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Baisser les salaires pour sauver les pauvres
26/04/2011 10:27
Tel est en substance les propositions de monsieur Oliver Blanchard qui estime que la meilleure façon d'améliorer la situation en Grèce et dans les PIGS est de baisser les salaires, c'est ce qu'il affirme dans ce texte. Ce n'est pas sans nous rappeler les propos de ce pauvre Jean Claude Trichet, qui il y a quelques mois, nous disait qu'augmenter les salaires serait la dernière bêtise à faire. C'est certain, grâce à ce genre de mesure la situation se redressera, une bonne purge, une saignée, un bon lavement, et la maladie disparaitra. Olivier Blanchard fait partie de cette organisation, le FMI, totalement discrédité ces vingt dernières années et dont les remèdes ont, à chaque fois, bien aggravé les situations des pays qui ont eu la mauvaise idée de les mettre en pratique. De l'Argentine, au Chili, en passant par la Russie ou les pays d'Asie du Sud Est en 1997, à chaque fois le FMI et ses "spécialistes" furent pris en défaut. Le prix Nobel d'économie pas vraiment révolutionnaire Joseph Stiglitz s'étonnait lui aussi de l'incroyable capacité de cette organisation à répéter inlassablement les mêmes erreurs sans jamais remettre ses dogmes en question. Comme dans le cas de la construction Européenne les superstructures bureaucratiques de type transnational, produisent des politiques dogmatiques incapables de changer de braqué une fois des erreurs commises. Elles sont à l'image de la pauvre bureaucratie de l'URSS incapable de s'adapter au réel.
Il est assez drôle d'ailleurs de voir des instances libérales par nature, et capitaliste produire exactement les mêmes blocages que leurs collègues communistes. On remarquera aussi que comme dans les instances de l'union européenne les Français fournissent le plus gros bataillon d'imbécile dogmatique et illuminé. À la BCE c'est Jean-Claude Trichet au FMI c'est Blanchard, DSK , Lamy et hier Michel Camdessus, une belle brochette d'ultralibéraux à faire pâlir de jalousie la pauvre Margarette Thatcher. Soyons fiers, la France produit la plus grosse quantité de bureaucrates attachés à la haine des états et de la régulation étatiques, tout en étant payés aux frais des contribuables. En France, on a pas de pétrole, mais on a beaucoup d'économistes libéraux et c'est bien plus grave . Des types capables avec un cynisme incroyable d'organiser l'appauvrissement de peuples entier tout en se donnant l'image de types responsables et parfaitement rationnels alors qu'en fait ils sont juste fous alliés.
La baisse des salaires est-elle une solution?
Maintenant, analysons la proposition de monsieur Blanchard et voyons sur quoi elle s'appuie. Le raisonnement est simple comme le calcul comptable d'un épicier, c'est à peu près le niveau des économistes du FMI et encore c'est probablement insultant pour nos amis épiciers. Les PIGS ont des déficits commerciaux et il faut régler le niveau de la balance des paiements de ces pays pour qu'ils n'aient plus besoin d'emprunter chaque année et qu'ils puissent même rembourser leurs emprunts. Jusque-là nous serons d'accord. Mais pour parvenir à régler cette question du déficit commercial, il y a deux solutions apparemment logiques à appliquer. La première est de réduire les importations, la deuxième est d'augmenter les exportations. On peut également combiner une hausse des exportations et une baisse parallèle des importations. Jusque-là, je crois que l'ont pourrait mettre d'accord tout le monde, enfin sauf peut-être Paul Jorion qui nous trouverait certainement une solution que nul autre que lui ne pourrait comprendre .
