évier, dans une Corse désormais soumise aux appétits des bétonneurs — et de ceux qui les financent…
Parce que pour construire à grande échelle, il faut de l’argent. Beaucoup d’argent. Le fait, évoqué dans le film comme dans le roman, que de nombreux Corses tiennent le trafic des jeux en Afrique, ou que les sommes issues des échanges pétrole contre armes n’aient jamais émergé sur le marché légal, est… un fait.
« Mais en février 1998, quand Erignac a été abattu dans une rue d’Ajaccio (alors qu’un imbécile ordinaire aurait pensé qu’il était plus simple de tirer tranquillement dans le dos d’un homme qui faisait régulièrement du vélo entre Ajaccio et Vizzavona), c’était la Gauche qui était aux commandes ! Vous n’allez tout de même pas imaginer que… »
Comme dit l’un des personnages du film : « Pourquoi voulez-vous que la Gauche aime moins l’argent que la Droite ? »
Allons, allons ! Pure fiction ! Comment imaginer que dans la réalité des services très secrets récupèrent une action montée par un ancien ministre passionné par la Corse — un vrai-faux meurtre, comme il fut des vrais-faux passeports —pour le compte de leurs nouveaux patrons ? Ou pour les mouiller, allez savoir…
C’est compliqué ? Vous n’y comprenez rien ? Eh bien, je vous invite à suivre, vendredi prochain, les démêlés d’un ancien flic (Berléand) racontant à son nègre-biographe (Alexandre Steiger, très drôle en Candide d’une île qui a fait de la ruse et de la paranoïa ses modes de pensée préférés) comment un agent particulièrement dangereux (Jean-Michel Portal, inquiétant à souhait sous son allure sympathique) l’a doublé — et lui a fait, au sens propre, un enfant dans le dos de son épouse (Héléna Soubeyrand, belle et rebelle). Avec son accord, à vrai dire : que ne ferait-on pas pour gagner la précieuse seconde qui vous permet de tirer plus vite…
Alors certes, il y a un peu de sang dans cette histoire. Un peu de sexe aussi — comme dans la vraie vie. Et des considérations culinaires autour du cochon et de son alimentation — cet exquis petit goût de noisette…
Mais ce que nous avons surtout voulu faire, c’est un film politique, comme les Italiens savaient les faire dans les années 60-70 (et comme les Français ont toujours peiné à en faire, malgré Yves Boisset et quelques autres — bonnes intentions louables, le talent en moins). Merci à Antoine Santana, tout aussi corse que moi, d’avoir si bien transcrit nos désirs — et si bien filmé la Corse. Ce film est un manifeste, pour un cinéma qui saurait utiliser la fiction pour parler de la réalité, parce que c’est le meilleur moyen d’être vrai. « On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments », disait Gide — et il n’avait pas tort. Nous avons tenté de faire un bon film avec mauvais esprit — de quoi faire passer nos bonnes intentions.
Jean-Paul Brighelli
(1) Rappelerai-je que le Front a donné naissance à l’Action Régionaliste Corse (l’ARC était aisément confondue avec l’Azzione per a Rinascita di a Corsica, dirigée par Edmond Simeoni), dont la première manifestation fut l’occupation — pacifique —,le 21 août 1975, de la cave d’un rapatrié d’Algérie qui déshonorait la viticulture corse avec des pratiques de chaptalisation dégradantes, tout en bénéficiant de subventions refusées depuis toujours aux agriculteurs insulaires. Que le gouvernement de Giscard et Poniatowski ait cru bon d’envoyer 2000 CRS et gendarmes mobiles, équipés de blindés légers, contre une douzaine de manifestants témoigne d’un esprit de dialogue et de conciliation qui fit long feu, si je puis dire. Le FLNC est né de ce malentendu sanglant (Pour plus de détails, voir JP Brighelli, la Corse, île de beauté, terre de liberté, Coll. Découvertes / Gallimard).
(2) http://www.programme-tv.net/news/tv/10706-main-basse-sur-...
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2011/02/19/main-basse-sur-une-ile.html#more
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Mettre fin aux parasites fiscaux
21/02/2011 10:28
Je cherchais depuis longtemps un terme alternatif à opposer aux « paradis fiscaux ». Il faut reconnaître aux néolibéraux un grand sens de la formule. Le qualificatif de ces Etats-sangsues qui accueillent trop volontiers l’argent sale est beaucoup trop positif. Sus aux parasites fiscaux !
