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Hervé Morin : au centre, le vide
11/05/2011 14:35
Il n’en vendra sans doute pas beaucoup, mais le président du Nouveau Centre a trouvé le moyen d’exister médiatiquement : sortir un livre très critique à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Le seul moyen de donner un peu de contenu à son hypothétique candidature.
Indécence et copyright
Hervé Morin s’était déjà illustré par un grand manque d’élégance républicaine lors du remaniement en annonçant lui-même et avant l’annonce officielle son départ du gouvernement. Il fait une nouvelle muflerie aujourd’hui en publiant un livre très critique à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Il est difficile d’y voir autre chose qu’un moyen d’exister pour un candidat très creux. Il est assez indécent qu’un ancien ministre descende aussi rapidement la main qui le nourrissait il y a peu.
Il devrait apprendre auprès de Jean-Louis Borloo ce qu’est le comportement normal d’un ancien ministre de la République. En outre, il est difficile de ne pas voir le côté extrêmement réchauffé de sa critique du président de la République. Nous avons droit à un gloubiboulga indigeste et déjà-vu des critiques exprimées depuis près de cinq ans (en prenant en compte la campagne présidentielle). Naturellement, Hervé Morin n’apporte rien de nouveau sur le sujet.
Le candidat inutile et invisible
Ce bébé Sarkozy (car, après tout, il n’existe que parce que le président a voulu faire monter un centriste qui avait trahi François Bayrou pour concurrencer le Modem) est un nouvel exemple du vide absolu du sarkozysme. Car si Hervé Morin veut être candidat à l’élection présidentielle, il n’a toujours pas réussi à expliquer clairement pourquoi il le fait, à part pour exprimer sa volonté d’exister politiquement et être cohérent avec la grande idée qu’il semble avoir de lui-même.
Mais le centriste est parfois couard. C’est pourquoi Hervé Morin aimerait bien que Jean-Louis Borloo y aille car il ne semble pas convaincu de faire un grand score étant donné le vide sidéral de son discours et de sa personne. Son parcours depuis quatre ans parle contre lui : une trahison, un passage totalement transparent dans un grand ministère où il n’a laissé aucun souvenir, des vœux totalement ridicules et maintenant un livre qui ne fait que reprendre ce qui était dit il y a longtemps.
On retient aussi d’un président les personnes qu’il a fait émerger politiquement. Le vide sidéral de certains bébés Sarkozy, souvent couplé à une très haute idée d’eux-mêmes trouve un nouvel exemple dans la personne d’Hervé Morin. Qu’il se présente, on rira bien.
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
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Les référendums, bêtes noires de Bruxelles
11/05/2011 14:32
Bruxelles, chez les membres de la Commission et les fonctionnaires, on déteste les référendums : d’abord parce qu’ils sont organisés dans le cadre national, donc en porte-à-faux avec la logique supranationale de la construction européenne, et ensuite parce qu’ils sont une expression directe de la souveraineté populaire, sans le filtre des institutions de la démocratie représentative avec lesquelles beaucoup d’accommodements sont possibles. Ils rappellent – qu’on le déplore ou que l’on s’en réjouisse – que les peuples continuent à exister sur le Vieux Continent. Du moins pour l’avenir prévisible, la notion de « peuple européen » reste encore largement une fiction.
L’Union européenne (UE) a donc un sérieux problème avec certains des peuples qui la composent. Non pas parce que ces derniers seraient par principe hostiles à l’idée d’Europe, mais parce qu’ils rejettent le carcan des politiques menées par les institutions qui agissent en son nom. Quand l’occasion se présente de donner leur sentiment lors d’un référendum, ils ne s’en privent pas. C’est ainsi que, en 1972, la Norvège refusa d’adhérer à ce qui était encore la Communauté économique européenne (CEE) ; que, en 1992, le Danemark rejeta le traité de Maastricht ; que, en 2005, la France et les Pays-Bas dirent « non » au traité constitutionnel européen ; que, en 2001, l’Irlande vota contre le traité de Nice et, en 2008, contre le traité de Lisbonne. Chaque fois, sauf pour la Norvège, un tour de passe-passe permit ultérieurement de transformer les « non » en « oui ».
