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Les nouvelles propositions de Jacques Sapir
21/04/2011 08:33
Jacques Sapir vient de publier un nouveau texte sur la sortie de l'euro. Il s'agit d'un texte proposant des stratégies à adopter en pratique pour l'éventuelle sortie de la monnaie unique. Risque auquel nos dirigeants risquent d'être confrontés dans les années qui viennent. Jacques Sapir avait critiqué il n'y a pas longtemps les propositions du FN, des critiques qui se voulaient constructives et non fondées sur des assertions morales auxquels certains défenseurs de la pensée unique font appel dès qu'il s'agit du FN. Le document de Jacques Sapir est au format PDF que vous pouvez télécharger sur ce lien (merci à Malakine qui a signalé le document en question sur son blog). Je ne le mets pas en texte entier sur mon blog le texte serait trop long et il est plus agréable à lire dans son format d'origine. Nous allons tout de même voir ensemble les propositions de Jacques Sapir. Je fais quand même une critique sur sa stratégie concernant un éventuel maintien de la zone euro actuelle, les propositions qu'il fait sur cette éventualité me semblant soulever un problème à plus long terme. Je reviendrai dans d'autres textes sur les propositions que Jacques Sapir fait ici, car je n'ai pas le temps ni la place de tout traité en un seul billet. C'est en tout cas un texte et un travail formidable que vient de faire Jacques Sapir. Et même si l'on peut être en désaccord avec quelques propositions, il est tellement rare de nos jours d'avoir des propositions aussi rationnellement construites en terme de programme économique qu'on ne peut que se réjouir d'avoir de telles propositions à lire. Les partis politiques français seraient bien inspirés d'être aussi cartésiens dans leurs propositions.
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Analyse des propositions de Jacques Sapir:
Les conditions non négociables de Jacques Sapir
L'un des problèmes qui se posent dans les propositions de Jacques Sapir concerne son passage sur l'hypothèse d'un maintien de l'euro tel qu'elle est avec une stratégie de dévaluation de la monnaie unique. Car pour Jacques Sapir la sortie de l'euro n'est pas un but en elle même, on ne saurait lui donner tort sur cela. Le fait est que la sortie de l'euro n'est qu'un moyen de rendre à la politique toute sa place dans la gestion des affaires économiques.La priorité de Jacques Sapir étant la réindustrialisation du pays, seul mécanisme capable de rendre une certaine efficacité aux politiques de plein emploi keynésiennes. Il faut bien voir que l'Europe actuelle est la fille ainée de l'idéologie néolibérale, elle en est la quintessence, et sa représentation la plus aboutie à l'échelle de la planète. Les pères de l'Europe, qui étaient tous des libéraux, pensaient que supprimer l'état des affaires économiques était un bon moyen d'accroître les libertés individuelles, le résultat fut en réalité inverse. Bien loin d'accroitre les libertés individuelles ou d'améliorer le sort de la majorité de la population, le laissez-faire n'a fait que concentrer ces libertés et les richesses entre les mains d'une toute petite quantité d'individus richissimes et de multinationales. En réalité, la seule liberté que les citoyens possèdent est celle de choisir les contraintes qui s'exerceront sur eux à travers la politique. Et s'il y a une contrainte forte dans la vie de tous les jours c'est bien celles exercées par le système économique. En laissant les marchés décider des orientations économiques, on a donc vidé de sa substance la démocratie. À quoi bon voter si en définitive ceux que nous élisons n'ont aucun pouvoir? Le seul pouvoir qui reste aux Européens étant de choisir le parfum de leur pot de yaourt ou la couleur de leur voiture. Ils n'ont plus le pouvoir de choisir la répartition des richesses, ni la possibilité de choisir les grandes orientations macroéconomiques.
