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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Quand le volapük européen traduit saignée et tutelle par « aide » !

28/03/2011 07:51

Quand le volapük européen traduit saignée et tutelle par « aide » !


Cette semaine a été le théâtre d’une comédie totalement ubuesque où l’on a pu voir l’Union Européenne demander à « aider » le Portugal et ce pays refuser cette « aide ». Voilà de quoi relativiser l’emploi du terme « plan de sauvetage » pour les plans européens.
Le Portugal au bord du gouffre
La situation est proche de l’explosion à Lisbonne. Les taux d’intérêt à long terme approchent 8%. Sachant que la dette publique équivaut à 90% du PIB, cela signifie que si les taux restaient en l’état pour une longue période, alors, le pays devrait consacrer plus de 7% de sa richesse tous les ans uniquement pour payer les intérêts de la dette, sans parvenir à la réduire. La crise est telle que le Premier Ministre a démissionné après le vote négatif du parlement sur un énième plan d’austérité.
Dans un tel contexte, on pouvait imaginer que José Socrates accepterait le « plan de sauvetage » européen de 75 milliards d’euros, qui permettrait à son pays de financer sa dette pour plusieurs années. Mais non, le Premier Ministre en sursis a eu le courage de le refuser pour laisser les Portugais trancher lors des élections législatives à venir. Voici un comportement hautement démocratique qui fait honneur à cet homme qui n’engage pas son peuple contre sa volonté.
Ce que ces plans disent de l’Europe
Tout ceci permet de relativiser le vocabulaire positif utilisé pour présenter ces plans. Car ces plans ne sont pas des « plans d’aide » à un pays, sans quoi personne n’hésiterait à y souscrire. Ce sont des plans qui permettent de sauver l’euro et de préserver les intérêts des créanciers au prix d’une véritable saignée économique et d’une sévère mise sous tutelle des pays qui y souscrivent. Les Portugais ont été précédés par la Grèce et l’Irlande, pour leur plus grand malheur…
Ces pays auraient simplement besoin de dévaluer pour restaurer l’équilibre de leur commerce et de leur balance des paiements autrement que par une baisse sauvage des salaires et du pouvoir d’achat de la population. On peut également souscrire à l’idée d’une restructuration de la dette : même un journal aussi sérieux que The Economist le soutient depuis des mois. L’Europe achète du temps, le fait payer par les peuples, mais ces plans ne résolvent rien et la situation empire.
Et la situation est d’autant moins durable que le dispositif anticrise adopté est totalement insuffisant. Si Madrid était en difficulté, toutes les cartouches seraient grillées. Mieux, les pays européens ont à peine réussi à s’entendre pour maintenir la taille du dispositif, loin des demandes de certains de le doubler ou de lancer des euro-obligations. La Tribune a bien compris que rien n’a été réglé alors que le Figaro fait mine de croire que de véritables solutions ont été adoptées.
Un troisième incendie fait rage dans la zone euro avec le Portugal qui  suit l’exemple de la Grèce et de l’Irlande. Quel sera le premier pays à quitter la monnaie unique et à restructurer sa dette ? La question n’est pas de savoir si cela arrivera mais quand, tant les « plans d’aide » ne résolvent rien.
Laurent Pinsolle





Non, le FN n’a pas fait 11% !

28/03/2011 07:45

Non, le FN n’a pas fait 11% !


Quand on n’aime pas, on ne compte pas ?