Maintenant c'est pour l'application de ces solutions et sur les méthodes à employer que nous allons nous disputer avec les libéraux. Ces deniers depuis trente ans qu'ils dominent en apparence la "science" économique, ont toujours délimité le champ des possibles pour les nations. Ils ont cadenassé les possibilités et les outils que les états sont théoriquement capables d'employés. La plupart des libéraux n'acceptent que trois solutions à la problématique des déséquilibres commerciaux, la baisse des salaires, la dévaluation et la hausse de la productivité. Comme en réalité, la hausse de la productivité n'est pas vraiment un outil pratique, un état ne peut pas décréter comme cela "Que la productivité augmente" pour que cela se concrétise en pratique, il n'y en fait que deux solutions praticables. En plus, il faut rappeler que la baisse des salaires ou la dévaluation agissent comme des mécanismes d'augmentation de la productivité d'un point de vue comptable vis-à-vis de l'étranger. Cependant dans le cas des PIGS et particulièrement de la Grèce, il vous sera évident de voir que la possibilité de dévaluation est interdite par l'appartenance actuelle de ces pays à la zone euro. Donc Olivier Blanchard dans son cadre d'analyse libéral ne pouvait qu'arriver à la conclusion qu'il fallait une baisse des salaires. Au sens des théories libérales, c'est la seule solution possible.
Les libéraux ne se posent pas de question sur l'effet de la contraction de la demande, car pour eux l'offre et la demande sont toujours à l'équilibre, les blocages proviennent toujours de mécanismes extérieurs aux marchés. Des excès liés aux politiques menées par les états et à tout ce qui peut entraver le bon fonctionnement d'un marché toujours autorégulé. On les voit prôner la dérégulation sous tous les sens avec des mots comme réforme qui aujourd'hui est devenue un synonyme de dérèglementation. C'est comme cela qu'il faut comprendre cette phrase de monsieur Blanchard:"qu'ils réforment les secteurs protégés qui ont une faible productivité". Je me demande si monsieur Blanchard s'est déjà posé la question de connaître sa propre productivité avant de tenir de tels propos. Quand Olivier Blanchard propose de baisser les salaires, il se fiche de l'impact sur la demande et la croissance. Parce que pour lui cette question n'a pas lieu d'être, c'est tout le problème des libéraux que Keynes avait déjà longuement souligné à son époque. Déjà dans les années 30 le monde était plein d'Olivier Blanchard, prônant l'ascétisme et la contraction économique. Ce qui provoquait famines pénuries et misère pendant que les usines n'arrivaient pas à vendre leurs produits faute de clients en nombre suffisant. Mais il est vrai qu'à l'époque les clients étaient souvent sur place comme les producteurs. Ce qui n'est plus le cas de l'économie mondiale actuelle et cela rajoute énormément à notre malheur. Le client est en occident le producteur en Asie. Croire que l'on pourra rééquilibrer un tel système avec des purges salariales est simplement grotesque.
Je reprendrai cependant l'argument que Keynes faisait en son temps sur ce type de proposition. Nous ne contrôlons pas les salaires distribués, en dehors de ceux de la fonction publique. Pour pouvoir baisser les salaires de façon uniforme à l'échelle de la société il faudrait une discipline de groupe que seul un état fasciste pourrait produire et encore. C'est étrange de voir des libéraux prôner des politiques que seuls des états non démocratiques puissent produire. Quoique, en fait, ce n'est guère étonnant pour qui a conscience l'opposition naturelle entre le libéralisme politique d'où provient l'idée démocratique et le libéralisme économique. J'en avais parlé dans ce texte. On comprend mieux pourquoi le FMI adore la Chine et pourquoi certains idéologues du néolibéralisme fricotaient avec la dictature chilienne. En fait, la baisse des salaires dans nos sociétés produirait rapidement des conflits sociaux et des blocages, les groupes les mieux organiser subiraient mois de baisse que les autres et les inégalités engendrées ne pourraient produire que des conflits de masse. De plus, la baisse des salaires serait anticipée par les producteurs qui réduiraient en conséquence leurs investissements ce qui nuirait à la sacro-sainte productivité et aggraverait la crise économique.
On en conclut donc que la baisse des salaires n'est jamais une solution. À l'inverse l'inflation et la dévaluation oui, mais cela n'est possible que si la Grèce sort de l'euro. Il est probable que Blanchard ne daigne pas taper sur les copains qui ont participé la construction de ce machin monétaire donc il n'en parle pas. Maintenant si l'on sort du dogme libéral d'un seul coup le nombre de possibilités augmente fortement même dans le cadre de l'euro. La Grèce pourrait unilatéralement rompre avec le libre-échange cher à Olivier Blanchard. En taxant les importations, elle pourrait améliorer sa balance des paiements sans sortir de l'euro. Elle pourrait même viser d'autres états européens qui s'amusent à accumuler des tas d'excédents pour ensuite se laver les mains des conséquences sur leurs victimes qu'ils traitent comme étant irresponsable. Mais ce genre de solution va bien au-delà de ce qui est admissible pour la doxa libérale qui dirige le FMI. En effet, accepter le protectionnisme ce serait accepter que finalement les marchés se trompent et ne permettent pas une bonne régulation du commerce mondial. Et qu’en définitive la loi de l'offre et de la demande a ses limites, surtout lorsqu’'on la pratique avec des sociétés aussi disparates que celles qui peuplent notre planète.
