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Bertrand veut donner des moyens à Pôle Emploi mais ignore encore lesquels !
02/05/2011 17:38
Pôle Emploi manque cruellement de moyens comme l'attestent plusieurs rapports officiels. Pour y remédier, Xavier Bertrand vient d'annoncer qu'il voulait lui en donner plus, sans toutefois préciser lesquels !
Ayant noté que les débats sur l'immigration et la religion dans la société française n'avait pas eu l'impact souhaité dans l'opinion, le gouvernement a enfin décidé de se pencher sur la priorité des français : Le chômage. Avec comme point de mire : Pôle Emploi !
Car, il ne faut pas oublier que Pôle Emploi que le candidat Sarkozy décrivait de la façon suivante dans son projet pour 2007 : « L'ANPE, l'Unedic, les Maisons de l'emploi seront réunies en un seul service public de l'emploi, qui interviendra immédiatement et de manière personnalisée pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de trouver ou retrouver un emploi beaucoup plus rapidement qu'aujourd'hui (...) » n'est absolument pas en mesure d'aider la très grande majorité des chômeurs à : trouver ou retrouver un emploi
La principale raison ?
Un sous effectif chronique que le gouvernement et notamment Xavier Bertrand ne peuvent pas ignorer. D'autant, qu'il y a quelques semaines, on obtenait la confirmation de ce sous effectif par rapport à l'Allemagne, modèle absolu du gouvernement et de l'UMP : « Il y a 215 agents du service public de l’emploi pour 10 000 chômeurs en France, contre (...) 420 en Allemagne selon une étude de l’Inspection générale des finances (...) »
Dans le même temps, le Sénat auditionnait les principaux syndicats de salariés et organisations patronales dans le cadre d'une : Mission commune d'information relative à Pôle Emploi , dont Michel Abhervé nous donne des extraits sur son blog Qu'on déclaré les partenaires sociaux ?
« (...) Les problèmes rencontrés par les demandeurs d’emploi au quotidien sont multiples : difficulté d’accès à leur conseiller référent, manque de suivi, durée insuffisante des entretiens, rendez-vous de contrôle plus que d’accompagnement, perte de dossiers, offres d’emploi non proposées, courriers illisibles, formations non proposées, etc ... (...) » Laurent Berger, secrétaire national à la CFDT
« (...) La fusion devait permettre aux agents de gérer des portefeuilles de soixante demandeurs d’emploi. Or les portefeuilles varient aujourd’hui entre cent et quatre cents demandeurs d’emploi. Nombre d’agents gèrent des portefeuilles de deux cents à trois cents demandeurs d’emploi et se trouvent dans l’impossibilité de faire leur travail correctement (...) » Gabrielle Simon, première vice-présidente confédérale à la CFTC
« (...) l’Etat n’a pas tenu ses engagements financiers : à titre d’illustration, 187 millions d’euros de subvention n’ont pas été versés et le transfert des personnels de l’Afpa n’a pas été compensé (...) » Benoît Roger-Vasselin, président de la commission des relations du travail au Medef.
« (...) Au sein du conseil, l’Etat est tantôt totalement muet, tantôt très contraignant, nous imposant une triple peine : des promesses budgétaires non tenues, des restrictions budgétaires et une pression sur les partenaires sociaux pour financer ce qu’il ne veut plus prendre en charge (...) » Jean-Michel Pottier, président de la commission formation et éducation à la CGPME
En bref un franc succès !
Munis de ces informations qu'il ne pouvait ignorer, Xavier Bertrand a décidé, du moins en parole, de donner des moyens à Pôle Emploi.