Disons le tout net, on s’est massivement fichu de vous hier soir, et sur toutes les chaînes: dans un scrutin cantonal ou législatif, les scores des partis au second tour n’ont aucun sens au niveau national. Les publier sans avertissement, comme l’a fait le ministère de l’Intérieur, ou les commenter ad libitum, comme nombre de confrères ainsi que la plupart des dirigeants de l’UMP ou du PS présents sur les plateaux, relève de l’escroquerie en bande organisée. Qui dit escroquerie dit victimes, ce soir c’était au tour des écologistes, du Front de Gauche et surtout du FN d’être dépouillés après les dépouillements
L’arithmétique étant moins populaire dans ce pays que l’Euromillions ou le régime Dukan, les spoliés ont eu un peu de mal à se défendre : la règle de trois, personne ne s’est aventuré à l’expliciter au peuple français et il est vrai que l’exercice était casse-gueule, surtout en deux minutes à l’oral sans rattrapage.
N’étant pas soumis aux mêmes contraintes, je vais tenter, à chaud et donc avec des informations partielles, remettre les pendules à l’heure. C’est de saison.
Pourquoi le score national de chaque parti n’a-t-il aucun sens au deuxième tour ? Tout simplement, parce qu’il n’y a pas une mais des centaines d’élections et que seuls les deux ou trois candidats arrivés en tête reviennent en deuxième semaine. Je ne vous refais pas le feuilleton du ni-ni et du front républicain, des pactes signés par les chefs sur les plateaux de télé et ignorés par la piétaille au nom de mille embrouilles locales. Pour apprécier l’entourloupe, il faut juste se rappeler que tous les partis ne sont pas en lice dans tous les cantons.
Seul le premier tour peut donner une estimation exacte des forces en présence (sauf torsion ministérielle, mais ça, nul n’ose l’imaginer). La semaine dernière, à l’issue du scrutin, on savait ce que pesaient le Front de gauche, le PS, le FN. C’était un peu plus compliqué pour l’UMP, à cause du flou induit par les divers droite et pour les Verts, qui étaient souvent co-investis par le PS. N’empêche, la photo, le « sondage grandeur nature », c’était dimanche dernier.
Les scores d’hier, à l’inverse, n’avaient aucun sens. Tout d’abord, environ un quart des cantons avaient été pourvus au premier tour, et ça change beaucoup de choses. Une séance de travaux pratiques pour vous expliquer, on se réveille au fond de la classe ! Pour plus de clarté, cet exercice sera ultra simplifié.
Imaginons qu’il y a deux cantons -d’égale population, disons 1000 votants – à pourvoir dans un département X où trois partis sont en présence.
Au premier tour dans le canton Nord, le parti A fait 600 voix (60%) le parti B, 300 voix (30% ) et le C 100 voix (10%) : le A aurait été élu dès dimanche dernier, il n’y aurait donc pas eu de second tour.
Dans le canton Sud, le rapport de forces est plus équilibré avec respectivement pour les parti A, B et C 360 , 440 et 200 voix . Au soir du premier tour, le candidat C se désiste en faveur du candidat B., et au second tour le candidat A obtient 400 voix, et le candidat B, 600 voix.
Selon la logique ministérielle en vigueur, les scores de second tour donnent donc le parti B largement majoritaire dans le département après le second tour avec 60% (600 voix) contre 40% au parti A. Le parti C, lui, a disparu de la couverture radar.
Résultat, le parti A se trouve pénalisé d’avoir fait un trop bon score dans le canton nord ! La photo finish est truquée la seule qui valait était celle du premier tour en agrégeant les cantons Nord et Sud
Au faux score façon Guéant second tour ( B= 60%, A=40%, C=0%) on préféra donc le vrai, issu du dimanche précédent A = 600 voix sur le canton Nord+ 360 sur le Sud= 48% des 2000 exprimés ; B= 300+ 440 =37% ; C = 100+ 200=15%. En tout, ça fait bien 100 %, ouf, je ne me suis pas planté ! Et de tête, s’il vous plait, mais je ne vous interdis pas de refaire ce décompte avec une calculette, les résultats risquent de coïncider. En clair, on s’est foutu de nous
Si cet exemple simplifié vous a paru rédhibitoire, allez donc vous faire une injection de Red Bull avant la suite, où on l’étendra à 2000 cantons et une huitaine de partis.
Non, non, c’était juste pour vous faire peur, et parlons plutôt immédiatement de ce qui fâche : le score du FN qu’on nous donne à 11% et des poussières donc. Foutaises ! Ce score est en fait celui du FN rapporté à l’ensemble des cantons, alors que ce dimanche, il était absent, contrairement au PS et à l’UMP, d’une grande majorité d’entre eux. En réalité dans les 400 cantons (environ un quart du total) où il restait en lice pour le second tour, le FN se situerait autour de 38 à 40% à l’heure où j’écris ces lignes. Et même si lundi on n’apprend que finalement il n’a réalisé que 35 %, c’est toujours 3 fois plus que l’estimation officielle, sur laquelle ont brodé tous les commentateurs télé ou presque (on exclura notamment du lot les implacables duettistes Zemmour et Domenach).
Le cas de figure assez standard dans ces cantons-là, c’est un candidat FN qui a fait 25 points au premier tour, et qui en gagne 10 à 15 de plus au second. Pas assez donc, pour dégager une majorité, dans la quasi-totalité des cas, et cet élément est significatif : il ne s’est trouvé pratiquement pas un coin de France pour donner une majorité à un candidat frontiste. Mais ces candidats arrivent néanmoins à séduire entre les deux tours plus d’électeurs -notamment UMP- que lors des scrutins comparables qui ont précédé ; et ça aussi, c’est significatif : le FN fait toujours peur, mais il fait moins peur que jamais
À une moindre échelle, le Front de gauche et EELV sont victimes de la même distorsion, si ce n’est qu’elle est encore un peu plus opacifiée du fait que nombre de leurs candidats s’étaient désistés après le premier tour, et que ceux qui restaient bénéficiaient le plus souvent d’un désistement du PS. Mais même si on n’aime pas les Verts, personne n’ira penser, comme on l’a laissé croire, qu’ils ne pèsent plus que 2%…
Voilà pour les correctifs arithmétiques qui s’imposaient, mais à la réflexion ça aurait pu être encore plus rigolo. Comme le FN n’a eu, semble-t-il, que deux élus sur 2000 conseillers généraux renouvelables, Claude Guéant aurait pu nous expliquer que le FN ne pesait plus que 2 divisé par 2000 soit 0,1% …
 
Marc Cohen
 





Cantonales: Sarkozy perd sur tous les tableaux

28/03/2011 07:41

Cantonales: Sarkozy perd sur tous les tableaux


Les résultats médiocres de la majorité coïncident avec la publication d'un sondage calamiteux pour le Président. Pour autant, la gauche, toujours dans l'incertitude et la division, ne saurait pavoiser. Quant au Front national, qui améliore son score du premier tour, pour lui, tout reste à faire.