La rupture avec l'euro n'a donc de sens que si l'on rompt également avec les politiques néolibérales, sinon cela n'a rigoureusement aucun sens. La Grande-Bretagne est un fabuleux exemple en la matière, puisque ce pays n'est pas dans l'euro et possède encore quelques libertés économiques. Cependant il en use pour faire des choix encore plus libéraux que ceux de la construction européenne. On l'a vu avec les décisions du gouvernement Cameron consistant à taper encore sur les plus faibles par la suppression des quelques restes de l'état providence britannique. C'est à se demander pourquoi la Grande-Bretagne n'adhère pas à l'euro puisqu'elle pratique les mêmes politiques macroéconomiques que cette zone monétaire. Les propositions de Jacques Sapir visent donc en premier à rétablir cette supériorité de la logique politique sur les questions économiques. Il vise à rendre à l'état sa prérogative si irresponsablement laissée aux marchés de toute sorte. Pour Sapir la meilleure chose serait que ce soit l'UE elle-même qui mette fin à ces orientations néolibérales, mais il sait bien que cela ne se produira pas par miracle. Sa première orientation consiste donc à tenter de tordre le bras à nos partenaires comme l'avais suggérait Emmanuel Todd il y a quelque temps. Évidemment c'est le bras de la reine de l'Europe qu'il faut tordre, celui de l'Allemagne. Pour se faire, il propose des conditions non négociables pour que la France reste dans l'euro, si ces conditions ne sont pas respectées l'état français fera cavalier seul et sortira de l'euro. voici donc ces premières conditions:
A) Établissement d’un contrôle strict des capitaux aux frontières de la zone Euro afin de retrouver une marge de manœuvre sur le taux de change. La suspension des règles du « marché unique » européen peut être justifié à titre temporaire et dans l’attente d’une révision du traité qui devrait distinguer les flux de marchandises et les autres flux.
B) Baisse de ce taux jusqu'à un niveau compatible avec l’état des pays les plus faibles de la zone (sans doute 1 euro pour 1 USD).
C) Émission d’un montant de 1000 milliards d’Euros par la BCE dont une partie serait constituée par des « avances aux Trésors Publics » à se répartir entre pays ayant des besoins de financement important et une autre partie (300 milliards ?) en dotation à la Banque Européenne d’Investissement pour financer des grands projets d’infrastructures. Législation pour toutes les banques intervenant dans la zone Euro établissant un « plancher minimal d’effets publics » dans leur bilan et des règles communes dans la Banque de Détail.
D) Achats de Dollars US par la BCE (les mesures C et D ont d’ailleurs aussi pour but de faire baisser le cours de l’Euro).
E) Un plan de relance concerté et coordonné avec une hausse des salaires de 10%en Belgique, France, Italie et Espagne, de 15% aux Pays-Bas et en Finlande, et de 20% Allemagne.
F) Mise en place d’un comité chargé sous 6 mois de présenter des recommandations pour le passage du système de monnaie unique à un système de monnaie commune, avec des propositions pour la révision des Traités.
Ces propositions vont évidemment dans le bon sens et elles seraient tout à fait susceptibles de redresser la situation du continent et de la France, mais il y a quand même deux points qui me posent problème. Ce sont les points B et D. Le problème ici n'est pas tant dans les conséquences pour l'économie française et européenne en général, que sur les effets à l'extérieur de la zone euro. Il semble en effet que Jacques Sapir passe ici sous silence les conséquences extérieures à la dévaluation massive de l'euro. Dans le point B Sapir propose d'aligner le taux de l'euro sur sa valeur efficace pour les membres les plus faibles de notre zone monétaire. Or comme nous le voyons sur le graphique de Jacques Sapir ci-dessous cela nous donnerait un taux de 0.925€ pour un dollar, alors que nous sommes à l'heure actuelle à 1.42€.
Une telle dévaluation aura certainement un effet positif sur l'ensemble des PIGS qui soufrent d'un manque de compétitivité à l'heure actuelle et cela rendra la zone euro beaucoup plus vivable. En effet les pays membres les plus faibles pourront rééquilibrer ainsi leurs comptes extérieurs en ayant des excédents en dehors de la zone pour équilibrer en partie leur déficit avec l'Allemagne. Cependant il ne faut pas oublier que cette dévaluation aura comme effet de favoriser un peu trop les pays qui sont déjà en excédent à l'heure actuelle. Car quel niveau d'excédent atteindra l'Allemagne avec un euro à 0.925€/$? Pour faire survivre l'euro, Sapir nous propose là une stratégie d'exportation des contradictions de notre zone monétaire vers d'autres lieux de la planète. À n'en pas douter cela déclencherait des levées de boucliers un peu partout sur terre. Y compris aux USA d'ailleurs, car ce pays n'a pas vraiment d'excédent avec l'Europe, une telle dévaluation n'a donc pas de sens pour le commerce transatlantique surtout dans le cas de l'Allemagne. Le vrai problème, nous le savons ce sont les pays d'Asie qui collent leurs monnaies au dollar tel des moules qui s'accrochent à leur rocher. On a là l'un des problèmes majeurs de la régulation commerciale par les taux de change, une dévaluation vis-à-vis d'un pays en particulier provoquant des dégâts collatéraux chez un pays tiers qui n'avait rien demandé. Ce qui risque d'entrainer une guerre des monnaies à l'échelle internationale.
