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Dupont-Aignan: la chasse aux signatures est ouverte
28/04/2011 17:33
Bien décidé à décrocher les 500 signatures nécessaires à la présentation d'une candidature à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan empoigne lui-même son téléphone pour convaincre les maires de lui accorder leur soutien. Reportage.
Nous sommes le 27 avril 2011; toute l’Assemblée nationale est désertée par les députés… Toute ? Non ! Car un irréductible parlementaire chasse encore et toujours les parrainages.
Téléphone dans une main, Nicolas Dupont-Aignan ouvre un dossier beige de l’autre. A l’intérieur, soigneusement rangées par ordre alphabétique, les fiches d’identité des maires à contacter.
Pour 2012, pas question de réitérer les erreurs passées. « En 2007, je m’y étais pris trois mois avant », avoue-t-il. Cette fois, les équipes de Debout la République sont sur le pont depuis les cantonales. Dans chaque département, des bénévoles du mouvement démarchent les édiles qui ont refusé d’accorder leur signature au candidat gaulliste en 2007.
De son côté, claquemuré dans son bureau de député, le président de DLR et futur candidat se charge de (re)séduire ses anciens parrains. Sur les 448 maires ayant soutenu sa candidature en 2007, 220 sont toujours en fonction. « La moindre des considérations, c’est que je les appelle moi-même, confie NDA. J’en appelle dix par semaine, pour l’instant, j’en ai déjà appelé cent et des poussières. »
« Bonjour, cher collègue ! Je me permets de vous contacter parce qu’en 2007, vous m’aviez parrainé. » Dès les premiers mots de la conversation, le député-maire de Yerres abat ce qu’il considère comme son atout majeur : sa proximité d’élu de terrain. Entre maires, on se comprend, on s’entraide, et avec un peu de chance, on se soutient. C’est en tout cas ce qu’espère NDA. Sur la brochure que le parti envoie aux édiles, la photo du candidat souverainiste est surmontée de la mention « Un maire de terrain, un homme de conviction ».
Pour parfaire son image de candidat proche des maires, Dupont-Aignan interroge, fait part de sa propre expérience : « Vous avez combien d’habitants vous ? […] Moi, je gère une commune de 30 000, c’est mon troisième mandat à Yerres. Je serai probablement le seul maire candidat et c’est important car si la classe politique est aussi déconnectée c’est parce qu’ils ne sont pas maires. » Au bout du fil, son interlocuteur approuve. « Etre maire, c’est avoir les mains dans le cambouis ! », conclut avec enthousiasme NDA.
Une fois le téléphone raccroché, il griffonne frénétiquement dans la case « commentaires » de la fiche du maire contacté. Un résumé de la conversation, ses impressions, et un chiffre : « 1 », « 2 » ou « 3 ». « Lui, ça sera « 1+ », ça veut dire qu’il est plutôt réticent mais qu’on peut le convaincre. » Un bref coup de fil à Laurent Fouco, son collaborateur chargé des parrainages, pour lui résumer la discussion et NDA reprend sa séance de porte-à-porte téléphonique.
« Bonjour, j’appelle de manière très indicative : je fais un petit tour d’horizon pour savoir si vous êtes toujours intéressé par notre combat politique. » Pas de parole brusque, ni de demande offensive de parrainage. Certains n’ont pas le temps de s’éterniser – « J’élève des chevaux et là j’ai les mains dans le fumier »-, d’autres, au contraire, donnent leur avis, dispensent même quelques conseils, apparemment flattés d’être contactés par le candidat en personne. « J’aime bien votre démarche. Après il y a la façon dont le combat se mène et la façon dont vous vous comportez…» « Allez y, pas de langue de bois ! », rétorque Dupont-Aignan. « Ben, il y a un travail à faire sur la com’ et l’image que vous offrez. Faut être plus agressif ! A votre décharge, je reconnais que vous faites de progrès. » Attentif, le leader de DLR écoute sans interrompre, prend des notes.