Quelle dégelée ! Jamais sans doute depuis le début de la Ve République, la droite française ne s’est retrouvée dans un état  aussi calamiteux que ce soir. Même en 1981, même en 1997, les hommes et les femmes de la droite n’ont eu autant de raisons de pleurer. 
Premier constat, le bilan du sarkozysme est catastrophique sur un plan électoral : en quatre ans, il a réussi à faire du Front national, mouvement jugé déclinant, voire moribond (à peine 4,5% aux législatives de 2007) un parti qui le talonne et le dépasse souvent localement : le Front national dépasserait en moyenne les 40% dans les 402 cantons où il était représenté au second tour. Cette performance résume à elle seule la défaite diu sarkozysme : l'appel aux abstentionnistes, le souhait — mitigé — d'un Front républicain ont échoué lamentablement. 
Mais il y a plus grave : le sondage Ipsos complète très désavantageusement la déroute électorale cantonale. Quel que soit le candidat socialistes (hormis Ségolène Royal), Nicolas Sarkozy ne passerait pas la barre du second tour ! Pour la première fois, l'hypothèse d'une élimination du candidat de la droite dès le premier tour (le fameux 21 avril à l'envers), n'est plus fantaisiste, elle entre dans le champ du possible, voire du probable. Il est d'ailleurs frappant de constater que le chef de guerre Sarkozy ne profite guère de son initiative militaro-diplomatique en Libye. 
En d’autres temps, une telle contre-performance pourrait être surmontée à droite, par exemple en changeant de gouvernement. Malheureusement pour Sarkozy, la cartouche du remaniement a déjà été tirée. La droite pourrait aussi changer de candidat pour le prochain scrutin. Ce serait sans doute le plus raisonnable et une année suffit largement pour crédibiliser une nouvelle personnalité. Les anciens se souviennent comment Georges Pompidou avait su montrer en puissance en démissionnant après mai 68 pour préparer la relève de de Gaulle en 1969. On se rappelle bien aussi comment le jeune Giscard d'Estaing avait éliminé son concurrent Chaban-Delmas en 1974 avec la complicité d'un certain Jacques Chirac. A cette époque, ce que l'on appelait la bourgeoisie savait s'organiser de façon rationnelle pour préserver ses intérêts. Ce n'est plus le cas.  
Qui, dans le camp de la droite aura le culot de prendre le petit Nicolas par les épaules en lui disant : « Mon ami il faut rentrer chez vous et laisser la place à quelqu’un d’autre moins usé par le pouvoir.» Personne. Nobody. Niemand. Pour une raison simple : en prenant la tête de l'UMP que Jacques Chirac a dû lui céder durant son deuxième septennat, Nicolas Sarkozy a mis en place une machine univoque, une véritable cour. Aujourd'hui, c'est même l'ex-chiraquien François Baroin, à qui personne n'avait rien demandé, qui déclare que ce serait « folie » pour la majorité de changer de cheval si prêt du poteau d'arrivée de 2012. Ah bon ? Ce serait folie de réfléchir à changer un candidat-président passé sous la barre des 20% dans les sondages ?

