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Résulats du second tour des élections cantonales: Canton de Montigny en Gohelle
28/03/2011 09:58
Résultat du second tour des élections cantonales
Canton de Montigny en Gohelle
Jean-Marie PICQUE Conseiller Général sortant PS
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55.26 %
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Steeve BRIOIS FN
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44.74 %
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Abstention : le sursaut républicain fait pschiitt !!
28/03/2011 08:16
C'est comme s'il ne s'était rien passé : 55,63 % d'abstentions au premier tour, aux alentours de 55% au second tour. Les appels peu motivés au sursaut républicain n'ont pas mobilisés. Personne n'en sort grandi. Ni les partis de gouvernement, incapables d'enrayer cette désertion civique, surtout pressés d'en finir, ni le FN, qui voyait là un réservoir de voix, dont il ne profite que très peu.
ous aviez aimé l’abstention aux cantonales au premier tour. Vous aimerez l’abstention au second tour. Kif-kif bourricot ! 55,63 % d’abstentionnistes dimanche. Un taux estimé entre 54 et 56% ce dimanche. Réclamé sur tous les bords de l’échiquier politique, le sursaut républicain a fait pschiiitttt !!!
L’effet barrage anti-FN n’a pas eu lieu. Comme si rien ne s’était passé dimanche dernier. Les appels à la mobilisation ne mobilisent pas. Et si la « peur » du FN fait encore de l’effet chez quelques rockers exilés, si elle vire à l’obsession dans les états-majors des grands partis politiques, elle ne suffit pas à rappeler le citoyen à son « devoir civique ».
Hormis quelques exceptions (Corrèze par exemple), les appels à la « surmobilisation » n’ont pas eu d’impact politique.
Certes les cantonales ne mobilisent pas, mais les députés UMP, Jean-François Copé en tête seront les premiers à déplorer ces niveaux d’abstention. Mais lui-même Copé, en multipliant les contorsions et les tergiversations, comme beaucoup d'autres leaders de la droite, n''a-t-il pas fini par démobiliser une partie des électeurs de l'UMP? Autre constat, contrairement à ce qu'avait indiqué Marine Le Pen au soir du premier tour, à première vue, le Front national n'est pas parvenu à mobiliser les abstentionnistes.
A gauche, face à ce désert électoral, certains envisagent déjà des embryons de solutions. Ainsi de François Hollande. Le président PS du conseil général de la Corrèze a proposé dimanche à Tulle de « changer les règles des scrutins pour les élections territoriales » afin de faire face au fort taux d'abstention qui a marqué les deux tours des élections cantonales. « Il faudra changer les règles des scrutins pour les élections territoriales », a affirmé à la presse M. Hollande, proposant de « regrouper le même jour tous les scrutins : municipal, départemental et régional ». Jean-François Copé n’est guère plus inspiré, loin s’en faut, le secrétaire général de l’UMP n’a qu’une certitude « les Français souhaitent un scrutin simplifié ».
Pour François Hollande, ce fort taux d'abstention aux élections cantonales est également lié au fait « qu'aujourd'hui les Français attendent une offre qui tarde à venir ». A qui la faute ? A Dominique Strauss-Kahn ? C'est ce qu'il semble sous-entendre.
La fusion des scrutins locaux souhaité par François Hollande risque de fonctionner comme un subterfuge tellement pratique -et artificiel- pour éviter de se poser les questions qui fâchent, notamment celle de la démobilisation puissante qui s’installe chez les citoyens. La plupart des partis préférant l’ignorer plutôt que voir dans cette désertion civique, hypothèse ô combien plus dérangeante, une « politisation négative ». A 56% d'abstinents, l'abstention ne devient-elle pas un geste politique ?
Régis Soubrouillard - Marianne
Dessin de Louison
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Les aveugles et les sourds
28/03/2011 08:11
Faire le jeu du FN, disais-je dans la Note précédente…
Mais quel est le jeu du FN ? Se contenter de dire que c’est un nid de fascistes, c’est un peu court, jeune homme. D’autant que ces jours-ci, on y vire les allumés qui font le salut nazi. Alors souligner que ce sont des libéraux dans l’âme ? C’est vrai, mais justement, ce n’est pas ce que Marine Le Pen met en avant. Expliquer que le chèque-éducation nous mènerait tout droit au démantèlement de l’Ecole telle que nous l’aimons ? Qui s’en soucie vraiment ?