Il a déclaré que : « Pôle Emploi devra bénéficier de beaucoup plus de moyens pour mettre en relation demandeurs d'emplois et entreprises (...) Il faut ramener sur le terrain beaucoup plus de moyens pour Pôle Emploi, qui, aujourd'hui, sont plutôt au niveau régional (...) On ne peut pas continuer à avoir autant d'entreprises qui cherchent à pourvoir des métiers et autant de demandeurs d'emplois qui cherchent à prendre un métier. Il faut les rapprocher (...) »
La seule satisfaction actuelle du ministre est la restauration dont l'activité pourrait : « (...) se traduire par la création de plus de 80.000 emplois » - L'Expansion Restauration qui semble bien être le filon d'emploi avec lequel Xavier Bertrand compte résorber une partie du chômage. D'autant que selon une récente interview au Figaro, selon le ministre, si les emplois sont légions, il sont surtout ... royalement payés !
« (...) J'ai vu sur la côte atlantique ou à Aix-les-Bains des postes de plongeur à 1 500 euros net par mois ou de serveur à 2 100 euros pour lesquels aucun candidat ne se présentait (...) »
Ce qui a fait dire, à François Chérèque : « (...) Il vit dans quel monde, Xavier Bertrand : 1500 euros nets pour un plongeur, c'est un restaurant de luxe ! On ne fait pas d'un cas une généralité, je sais très bien que ces emplois n'existent pas. Il va même plus loin en parlant de postes de serveurs à 2100 euros nets. Soyons réalistes, c'est un salaire d'ingénieur débutant ! (...) »
Il aurait peut être aussi pu rappeler que ces salaires « mythiques » ont un prix : Celui de la baisse de la TVA pour les restaurateurs ! En effet, comme le démontre Michel Abhervé, Professeur associé à l'université de Paris Est Marne la Vallée : « (...) la baisse de la TVA coûte 2 Milliards et demi à l’Etat, et la profession assure avoir créé 25 000 emplois (...) à partir de ceux qui sont annoncés par la profession elle même, il est possible, par l’effet d’une simple division, de déterminer que chaque emploi créé coûte 100 000 Euros par an à l’Etat (...) »
C'est vrai qu'avec de telles conditions de financement public, nous connaissons tous de nombreuses professions qui embaucheraient avec plaisir !
Néanmoins, pour des raisons de caisses vides, il y a de grandes chances pour que Xavier Bertrand trouve son inspiration dans les propositions que le député UMP Pierre Lang et de son collègue, Laurent Wauquiez. A savoir : « demander aux chômeurs indemnisés depuis plus de six mois et aux bénéficiaires du revenu de solidarité active d’effectuer des travaux d’intérêt général (...) »
Après tout, un chômeur qui effectue des travaux d'intérêt général, c'est un peu comme un qui est en formation : ça améliore les statistiques. Et ça c'est bon pour présenter son bilan en 2012 !
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Le symptôme du foot
02/05/2011 17:23
L'affaire des quotas dans le football révélée par Mediapart a fait grand bruit. Maurice Szafran revient sur ce dérapage dans un monde du football, qui est, certes l'incarnation des dérives du monde capitaliste mais également un sport qui participe au rêve collectif français.
Par nature et depuis son origine, le milieu du foot est multiethnique, multiracial, multi-religieux. Nos trois plus grandes stars nationales? Raymond Kopa, d'origine polonaise ; Michel Platini, d'origine italienne ; Zinedine Zidane, d'origine algérienne. Inutile de revenir sur l'équipe black-blanc-beur, championne du monde en 1998 ; inutile d'insister sur la nature par définition métissée de ce sport, ce qui explique en grande partie son universalité.
Une fois ces banalités, ces évidences rappelées, qu'en est-il de cette affaire révélée par nos confrères de Mediapart des quotas (une aberration, précisons-le sans plus attendre, contraire à tous les principes qui régissent la vie des Français en République) que certains responsables sportifs de la Fédération Française de football - notamment le sélectionneur de l'équipe de France, Laurent Blanc - auraient songé à imposer aux jeunes joueurs d'origine africaine et nord-africaine ? Qu'on nous autorise une série de remarques.
1. L'affaire des quotas du foot aura provoqué un énorme choc politico-médiatique. Réactions de la plupart des responsables politiques ; sanction prise par la ministre des Sports, Chantal Jouanno, envers le directeur technique national du football français, lequel dirigeait la réunion incriminée ; pas un journal, pas une radio, pas une chaîne de télé, pas un site d'information, pas un blog d'influence qui n'aient repris et commenté les révélations de Mediapart. Des réactions excessives ? L'information en boucle qui n'en finit plus précisément de tourner... en boucle ?