Yann
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Vivement les sélections présidentielles
26/04/2011 10:22
Terra Nova a trouvé la formule magique pour empêcher un nouveau 21 avril !
Il ne faut jamais bouder une occasion de rire. C’est ainsi que, conseillé par quelques amis, je me suis rendu ce matin sur le site de Terra Nova, fondation proche du Parti socialiste. Je n’ai pas été déçu du clic.
Le Think tank « progressiste » publie en effet une note produite par Michel Balinski et Rida Laraki, chercheurs à l’Ecole polytechnique -mazette !- laquelle note promeut la notion de « jugement majoritaire » en lieu et place du scrutin majoritaire à deux tours. Mais avant d’expliquer en quoi consiste cette méthode révolutionnaire, attardons nous un instant sur le diagnostic formulé par nos deux éminents cerveaux à propos du scrutin majoritaire qui est utilisé par les peuples de la terre entière et depuis deux siècles pour le nôtre, lorsqu’il est uninominal et direct.
Figurez-vous que ce scrutin trahirait la volonté des électeurs. Ainsi, Raymond Barre aurait dû battre François Mitterrand en 1988, mais le pauvre n’était pas qualifié au second tour. Si ma tante en avait… On apprend aussi -tenez-vous bien !- que « Jacques Chirac a été élu en 1995 avec seulement 20,8% des voix au premier tour : mais si Philippe de Villiers ne s’était pas présenté, ses 4,7% des voix auraient pu s’ajouter au 18,6% d’Edouard Balladur, ce qui aurait produit une confrontation entre Balladur et Lionel Jospin au deuxième tour ». Où donc Balinski et Laraki vont-il pêcher que les électeurs villiéristes se seraient reportés davantage sur Edouard Balladur que sur Jacques Chirac ou Jean-Marie Le Pen ? Boule de cristal ? Tarots ? Entrailles de poulet sacrifié en présence de Cayrol et Jaffré ? Ma tante commence vraiment à avoir des airs bizarres. Deux autres suppositions sont avancées : l’habituelle galéjade selon laquelle Jospin aurait été absent du second tour de 2002 à cause, notamment, de la présence au premier de Jean-Pierre Chevènement et la spoliation, lors du précédent scrutin, de François Bayrou, qui aurait battu Royal ou Sarkozy au second (un peu comme Barre en 1988, vous vous souvenez ?)
Il y a pire encore, ajoutent nos chercheurs, bien pire : les décomptes des voix n’exprimeraient en rien le sentiment des électeurs ! Vous avez bien lu. Pour appuyer cette affirmation, ils précisent que depuis 1988 Jean-Marie Le Pen fut placé régulièrement dans les quartés de tête des premiers tours alors qu’il était rejeté par trois électeurs sur quatre. A contrario, les pauvres écolos sont appréciés dans les études d’opinion mais ne sont jamais arrivés à se hisser en haut du classement. Enfin, ils nous délivrent un scoop d’une ampleur interplanétaire : Jacques Chirac valait moins que ses 82,2 % du 5 mai 2002. Certes, mais il a réussi à se qualifier au second tour, lui.
Et en plus ça ne marche même pas !