Ce que le Front a l’intelligence de faire, c’est un « hold up idéologique », comme le dit Chevènement dans Marianne cette semaine. Ce qu’il a l’habileté de vendre, ces temps-ci, c’est la République. « Et si le Front national, poursuit le « Che », cherche à récupérer cet héritage en déshérence, il faut être idiot pour applaudir et pervers pour renverser les rôles en imputant à la gauche républicaine la responsabilité du hold-up dont elle est victime ! C’est le degré zéro de la réflexion politique. » Ça, c’est une pierre dans le jardin d’Ariane Chemin et de Jean-Michel Aphatie — mais nous allons retrouver le Nouvel Obs sur notre chemin.
Et si tant de gens s’y laissent prendre, c’est qu’il y a une demande, figurez-vous.
Parce qu’ils veulent un Etat. Pas une entreprise.
Et la République, en France au moins, s’est construite sur l’Etat. Pas sur son éradication. Ça, on nous le fourgue depuis quelques années sous la douce appellation de « démocratie », alors qu’il s’agit de libéralisme mondialisé. De démission. Baissez culottes !
Et vous savez quoi ? Le peuple français n’en a rien à foutre, comme aurait dit Hébert, du libéralisme mondialisé. Par les temps qui courent, il n’en a même rien à foutre de l’Europe — en tout cas, pas de l’Europe de Barroso and co.
Et il n’a rien à foutre d’une Education nationale qui suce la roue du Protocole de Lisbonne.
Que fait Sarkozy depuis quatre ans ? Il annihile l’Etat, pour lequel il a une haine d’autant plus étrange qu’il a tout fait pour arriver à sa tête. Il scie le trône sur laquelle il s’est assis — comme s’il souhaitait, inconsciemment ou non, être le dernier président d’une Vème République dont De Gaulle avait fait le véhicule de l’Etat. Il se moque des Affaires étrangères, gérées durant trois ans par un médecin amoureux des caméras plus que du Quai d’Orsay, et contournées depuis quinze jours par un histrion qui se dit philosophe et n’est qu’une réclame vivante pour Armani ou Saint-Laurent — spécialisés dans l’art d’habiller le vide. Il se moque de l’Industrie, bradée, de la Santé, dégradée, et de l’Economie, fourguée aux banques et aux agences de notation. Il se moque de la Défense, confiée à l’OTAN : si les Ricains n’étaient pas là, comme disait Sardou, qu’il vénère, que deviendrait-il ? Il se moque même de l’Intérieur, dont il prétendait avoir fait sa chose, et qui ne cesse d’accumuler les contre-performances. Et je connais pas mal de Corses, entre autres, qui iraient jusqu’à dire qu’il se moque aussi de la Justice. Quant à l’Education… Le fait que ce soit le premier employeur de la nation, le plus gros budget de l’Etat, lui donne visiblement des boutons — sinon, il n’y aurait pas nommé Chatel. La rue de Grenelle n’a eu de cesse de s’auto-détruire, particulièrement en transférant ses pouvoirs aux collectivités locales, qui n’ont ni les moyens ni la compétence. Le dernier avatar de ce mouvement de braderie, c’est l’autonomie des établissements — et le clou expérimental, c’est, en ce moment, le dispositif CLAIR, qui permet aux chefs d’établissements sélectionnés de recruter eux-mêmes leurs équipes pédagogiques — sur des critères que les pédagogues les plus aventureux leur fourniront sans trop de peine. Je conseille le léchement de pieds, comme dans les Morticoles (1) — au moins, ce sera… clair.
Et le dégraissage du Mammouth, à raison de 15 ou 20 000 suppressions de postes par an, participe aussi de ce « moins d’Etat », de cette République à l’encan qui sévit dans tous les domaines. Après tout, éradiquer les enseignants, ce n’est pas plus grave que de fermer des hôpitaux sous prétexte qu’ils se contentent de sauver quelques centaines de vies par an. La fin du service public, c’est aussi cela, la fin de la République.
