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Libye : faut-il intervenir au sol contre Kadhafi ?
25/03/2011 06:32
L’intervention aérienne en Libye tant attendue qui devait permettre aux insurgés de prendre l’avantage sur Kadhafi est pour l’instant un échec. Guy Sitbon défend l’idée qu’il n’est cependant plus question de reculer face au Guide libyen, qui tient ses troupes par le nerf de la guerre : l’argent. Il faut donc pour lui envisager une intervention au sol.
Tant espérée, la bienveillante intervention alliée contre Kadhafi se solde, à ce jour, par un fiasco. Les bombardements ont évité de justesse la chute de Benghazi, rien de plus. Ailleurs, si les lignes de front ont bougé, ce serait plutôt à l’avantage de l’ennemi. Si les résidus d’armée libyenne tiennent en échec la rébellion, plus les États-Unis, plus le Royaume Uni, plus la France, plus les Nations Unies, c’est qu’il y a quelque part une erreur.
La résilience de Kadhafi ne tient ni aux soutiens politiques, ni à l’amour de son peuple qui ferait tout pour se débarrasser de lui. Une seule raison à sa survie et à sa capacité de résistance : l’argent. Il paie très cher ses soldats, tant qu’ils recevront leur solde quotidienne ils combattront. S’ils survivent, leurs familles seront riches. Avec des réserves financières sans fond et un gisement de recrues tout aussi inépuisable, la guerre pourrait durer indéfiniment.
La résolution du Conseil de Sécurité appelle à porter secours aux populations civiles. Des civils sont tués chaque jour, le travail auquel on s’est engagé n’est pas exécuté. Chasseurs-bombardiers et Tomahawks font de leur mieux, ils ne font pas taire les armes kadhafiennes. De toute évidence, l’action aérienne est insuffisante. Tant qu’on s’interdira l’intervention terrestre, on s’enlisera.
Les Nations Unies ont autorisé l’usage de tous les moyens à l’exclusion de « l’occupation ». Les opérations ponctuelles au sol ne signifient pas occupation, elles ne sont pas prohibées. Avec le feu vert des autorités de Benghazi, quelques centaines de parachutistes largués sur Misurata, sur Ajdabiya et quelques autres villes mettraient les mercenaires en déroute, sans trop de casse. Il ne resterait plus à Kadhafi que son réduit tripolitain où il ne s’éterniserait pas.
Les aléas politiques et militaires de cette inflexion stratégique ne seraient pas insignifiants. Pertes humaines, troubles diplomatiques et autres. Ils pèsent beaucoup moins lourd que les bénéfices prévisibles.
Il eût été de loin préférable que le peuple se débarrasse tout seul de son tyran mais les dollars et l’obstination de Kadhafi ont conduit au point où nous trouvons. Qu’on le veuille ou non, nous sommes désormais engagés militairement dans le camp du combat des peuples arabes (ici libyen) contre la dictature et c’est la juste cause. Toute voie de retour en arrière nous est fermée. Débattre sur le sexe des anges c’est faire le jeu de Kadhafi. Le temps presse. Il faut gagner cette bataille et vite. Atermoiements et tergiversations nous mènent droit à l’impasse, autrement dit, la défaite. Une guerre sans fin, une Libye ingouvernable, un triomphe islamiste, l’aveu d’impuissance face à nos alliés d’aujourd’hui et de demain.
Les lendemains ne souriront pas.
Guy Sitbon – Marianne
http://www.gaullisme.fr/2011/03/25/libye-faut-il-intervenir-au-sol-contre-kadhafi/
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La France à la croisée des chemins
25/03/2011 06:29
Le système politique bâtit depuis trente ans entre l’UMP et le PS est au bord de l’implosion. Voilà ce que nous disent les résultats des cantonales, toutes les études d’opinion effectuées autour de ces élections, et la cacophonie qui s’ensuit, ou se poursuit, aussi bien au gouvernement qu’au Parti socialiste.
Les français renouent avec l’abstention massive, plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé. L’UMP est clairement en difficulté et en recul, traduisant le désarroi d’un électorat traditionnel de droite devant le vide de la politique de Nicolas Sarkozy et le retour dans l’abstention ou le vote Front National de ceux à qui la campagne de 2007 avaient fait croire en un vrai changement de cap.