Après trois coups de fil, il s’enfonce, visiblement satisfait, dans son fauteuil. « Je suis très confiant, ça n’a rien à voir avec 2007. Sarkozy est décrédibilisé, De Villiers n’est plus dans la course. En 2012, les Français auront le choix entre l'alternance et l'alternative. »
Laureline Dupont - Marianne
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Parrainages: La chasse est ouverte
28/04/2011 17:29
Pour les candidats représentant les partis en mal d'élus locaux, la quête des 500 parrainages nécessaires afin de se présenter à l'élection présidentielle s'apparente traditionnellement à une véritable course contre la montre. L'édition 2012 ne fait pas exception à la règle: à un an du scrutin, la chasse aux signatures est déjà largement ouverte.
Pas encore candidat, mais déjà en campagne. Par petites touches ces dernières semaines, Jean-Pierre Chevènement a fait comprendre qu'il faudrait sans doute compter sur lui dans l'optique de la présidentielle de 2012. Signe tangible - si besoin était - Le Parisien a révélé mardi que Jean-Luc Laurent, président en exercice du Mouvement républicain et citoyen (MRC, fondé par Jean-Pierre Chevènement), avait envoyé une lettre à 600 élus locaux afin de récolter les 500 parrainages nécessaires pour gagner le droit de se présenter devant les électeurs au printemps prochain. Le nerf de la guerre pour l'ensemble des "petits partis" qui ambitionnent de se frotter au verdict des urnes. Du coup, à un an du premier tour de scrutin, la chasse aux signatures (*) bat déjà son plein. "Nous avons commencé à prospecter depuis plusieurs semaines", s'exclame Brigitte Girardin, n°2 de République solidaire, le mouvement de Dominique de Villepin, contactée jeudi matin par leJDD.fr. "Cela se passe sans grande difficulté", ajoute-t-elle, avançant même que "des maires UMP ont promis de donner leur parrainage" à l'ancien Premier ministre.
FN: "50% de déchet entre la promesse de signature et le parrainage"
Pour tous, une cible est privilégiée: les maires des petites communes, qui ont le double avantage de représenter l'écrasante majorité des édiles français et d'être moins politisés – ou moins "menacés" par les grands partis, dixit Nicolas Dupont-Aignan - que leurs homologues des grandes agglomérations. "Les grands partis n'ont qu'à claquer des doigts et les signatures tombent comme par enchantement", peste Dominique Martin, en charge de la collecte des parrainages pour Marine Le Pen, lui aussi interrogé par leJDD.fr. Le FN, poursuit-il, peut d'ores et déjà compter sur la signature de ses 120 élus locaux. "Depuis quinze jours", le mouvement d'extrême droite est donc parti à la recherche des 380 paraphes manquants.
Une formalité? "Non", répond le conseiller régional frontiste de Rhône-Alpes. "Certes, le contexte, le climat et le candidat ont changé depuis 2007, se réjouit-il, mais d'expérience, on sait qu'il y a 50% de déchet entre la promesse de signature et le parrainage rempli en bonne et due forme. Tant que nous ne serons pas arrivés à nos fins, nous resterons extrêmement vigilants." Très concentré sur son sujet, Dominique Martin rappelle que la course aux signatures, achevée in extremis en 2007, s'était soldée par "une incroyable débauche d'énergie" et… une facture salée: "La mobilisation de l'ensemble du parti nous avait coûté 800.000 euros", se remémore-t-il. A la même époque, Nicolas Dupont-Aignan avait, lui, échoué de très peu dans sa quête, avec 448 parrainages récoltés, a-t-il révélé mercredi sur France Info. Cette fois-ci, le compte pourrait être bon. En tous les cas, le souverainiste se veut "très optimiste", comme il l'a récemment confié au Figaro.