Une réforme en trompe l’œil
C’est soi-disant une des réussites majeures du G20. Les parasites fiscaux n’existeraient plus, comme l’affirme un peu rapidement l’OCDE. Malheureusement, le diable se cache dans les détails, et les pays qui étaient encore considérés comme faisant partie des parasites fiscaux n’ont eu qu’à signer une douzaine de conventions de partage d’information avec d’autres pays pour sortir de la liste. Le hic, admis par l’OCDE, est qu’il est possible de signer ces conventions avec un autre parasite fiscal.
En clair, il suffit à Monaco de signer des conventions avec Andorre, le Liechtenstein, les Iles Caïmans et quelques autres sangsues dorées pour ne plus apparaître officiellement comme un parasite fiscal. Pourtant, comme le rappelait le Monde il y a deux ans et demi, pas moins de 40% de l’argent qui y transite serait d’origine criminelle et ces parasites feraient perdre à la France la bagatelle de 30 à 40 milliards d’euros de recettes fiscales dont nous aurions bien besoin…
Pourquoi il faut agir
Quelques néolibéraux dans l’âme soutiennent que ces Etats apportent une concurrence bienvenue et tendent à réduire les excès fiscaux. Voilà une vision bien naïve des choses. Dans les faits, les parasites fiscaux ont un double « intérêt ». Premièrement, ils permettent aux organisations criminelles et mafieuses de s’intégrer dans l’économie mondiale, d’avoir des comptes bancaires discrets qui leur permettent de recycler de l’argent sale et de vivre plus facilement.
Deuxièmement, ces Etats permettent à de riches particuliers (notamment les sportifs et les stars) ou aux multinationales d’échapper à l’impôt du pays où ils vivent ou font des affaires. Comme ces parasites sont en général assez petits, ils peuvent fonctionner avec des niveaux d’impôt beaucoup plus faibles qu’ils compensent largement en attirant un nombre totalement disproportionné de riches contribuables ou de multinationales en recherche de fiscalité légère.
Que faut-il faire ?
Il est absolument essentiel de faire disparaître ces parasites qui contribuent à déconstruire le principe même de solidarité nationale ou de progressivité des impôts, aboutissant à des systèmes fiscaux où les plus riches finissent par payer moins en proportion de leur revenu que les moins riches. Bien sûr, payer un million d’impôts est une énorme somme, mais quand on en gagne le double, cela laisse tout de même des revenus équivalents à près de 80 SMIC…
Il n’y a pas trente-six solutions pour mettre fin à ces parasites, si l’on exclut les chars ou les Rafale (quoique ?). La première consiste à mettre fin à la libéralisation des mouvements de capitaux. Forcément, si les capitaux peuvent circuler librement et que quelques parasites conservent un secret bancaire, alors, la porte est ouverte pour tous les excès. Il ne s’agit pas d’interdire les mouvements de capitaux en dehors des frontières nationales, mais de les encadrer et les suivre.
Bien sûr, Andorre, Monaco, la Suisse et quelques autres Etats parasites ne seront pas contents. Mais aujourd’hui, nous les laissons profiter du système comme des sangsues, sachant pourtant qu’il serait intenable que les fiscalités nationales s’alignent sur les leurs. S’ils ne coopèrent pas, libre aux autres Etats de faire un blocus (comme le Général l’avait fait avec Monaco dans les années 60) ou de considérablement restreindre tout échange avec ces parasites.
Le dogme de la liberté de circulation des capitaux, des hommes et des marchandises est un poison qui a permis le développement des parasites fiscaux. C’est seulement en restreignant cette liberté de mouvement radicalement que l’on pourra y mettre fin.
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
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Dossier : les soubresauts du Quai d'Orsay
21/02/2011 10:16
Coupable de n'avoir pas vu venir la révolution tunisienne, l'ambassadeur de France en Tunisie a été (gentiment) remercié. Son successeur, un « Sarko-boy 2.0 », Boris Boillon, qui aura comme mission de redorer le blason de l'Hexagone. MAM a, elle aussi, trouvé l'astuce pour y remédier : créer une série TV sur les diplomates...