Pourtant, à partir de lundi, chaque député UMP va se lever le matin en se demandant par quel miracle il peut être réélu dans une circonscription où le Front national menace de faire plus de 20%. Faisons confiance aux députés UMP : leur obsession à eux n'est pas la réélection de Nicolas Sarkozy mais la leur propre. Et ils savent bien que le rebond de leur champion devient chaque jour plus difficile à imaginer.
Ce n'est pas sa faute, nous dit Jean-François Copé, mais celle de la crise. La crise. Financière, économique, sociale, il nous l'aura martelée ce soir, cette crise, le bon docteur Copé. Mais on croyait que cette crise, justement le Président avait su l'affronter mieux que tous ses collègues des autres pays ? On croyait que super Sarko avait permis à la France de s'épargner une récession ? Apparemment, les électeurs n'ont rien compris.
Qui donc peut se lever à droite et prendre en main les intérêts de la majorité ? On a évoqué les cas de François Fillon et d'Alain Juppé. Les deux hommes sont sans doute appréciés dans ces restaurants bourgeois de province. Mais ils semblent bien, surtout le premier nommé, avoir loupé le coche jusqu'à présent. Et surtout, il va devenir difficile, dans Sarkoland, de bouger une oreille sans se faire canarder par les hommes du Président. C'est comme ça : même affaibli dans le monde et dans le pays, même déconsidéré parmi les siens, Nicolas Sarkozy garde toutes les clefs de la droite pour la campagne de 2012. Et comme il a organisé son camp comme la Cour de Louis XIV, il ne manquera pas de courtisans pour lui sussurer, dès potron minet, que, finalement, la piètre performance des cantonales est une bonne nouvelle puisque, après avoir touché le fond de la piscine, on ne peut que remonter. Courage Nicolas ! Hardi petit, il ne reste que 7 ou 8 millions d'électeurs à reconquérir... 
En réalité, la stratégie sarkozyste a échoué des deux côtés : en radicalisant son discours, il écarte de lui la fraction centriste de son électorat tout en convaincant ses électeurs les plus sensibles aux thématiques d'immigration et de sécurité que voter FN est le plus sûr moyen de faire changer les choses. Mais il y a fort à parier que les vrais déterminants électoraux ne résident pas dans cette opposition entre la droite républicaine et humaniste et une droite radicale et dure. Contrairement à ce que professe le staff de Nicolas Sarkozy, les électeurs n'ont pas apprécié sa conduite du pays en temps de crise. La mauvaise humeur des électeurs est avant tout le résultat de la crise sociale : l'anxiété s'est répandue des classes populaires vers les classes moyennes et une majorité de Français sont tous simplement fatigués du néolibéralisme. Cela devrait laisser toutes ses chances à la gauche. 
Sauf que si le PS sort victorieux de ces cantonales en remportant notamment les Pyrénées-Atlantiques et le Jura, il n'est pas triomphant. La plupart des caciques de Solférino se sont en effet relayés dans les médias pour en appeler à « l’humilité ». À commencer par Martine Aubry. Mais cette dernière a surtout profité de son allocution pour se projeter : cap sur la présidentielle et les législatives qui suivront. Le Parti socialiste, a-t-elle expliqué, a désormais une « responsabilité » — celle de « réparer la France » — et un « devoir de victoire ». « Tout commence ce soir », a-t-elle conclu son intervention.

 


Mais si « l’humilité » est de rigueur, c’est surtout parce que la gauche et le PS vont aux devants de grandes difficultés. Ce sont bien elles qui « commencent ce soir ». Car les résultats de ce dimanche soir confirment, par exemple, la prochaine sortie du bois de François Hollande. L’ancien Premier secrétaire du PS avait fait savoir que sa reconduction à la tête du Conseil général était la première marche qu’il lui fallait gravir pour pouvoir se lancer dans les primaires. Et déjà certains à « Solfé » croit savoir que François Hollande pourrait décider de griller la priorité à Martine Aubry en se déclarant début avril, juste avant que le maire de Lille ne présente le projet du PS pour 2012… Du côté des soutiens de la Première secrétaire, on voulait surtout voir, hier soir, dans cette victoire des cantonales un formidable « marchepied », un parfait « tremplin » pour elle… Si elle se décidait à emprunter rapidement ce « tremplin », Dominique Strauss-Kahn aurait, il est vrai, toutes les difficultés du monde à revenir dans le jeu. Bref, le bal des egos pourrait redevenir le pas de deux préférés des socialistes…

 

  

 

   
Mais ça n’est pas la seule difficulté à laquelle le PS va être confronté. Car si hier soir Martine Aubry a affirmé avoir à cœur le « rassemblement de toute la gauche », les dirigeants des formations « satellites » du PS, à l’image de Jean-Luc Mélenchon et de Cécile Duflot, ont eux bombé le torse sur le thème « on pèse, on ne se laissera bouffer aussi facilement ». 
Une droite en décapilotade face à une gauche divisée et encore largement indéterminée. Marine Le Pen et ses amis du Front national ne pouvaient rêver meilleur scénario : le front républicain a vécu, les candidats FN ont enregistré entre 10 et 17% de suffrages supplémentaires entre le premier et le second tour, insuffisant pour disposer de plus de deux candidats élus aux cantonales. Mais suffisant pour devenir le véritable pivot du prochain scrutin présidentiel.
Marine Le Pen aurait tort cependant de se réjouir trop vite. Rassembler 25 ou 30% des électeurs derrière des candidats qui n'ont pas mis le nez dehors de toute la campagne - comme cela est arrivée dans un certain nombre de cantons - est une performance faussement encourageante. Dès lors que le Front national atteint le niveau où il se situe aujourd'hui il sera jugé autrement. Avec qui pourrait-il gouverner ?  Sur quel programme positif ? Qui seraient ses ministres ? En proposant dimanche soir de devenir un « pôle de rassemblement » (et non de gouvernement) on comprend que la présidente du Front national a voulu faire un clin d'œil aux élus umpistes. C'est habile, mais terriblement politicien. Et surtout cela montre que le discours « ni droite ni gauche » du Front national n'est peut-être pas destiné à devenir éternel.