Arthaud dans les pas d'Arlette
Même son de cloche à l'autre bout - ou presque - de l'échiquier politique. Egalement contactée par leJDD.fr, Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière, a "bon espoir" de franchir le seuil des 500 signatures d'élus. "Les maires des petites villes sont très attachés au pluralisme politique", énonce-t-elle, d'autant, ajoute-t-elle, qu'il s'agit souvent d'ouvriers ou de simples employés." Autre signe qui rassure la jeune candidate anticapitaliste, son inoxydable aînée, Arlette Laguiller, avait réussi à se présenter à tous les scrutins présidentiels depuis 1981 - date d'introduction de la règle des 500 parrainages. Et si le changement de candidat jouait un vilain tour à Lutte ouvrière? "Je ne le pense pas, certifie Nathalie Arthaud. Cela fait tout de même deux ans que j'ai succédé à Arlette Laguiller, et puis, tout le monde comprend bien que je m'inscris dans la continuité de son action." Du côté de République solidaire, parti sans ancrage local créé il y a moins d'un an, la personnalité de Dominique de Villepin semble au contraire se révéler un atout de taille dans la chasse aux parrainages. "Je peux vous dire que beaucoup de maires sont honorés de donner leur signature à quelqu'un de sa stature", se gargarise Brigitte Girardin.
(*) Le code électoral autorise les parlementaires, les maires, les conseillers généraux et régionaux, les députés européens français ainsi que des membres d'assemblées dans les DOM-TOM - soit 47.000 élus environ - à parrainer un - et un seul – candidat à l'élection présidentielle. Les signatures collectées doivent émaner d'au moins 30 départements différents. En 2007, les candidats ont eu jusqu'au 16 mars pour déposer leurs parrainages - publiés au Journal officiel - devant le Conseil constitutionnel. Le premier tour de scrutin a eu lieu le 22 avril suivant. Douze candidats étaient alors en lice.
Nicolas Moscovici - leJDD.Fr
http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/2012-Les-candidats-des-petits-partis-cherchent-a-obtenir-le-parrainage-de-500-elus-locaux-305551/?sitemapnews
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L'ex Président du pouvoir d'achat a perdu sa légitimité sur le social !
28/04/2011 17:24
Nicolas Sarkozy payera t-il au prix fort, en 2012, son bilan social ? C'est ce qu'on est en droit de penser à la lecture de la dernière étude CSA. En ce qui concerne l'action du Président de la République et de son gouvernement, les études d'opinion se suivent et se ressemblent.
En effet, une étude CSA vient confirmer celle que nous vous présentions, dans notre article du 29 mars dernier : Emploi et pouvoir d'achat : clés des élections de 2012 ! et qui indiquait qu'ils étaient : « 75 % (+3% par rapport à février 2011) à trouver que la que la politique économique menée actuellement par le gouvernement est « plutôt mauvaise » ou « très mauvaise »
Que dit la dernière étude CSA pour 20 Minutes, BFMTV et RMC ?
Les français lui font peu confiance pour résoudre leurs problèmes de chômage et de pouvoir d'achat, pourtant leurs 2 premières priorités ! Mais surtout, ils lui accordent moins de crédibilité pour « préparer l'avenir de la France » qu'à ses adversaires socialistes potentiels ! En effet, que ce soit face à DSK, François Hollande ou Martine Aubry il n'obtient au maximum que 31% en termes de crédibilité sur la défense du pouvoir d'achat
En ce qui concerne la lutte contre le chômage, face aux mêmes adversaires il obtient au maximum 33% Mais surtout, les français ne sont aux maximum que 37% à lui accorder plus de crédibilité que ses trois adversaires potentiels pour « préparer l'avenir de la France »
Ces résultats ne sont, sommes toutes, qu'un juste retour, de la part de français échaudés ou floués, par tant de promesses bâclées ou vite oubliées.
Bâclée : Comme celle récente de la prime de 1000 € (ou moins) dont on connaît les conditions totalement aléatoires, qu'il est allé présenter à des ouvriers désabusés, dans les Ardennes !
Oubliées, comme :
(...) Je ne donnerai pas les mêmes allègements de charges aux entreprises qui augmentent les salaires et à celles qui ne les augmentent pas
Notre pays aidera les entreprises à donner du travail aux seniors au lieu de les encourager à s'en séparer.