Boris Boillon, ambassadeur twitter, un peu cowboy, un peu sarkoboy
Après 18 mois passés en Irak, où il estime avoir rempli sa mission, Boris Boillon a été nommé ambassadeur de France en Tunisie. Ce sarkoboy 2.0, souvent présenté comme un James Bond de la diplomatie aura fort à faire pour redorer l'image de la France, déminer le terrain politique et retisser des liens avec la société civile. Sans compter la réorganisation d'un outil diplomatique qui a montré beaucoup de faiblesses au moment de la révolte tunisienne.
Il incarne le prototype de l’homo diplomaticus moderne sous l’ère Sarkozy. Boris Boillon est jeune, « bogoss », et connecté. Un sarkoboy exemplaire. Loin de l’image surannée du diplomate « Ferrero », Boris Boillon la joue plus James Bond 2.0, posant torse nu sur sa page Copainsdavant.com histoire d’exhiber une musculature solide et se rappeler aux bons souvenirs de ses ancien(ne)s camarades de classe. A peine nommé au poste d’ambassadeur en Tunisie, après un passage en Irak où il s’est forgé une belle notoriété dans son intimité ultra-sécurisée, constamment protégé par une escorte du GIGN, Boris Boillon s’est ouvert un compte twitter. « Très impatient de bientôt me retrouver en Tunisie, au côté du peuple tunisien! », s'est-il exclamé en arabe et en français: « je crois que je suis le premier ambassadeur twitter !» lâche-t-il à Marianne2. Pourtant l’accueil sur Twitter n’a pas été unanimement chaleureux. Des messages de bienvenue mais aussi des sorties plus féroces :
« Le gouv francais nous envoie la caricature du sarkozisme. Ce n'est pas parce que tu parles arabe que tu nous comprends. Cc @borisboillon #Tunisie : pour @borisboillon la guerre en Irak a été une très bonne chose pour la #France car a rapporté beaucoup de contrats. Sachez le ».
Caractéristique de la brutalité des échanges sur les réseaux sociaux. Sans doute. Symptomatique, aussi, de l’image dégradée de la France dans certains pays. Boris Boillon ne s’en formalise pas plus que ça : « j’ai ouvert mon compte twitter il y a quelques jours avec ses heurs et ses malheurs mais je vais l’utiliser régulièrement car arriver dans la Tunisie où a eu lieu la première e-révolution de l’histoire sans se servir de ces outils n’aurait pas de sens ». Arabophone, fin connaisseur du Maghreb, Boris Boillon aura pour tâche de remettre un peu d’ordre dans l’Ambassade. Si, à première vue, le nouvel ambassadeur de France possède le CV parfait pour se faire adopter à Tunis, certains n’hésitent pas à se demander si cet ambassadeur à l'américaine, diplomate et businessman est bien « The right man at the right place ».
Un « néocon » à la française ?
Ancien ambassadeur de France auprès des Emirats Arabes Unis, également en poste en Somalie, et en Tunisie, auteur du livre Les Voies de la diplomatie, Charles Crettien a ainsi exprimé ses réticences dans une tribune au Monde : « On ne nomme pas un ambassadeur comme on nomme un préfet. La diplomatie est un dialogue avec un pays étranger, son gouvernement et son chef d'Etat. La nomination de Boris Boillon comme ambassadeur de France en Tunisie par le conseil des ministres du 26 janvier est la négation de ce principe élémentaire, elle est donc choquante voire dangereuse pour les relations à venir entre Paris et Tunis » tempête le diplomate.
Et de douter également de la pertinence d’une nomination sans consultations, alors que le gouvernement tunisien n’était pas connu, contrevenant aux traditions qui veulent qu'un ambassadeur ne soit jamais désigné sans avoir d'abord consulté le ministère des Affaires étrangères du pays qui l'accueillera.
Derrière ses faux airs de gendre idéal de la diplomatie sarkozyste, Boris Boillon traîne quelques casseroles. Pas gênantes lorsqu’on est sarkozyste, un peu plus lourdes quand on est diplomate. Boris Boillon n’a, par exemple, jamais caché qu’il défendait l’intervention américaine en Irak, légitimant en tant qu’ambassadeur la stratégie de George W Bush : « L'Irak est le vrai laboratoire de la démocratie dans le monde arabe, c'est là que se joue l'avenir de la démocratie dans la région. Potentiellement, l'Irak peut devenir un modèle politique pour ses voisins et qu'on le veuille ou non, tout cela a été obtenu grâce à l'intervention américaine de 2003 » expliquait-il au Figaro.