Ce n’est qu’en comparaison de cet échec que la gauche et le Parti Socialiste peuvent apparaître comme gagnants relatifs du scrutin. En réalité, ils ne progressent que peu sur une mer d’abstention. Dit autrement, la gauche n’est pas aujourd’hui, pour les français, une alternative crédible.
L’ampleur du vote Front National est avec l’abstention le deuxième élément marquant. En présentant des candidats dans 25% de cantons de moins, il réunit 92% de ses voix de 2004, atteignant en moyenne 15% des voix et étant présent au second tour dans près de 20% des cantons renouvelables, à part égale face à des candidats UMP ou de gauche.
Le scrutin des cantonales reflète un point d’inflexion indiscutable dans l’histoire du pays et traduit une nouvelle étape dans l’épuisement des forces qui ont porté en France le politique de la mondialisation ultralibérale. L’UMP l’a fait au nom de l’idéologie de la concurrence sans limite comme pris à payer d’un progrès social sans cesse remis à demain. La gauche l’a fait au nom d’un internationalisme confondu avec la disparition des nations. Elles se sont rencontrées, ont échangé leurs idéologies jusqu’à en devenir des étoiles jumelles.
Confrontés au délitement social, politique, économique de la France, seul un tiers des citoyens voit encore des différences entre les deux partis qui gouvernent en alternance depuis trente ans. Plus de huit français sur dix estiment que l’avenir du pays est décidé par les marchés financiers et par l’Union Européenne et que les politiques, qui pourraient reprendre le contrôle du destin du pays ne veulent plus ou ne peuvent plus le faire. Deux tiers des français pensent que la France est soumise à une immigration excessive et à une insécurité grandissante. Si les françaises et les français gardent encore un espoir dans la capacité de l’élection présidentielle à peser sur les événements, ils pensent que les autres élections n’ont plus aucune importance.
Les chroniqueurs de l’oligarchie médiatique, politique et financière parlent de “lepénisation” des esprits. Ils prennent en fait les français pour des imbéciles. Le Front National ne fait en réalité que récupérer à son profit le désespoir des français. 70% des électeurs mêmes du Front National disent pourtant, au contraire de ce que ce dernier prétend, ne pas adhérer en positif à ses idées, c’est à dire qu’ils ne sont pas dupes des excès – et notamment la stigmatisation de certains français – que le FN continue à charrier, quoiqu’on dise sur la modernité de Marine par rapport à son père. Mais il s’opère un vrai basculement : ce n’est plus parce qu’on adhère à ces excès que l’on vote Marine Le Pen, c’est en dépit de cela, parce qu’il semble ne plus rien exister d’autre pour exprimer son refus et son dégoût.
L’UMP comme le PS croient pouvoir encore utiliser le vote Front National. La présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle assurerait à son adversaire UMP ou PS une victoire sans combat, sous l’égide d’un “Front Républicain” qui ne serait plus que l’alliance des mêmes intérêts de pouvoir. Et quelle aubaine ce sera de voir le prochain « dérapage » de Jean-Marie Le Pen ou la stigmatisation systématique des français musulmans de la fille venir jeter le discrédit sur toute politique alternative au système UMPS, puisque Marine Le Pen fait aujourd’hui du copier-coller avec le programme de Debout La République. Le système politique s’offusque de l’existence du Front National mais il contribue chaque jour à l’entretenir comme voie de stérilisation du vote populaire pour un pays qui ne veut plus de la politique suivie depuis trente ans.
La France vit ainsi une phase critique de son histoire. Les françaises et les français le savent. Ils sont de plus en plus nombreux aujourd’hui à utiliser le vote Front National comme la seule arme dont ils croient pouvoir disposer.
Mais la désagrégation du pays ne pourra que se poursuivre dans le renoncement que serait l’impasse d’un vote massif FN comme seul exutoire.
Raison de plus pour faire grandir l’alternative gaulliste, sociale et nationale dont la France a tant besoin aujourd’hui.
C’est pourquoi Nicolas Dupont-Aignan sera présent à la présidentielle pour changer la donne, c’est pourquoi les médias ne lui laissent que si peu de place, et c’est pourquoi tout sera fait pour empêcher que les citoyens n’aient plus le choix qu’entre le maintien du système et un vote désespéré.
C’est le combat de Debout La République dont rien ne nous fera dévier, parce qu’à la croisée des chemins, nous sommes sûrs que le peuple français, rejetant les manipulations et les mensonges, va choisir la bonne direction.
