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Dominique de Villepin et le nouveau patriotisme
26/04/2011 09:00
A l'exemple de la fédération République Solidaire du Vaucluse dirigée par Hakima Ait el Cadi ou de celle du Nord dirigée par la très dynamique Isabelle Baert, Dominique de Villepin a donné naissance à une nouvelle génération de militants qui défendent une fierté d'appartenance renouant avec les plus belles valeurs de la République.
C'est le nouveau patriotisme. Sur le terrain, ils défendent des valeurs trop souvent critiquées et considèrent que leur leader, Dominique de Villepin, est le seul pour changer l'actuelle situation.
A les écouter, 2012 ne sera pas une élection comme les autres. Ce sera l'élection qui permettra de répondre à une question simple : "quel peuple sommes-nous ?".
L'égoïsme a-t-il tout emporté sur son chemin pour installer un sauve qui peut généralisé qui se résumerait dans une formule simple "moi ça va, je me débrouille" ?
Le cynisme a-t-il gagné toutes les parties au point que réparer les dégâts devienne impossible ?
La politique se résumerait-elle désormais à la négociation d'un dégrèvement fiscal ou à l'ajout d'une nouvelle aide sectorielle ?
A l'opposé de cette approche, cette génération, souvent venue pour la première fois à un engagement public, affirme des valeurs, défend un idéal.
Ils ne comprennent pas l'indifférence, l'abattement, le recul devant le respect des promesses.
Ils ont la volonté que la France soit à nouveau fière d'elle. Ils ne désespèrent pas.
Pour toutes ces raisons, ils n'économisent ni leur temps, ni leur énergie, ni leurs dépenses personnelles pour quadriller le terrain toujours et encore.
A l'exemple de leurs équipes locales, ils savent que si le drapeau est bleu-blanc-rouge, la nation est couleur arc en ciel parce que la diversité est la plus belle des richesses comme le montrent leurs vidéos (voir ci-dessous).
Ils sont persuadés que, surtout dans les moments difficiles, chacun de nous compte.
Ils ne montrent pas du doigt mais ils serrent les mains.
Ils ne désignent pas des bouc-émissaires mais veulent comprendre pour résoudre sérieusement les problèmes.
Ils souhaitent que 2012 rende un seul service : que le pays puisse retrouver son droit à rêver la réalité qui pourrait être grâce à un nouveau sytème de valeurs.
C'est un visage de l'engagement trop souvent ignoré comme si les campagnes électorales pouvaient se réduire à un nombre d'encartés ou à un club de fortunés donateurs, désinteréssés ou pas.
C'est ce patriotisme positif là qui est probablement la meilleure réponse au climat délétère qui s'installe à 365 jours du 1er tour de la présidentielle. Dommage que les "vieux médias" s'y intéressent aussi peu.
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UMP: la primaire aura-t-elle lieu?
26/04/2011 08:58
Les statuts de l'UMP sont sans ambiguïté. Il y aura bel et bien un vote des adhérents, c'est-à-dire une primaire interne, avant l'élection présidentielle de 2012:
- Article 14: "Le Congrès choisit le candidat soutenu par l'Union à l'élection à la Présidence de la République; étant entendu que pour l'élection présidentielle il n'y a pas d'investiture d'un parti politique"
- Article 49: "Le Président de la République, à nouveau candidat, et qui souhaite le soutien de l'UMP se soumet au vote du Congrès"
Il n'y aura toutefois certainement qu'un seul candidat - le président sortant Nicolas Sarkozy - vu que les éventuels autres protagonistes ne sont plus membres de l'UMP (Dominique de Villepin, Jean-Louis Borloo).
Quant à l'idée d'Alain Lamassoure d'une primaire "ouverte" à toute la majorité présidentielle, elle n'a pas davantage de chance de servir à diminuer le nombre de candidats que celle du PS "ouverte" à toute la gauche... mais à laquelle Europe Écologie - Les Verts et le Front de gauche (PCF et Parti de gauche) ont décidé de ne pas participer.
Reste une hypothèse: la non-application des statuts de l'UMP. Ce qui deviendrait une habitude, puisque la démocratie interne qu'ils prévoient n'est déjà pas appliquée...
Laurent de Boissieu
http://www.ipolitique.fr/
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Niqab: sans face ni loi dans Paris Match
26/04/2011 08:54
Sous prétexte d'aller à la rencontre d'une «hors-la-loi», Match nous refait le coup, déjà vu dix fois ailleurs, du reportage photo façon «vis ma vie sous le niqab». Mieux, la journaliste nous explique aller à la rencontre de « celles qui passent outre ». Louise Angelergues propose ici sa relecture de l'article de l'hebdo, teintée d'une douce et amère ironie.