Un nouveau cas d’école du respect ou du non respect de la souveraineté populaire en Europe se présente avec le refus des Islandais, exprimé par 60 % d’entre eux lors du référendum du 9 avril dernier, de faire payer par l’ensemble des citoyens le coût des ravages provoqués par leurs banquiers [1]. Une des banques de l’île, Icesave, privatisée en 2003, avait attiré des épargnants en leur proposant des rendements de l’ordre de 7 %, c’est-à-dire très au-dessus des taux du marché. En fait, il s’agissait d’une escroquerie du type des « pyramides de Ponzi », dont Bernard Madoff fut un des plus éminents praticiens : les intérêts des placements anciens sont payés par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Jusqu’à ce que le système s’écroule… Ce qui fut le cas en 2008.
A cette date, 400 000 comptes avaient été ouverts chez Icesave, pour la plupart d’entre eux par des Britanniques et des Néerlandais. Pour ne pas précipiter une panique bancaire les gouvernements de Londres et de La Haye s’engagèrent à indemniser leurs ressortissants concernés (pour des montants respectifs de 2,6 milliards et de 1,2 milliard d’euros) et, avec la bénédiction de la Commission européenne et du Fonds monétaire international, ils envoyèrent la facture aux autorités de Reykjavik ! Cette transformation caricaturale d’une dette privée en une dette publique, acceptée par le gouvernement et le Parlement islandais, fut rejetée une première fois par 93 % des électeurs lors du référendum organisé en mars 2010, avant de l’être à nouveau en avril 2011.
L’Islande n’est pas membre de l’UE, mais le gouvernement a officiellement déposé sa candidature pour y adhérer en juillet 2009. A moins d’être désavoué lors des élections législatives anticipées prévues le 9 mai prochain, il est prêt montrer sa respectabilité « européenne » en versant, d’une manière ou d’une autre, les 3,8 milliards d’euros que lui réclament le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Indépendamment du veto que ces deux pays peuvent opposer à l’adhésion de l’Islande, on peut se demander si beaucoup d’autres Etats membres de l’UE souhaiteront qu’elle s’élargisse à un peuple qui ne craint pas de voter et de revoter « non » à un référendum…
Bernard Cassen, président d’honneur d’Attac
http://www.debout-la-republique.fr/Les-referendums-betes-noires-de.html
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1981-2011 Le temps des conséquences
11/05/2011 14:27
Je ne ferai pas un long texte ce soir, fatigue oblige, mais je voudrai quand même souligner, en ce jour anniversaire de l'élection de François Mitterrand, le côté absurde qu'il y a à fêter cet évènement. C'est d'autant plus absurde que ces célébrations proviennent généralement des membres politiques de la gauche, la même gauche qui a était définitivement détruite par les politiques mis en œuvre par monsieur Mitterrand . En réalité, les seules qui devraient fêter l'élection de François Mitterrand sont les libéraux et tous ceux qui croient au libre marché ou dans les délires de l'euro. L'euro justement nous en voyons aujourd'hui les conséquences comme tout le reste. Je fais partie de la génération qui n'a vécu que sous la crise économique et le chômage de masse. En mai 1981 j'avais 3ans et c'est notre génération et les plus jeunes qui voient aujourd'hui les conséquences désastreuses des décisions prises à cette époque. Voir ainsi des politiques fêter l'évènement me révulse au plus haut point. Comment fêter un homme qui a tout démoli. Il a détruit les structures de l'état. Il a éliminé les contrôles des capitaux et privatisé le système bancaire français. Il a enlevé l'indexation des salaires sur l'inflation. Il a favorisé une dérégulation des frontières commerciales et humaines. Et enfin il a mis la France sous la tutelle monétaire de l'Allemagne. Souvenez-vous du franc fort et de ses conséquences sur l'emploi. Mitterrand fut l'homme du renoncement à la souveraineté nationale, loin d'avoir était en rupture avec le clown qui l'a précédé, il a au contraire accéléré la démolition du pays. Cet ancien collabo a gardé ses bonnes vieilles habitudes une fois au pouvoir ne gardant qu'admiration et crainte vis-à-vis de la puissance allemande. Ce faisant ses politiques furent incohérentes. Il a voulu empêcher la réunification et a cru bêtement que la France pourrait contrôler l'Allemagne en l'enfermant dans une monnaie unique. Le résultat fut l'inverse, c'est la France qui a fini ligotée au sein de la construction européenne. Le bilan des multiples politiques de cette époque nous l'avons aujourd'hui sous les yeux et le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est guère brillant.