François MORVAN, Vice-président de Debout la République
http://www.gaullisme.fr/2011/03/24/la-france-a-la-croisee-des-chemins/
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Cantonales : abstention et schizophrénie
25/03/2011 06:25
Trop de flou rend l’électeur fou
Les cantonales, ont achevé le processus de schizophrénisation générale des partis politiques, à l’exception des deux Fronts, celui de gauche et le front « national » – ou qui s’affirme comme tel, car je ne vois pas pourquoi il faudrait laisser le monopole du national à Marine Le Pen, étant entendu que tout ce qui est national est nôtre, à gauche, puisque c’est nous qui l’avons inventée, la nation, quelque part entre 1789 et 1792. Et c’est nous qui l’avons revivifiée à travers deux siècles de conquêtes sociales, une bonne demi-douzaine de révolutions souvent matées dans le sang par la bourgeoisie sous le regard bienveillant d’une puissance étrangère comme ce fut le cas de la Commune de Paris dont on fête, hélas avec une discrétion de violette, le cent quarantième anniversaire en ce mois de mars 2011.
Il est vrai qu’il devient de plus en plus difficile de voter pour des partis schizophrènes. L’abstention n’est pas seulement due à une paresse intellectuelle de type poujadiste, « tous les mêmes, tous pourris », mais aussi à une certaine réticence à voter pour des familles politiques qui comme certains grands malades mentaux souffrent de personnalités multiples.
Revue de détail : Je désire voter calmement à gauche : j’ai le choix entre les écologistes et les socialistes. On a l’impression, comme ça, que ce sont des gens sérieux. En plus, ils ont l’air capable de s’entendre. Bon, pour l’instant, ils sont surtout capable de s’entendre pour présenter des candidats uniques dans les deux derniers conseils généraux tenus par des communistes, l’Allier et le Val de Marne, manip qui d’ailleurs semble avoir échoué.
Donc, je décide de voter socialiste et là, problème, je m’aperçois que le Parti socialiste n’existe plus depuis qu’en 2005, ses électeurs comme ses responsables se sont partagés sur le referendum pour le TCE. Depuis, pour des raisons de mode de scrutin qui ne permet pas, sauf à risquer la modémisation, de créer son propre parti, le PS survit surtout comme cartel électoral. Parce que si vous enfermez dans une même pièce Valls et Gérard Collomb d’un côté, Hamon et Fabius de l’autre, vous allez vite comprendre ce que signifient « divergences idéologiques insurmontables. » Comme le PS a tendance à gagner, cette fois-ci encore, toutes les élections intermédiaires, ça ne se voit pas trop. Mais il risque d’y avoir du sport quand un Emmanuelli verra débarquer en sauveur suprême Dominique Strauss-Kahn.
Bon, vous choisissez alors de voter écologiste parce que vous avez les tympans résistants à la voix de Cécile Duflot et que vous n’avez pas peur de vous enrhumer quand vous vous approchez d’Eva Joly. Là, à nouveau, se pose un problème. Pour quel écologiste votez-vous ? Le représentant des classes supérieures aisées, soucieuses de leur bilans carbone, qui ont les moyens d’installer une pompe à chaleur dans la copropriété et des panneaux solaires dans la maison secondaire du Lubéron ou pour un type du genre d’Yves Cochet, malthusien décroissant, qui promet un monde formidablement joyeux de carottes râpées, d’enfants uniques et de douches de cinq minutes. Voter Vert aujourd’hui, est-ce voter pour une nouvelle bourgeoisie dont le souci pour l’environnement est surtout ornemental ou pour des ayatollahs de la décroissance ? Est-ce voter pour ceux qui sont vraiment contre le nucléaire ou ceux qui se diront que Paris vaut bien une messe et un maroquin un réacteur EPR ?
Laissons la gauche et imaginons-nous un instant dans la peau d’un électeur de la droite ou du centre. Je ne suis pas très content du virage moyennement humaniste de l’UMP de Guéant et de Chantal Brunel, je n’aime pas que l’Etat organise et instrumentalise des débats sur l’islam et l’identité nationale, je suis attaché à une certaine décence dans le comportement des hommes de pouvoir et il n’est pas certain qu’un vieux fond catholique en moi ne se soit durablement hérissé pendant « l’été rom » ou à la lecture de certains articles (d’ailleurs retoqués par le Conseil Constitutionnel) de la loi Loppsi 2 comme les peines planchers pour les mineurs. Je vais donc voter au Centre.