Je ne crois pas.
2. Le foot en soi est dérisoire, bien sûr. Le foot incarne aussi, et dans le moindre détail, le pourrissement des comportements inhérents au capitalisme financier. Mais le foot n'est pas que cela : il émerveille les peuples, il est une part de notre rêve collectif ; il peut, à sa façon étrange, exprimer le meilleur d'un peuple ; et la culture foot, ce qu'elle peut exprimer de l'âme humaine, n'est pas à dédaigner, au contraire. Voilà pourquoi le scoop de Mediapart émeut un pays tout entier.
3. Raciste, l'univers du foot ? Là encore, je reste persuadé du contraire. Le foot s'est en effet avéré une formidable machine à assimiler et à intégrer, à atténuer les différences, à rendre vivantes certaines formes de multiculturalisme.
Bien sûr le racisme s'est exprimée dans les stades, la plupart du temps dans les tribunes, rarement sur les terrains. A Belgrade, à Rome ou à Naples, des hooligans fascisants, bras tendus, sont parvenus à détourner l'objet foot. A jamais ? Sans doute.
4. Cela a-t-il le moindre rapport avec ce qui vient de se produire au sein de la Fédération Française de Foot ? Evidemment pas.
Une conversation à bâtons rompus, disons-le clairement une discussion de beaufs indigne d'éducateurs, car c'était une réunion d'éducateurs dont il s'agissait. Le verbatim publie par Mediapart ne le laisse pas augurer...
5. Les fameux quotas. Opposés a nos principes républicains, ils sont par ailleurs inopérants. De quoi s'agit-il ? Un joueur français, formé dans un club français ou à l'Institut National du Football, sélectionné en équipe de France juniors ou espoirs peut décider par exemple d'aller jouer pour la ... Côte d'Ivoire si ses parents sont originaires de ce pays. C'est une loi édictée par la FIFA. On peut la contester, mais une décision nationale n'y changera rien à l'affaire. Seule la FIFA est habilitée à modifier le texte. En France sarkozyste, y compris au sein de la Fédération Française de Football, on se refuse à comprendre qu'il faut passer par la loi pour modifier la loi.
6. Or, il se trouve que des éducateurs qui se définissent eux-mêmes comme humanistes (Laurent Blanc, par exemple, l'affirme, et il n'y a aucune raison de lui dénier cette qualité) se sont ... lâchés, se croyant autorisés à utiliser dans une réunion officielle un vocabulaire que l'on croyait proscrit. C'est précisément le problème : en Sarkozie, on ne s'interdit pas grand chose, y compris un crypto-racisme sans grande importance. Mais quand même...
Maurice Szafran - Marianne
http://www.marianne2.fr/Le-symptome-du-foot_a205756.html
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L’exemple islandais ou comment la souveraineté gardée d’un peuple lui permet de traverser les épreuves
02/05/2011 15:45
Nos cousins du Nord sont en train de nous donner une belle leçon de démocratie et de retour du politique dans l’indifférence totale des médias et le silence de nos élites. Et pour cause, ils font preuve d’une indépendance que nous avons volontairement abdiquée et qu’il serait cruel de nous rappeler. Et ils nous montrent une voie pour la sortie de crise contraire à tous les dogmes européistes.
Mais revenons au commencement, en 2008, l’économie islandaise qui avait basé son développement fulgurant de la dernière décennie sur un secteur bancaire atrophié (les avoirs des banques représentaient 10 fois le PIB), est au bord de la faillite. La crise financière entraine la chute des grandes banques du pays et le pays décide de les nationaliser. Mais contrairement à celui de l’Irlande, le gouvernement choisit de ne pas les renflouer et les laisse faire faillite tout en garantissant les dépôts des seuls islandais. Le pays subit un choc très rude, la couronne se dévalue fortement (au point d’envisager d’entrer dans l’Union Européenne et l’euro), le PIB accuse un fort recul ce qui conduit le gouvernement à formuler une demande d’aide auprès du FMI et de la Russie afin de boucler les fins de mois difficiles. Après avoir passé la phase la plus aiguë de la crise, le gouvernement de centre-droit est obligé de démissionner pour laisser place à une alliance de gauche.
