Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux

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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Qu'est-ce qu'une nation ? Ernest Renan (5/5)

26/04/2011 09:34

Qu'est-ce qu'une nation ? Ernest Renan (5/5)


CHAPITRE 3

images?q=tbn:ANd9GcTFGfUe6LYe68ESzJA2199Ge1XObtmXHSDgXEqES_a_mJ1f1LUB&t=1Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis. L'homme, Messieurs, ne s'improvise pas. La nation, comme l'individu, est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes. Un passé héroïque, des grands hommes, de la gloire (j'entends de la véritable), voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale. Avoir des gloires communes dans la passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple. On aime en proportion des sacrifices qu'on a consentis, des maux qu'on a soufferts. On aime la maison qu'on a bâtie et qu'on transmet. Le chant spartiate : «Nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes» est dans sa simplicité l'hymne abrégé de toute patrie.

Dans le passé, un héritage de gloire et de regrets à partager, dans l'avenir un même programme à réaliser ; avoir souffert, joui, espéré ensemble, voilà ce qui vaut mieux que des douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques ; voilà ce que l'on comprend malgré les diversités de race et de langue. Je disais tout à l'heure : «avoir souffert ensemble» ; oui, la souffrance en commun unit plus que la joie. En fait de souvenirs nationaux, les deuils valent mieux que les triomphes, car ils imposent des devoirs, ils commandent l'effort en commun.

Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L'existence d'une nation est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie. Oh ! je le sais, cela est moins métaphysique que le droit divin, moins brutal que le droit prétendu historique. Dans l'ordre d'idées que je vous soumets, une nation n'a pas plus qu'un roi le droit de dire à une province : «Tu m'appartiens, je te prends». Une province, pour nous, ce sont ses habitants ; si quelqu'un en cette affaire a droit d'être consulté, c'est l'habitant. Une nation n'a jamais un véritable intérêt à s'annexer ou à retenir un pays malgré lui. Le vœu des nations est, en définitive, le seul critérium légitime, celui auquel il faut toujours en revenir.

Nous avons chassé de la politique les abstractions métaphysiques et théologiques. Que reste-t-il, après cela ? Il reste l'homme, ses désirs, ses besoins. La sécession, me direz-vous, et, à la longue, l'émiettement des nations sont la conséquence d'un système qui met ces vieux organismes à la merci de volontés souvent peu éclairées. Il est clair qu'en pareille matière aucun principe ne doit être poussé à l'excès. Les vérités de cet ordre ne sont applicables que dans leur ensemble et d'une façon très générale. Les volontés humaines changent ; mais qu'est-ce qui ne change pas ici-bas ? Les nations ne sont pas quelque chose d'éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La confédération européenne, probablement, les remplacera. Mais telle n'est pas la loi du siècle où nous vivons. À l'heure présente, l'existence des nations est bonne, nécessaire même. Leur existence est la garantie de la liberté, qui serait perdue si le monde n'avait qu'une loi et qu'un maître.

Par leurs facultés diverses, souvent opposées, les nations servent à l'œuvre commune de la civilisation ; toutes apportent une note à ce grand concert de l'humanité, qui, en somme, est la plus haute réalité idéale que nous atteignions. Isolées, elles ont leurs parties faibles. Je me dis souvent qu'un individu qui aurait les défauts tenus chez les nations pour des qualités, qui se nourrirait de vaine gloire ; qui serait à ce point jaloux, égoïste, querelleur ; qui ne pourrait rien supporter sans dégainer, serait le plus insupportable des hommes. Mais toutes ces dissonances de détail disparaissent dans l'ensemble. Pauvre humanité, que tu as souffert ! que d'épreuves t'attendent encore ! Puisse l'esprit de sagesse te guider pour te préserver des innombrables dangers dont ta route est semée !