Ce qui lui vaudra sa casquette de « néoconservateur » et ce commentaire cinglant du chercheur en relations internationales Pascal Boniface : « L’ambassadeur estime donc que le bilan de la guerre en Irak est globalement positif ».
A l'époque, Boillon s'en prendra de façon assez vive à un chercheur de l'IRIS. Aujourd’hui encore, le diplomate assume ses propos sur l’Irak : « Pascal Boniface a interprété mes propos, c’est vrai qu’il m’a un peu énervé parce que je ne suis pas le « néocon » idéologue qu’il a dépeint. Je tire un bilan globalement positif de l’évolution de l’Irak. En tant qu’ambassadeur de France, j'ai vu des irakiens partagés, ils ont payé le prix fort parce que cela leur a coûté 150.000 morts et un pays détruit mais pas un irakien n’accepterait de renoncer aux acquis de ce changement de régime. Evidemment qu’il y a de la violence, que les conflits interethniques ne sont pas réglés mais considérons ce qui a été fait : une presse qui est libre, une multitude de partis qui parlent au lieu de s’étriper ».
Il gère la visite de Kadhafi à Paris
Au quai d’Orsay, nul ne remet en cause ses aptitudes professionnelles mais on le décrit parfois comme « cassant », un peu « cow boy », pas tout à fait au top en tant que manager d’équipe...
« Boris Boillon, c’est un petit jeune sympathique et malin, ni un génie, ni le chien galeux qu'on décrit parfois; un bon diplomate comme le quai en produit tous les ans, et comme il y en a à tous les étages au quai » confie un connaisseur des arcanes du Ministère des affaires étrangères, « sa grande chance a été, après son détachement à Bruxelles, d’aller au ministère de l’Intérieur pour être la « petite main » de David Martinon, le conseiller diplomatique de Sarkozy. Mais en 2002, adjoint au conseiller diplomatique de Sarkozy, ce n’est pas grand chose ».
Sarkozy élu en 2007, Boris Boillon suit Martinon et passe à la cellule diplomatique de l’Elysée pour s’occuper du monde arabe. A son arrivée, il travaille très étroitement avec Claude Guéant sur le dossier des infirmières bulgares détenus en Lybie. Quelques mois après leur libération, Kadhafi est reçu à Paris. Un tournant dans la carrière de Boillon : « Cela a été une semaine de tortures pour le protocole, la maréchaussée parisienne et les parisiens parce qu’on est passés par tous les caprices de l’autre abruti sous sa tente… » rigole encore un ancien de la maison, « Kadhafi changeait le programme tous les matins. Le cortège traversait Paris dans tous les sens. Tout le monde s’est foutu de la gueule des Français qui couraient derrière Kadhafi mais c’est Boris Boillon qui a géré ça auprès de Guéant et donc de Sarkozy. Et même si ça n’a pas été une réussite totale, Boris ne touchait plus terre à ce moment là. Il dirigeait les trucs en direct, court-circuitant les directeurs Afrique du Nord – Moyen Orient du quai d’Orsay. Il négociait avec Guéant et les représentants de Kadhafi. Pour un jeune diplomate qui a moins de dix ans d’expérience dans la maison, c’est l’euromillion ! ».
Remarqué par Sarkozy, le président lui confiera l’ambassade d’Irak en 2009. En bon VRP de la France en Irak, il est nommé pour décrocher des contrats : « la reconstruction en Irak est le marché du siècle : 600 milliards de dollars ! La France doit être aux avant-postes » annonçait-il au magazine Challenges. Telle une étoile filante, néanmoins médiatique, Boillon n’est resté que 18 mois dans le pays. Ce qui a eu le don d’en agacer plus d’un au quai d’Orsay où les carrières se construisent dans la durée. Impossible « normalement » d’avoir l’Irak à quelques jours de son 40ème anniversaire et encore moins la Tunisie à 41 ans bien sonnés. A moins d’être le fils préféré de Sarkozy.
Lui s’en défend : «18 mois c’est peu dans le temps diplomatique, mais croyez-moi, en Irak, le temps compte double ». Et surtout, inconcevable, de dire « non » à une proposition émanant directement du président de la République : « Moi je suis un soldat, je n’ai pas demandé à quitter l’Irak ».
Mission Irak accomplie !