N'oublions pas que l'Europe est un poids lourd commercial qui ne peut être négligé. Une dévaluation globale aura forcement des effets de réaction en Asie surtout à cause des excédents de la zone d'exportation germanique qui sera là largement favorisée par cette situation. Cette solution est donc particulièrement dangereuse et en fait extrêmement égocentrique puisque cela consiste encore une fois à exporter nos problèmes à l'image des USA pour qui le dollar est leur monnaie, mais le problème du reste de la planète. Dévaluer aussi fortement l'euro pour en permettre la survie est donc un peu une politique de la terre brûlée. Maintenant, j'ai bien conscience que Sapir ne voit cela que comme une solution transitoire visant à terme à remplacer l'euro unique par l'euro commun, mais il arrive souvent que le provisoire se mette à durer. En parlant du dollar, la partie D des propositions n'est pas sans poser également quelques problèmes. L'euro à l'origine avait pour but non officiel de mettre fin à la domination absurde du dollar sur le système monétaire international. Or ici en préconisant l'achat par l'Europe de dollar nous allons encore une fois permettre à cette monnaie de flotter en dehors de toute considération commerciale. Le fait est que le dollar même à son niveau actuel est trop fort pour l'économie des USA. Malgré la crise de 2007-2010 le déficit commercial n'a été divisé que par deux, il est en plus encore une fois en train de se creuser avec les mesures de relance d'Obama. Les USA ont un gros problème de compétitivité et leur monnaie est encore beaucoup trop forte pour leur commerce extérieur. Alors évidemment on retombe sur la question des monnaies asiatiques, mais l'Europe n'a pas à jouer le même jeu délirant que les Asiatiques.
Les USA ont un déficit commercial avec l'Allemagne de 6.5 milliards de dollars et de 1 milliard avec la France pour les estimations de 2011. La zone euro dans son ensemble devrait enregistrer un excédent de 11 milliards de dollars cette année. Cela signifie que non seulement l'euro n'est pas trop fort, mais au contraire que le dollar devrait encore diminuer pour permettre l'équilibre des échanges entre la zone euro et les USA. (Ces chiffres proviennent de ce document de l'US census bureau). Dans les propositions non négociables, j'aurai donc personnellement préféré une mise en place d'une nouvelle forme de préférence communautaire. Les quotas et les taxes permettant de viser essentiellement les pays responsables de nos déficits commerciaux et non les pays qui manifestement n'y sont pour rien. Une vaste dévaluation de la zone euro tout entière aurait trop d'effets collatéraux dommageables pour être sincèrement acceptable. De plus, on pourrait très bien mettre en place un régime de taxe à l'intérieur de la zone euro pour permettre aux pays les plus faibles de rééquilibrer leurs comptes commerciaux. L'euro commun n'est d'ailleurs pas la seule solution théorique aux divergences internes de l'euro. Un traité obligeant à l'équilibre des balances des paiements à l'intérieur de la zone euro et permettant, le cas échéant, la mise en place de quotas ou de droits de douane par les pays déficitaires pourrait tout autant faire l'affaire. D'autant que comme nous l'avions vu dans un autre texte, la régulation par les taxes et les quotas s'avère beaucoup plus stable et rationnelle que celle des flottements monétaires chaotiques.