Je me résume, Messieurs. L'homme n'est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation. Tant que cette conscience morale prouve sa force par les sacrifices qu'exige l'abdication de l'individu au profit d'une communauté, elle est légitime, elle a le droit d'exister. Si des doutes s'élèvent sur ses frontières, consultez les populations disputées. Elles ont bien le droit d'avoir un avis dans la question. Voilà qui fera sourire les transcendants de la politique, ces infaillibles qui passent leur vie à se tromper et qui, du haut de leurs principes supérieurs, prennent en pitié notre terre à terre. «Consulter les populations, fi donc ! quelle naïveté ! Voilà bien ces chétives idées françaises qui prétendent remplacer la diplomatie et la guerre par des moyens d'une simplicité enfantine». - Attendons, Messieurs ; laissons passer le règne des transcendants ; sachons subir le dédain des forts. Peut-être, après bien des tâtonnements infructueux, reviendra-t-on à nos modestes solutions empiriques. Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé.

Ernest Renan - Qu'est-ce qu'une nation : Conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882

http://blogrepublicain.hautetfort.com/






Comment situer le projet de Dominique de Villepin?

26/04/2011 09:31

Comment situer le projet de Dominique de Villepin?


En comparant les programmes de différents partis avec celui de République Solidaire, j’en suis arrivé à déterminer que Dominique de Villepin défend une position :

- gaulliste en matière de défense et de politique étrangère,
- conservatrice en matière d’éducation, d’emploi, de fonctionnement de l’Etat et d’écologie,
- centriste en matière de fiscalité,
- et progressiste en matière d’économie, d’Europe, d’immigration, de sécurité, de nucléaire, de santé et de justice.

Pour le moment, République Solidaire partage des orientations communes :
- à 20% avec le Mouvement Républicain et Citoyen
- à 20% avec le Parti Socialiste
- à 14% avec l’Union pour un Mouvement Populaire
- à 11% avec le Mouvement pour la France
- à 11% avec Debout la République
- à 10% avec le Mouvement Démocrate
- à 8% avec le Nouveau Centre
- à 6% avec le Parti Chrétien Démocrate

A partir de là, on pourrait le classer en parti néo-gaulliste de centre-gauche, segment déjà revendiqué par Jean-Pierre Chevénement (souverainiste) et Arnaud Montebourg (pro-européen) … Dès lors que ces derniers peuvent participer aux primaires du Parti Socialiste, il ne serait donc pas forcément incongru que Dominique de Villepin s’y joigne même s’il en rejette totalement l’idée. Néanmoins, l’aventure diffère du Pôle Républicain de 2002 par le fait qu’elle se révèle solitaire et d’inspiration fédéraliste …

Ainsi, en matière de défense, il se rapproche :

- du Mouvement Républicain et Citoyen à 46%
- de Debout la République à 31%
- du Mouvement Démocrate à 23%

En matière de politique étrangère, il se rapproche :

- du Mouvement pour la France à 60%
- de Debout la République à 40%

En matière d’éducation, il se rapproche :

- de l’Union pour un Mouvement Populaire à 35%
- du Mouvement Républicain et Citoyen à 15%
- de Debout la République à 13%
- du Parti Socialiste à 12%
- du Nouveau Centre à 10%
- du Mouvement Démocrate à 9%
- du Mouvement pour la France à 6%

En matière d’emploi, il se rapproche :

- de l’Union pour un Mouvement Populaire à 36%
- du Mouvement pour la France à 27%
- de Debout la République à 22%
- du Mouvement Démocrate à 15%

En matière de fonctionnement de l’Etat, il se rapproche :

- de l’Union pour un Mouvement Populaire à 31%
- du Parti Chrétien Démocrate à 21%
- du Parti Socialiste à 15%
- du Mouvement Républicain et Citoyen à 12%
- du Mouvement Démocrate à 9%
- de Debout la République à 8%
- du Mouvement pour la France à 4%

En matière d’écologie, il se rapproche :

- de l’Union pour un Mouvement Populaire à 39%
- du Parti Socialiste à 39%
- du Mouvement pour la France à 13%
- de Debout la République à 10%

En matière de fiscalité, il se rapproche :

- du Mouvement Démocrate à 23%
- du Mouvement Républicain et Citoyen à 21%
- de l’Union pour un Mouvement Populaire à 17%
- du Parti Chrétien Démocrate à 17%
- du Parti Socialiste à 17%
- de Debout la République à 5%

En matière d’économie, il se rapproche :

- du Parti Socialiste à 45%
- du Mouvement Démocrate à 23%
- de Debout la République à 12%
- du Mouvement Républicain et Citoyen à 10%
- du Mouvement pour la France à 10%

En matière d’Europe, il se rapproche :

