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Paso Doble n°201 : François et la Chocolaterie
27/04/2011 08:57
Marianne à tout prix
Bon nombre de mes confrères sont obsédés par la défaite annoncée de Nicolas Sarkozy, quel que soit l'identité du candidat en face. Foutaises que tout cela : et pourquoi pas investir une chèvre dans ce cas ? Méfiez-vous : lorsqu'un sondage vous dit que n'importe qui peut battre Sarkozy, c'est dans les faits qu'il n'y a personne véritablement qui se distingue à Gauche, que tous les candidats se valent pourvu que ce ne soit pas Sarkozy. Bref, que la Gauche peut espérer gagner par défaut, et non par adhésion.
Cette situation ne peut qu'empoisonner les primaires socialistes car elle donne de l'espoir à beaucoup de marins du dimanche après-midi qui, si la mer était moins d'huile, seraient restés à la maison faire la sieste. Les appétits se réveillent : si tout le monde peut gagner, cela enlève à DSK son argument massue, celui de Champion auto-proclamé de la cause anti-sarkozyste (ce qui à mon sens, repose sur du vent).Voilà qui ne fait pas l'affaire de Doumé, qui à mon avis veut bien être élu pourvu qu'on lui assure le minimum de risques. En d'autres termes : quitter le FMI pour affronter Sarkozy, oui. Quitter le FMI pour recommencer une primaire qui l'a déjà mis au tapis en 2007, non.
Hollande et DSK, c'est la tortue et le lapin. La tortue a perdu 10 kilos, elle est partie de loin, elle ira jusqu'au bout. François Hollande a choisi d'imiter Chirac – la Corrèze et la pomme du terroir – et Mitterrand. Pourquoi croyez-vous qu'il a quitté le poste de Premier secrétaire du PS ? Il ne cèdera pas son ticket dans la chocolaterie pour un strapontin dans un gouvernement.
Fran-Fran la Tulipe
Depuis 1958, celui qui s'impose est celui qui est prêt à tout faire pour aller jusqu'au bout. C'est ainsi que des Chirac, Giscard, Mitterrand, Sarkozy, Royal ou Bayrou ont réussi à se hisser en finale. C'est pour la même raison que les Delors, Balladur, Barre, Fabius, ont été emportés par le vent de l'Histoire.
J'en fais le pari – et je me risque à la prédiction météorologique : Hollande ira jusqu'au bout, et comme Martine ne pourra promettre à DSK la couronne, celui-ci, qui tente de faire reculer Hollande, risquera de se dégonfler (Valls nous assure du contraire). surtout si Hollande arrive avant fin Juin à se hisser à 20% d'intentions de vote.
Une seule personnalité ne supportera pas psychologiquement une investiture sans frais de l'ancien Premier Secrétaire : Ségolène Royal. Je verrais donc bien un duel Royal/Hollande remporté haut-la-main par le Merlin de Tulle. Ce sera Tout Sauf Royal, et cette perspective suffira à investir François Hollande, malgré tout le ressentiment de ses petits camarades, comme candidat du PS. Peut-être parce qu'il aura été le seul à faire campagne.
Si Hollande est le candidat du PS, ce sera une catastrophe pour Sarkozy, l'obligeant à venir batailler au centre, pour rallier les 18% d'électeurs qui lui avaient préféré Bayrou et qui pencheront plus en faveur d'un socialo mou que d'un crypto-autocrate. Déjà, sous nos yeux qui se décillent, le Président a largué ses leurres. Guéant et Copé sont partis déguisés en lapins. La meute anti-fasciste les poursuit, fusil au poing, ce qui laisse à Nicolas Sarkozy un peu d'oxygène pour prendre de la hauteur… et se recentrer. Vite, vite avant que Bayrou ne se réveille et ne flingue Borloo.
Toréador
http://www.toreador.fr/
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Paquet fiscal : encore un effort…
27/04/2011 08:50
Dans sa chronique sur Radio Nova, Guillaume Duval revient sur le détricotage du paquet fiscal de 2007, qui se poursuit avec la fin du bouclier fiscal. Il ne reste plus en vigueur que la mesure la plus coûteuse et destructrice d'emploi : le subventionnement des heures supplémentaires.
La semaine dernière Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il allait supprimer le bouclier fiscal sans pour autant supprimer l'Impôt de solidarité sur la fortune comme il l'avait prévu.