Je donnerai deux ans aux entreprises pour aligner les salaires des femmes sur ceux des hommes (...) Et je le ferai sous peine de sanctions car cela fait cinquante ans que, sans sanction, on n'y arrive pas. - Abécédaire des propositions de Nicolas Sarkozy Contre les délocalisations, je mettrai en oeuvre une politique industrielle, en choisissant les secteurs stratégiques sur lesquels concentrer nos efforts. Notre pays doit garder des usines (...) » - Opinion politique
Ce qui n'empêche pas le Président qui la « sent bien » pour 2012 de tout miser sur sa faconde et et sa séduction auprès de l'électorat ! Ce qui pourrait ne pas suffire en 2012. Car, comme l'écrivait férocement, Hubert Coudurier, dans Le Télégramme : « Le problème d'un séducteur, c'est l'âge. Vieillir avec des formules qui ne touchent plus, se retrouver face à un public désabusé, inventer de nouveaux trucs de communication pour plaire encore et toujours » Et dans la mesure où les débats sur l'identité nationale et la place des religions dans la société ont fait long feu et que les organisations patronales ne cèderont rien avant l'élection ...
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2012: Chevènement (MRC) juge sa candidature "de plus en plus" "inéluctable"
28/04/2011 17:16
Dépêche AFP, mercredi 27 avril 2011,12h25.
Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) Jean-Pierre Chevènement a déclaré mercredi dans une interview à Public Sénat que sa candidature à l'élection présidentielle de 2012 apparaissait "de plus en plus comme une nécessité inéluctable".
Interrogé sur une éventuelle candidature, l'ex-ministre de l'Intérieur a déclaré : "J'y réfléchis de plus en plus, et je trouve qu'en l'absence d'offre alternative, la nécessité d'une candidature apparaît de plus en plus comme une nécessité inéluctable". Jean-Pierre Chevènement a déclaré à plusieurs reprises qu'il prendrait sa décision à l'automne.
Le président du MRC Jean-Luc Laurent a par ailleurs, selon Le Parisien, envoyé le 14 avril une lettre à 600 élus locaux pour solliciter un "engagement de parrainage" envers M. Chevènement si celui-ci venait à être candidat, tandis que le conseil national du mouvement avait annoncé début février avoir mis sur pied "un comité de campagne 2012", au cas où.
"Je sais que beaucoup de gens rêvent de la présidence de la République en se rasant le matin, ça n'a jamais été mon cas, je considère que c'est d'abord un impérieux devoir à l'égard du pays (...), ça ne peut être une satisfaction narcissique", a affirmé le sénateur du Territoire de Belfort.
Invité à affiner ses déclarations, M. Chevènement a précisé : "Ecoutez, vous m'avez très bien compris, je parle français. (...) Si l'un des candidats socialistes bouge et fait entendre une différence sur le problème de l'euro, sur la perspective de l'Europe, qui aille dans le sens que nous prônons, à ce moment-là la porte sera ouverte pour une discussion".
Mais, a t-il ajouté, "il est évident que s'ils (ndlr: les candidats socialistes) sont tous sur la même ligne, il n'y aura pas de discussion valable".
Interrogé sur le risque d'un nouveau "21-avril", M. Chevènement a estimé que "les Français ont le droit au débat, je pense que s'il y avait encore plus de candidats, ça aurait été mieux. Il y en avait 16, c'était beaucoup, mais s'il y en avait eu 40, ç'aurait encore été mieux."
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Le plus beau métier du monde
28/04/2011 17:12
En attendant le « rapport d’étape » promis en mars et que le ministre, à l’en croire, n’a toujours pas sur sa table (1), Jean-Michel Jolion, président du Comité de suivi Master (et par ailleurs prof à l’INSA de Lyon) a publié le résultat de ses cogitations, observations et remontrances. Et propositions (2).
Qui s’étonnera que conformément à l’esthétique des rapports officiels, Jolion anticipe de son mieux les désirs du ministre et du quarteron d’incapables qui le conseillent ? C’est la règle administrative, dire la vérité vaut condamnation, autant aller dans le sens du vent — celui qui sort du derrière. À tout prout d’un ministre répond le prout-prout mélodieux du chargé de mission. Ce ne doit pas être par hasard que le staff d’un ministre s’appelle un cabinet. Ce gouvernement mourra de n’avoir pas su susciter une seule parole de vérité chez ceux auxquels il feint de la demander.