- du Parti socialiste à 63%
- du Mouvement pour la France à 16%
- de Debout la République à 13%
- du Mouvement Démocrate à 8%

En matière d’immigration, il se rapproche :

- du Mouvement Républicain et Citoyen

En matière de sécurité, il se rapproche :

- du Mouvement Républicain et Citoyen à 55%
- du Mouvement Démocrate à 27%
- de Debout la République à 18%

En matière de nucléaire, il se rapproche :

- du Parti Socialiste à 29%
- du Mouvement Démocrate à 29%
- du Mouvement pour la France à 29%
- du Mouvement Républicain et Citoyen à 13%

En matière de santé, il se rapproche :

- du Parti Socialiste à 45%
- du Nouveau Centre à 20%
- du Mouvement Démocrate à 20%
- du Mouvement Républicain et Citoyen à 15%

En matière de justice, il se rapproche :

- du Parti Socialiste à 45%
- du Mouvement Républicain et Citoyen à 45%
- du Nouveau Centre à 10%

Il manque les dossiers de l’agriculture, de la dépendance, de la retraite et de l’égalité des droits (entre homosexuels et hétérosexuels ou reconnaissance des femmes) sur lesquels le projet de Dominique de Villepin est muet pour le moment.

 

Griffon

http://griffonlyonnais.wordpress.com/






La vérité vraie sur le vote des Français aux présidentielles depuis 1988

26/04/2011 09:27

La vérité vraie sur le vote des Français aux présidentielles depuis 1988


Heureusement que la Fondation Terra Nova est là! Grâce en effet à la note rédigée par Michel Balinski et Rida Laraki, les Français voient enfin mis à jour leurs désirs politiques inconscients et refoulés: en 1988, ils voulaient en réalité élire Raymond Barre à la présidence de la République; en 1995, Édouard Balladur; en 2002, Lionel Jospin; et, en 2007, François Bayrou.
Pourquoi dès lors ont-ils réélu François Mitterrand en 1988, élu puis réélu Jacques Chirac en 1995 et 2002, élu enfin Nicolas Sarkozy en 2007? Tout simplement parce que"le scrutin majoritaire empêche les électeurs de s’exprimer librement" puisque "depuis au moins l’élection présidentielle de 1988, il y a un sérieux doute que l’élu soit le candidat voulu par l’électorat" (sic!).
Ainsi, "l’écrasant score de 82,2% des voix pour Chirac contre Le Pen en 2002 ne mesure en rien l’opinion réelle des électeurs sur le candidat Chirac". Merci à Terra Nova et aux deux universitaires de nous rappeler subliminalement cet adage datant seulement de la IIIe République: "Au premier tour on choisit, au second on élimine".
Résumons le postulat de départ: les Français - quels cons ces Français! - rejettent systématiquement au premier tour le président de la République qu'ils veulent en réalité élire.
 
Comment les auteurs parviennent-ils à mettre à jour ce désir électoral refoulé dont les électeurs n'ont pas conscience, au point de voter dans un sens différent?
D'une part, grâce aux sondages électoraux du second tour, pourtant basés sur les intentions de vote au premier tour selon le mode de scrutin présidentiel qu'ils rejettent (en 2007, "si François Bayrou s’était qualifié au second tour, tous les sondages montrent qu’il aurait pu gagner contre n’importe quel candidat"). Dès lors, pourquoi ne pas simplifier le processus en remplaçant les élections par les sondages? ...
D'autre part, grâce à la méthode scientifique du doigt mouillé: en 1988, "il semble que Raymond Barre (...) aurait battu Mitterrand s’il avait survécu au premier tour"; en 1995, "si Philippe de Villiers ne s’était pas présenté, ses 4,7% des voix auraient pu s’ajouter au 18,6% d’Édouard Balladur" (sic!), qui aurait alors devancé Jacques Chirac (20,8%)".
En suivant ce raisonnement, on pourrait même déclarer qu'en 2007 les Français voulaient en réalité élire Dominique Voynet (1,6%) à la présidence de la République, ce qui m'a, je l'avoue, échappé, étant donné que "les Verts et leurs idées sont pourtant acceptés par une majorité des Français".
Comme le résume avec justesse David Desgouilles sur Causeur, "si ma tante en avait..."
 