Marine Le Pen, ou ses conseillers, qu’ils soient ou non d’anciens chevènementistes, comme le suggérait la semaine dernière Philippe Petit, ont parfaitement compris ce que demandaient les Français : le retour à l’Etat (providence ou pas), le retour aux fondamentaux de la République. Le plus sidérant, c’est que peu de gens, à droite ou à gauche, semblent l’avoir saisi aussi vite que la nouvelle présidente du Front, dont on peut dire bien des choses, sauf qu’elle est une imbécile — les crétins sont ailleurs. À droite, qui l’a compris, à part les souverainistes, qui tiennent un discours parfois difficile ? Ou Villepin, qui se drape dans le drapeau pour faire oublier qu’il est tout nu ? Ou quelques représentants moins crapules que d’autres, qui savent fort bien ce qu’est un front républicain et n’approuvent pas la politique du ni-ni promulguée en haut lieu ? Il a fallu trois femmes (Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet et Roselyne Bachelot), pour sauver ce qui restait d’honneur — et amener un maigre électorat à prendre parti dans les duels du second tour des cantonales. Pas sûr que ça marche encore pour les présidentielles, tant le vote FN se décomplexe vite.
À gauche, c’est encore une autre histoire. Comment le PS peut-il être à ce point aveugle ? Comment peut-il encore, en matière d’éducation, se laisser guider par deux sociologues, trois journalistes et un raton laveur, — et un quarteron (restons gaulliens…) de pédagogues qui sont devenus spécialistes de la chose éducative afin de ne plus jamais enseigner — tout en inscrivant leurs enfants dans les systèmes élitistes sur lesquelles ils tirent ?
Vous voulez que les enseignants votent pour vous ? Restaurez un système réellement centralisé, seul gage d’équilibre et de justice. Restaurez des concours nationaux, et qui le resteront. Encouragez les jeunes à faire ce métier si difficile, en les payant tout de suite sur la même échelle que vos flics ou vos officiers : un étudiant doué pour les sciences a raison d’hésiter à se faire prof, quand n’importe quel ingénieur est payé deux à trois fois plus (et plus aucun « avantage » ne vient plus compenser des écarts salariaux monstrueux). Etonnez-vous que Singapour ait d’excellents résultats aux tests PISA — ils paient leurs profs, en moyenne, 5000 € par mois.
Et concevez des programmes nationaux — les mêmes de Lille à Nice. Ras-le-front d’avoir l’option foot à Gennevilliers et latin-grec à Paris Vème. Il n’y a qu’une culture à distiller — une seule. Une seule langue à apprendre — parce que si l’on sait bien le français, on a déjà moins de mal à apprendre l’anglais ou le mandarin. Une seule règle de trois.
Le clou de toutes ces démissions dont le Front fait son beurre, c’est le débat sur la laïcité (2).
Ça vient de loin — de Latran, au moins. Pour quelques bigots de plus, on s’est mis à nous parler de « laïcité aménagée ». Et le FN, qui recrutait naguère ses sympathisants du côté de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, s’est engouffré dans la brèche et a revendiqué haut et fort la laïcité — parce qu’il est le seul parti à proclamer cette évidence, à savoir que la foi est du domaine privé et n’a pas à déborder sur les trottoirs. Du coup, dans un effort désespéré pour rattraper ces électeurs de 2007 qui glissent à l’extrême-droite, on nous suggère un débat national sur la laïcité — comprenez : l’Islam. Et la Gauche, obstinée à ne pas comprendre, se met à signer des pétitions où se lisent côte à côte les noms de Martine Aubry et de Frère Tariq (3) : ils sont donc cinglés, rue de Solférino, pour tomber systématiquement dans tous les pièges tendus ? Pour ne pas voir que la République et la laïcité ne sont pas des débats, mais des incontournables ?
Alors, cessons de nous indigner du caractère de plus en plus réflexe du vote FN. Marine Le Pen a intelligemment récupéré le cri du peuple, comme aurait dit Vallès — y compris le peuple enseignant. C’est aux vrais démocrates à leur tour de se réapproprier ces thèmes, afin d’en faire l’analyse et le cheval de bataille des futures élections — parce que ça se passera pour ou contre la République, et pas autrement.
Et par vrais démocrates, j’entends ceux qui croient à l’idée de démocratie, celle de 1793, « la république ailée et volant dans les balles », pas ceux qui s’imaginent qu’elle est ce concept mou au nom duquel s’expriment toutes les mauvaises idées qui passent dans les têtes creuses de nos enfants gâchés (4). Ordre républicain, ou Ordre nouveau : vous hésitez encore ?
Ce n’est pas en lâchant encore du lest que nous sauverons l’école : c’est en revenant — et ce serait une révolution au plein sens du terme que cette réaction-là — à des principes républicains, à des exigences nationales, à une ambition nationale, que nous rebâtirons une Education nationale. Pas autrement.
