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Egypte: de la crise interconfessionnelle à la guerre civile ?
12/05/2011 17:24
Les affrontements tant redoutés entre coptes et salafistes disent l'ampleur du conflit qui sépare musulmans et chrétiens. La gestion de ces affrontements par l'armée est critiquée et certaines voix réclament même la démission des dirigeants. Derrière ces flambées de violence interreligieuse, certains chercheurs évoquent l'hypothèse d'une guerre civile.
Douze personnes tuées et 232 blessées, c’est le bilan officiel des heurts qui se sont produits autour d'une église, attaquée vendredi 6 mai par des salafistes estimant qu'une chrétienne convertie à l'Islam était retenue dans une église.
Deux églises et des maisons voisines ont été incendiées, et il a fallu quelques heures pour que les services d'urgence et l'armée aient la situation sous contrôle. 190 personnes liées à ces violences ont été arrêtées. Trois policiers au total, contrôlaient l’entrée de la cathédrale Saint-Marc, au Caire, siège du Patriarcat copte. Et encore, depuis la révolution, les mesures de sécurité ont été renforcées. Depuis les rumeurs de prises d'otages du même type ne cessent de se répandre, prétextes à de violents affrontements et destructions d'églises.
Dimanche, au lendemain de cette nouvelle flambée de violence interreligieuse, le gouvernement égyptien a tenu une réunion d’urgence et promis qu'il agirait d’une main de fer pour défendre la sécurité du pays et protéger les lieux de culte de toute attaque. Les coptes ont maintenant commencé à créer des groupes d'autodéfense. Ces chrétiens d'Egypte représentent 8 à 10% de la population. Lundi, ils étaient plusieurs centaines de coptes rassemblés dans un sit-in devant le siège de la télévision publique, dans le centre du Caire. Une manifestation pacifique mais une situation toujours très tendue selon Al Jazeera.
« Le ministère de l'intérieur a arrêté le cerveau des violences entre musulmans et chrétiens à Imbaba », quartier populaire de la capitale, indiquait mardi un communiqué sans préciser l'identité de la personne.
En Tunisie, comme en Egypte, l’événement dit le caractère chaotique de la situation. Depuis la chute de Hosni Moubarak, les salafistes sont beaucoup plus actifs sur la scène politique. En Egypte, la reprise en main des affaires publiques par l’armée, dont les généraux se comportent en véritables seigneurs de guerre a néanmoins permis le maintien fragile d'un certain équilibre institutionnel. Mais dans la rue, l’heure est à l’insécurité. Le tout sur fond d’un conflit entre musulmans -salafistes- et chrétiens -coptes- qui risque de porter un sérieux coup à l’unité nationale. Et c'est toute la question de la montée des extrémismes religieux et de la nature de l'Etat égyptien en reconstruction qui se pose.
L'Egypte dans une situation critique
La presse égyptienne rapporte quotidiennement des informations sur la perte de contrôle de la situation sécuritaire (tentatives d’évasion collective de postes de police et de prisons, actes de brigandage, de rixes à l’arme à feu et blanches…). Les forces de sécurité sont ainsi régulièrement la cible de critiques. Le quotidien Al-Ahram a dénoncé leur « absence » face « à la menace des courants religieux qui mettent en danger la sécurité ». La Coalition des jeunes de la révolution, qui a contribué à la chute de Moubarak, évoque une « catastrophe sécuritaire » en Egypte. Elle a critiqué le pouvoir militaire qui n'a pas agi face à « l'absence » policière.
Pour la presse nationale et les autorités, les violences interconfessionnelles sont manipulées par des « contre-révolutionnaires » et des « extrémistes » fidèles à l'ancien président Moubarak. Ces violences sont « porteuses de risques de division pour la société égyptienne et posent un problème grave dans un contexte de transition politique qui nécessite l'unité de la nation », s'inquiétait aussi le ministère français des Affaires étrangères. Le secrétaire général de la Ligue Arabe, Amer Moussa, a lancé un appel au dialogue, réclamant, pour calmer les esprits, l'organisation d'une...conférence : « C’est une situation très critique qui peut faire exploser l’Égypte. Je demande au Haut conseil militaire et au gouvernement égyptien d’organiser une conférence qui rassemblerait à la fois des scientifiques, des intellectuels égyptiens et tous ceux qui comprennent ce qu’il se passe actuellement et qui peuvent sortir l’Égypte de cette situation critique ».