Essayons maintenant, malgré nos fous rires, de dépasser le stade de ce postulat hallucinant. Et regardons comment Terra Nova entend "rendre les élections aux électeurs" à travers un nouveau mode de scrutin: "le jugement majoritaire". Ce dernier consiste à demander aux électeurs d'évaluer les mérites de chacun des candidats dans une échelle de mentions: "Excellent", "Très bien", "Bien", "Assez bien", "Passable", "Insuffisant", "À rejeter".
 
Quels sont les effets d'un tel mode de scrutin?
1) Le jugement majoritaire "diminue l’influence des extrêmes". Les auteurs estiment en effet que "depuis l'élection présidentielle de 2002, l’extrême droite – pourtant rejetée par une grande majorité des Français – prend en otage la démocratie". Encore un propos hallucinant, du même acabit que les premiers, visant à affirmer que le choix démocratique de qualifier Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle de 2002 serait ...antidémocratique! Ben voyons...
2) Le jugement majoritaire "n'avantage ni désavantage les partis majeurs de droite, de gauche, ou de centre".
Michel Balinski et Rida Laraki oublient toutefois de mentionner explicitement un troisième effet: ce mode de scrutin avantage les "grands" candidats, non seulement face aux extrêmes, mais également face au "petits" candidats à droite et à gauche (et éventuellement au centre). Sans compter que, dans ce système, "si un candidat n’est pas évalué par un électeur, ce vote est considéré comme À rejeter".
Ce sont bien pourtant ces "petits" candidats - sel de la démocratie d'après moi - qui constituent la véritable obsession de la note:
- "Le jugement majoritaire protège contre le risque des candidatures multiples"
- "Le système français actuel - le scrutin majoritaire à deux tours - (...) trahit la volonté des électeurs: le gagnant d’une élection dépend du jeu des candidatures multiples et non de la seule volonté des électeurs" (sic!)
- "Le hasard des multiples candidatures décide du vainqueur plus que la volonté de l’électorat"
- "Le jugement majoritaire protège l’électorat (sic!) contre le jeu des multiples candidatures"
 
Cette obsession était déjà celle de la fondation Terra Nova à travers l'idée d'une "primaire élargie" afin d'aboutir à un seul candidat à gauche (ou du "camp progressiste", en incluant François Bayrou). Comme si Jean-Luc Mélenchon et Dominique Strauss-Kahn étaient des candidats interchangeables "de gauche"! Comme si la richesse du débat d'idée démocratique pouvait se résumer à une opposition entre "la droite" et "la gauche", alors que, même en écartant les extrêmes, il est bien évident que le véritable clivage de fond oppose ceux qui acceptent (le "cercle de la raison" d'Alain Minc) et ceux qui refusent la logique néolibérale à l'œuvre aussi bien dans la construction européenne que dans la globalisation.
Michel Balinski et Rida Laraki ont bien entendu en tête l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle de 2002, avec un Jean-Pierre Chevènement implicitement placé sur le banc des accusés. À tel point que le nom de l'ancien candidat du Pôle Républicain est inconsciemment mentionné deux fois (on a presque envie de dire: "Jospin, sors de ce corps!"): "La fragmentation s’est renforcée, dans le camp progressiste (avec potentiellement le candidat socialiste plus Bayrou, Hulot, Chevènement, Mélenchon, Besancenot, voire Chevènement et Tapie) mais aussi à droite (Sarkozy, Villepin, Borloo, Dupont-Aignan, Boutin)".
Pas une seule interrogation, en revanche, sur les raisons pour lesquelles les classes populaires se sont détournées du PS! Surtout pas, car cela risquerait peut-être de remettre en cause les dogmes et certitudes des fondateurs de Terra Nova. Mieux vaut alors délégitimer la candidature de Jean-Pierre Chevènement en 2002 ou, plus globalement et subtilement, se rattacher pour l'avenir à un mode de scrutin qui favorise le candidat majeur de droite et de gauche.
 