Et les duettistes de conclure par cette phrase : Les voix d’un candidat sont loin d’avoir le même sens : les additionner ne veut rien dire ! C’est vrai, quoi ! Tous ces chefs de bureaux de vote qui additionnent les voix au lieu de les soustraire, de les multiplier ou de les diviser, où donc ont-ils la tête ? Afin d’étayer leur thèse, Terra Nova a même commandé un sondage à Opinion Way. Douze candidats ont été proposés aux sondés pour le premier tour, puis trois combinaisons pour le second. Ils en concluent que Marine Le Pen pourrait prendre honteusement la place d’un candidat pouvant gagner la présidentielle. Et que cela ne serait pas dû à la volonté des électeurs mais à l’éventuelle multiplicité des candidatures. Marine Le Pen. Nous y sommes ! Ce n’est pas un hasard si cette note a été publiée le jour anniversaire de l’élimination de Lionel Jospin. Il faut éviter un nouveau 21 avril ! Ce scrutin majoritaire à deux tours qui, au passage, n’a que peu favorisé l’audience parlementaire du lepénisme pendant les vingt-trois dernières années, lui donnerait néanmoins une importance surdimensionnée dans le paysage politique. On se pince…
Mais vous n’avez encore rien vu ! Nos chercheurs n’en sont pas resté au stade du diagnostic : ils ont trouvé le remède miracle . Cela s’appelle « le jugement majoritaire ». Il s’agirait une fois les candidats sélectionnés, de cocher pour chacun une croix dans une des cases correspondant aux mentions suivantes : Excellent, Très bien, Bien, Assez bien, Passable, Insuffisant, A rejeter (tout candidat n’ayant pas obtenu une croix serait assimilé à cette dernière mention). Ensuite, on pondère tout ça et hop, le candidat arrivé en tête est président ! Figurez-vous que d’après les calculs d’Opinion way , avec ce système du« jugement majoritaire », Marine Le Pen serait reléguée à la douzième et dernière place , loin derrière Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin, qui eux finiraient 2e et 3e avec la méthode Terra Nova. Accessoirement, Martine Aubry serait élue présidente, n’y voyez pas malice.
Certains crieront au scandale devant un tel déni de démocratie. Pas moi ! Je trouve ça très drôle. J’imagine nos deux chercheurs passer des jours, des semaines voire des mois à échafauder ce système dont on trouve la parade en trois minutes, si on vit ailleurs que dans le monde des matheux fous ou des Bisounours.
La parade est en effet très simple. Balinski et Laraki partent du postulat que les électeurs joueront le jeu de leur système en mettant la note « excellent » à leur candidat préféré puis attribuant, après mure réflexion ou bien au pifomètre, à quelques candidats la mention « bien », à d’autres « assez bien » et ainsi de suite. Or, si par miracle, il entrait en vigueur, les différents candidats s’adapteront illico au nouveau système. On imagine Marine Le Pen conseillant à ses électeurs, de lui mettre la note « excellent » et de rejeter tous les autres sans exception, ce que ceux-ci feront volontiers, révoltés à l’idée que le « système UMPS » a encore échafaudé un plan pour faire pièce à leur favorite. La suite est prévisible, chaque candidat sera forcé de conseiller la même chose à ses ouailles. Et finalement, une très grande majorité d’électeurs et portera son préféré au pinacle et rejettera tous les autres candidats, ce qui correspondra très exactement au vote à l’ancienne. Seuls les électeurs du « marais » pourraient être alors tentés de jouer le jeu en utilisant toute la palette des mentions. Cette adaptation immédiate au nouveau système aboutira ainsi à l’exact contraire de ce que souhaitaient ses promoteurs : défavoriser les candidats consensuels puisque leurs électeurs le seraient tout autant. Au contraire, les électeurs faisant preuve de radicalité montreraient moins de scrupules et seraient favorisés. Sans compter que, les positions des uns et des autres se durcissant, les électeurs du « marais » ne voudraient pas finir en dindons de la farce ! Ils se mettraient au diapason des autres et le scrutin majoritaire serait intégralement rétabli par la pratique.
Sauf qu’on aurait supprimé le second tour. Et, peut-être, amené Marine Le Pen à l’Elysée. Bravo Terra Nova !
- Alors que les élections d’assemblées délibérantes, au niveau de l’Etat ou d’unités décentralisées ou supranationales peuvent aussi utiliser le scrutin proportionnel ou un scrutin mixte.