Prout ! « Il est illusoire de penser que la formation [des futurs enseignants] puisse obéir à un schéma immuable dont nous serions seuls capables d'en définir le contenu et les modalités. La société évolue et se transforme, il est donc normal que la formation des enseignants intègre cette évolution. »
Passons sur la syntaxe résolument approximative de la formulation (mais la société change, la langue probablement aussi). Qu’une formule soit un cliché éculé ne lui confère pas une once de crédibilité supplémentaire. « Intégrer l’évolution sociale », cela signifie-t-il que les équations tournent désormais à l’envers ? Que le règne de Louis XIV a changé de siècle ? Que la bête verticale a moins besoin de culture aujourd’hui qu’hier ? Ou qu’il nous faut impérativement intégrer Powerpoint dans la formation (c’est le cas depuis belle lurette), ou faire cours sur Facebook ? Nous baignons depuis au moins deux siècles dans une culture bourgeoise qui suppose la maîtrise de l’orthographe et de la syntaxe, de vraies capacités scientifiques (3), et une connivence culturelle de chaque instant, appuyée sur une vision exacte de l’histoire (que nous la partagions ou non à l’origine) et des bibliothèques.
Prout ! « Le stage n'étant pas obligatoire ni valorisé au sein du concours, ce type de stratégie qui conduit à des candidatures libres ne peut que perdurer et renforce un sentiment très net d'un concours complètement déconnecté du métier auquel il est lié et conduira vers le métier de plus en plus de jeunes n'ayant eu aucune expérience professionnelle. » Là, on touche au cœur du sujet — et à ses vraies implications crapuleuses. Jolion a deux credos : le passage préalable par l’enseignement, et la prise en compte des acquis de cette expérience (de façon à rectifier ce que la stricte appréciation du niveau disciplinaire peut avoir de « macabre », comme dirait Antibi) ; et la préparation spécifique à la pédagogie, dont nous savons bien qu’elle permet de compenser les faiblesses de l’érudition disciplinaire. En clair, ressuscitons les IUFM qui d’ailleurs ne sont pas morts, mais se sont immergés dans quelques facs comme des virus dormants. Et par IUFM, j'entends bien entendu non la composante disciplinaire, qui peut rassembler des gens de valeur, mais cette tourbe indistincte de pseudo-spécialistes des "sciences de l'éducation", qui aurait dû depuis longtemps inquiéter l'Observatoire des sectes.
Allons un peu plus loin. Préoccupé par le sort de ceux qui éventuellement rateraient le concours (cela arrive encore pour les PE, de moins en moins au CAPES où la raréfaction des candidats amènera, cette année, dans certaines spécialités, des scores allant de 70 à 100% des inscrits), Jolion en faisant de l’expérience professionnelle, quelque parcellaire qu’elle ait été, le pilier des concours, contribue puissamment à créer un corps d’intérimaires dans lesquels il n’y aura plus qu’à pêcher (4). Maîtres-auxiliaires, le retour ! Après tout, la Licence est un diplôme d’enseignement (c’est à peu près aussi réaliste que de persister à faire du Bac d’aujourd’hui, à 86% de réussite, le sésame d’entrée en fac, au lieu d’admettre que c’est, comme ailleurs dans le monde, un certificat de fin d’études secondaires). Le Licencié peut donc être embauché pour boucher les trous que les TZR, désormais employés à temps plein sur les postes laissés vacants par des retraités non remplacés, ne peuvent plus remplir. D’où l’accent mis par notre chercheur sur la formation en alternance — on n’a rarement aussi bien touché du doigt la prolétarisation des enseignants, conforme, en cela, à celle de toute la classe moyenne : après tout, les entreprises (et l’Ecole, n’est-ce pas, n’est qu’une entreprise…) profitent à plein du climat d’insécurité dans le travail, d’intérim généralisé, d’embauche et de débauchage fluctuant au gré des « besoins » (on sent bien que l’on confond ici la demande d’aspirateurs et la demande de formation).