Un rien bravache, un brin provoc, Boris Boillon a le sens de la formule et sait se vendre : « quand je suis arrivé à Bagdad, j’avais trois axes et ces trois axes je l’ai ai mis en œuvre de manière résolue : renforcer la confiance, car désolé pour la fierté française mais tout le monde n’a pas adoré notre position en 2003. Des dirigeants irakiens me disaient « ce n’est pas grâce aux Français qu’on est là ». Renforcer l’état de droit et la citoyenneté. Et le dernier axe de mon bilan, il est économique. J’ai été réduit à ça, c’est peut-être de ma faute. Je ne suis pas qu’un ambassadeur économique mais en 2010, on a exporté pour 800 millions de dollars, presque trois fois plus qu’en 2008. Et pour moi le mot entreprise n’est pas une insulte». Bref, sur tous ces plans, il tranche : « Mission accomplie ! Avec une équipe de 10 personnes, on a fait aussi bien… que l’ambassade américaine, où ils sont 3000 ! ». Pas besoin de conseiller en communication quand on a une telle assurance…
Et d’énumérer par cœur ses multiples réalisations : renforcement de la « circulation » entre l’Irak et la France, création de postes de consuls honoraires, mise en place de coopérations institutionnelles, participation à la création d’une gendarmerie irakienne, aides aux ONG, financement de micro-projets, formation des élites, recherche scientifique, projets culturels, l’implantation des grands groupes français. N’en jetez plus…
On croirait parfois entendre parler Sarkozy. D’ailleurs, il n’a qu'un objectif : « traduire dans les faits la vision du président Sarkozy ». Un refrain qu’il ressasse à l’envi et qui lui vaut certains reproches : « Passer de Bagdad à Tunis à 41 ans, c’est pas mal. C’est normal que cela suscite des rancoeurs, mais le plus contestable c’est surtout une façon pour Sarkozy de dire : je mets un mec à moi ! On ne demande même pas au quai d’Orsay de trouver un arabisant qui va répondre aux problèmes de la Tunisie d’aujourd’hui. On nous met un représentant de Sarkozy, c’est une autre forme d’hypercentralisation du pouvoir. C’est une dérive du fonctionnement de l’Etat. Plus qu’un représentant de la France, c’est un représentant de Sarkozy. Et même s’il n’est pas que cela, il est vu comme ça, ce qui pose un problème » confie un haut fonctionnaire.
Lui considère que connaître et avoir la confiance de Sarkozy est un atout dans la mise en œuvre de sa mission : « je suis simplement un ambassadeur. On me dit la politique de la France en Irak, c’est ça, en Tunisie, c’est ça et j’y vais. Mais c’est vrai, je représente aussi le chef de l’état parce que je le connais et je vous assure que ce n’est pas un inconvénient».
Le bon bonhomme au bon moment ?
Au moment d’évoquer la crise que traverse le quai d’Orsay, sa nomination précipitée sans consultation des autorités tunisiennes, ses missions à venir, Boris Boillon se montre immédiatement moins loquace et coupe court à la conversation... Sa nouvelle ambassade l’attend. Il aura plusieurs priorités : mettre en place un vaste plan de réorganisation de l’ambassade, évaluer la sécurité actuelle en Tunisie, notamment pour la reprise des activités touristiques, déminer le terrain politiquement et retisser des liens avec la société civile.
Auteur du livre Les Diplomates, une enquête sur le monde de la diplomatie, c’est sur ce dernier point que le journaliste Franck Renaud se montre le plus sceptique : « Boris Boillon, c’est le diplomate star du sarkozysme. Certes, il connaît bien le Maghreb. C'est un fils de « pieds rouges », ces militants de gauche venus aider l'Algérie indépendante. Mais pour l’instant c’est un effet d’annonce. Il faut voir s’il y aura des changements parmi les collaborateurs. Les cafouillages en Tunisie prouvent qu’on avait coupé les ponts avec la société civile. C’est cela qu’il faut retrouver. La diplomatie, c’est les hommes. Est ce que c’est le bon bonhomme au bon moment ? ». The right man at the right place ? Lui n’en doute pas une seconde. Il pourrait en faire un slogan.
Régis Soubrouillard - Marianne
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Sortir de l'euro : oui mais comment ? (1)
21/02/2011 09:49
L'homogénéité monétaire de la zone euro empêche, aux yeux de certains, les Etats-membres en difficulté de se sortir de leur endettement. L'Europe serait un espace géographique et économique bien trop hétérogène pour que chaque pays ait la même politique monétaire. Dès lors, comment gérer la valeur de sa monnaie ? Dans cette première partie, Rudo de Ruijter via le Blog économique et social, revient sur l'origine du problème : la création artificielle d'argent par les banques.