Et je ne parlerai pas de son passé sulfureux et de sa manie de faire de la politique par des coups bas. Comme le dit mon collègue Laurent Pinsolle, Mitterrand c'est l'exemple parfait de tout ce qui rend la politique odieuse. J'aurais préféré que la gauche profite de cet anniversaire pour faire un inventaire des erreurs de cette époque plutôt que de se lancer dans un mouvement nostalgique. Si la gauche n'arrive plus à gagner, c'est en grande partie parce qu'elle refuse de rompre avec l'héritage catastrophique de Mitterrand.
François Mitterrand c'est l'homme de droite qui a fait croire à la gauche qu'elle avait gagné en 81.
Dans cette vidéo Jacques Cheminade dont je ne partage pas toujours les points de vue, donne ici un réquisitoire assez exemplaire sur la période Mitterrand. Je pense franchement qu'il a amplement raison.
De l'impuissance Mitterrandolâtre / J. Cheminade par Cheminade2012
YANN
http://lebondosage.over-blog.fr/article-1981-2011-le-temps-des-consequences-73559739.html
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Sarkozy c’est fini
11/05/2011 14:23
En ce jour anniversaire de l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, le Premier ministre et son gouvernement s’enfoncent dans le déni de réalité.
Il est toujours étonnant de voir des gens intelligents refuser l’évidence, au risque de se suicider collectivement. Sans doute par sentiment de supériorité, croient-ils les Français idiots ? !
Heureusement notre peuple, pétri d’une histoire millénaire, a une grande lucidité politique. Les Français au fond d’eux-mêmes ont tout à fait compris l’ampleur de la supercherie, pour ne pas dire de l’escroquerie sarkoziste. Il y a tout simplement tromperie, gigantesque tromperie sur la marchandise.
Au-delà du style de l’homme, de ses excès, nos concitoyens reprochent tout simplement au Président l’absence de résultats concrets, fatale conséquence du manque de cohérence de son action publique. Car le cœur du problème est bien là. Ces 4 dernières années se résument en un décalage saisissant entre les discours et les décisions, entre les annonces et les actes. Cette schizophrénie permanente a décrédibilisé la fonction présidentielle et ruiné la parole publique de Nicolas Sarkozy.
Ce qui explique tout naturellement qu’il peut dire des choses très justes sans pour autant reconquérir, en aucune façon, une opinion qui n’a plus confiance tant elle a été trompée, qui n’écoute même plus tant elle a été habituée à un verbe présidentiel sans aucune valeur. Deux exemples parmi tant d’autres.
Dans le domaine économique, d’un côté un discours permanent sur la compétitivité, l’adaptation à la mondialisation, la relance de l’emploi, la lutte contre les délocalisations, de l’autre une politique suicidaire par arrimage à l’euro fort et par soumission au libre échange intégral qui asphyxient nos entreprises, essorent l’emploi industriel, désertifient nos campagnes. A-t-on déjà vu un coureur cycliste grimper un col avec les freins serrés ? Tout le reste n’est que littérature.
Dans le domaine de la sécurité, qui était pourtant la marque de fabrique de l’ancien ministre de l’Intérieur avec, il faut bien le dire, une certaine réussite, l’incohérence est depuis 4 ans à son comble. D’un côté des discours martiaux, des lois à répétition, des visites éclair tous azimuts, d’un autre la suppression de 10 000 postes de policiers et gendarmes et un laxisme judiciaire - conséquence directe de l’extrême dénuement de la Justice - qui ne cesse d’empirer et que masquent de moins en moins les lois d’affichage annoncées tambour battant par le président lui-même.
Alors, bien sûr, la majorité peut s’enorgueillir de quelques réformes. Je pense notamment à l’autonomie des universités ou au service minimum. Mais la réalité est là, crue. Toute cette agitation au cours des 4 dernières années n’a pas permis d’obtenir des résultats car il manquait l’essentiel : la reconquête de la souveraineté de la France, c'est-à-dire une véritable marge de manœuvre institutionnelle et politique. En imposant aux Français malgré le référendum de 2005 le Traité de Lisbonne, en se soumettant à l’oligarchie financière, le Président ne pouvait pas obtenir le moindre résultat sur les deux fronts essentiels qu’il avait choisi dans sa campagne : le pouvoir d’achat et la sécurité.