Philippe Cohen et Gérald Andrieu - Marianne

 






Chevènement appelle la gauche à s'unir contre la

28/03/2011 07:36

Chevènement appelle la gauche à s'unir contre la


Dépêche AFP, 26 mars 2011, 20h53.

Chevènement appelle la gauche à s'unir contre la "politique antisociale" de Bruxelles
 
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, a appelé samedi les partis de gauche à "s'unir" pour refuser le "carcan réactionnaire" du pacte "de super-rigueur" et "la politique antisociale et anti-européenne" décidée par le Conseil européen de Bruxelles.

L'ancien ministre évoque dans un communiqué "le pacte léonin de super-rigueur concocté par Madame Merkel avec la complicité de M. Sarkozy, pacte qui vient d’être adopté à Bruxelles par le Conseil européen".

Selon lui, "désormais, les budgets seront soumis à la Commission de Bruxelles avant de l’être aux Parlements nationaux ; l’interdiction des déficits sera constitutionalisée. Le report de l’âge de la retraite deviendra automatique".

M. Chevènement appelle au nom du Mouvement Républicain et Citoyen "les partis de gauche en France à s’unir pour refuser ce carcan réactionnaire".
Pour le sénateur de Belfort, "les gouvernements nationaux refusent de plus en plus de passer sous les fourches caudines du FMI et d’institutions européennes privées de toute légitimité démocratique pour leur imposer des politiques de super-austérité".

"Il est temps de redresser politiquement la construction européenne, de lancer une initiative européenne de croissance par le biais de relèvement des salaires et de permettre à la Banque centrale européenne de racheter massivement les titres de dettes publiques des Etats en difficulté", fait-il valoir, jugeant que c'est le "seul moyen de casser la spéculation".

"Si on ne change pas les règles du jeu de l’euro, l’éclatement de la zone euro deviendra inévitable", juge M. Chevènement.

"Cette politique de la droite européenne conduit dans le mur. On attend de la gauche qu’elle se réveille pour le refuser et mobilise contre cette politique à la fois antisociale et antieuropéenne!", lance-t-il.

Les dirigeants européens ont entériné à Bruxelles un paquet de mesures assurant que l'Europe pourra répondre à une nouvelle crise, avec une forme de Fonds monétaire pour aider les pays en difficulté et un "pacte" pour améliorer la convergence des politiques économiques nationales.






Cantonales: François Goulard et Daniel Garrigue élus

28/03/2011 07:31

Cantonales: François Goulard et Daniel Garrigue élus


Dans le canton de Vannes Centre, François Goulard est élu avec 55,42% des voix. Il devrait prendre la tête du Conseil Général du Morbihan dans la semaine.
A Bergerac, Daniel Garrigue obtient 56,07% face au maire socialiste de la ville.
Sur le plan national, un sondage IPSOS pour France Télévisions donne Nicolas Sarkozy éliminé au premier tour de la présidentielle face à 3 des 4 candidats socialistes testés dans l'enquête.
Loin derrière les trois candidats de tête, c'est l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin qui est crédité des meilleurs scores, avec 5 à 9%.*****
Jacques Le Guen: "une claque pour la majorité" UMP
Le député villepiniste Jacques Le Guen (Finistère) a jugé que les résultats des cantonales étaient "une claque pour la majorité" après "la multiplication des dérapages verbaux et des positions ambiguës de l'UMP" pendant la campagne.
"La campagne électorale entre les deux tours a été brouillée par la multiplication des dérapages verbaux et des positions ambiguës de l'UMP", a-t-il ajouté en citant les "déclarations de Claude Guéant", "l'annonce incontrôlée d'une hausse des tarifs de l'électricité" et "l'ambiguïté de l'UMP sur le FN.
Source: Le Télégramme (dimanche 21h25)

*****
Cantonales en Dordogne : Bergerac échappe à la gauche
Les résultats sont désormais officiels : la gauche perd son canton de Bergerac 1. Dominique Rousseau (PS) conseiller général sortant, totalise 44,16 % des voix, contre 55,84 % à son adversaire, l'ancien maire et député Daniel Garrigue (Sans étiquette).
Dans un contexte d'abstention en hausse, Garrigue retrouve le premier plan de la politique locale : il prend son siège de conseiller général à celui qui lui avait ravi la mairie en 2008. Et prend une sérieuse option pour les municipales, en 2014, dont il a prévenu que ces cantonales étaient le premier test pour la reconquête. Autre symbole : c'est le seul canton du département qui, ce soir, passe à droite.
Source: Sud Ouest (dimanche 20h52)

*****
François Goulard devrait remplacer Joseph Kergueris à la tête du conseil général
A Vannes-centre, le député-maire UMP villepiniste François Goulard est largement élu avec 55,42% des voix et devrait devenir jeudi prochain président du conseil général, sans opposition des sarkozystes.
La loi électorale anticumul s'appliquera à François Goulard qui a indiqué qu'il va quitter la mairie de Vannes et la présidence de l'agglomération.
Source: Le Télégramme (dimanche 20h43)