En janvier j’avais reçu cet article très intéressant dans la boite mail du Blog Économique et Social, mais le logiciel Anti-Spam à bloqué le message. Je ne l’ai découvert qu’il y a peu de temps. Aussi je vous propose cet article fondamentalement intéressant. L'euro est une monnaie très pratique, mais elle fait des millions de victimes. Cet article explique d’une façon simple pourquoi l’euro ne peut pas marcher et expose les avantages d’un passage vers un système d’argent d’État.
- Non, la coopération européenne ne s’arrêtera pas sans l’euro!
- Et oui, nous serions bien mieux avec de l’argent d’État!
L’euro a un problème insoluble. Les pays qui sont sévèrement endettés maintenant, s’ils réussissent à s’en sortir à coups de réductions de dépenses d’État, s’endetteront de manière prévisible à nouveau. C’est parce que ces pays sont victimes d’un défaut fondamental dans l’euro. Déjà avant le démarrage de l’euro des économistes ont averti, qu’une monnaie unique ne peut fonctionner que lorsque tous les pays participants sont économiquement homogènes. [1] [2] [3]
En ce moment il n’y a rien qui empêche des consommateurs Grecs de préférer des produits d’Allemagne meilleurs et moins chers. Et lorsque la Grèce importe plus qu’elle n’exporte, ses dettes augmentent. La même chose vaut pour tous les pays moins productifs dans la zone euro. Ils pourront réduire leurs dépenses autant qu’ils voudront et privatiser toutes les infrastructures, mais la prochaine crise de dettes ne sera jamais loin!
Voici pourquoi. Lorsque les consommateurs dans des pays moins productifs préfèrent des produits importés moins chers et meilleurs, la dette extérieure augmentera, tandis que la productivité du pays diminuera. Lorsqu’un pays dispose de sa propre monnaie, il peut la dévaluer. Cela augmentera le prix des produits importés et diminuera le prix de ses propres produits à l’exportation. La dette diminuera et la productivité augmentera de nouveau. Des dévaluations étaient habituelles avant le début de l’euro.
Avec l’euro les dévaluations ne sont plus possibles et les pays finissent coincés dans les dettes. Mais lorsque les pays signent pour faire part de la zone euro, ils s’obligent à réduire leur dette publique en dessous de 60% de leur produit national brut (PNB) et leur déficit fiscal en dessous de 3% du PNB. Lorsqu’ils dépassent ces limites les autres pays considèrent cela comme un danger pour la stabilité de l’euro. Ces autres pays imposeront des sanctions aux gouvernements endettés pour les obliger à prendre des mesures adéquates (comme si une solution durable existait) et si cela ne fonctionne pas, ces autres pays fourniront des prêts (qui, soit dit en passant, augmentent la dette extérieure!), accompagnés de conditions sévères, comme des réductions de dépenses publiques – licenciements de fonctionnaires, coupures dans les budgets d’éducation, de culture, d’affaires sociales, de l’armée etc. – et des obligations de vendre des propriétés d’État et des infrastructures et services publics! (Méfiez-vous, lorsque vous entendez dire des politiciens de pays plus riches, qu’ils vont aider les plus faibles!)
Ce n’est pas un hasard que ce soit la Grèce, l’Espagne et l’Irlande qui sont touchés le plus sévèrement aujourd’hui. Économiquement ces pays ne peuvent être comparés à un pays comme l’Allemagne. Dès qu’une crise frappe la zone euro, il devient clair que la zone n’est pas homogène; il y a des pays forts et des pays faibles. L’Europe est composée de pays très différents avec des économies très différentes avec des potentiels de productivité très différents.