Dans cette tourmente bancaire, bon nombre de britanniques et de néerlandais (et plus particulièrement des fonds de pension gérant leur retraite) ont perdu près de 4 milliards dans la faillite d’Icesave. Devant cela, leurs gouvernements respectifs ont garanti les fonds (en clair les ont remboursés sur le budget de l’Etat) et se sont retournés contre le gouvernement de Reykjavik pour obtenir un remboursement de l’Etat islandais. Les gouvernements – dont le nouveau gouvernement islandais de gauche fraichement élu sur le refus du peuple de payer pour la crise des banques – se mettent d’accord sur un plan de remboursement 3,8 milliards d’euros, ce qui représente tout de même 40% du PIB islandais…pour rembourser les clients britanniques et néerlandais d’une faillite d’une banque en ligne opérant principalement à l’étranger !
Après un premier texte souple (avec des remboursements indexés sur le PIB) voté, le Parlement vote, sous la pression de la Commission Européenne, un second plan plus dur qui forcera tous les islandais à se serrer la ceinture jusqu’en 2024 avec une ponction d’environ 100 euros par mois pour tous les islandais…Les citoyens ne l’entendent pas de cette oreille et devant la pression populaire (une pétition est signée par 60 000 islandais soit près d’une personne sur 5), le Président décide de ne pas promulguer la loi et organise un referendum en mars 2010 dont le résultat est bien entendu négatif (à 93%). De nouvelles négociations avec l’Angleterre et les Pays-Bas aboutissent à un accord plus avantageux pour l’Irlande, qu’encore une fois le Président refuse de promulguer et qui est à nouveau rejeté par referendum le 9 avril 2011 à plus de 60%. Le message est clair : les islandais refusent de payer pour les folies bancaires et ses injustices (privatisation des bénéfices, socialisation des pertes).
Durant cette campagne référendaire, les mêmes arguments ont été utilisés qu’ici en 2005 pour défendre l’euro et l’Union Européenne : il en serait fini de la crédibilité de l’Islande, des relations avec les Pays-Bas et l’Angleterre et avec toute l’Europe, l’Islande serait isolée et mise à l’écart, elle ne pourrait pas s’en sortir toute seule…Bref, toujours la même ritournelle des défaitistes qui n’osent pas penser autrement que comme leurs maîtres. Et pourtant, qu’est-ce qui justifierait que les contribuables islandais soient ponctionnés pour renflouer des investisseurs étrangers dont les placements risqués dans une banque se seraient écroulés ?
L’Histoire en a dit autrement : les référendums ont rejeté massivement les plans de remboursement et l’Islande n’a pas été mise au ban des nations, l’Angleterre n’a pas déclaré la guerre à ce membre de l’OTAN et le peuple islandais a gardé sa fierté et son indépendance. Ils ont donc pris collectivement une décision justifiée moralement et économiquement. Les islandais ont même choisi pour sortir de l’impasse où l’avait menée sa classe politique, d’élire une assemblée constituante qui sera chargée d’établir une nouvelle constitution et de statuer sur la question primordiale des transferts des pouvoirs souverains aux organisations internationales.
Côté économie, la situation s’est franchement améliorée : bien sûr, les islandais ont vécu une période difficile avec une forte chute du PIB mais depuis quelques temps et grâce à la dévaluation de la couronne, les exportations repartent et le PIB croit de nouveau. Le secteur financier est revenu à une taille normale et surtout le coût du sauvetage n’a pas plombé le budget de l’Etat ni le système social du pays.