- Pour avoir été des électeurs du candidat du Pôle républicain en 2002, je peux assurer qu’il ne me serait jamais venu à l’idée d’apporter mon suffrage à Lionel Jospin en son absence. Pis, c’est même sa rupture (sur la question corse, symptomatique d’une certaine conception de la République) avec le Premier ministre qui m’a encouragé à voter pour l’ex-ministre de l’Intérieur. Ayant un peu participé à la campagne et rencontré d’autres électeurs, je ne saurais jurer que j’étais le seul dans ce cas-là.
- Dans un autre document, Terra Nova propose de supprimer le système des parrainages d’élus et de rendre possible deux types de candidatures. Le premier : les candidatures désignées par les partis représentatifs (ceux dépassant un seuil de représentation électorale minimal, par exemple 5% aux élections législatives précédentes). Ce serait conforme au rôle que la Constitution confie aux partis dans la vie démocratique nationale. Le second : les candidatures ayant fait l’objet d’un « parrainage populaire » sous la forme d’une pétition de soutien (avec un seuil autour d’un million de signataires, soit 2.5% du corps électoral). Autant dire que le nombre de candidatures serait encore davantage réduit.
David Desgouille
http://blog.causeur.fr/antidote/vivement-les-selections-presidentielles,002060
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Au delà de ce clivage, votre ticket devient valable
26/04/2011 10:18
Avant, il y avait le clivage gauche/droite, et tout était plus simple. En 1789, les députés favorables au maintien d’une certaine autorité du roi matérialisée par le veto royal s’étaient regroupés à droite du président de l’Assemblée. Les opposants à ce veto s’étaient placés à gauche. Depuis lors, les choses semblaient aisées : à droite, on avait l’habitude de trouver les partisans du maintien de l’ordre établi, les conservateurs. Du coup, à la « droite de la droite » se trouvaient les amateurs du rétropédalage temporel, c'est-à-dire les réactionnaires. Inversement, la gauche était le refuge des partisans du changement, les réformistes. Dès lors, à la « gauche de la gauche » se trouvaient les militants du changement en mode accéléré, c'est-à-dire les révolutionnaires.
Ainsi, depuis plus de deux siècles, les choses étaient faciles. Bien sûr, elles évoluèrent un peu. Grosso modo, il n’y a pas si longtemps, un homme de droite qui souhaitait se faire un ami cherchait à savoir si cet ami putatif avait des « valeurs » : respectait-il l’autorité, au premier chef celle de l’Etat ? Respectait-il la propriété de ceux qui l’avaient acquise à force d’épargne et de labeur ? Honorait-il le drapeau ? Et pourquoi pas (car même si on ne partage pas, c’est quand même un gage de probité), priait-il un Dieu ? En somme, la droite, ce n’était pas toujours très drôle, mais c’était du sérieux.
A l’inverse, lorsque j’avais moi-même l’âge de fumer des cigarettes roulées et de traîner ma mélancolie dégingandée en Kickers vaguement trouées, je triais mes amis de la sorte : étaient-il pour l’égalité non pas seulement des droits, mais également des chances ? Etaient-il prêts à militer pour une égalisation des conditions ? Louaient-il l’Etat non pour ses fonctions régaliennes mais pour son action redistributrice ? Et j’avoue, comme c’étaient les années 80, étaient-ils antiracistes ? En somme, la gauche, ce n’était pas toujours très réaliste, mais c’était généreux.
Bien sûr, il y eût, parfois, quelques objets politiques non identifiés : des nationaux-blocheviques, une droite socialiste, des anarchistes de droite, une gauche « souverainiste », parfois même des centristes, voire des écologistes. Cependant, à bien disséquer ces courants politiques, on parvenait toujours à les caser à droite ou à gauche, nonobstant quelques aveugles qui, soupçonnant des borgnes partout, ne facilitèrent pas la tâche.
Depuis quelques temps, pourtant, on sent que tout cela est devenu moins évident, et que de nombreuses problématiques « dépassent les clivages traditionnels ». En politique étrangère, par exemple, le clivage n’opère plus. Nombreux sont les commentateurs à observer que l’affaire libyenne a « redistribué les cartes », sans savoir toutefois si cela est conjoncturel ou durable. L’intelligentsia qui, au début des révoltes arabes, fut d’abord accusée de mutisme, apparaît désormais « divisée ». Chez les intellectuels, la ligne de fracture ne se situe pas entre les laudateurs et les détracteurs de Bernard-Henri Lévy. Chez les politiques, elle ne recoupe pas les anti ou les pro-Sarkozy. Au matin de l’intervention aérienne, n’entendit-on pas Hubert Védrine saluer l’action du Président ? Ainsi, il n’y a pas les « munichois » d’un côté et les « néoconservateurs » de l’autre. Mais il n’y a plus non plus la gauche d’un côté, et la droite de l’autre.