En fait, il est impossible d’utiliser une monnaie unique dans une zone si hétérogène comme les 27 pays de la zone euro. Malgré les avertissements des économistes, les politiciens ont décidé de l’introduire quand même. Pour les partisans ce n’était qu’une question d’inventer des règles de jeu et de convaincre les pays de signer des accords, comme quoi ils se tiendraient à ces règles. Eh bien, on peut mettre des signatures sur des bouts de papiers, mais cela ne rend pas possible ce qui ne l’est pas. Aujourd’hui, 20 des 27 pays ne peuvent satisfaire aux exigences budgétaires. [4]
Les différences en productivité ne sont pas que temporaires. Des différences intrinsèques sont relatées au climat local, à la situation géographique, à la fertilité du sol, à la présence d’eau et d’énergie, aux distances à couvrir, aux difficultés de transport et à d’autres choses invariables. Ils déterminent en grande mesure l’échec ou la réussite d’activités économiques. Chaque pays a développé sa propre économie typique, l’un s’appuyant un peu plus sur l’agriculture, l’autre sur l’industrie lourde, encore un autre sur le transport naval et le commerce etc. Pour ces raisons une « politique financière d’ensemble » ne pourra jamais convenir à tous les pays.
L’exemple du dollar?
Souvent on mentionne les États-Unis comme exemple d’un « succès » d’une zone à monnaie unique. Cependant, une différence cruciale est que là-bas tout le monde parle la même langue et ainsi les gens peuvent déménager beaucoup plus facilement vers les endroits où il y a des activités économiques. En Europe la mobilité internationale du travail est relativement restreinte, pas seulement à cause des barrières linguistiques, mais aussi parce que nous avons de vieux pays avec des gens qui sont enracinés dans leurs traditions et cultures.
Ceci étant dit, on peut se demander si l’on peut appeler le dollar un succès d’une monnaie unique. [5] Depuis 1973 les États-Unis ont importé beaucoup plus qu’ils n’ont exporté et avec une dette spiralante et non maîtrisable le pays vit comme un parasite qui se nourrit de quasiment tous les pays du monde. L’exemple du dollar serait plutôt une preuve, qu’une monnaie unique dans une zone hétérogène n’est pas possible sans une exploitation massive d’autres pays.
Sortir de l’euro?
Comprendre que l’euro ne peut pas marcher est une chose. La suivante est encore plus importante. Je démontrerai, que retourner simplement vers nos monnaies antérieures est une très mauvaise solution. Certes, nous aurons de nouveau besoin de monnaies nationales, mais si nous voulons éviter les erreurs du passé, nous aurons besoin d’argent émis par l’État. (Ce qui est d’ailleurs comme la plupart des gens pensent que c’est aujourd’hui.)
Pour comprendre pourquoi de l’argent d’État est si important, nous devons comprendre ce qu’est l’argent et comment cela fonctionne. L’argent actuel n’est ni mis en circulation, ni géré par le gouvernement. Au lieu de cela – et pour beaucoup de gens cela peut sembler incroyable – quasiment tout l’argent qui existe aujourd’hui a été mis en circulation par des banques commerciales de façon secrète (et trompeuse). En fait, vous n’avez pas d’argent sur vos comptes bancaires, mais juste des chiffres. Ces chiffres sont une « illusion d’argent ». Sur votre relevé bancaire il est mentionné combien le banquier vous doit, mais cet argent n’existe pas, à part une fraction minuscule. Bien sûr, tant que vous pouvez payer avec ce faux argent, cela vous est égal. [6] Néanmoins, comme je démontrerai ci-dessous, c’est cette tromperie dans le système bancaire, qui permet aux banquiers de faire gonfler la masse d’argent de façon permanente, ce qui forme un danger pour notre société. Les banquiers ont corrompu toutes les monnaies du monde avec leurs tours de comptabilité secrets. L’euro n’est pas une exception.
Le secret de l’argent
Aujourd’hui, moins de 5% de tout l’argent est du vrai argent sous forme de billets et pièces. Le reste a été artificiellement créé par les banques et n’existe que sous forme de chiffres sur des comptes bancaires. Quand vous empruntez de l’argent à la banque, le banquier ne vous prête pas de l’argent existant. Au lieu de cela il crée un nouveau montant, simplement en tapant des chiffres sur votre compte. Ensuite vous payez des intérêts sur cet argent nouveau. Souvent il s’agit de montants importants. Habituellement, quelqu’un qui paye sa maison en 20 ou 30 ans paye à peu près autant d’intérêts que des remboursements. En fait il paye deux maisons. Une pour lui-même et une pour son banquier! [7]
Au moment où quelqu’un achète une maison, l’argent de son emprunt est viré sur le compte du vendeur. Celui-ci dépensera cet argent pour d’autres choses. Ainsi l’argent de l’emprunt commence à circuler dans la société. Tout argent dans la société a commencé comme un prêt. Chaque banquier collecte des intérêts sur l’argent qu’il a créé et tous les banquiers réunis collectent des intérêts sur tout l’argent qui existe. Si vous avez de l’argent dans votre poche ou sur votre compte, il y a quelqu’un quelque part qui paye des intérêts sur cet argent à un banquier. Lorsque quelqu’un rembourse son emprunt, l’argent, qui a été créé en le tapant dans son compte, est détruit en le déduisant de ce compte. À ce moment-là, cet argent n’existe plus.