Tout commençait bien, on venait de voir sur dix pages toutes les femmes de la vie d'Alain Delon. On était encore sous le charme des yeux de Romy Schneider et des seins de Mireille Darc (à moins que ce ne soit l'inverse) . Et là, c'est le drame : on tourne une page pour se retrouver nez-à- (presque)nez avec une dame, ou du moins une forme proche d'une dame, en niqab. Plus fort encore, l'article est titré « Niqab ni soumise ». Elégante déformation du « Ni pute, ni soumise ». Donc pour Match, « ni pute » est le jumeau de « niqab ». Donc si l'on continue la démonstration jusqu'au bout, si on n'est pas en niqab, on est une...une...une...? D'accord c'est un peu tiré par les cheveux, mais les cheveux étant les grands absents de ces pages là, ils font ce qu'ils peuvent pour exister.
Tel un publireportage de téléachat, madame Niqab (qui se prénomme en fait Marie, ça ne s'invente pas) nous vend son produit ré-vo-lu-tion-naire ! :
« Avant, j'étais comme vous, je faisais la fête, je fumais du cannabis, je volais dans les magasins. » ( cochez la ou les mentions inutile(s) )
Mais grâce à son super Niqab 2000, Marie passe l'essentiel de ses journées assise sur le canapé du salon (puisqu'elle ne peut pas travailler dans cette tenue), seule (puisque son homme, trouvant l'idée du niqab bien trop radicale, l'a quittée) et attendant toute la journée le moment d'aller chercher ses moufflets à l'école en bus (puisque l'on ne peut pas passer son permis avec un cache-sexe géant). Le tout en espérant ne pas se choper 150 euros d'amende sur la voie publique pour délit de pas-de-gueule. Laissez vous tenter mesdames !
Depuis le 11 avril, Marie elle est colère. Avant, elle pouvait se promener tranquille, les cheveux -noués, voilés, revoilés- au vent. Maintenant, Marie a les pétoches quand elle va acheter ses timbres. Marie souffre. Pourtant, Marie a de la suite dans les idées et a tenté de s'adapter. Le voile intégral est interdit ? Qu'à cela ne tienne, elle peut toujours porter un masque anti-grippe A. Astucieuse la Marie. Hélas au bout de quelques jours elle a dû le retirer, car selon ses propres dires : « Je suis claustrophobe ».
Marie est une femme toute en paradoxes.
La journaliste nous l'écrit, Marie a des formes, « des yeux en amande », une « bouche vermeille et charnue ». Soit. En même temps avec une jambe de bois et du psoriasis plein les joues, est-ce que cela ferait vraiment une différence ? Donc Marie est coquette : elle nous explique qu'elle a tout un choix de couleur et de matières pour ses gants (mais oui les cuticules ça se couvre, c'est HYPER sexuel !!), mais précise qu'elle reste dans des tonalités neutres pour ne pas faire « déguisement »....
Un peu plus loin, Marie apprend que la vie n'est pas un paquet de nounours en guimauve. Depuis le 11 avril, y'a des gens qui font rien qu'à l'embêter et Marie de préciser -« déçue » nous dit la journaliste- que « la plupart [sont] des musulmans ». Bizarrement ça ne lui a pas mis la puce à l'oreille. Faut dire que l'oreille de Marie n'est pas facile d'accès.
Une citation de Marie est mise en accroche dans l'article : « Je ne supportais pas le regard pervers de certains hommes. »
Donc à cause de quelques mâles ayant un peu forcé sur la testostérone, Marie s'est emmurée vivante. Radical.
Et de continuer plus loin dans l'article : « Sans [le niqab], des hommes pourraient voir mes cheveux, mon cou... »
Plus inquiétant, le fait qu'elle pense que se voiler du lobe d'oreille à la voûte plantaire « limiterait les viols, la délinquance ». La délinquance peut être : sauter par dessus le tourniquet du métro en niqab, passez-moi l'expression, c'est coton.
Pour le reste Marie, hélas... ! Du temps où l'on portait des peaux de bêtes à peine mortes jusqu'au temps où l'on s'enroulera dans du papier d'alu, en passant par celui où il fallait l'aide de trois personnes pour s'habiller et de presque autant pour se mettre en pyjama, les femmes ont toujours été potentiellement sujettes à l'agression sexuelle. C'est bien triste, mais ce n'est pas de la faute de la jupe en lycra...