L’Islande a appliqué ce qui doit être fait pour sortir de la crise de la dette : refus du soutien aveugle aux banques, refus des purges (ce qui ne veut pas dire dépenser à tout va l’argent public ni se dispenser de mettre de l’’ordre dans le modèle social comme il y en aura besoin en France) qui ne font qu’aggraver le mal, refus de la politique déflationniste qui alourdit le poids de la dette, restructuration de la dette , contrôle temporaire des capitaux, acceptation d’une inflation supérieure au 2% allemand et surtout dévaluation afin de relancer l’économie et pouvoir rembourser la dette. Les Islandais, contrairement aux irlandais, ont choisi de laisser tomber les banques plutôt que leur peuple… la démonstration même qu’une alternative à la politique de Messieurs Trichet, Barroso et Strauss-Kahn est possible.
Mais tout ceci n’a été possible que parce que leur Président est d’abord un homme très respectable et respectueux de la volonté populaire et que le peuple a pu être consulté par referendum. Et aussi parce que les islandais étaient en dehors de l’Union Européenne et surtout de l’Euro : l’Islande possédait encore sa propre monnaie, n’avait pas transféré à Bruxelles des pans entiers de sa souveraineté et ne s’était pas lié les mains avec des traités européens de Luxembourg, Maastricht, Amsterdam et Lisbonne. Et de ce fait, ils n’ont pas eu à subir les purges des experts du FMI-BCE-Commission Européenne pour des erreurs commises par les banquiers privés (et les régulateurs).
En clair, cela n’a été possible que parce que l’Islande était toujours un pays souverain. Pas étonnant qu’aujourd’hui plus personne ne parle en Islande d’adhérer à l’Euro ni même à l’Union Européenne. Pas étonnant non plus que les médias ne parlent pas trop fort de ce qui se passe chez ces islandais qui refusent les dogmes de la pensée unique européiste…
Nicolas Calbrix, DDJ du Val d’Oise
http://debout-les-jeunes.fr/blog/05/2011/2111/l%e2%80%99exemple-islandais-ou-comment-la-souverainete-gardee-d%e2%80%99un-peuple-lui-permet-de-traverser-les-epreuves/
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Obama m’a tuer : Voir Abbottabad et mourir
02/05/2011 15:37
Il n’était même pas dans une grotte. Depuis l’été dernier, nous apprend la presse américaine, Oussama Ben Laden se planquait dans la vallée d’Abbotabad. L’intervention de forces spéciales américaines a visé une résidence luxueuse, avec des murs « plus épais que la moyenne », sans internet, ni téléphone. L’agence de presse Reuters explique qu’Abbotabad est une « ville de villégiature estivale située dans une vallée entourée de collines verdoyantes, près du Cachemire pakistanais », à moins de deux heures de route d’Islamabad, la capitale du pays. Notons aussi que le site officiel du gouvernement provincial d’Abbotabad présente la région comme le « paradis sur terre », et à la vue des photos mises en ligne de cette « Suisse pakistanaise », on n’est pas loin de le croire, pour qui aime la montagne.
Détail amusant enfin, relevé cette fois-ci par le site américain Basetrack : si Abbotabad est un lieu de villégiature très apprécié, il est particulièrement prisé par les militaires et officiels pakistanais, en retraite ou non. La localité doit d’ailleurs son nom à un officier britannique, le major James Abbott qui avait vu dans le coin un endroit idéal pour installer un cantonnement militaire et un lieu de repos.
Depuis, le quartier général d’une brigade de la seconde division de l’armée pakistanaise y est installé. Comme quoi, la théorie de la lettre volée est valable y compris pour l’ennemi numéro un de l’Axe du bien. Un peu comme si Xavier Dupont de Ligonnès, le père de famille soupçonné d’avoir tué de sang-froid sa famille nombreuse, avait décidé d’aller se cacher avenue Foch ou à Versailles.
Muriel Gremillet
http://www.causeur.fr/obama-m%e2%80%99a-tuer,9705
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Y-a-t-il une droitisation de nos sociétés ?