La monétisation de la dette publique
Dans la partie concernant la préparation pratique de l'éventuelle sortie de la zone euro. Jacques Sapir propose une émission de crédit public à hauteur de 500 milliards d'euros à titre d'avance sur le trésor public. Il propose de rayer une partie de la dette par le rachat direct d'une partie d'entre elles. Les lecteurs réguliers de ce blog savent que je suis un fervent partisan d'une monétisation de la dette publique, je suis donc content que Jacques Sapir fasse cette proposition. Une autre partie de cet "emprunt" public servira à la nouvelle politique industrielle et au rachat de certaines entreprises indispensables à ce retour à la politique de planification. Politique qui avait fait les beaux jours de la France gaulliste. On voit d'ailleurs ici que Sapir casse l'idée, qui selon la doxa habituelle, affirme qu'il n'y aurait pas assez d'argent pour entreprendre quoi que ce soit. En fait, l'état a toujours agi ainsi, les nationalisations ne s'étant jamais faites par l'usage d'une épargne publique préalablement constituée, mais bien par l'émission monétaire. Rien ici ne nous empêcherait de nationaliser les banques et de recréer un pôle public d'investissement, et par la même occasion de faire une séparation entre banque de dépôt et banque commerciale. Ce qui, au passage, aurait dû être fait au lendemain de l'effondrement bancaire.
Sapir nous prévient également de l'inéluctable retour de l'inflation ce qui en réalité n'est pas une catastrophe. Une fois la période de transition post-euro nous devrions avoir une inflation pendant quelques années qu'il estime entre 5 et 7%. Cette inflation n'est pas un drame si parallèlement on assiste à des hausses salaires. Il faut bien comprendre que l'inflation traduit en partie un phénomène de restructuration de la répartition des richesses nécessaire à la remise en route de l'économie. La mise en place d'un régime protectionniste et d'une monnaie favorable à l'industrie locale ne peut que renchérir le prix des marchandises importées. Il faudra alors payer le vrai prix des biens que nous consommons, et qui seront maintenant produits sous des conditions sociales françaises. C'est un choix de civilisation que nous faisons ici. On sent d'ailleurs que ces politiques séduiront naturellement les inégalités salariales et les inégalités entre le revenu du capital et du travail. Les travailleurs à l'échelle française seront rapidement rares à cause du déclin démographique de la population active, une relocalisation des activités entrainera rapidement un transfert des revenus vers le travail au détriment des classes sociales oisives qui vivent de la rente foncière ou capitalistique. L'inflation n'est donc pas un drame pour tout le monde.
Un vrai plan de sortie du néolibéralime
Plutôt que de parler d'un plan de sortie de l'euro on devrait parler du texte de Sapir comme étant une stratégie de rupture avec les politiques néolibérales de ces trente dernières années et dont l'euro n'est en fait qu'un des nombreux outils de coercition. Le but de Jacques Sapir n'est pas tant la sortie de l'euro, que la sortie de l'ordre néolibéral tel qu'il s'est imposé en France depuis les années 70 avec une accélération notable pendant la période 1983-84. Le texte de Jacques Sapir est extrêmement dense et je vous invite à le lire en entier. Je n'ai fait ici qu'une analyse partielle sur les effets de la dévaluation de l'euro. Nous pourrions parler longuement du traitement donné par Sapir à la question de la dette et de la stratégie de sortie pratique de l'euro. On sort ici de l'amateurisme du FN pour entrer vraiment dans les procédures pratiques et les problèmes posés par cette sortie. On voit par exemple que Jacques Sapir s'inquiète des différences sur l'endettement privé suivant que l'on parle des PME ou des grandes entreprises. Je reparlerai donc du texte de Jacques Sapir sur d'autres points dans un autre papier. Je remercie en tout cas Jacques Sapir pour cette analyse en espérant sincèrement qu'elle touche enfin les grands médias et nos responsables politiques actuels. Il est enfin temps que la France s'attèle sérieusement à son redressement et cesse les discussions de salon pleines de morale et de bons sentiments. Ce texte tord le cou à la démagogie réelle de ceux qui ne veulent rien changer au système économique actuel. Les vrais démagogues sont déjà au pouvoir, ce sont ceux pour qui l'économie actuelle fonctionne bien et pour qui l'euro est une franche réussite.
Yann
http://lebondosage.over-blog.fr/article-les-nouvelles-propositions-de-jacques-sapir-72151665.html
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Des nouvelles de la démondialisation V
21/04/2011 08:26
Sortir de la mondialisation exige de sortir d'un carcan mental absolu, dont voici un excellent exemple :
" Une ferme de pomme de terre était située juste à côté d’un « Safeway » (grande chaîne de supermarchés nord-américaine). Ce dernier décida d’acheter les pommes de terre du fermier. Safeway envoya la marchandise jusqu’à Calgary, où elle fut empaquetée, et la ramena sur l’île où les pommes de terre furent vendues à un prix très élevé à cause du coût du transport."