Mais là aussi, de quel centriste parle-t-on, à quelle mouvance, tendance, groupe appartient mon candidat centriste ? L’infiniment petit a autant de variété que l’infiniment grand nous a appris Pascal. Mon centriste est-il du Modem, c’est à dire plus à gauche que certains socialistes ? Est-il un partisan de Jean Arthuis, c’est-à-dire plus monétariste qu’un banquier européen ? Est-il pour Hervé Morin, c’est-à-dire un « nouveau centriste » vexé par le mépris de l’UMP ? Est-il enfin pour Borloo dont l’OPA sur la maison radicale valoisienne semble avoir été essentiellement motivée par la déception de ne pas avoir eu Matignon ?
Non, tournons-nous franchement vers la droite et vers l’UMP. L’UMP est le parti unique de la droite, c’est bien connu depuis Juppé. À condition d’oublier qu’il y a dans son organigramme une bonne demi-douzaine de formations « associées » et que coexistent des sensibilités qui vont des vestiges du gaullisme social à la volonté de moins en moins cachée de faire alliance avec le Front National, du colbertisme traditionnel en matière économique à des fanatiques de la dérégulation. C’est vrai, quoi, qui se cache vraiment derrière cette bonne tête de notable qui n’ose d’ailleurs même plus mettre le sigle UMP sur son affiche et se contente d’un vague « Majorité présidentielle », qui se cache vraiment ? Un fan de Copé pour qui PS et FN, c’est pareil ou un partisan de NKM ou de Fillon qui restent profondément allergiques à un certain ethnopopulisme, actuellement en vogue à l’UMP pour contrer le FN avec le succès que l’on sait ? Non décidément, il ne restait que deux partis possible pour l’électeur qui voulait être sûr du corpus idéologique de son candidat.
Le Front national d’abord. Bien entendu, dans 90% des cantons, personne ne connaissait localement son candidat. Mais enfin, mettez la tête de Marine Le Pen sur la profession de foi, comme sur n’importe quel news, et un manche à balai parachuté est certain de faire un score à deux chiffres et de pouvoir se maintenir au second tour dans quatre cents cantons, rien que ça… Mais le programme est clair : national et social. Oxymore, chimère ? En tout cas, ça fait voter dans les quartiers populaires et plutôt en nombre. On reprend timidement les chemins de l’isoloir comme pour espérer encore.
Heureusement, il y a aussi, gardons le meilleur pour la fin, le Front de gauche. Vous ne le savez pas, mais pour monsieur Guéant comme pour les plateaux télé, le Front de gauche n’existe pas, contrairement au Front National. Car c’est une coalition. C’est tout de même ennuyeux parce que le Front de Gauche a doublé les écologistes, fait 9% et un score à deux chiffres si on le rapporte aux cantons où il était présent. Le Front de gauche, composé du PCF (enfin, je crois), du PG et de la Gauche unitaire, quand on le laisse parler, a un programme aussi clair que radicalement opposé à celui du Front national. Comme les mots ont leur importance, le Front de gauche n’est pas la gauche de la gauche, ni même l’extrême gauche, ce qui ne veut rien dire mais l’autre gauche. C’est à dire une gauche de rupture mais en mesure, demain, s’il le faut, de prendre le pouvoir avec les gens qu’il faut aux places qu’il faut. (Pas sûr que le FN puisse pour l’instant se targuer d’un tel réservoir de compétences, mais bon…)
L’air de rien, dimanche prochain, il y aura plusieurs dizaines de cantons où le second tour sera un duel entre Front national et Front de gauche. Ces cantons, souvent populaires, seront très intéressants à observer. Méfiants par rapport à une économie de marché qui les paupérise chaque jour un peu plus, hostiles à un libre-échangisme dont décidément ils ne voient pas ce qu’il leur apporte à part une précarité toujours plus grande et le partage, comme pour l’eau ou la santé, entre quelques opérateurs privés qui vont leur vendre ce qui était déjà à eux, ils vont voter pour les deux seules forces cohérentes, celles qui veulent changer la vie. Ou si vous préférez, pour celles qui font de la politique, de la vraie. Pour le meilleur et pour le pire.
Jérôme Leroy
http://www.causeur.fr/cantonales-abstention-et-schizophrenie,9299
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Dupont-Aignan : "Ce front républicain est grotesque
25/03/2011 06:22
"Je ne voterais pas pour les candidats du système", indique le président de Debout la République qui croit que "le front républicain ne peut pas exister entre des partis qui ne sont pas républicains".