*****
"C'est un très bon score", se réjouit François Goulard à Vannes Centre
"Ces 55,42 % me rapprochent du pourcentage que j'avais réalisé en 1998 aux cantonales à Vannes-centre. C'est un très bon score. Je tablais sur 52 ou 53 %. Cela signifie que le travail de l'équipe municipale est apprécié. Sur les 15 bureaux de vote, je suis seulement trois fois derrière Nicolas Le Quintrec.
Ce résultat est le fruit d'une campagne active dans laquelle je n'ai volontairement parlé que de l'avenir du Département. Je tiens à saluer mon adversaire. C'est quelqu'un d'estimable. Ce fut un duel à la loyale, sans polémique, sans agressivité.
L'abstention est forte, certes, mais des électeurs ont voté au second tour et pas au premier. C'est donc un un électorat important qui s'est exprimé en quinze jours.
Enfin, ce que fait le Département est apprécié. Il réalise un bon travail. Voilà pourquoi, le Morbihan est le seul département de Bretagne à ne pas être à gauche."
Source: Sud Ouest (dimanche 20h22)

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Daniel Garrigue en bonne voie
D'après les premiers résultats, encore incomplets, publiés à la mairie de Bergerac, l'ancien maire Daniel Garrigue serait devant le maire et conseiller général sortant PS Dominique Rousseau, avec 53,71 % des voix.
Un score calculé sur la base des résultats de seulement six bureaux.
Source: Sud Ouest (dimanche 20h08)

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Sondage IPSOS - France Télévisions: Dominique de Villepin en 4ème position
Marine Le Pen (FN) se qualifierait pour le second tour de la présidentielle dans tous les cas de figure et éliminerait Nicolas Sarkozy si le candidat socialiste était Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry ou François Hollande, selon un sondage Ipsos pour France Télévisions. D'après cette enquête publiée dimanche soir, la présidente du Front national arrive même en tête, avec 22%, si Ségolène Royal est la candidate du PS. C'est d'ailleurs le seul cas de figure où M. Sarkozy parvient à franchir le premier tour, avec 21% contre 17% à Mme Royal.
Le pire scénario pour le chef de l'Etat est celui d'une candidature de DSK: à la question "Si vous aviez au premier tour le choix entre les candidats suivants?", il ne recueille que 17% contre 21% pour Mme Le Pen et 34% pour le directeur général du FMI. En cas de candidature de Martine Aubry, Nicolas Sarkozy atteint 20%, mais reste derrière la présidente du FN (22%) et la première secrétaire du PS (25%). Si François Hollande représente les socialistes, il devance avec 23% d'une courte tête Marine Le Pen (22%) et M. Sarkozy (21%).
Durant la première quinzaine de mars, trois sondages avaient déjà évoqué l'élimination dès le premier tour du président sortant. Mi-mars, le précédent sondage Ipsos donnait Nicolas Sarkozy derrière DSK et Marine Le Pen. En revanche, le chef de l'Etat faisait encore jeu égal avec la présidente du FN (21%), devant Martine Aubry ou François Hollande. Ségolène Royal était déjà donnée en troisième position avec 17%.
Dans le sondage publié dimanche, Ipsos relève par ailleurs qu'un peu plus de la moitié des sondés affirment que leur choix est définitif (de 53% à 60% selon les cas de figure).
Loin derrière les trois candidats de tête, c'est l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin qui est crédité des meilleurs scores, avec 5 à 9%. Il est au coude-à-coude avec le "troisième homme" de 2007, François Bayrou (MoDem, 5-8%), voire Olivier Besancenot (NPA, 6-7%) et Eva Joly (EELV, 5-7%). Jean-Luc Mélenchon (PG) suit avec 4-6%. Nathalie Arthaud, pour Lutte ouvrière, oscille entre 1 et 2%.
A droite, Ipsos a également testé Hervé Morin (Nouveau centre) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), qui obtiennent 1% chacun.
Source: Agence France Presse (dimanche 19h59)

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Très faible participation aux cantonales
Le taux de participation au second tour des élections cantonales en France métropolitaine s'élevait dimanche à 17 heures à 36,2 %, a annoncé le ministère de l'Intérieur, en très net recul par rapport aux 50,48 % enregistrés à la même heure au second tour des cantonales de 2004.
Au premier tour, dimanche dernier, la participation était presque identique à la même heure (36,38 %), ce qui représentait également une très forte baisse par rapport au premier tour sept ans plus tôt (51,2 %). Au premier tour, l'abstention avait au final atteint un record pour ce type de scrutin (55,68 %).
Source: Reuters (dimanche 17h22)