Ces pauvres garçons n'ont absolument rien compris au film.
Le problème, ce n'est pas l'état comme disait Reagan, c'est le transport et l'emballage.
ça ne sert à rien, l'achat local, si on fait rentrer cette production dans un circuit qui l'envoit ballader dans les 4 coins du pays.
Le tout, c'est de produire local, et de consommer local, donc de faire appel de manière marginal au transport.
Mais là, on retombe sur le problème de la prison mentale, que seule une catastrophe peut modifier, involontairement et contre son gré, malgré toutes les bonnes intentions.
Il est clair, par exemple, pour moi, et pour la plupart de ceux qui me lisent, qu'une banqueroute aura lieu.
Mais les importants font tout pour retarder l'inéluctable, par simple incapacité à penser différemment.
Les "10 objectifs de long terme", sont, pour ceux qui ont connus le début des années 1970, un simple retour à ces années là :
"1. Une économie verte
2. Être leader en matière de politique climatique
3. Bâtiments écologiques
4. Réseau de transport écologique
5. Zéro déchet
6. Accès à la nature
7. Empreinte écologique plus faible
8. Eau propre
9. Air propre
10. Nourriture locale "
Prenons le zéro déchet. Je me souviens des poubelles de 1970, elles étaient réduites, mais c'est la supermarchisation de l'économie qui en est responsable.
En effet, on a basculé d'un approvisionnement local, encore largement présent dans les années 1960, pour un appel d'offre national, puis planétaire.
Le haricot ne vient plus du jardin du coin, mais du Burkina Faso.
Le déchet est la conséquence du packaging du supermarché, et de la fin de certaines "anomalies".
Je me souviens de l'époque où les verres étaient consignés, et ils ne furent plus environ vers 1973. L'industrie du verre, surcapacitaire, le voulut, la grande distribution, fut bien contente aussi de se débarrasser des consignations.
On n'allait plus nous embêté avec ces bêtises, il était plus "moderne" de tout mettre à la poubelle. En plus, la bouteille plastique se développa.
Nos poubelles aussi. Les déchets d'avant 1973 faisaient des tas modestes, ils devinrent pléthoriques et tournérent à la montagne...
Dans la foulée, on nous indiqua que l'on ne pouvait continuer ainsi pour le verre, et qu'il était nécessaire de recycler... Couteusement, avec l'aide de nos impôts.
Mais, pour le bien de l'économie, il fallait produire le verre, ne pas le consigner, parce que cela allait contre les intérêts de l'industrie du verre...
Comme on le voit, le progrès en la matière est finalement, réduit. Ce n'est pas notre bien qui a été pris en compte, mais des "intérêts économiques supérieurs", qui ne nous apporte absolument rien, sinon des gros chiffres de PIB, qui ne signifient plus rien.
Le début des années 1970 aussi, ont marqués une inflexion. Je me souviens d'une vision de la place Michelet au Puy, en 1972. Elle était couverte de cars. Pour tous les patelins, il y en avait un.
Aujourd'hui, c'est un parking à voitures, on est devenu "libre" en étant obligé d'avoir une automobile qui coûte un bras et les yeux de la tête, et nous permet d'être totalement flexible avec le boulot...
Je me rappelle aussi une époque où il existait une SNCF, ailleurs qu'en RP.
Pour ce qui est de faire construire, c'est encore plus simple. On vous propose le "choix" entre système de chauffage, alors que le "bon choix", c'est justement d'en dépendre le moins possible, tout comme le "choix" de la récupération de l'eau est très récent...
Il y a dix ans, j'étais pionnier en la matière. 1000 mêtres cubes récupérés plus tard (je n'ai pas mis de compteur, trop cher, c'est une estimation à la louche), je peux croire que ma radinerie a été récompensé (merci Saint Picsou, patron des avares).
La réalité, c'est que l'incontournable marché, censé faire notre bien, ne fais le bien que des actionnaires, en nous créant des besoins que nous n'avions pas, et qui sont discutables, et qui deviennent de plus en plus difficile à satisfaire.
Dernier avatar en date. EDF va gagner beaucoup d'argent, en vendant très cher son électricité... Pour permettre la concurrence...
Et on va nous dire que c'est grâce au nuke qu'on a une électricité bon marché, et que sans lui, elle augmenterait beaucoup...