Oui. En octobre dernier, Nicolas Sarkozy avait indiqué qu'il voulait supprimer à la fois l'ISF et le bouclier fiscal. Le bouclier avait été mis en place par Dominique de Villepin en 2006. En 2007 avec le « paquet fiscal », Nicolas Sarkozy l'avait rendu encore plus généreux pour les très riches. Mais depuis, ce bouclier était devenu un véritable boulet pour la majorité : en 2010, les 1169 bénéficiaires les plus aisés qui possédaient chacun plus de 16 millions d'euros de patrimoines, avaient reçu en moyenne 362 126 euros du fisc… Il y avait de quoi attraper une attaque pour la plupart des Français, surtout en période de crise. A l'approche des présidentielles de 2012, il devenait urgent de mettre fin à un tel scandale.
Oui, mais Nicolas Sarkozy voulait supprimer en même temps l'Impôt de solidarité sur la fortune…
En effet, mais il y avait un hic : le bouclier fiscal a coûté 679 millions d'euros aux finances publiques l'an dernier, alors que l'ISF leur a rapporté plus de 4 milliards d'euros. Dans le contexte actuel, il fallait trouver d'autres recettes.
Mais personne n'a trouvé la solution miracle et l'ISF sera finalement maintenu…
Et c'est une bonne chose parce que l'ISF est un bon impôt : il est utile en effet de taxer non seulement les revenus du capital, comme voulait le faire Nicolas Sarkozy, mais aussi le stock de capital. C'est un moyen d'inciter ceux qui valorisent mal ce capital, et n'en tirent donc que de faibles revenus, à le céder pour que d'autres en fassent un meilleur usage. Malheureusement, les multiples exonérations - œuvres d'art, biens professionnels - qui vidaient largement l'ISF de sens ne seront pas supprimées. Les plus grandes fortunes du pays les Bernard Arnault, les Pinault et autres resteront donc largement épargnées par cet impôt.
Il s'agit quand même d'une nouvelle remise en cause du paquet fiscal
En effet. Après l'abandon de l'exonération très coûteuse sur les intérêts d'emprunts pour l'achat d'un logement, c'est un nouveau recul sur une mesure phare du paquet fiscal. L'abandon du bouclier fiscal devrait d'ailleurs s'accompagner d'un autre recul : les possibilités de donations sans droits de succession devraient être limitées et les droits de succession relevés sur les successions les plus importantes. Cela n'annule cependant pas encore complètement les dispositions du paquet fiscal en la matière qui étaient particulièrement iniques, favorisant une société d'héritiers et de rentiers.
Il ne reste plus grand-chose des mesures de 2007…
La réforme annoncée de l'ISF allège cependant beaucoup le poids de cet impôt sur les plus aisés sans que le barème de l'impôt sur le revenu ne devienne plus progressif et sans que les revenus du capital ne soient taxés de la même façon que les revenus du travail : ils bénéficient toujours d'un régime très favorable. De plus une des mesures les plus stupides du « paquet fiscal » reste encore en vigueur : l'Etat dépense toujours 4 milliards d'euros par an pour inciter les entreprises à faire faire des heures supplémentaires plutôt qu'à embaucher des jeunes ou des chômeurs. Les 181 millions d'heures sup subventionnées réalisées au quatrième trimestre 2010 représentent l'équivalent de 370 000 emplois à temps plein… C'est totalement absurde au moment où 4,6 millions de personnes, un actif sur six, sont inscrits à Pôle emploi.
Guillaume Duval
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L’étrange retour à contre-emploi du « Front républicain »
27/04/2011 08:46
Pour Jean-Pierre Alliot, il a suffit que ce qu’il nomme un chiffon bleu-blanc-rouge soit agité aux dernières élections cantonales pour que surgisse un slogan de 1955 : celui du « Front républicain ». Un contresens à contretemps.
Un retour magique du « Front républicain » a enfumé l’échec général des partis institutionnels aux dernières élections cantonales. Les drapeaux ternis de 1955-1956, les caciques de l’UMP et du PS les ont sortis de la naphtaline pour masquer la route que trace leur politique. L’abstention massive de mars dernier a montré, une fois de plus, la faillite d’un système : pourquoi voter pour des partis qui, après l’élection, font le contraire de la volonté de leurs électeurs ? Le non au référendum du 29 mai 2005 n’est pas oublié, ni la forfaiture du parlement. En imposant le traité refusé par le peuple, après changement de nom et de la place de quelques virgules, l’UMP et le PS ont franchi un Rubicon. Cela reste dans les mémoires.