Que disent les syndicats de cette attaque frontale contre ce qui fait le cœur de notre métier — la transmission des savoirs, la passation culturelle, l’exigence et l’élitisme républicains ? Eh bien, à quelques discordances près sur lesquelles je reviendrai, ils sont unanimes.
Unanimes pour dire qu’il a raison, cet homme. Prout ! dit le SGEN — « conforté » dans ses « analyses » et « revendications ». Jolion mit uns !
Prout ! répond l’UNSA en écho (si, si, ils sont les premiers à souligner leur parenté de vue avec la Centrale CFDT-bobo-gogo) : « Le rapport relève également les difficultés résultant de la place du concours, avec la même préférence pour la fin de M1. L'UNSA Éducation relève que, sur ce point, la condamnation est jugée unanime: elle regrette toujours que seules deux des trois principales fédérations syndicales de l'éducation (l'UNSA Éducation et le SGEN-CFDT) aient clairement pris position en tant que telles sur une question qui concerne de manière cohérente l'ensemble des corps enseignants et, au-delà, la globalité des enseignements scolaires ». (5) Rien d’étonnant : depuis deux ans, l’UNSA et le SGEN jouent la main dans la main, en trio avec Luc Chatel. Collabos un jour, collabos toujours.
Prout ! Le SNES aussi s’y est mis. Malgré tous ceux, dans ses rangs, qui appellent de leurs vœux un retour à un enseignement solide, à une discipline forte, il déplore dans une lettre ouverte (6) aux ministres « l’affaiblissement du potentiel de formation des IUFM », auquel il attribue la « baisse d’attractivité des métiers de l’éducation ». Ah oui ? C’est par manque d’IUFM qu’en Lettres classiques, cette année, il y a plus de candidats que de postes ? Ce ne serait pas parce que la vie en collège est intenable, camarades ? Ou parce que l’on fait tout pour décourager l’enseignement du grec et du latin ? Et des « humanités », de façon générale ? Mais non, « l'idéal est une formation pensée sur un modèle « intégré » qui prenne en compte les différentes dimensions (disciplinaires, didactiques, pédagogiques) »… Et de proposer de « rétablir immédiatement a minima la formation en IUFM pour 2/3 du temps en alternance avec 1/3 de temps devant les élèves… » Let’s prout again !
Et si les futurs enseignants acquéraient de vraies compétences disciplinaires, camarades — le genre que l’on enseigne en prépas ou en facs, mais pas auprès des professionnels de la didactique ? Franchement, c’est l’influence de Bernadette Groison (loi FSU de l’alternance : Aschieri était agrégé, Groison est PE, mais elle a aussi un Master en Sciences de l’Education à Paris-VIII — nous sommes sauvés) qui vous amène à nouveau à dévaloriser les enseignants du Secondaire ? Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !
En fait, les uns et les autres restent obsédés par ce fameux « corps unique de la Maternelle à l’Université », leitmotiv communiste de l’après-guerre,,aujourd’hui rêve commun aux libertaires et aux libéraux,les uns par égalitarisme, les autres par… économie. Du coup, le SNES « oublie » de parler d’une quelconque spécificité de l’agrégation, sur laquelle pourtant certains de ses dirigeants passés ou présents n’ont pas craché, à l’occasion : Monique Vuaillat, par exemple, qui devint agrégée par le fait du Prince — en l’occurrence Bayrou… D’autant que l’on sait où conduit cette sale manie égalitariste : à abaisser le niveau de tous et de chacun. C’est vrai pour les enseignants comme pour les élèves. PE, PLP, Certifiés ou Agrégés, nous faisons tous des métiers spécifiques, qui ont chacun leurs difficultés (et je serais bien incapable d’enseigner en Primaire), et chacun leurs savoirs.