Sur quatre pages, tel un mauvais épisode des aventures de Martine on retrouve donc :
Marie et son niqab vont à la poste.
Marie et son niqab marchent dans la rue et croisent des CRS.
Marie et son niqab prennent le bus.
Marie et son niqab devant l'école.
Marie et son niqab font carnaval (au passage Marie prépare son costume depuis des mois à l'avance, y'a triche.)
Paris Match nous épargne:
Marie et son niqab vont à la plage.
Marie et son niqab font sauter des crêpes.
Et Marie et son niqab vont cueillir du muguet.
A la fin de ces pages « niqabisées », tel un appel d'air de bon sens, on peut lire dans un petit encadré l'interview de Malek Chebel, anthropologue des religions. Telle une mention « fumer nuit à la santé de votre entourage » sur un paquet de blondes, l'anthropologue (dont l'on se demande s'il a été prévenu du cadre dans laquelle son interview allait être diffusée) vient nous rappeler que non le niqab n'a rien à voir avec le Coran et que oui il est une façon de dire « 3615J'existe ! » (www.j'existe.fr pour les plus jeunes de nos lecteurs) pour celles qui le portent.
Par respect pour Marie et son fragile pouvoir d'invisibilité, nous ne publierons pas les photos de Paris Match. Marie veut disparaître aux yeux des autres ? Que sa volonté soit faite.
Louise Angelergues - Marianne
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Droite ou gauche: inventaire actualisé du clivage
26/04/2011 08:44
Coralie Delaume s'en souvient : quand elle était adolescente, elle parvenait aisément à départager le monde entre gens de gauche et gens de droite. Elle est plus perplexe aujourd'hui, et la guerre de Libye n'a pas arrangé les choses.
Avant, il y avait le clivage gauche/droite, et tout était plus simple. En 1789, les députés favorables au maintien d’une certaine autorité du roi matérialisée par le veto royal s’étaient regroupés à droite du président de l’Assemblée. Les opposants à ce veto s’étaient placés à gauche. Depuis lors, les choses semblaient aisées : à droite, on avait l’habitude de trouver les partisans du maintien de l’ordre établi, les conservateurs. Du coup, à la « droite de la droite » se trouvaient les amateurs du rétropédalage temporel, c'est-à-dire les réactionnaires. Inversement, la gauche était le refuge des partisans du changement, les réformistes. Dès lors, à la « gauche de la gauche » se trouvaient les militants du changement en mode accéléré, c'est-à-dire les révolutionnaires.
Ainsi, depuis plus de deux siècles, les choses étaient faciles. Bien sûr, elles évoluèrent un peu. Grosso modo, il n’y a pas si longtemps, un homme de droite qui souhaitait se faire un ami cherchait à savoir si cet ami putatif avait des « valeurs » : respectait-il l’autorité, au premier chef celle de l’Etat ? Respectait-il la propriété de ceux qui l’avaient acquise à force d’épargne et de labeur ? Honorait-il le drapeau ? Et pourquoi pas (car même si on ne partage pas, c’est quand même un gage de probité), priait-il un Dieu ? En somme, la droite, ce n’était pas toujours très drôle, mais c’était du sérieux.
A l’inverse, lorsque j’avais moi-même l’âge de fumer des cigarettes roulées et de traîner ma mélancolie dégingandée en Kickers vaguement trouées, je triais mes amis de la sorte : étaient-il pour l’égalité non pas seulement des droits, mais également des chances ? Etaient-il prêts à militer pour une égalisation des conditions ? Louaient-il l’Etat non pour ses fonctions régaliennes mais pour son action redistributrice ? Et j’avoue, comme c’étaient les années 80, étaient-ils antiracistes ? En somme, la gauche, ce n’était pas toujours très réaliste, mais c’était généreux.
Bien sûr, il y eût, parfois, quelques objets politiques non identifiés : des nationaux-blocheviques, une droite socialiste, des anarchistes de droite, une gauche « souverainiste », parfois même des centristes, voire des écologistes. Cependant, à bien disséquer ces courants politiques, on parvenait toujours à les caser à droite ou à gauche, nonobstant quelques aveugles qui, soupçonnant des borgnes partout, ne facilitèrent pas la tâche.