Décidément, les bozos le clown, involontaires mais plein de ressources, sont en pleine action...
Bon, pour rire, il parait que l'URSS est morte d'une allocation inefficace des ressources...
Par Patrick REYMOND
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Interview de Dominique de Villepin à l'hebdomadaire Jeune Afrique
21/04/2011 08:18
L'ancien Premier Ministre (et ancien ministre des Affaires étrangères) qui ne cache pas son ambition d'"incarner un projet" lors de l'élection présidentielle de 2012, se fait du rôle de la France dans le monde une conception très gaullienne.
L'actualité internationale lui fournit pourtant l'occasion de... ne pas être en total désaccord avec Nicolas Sarkozy.
Dominique de Villepin répond aux questions de l'hebdomadaire Jeune Afrique.
Jeune Afrique: Le rôle joué par la France dans la crise libyenne vous paraît-il légitime?
Dominique de Villepin: La France a été à l'initiative sur le plan diplomatique. Quand il est apparu que les choses se dégradaient gravement sur le terrain, que les populations civiles étaient menacées, c'était son devoir de faire voter par le Conseil de sécurité des Nations Unies la résolution 1973. Mais je souhaite que le cadre strict posé par cette résolution soit respecté. Nous ne sommes pas en guerre avec la Libye. L'objectif est d'obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible pour qu'à cette intervention militaire puissent répondre des initiatives politiques et diplomatiques. En revanche, j'aurais souhaité que l'OTAN, qui est une mécanique sous domination américaine, ne soit pas directement impliquée dans l'opération.
Avec qui négocier une solution politique?
En période de crise, il faut s'efforcer de trouver les interlocuteurs les plus représentatifs. En Afghanistan, par exemple, l'Occident a commis l'erreur de s'enfermer dans un tête-à-tête avec des gens qui ne représentaient pas suffisamment les populations, qui n'avaient pas suffisamment à coeur de s'ouvrir à la diversité des idées, des ethnies et des religions. Ne commettons pas la même erreur en Libye. Dès lors qu'un dialogue s'est noué avec le Conseil national de transition, veillons à ce que celui-ci s'élargisse le plus possible.
Mohammed VI a-t-il raison de vouloir faire évoluer la monarchie marocaine?
Sans aucun doute. Il a raison de vouloir avancer vers une monarchie constitutionnelle, de vouloir mieux reconnaître les droits de l'opposition et d'avoir un Premier ministre plus représentatif. Il me paraît lucide quant aux attentes de son pays. Les chefs d'Etat qui choisissent de se replier sur eux-mêmes et prétendent tout verrouiller ne prennent pas en compte le caractère global des aspirations à la dignité, à la justice et à la liberté qui traversent le monde arabe.
La France, justement, a-t-elle encore une politique arabe?
Je suis très attaché à une politique capable de parler à l'ensemble du monde arabo-musulman. J'ai regretté que, depuis quelques années, la France ne soit plus à l'initiative dans la recherche d'un règlement du conflit israélo-palestinien; que, dans la crise iranienne, elle adopte une position plus à droite encore que celle des Etats-Unis. Sa voix se fait parfois moins entendre, son engagement perd de sa spécificité. C'est le cas, par exemple, en Afghanistan, où notre position s'est banalisée dans le concert occidental. C'est d'autant plus regrettable que les Etats-Unis sont actuellement en retrait et que l'Europe, même si elle reste le premier pourvoyeur d'aide à la Palestine est absente.
L'arrivée d'Alain Juppé au Quai d'Orsay peut-elle permettre de redresser la barre?
Alain Juppé a été ministre des Affaires étrangères entre 1993 et 1995 - j'étais d'ailleurs à l'époque son directeur de cabinet. Je crois qu'il a toute l'expérience pour pouvoir, peut-être, dans certaines circonstances, recadrer cette exigence diplomatique.
Source: Propos recueillis par Nicolas Marmié - Jeune Afrique (numéros 2623-2624 du 17 au 30 avril 2011)
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/04/21/1877-interview-de-dominique-de-villepin-a-l-hebdomadaire-jeune-afrique
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La droite morale : Où est passée la politique ?