> Interview
L'UMP se déchire sur l'opportunité d'un front républicain pour faire barrage au FN au second tour des cantonales. Quelle est la position de Debout la République ?
- C'est un faux débat! Le front républicain ne peut pas exister entre des partis qui ne sont pas républicains. Ce sont des partis qui ont violé la démocratie avec le traité de Lisbonne qui s'est assis sur le référendum de 2005, des partis qui aujourd'hui payent les choix qu'ils ont faits depuis vingt ans. Ce front républicain est grotesque et ne peut faire que le jeu du Front national.
Ce qui me surprend, c'est qu'il n'y en ait pas un qui se demande pourquoi les Français se sont massivement abstenu et ont voté pour le Front national. Insécurité, trafic de drogues dans les banlieues… Personne n'en parle! Ils n'ont toujours rien compris, rien appris. Nous, notre position à debout la République est très simple: c'est un débat de farces et attrapes qui ne vaut rien et qui n'intéresse pas nos concitoyens. Je propose une autre offre politique nationale, républicaine, sociale, car c'est la seule solution pour le pays. Sinon, on fera de Marine Le Pen la nouvelle Jeanne d'Arc. Parce qu'ils proposent tous la même chose. Je propose une autre voix, et il faudra un rassemblement de toutes celles et tous ceux qui veulent renégocier les traités européens, nationaliser certaines banques, contrôler nos frontières, et le jour où nous aurons ce débat, vous verrez que nous aurons moins d'abstention.
Donc vous ne donnez pas de consigne de vote en cas de présence du FN au second tour des cantonales ?
- Je ne donne pas de consigne de vote. Chacun vote en fonction de ce qu'il pense, et je crois que la plupart de mes électeurs, de gauche comme de droite, voteront Front national, puisqu'on ne leur offre pas d'autres choix !
D'ailleurs, il faut noter que les candidats de Debout la République, là où il y en avait, ont fait de très bons scores, entre 10 et 20% dans certains cantons. Ce n'est pas significatif électoralement mais cela montre que lorsqu'il y a une pensée différente de la pensée unique dans l'offre politique, les Français l'entendent. Quand j'étais présent aux régionales en Ile-de-France, j'ai quand même fait 5% [en fait 4% en 2010, NDLR], et le FN n'a fait que 9%. Parce que Debout la République défend autre chose sans pour autant avoir les excès qu'on entend au Front national parfois.
Je comprends le vote Front national et je dis qu'il y a urgence à présenter une autre offre. Le Front national ne doit pas avoir le monopole du drapeau et de la République, que les autres ont abandonné.
Donc pas de consigne de vote. Mais vous, personnellement, que feriez-vous ?
- C'est le secret de l'isoloir, et pour l'instant le cas ne se présente pas. Mais en tout cas je ne voterais pas pour les candidats du système, ça c'est certain.
Pas pour les partis du système, vous parlez du PS et de l'UMP ?
- Ce sont eux qui nous ont menés au Front national. Donc je ne vois pas pourquoi je voterais pour eux! C'est quand même incroyable de recevoir des leçons de la part de gens qui ont tout échoué et qui voudraient qu'on vote pour eux, contre ceux qu'ils ont créé ? C'est l'épuisement d'un système qui a toujours échoué, qui a créé le Front national, et qui maintenant s'en sert pour se maintenir.
Je dis aux Français: ne désespérez pas, on va présenter un projet pour la France en 2012 et c'est pour cela que je veux absolument être candidat.
Interview de Nicolas Dupont-Aignan, député, président de Debout la République, par Baptiste Legrand
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Au risque du déshonneur et de la défaite, par Frédéric Salat-Baroux
25/03/2011 06:15
"En refusant de donner des consignes de vote claires en cas de face à face P.S.-FN, dimanche prochain, à l’occasion du second tour des élections cantonales, l’UMP ne s’est pas bornée à renvoyer dos à dos ses adversaires. Elle a ouvert une brèche dans la digue élevée par le Général de Gaulle entre la droite et l’extrême droite. Une digue qui avait tenue plus d’un demi-siècle.
L’Histoire permet de comprendre qu’entre la droite et l’extrême droite, il n’y a pas une différence de degré, il y a une différence de nature. Une différence de racines.
L’extrême droite s’est construite sur le refus de la République. Elle a été jusqu’à faire, avec une partie des élites françaises, le choix de la défaite en 1940 pour mieux renverser la République. Le Gaullisme est né en réaction à cette double trahison.