Depuis quelques temps, pourtant, on sent que tout cela est devenu moins évident, et que de nombreuses problématiques « dépassent les clivages traditionnels ». En politique étrangère, par exemple, le clivage n’opère plus. Nombreux sont les commentateurs à observer que l’affaire libyenne a « redistribué les cartes », sans savoir toutefois si cela est conjoncturel ou durable. L’intelligentsia qui, au début des révoltes arabes, fut d’abord accusée de mutisme, apparaît désormais « divisée ». Chez les intellectuels, la ligne de fracture ne se situe pas entre les laudateurs et les détracteurs Bernard-Henri Lévy. Chez les politiques, elle ne recoupe pas les anti ou les pro-Sarkozy. Au matin de l’intervention aérienne, n’entendit-on pas Hubert Védrine saluer l’action du Président ? Ainsi, il n’y a pas les « munichois » d’un côté et les « néoconservateurs » de l’autre. Mais il n’y a plus non plus la gauche d’un côté, et la droite de l’autre.
C’est sans doute dans le domaine de l’économie que la mode du « transclivage » semble la plus persistante. Loin de se résumer au clivage gauche/droite, la question de l’Euro multiplie les subdivisions dans chaque camp, tandis qu’elle génère par ailleurs d’improbables concordances de vues. Les « Eurosceptiques » semblent également répartis des deux côtés du Rubicon, et les thuriféraires d’un retour à la monnaie nationale couvrent désormais l’ensemble du spectre politique. A droite, Marine le Pen, dont la récente passion pour l’économie confine au zèle du converti, considère que « le vrai problème, c’est l’Euro ». Avant elle, Nicolas Dupont-Aignan assénait déjà : « quitter l’Euro est une condition du plein emploi » car pour dernier, la monnaie unique est la véritable « Arnaque du siècle ». A gauche, Jean-Luc Mélenchon, vaticine et vitupère: « l'Euro des banquiers et des usuriers n'est plus viable », cependant que Jean-Pierre Chevènement propose de « substituer à une monnaie unique trop rigide une monnaie commune réservée aux transactions extérieures ».
Enfin, dans de nombreux autres domaines l’habituel clivage droite/gauche semble avoir volé en éclat. Sur la construction européenne, ce sont le « fédéralistes » et le « souverainistes » qui s’opposent, tandis que sur l’école, il y aurait d’un côté les fidèles à Condorcet et à Ferry, et de l’autre, les tenants des « sciences de l’éduction ». Bref, difficile d’ignorer que « les lignes ont bougé ». A tel point que l’on peut aujourd’hui se demander si le traditionnel clivage droite/gauche ne serait pas désormais supplanté par une ligne de fracture plus profonde, plus inconciliable encore.
A la traditionnelle logique gauche/droite, Jean-Claude Michéa [1] oppose « l’unité du libéralisme ». Il s’attache à démontrer l’étroite intrication entre le « bon libéralisme », le « degauche » , le sociétal, le libertaire, et le « mauvais libéralisme », le « dedroite », l’économique. Pour lui, « le libéralisme représente un tableau philosophique à double entrée », et le libéralisme politique n’est pas différent par nature de « son double économiste ». Ainsi, s’il y a une convergence naturelle entre les libéraux de gauche et les libéraux de droite, le véritable clivage est peut-être à rechercher entre ceux qui sont libéraux et ce qui ne le sont point, entre les « libéraux-libertaires » et les « nationaux-républicains », comme le disait Henri Gaino à l’aube des années 2000, avant d’opter pour plus rien dire, à l’aube des années 2010 ? Voilà qui devrait faire réfléchir les innombrables phobiques d’un nouveau 21-Avril, qu’il soit à l’envers, à l’endroit, oblique, en biais ou de guingois. Car pour l’heure, nous n’avons le choix qu’entre des ultralibéraux de droite, des libertariens de gauche, et des aboyeurs d’on ne sais où fustigeant « la clique UMPS » tout en tressant d’indigestes patchworks idéologiques.
Que se passera-t-il le jour où, loin de renvoyer la gauche et la droite dos à dos comme autant d’ennemis irréductibles, quelqu’un saura trouver les mots pour unir, au-delà des clivages, toutes les bonnes volontés ? Quelqu’un qui ne serait non pas seulement « contre les partis », mais plus simplement, l’homme de la Nation[2] ?
Coralie Dechaume
[1] Jean-Claude Michéa, L’empire du moindre mal – essai sur la civilisation libérale – Climats, 2007 [2] avec « la femme », ça marche aussi.
Retrouvez les articles de Coralie Dechaume
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Marine Le Pen « l'ouvrière » ...