Dans cette période de transition, par nature instable, certains politologues craignaient de nouvelles violences : « Si les salafistes et les coptes s’affrontent ce vendredi, une guerre civile peut éclater en Égypte », avertissait le chercheur Emad Gad, interrogé par le site d’information Al-Ahram On Line avant la manifestation du 6 mai. Les affrontements ont eu lieu au delà de toutes les prévisions. Quid de l’hypothèse de la guerre civile ?
Régis Soubrouillard - Marianne
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L’arnaque de la dette
11/05/2011 14:56
Jusqu’en 1973, lorsque l’État avait besoin de trésorerie, il demandait à la Banque de France de le financer, de la même manière que procède toute entreprise ou ménage envers sa banque commerciale : en lui signant une « reconnaissance de dette ».
L’exception européenne C’est à Valéry Giscard d’Estaing, alors ministre des finances, que nous devons la loi du 3 janvier 1973 dont l’article 25 précisait "Le trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France", interdisant donc le financement direct de l’État par la Banque de France. Cette loi a été confirmée par l’article 104 du Traité de Maastricht - devenu 123 du Traité de Lisbonne. Cette interdiction, n’est, dans aucune autre zone monétaire, gravée ainsi dans le marbre d’un Traité !
En clair la France (de même que les pays de la zone euro) est obligée d’emprunter sur les marchés financiers, en payant des intérêts, les besoins monétaires qu’elle ne peut couvrir par des recettes budgétaires. Pourtant, des pays tels les USA, la Grande Bretagne ou le Japon, n’hésitent pas à se servir de la possibilité de monétisation directe par leur Banque Centrale lorsque les besoins de leur économie le nécessitent. Chez nous, les banques peuvent emprunter à 1% à la BCE et prêter aux États à 3, 5 ou 7% et parfois plus.
L’augmentation annuelle de cette dette publique de 1980 à fin 2009 correspond, bon an mal an, aux intérêts de la dette, dans un effet boule de neige. En euros constants la dette est passée de 239 milliards d’euros (21% du PIB) fin 1979 à 1489 milliards d’euros (78% du PIB) fin 2009, soit une augmentation de 1250 milliards d’euros. Sur la même période, nous avons payé environ 1340 milliards d’euros d’intérêts aux différents prêteurs privés (banques et établissements de crédits, fonds de pension, assurances-vie…).
Mais direz vous, nous sommes bien obligés de payer des intérêts à nos prêteurs ! Oui, et justement puisque nous devons, dans le système actuel, emprunter chaque année sensiblement l’équivalent de ces intérêts qu’il faut payer, non seulement nous ne pourrons jamais rembourser, mais en plus la dette continuera à croitre alors que nous avons une obligation d’honnêteté envers les épargnants qui ont fait confiance à la signature de la France.
Pourtant, nous pourrions imposer à la Banque de France de monétiser chaque année une somme raisonnable pour alléger le poids de cette dette dont le paiement des intérêts pèse aujourd’hui sur les services publics essentiels de notre nation (éducation nationale, sécurité sociale, sécurité…) .
Ah, je vous entends « mais c’est la planche à billet, c’est l’inflation assurée… » Tout d’abord, il faut noter qu’aujourd’hui, ce sont les banques privées qui ont la responsabilité de la création de la monnaie et qui ont provoqué une immense inflation du prix des actifs pendant les années 2000, qui a mené à la pire crise économique depuis 80 ans. En effet, la masse monétaire a progressé de près de 10% par an dans la zone euro jusqu’à la crise.
Aujourd’hui, la quantité de monnaie en circulation en France est d’environ 1900 milliards d’euros (agrégat M3). La BCE considère qu’une augmentation annuelle de plus ou moins 5% n’est pas inflationniste. C’est donc une centaine de milliards de monnaie nouvelle qui peuvent être émis chaque année sans effet inflationniste.
Comment pourrons-nous rembourser ces épargnants qui détiennent cette « dette de la France » sans les léser, qu’ils soient français ou étranger, qu’ils aient placés leur épargne au sein de fonds de pensions ou d’obligations détenues par des assurances vies ?
Bien que la vente par les administrations publiques des actifs monétaires qu’elles détiennent permettrait instantanément la réduction de plus de 700 milliards d’euros de la dette, restons dans l’hypothèse d’une nécessité de remboursement de la dette brute "au sens de Maastricht" estimée au début de cette année 2011 à 1600 milliards d’euros.
En fait la solution est simple et ne nécessite que la volonté politique Prenons les hypothèses d’un budget global dont le solde primaire est équilibré (recettes – dépenses hors charges d’intérêts) et d’un taux d’intérêt moyen sur les obligations d’État de 3%.