Jean-Paul Brighelli
(1) Roman quelque peu polémique et anti-sémite de Léon Daudet — mais pas inintéressant, pour qui s’intéresse aux mœurs des années 1890. Quelle référence, me direz-vous ! La prochaine fois, ce sera Bagatelles pour un massacre ? Ah, quelle délectation de passer pour un facho réac et raciste ! J’adore me conformer à l’image que les imbéciles ont de moi. C’est un plaisir de fin gourmet, aurait dit Courteline.
(2) Catherine Kintzler vient d’approfondir cette question dont je ne souligne que les grandes lignes. Son analyse couvre l’ensemble du problème. Voir http://www.mezetulle.net/article-comment-la-laicite-a-ete...
(3) Encore un gros coup de l’Obs, dont la Gauche devrait réaliser qu’il est une boussole qui indique obstinément le sud : voir http://www.marianne2.fr/Aubry-Ramadan-l-incroyable-croche...
(4) Pour reprendre le titre d’un livre fondamental de Natacha Polony. Par exemple… Le système scolaire va mal ? Détruisons-le davantage, clamait Caroline Brizard la semaine dernière dans le Nouvel Obs — qui indique toujours la mauvaise direction, et est au fond totalement fiable : faites le contraire de ce qu’écrit l’ancien hebdo des équipes de Combat, vous avez des chances d’être dans les clous.
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L'inflation asymétrique chinoise
28/03/2011 08:03
J'avais parlé il y a quelques temps déjà des risques inhérents au changements de l'organisation économique de la nation chinoise. Les élites du pays ont bien compris le danger potentiel auquel leur pays est confronté, celui de l'effondrement de leur marché d'exportation et d'un effondrement de la consommation. La forte baisse des exportations chinoises vers les USA et les pays développés a eu des effets dévastateurs sur l'économie de l'empire du milieu. Et pour cause, les exportations représentent plus de 40% du PIB, le modèle chinois subit aujourd'hui les effets à long terme de la contradiction produite par le fait de fabriquer des produits que l'on ne consomme pas. Cette spécialisation dans l'exportation qui a fait les beaux jours de la croissance chinoise depuis vingt ans pourrait pourtant devenir sont principal talon d'Achille dans la décennie qui vient. Et le premier effet dévastateur est un phénomène que l'on pourrait nommer une inflation asymétrique.
L'inflation asymétrique
L'inflation en tant que tel n'est pas un problème, tout dépend des conditions de celle-ci et des rapports de force entre le revenu et la rente. 5% d'inflation ce n'est pas un problème pour quelqu'un dont le revenu augmente de plus de 5%, s'en est un pour qui voit son revenu croître de moins de 5%. Encore une fois, il ne faut pas prendre un chiffre économique hors contexte, tout est affaire d'équilibre. Donc l'accélération de l'inflation en Chine n'est pas inquiétante par principe, au contraire même elle pourrait signifier un changement dans le régime économique du pays. La Chine ayant compris les limites de la croissance par politique mercantiliste, elle semble changer de direction en recentrant sa croissance sur sa demande intérieure ce serait donc plutôt une bonne nouvelle, même si cela affole certainement les multinationales qui pensaient pourvoir indéfiniment gagner sur tous les tableaux. Quelle horreur l'arrivée de l'Etat- providence et des hausses salaires en Chine, on voit pourquoi cette nouvelle de l'inflation chinoise inquiète au plus haut point nos pauvres petits rentiers boursicoteurs. Manquerait plus qu'une politique sociale et une politique de plein emploi, non vraiment les esclaves ne sont plus ce qu'ils étaient, c'était vraiment mieux avant. Bien évidemment nos tartuffes de la rente présentent la hausse de l'inflation comme un danger pour la croissance, mais c'est faux, cela signifie seulement un changement dans la répartition des richesses et dans la nature de cette croissance. En réalité pour croître sans inflation il faut un marché captif dans lequel écouler les marchandises sans avoir à augmenter les salaires. Il est évident qu'une telle croissance n'est pas possible en même temps dans tous les pays du monde. Et qu'en plus elle porte en elle les germes d'une catastrophe par les déséquilibres qu'elle engendre.