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Second tour des élections cantonales : la participation en baisse de 2% à midi
Le second tour des élections cantonales n'attire pas plus les électeurs que le premier. Le taux de participation, dimanche 27 mars à midi, était de 13,69 % en métropole, selon les chiffres du ministère de l'intérieur, alors qu'il était de 15,7 % à la même heure lors du premier tour.
A cette occasion, moins d'un électeur sur deux s'était rendu aux urnes, soit une abstention record de 55,6 %. Lors du deuxième tour des élections cantonales de 2004, le taux de participation à la même heure était de 16,81 %.
Parmi les départements où la participation est en hausse à la mi-journée, on retrouve le Cantal (+ 7 points à 31,43 %), la Gironde (+3,6 à 19,1 %) ou encore la Corrèze (+1,5), fief de François Hollande, les Pyrénées-Atlantiques (+3,7) ou les Hautes-Alpes (+2). A l'inverse, elle est très faible et en baisse dans tous les départements d'Ile-de-France – plus particulièrement les Hauts-de-Seine (- 8 points à 8,78 %) et le Val-d'Oise (- 6 à 8,62 %) – ou dans la Vienne (- 10 à 7,67 %).
Le second tour, qui concerne 1 566 cantons encore à pourvoir, devrait renforcer les dynamiques observées lors du premier : la gauche devrait conserver une majorité de départements, sur fond de montée du Front national et, comme le montrent les premiers chiffres de participation, de forte abstention.
Source: Reuters (dimanche 12h25)

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Elections cantonales: les enjeux du second tour
Le second tour des élections cantonales, dimanche 27 mars, dans les 1 566 cantons encore à pourvoir, devrait renforcer les dynamiques observées lors du premier : la gauche devrait conserver une majorité de départements, sur fond de montée du Front national et de forte abstention. Mais des surprises ne sont pas à exclure.
A qui profitera l'abstention ?
C'est l'espoir de la majorité : faire reculer une abstention qui aurait en premier lieu concerné l'électorat de droite. Avec 55,71 %, l'abstention au premier tour des cantonales 2011 est l'une des plus élevées de l'histoire électorale de la Ve République, derrière les européennes de 2009 et 2004.
L'enjeu est donc de remobiliser cet électorat abstentionniste, parmi lequel l'UMP espère récupérer des voix et corriger la contre-performance du premier tour. Ce qui reste à voir : les sympathisants UMP seraient 45 % à s'être abstenus, selon une étude Ipsos/Logica Business Consulting, soit un peu moins que ceux du PS (48 %), qui dispose donc d'une plus grande réserve de voix.
Le nombre élevé de scrutins dans lesquels le FN est au second tour, soit 406 au total, pourrait remobiliser l'électorat. Reste à voir dans quel sens. L'entre-deux-tours a été marqué par la valse-hésitation de l'UMP sur les consignes à donner à ses électeurs, dont on pourra constater les effets dimanche.
Combien le FN aura-t-il d'élus ?
En tête dans 39 cantons, le Front national est l'un des vainqueurs du scrutin. S'il n'augmente pas son nombre de voix par rapport à 2004, il réalise de meilleurs scores dans les cantons où il est présent avec 19,2 % en moyenne, cinq points de plus qu'en 2004.
L'abstention d'une partie de l'électorat modéré a profité au parti de Marine Le Pen, qui compte bien obtenir des élus dans le Nord, le Pas-de-Calais, le Var, les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes ou dans l'Est. Malgré le "front républicain" qui s'organise bon gré mal gré, plus d'une dizaine de membres du FN pourraient bien siéger dans les conseils généraux.
Un "sursaut républicain" est cependant possible, les abstentionnistes du premier tour pouvant se sentir plus concernés par la présence dans leur canton d'un candidat Front national. Reste aussi à voir si le FN pourra convaincre l'électorat au-delà de son "socle", désormais situé autour de 20 %.
L'UMP s'en sortira-t-elle mieux que prévu ?
Sortie meurtrie d'un premier tour dont elle n'attendait pas grand-chose, l'UMP pourrait bien réussir à relativiser une défaite attendue. Malgré un contexte national difficile, malgré une chute de près d'un million de voix par rapport aux cantonales 2004, aucun département parmi les 42 détenus par la droite en métropole n'a basculé à l'issue du premier tour.
Le PS espère encore prendre deux ou trois conseils généraux. Le Jura et les Pyrénées-Atlantiques sont dans son viseur, de même que la Sarthe, fief de François Fillon, ce qui constituerait une victoire symbolique importante.
Mais l'UMP est aussi en position de faire basculer des départements : le Val-d'Oise ou la Seine-et-Marne, tous deux socialistes, pourraient tomber dans l'escarcelle du parti présidentiel. La Corrèze, où François Hollande ne possède qu'un siège de majorité, peut également basculer, même si c'est plus incertain.
En adoptant un profil bas à l'issue du premier tour et en ayant tout fait pour minimiser l'importance de ce scrutin, l'UMP pourrait bien, dimanche, remporter une victoire en terme de communication en arguant qu'elle résiste bien alors que le PS peine, lui, à convaincre les électeurs malgré l'impopularité de la droite.
Quelle pression de ses alliés sur le PS ?
Sacré vainqueur du premier tour, le PS n'est, à y regarder de plus près, pas si bien placé pour ces cantonales. De fait, si la gauche domine nettement l'élection avec 48 % des voix, le PS, lui, avec 25 % des suffrages, n'enregistre pas de progression par rapport à 2004, et tend à stagner, certes à un niveau élevé. Si ses élus sortants sont plutôt bien placés (à l'exception de Marseille, où l'affaire Guérini risque de coûter aux socialistes plusieurs cantons), il ne génère pas d'engouement nouveau.
Ses alliés écologistes et Front de gauche, eux, sont au contraire en pleine dynamique de croissance. Alors que l'abstention est en hausse, les écologistes réalisent même une spectaculaire progression en voix de 30 % et doublent leur score par rapport à 2004. Le Front de gauche, lui, se stabilise, avec une moyenne de 9 %, soit le score qu'avaient obtenu les élus communistes.
Malgré une mise en scène de la "gauche solidaire" dès le soir du premier tour, Europe Ecologie-Les Verts a décidé de se maintenir contre la gauche dans 27 cantons, dont sept où il fera face au Front de gauche. La Seine-Saint-Denis, où Front de gauche, PS et écologistes s'affronteront parfois à trois au deuxième tour, illustre ces divisions.
Les résultats de ces duels à gauche seront observés de près par les partis qui la composent. Ils devraient dessiner les rapports de force qui pèseront dans les négociations entre PS, écologistes et Front de gauche en 2012.
Source: Le Monde (édition datée du dimanche 27 mars)