Si nous décidions de monétiser chaque année 100 milliards d’euros, la première année, 48 milliards d’euros serviront au paiement des intérêts et il resterait 52 milliards en remboursement du capital de la dette. Le solde résiduel deviendrait donc 1548 milliards d’euros. L’année suivante, c’est 46 milliards d’euros d’intérêts, 54 milliards de remboursement du capital et une dette ramenée à 1494 milliards d’euros. Et ainsi de suite.
En 22 ans la dette serait totalement remboursée aux actuels détenteurs, sans en léser aucun ni sur le capital investi, ni sur les intérêts attendus chaque année. La dette et les intérêts payés pendant cette période de remboursement seront simplement transférés sous forme de nouvelles obligations à l’actif du bilan de la Banque de France. Il est à noter qu’il faudrait 39 ans avec une monétisation annuelle de 70 milliards d’euros.
D’ailleurs, Maurice Allais, notre seul prix Nobel d’économie affirmait que : « La création monétaire doit relever de l’État et de l’État seul. Toute création monétaire autre que la monnaie de base par la Banque centrale doit être rendue impossible, de manière que disparaissent les « faux droits » résultant actuellement de la création de monnaie bancaire ». Cette création monétaire, bien public, actuellement confiée à des banques privées auxquelles il est pourtant difficile de faire confiance doit revenir dans le giron de la collectivité. C’est aussi ce qui permettra d’honorer la dette sans asphyxier notre économie.
André-Jacques Holbecq
Economiste et auteur de :
Argent, dettes et banques, éditions Yves Michel, 2010
La dette publique, une affaire rentable, en collaboration avec Philippe Derudder (préface d’Étienne Chouard) - éditions Yves Michel 2008
http://www.debout-la-republique.fr/L-arnaque-de-la-dette.html
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Quotas dans le football : beaucoup de bruit pour rien
11/05/2011 14:53
Hier, la montagne de polémiques a accouché d’une souris : il n’y aura ni sanction, ni saisie de la justice au sujet des quotas de footballeurs binationaux. Cet épisode restera malheureusement comme un cas d’école de polémique stérile et trop souvent caricaturale.
Faut-il des quotas de binationaux ?
Par-delà l’aspect très contestable du fait de juger des personnes en fonction de discussions privées qui n’avaient absolument pas vocation à être rendues publiques, il faut revenir sur le cœur du débat : est-il légitime ou non d’instaurer des quotas de binationaux dans les centres de formation Français ? Devant l’ampleur du phénomène (près de 40% des jeunes formés actuellement pourraient choisir de défendre d’autres couleurs), la question mérite d’être posée.
En effet, Didier Drogba, un des meilleurs joueurs de la planète, a finalement choisi de ne pas défendre les couleurs du pays qui l’a en partie formé. N’est-il pas légitime que la France se pose alors la question de l’utilité de cette dépense ? En effet, il est tout de même gênant que des personnes formées gratuitement chez nous puissent finalement défendre d’autres pays. Une remarquable enquête du Monde montre qu’il ne s’agit pas d’un détail mais d’un phénomène important.
Bien sûr, les meilleurs choisissent en général l’équipe de France mais ce n’est pas toujours vrai. En outre, ces nombreux départs créent des manques pour la sélection nationale en réduisant le nombre de joueurs disponibles. Point important : le fait que les quotas concernent les binationaux contredit le procès en racisme. Enfin, que dire de l’image de mercenaires que cela donne une nouvelle fois des footballeurs, modèles incertains d’une époque incertaine ?
La mauvaise foi en action
Et cela démontre malheureusement la mauvaise foi de beaucoup de protagonistes de cette affaire. Médiapart l’a clairement été en parlant de « quotas de noirs et d’arabes ». J’ai beaucoup aimé quand Edwy Plenel quand il n’hésitait pas à révéler les parts d’ombre de François Mitterrand, ou même quand il a récemment démonté les estimations vaseuses des syndicats sur le nombre de manifestants opposés à la réforme des retraites l’automne dernier.
Malheureusement, ici, ses équipes et lui ne font pas honneur à leur métier en utilisant de tels amalgames. Cela est d’autant plus dommage qu’ils ont sans doute fait du mal à la cause qu’ils défendent en attaquant des personnes qui n’avaient pas à être attaquées. Ce faisant, au lieu de les combattre, ils pourraient bien contribuer à pousser les idées racistes en sous-entendant que Laurent Blanc le serait, en lui volant des propos tenus dans une réunion privée puis étalés hors contexte.