26/04/2011 08:36
Maurice Szafran revient sur le sondage Ifop pour le JDD qui montre que 36% des ouvriers voteraient pour Marine Le Pen en 2012, loin devant le PS et l'UMP. Et de rappeler à ces deux formations, et notamment au Président Nicolas Sarkozy, leurs responsabilités dans ce fort vote FN dans les « couches populaires ».
Dans Le Nouvel Observateur, son directeur Laurent Joffrin et notre consœur Ariane Chemin (qui, depuis, a rejoint Le Monde) s'étaient raillés de nous. Marianne, selon eux, consacrait trop peu d'efforts à dénoncer Marine Le Pen, préférant s'en prendre à Nicolas Sarkozy et au parti socialiste. Nous n'avons évidemment pas manqué, ici et ailleurs, de répondre à ce mauvais procès qui ne manquait pas d'arrière-pensées notamment commerciales, mais qu'importe. Ce débat ne manquait en effet ni d'intérêt ni de hauteur.
Nous estimions en effet - et nous estimons toujours - que l'apparente irrésistible progression du Front National (confirmée de sondage en sondage) ne valait que par le symptôme affiché : la double tragédie (c'est ainsi que nous l'avions récemment encore exprimé sur la couverture de Marianne) qui frappe l'UMP et le PS : la rupture de la droite sarkozyste avec une série de valeurs républicaines faisant ainsi le jeu de la fringante Marine Le Pen; l'incapacité décidément chronique de la social-démocratie de s'adresser à ce qu'une facilité de langage baptise les « couches populaires ». Et voilà malheureusement - nous aurions préféré ô combien nous tromper, nous égarer... - qu'un sondage de l'IFOP pour Le Journal du Dimanche confirme pour l'essentiel notre analyse.
Une question et trois chiffres: pour qui voteraient les ouvriers au premier tour de l'élection présidentielle 2012 ? Marine Le Pen, 36%; Dominique Strauss-Kahn, 17%; Nicolas Sarkozy, 15%. DSK+Sarkozy = moins que la chef du Front National. Un désastre !
Alors répétons, radotons même, puisqu’il le faut...
Depuis le discours de Grenoble le 31 juillet 2010, le président de la République, son gouvernement et sa majorité ont repris à leur compte une série de thèses identitaires jusque-là défendues par le seul Front national. Nicolas Sarkozy ne s'est pas brutalement, à 56 ans, « fascisé » ; il n'est pas davantage devenu raciste ou xénophobe ; la chasse aux immigrés a tout pour lui faire, en principe et par principe, horreur. Mais, sans vergogne aucune, sans retenue morale ou idéologique, il s'est mis en posture de chasse électorale. Rattraper les électeurs frontistes ex-sarkozystes cuvée 2007, ces fameuses catégories populaires, les ouvriers notamment, désormais en fuite vers le lepénisme new-look incarné par la fille-présidente. Les rattraper à tout prix, ces électeurs, en s'imaginant les séduire par une tentative de lepénisme à peine soft. Or, ce sondage Ifop/JDD rappelle une nouvelle fois que cette tentative semble vouée à l'échec, que le simili lepénisme ne sert pour l'instant à rien, que cet électorat-là, pourchassé par le président-candidat, ne croit plus aux promesses sécuritaro-sociales de Nicolas Sarkozy. La stratégie de Grenoble ? Aujourd’hui, un échec sur toute la ligne, une nouvelle fois confirmé par cette étude d'opinion.
Mais voilà que la position de la gauche socialiste, à deux points près, n'est guère plus reluisante. Gauche bourgeoise, gauche DSK, gauche Aubry incapable elle aussi de parler au « peuple », de lui ouvrir des perspectives, de lui rendre l'espoir en une vie meilleure. C'est en cela, c'est pour cela que nous sommes sévères - certains estiment que nous le sommes trop - avec les sociaux-démocrates de la rue de Solférino, ces petits-bourgeois de gauche qui ne savent décidément s'adresser qu'à leurs pairs petits-bourgeois eux aussi. Ce sera d'ailleurs peut-être suffisant pour vaincre Nicolas Sarkozy. Mais pour gouverner et mobiliser la France ?
Ce sondage, convenons-en, est terrifiant. Non pas seulement parce qu'il dessine une inéluctable progression électorale de Marine Le Pen et du Front National; mais parce qu'il confirme qu'une France en voie de déclassement estime qu'en se retournant vers le FN, elle défie l'autre France, celle de l'UMP et du PS. On peut trouver ce comportement scandaleux, consternant, débile. Il faudra pourtant en tenir compte. Sinon...
Maurice Szafran - Marianne
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