C’est sans doute dans le domaine de l’économie que la mode du « transclivage » semble la plus persistante. Loin de se résumer au clivage gauche/droite, la question de l’Euro multiplie les subdivisions dans chaque camp, tandis qu’elle génère par ailleurs d’improbables concordances de vues. Les « Eurosceptiques » semblent également répartis des deux côtés du Rubicon, et les thuriféraires d’un retour à la monnaie nationale couvrent désormais l’ensemble du spectre politique. A droite, Marine le Pen, dont la récente passion pour l’économie confine au zèle du converti, considère que « le vrai problème, c’est l’Euro ». Avant elle, Nicolas Dupont-Aignan assénait déjà : « quitter l’Euro est une condition du plein emploi » car pour ce dernier, la monnaie unique est la véritable « Arnaque du siècle ». A gauche, Jean-Luc Mélenchon, vaticine et vitupère: « l'Euro des banquiers et des usuriers n'est plus viable », cependant que Jean-Pierre Chevènement propose de « substituer à une monnaie unique trop rigide une monnaie commune réservée aux transactions extérieures ».
Enfin, dans de nombreux autres domaines l’habituel clivage droite/gauche semble avoir volé en éclat. Sur la construction européenne, ce sont les « fédéralistes » et les « souverainistes » qui s’opposent, tandis que sur l’école, il y aurait d’un côté les fidèles à Condorcet et à Ferry, et de l’autre, les tenants des « sciences de l’éducation ». Bref, difficile d’ignorer que « les lignes ont bougé ». A tel point que l’on peut aujourd’hui se demander si le traditionnel clivage droite/gauche ne serait pas désormais supplanté par une ligne de fracture plus profonde, plus inconciliable encore.
A la traditionnelle logique gauche/droite, Jean-Claude Michéa oppose « l’unité du libéralisme ». Il s’attache à démontrer l’étroite intrication entre le « bon libéralisme », le « degauche » , le sociétal, le libertaire, et le « mauvais libéralisme », le « dedroite », l’économique. Pour lui, « le libéralisme représente un tableau philosophique à double entrée », et le libéralisme politique n’est pas différent par nature de « son double économiste ». Ainsi, s’il y a une convergence naturelle entre les libéraux de gauche et les libéraux de droite, le véritable clivage est peut-être à rechercher entre ceux qui sont libéraux et ce qui ne le sont point, entre les « libéraux-libertaires » et les « nationaux-républicains », comme le disait Henri Guaino à l’aube des années 2000, avant d’opter pour ne plus rien dire, à l’aube des années 2010 ?
Voilà qui devrait faire réfléchir les innombrables phobiques d’un nouveau 21-Avril, qu’il soit à l’envers, à l’endroit, oblique, en biais ou de guingois. Car pour l’heure, nous n’avons le choix qu’entre des ultralibéraux de droite, des libertariens de gauche, et des aboyeurs d’on ne sais où fustigeant « la clique UMPS » tout en tressant d’indigestes patchworks idéologiques.
Que se passera-t-il le jour où, loin de renvoyer la gauche et la droite dos à dos comme autant d’ennemis irréductibles, quelqu’un saura trouver les mots pour unir, au-delà des clivages, toutes les bonnes volontés ? Quelqu’un qui ne serait non pas seulement « contre les partis », mais plus simplement, l’homme de la Nation ?
Coralie Delaume
avec « la femme », ça marche aussi.
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Actes du séminaire: "L’après-Kyoto: Cancún et les enjeux de la prévision climatique"
26/04/2011 10:11
Les actes du séminaire du 15 novembre 2010 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
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Dans un an, le premier tour de la Présidentielle (2/2): Une Présidentielle, c'est combien?
26/04/2011 10:08
Même le plus beau "trésor de guerre" n'a jamais permis d'acheter une victoire. Mais des moyens financiers trop limités placent parfois la victoire "hors de portée".