21/04/2011 08:10
Que fait-on quand on ne fait plus de politique ? On fait de la morale. La politique, c’est très compliqué. Ce n’est pas l’art du possible comme le chantent les résignés, c’est vouloir changer de monde, ici et maintenant. C’est trouver, disait Rimbaud, le lieu et la formule. Changer le monde n’est pas nécessairement une idée de gauche, comme on aurait tendance un peu facilement à le croire.
Un libéral conséquent peut, dans son optique, estimer à juste titre que la société française meurt de ses blocages institutionnels, sociaux, sociétaux. Que l’Etat providence est un frein, pire une tunique de Nessus, pour la libre entreprise, le marché libre, enfin pour tout ce qu’il pense éloigner de nous la route de la servitude et le danger totalitaire potentiel qui se niche dans la moindre intervention publique, la plus infime régulation des flux financiers, bref tout ce qui affirme la prééminence de la loi sur le contrat.
Un ministre authentiquement libéral, cohérent avec lui-même et plutôt brillant est arrivé une fois au gouvernement. Il s’appelait Alain Madelin et il a été ministre des finances le temps de l’été 1995 dans le premier gouvernement Juppé. Il a démissionné, préférant ses convictions à son portefeuille ou, si vous préférez, préférant faire de la politique plutôt que de gérer simplement le réel en tentant tous les 36 du mois de l’infléchir sans succès.
En plus, notre libéral conséquent va assez vite se heurter à ceux qui votent pour lui en croyant banalement voter pour un homme de droite. Parce que le libéral conséquent est pour la dépénalisation de la drogue, l’exercice totalement libre de la prostitution, la possibilité de se faire euthanasier quand on l’a décidé, bref tout ce qui hérisse profondément les convictions conservatrices des tenants, précisément, de l’Ordre Moral façon Mac Mahon.
Ce qui fait que, si un libéral veut rester au pouvoir, il cesse d’être libéral. Christine Lagarde qui se proclame libérale et sauve les banques en 2008 avec l’argent du contribuable n’est pas libérale, elle illustre juste ce dirigisme de droite, très français, qui veut bien privatiser – mais avec des noyaux durs d’investisseurs institutionnels, comme on disait du temps de Balladur – et mutualiser les pertes et seulement les pertes. De fait, elle se soumet au réel, même s’il est injuste, même s’il heurte ses convictions. Le contraire, encore une fois, de la politique.
À gauche, c’est la même chose, symétriquement. Quand le FN invente l’expression UMPS, cela ne sort pas de nulle part, mais traduit le sentiment qu’aucun de ces partis de gouvernement n’est plus capable de faire de la politique. On peut, par exemple, sans trop s’avancer, parier qu’il y aurait eu une politique rigoureusement identique, toujours en septembre 2008, de la part d’un tandem Sarkozy-Lagarde et d’un tandem Royal-DSK si Royal avait été élue en 2007 et qu’elle avait choisi, ce qui est probable, pour ministre des finances l’actuel président du FMI qui ne fait plus, lui, de politique depuis longtemps. Alors que la logique idéologique d’une Lagarde aurait voulu qu’elle laisse faire le marché et sombrer les banques trop exposées, tandis qu’un DSK ministre socialiste des Finances aurait dû, en théorie, faire le contraire : les nationaliser et réorienter d’autorité le crédit vers la relance de la consommation et l’investissement dans l’économie réelle. Mais non, dans un camp comme dans l’autre, cela aurait voulu dire faire de la politique, faire la politique pour laquelle on a été élu mais qui contrarierait l’ordre des choses, ou ce qui est cru tel.
Le dernier programme en date du PS, écrit par Guillaume Bachelay pour 2012, est très à gauche. C’est-à-dire très politique. On doit se souvenir, du côté de la rue de Solferino, de la calamiteuse entrée en campagne de Jospin en 2002 et de cette phrase qui sentait son 21 avril par anticipation : « Mon programme n’est pas essentiellement socialiste. » Ce qui voulait dire, par avance : « Je renonce à faire de la politique, je renonce au risque de vouloir changer le monde, ne comptez pas sur moi pour la semaine de quatre jours, de nouveaux emplois jeunes, la délimitation stricte d’un périmètre du marché qu’on ne laissera pas s’attaquer aux services publics et le refus d’une BCE indépendante. »
Il avouait par avance l’impuissance d’un gestionnaire qui allait s’occuper de la France comme d’une épicerie menacée par les supermarchés de la mondialisation. On peut appeler cela de l’honnêteté ou du réalisme. On peut aussi appeler cela du renoncement, voire de la lâcheté. Heureusement pour nous que Robespierre ne fut pas réaliste, ni la Commune, ni de Gaulle en 1940, ni Blum et Mitterrand (au moins au début de leur passage au pouvoir). Heureusement que tout ce petit monde en fit un peu, de la politique.