Voilà pourquoi, d’ailleurs, les Français sont dubitatifs sur les projets de ses concurrents socialistes ou centristes en 2012, car eux aussi refusant de s’attaquer à un cadre qui empêche tout pouvoir d’agir en profondeur, risquent bel et bien, à leur tour, de se condamner à une vaine agitation à la surface des choses.
Dans une France qui se vide de ses emplois, qui se paupérise et qui se divise, il va de soi qu’une simple alternance ne résoudra rien et que les Français attendent une vraie alternative. Une alternative qui consiste à remettre le pouvoir au service des Français.
Remettre le pouvoir au service des Français, c’est s’affranchir de la tutelle extérieure, mondialiste (sortie de l’euro, protectionnisme raisonnable, rétablissement des frontières nationales) mais aussi se libérer de la tutelle intérieure exercée par les nouvelles féodalités, ces oligopoles privés de la banque, de la finance, de l’énergie, ou de la grande distribution…
S’affranchir de ces tutelles non pas pour se refermer sur soi mais tout au contraire, dans l’esprit du Conseil National de la Résistance, pour mettre en œuvre une politique offensive de reconquête économique et sociale, une politique de redressement de la France et de la République, dont le Pacte fondateur doit être d’urgence relégitimé.
Ce sera tous le sens de mon projet pour 2012 dont je présenterai, thème par thème, le détail au fil des prochains mois.
Nicolas Dupont Aignan
http://blog.nicolasdupontaignan.fr/post/Sarkozy-c%E2%80%99est-fini
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A-t-on vraiment besoin d'une monnaie mondiale?
11/05/2011 14:20
On voit de plus en plus d'économistes ou d'intellectuels défendre l'idée d'un remplacement de la devise américaine en tant que devise internationale. Ce n'est d'ailleurs pas sur ce blog que vous trouverez une défense du système monétaire mondial actuel. Une bonne part des anomalies et des crises que rencontre le monde provenant de cette curiosité qui consiste à faire de la monnaie d'une nation une devise à caractère mondiale, à l'image de l'or autrefois. Les Américains n'ont fait qu'abuser de leur privilège, mais soyons honnête, n'importe quelle nation ayant ce type d'avantage l'aurait également utilisé. Les USA sont d'ailleurs pris à leur propre piège puisque cet avantage à court terme a un prix absolument considérable sur le long terme, celui de la désindustrialisation totale du pays. En effet puisqu'il est "gratuit" d'importer, pourquoi donc produire encore des biens? Il est donc clair que si les USA avec les avantages et l'avance qu'ils avaient au lendemain de la Seconde Guerre mondiale n'ont pu se maintenir à long terme avec une monnaie d'essence mondiale, alors aucune nation ou zone monétaire ne le pourra à l'avenir. Le système monétaire mondial actuel est mauvais, mais pour le remplacer il ne suffira pas de remplacer le dollar par une autre monnaie que ce soit l'euro ou le yuan. Nous conviendrons donc facilement qu'il faut trouver autre chose comme mécanisme monétaire.
C'est là que les économistes vont chercher la vieille idée keynésienne de Bancor. Un intervenant du blog de Paul jorion vient d'ailleurs de rappeler les principes de ce système monétaire. Mais à la place du Bancor on utiliserait les droits de tirage spéciaux, les fameux DTS du FMI. On pourrait facilement objecter à cette proposition que l'on ne ferait en fait ici que reporter le problème. Au lieu d'avoir un état irresponsable déversant toujours plus de monnaie dans le système monde, nous aurions une bureaucratie totalement libre puisque sans responsabilité démocratique. Ce qui en définitive serait peut-être beaucoup plus dangereux pour la planète, on le voit avec l'euro et la BCE. Si je suis un grand admirateur de Keynes je connais aussi les limites de certains de ses raisonnements. Ainsi chez Keynes la raison doit l'emporter chez les dirigeants pour que son système fonctionne, le problème c'est que généralement l'expérience montre que c'est rarement la raison qui sert de guide aux politiques. C'est d'autant plus vrai si le pouvoir est très éloigné des préoccupations des citoyens et des contraintes électorales qui peuvent les ramener sur terre. Même en supposant que la fameuse devise internationale soit un panier monétaire, il sera en pratique difficile de limiter un tel pouvoir comme il a été impossible à l'Amérique de se retenir d'user de son exception monétaire. Qui plus est, tous les problèmes de monnaie ne proviennent pas uniquement du système monétaire en lui même. Ce que beaucoup oublient des théories keynésiennes, c'est que Keynes était pour une régulation du commerce et pas uniquement par des politiques monétaires dont il connaissait les limites.