La question des financements politiques n'a jamais été traitée avec l'importance nécessaire dans la vie politique française. Pour rappel, en 2007, la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy a été déclarée officiellement comme ayant coûté plus de 20 millions d'euros ...
La Commission nationale des comptes de campagne a publié mercredi au Journal Officiel les nouveaux plafonds de dépenses électorales des candidats à la présidentielle: elles seront limitées à 16,851 millions d'euros pour le premier tour et 22,51 millions d'euros pour le second tour, alors que Dominique de Villepin annonce prévoir un budget de campagne de l'ordre de 2 à 3 millions d'euros.
Le plafond des dépenses de campagnes revu à la hausse
En 2007, chaque candidat au premier tour de la présidentielle pouvait dépenser jusqu'à 13,7 millions d'euros. Pour 2012, ce plafond de dépenses électorales a été nettement réévalué à la hausse, puisque qu'il s'établit à 16,851 millions d'euros, soit une majoration de 23%.
Le décret du 30 décembre 2009, signé par François Fillon, qui octroie cette réévaluation voit large puisque l'inflation cumulée de janvier 2007 à aujourd'hui atteint 7,9%.
Toujours selon ce décret du gouvernement, le plafond des dépenses des deux candidats qualifiés pour le second tour augmente lui aussi de près d'un quart en passant de 18,3 à 22,51 millions d'euros au total.
Ces montants, leurs usages, les modalités de présentation des comptes et de collecte des dons ont été précisés dans le "mémento à l'usage du candidat et de son mandataire" préparé par la Commission nationale des comptes de campagne et publié mercredi au Journal officiel. Le mandataire financier est "l'intermédiaire obligatoire entre le candidat et les tiers qui participent au financement de la campagne électorale", précise la commission. Il doit être désigné par le candidat "avant toute collecte de fonds", sachant que celle-ci est possible depuis le 1er avril.
Ces dons ne peuvent provenir que de personnes physiques et ne peuvent pas dépasser 4600 euros par personne. Ils ne peuvent dépasser 150 euros quand ils sont versés en espèces. Le total des dons reçus en espèce ne peut excéder 20% du montant des dépenses autorisées.
La commission précise également que les dépenses engagées dans le cadre de primaires "n'ont pas à figurer au compte de campagne du candidat investi par le parti". La commission se réserve cependant le droit d'intégrer dans les comptes d'un candidat désigné par une primaire (et de lui seul), les frais d'édition de brochures "développant le programme du candidat", ceux de réalisation de tracts "destinés à un large public" ou d'organisation de réunions publiques pour "le compte du candidat". Liste que la commission précise comme "non limitative".
Le montant total des dépenses des douze candidats de la campagne de 2007 avait dépassé les 75 millions d'euros, dont 44 ont été remboursés par l'État en vertu des règles de financement de la vie politique.
Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, les deux adversaires du second tour, avaient dépensé à eux seuls 44,5 millions et s'étaient vu rembourser la quasi-intégralité de leurs frais (40 millions). Jamais les deux finalistes d'une campagne présidentielle n'avaient dépensé autant depuis les débuts de la Ve République.
À titre de comparaison, les comptes de campagne de Jacques Chirac validés par la commission faisaient état de 18 millions de dépenses en 2002 contre 12 millions d'euros pour ceux de Jean-Marie Le Pen.
Et pourtant la campagne de 2007 n'a pas été la plus coûteuse pour le contribuable. Avec ses seize candidats au premier tour, dont sept ont passé la barre des 5% des suffrages ouvrant droit à un remboursement plus élevé, la présidentielle de 2002 a coûté à l'État quelque 53 millions d'euros.
Malgré les annonces de campagne économique de potentiels candidats comme Dominique de Villepin ou Jean-Louis Borloo, ce record pourrait bien être battu l'année prochaine.
Source: Le Figaro
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Sans argent, difficile de devenir Président
Jean-Louis Borloo, Dominique de Villepin, Nicolas Hulot, François Hollande… Les candidats déclarés ou potentiels pour 2012 font leur apparitions. L'argent, "nerf de la guerre", pèse dans le choix de chacun de se lancer dans la course.
Combien coûte une campagne ?