Pour l’extrême droite, il y a deux catégories de Français : ceux de souche – les prétendus vrais – et les autres. Son antisémitisme des années 1930 a muté pour prendre le visage aujourd’hui de son rejet des musulmans. Mais il s’agit d’évidence des deux faces d’une même pièce. Pour le Général de Gaulle, la distinction est toute autre : 'il n’y a que deux catégories de Français : ceux qui font leur devoir et ceux qui ne le font pas'.
Même différence fondamentale de vision économique : l’extrême droite refuse la mondialisation : l’illusion du retour à la terre sous Vichy trouve comme écho contemporain son projet de sortie de l’Euro. Le gaullisme, au contraire, est marqué par la volonté de relever le défi de la concurrence mondiale, par la combinaison d’une politique industrielle forte et d’un modèle social protecteur.
Parce que tout nous sépare, le principal adversaire de l’extrême droite a toujours été le gaullisme. De Gaulle hier, Chirac dans les années 1990.
C’est pour cela que la gauche n’a pas hésité à voter Jacques Chirac en 2002.
C’est pour cela que l’appel au vote P.S., en l’absence de candidat UMP, s’impose au regard de nos valeurs autant que de notre histoire. Lorsque l’essentiel est en jeu, la fidélité à ce que nous sommes rejoint nécessairement notre intérêt tactique. Les électeurs tentés par le Front National choisiront toujours l’original à la copie, pour reprendre le mot de Jean-Marie Le Pen. De proche en proche, l’UMP a adopté une ligne politique suicidaire : elle laisse entendre que par son professionnalisme, elle serait seule à même d’apporter des réponses efficaces aux questions posées par le Front National.
La vérité, c’est qu’à force de parler des Français qui ne se sentiraient plus chez eux, d’envisager de remettre les réfugiés dans des bateaux, d’ouvrir un prétendu débat sur la laïcité, comme paravent de la stigmatisation de l’islam, on ne peut parvenir qu’au rejet et au mépris de ceux que l’on cherche à séduire. Les Français ne sont pas dupes du fossé entre les mots et les actes. Car nous sommes au pouvoir !
L’histoire se répète : accepter de mettre entre parenthèse notre honneur pour sauver – croit-on- nos chances de victoire, ne peut conduire qu’au déshonneur et à la défaite.
L’élection de 2012 se jouera sur la question de la mondialisation et de ses conséquences économiques et sociales. Deux aspirations se font face : la volonté de s’y engager et la tentation du repli. Est-ce un hasard si en tête des sondages présidentiels on trouve Dominique Strauss Kahn, qui symbolise une approche décomplexée de la mondialisation et Marine Le Pen qui porte l’illusion dramatique d’une France qui aurait raison de refuser le changement contre le reste du monde ?
Les Français savent bien que la peur ne mène à rien. Ils attendent d’être éclairés et guidés dans la mondialisation par des femmes et des hommes de conviction. Le chancelier Schröder, au début des années 2000, a fait les choix nécessaires pour adapter l’Allemagne au défi industriel, sans remettre en cause son modèle social.
Pour la droite, il est encore temps d’affirmer ce qu’elle est sans se dissoudre. L’action du Président de la République en Libye montre que lorsque l’on renoue avec des valeurs ouvertes, ambitieuses, exigeantes, bref gaullistes, notre voix porte et nous retrouvons prise sur les événements.
Face à l’immigration, il faut agir, appliquer les lois fermement et sans idéologie. Sur les questions d’identité, il faut affirmer les valeurs auxquelles nous tenons, sans stigmatiser : le voile a été interdit à l’école publique en 2004, au nom de la République et pas pour flatter des sentiments xénophobes.
Le Gouvernement s’est aussi donné deux rendez-vous de réforme avant les élections : la fiscalité du patrimoine et la dépendance. C’est l’occasion de montrer que l’on peut à la fois prendre des décisions fortes et justes pour encourager les entrepreneurs et renforcer notre modèle social.
C’est comme cela, et pas en devenant les supplétifs obsessionnels du Front National, que nous imposeront notre marque au service de la France."
Frédéric Salat-Baroux, ancien secrétaire général de l'Elysée (2005-2007)
Source: Le Figaro
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/03/24/1842-au-risque-du-deshonneur-et-de-la-defaite-par-frederic-salat-baroux
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