Cependant, tout n'est pas rose au royaume de l'inflation chinoise. Si celle-ci a été beaucoup trop faible ces vingt dernières années, fruit d'une trop grande modération salariale en regard des gains de productivités qui progressaient de manière délirante, il ne faudrait pas pour autant qu'elle devienne excessive sur certaines denrées, c'est pourtant bien ce qui semble être le cas si l'on regarde l'évolution récente. En effet, l'inflation moyenne chinoise pourrait nous induire en erreur avec ses 3.7%, comme c'est d'ailleurs souvent le cas avec les moyennes. Car ce sont surtout les produits de bases, les produits nutritionnels qui flambent le plus, et de loin. En réalité, la Chine se retrouve plus vite que je ne le pensais dans un régime d'inflation asymétrique. Une inflation qui varie énormément suivant la nature des produits. Cette asymétrie est en fait directement le fruit de la surspécialisation dans l'exportation qui fut le fer de lance de l'économie chinoise. Lorsque le gouvernement chinois a dû faire face à la contraction de l'économie mondiale et particulièrement américaine, il a fait une intelligente politique de relance keynésienne. Le but était évidemment de compenser la baisse des exportations par un accroissement de la demande intérieure. Mais il y a quelques problèmes à cette politique.
Tout d'abord, la relance s'est faite en partie par l'encouragement à l'endettement privé, la Chine a en quelque sorte américanisé sa croissance pour ne pas nuire à sa compétitivité commerciale. Elle a encouragé l'endettement privé par des taux avantageux et alimenté ainsi une croissance de la demande sans augmentation de salaire, la hantise des élites un peu partout sur terre il faut croire. Cette croissance n'ira bien sûr pas sans poser de problèmes puisqu'à un moment donné il faudra rembourser les emprunts. Cependant si le PIB progresse assez rapidement cela peut faire un effet de relance keynisienne, de type privée, sur la croissance. Mais il y a un autre problème, si la Chine n'a pas de difficulté globale à faire une relance, étant donné son excédent commercial, il ne faut oublier que sa production est anvant tout orientée vers l'exportation. Or les besoins du chinois de base ne sont pas les mêmes que ceux des habitants des pays développés ayant déjà un niveau de vie élevé. Le gouvernement chinois a oublié qu'il y a une hiérarchie dans les besoins, en général on veut manger avant d'avoir le tout-à-l'égout, et l'on veut le tout-à-l'égout avant d'avoir un écran plasma. On comprendra donc que la relance chinoise va faire progresser une demande qui ne sera pas de même nature qu'une demande en provenance d'un pays comme la France, le Japon ou les USA. Cette demande sera plus riche en produits de base et moins riche en produits sophistiqués.
Et cela explique pourquoi la relance chinoise produit aujourd'hui une inflation énorme sur les produits de base, alors que les biens avancés ont des augmentations tarifaires beaucoup plus modérées. Et ces productions ne sont pas interchangeables, on ne mange pas du silicium, enfin pas que je sache en tout cas.
Le graphique précédent nous montre l'inflation chinoise globale depuis 1987 et le moins que l'on puisse dire c'est que la Chine a connu des épisodes inflationnistes nettement plus inquiétant. Sur une longue période c'est plutôt le manque d'inflation de ces dix dernières années qui représentent une anomalie. On voit là les effets de la spécialisation dans l'exportation qui a pris sont envole surtout dans les années 2000 avec une année record pour l'excédent chinois en 2008. Les chiffres mensuels des excédents commerciaux ci-dessous montrent, eux, l'évolution depuis 1996. On voit un changement de rythme à partir de 2003, alors l'excédent s'envole. L'inflation à cette même époque est basse depuis 1997-98, cela montre probablement la validité des thèses de Jacques Sapir qui pense que la stratégie d'excédent commercial fut essentiellement le fruit de la crise des économies asiatiques en 1997.
Mais l'effet secondaire de la stratégie mercantiliste la Chine commence à le ressentir fortement, et cette inflation asymétrique pourrait être fatal au régime chinois. En effet une forte inflation sur les denrées de base est un phénomène extrêmement dangereux politiquement, comme on peut le voir dans le monde arabes à l'heure actuelle. En France aussi la révolution a commencé avec des ventres affamés par la hausse du prix du pain. On notera au passage que l'excédent chinois commence à avoir du plomb dans l'aile, puisque les chiffres de février semblent négatifs avec un déficit de 7.3 milliards de dollars. Il faut voir les changements à plus long terme pour savoir si c'est une orientation momentannée ou durable. Mais cela pourrait signifier plusieurs choses, soit que l'économie mondiale va beaucoup plus mal qu'on ne le dit, c'est possible et même probable. Soit que la stratégie de réorientation vers la demande intérieure a déjà réussi, ce qui veut dire que les chinois ne tarderont pas à laisser tomber le dollars et la zone euro. Même s'il faudra encore pas mal de temps pour que les exportations représentent une part négligeable du PIB chinois. De tout façon le fait est que la Chine connaît des bouleversements dans son organisation économique, il est donc tout à fait normal de voir l'inflation augmenter. Le monde de demain est en train de naître et il se fait avec des mouvements important dans les rapports de force sociaux dont l'inflation n'est qu'un indicateur.