Mais il faut également adresser un carton rouge au PS, naturellement monté sur ses grands chevaux sur la question et au gouvernement. Chantal Jouanno a eu une attitude déplorable pendant toute cette affaire. David Desgouilles a réglé son sort de bien jolie manière sur son blog en soulignant les contradictions majeures de son discours. Elle n’a fait que surfer sur l’événement, en veillant à ne pas heurter certains médias dont la bien-pensance a étouffé la raison.
Certains médias (RTL, TF1…) ont conservé un traitement assez neutre quand certains sont tombés dans un procès caricatural et malhonnête. Heureusement, malgré le battage médiatique absolument insensé autour de cette polémique, les Français semblent avoir gardé la tête froide, comme le montre ce sondage indiquant que seulement 7% des Français souhaitaient la démission de Laurent Blanc. Et Zinedine Zidane a montré beaucoup de bon sens ce week-end.
En fait, l’hystérie qui a parfois accompagné ce débat semble s’être nourrie des questions que se pose notre pays sur son vivre ensemble. Et il faut dire le a bien compliqué les choses, entre un hypocrite et mal conçu débat sur l’identité nationale, ses multiples dérapages et les ratés de Chantal Jouanno.
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
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Il y a 30 ans, il changeait sa vie pour le meilleur, et la nôtre pour le pire
11/05/2011 14:50
Aujourd’hui est la date anniversaire de l’accession de François Mitterrand à la présidence de la République. L’occasion de revenir sur le parcours d’un homme qui a beaucoup compté dans ma construction politique…
Un machiavel égotique
En politique, je crois que l’on se construit autant par adhésion que par rejet. Si quelques personnalités ont beaucoup compté dans ma formation, m’influençant par leurs idées ou leur manière d’être, d’autres l’ont fait par opposition résolue à ce qu’ils représentaient : cela a été le cas de François Mitterrand (outre Edouard Balladur et Nicolas Sarkozy). Je me suis littéralement construit par réaction à ce qu’il était, tant d’un point de vue des idées que de la personne.
Pour moi, il restera cet homme politique capable de mentir avec gourmandise à un Jacques Chirac bien naïf lors du débat d’entre deux tours de l’élection présidentielle de 1988, un homme sans foi ni loi, pour qui seule l’histoire personnelle qu’il essayait de conter aux Français comptait. Il restera celui qui nomme un adversaire politique à Matignon pour le détruire, ne se souciant pas des conséquences pour le pays, prêt à donner un ministère à Bernard Tapie à l’occasion.
C’est un homme prêt à tout pour gagner, créant le Front National médiatiquement pour affaiblir ses adversaires. C’est un homme qui a sali la fonction présidentielle par des scandales (liens avec René Bousquet et d’autres affairistes, favoritisme, écoutes téléphoniques…) indignes mais qu’annonçait malheureusement l’incroyable faux attentat de l’Observatoire… François Mitterrand était un aventurier de la politique, et pas au sens noble.
Quand l’obscur domine
Bien sûr, ses doubles mandats ont été l’occasion de plusieurs réformes positives, la suppression de la peine de mort ou la libéralisation des médias. Mais au global, le bilan a été désastreux. Car c’est le bien le paradoxe que soulignent beaucoup de critiques de gauche (F Lordon, J Sapir, J-C Michéa) : il a été un des principaux promoteurs de cette libéralisation économique qui maintient ce chômage de masse dont nous ne parvenons pas à nous défaire.
En effet, nous devons au terrible duo Lamy-Delors la libéralisation des mouvements de capitaux. Le PS a également soutenu l’indépendance de la banque centrale avec pour seule mission de veiller sur l’inflation, et pas sur la croissance ou l’emploi comme même la Fed le fait aux Etats-Unis. Les socialistes ont également laissé aux investisseurs le soin fixer le cours des monnaies tout en lâchant la bride aux marchés financiers, avec les conséquences que l’on sait.
En outre, c’est également le PS de François Mitterrand qui a accompagné une libéralisation mortifère du commerce, au grand dam de la croissance, de l’emploi et de notre industrie, lessivée dans le processus. Bref, c’est son parti socialiste qui a mené un des agendas les plus antisociaux qui soient et donc on voit bien les conséquences aujourd’hui en matière de croissance des inégalités, de maintien d’un chômage de masse, le tout avec un endettement paralysant pour l’Etat.
En outre, pensant y gagner une dimension historique glorifiante pour lui, François Mitterrand a été un des principaux architectes de cette Europe supranationale et anti-démocratique qui fonctionne tellement mal aujourd’hui et qui porte une part de responsabilité majeure dans la langueur économique de ces dix dernières années. C’est lui qui a poussé ces traités qui ont tant d’influence sur le cours de notre vie : l’Acte Unique et le traité de Maastricht.