Mais on sait déjà, à propos de ce programme socialiste, qu’il est surtout là pour mobiliser un noyau dur de convaincus éternellement cocus. Et essayer de mordre sur le Front de gauche avec un Mélenchon qui ne fait que ça, lui, de la politique.
Même chose à droite. À part quelques mesures pour les plus riches, que reste-t-il du volontarisme sarkozyste ? A-t-il, par son néo-conservatisme affiché, son libéralisme en bandoulière, enrayé le chômage, la désindustrialisation, la baisse du pouvoir d’achat, l’augmentation de la dette ? Allons donc… Il suffit de regarder sa cote de popularité dans laquelle, davantage qu’un rejet de ses idées et de sa personne (qu’on ne s’illusionne pas trop chez mes amis de gauche), il faut surtout voir le reproche de promesses non tenues, le reproche de ne pas avoir fait de politique.
Quand la gauche au pouvoir arrive ou croit arriver au bout de ses forces fin 1983 et entame ce fameux tournant de la rigueur, que se passe-t-il ? Elle invente la morale. S’est-on assez gaussé, à droite, de cette « gauche morale » qui parle d’antiracisme quand elle laisse licencier massivement, qui promeut le rap, la bédé, le tag comme arts émancipateurs pendant que l’écart des salaires se creuse, qui mobilise contre le « péril fasciste » pour qu’on ne regarde pas du côté du monétarisme dur de Bérégovoy. Et que dire de Jospin discutant des mutins de 1917 pendant qu’il privatise davantage que Juppé ? Ou de la moraline Royal sur les enfants qu’il ne faut pas toucher et dont la parole prime sur celle de l’adulte (il faudra compter les profs accusés injustement de pédophilie qui se sont suicidés) ou sur les femmes policières qu’il faut raccompagner à la maison ?
Cette niaiserie dangereuse, pour masquer l’impuissance dans l’action, je suis assez heureux de la voir à son tour s’emparer du sarkozysme.
Voici venu le temps de la droite morale. Seulement, évidemment : à droite morale, morale de droite. C’est-à-dire une morale qui droitise la droite. Là où la gauche misait sur le surmoi antifasciste de son électorat de base pour faire passer sa conversion à l’économie de marché, la droite mise sur ce qu’elle croit être le surmoi conservateur et réac du sien pour faire oublier qu’elle a lourdement échoué : et de ne plus parler, ou presque, que des dangers du tabac, de la drogue, de la pornographie, du mariage homosexuel, des bébés médicaments. De refuser d’ouvrir le moindre débat sur l’euthanasie ou les salles de shoot pour les toxicomanes. De pénaliser le client des prostituées (quand bien même serait-elle suivie – étrange ruse de la raison – par quelques féministes < em>old school). De stigmatiser les sans-papiers (au grand dam du Medef, qui ne veut pas perdre son armée de réserve pour faire pression sur les salaires), quand la gauche morale voyait en eux la figure ultime du damné de la Terre.
Alors, tout le contraire de la gauche morale, la droite morale ? Même pas. Juste un reflet. Un reflet inversé comme il se doit dans un miroir, le miroir de la fin du politique. Le pire, c’est que parfois, ça réussit.
Quand Sarkozy dit qu’il y croit pour 2012, pourquoi pas ? C’est, finalement, le même pari que le Mitterrand paternaliste de 1988, qui se fait réélire par 54 % des voix sans jamais parler de politique et tout le temps de morale : « France Unie », « Génération Mitterrand » et le reste à l’avenant.
L’électorat, fragilisé par une crise interminable, aime se laisser distraire par les maîtres d’école, les pères la pudeur, les big mother infantilisantes, les dames chaisières. Je vais t’expliquer comment équilibrer tes repas puisque je ne peux pas augmenter tes salaires ou donner un emploi à tes mômes. Merci Monsieur, merci Madame. Jusqu’à la prochaine fois…
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