Si l'on régulait le commerce avec autre chose que les variations monétaires, nous aurions peut-être un système plus stable que celui actuellement en vigueur. Mais les dogmes présents ont fait qu'il est accepté de dévaluer, mais pas de taxer ou de limiter les importations. Or comme nous l'avions vu dans un autre texte, la régulation du commerce uniquement par des variations de la monnaie rend le système monétaire totalement instable. C'est d'autant plus vrai que les valeurs des monnaies nationales ne reflètent que rarement la situation commerciale d'un pays. On a des pays avec de forts excédents dont la monnaie reste faible, alors qu'elle devrait s'apprécier. Et d'autres avec des déficits commerciaux, dont les monnaies, restent fortes alors qu'elle devrait se dévaluer. La liberté de circulation des capitaux où tout le monde peut acheter tout et n'importe quoi sur la planète n'est pas pour rien dans cette situation. Mais je constate que le volé protectionniste et la volonté d'user des frontières nationales pour limiter les aberrations commerciales, monétaires, ou financières sont rarement évoqués lorsque l'on parle de Keynes et de son Bancor. Pourtant Keynes avait été très clair dans certains de ces propos sur la régulation du commerce. Il disait lui même:
« J’ai de la sympathie pour ceux qui veulent minimiser plutôt que maximiser l’imbrication économique entre les nations. Les idées, la connaissance, l’art, l’hospitalité, les voyages : autant de choses qui sont, par nature, internationales. Mais que les marchandises soient de fabrication nationale chaque fois que c’est possible et commode . » (vir « La pauvreté dans l’abondance » aux éditions Tel Gallimard)
Cet oubli ne serait-il pas volontaire de la part de certains ? Vouloir réguler l'économie mondiale uniquement par la création d'un système monétaire moins idiot relève plus de l'escroquerie intellectuelle qu'autre chose. En réalité, nous pourrions même garder le système actuel de l'étalon dollar, aussi stupide soit-il, tout en le rend fonctionnel avec une bonne dose de régulation commerciale par douane et quota. Mais pour cela, il faut sortir les gros mots internationaux comme protectionnisme ou nation. Ensuite, prôner comme le font certains une monnaie mondiale en faisant l'éloge du Bancor de Keynes c'est oublier que lorsqu'il a fait cette proposition il y avait des conditions politiques internationales très particulières. Pour la première fois dans l'histoire, une nation a pu pratiquement seule décider du sort du monde, enfin d'une grande partie du monde, celle qui formera le camp occidental après guerre. C'est parce qu'il y a eu la Seconde Guerre mondiale et la présence de la superpuissance américaine que l'on a pu construire un système mondial monétaire relativement cohérent, avec le dollar comme clef de voute. Et même dans ces conditions exceptionnelles, Keynes n'a pu imposer son idée, les USA préférant alors l'intérêt à court terme que leur apportait le dollar comme devise internationale alors que montait la pression de la future guerre froide avec l'URSS. C'est le plan de Harry Dexter qui fut mis en œuvre à la place du Bancor, et cela non parce que Keynes avait tort, mais parce que les Américains étaient les plus forts. Dans le monde actuel, aucune nation ne représente plus de 50% du PIB de la planète. Aucun pays au monde ne pèse comme a pu peser l'Amérique à l'époque. Donc personne ne peut imposer un système international comme cela fut fait alors. Un système monétaire international dans les conditions actuelles ne pourrait être que la résultante d'accord, mais il n'y aucune chance pour que le monde trouve un terrain d'entente sur cette question tant les intérêts à court terme divergent. Il n'y aura donc vraisemblablement que des accords locaux, pour des monnaies régionales au maximum. Et c'est probablement une très bonne chose comme nous le verrons par la suite.