Il n’y a guère que le SNALC pour renvoyer Jolion dans les cordes : « En proposant de « lever des derniers écueils » qui, selon lui, freinent le plein accomplissement de la réforme, Jean-Michel Jolion propose en fait de supprimer les dernières garanties d'une formation et d'un recrutement de qualité ». Et de suspecter une collusion entre certains syndicats « faussement progressistes » et le « lobby pédagogiste » : « Pour le SNALC, les requêtes du rapport Jolion sont finalement parfaitement adaptées à l'Ecole que libéraux et libertaires parachèvent actuellement de concert : des savoirs a minima, transmis par des animateurs multicartes et dociles ». Le syndicat que Luc Cedelle s’obstine à croire de droite est le seul à défendre l’Ecole de la République. Cherchez l’erreur.
En vérité je vous le dis, les enseignants du Secondaire (mais aussi bien ceux du Primaire) qui aux prochaines élections professionnelles — le 20 octobre prochain — voteront pour la triade maudite ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes quand on les sommera de partir en rééducation dans un camp khmer rouge — pardon : à l’IUFM le plus prochain. Parce que nous sommes à l’aube d’une offensive sans précédent qui vise évidemment à meubler les « équipes pédagogiques » avec des « postes à profil » qui auront le conformisme pour tout bagage, à combler les trous générés par les suppressions massives de postes avec tous les bras cassés refusés aux concours, et, conséquemment, à élever encore le niveau des élèves, qui se réfugieront dans quelques boîtes privées susceptibles de ne pas suivre aveuglément les consignes officielles.
Car l’effet induit de ces dérives idéologiques, c’est évidemment l’éclatement d’une Education qui n’aura plus de nationale que le nom — une coquille vide pleine de courants d’air pédagogiques et de désert intellectuel. Après cinquante ans de démantèlement régulier (mais avec des phases d’accélération, comme en 1975, avec le collège unique, ou en 1989, avec la loi Jospin), nous arrivons au coma dépassé : les enseignants auront à cœur — enfin, je l’espère — de demander des comptes à ceux qui auront ruiné le système, enfoncé définitivement ceux qu’ils prétendaient sauver, et au nom du « tout citoyen » et de l’esprit d’équipe, entériné la défaite de la pensée.
Jean-Paul Brighelli
Notes
(1) Lire dans son jus l’interview de Luc Chatel réalisée par l’AEF — et qui vaut son pesant de daube. Le ministre y revient sur toute sa politique (autonomie des établissements, suppressions de postes, expérimentations pédagogiques, « contractualisation », mastérisation — et autres vieilles lunes d’actualité), et s’en félicite, conformément aux règles d’airain de la méthode Coué : http://www.aef.info/public/fr/abonne/depeche/depeche_deta...
(2) Disponible en son entier sur http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoints/jolion.pdf
(3)En langage SGEN, cela se dit : « Combien de temps encore la France va-t-elle recruter ses enseignants sur la base d'épreuves qui ne servent qu'à vérifier une seconde fois la maîtrise de connaissances déjà validée par l'Université, sans tenir aucun compte des exigences du métier auquel ces concours ouvrent l'accès ? » Encore ? « Concernant les IUFM, le Sgen-CFDT demande que leur place et leur mission soient tout à la fois réaffirmées et clarifiées. Leur expertise doit être mise au service de la formation de tous les futurs enseignants. » Voir http://www.cfdt.fr/rewrite/article/33322/actualites/communiques-de-presse/rapport-jolion:les-«-dix-revendications-»-du-sgen-cfdt-sont-confortees.htm?idRubrique=8829
(4) Pour celles et ceux qui croient, comme d’habitude, que j’exagère, je suggère la lecture de l’interview de Josette Théophile, notre DRH bien-aimée, qui explique sur quels critères les chefs d’établissement recrutent désormais directement leurs enseignants via Pôle emploi. C’est sur http://www.vousnousils.fr/2011/04/22/josette-theophile%C2%A0-«%C2%A0la-meilleure-formation-pour-les-enseignants-commence-par-la-pratique%C2%A0»-504801
(5) http://www.unsa-education.org/modules.php?name=News&file=article&sid=1724
(6) http://www.snepfsu.net/actualite/lettre/15avr11.php
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2011/04/27/le-plus-beau-metier-du-monde.html#more
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