http://lebondosage.over-blog.fr/article-l-inflation-asymetrique-chinoise-70130054.html
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PS / FN, l’effet boomerang des années 80
28/03/2011 07:57
Après une semaine de polémiques et de débats sémantiques à droite, sur l'attitude à adopter pour l'entre-deux-tours des cantonales “ni ni ou Front républicain“, la gauche a aussi des raisons de s'interroger, voire de s'inquiéter. Les électeurs voteront en leur âme et conscience, dans le secret de l'isoloir, l'UMP et le PS devant rester modestes, quant au succès des consignes de vote auprès des électeurs. Mais la problématique est plus profonde. Le Front National est toujours présenté comme l'affaire de la droite, le monstre, la question morale qui lui est posée. Mais la gauche a longtemps joué sur du velours (notamment dans les années 80), avec la question du vote FN, entre moralisme et cynisme électoral. On se souvient de la célèbre phrase de Pierre Bérégovoy, lors de la réélection de Mitterrand, en 1988 : “Le Front National est la chance historique de la gauche“.
Le FN permettait de diviser l'adversaire et de diaboliser une partie de ses électeurs, c'était magnifique. De Franz-Olivier Giesbert, en passant par Jean-Edern Hallier et Georges-Marc Bénamou, nombreux sont les polémistes et essayistes, à avoir souligné les ambiguités dans l’attitude de François Mitterrand, à l'égard de la montée de Jean-Marie Le Pen. De l'adoption du scrutin proportionnel en 1985, qui fit entrer 35 députés FN à l'assemblée nationale et offrant une courte majorité au RPR et à l'UDF, à la proposition du droit de vote aux immigrés en 1985 et 88, les manoeuvres du vieux florentin, étaient destinées à donner un coup de pouce à la droite nationale, pour susciter la zizanie dans l'opposition. Chirac fut amené d'ailleurs durant cette période, à verser dans les sirènes populistes à des fins électoralistes. En 1986, les programmes sur l'immigration du RPR et du FN étaient très proches. Finalement, le piège tendu par la gauche et Mitterrand avait fonctionné. Mais le jouet FN s'est cassé pour la gauche en trois temps.
En 2002, Lionel Jospin est arrivé troisième au premier tour, et l'arme du Front républicain (ressuscitant les temps glorieux de la IIIe et de l'entre-deux-guerres), s'est retourné en faveur de la droite. La gauche a dû voter pour Jacques Chirac. Ensuite, on s'apercevait que les ouvriers avaient voté massivement pour Le Pen, le FN devenant le premier parti ouvrier de France. Le troisième temps, c'est aujourd'hui. Marine Le Pen a transformé le programme du parti, en une dénonciation acerbe de la mondialisation libérale, exaltant la République et la laïcité, refusant même la réforme des retraites et écrivant aux fonctionnaires. Son seul rival est finalement Jean-Luc Mélenchon, mais qui lui se refuse à parler d'immigration. Son modèle, à savoir Georges Marchais, n'hésitait pourtant pas lui à aborder cette thématique. Le FN ratisse large, des ouvriers aux petites classes moyennes prolétarisées, en passant par les chômeurs et les employés. Le PS est supplanté dans ce qu’il a de plus cher, sa capacité historique à être le porte-parole de ceux qui expriment une souffrance sociale. Le résultat le plus symbolique de ce premier tour, se trouve dans le fief de Martine Aubry, où trois duels opposent le PS au FN sur quatre cantons renouvelables.
Pourtant, contrairement aux socialistes, qui sont souvent des élus locaux de qualités, rompus de plus aux pratiques clientélistes, les candidats du FN sont souvent inconnus (l'appareil du FN ne s’est jamais totalement remis de la scission mégraitiste). C'est donc un vote purement politique, ce qui en est d'autant plus inquiétant pour la gauche. Et la “chance historique” pourrait se transformer en catastrophe historique…
J. D.
http://llanterne.unblog.fr/
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