Une vision du monde complètement dépassée
On voit donc que pour Keynes le commerce international n'était pas un but, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de défenseurs de la monnaie mondiale du Bancor au DTS. Le système de monnaie mondiale tel que nous l'avons connu depuis la Seconde Guerre mondiale est dû à un accident historique. Il n'est pas certain que dans cent ans le monde sera toujours en train de commercer en échangeant sur toute la planète. Une monnaie mondiale est nécessaire à partir du moment où vous importez des produits et des matières premières de la planète entière. Mais n'est-ce pas ce commerce justement qui produit les catastrophes que nous connaissons à l'heure actuelle? En effet, c'est bien parce que tout le monde peut acheter ce qu'il veut partout que les hommes se sont mis à gaspiller des ressources qu'ils n'avaient pas localement. C'est bien parce que nous avons rendu planétaire notre mode de consommation que nous nous retrouvions avec un dilemme sur le pétrole ou sur d'autres matières premières. La monnaie planétaire est quelque part responsable du mur qui se trouve aujourd'hui devant nous et que la génération de l'époque de Keynes n'avait pas imaginé, elle qui était un peu éberluée par le progrès technique à court terme et dont on pensait qu'il résoudrait tous les problèmes
Vouloir une monnaie mondiale c'est penser résoudre les problèmes du monde d'aujourd'hui avec les outils du monde d'hier. L'abondance est terminée, nous le savons. Et une bonne part de l'épuisement est lié à l'uniformisation des modes de vie et des façons de consommer et de vivre sur toute la planète. L'unification monétaire du monde sous l'égide du dollar a engendré une unification des comportements de consommation. Là où il y avait des modes de consommation bien adaptés aux possibilités physiques locales, on a installé l'American way of life, engendrant des déséquilibres et des déformations dans la consommation. Les humains ont oublié qu'une bonne part de leurs comportements culturels n'étaient pas que le fruit de l'histoire et des habitudes, mais aussi des possibilités de production locale. Ce n'est pas un hasard si les Français mangent beaucoup de pain et les Japonais beaucoup de riz. C'est que la géographie avait dicté ces comportements culinaires pour prendre cet exemple simple. La mondialisation a permis à des peuples qui n'avaient pas de pétrole d'en user alors qu'ils auraient peut-être trouvé d'autres formes de production énergétique pour leurs besoins de déplacement. Vouloir une monnaie mondiale c'est donc quelque part vouloir maintenir un système dont on sait qu'il n'est pas viable et qu'il gaspille l'énergie et les matières premières. La Chine a d'ailleurs considérablement accéléré le processus de déclin de ce modèle. Il n'y aura pas assez de matière première sur terre pour faire vivre les Chinois comme des Américains.
Le monde de demain sera au contraire un monde local, un monde beaucoup plus petit dans l'échange. Cette réalité sera subie si nous ne faisons rien pour prévenir cette évolution inéluctable. Mais nous pouvons l'anticiper en relocalisant les activités et en réduisant les besoins en déplacements des hommes, des biens et des matières premières. Il va falloir réapprendre à vivre avec ce que l'on a, que ce soit pour les matières premières ou pour les marchandises. Dans ce sens, ce n'est pas vers plus d'échanges mondiaux qu'il faut aller, mais vers plus d'échanges locaux. Plutôt que de faire d'immenses zones monétaires, il faudrait au contraire les réduire. On voit ici le caractère totalement anachronique de l'euro et de sa conception. Il faut favoriser les consommations locales en matières en hommes et en biens. La fameuse démondialisation c'est cela, et c'est inévitable. Le débat sur une monnaie mondiale est donc en retard de deux générations. C'est un débat que l'on pouvait encore avoir en 1950, mais qui est complètement suranné maintenant. La vraie question d'aujourd'hui c'est comment mettre au point des systèmes économiques qui permettent de minimiser les gaspillages et non ne maximiser les échanges sur toute la planète. C'est très exactement ce que disait Keynes dans la phrase que j'ai cité même si dans son esprit il s'agissait surtout de défendre les politiques de plein emploi. Aujourd'hui, nous devons mettre en place des systèmes économiques et sociaux permettant l'adaptation des besoins aux conditions locales de production, le contraire de ce que l'on a fait depuis 50ans en fait.
YANN
http://lebondosage.over-blog.fr/article-a-t-on-vraiment-besoin-d-une-monnaie-mondiale-73281986.html
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