Quant à la mémoire des chefs des partis du système, elle défaille autant qu’ils déraillent. L’expression « Front républicain » est chargée de symboles bien différents de ceux qu’elle montre au premier abord. Elle fait référence à un fiasco politique retentissant, celui qui a marqué la fin de la Quatrième République et donné naissance à la Cinquième et à son « coup d’État permanent ». Le terme, en effet, a été inventé par Jean-Jacques Servan-Schreiber, patron de L’Express, en décembre 1955, pour préparer les législatives du 2 janvier 1956. Il désigne une alliance électorale formée autour de Pierre Mendès-France, de Guy Mollet, de François Mitterrand et de Jacques Chaban-Delmas, un fidèle du général De Gaulle, alors à l’écart du pouvoir. Le Parti communiste, lui, est absent de ce front.
Deux objectifs avaient été mis en avant. D’abord régler la question algérienne sur la base de négociations, en écartant donc la guerre à outrance voulue par les activistes de l’Algérie française. Ensuite, faire face aux poujadistes. C’est ce mouvement, où M. Le Pen tenait déjà son rôle, qui, en s’attaquant à l’État, visait la République elle-même, ses administrations, ses déficits publics déjà jugés excessifs, etc. C’est donc aussi le mouvement qui semble avoir remporté un succès posthume et avoir convaincu tous les responsables des pouvoirs publics actuels. On se demande ce qui, dans les critères de Maastricht de réduction autoritaire des déficits publics dans les privatisations préconisées par l’Union européenne peut réellement déplaire aux mânes de Pierre Poujade. Et à Mme Le Pen.
Retour à 1956. Avec environ 30% des voix et 185 sièges à l'Assemblée nationale, les listes du « Front républicain » gagnent les élections, ce qui permettra à Guy Mollet de prendre la présidence du Conseil, qui, alors, est le véritable lieu du pouvoir. Le mois suivant, il se rend à Alger pour y présenter le programme de paix négociée sur lequel il a été élu. Les manifestations des partisans de l’Algérie Française l’émeuvent. Dès mars, il fait voter, avec notamment les voix du PCF, les pouvoirs spéciaux pour mener la guerre contre l’indépendance de l’Algérie. Les réservistes sont rappelés pour « maintenir l’ordre » et le service militaire est allongé de 18 à 27 mois. On connaît le résultat.
En appeler, en 2011, au « Front républicain », c’est, pour le PS, oublier le destin tragique de cette combinaison politique où leur parti, la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO), puisque tel était son nom, s’est discrédité pour de très longues années. En appeler au refus du Front républicain, c’est, pour le chef de l’État, oublier que, deux ans après les brillants succès de Guy Mollet, le général de Gaulle arrivait au pouvoir et instaurait le régime antiparlementaire* qui lui permet aujourd’hui d’exercer un pouvoir sans limite pratique. Sans autres limites, du moins, que les diktats qu’il négocie avec ses collègues de l’Union Européenne et qu’il présente ensuite au peuple comme la garantie supérieure de la démocratie.
Enfin, en évoquant systématiquement la République dès qu’il est question du Front National, les partis du système jouent un jeu bien trouble. Alors que leur pratique détruit progressivement les fondements mêmes de la République, ils donnent un relief particulier aux slogans nouveaux du Front National. Car ce parti adopte une rhétorique républicaine située à l’exact opposé de son programme réel. C’est peut-être, pour le PS et l’UMP, une manière de le faire entrer dans le jeu institutionnel. C’est surtout la marque du peu de crédit qu’ils attribuent aux valeurs républicaines dont ils se réclament. Et cela signe une aptitude au double langage digne du Janus Bifrons de l’Antiquité romaine. La clairvoyance en moins.
Jean-Pierre Alliot - Tribune
Cet article a été publié dans le n° 48 de « République ! ». Vous pouvez retrouvez d’autres articles en suivant ce lien.
* Il va de soit que ce jugement à l'emporte pièce n'engage que Mr Alliot. Au RGRS, nous pensons au contraire que De Gaulle a, à l'inverse des leaders politiques de l'époque, sauvé la République en la refondant sur un régime plus sain qui limite les outrances du parlementarisme partisan.
http://www.marianne2.fr/L-etrange-retour-a-contre-emploi-du-Front-republicain_a205517.html
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Les conflits d’intérêts: la vertu républicaine plus que par la transparence.
26/04/2011 19:11
Jean-François Copé cumule sa fonction de député et celle d’avocat d’affaire. Eric Woerth contrôle les impôts de Liliane Bettencourt en tant que ministre du Budget et les dons de celle-ci à l’UMP en tant que trésorier du parti majoritaire, sans que François Fillon ne trouve de conflits d’intérêts à cette situation. Michèle Alliot-Marie en pleine révolution du peuple tunisien pour sa liberté part en vacances dans le jet privé d’un proche de Ben Ali. Tels sont les derniers soubresauts qui ont poussés le gouvernement à demander aux ministres une « déclaration de transparence ». Un projet de loi réaffirmant « les principes déontologiques » de l’action publique devrait même être présenté en juin en Conseil des Ministres !