Tout l’argent est donc temporaire. Le montant total existant représente la part des prêts émis encore à rembourser. Cela veut dire, que le montant d’argent total dans la société est un montant hasardeux. Il n’a rien à faire avec les besoins de la société pour l’échange normal des biens et services.
Inflation éternelle
Encore pire, les banquiers fournissent de plus en plus de prêts et ainsi ils créent de plus en plus d’argent. Quand on utilise plus d’argent pour acheter un même nombre de biens et de services, la valeur de chaque unité d’argent diminue et les prix augmentent. C’est l’inflation bien connue. [8] Le chef d’orchestre de cette inflation est le banquier central. Quand il baisse son taux d’intérêt, il indique aux banques qu’elles doivent accélérer la distribution de crédits (à taux plus bas les gens emprunteront plus et plus facilement) et, à l’inverse, lorsqu’il augmente son taux, la croissance de la masse d’argent ralentira.
Les banquiers ont besoin d’inflation
Les banquiers ont besoin d’inflation. [9] Lorsque la création d’argent s’accélère, il devient plus facile pour l’emprunteur de gagner les sommes dont il a besoin pour payer sa dette. C’est un avantage pour l’emprunteur, mais également pour les banquiers. Cela garantit moins de défauts de paiement.
Le fait que le principal du prêt aura diminué en valeur au moment où il est remboursé, ne nuit pas le banquier. En effet, les montants remboursés pour le principal ne continuent pas à exister. Rappelez-vous que le banquier a créé ce montant en le tapant dans un compte et le détruit au moment du remboursement en le déduisant de ce compte.
Quant aux intérêts c’est une autre histoire. Ces intérêts ne font pas partie de l’argent que le banquier a créé pour le prêt et ces montants ne disparaîtront pas au moment où ils sont payés. Ce sont les bénéfices du banquier! Il est vrai que leur valeur aura diminué à cause de l’inflation. Mais n’ayez pas pitié du banquier. Vous pouvez être certain qu’il a vu ce problème d’avance et qu’il a haussé son taux dès le départ pour compenser cette dévaluation.
Pas de possibilité pour une société durable
L’inflation a encore un autre aspect important. Si nous ne voulons pas nous appauvrir, nous devons travailler toujours plus pour compenser la perte de la valeur de notre argent. C’est la raison pourquoi l’inflation cause de plus en plus d’activité économique. Autrement dit, avec un système bancaire inflationniste il ne sera jamais possible d’atteindre une société durable et équilibrée.
Pouvoir financier
La masse d’argent toujours croissante crée une situation dans laquelle tout devient achetable, même l’État. Dans beaucoup de pays des groupes financiers ont déjà acheté des services publics pour les transformer en un fleuve de profits continuels: les services de distribution de gaz, d’électricité et d’eau, les transports publics, les postes, le téléphone et des tâches de gendarmerie, les prisons, la santé publique, les services de collecte de déchets etc. Ceci est un procès continuel. Les banquiers et l’élite financière prennent de plus en plus de décisions d’investissements qui donnent forme à notre société et l’État en prend toujours moins.
Ceci a des conséquences. L’argent et le profit déterminent aujourd’hui ce qui est « bon » pour notre société. Mais ce n’est pas tout. Puisque le gouvernement fournit de moins en moins de services à ses citoyens, elle perd la reconnaissance d’autorité naturelle. Au lieu d’être une institution qui prend soin de sa population, le gouvernement est en train de devenir un squelette, qui a besoin de plus en plus d’oppression pour faire respecter des décisions de courte vue et pour le court terme. Au lieu d’être le garant des libertés individuelles, le gouvernement autorise, et même favorise, que tous les citoyens soient mis sous surveillance électronique, effectuée aussi bien par des organisations d’État que des privées, avec des milliers de caméras, reliées à des bases de données interconnectées. Le KGB était une école maternelle, comparé à la surveillance électronique rapidement croissante d’aujourd’hui.
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