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Claude Guéant, tête de pont pour 2012
Si la campagne présidentielle de 2012 doit ressembler à celle des cantonales, c'est inquiétant. Elle risque, hélas, d'être son décalque, jouant sur les peurs et les fantasmes, le rejet de l'islam et l'obsession de l'insécurité. Cette thématique a un promoteur, le Front national, et un relais, Claude Guéant, le nouveau ministre de l'intérieur, le collaborateur le plus proche, jusque-là, du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy. C'est lui qui a donné le la durant cette campagne pour le renouvellement des conseils généraux, qui l'a façonnée, "instrumentalisée", au point d'éclipser les enjeux locaux du scrutin. Car il y en avait.
A peine installé Place Beauvau, il a multiplié les propos qui balisent le terrain où Nicolas Sarkozy attend ses adversaires. A en croire le ministre de l'intérieur, les Français "ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux" à cause de l'"immigration incontrôlée". Il estime aussi que les "agents des services publics" ne devraient pas porter de "signes religieux", pas davantage que leurs "usagers". Bannis donc dans le métro, a-t-on cru comprendre, le crucifix autour du cou, le foulard islamique ou la kippa. Sur le même ton, le ministre de l'intérieur s'est félicité du rôle joué par Nicolas Sarkozy à la tête de la "croisade" anti-Kadhafi.
Il s'est ensuite partiellement rétracté, expliquant, lui-même ou ses proches, que ses propos avaient été mal interprétés, qu'il était partisan, bien entendu, de la liberté religieuse, qu'on lui faisait un "procès en sorcellerie", qu'il ne prônait pas une guerre de l'Occident contre l'Orient, qu'il ne se sentait "rien de commun" avec le Front national...
Au fond, peu importe. Ses propos confirment, c'est là l'essentiel, que Nicolas Sarkozy a choisi l'immigration comme ultima ratio électorale, tout autant que la délinquance et la criminalité. Il sait les socialistes divisés sur ces sujets, tiraillés entre leur surmoi laïque et leur générosité spontanée à l'égard des sans-papiers ; peinant à définir une doctrine pénale ni laxiste ni aveuglément répressive. Guérir plutôt que punir a longtemps été leur mot d'ordre.
Nicolas Sarkozy et Claude Guéant sont convaincus qu'ils doivent utiliser ces deux leviers s'ils veulent sauver leur camp en 2012. Ce faisant, ils étalent leur faiblesse au grand jour. Responsables depuis des années de la lutte contre l'insécurité et l'immigration illégale, ils sont mal placés pour dénoncer ses insuffisances.
La porosité des deux électorats de droite et d'extrême droite, qu'ont mise en relief les élections cantonales, est l'autre point faible de cette stratégie. Contrairement à ce qui se dit parfois, Nicolas Sarkozy n'est pas responsable du renouveau du Front national. Partout en Europe, le populisme marque des points. Mais ses choix ont pour effet de renforcer le parti de Marine Le Pen, de légitimer ses thèses.
En un mot, la partie engagée par Nicolas Sarkozy contre le FN est serrée, son pari risqué. Il joue sa victoire en 2012 à la roulette - cela lui ressemble -, avec Claude Guéant en tête de pont. C'est la leçon principale de ces cantonales, avant même les résultats définitifs de dimanche.
Source: Le Monde (édition datée du dimanche 27 mars)





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