Intention ô combien louable. Les Français, confrontés tous les jours aux difficultés sociales et économiques ne peuvent que se sentir trahis de voir certains de leurs dirigeants profiter de leur fonction pour leur situation personnelle. Debout la République avait à ce titre déposé une proposition de loi constitutionnelle interdisant le cumul d’une fonction ministérielle avec celle de trésorier d’un parti.
Pourtant, ce Gouvernement est le roi des intentions louables, inconséquentes, et sans conséquence. Car la règle ne remplace pas plus la vertu que le règlement la pratique. Trop animées par le goût de la réussite professionnelle, certaines élites ont oubliées la différence entre l’exercice d’un « job » et l’exercice d’une fonction au sein de la République. Oublié que si un emploi peut servir à vivre, la fonction politique consiste à être au service de ses concitoyens. Servir plutôt que se servir !
La fonction ministérielle nécessite un dévouement, mais aussi une liberté, une indépendance absolue tant matérielle qu’intellectuelle. Préalable trop souvent mis de côté par des dirigeants habitués à abdiquer la souveraineté et la liberté du peuple français plus vite que leurs ombres pour ne pas abdiquer la leur face à des intérêts privés.
Ces mesures de bon sens du gouvernement, ne seront utiles que si certains de nos dirigeants retrouvent le sens de l’Etat, du service public, et de la République, qui font la grandeur de la France.
Charles Baldini, adhérent DLJ de Paris.
http://debout-les-jeunes.fr/blog/04/2011/2101/les-conflits-d%e2%80%99interets-la-vertu-republicaine-plus-que-par-la-transparence/
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Quand un CRS boit, la police trinque
26/04/2011 19:02
Je me demande si un pacte n’aurait pas été signé entre le ministère de l’Intérieur et les syndicats de police, lesquels se seraient mutuellement promis de faire passer la police nationale pour une bande de types irrémédiablement infréquentables.
Quoi qu’ils disent ou qu’ils fassent, aussi bien les uns que les autres, ils engagent ceux qu’ils représentent ou dirigent. Ils engagent leur image, le sens de leur métier et leur crédibilité, à tous collectivement. Sans se soucier des conséquences, l’important étant d’occuper l’espace médiatique. La police devient plus qu’à toute autre occasion - et au-delà des expériences personnelles qu’on a d’elle - un énorme singulier - LA police - qui endossera le costard mal taillé du dernier qui aura parlé.
Cette parole publique prise au nom d’une institution qui, statutairement et réglementairement, a le devoir de se taire, participe très activement à l’élaboration de l’opinion publique qui n’est déjà pas très bien disposée vis-à-vis de la police.
Le fonctionnaire de police, lui, ne dit rien, ou presque, ou au risque d’être sanctionné, parce qu’il est soumis à l’obligation de réserve, la discrétion professionnelle, protection du secret professionnel et du secret de l'enquête, et tout un tas de petites entraves légales à la liberté d’expression. Même la liberté d’opinion se doit d’être manipulée avec une infinie précaution, le devoir de réserve ayant, intentionnellement, des limites assez floues. Je n’ai rien contre le devoir de réserve au sens strict. Logiquement, il tient bien davantage de la retenue et de la discrétion, de la modération et du respect, que de la censure et du camouflage. Mais le pli est pris, et dans le doute cette construction jurisprudentielle se traduit le plus souvent par un silence prudent.