Enfin, je ne suis pas certain que le "jugement majoritaire" réponde au principe constitutionnel d'intelligibilité du mode de scrutin; il a d'ailleurs été expérimenté dans une ville universitaire et très "France d'en haut" (en termes de professions et catégories socioprofessionnelle, de revenus ou encore de vote sur le traité constitutionnel européen; je n'ai malheureusement pas pu identifier précisément les bureaux de vote concernés). Alors que le système majoritaire uninominal à deux tours est simple et démocratiquement incontestable: se qualifient au second tour les deux candidats arrivés en tête au premier, puis est élu celui qui obtient la majorité des suffrages exprimés. Même si, personnellement, j'avoue qu'avec le mode de scrutin popularisé par Terra Nova je m'amuserais comme un petit fou à analyser tous ces votes jugements...
Laurent De boissieu





Banderille n°362 : Le (Petit) prince charmeur

26/04/2011 09:17

Banderille n°362 : Le (Petit) prince charmeur


Qui ne pense pas à moi est un égoïste

Nous n'avons pas élu un Président, mais un sujet de conversation. 
Le dernier opuscule de François-Olivier Giesbert – "M. le Président" – sort un an avant l'élection présidentielle de 2012, mais surtout coupe l'herbe sous les pieds au film "la Conquête". Ce long-métrage, hyper-réaliste et en même temps hyper subjectif, qui doit sortir en mai, va éclairer les Français sur la véritable nature – très complexe – du Président élu en 2007. Même si jusqu'ici toute personne disposant d'un poste de radio et/ou de télévision peut juger sur pièces à partir de la politique menée, personne ne s'était risqué à aller aussi loin que FOG dans l'explication de ses soubassements. 
FOG réussit le tour de force de rentrer dans la psychologie du personnage et de la relier, à partir d'exemples tirés de sa propre expérience personnelle, à une grille d'analyse générale de la politique présidentielle. La thèse de Giesbert, c'est que Sarkozy est resté ce petit enfant abandonné par son père, humilié par sa pauvreté relative à l'égard de la bourgeoisie de Neuilly. Un enfant animé d'une soif insatiable de mouvement et de reconquête. Un gars qui fonctionne à l'affectif mais qui est continuellement attiré par l'obstacle, et qui punit par là où il pèche. 
La mentalité du conquérant, c'est en effet de ne plus se préoccuper des prises de guerre passées mais de toujours penser à l'adversaire d'après. Sarkozy ne cherche pas cependant à abattre mais à séduire, un Don Juan compulsif de la Vème République. Séduire Kouchner, Amara, DSK, Villepin, Juppé… Séduire, toujours séduire, et une fois la belle au lit, l'oublier, la tyranniser, l'humilier même. Sarkozy, le petit Prince de Neuilly, demande à tout renard qui passe s'il veut être son ami, mais est ensuite un ami décevant – Devidjian ou Mariani en témoignent dans l'ouvrage – car il règle perpétuellement ses comptes avec son passé. Sarkozy n'aime que lui mais ne supporte pas qu'il subsiste des gens qui ne l'aiment pas. 

Yin et Yang

L'autre thèse sous-jacente de FOG, à laquelle je souscris totalement, est que notre Président n'a pas de surmoi, c'est à dire de contrôle sur son moi énorme (lequel au passage lui permet de conserver un optimisme indestructible). Son surmoi était externalisé, il s'appelait Cécilia, elle est partie au moment où il en avait le plus besoin : son accession à l'Elysée. Pour être élu, Sarkozy avait fait un énorme effort sur lui-même. Lui, le guerrier, le conquérant, l'égoiste super-affectif, l'avatar terrestre du Yang, s'était transcendé, devenant une Mater Doloris à l'écoute des souffrances de son peuple, un Yin hyperbolisé. Grisé par la victoire, déstabilisé par le départ de Cécilia, Sarkozy a explosé en vol. La Mater est devenue un Matamore. 
FOG en vient à dresser un savoureux portrait qui n'est pas tant à charge. En effet  -  prudence calculée ou souci d'objectivité ? – FOG montre que le petit Prince gâté et tyranneau est un personnage qui suscite la compassion, car ses travers sont autant de défauts qui le rendent humain, trop humain. Les Français veulent un Roi, pas un Roitelet. Un Guide à la manière de Gaulle, transcendant et pur, ou à la limite un pharaon mitterrandien, pas une boule de nerfs et de complexes. Sarkozy n'a pas su comprendre assez tôt qu'il fallait occuper le trône et la psyché présidentielle.
La conclusion du livre est la plus étonnante, car après un descriptif étayé qui semble assez cohérent, FOG termine par une pirouette qui montre que toute analyse de l'humain reste forcément limitée, avec la description d'un échange surréaliste entre l'auteur et sa Joconde. Dans tous les cas, je vous invite à le lire. Vous y trouverez un aperçu passionnant de la désacralisation du politique.