En 2007, celle de Nicolas Sarkozy s'est élevée à 21.175.141 euros, pour son adversaire socialiste Ségolène Royal 20.815.003 euros, François Bayrou 9.745.197 euros et Jean-Marie Le Pen 9.630.932 euros. Des montants quasiment proportionnels à l'ordre d'arrivée. Le plus petit budget était celui de Gérard Schivardi qui a dépensé 713.960 euros.
Les meetings constituent le premier poste budgétaire (organiser un meeting à Bercy avoisine les 500.000 euros), viennent ensuite les tracts (4 millions pour le PS, plus de 2,5 millions d'euros pour l'UMP, 1,6 million pour le Front national, 1,2 million pour l'UDF), le personnel, les transports et enfin les études qualitatives.
Le budget consacré à internet s'est lui alourdi entre 2002 et 2007. En 2002, Lionel Jospin s'était avait déboursé 346.373 euros contre près de 2 millions d'euros pour Ségolène Royal dans ce domaine. L'UMP s'est limité à 650.000 euros, contre 403.752 euros pour Jacques Chirac.
Quel financement ?
L'Etat participe indirectement aux campagnes électorales à travers le financement des partis politiques : il leur verse chaque année une dotation en fonction du nombre de leurs représentants au Parlement. Chaque parti reçoit environ 1,50 euro par voix obtenue lors des dernières législatives et 44.000 euros par siège de député. Depuis 2002, l'UMP reçoit ainsi quelque 32 millions d'euros par an et le PS environ 19 millions d'euros.
L’aide de l’État est ainsi devenue désormais, la première source de financement des partis politiques. Son montant s’est élevé en 2007 à 73,210 millions d’euros répartis entre plus de 50 partis ou groupements.
L'Etat verse également une avance forfaitaire de 153 000 euros à chaque candidat ayant obtenu 500 parrainages, au moment de la publication de la liste officielle des candidats.
Les partis se financent également par les dons et les cotisations ou encore par le biais des petits partis satellites ou des associations. Selon la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), le nombre de micro-partis en France a explosé en vingt ans, passant de 27 à 296. C'était le cas de "Désirs d'avenir" dans la campagne de Ségolène Royal.
La barre des 5%
Les candidats qui n'ont pas atteint 5% des suffrages au premier tour se voient rembourser jusqu'à 808.300 euros. Olivier Besancenot qui avait dépensé 0.8 millions d'euros pour sa campagne a été remboursé de l'intégralité sans avoir passé la barre des 5%.
Ceux qui ont dépassé les 5% ce remboursement peut atteindre 8,083 millions d'euros. Les deux finalistes peuvent de leur côté recevoir chacun jusqu'à 10,797 millions d'euros ce qui représente la moitié des sommes investies par Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.
Tous les partis en ont-ils les moyens?
Le Front national, qui a reçu 1.833.060 euros du financement publique, reste endetté avec 836.000 euros de pertes en 2009.
Les finances du Parti radical sont directement liées à l'UMP par le biais d'un accord qui court jusqu'en 2012. Le parti de Jean-Louis Borloo a ainsi reçu près d'un million d'euros de la part de l'UMP en 2009. Interrogé par le monde, le trésorier de l'UMP, Dominique Dord assuré que la convention les deux partis serait "respectée, quelque soient les vicissitudes de la vie politique".
République Solidaire emmené par Dominique de Villepin qui ne compte pas d'élus ne reçoit donc aucune aide en provenance de l'Etat. "République Solidaire ne vit que grâce aux contributions, les dons et les cotisations", explique le trésorier Laurent Tessler qui évoque plusieurs milliers d'adhérents.*
Dans l'hypothèse où Dominique de Villepin se lancerait dans la course, il n'est pas inquiet, "ça se fait de moins en moins en dehors d'internet et acheter des fichiers ne coutent pas très chers", 1500 euros pour 100 000 noms précise-t-il.
République Solidaire compte également sur les sondages qui créditent son leader d'au moins 5% ce qui lui permettrait d'emprunter plus facilement auprès des banques en vue du remboursement post électoral.
Source: Le Nouvel Observateur
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/04/26/1882-dans-un-an-le-premier-tour-de-la-presidentielle-2-2
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