Les syndicalistes savent que la parole policière est frileuse, sévèrement encadrée, et de fait ils en ont donc le monopole. Mais ils ne se définissent pas pour autant porte-parole… pas plus qu’ils ne le sont d’ailleurs, et ça leur est souvent reproché. Le mandat syndical, c’est à dire la faculté de formuler et faire remonter les revendications professionnelles vers le sommet de la hiérarchie, celle qui décide, est une infime partie de leur fonction. Auparavant, il faut s’occuper du déroulement de carrière des uns et des autres (mais surtout des autres s’ils sont permanents syndicaux), des mouvements de mutations, participer à des mesurettes de surface pour justifier le coût des cotisations syndicales, et surtout énormément se plaindre des réformes importantes (RGPP, réforme de la garde à vue, LOPPSI 2, etc) qu’on aura regardé se faire et se voter sans moufter - ou si peu - histoire de garder de l’énergie pour pondre à un rythme diarrhéique des tracts de lamentations, mondieustaffreux et pauvre France… Mais jamais ô grand jamais s’aventurer sur la voie de la contestation, ou mieux de l’action. Celle qui mettrait l’administration au pied du mur, chatouillerait les médias pour la bonne cause, et ferait des problèmes rencontrés par la police quelque chose d’audible, compréhensible et bien accueilli par la population. Ce serait un lien police-population comme un autre après tout, celui des difficultés partagées. Quelque chose qui n’entraverait pas le service public. Qui ne mettrait pas la sécurité en péril. Quelque chose de simple. Soit dit en passant, et ce ne sont pas les idées qui manquent…
Donc, par défaut - et à défaut d’autres interlocuteurs - les syndicats représentent la police, ils ont un mandat via des élections, et donc la légitimité d’organisations bavardes, hargneuses, mais peu efficaces.
Quant au(x) ministre(s) de l’Intérieur, ils ont la légitimité de la toute-puissance exécutive, ils n’ont pas d’obligation de réserve identifiable et, de plus en plus, se plaisent à distiller aux médias qui en sont très friands, leurs opinions personnelles, blagues, gaffes et fausses gaffes, et qu’importe qu’elles aient l’air de beaufouilleries de comptoir. Qu’importent aussi les effets secondaires de ces tirades sur les effectifs de police en terme d’impact médiatique et d’impopularité.
À force, de ce coté là, le fardeau finit par être lourd. Par procuration, il faut trimballer dans une besace de flic : un Kärcher à dégommer la "racaille", un "prototype d’Arabe mais pas un de plus parce que quand il y en a beaucoup il y a des problèmes", une" immigration incontrôlée et plein de gens qui ne se sentent plus chez eux", la solidarité à des policiers ripoux, l’indulgence ministérielle pour ceux qui ont manifesté en uniforme devant un tribunal, le mode d’emploi de la laïcité catholique et française, de la pédagogie à faire tomber les niqabs, et toutes sortes d’héritages d’états d’esprit et d’états d’âme dont on se passe très bien pour faire de la vraie police.
Pourtant, émergeant de la grande partouze médiatique, le dernier gag surréaliste est arrivé cette semaine par voie syndicale. On en a été abreuvés – c’est le cas de le dire – par la presse : c’est l’histoire du soutien inconditionnel au quart de rouge et à la binouze du CRS. L'origine de ce drame figure dans les archives de Backchich.info qui n’a que ça à foutre de prendre en photo des CRS se désaltérant à l’heure du casse-croûte, une canette à la main, autour de leur car. C’est certain que c’est moins risqué qu’un vrai reportage en maintien de l’ordre. Bref, la direction émet un rappel à l’ordre via une note de service. Ça aurait pu en rester là, charge aux CRS de faire appliquer cette note ou de se planquer pour boire leur mousse.
Mais non, il a fallu en faire un combat syndical, menacer de conflit ouvert, c’est dire à quel point la profession se porte bien s’il ne restait que cet "acquis" à défendre !
Comme le sujet n’est professionnellement pas très vendeur, on parle de traditions, de convivialité, on tente un peu d’humour "On veut faire de nous des curés, mais sans le vin de messe", mais ça tombe à plat. Et de façon tout à fait prévisible, c'est toute la police - et les CRS en particulier - qui est la risée de l’opinion. Elle était déjà présumée raciste, brute, idiote, cette police nationale, eh bien la voilà, intervention syndicale en renfort et médiatisation à l’appui, portée sur la bibine. N’en jetez plus, merci. Comment pouvait-on imaginer que tout ce pataquès puisse être traduit autrement par une vox populi par nature défavorable et soupçonneuse ? De quel œil ceux qui estiment opportun de défendre cet usage verraient un verre de vin sur le bureau d’un médecin, ou une canette de bière dans la main d’un conducteur de bus scolaire ? Comment peut-on ne pas se figurer qu’il vaut mieux sacrifier une habitude, aussi anodine soit-elle, à l’image d’une profession, et que ça ne devrait même pas être négociable ? Grâce à ce combat cache-misère, ce plaidoyer bidon pour le quart de rouge en CRS, c’est chaque flic qui s’expose aux sous-entendus et railleries sur la voie publique. Comme s’il fallait encore en rajouter…
Il n’était pourtant question ni d’alcoolisme, ni d’ivresse. Simplement d’image. De priorité et de cohérence avec le port de l’uniforme et de l’arme. Et de respect
bénédicte desforges
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/quand-un-crs-boit-la-police-92855
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