Bref, la présidence de François Mitterrand a grandement contribué à la dégradation de l’image de nos dirigeants, tant d’un point de vue du comportement personnel que de l’écart colossal entre les discours et les actes. En cela, il peut représenter un véritable contre-modèle de ce que devrait être la politique.
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
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Peuple de gauche, es-tu là ?
11/05/2011 14:46
« Peuple du gauche, es-tu là ? ». C’est la question que se pose Téléréma n° 3199, sorti dans les kiosques. Aussitôt, le « degauche » éprouve un vif désir de se ruer sur ce numéro. D’une part, pour reluquer rapidement si le dernier Woody Allen, featuring Carla Bruni bénéficie d’une dithyrambe accompagnée d’un « bonhomme Télérama » hilare, ou s’il écope simplement d’une brève nonchalante flanquée d’un bonhomme circonspect. D’autre part, et surtout, pour découvrir enfin à qui et comment le peuple de gauche doit se signaler, puisqu’il semble désormais acquis que quelqu’un s’en préoccupe.
Il convient dans un premier temps de ne pas confondre le « peuple de gauche », et le « peuple des primaires ». Le « peuple des primaires », c’est cette étrange tribu qui, après avoir organisé un "battle citoyen" et proposé aux candidats de la gauche morcelée un « pacte générationnel(S) », a commis, pour réunir tous les impétrants derrière une candidature unique, un « appel du 21-Avril » rageur visant à « fracasser le prêt-à-penser habituel » et menaçant : « ils n’auront pas nos voix sans nos idées ! ».
Le « peuple de gauche » en revanche, c’est celui que d’aucuns quêtent « désespérément » et parfois depuis quelques années déjà. Dans Recherche le peuple désespérément, Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin donnaient d’ailleurs quelques indices sur l’endroit où il pouvait se cacher : loin des centres-villes, dans les zones péri-urbaines ou rurales, poussé là par l’inflation immobilière, notamment.
Le « peuple de gauche », c’est celui que les leaders de gauche semblent en effet avoir perdu. Il paraît hermétique au « jeunisme » d’un François Hollande partagé entre sa passion pour Zaz et la réussite fulgurante de son régime minceur. Il ne prend même plus la peine de « buzzer » l’affaire de la Porsche de DSK, soit que le « bling-bling » ne le surprenne même plus, soit qu’il considère qu’il est de bonne guerre que ce concept vaseux, inventé par les adversaires de Nicolas Sarkozy pour discréditer celui-ci sans avoir à le combattre sur le terrain politique, se retourne aujourd’hui contre ses créateurs.
Le « peuple de gauche », enfin, c’est celui que le Front de gauche a cru pouvoir séduire, en se dotant d’un leader confondant « vociférer » et « parler vrai ». Succès a priori en deçà des espérances originelles, car c’est Marine le Pen qui se révèle aujourd’hui la candidate favorite des ouvriers. Et Jean-Luc Mélenchon aura beau tempêter, il n’y pourra rien changer s’il demeure arc bouté sur un discours économique et social certes louable, mais insuffisant. Il est temps, en effet, que la gauche prenne enfin à bras le corps sans pudeur mal placée les problématiques liées à la Nation d’une part, et à l’identité d’autre part. Il est absurde de les offrir sans combattre au seul Front national, qui les traite par facilité en termes exclusifs d’immigration, quand la « maladie identitaire » du peuple français semble davantage liée à ce sentiment d’inexorable dilution dans la grande Suisse illisible et impalpable qu’est devenue l’Europe.
A cet égard, peut-être le « peuple de gauche » est-il prêt, désormais, à entendre la petite musique qu’essaya jadis d’entonner le « pôle républicain », sans doute un peu trop tôt, peut-être pas assez bien ? Au lieu d’une tactique qui finira, comme toujours, par agréger le Front de gauche à un parti Socialiste dominant moyennant la promesse de quelques maroquins ministériels, peut-être faut-il oser retenter l’aventure d’un vaste « rassemblement républicain » qui, faisant provisoirement fi des clivages habituels, réunirait tous ceux qui, de la gauche républicaine à la droite gaulliste, souhaitent rétablir l'autorité de l’État et réorienter la construction européenne ?
Quant à ceux qui se prennent brutalement à regretter François Mitterrand, et à se demander ce qui est advenu de « l’euphorie du 10 mai 1981 », nous serions tentés de leur répondre « leaders de gauche, où êtes vous ? » et surtout « la parenthèse libérale de mars 1983, on la referme quand ? »
Coralie Delaume
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