02/05/2011 15:30
Jean-Philippe Huelin et Gaël Brustier, chevènementiste devenu directeur de cabinet d’Arnaud Montebourg, ont signé « Voyage au bout de la droite », qui connaît un beau succès, étant sorti juste avant l’explosion de Marine Le Pen dans les sondages et le virage droitier du gouvernement.
Une histoire des droites dans le monde
Les auteurs commencent leur ouvrage par un tour du monde des droites étasuniennes et européennes. Les débuts de la droitisation remontent aux années 1960, au sein… du parti démocrate ! En effet, c’est l’aile droite du parti de l’âne qui a commencé à se révolter contre les « bobos » libéraux-libertaires qui faisaient fuir les ouvriers. Ce mouvement s’est retrouvé dans le candidat Reagan (les démocrates reaganiens), avant de rejoindre les républicains et d’aboutir aux « Tea Parties ».
La Grande-Bretagne a suivi avec Margaret Thatcher. Et le New Labour de Tony Blair a finalement largement admis et consolidé le néolibéralisme économique des conservateurs le tempérant cependant de vraies conquêtes sociales. L’Italie est aujourd’hui encore dominée par Silvio Berlusconi et de nombreux pays voient progresser les partis à droite de la droite : Hollande, Autriche, Suisse. On pourrait rajouter les pays nordiques aux cas étudiés dans le livre.
L’idéologie de la nouvelle droite
Pour les auteurs, la droitisation, c’est « la cimentation d’un imaginaire commun dextriste fait de néolibéralisme, de déclinisme, de néoconservatisme, d’occidentalisme et d’identitarisme ». Pour cette nouvelle droite, « la dispute sociale cède le pas devant la recherche de communion dans des appartenances collectives ». En effet, cette droite rejette toute dimension progressiste, regarde fortement vers les Etats-Unis et est très souvent profondément islamophobe.
Mais ils soulignent également que son succès vient des « impensées de la gauche », une gauche « prolophobe », qui méprise un peuple qu’elle juge « incorrigiblement raciste, sexiste et provincialiste », cherchant à imposer ses valeurs, parfois par des institutions protégées de l’aléa démocratique. Cette gauche se satisfait d’être « l’infirmière de la globalisation ». Il est difficile de ne pas voir dans Dominique Strauss-Kahn la caricature de cette gauche…
La France, du pareil à l’autre
Les auteurs soutiennent que la France suit une même tendance, le processus de « dégaullistisation » ayant été achevé dans les années 1980 par Jacques Chirac. Ils racontent qu’à la fin des années 1970, le RPR était classé à gauche de l’UDF, un gros quart des cadres se considérant même de centre-gauche ! Mais le tournant des années 1980, sous l’influence d’Edouard Balladur, a provoqué une droitisation des néogaullistes parachevé par la création de l’UMP.
En effet, le nouveau parti majoritaire accorde une large place à l’ancien Parti Républicain, devenu Démocratie Libérale, qui avait accueilli beaucoup de personnes venues de l’extrême-droite. Le discours actuel tenu par le parti majoritaire accrédite parfaitement la thèse des auteurs et il est difficile de ne pas voir dans l’UMP l’exemple type de cette nouvelle droite qui s’assume, comme le disait autrefois Nicolas Sarkozy et aujourd’hui Jean-François Copé.
J’apporterai deux bémols à l’analyse, à savoir que la « dégaullistisation » du RPR ne s’est pas faite aussi vite. Les racines étaient profondes et Philippe Séguin notamment a su entretenir la flamme gaulliste dans les années 1980 et 1990. Enfin, il est intéressant de noter que le Front National ne rentre pas parfaitement dans cette définition puisque Marine Le Pen a jeté aux orties les idées néolibérales de son père pour opérer un virage économique franchement dirigiste.
Au final, « Voyage au bout de la droite » est un livre passionnant pour les amateurs de politique qui se dévore d’autant plus que l’histoire qui est contée est à la fois à mille lieues des simplifications des grands médias et très bien racontée.
Source : « Voyage au bout de la droite », Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin, Mille et une nuits
Laurent Pinsolle
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