Toreador

 

"M. le Président,  scènes de la vie politique, 2005-2011", Franz-Olivier Giesbert,Flammarion, 19,90 €






Terra Nova, un think tank anti républicain et dangereux pour la démocratie.

26/04/2011 09:09

Terra Nova, un think tank anti républicain et dangereux pour la démocratie.


Cette fondation a beaucoup fait parler d'elle cette semaine du 18 avril 2011. Structure « pensante » du Parti socialiste, elle est présidée par un énarque, Olivier Ferrand, haut fonctionnaire du ministère de l'économie et des finances, fédéraste européiste tendance béat. On ne Trichet pas avec la pensée jospinienne !
 
Européiste donc, il est rédacteur en 2004 du rapport Construire l'Europe politique que Romano Prodi a commandé à Dominique Strauss-Kahn (tien tien!). Administrateur de l'ONG EuropaNova, il rédige avec Guillaume Klossa, conseiller de Jean-Pierre Jouyet (oui celui qui devint ministre du président de l'arépublique en 2007) pendant la présidence française de l'Union européenne, le rapport Peut-on faire l'Europe sans les Européens ? remis au Conseil européen de juin 2006.  
Or donc, cette fabuleuse semaine qui s'écoule, notre Napoléon aux petits pieds se propose de supprimer la rencontre du peuple, si dérangeant, avec la démocratie, tout simplement en voulant supprimer le choix républicain des électeurs lors de la prochaine élection présidentielle, lors du 1er tour. A l'instar de Jacques Delors qui voulut bien être président de la République, s'il ne passait pas par les urnes(!), le Badinguet de Terra Nova crache sa haine du suffrage universel et celle du peuple. Oui! Oui! Ce même peuple, celui qui osa un certain 29 mai 2005 renvoyer à la face des gens de son acabit un NON tonitruant à cette Europe qui tue, jour après jour, la construction républicaine, sociale, laïque et démocratique de la France. 
Le triste sire se trompe lourdement, sous prétexte de faire « barrage au Front national » et à celle qui reprit le bâton de maréchal du parti de papa. La France est une création politique, c'est sa force, c'est son rayonnement. Les peuples du monde entier ont attendu et suivi la voie des Lumières; ils le font toujours. Il n'est que voir les espérances entretenues par le peuple palestinien quant à l'action de notre pays en vue de la création de leur patrie.
Notre force résidant dans nos principes, il est donc logique, c'est à dire politique que les Français puissent se retrouver dans des incarnations portant leur volonté politique. C'est aussi vrai à Gauche bien que dans les faits, avec les déclarations de ce machin si peu think et beaucoup tank, le Parti socialiste ne peut plus désormais se revendiquer de la Gauche.
Nous sommes aussi, par exemple, en total désaccord politiquement avec des formations se réclamant de la Gauche et incarnant l'esprit défaitiste, exemple Europe écologie-les verts. Nous pensons qu'elles ont la légitimité pour concourir aux élections: la chose publique doit être débattue dans la Cité et non laissée dans les mains de Tartufes, quand bien même ils se prétendent socialistes, comme Olivier Ferrand.
D'aucun crie déjà au danger d'un « 21 avril à l'endroit, à l'envers, sur le coté, de l'autre coté, à 45°... ». Mais de qui se moque-t-on? La ficelle est grosse pour imposer le candidat de l'etablishment. Le peuple, oui ce peuple tant honni par le Maréchal nous voilà Ferrand, qui ne fait que remettre sur selle les vieux chevaux de retour, les vieilles ficelles rocardo-jospiniennes, oui ce peuple n'est pas dupe. Il a besoin de se reconnaître dans ses hérauts.
Cela s'appelle la République Monsieur Ferrand! Et le seul danger du « 21 avril etc. » n'est pas dans la multiplicité des candidatures mais... chez vous, dans vos propositions archaïsantes.
Voltaire République

http://voltaire.republique.over-blog.com/.






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