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Dominique de Villepin sur Canal+
29/03/2011 09:07
Ça fait quatre ans que j'avertis... par HeraultRepublicain
Dominique de Villepin était, ce lundi matin, l'invité de La Matinale de Canal+. Il a estimé que le revers de l'UMP aux cantonales était "un avertissement très solide" à Nicolas Sarkozy et sa majorité qui, selon lui, ont eu tort de "braconner sur les terres" du Front national.
Cantonales/UMP: "un avertissement"
L'ancien premier ministre Dominique de Villepin (RS) a estimé que le revers de l'UMP aux cantonales était "un avertissement très solide" à Nicolas Sarkozy et sa majorité qui, selon lui, ont eu tort de "braconner sur les terres" du Front national.
Pour éviter le scénario d'un FN présent au 2nd tour de la présidentielle, "on fait différemment. D'abord on évite d'encourager le Front national, c'est-à-dire de braconner sur ses terres, on évite de céder à la tentation d'une surenchère identitaire sur des sujets comme l'immigration ou la sécurité", a déclaré le président fondateur du mouvement République solidaire sur Canal+.
Il faut "aborder ces sujets au fond et pas à travers de faux débats, des polémiques qui ne font que favoriser le Front national", a-t-il dit. Et "on revient surtout aux préoccupations des Français : le logement, l'emploi, le pouvoir d'achat...". "Cela fait quatre ans que j'avertis la majorité et le gouvernement de ce qui est en train de se passer. Aujourd'hui, je ne suis plus tout seul à dire ce que je dis. Au sein même de la majorité, on voit les Radicaux prendre fermement position contre ces surenchères identitaires stériles qui ne font qu'agiter les électeurs sans pour autant faire progresser ni la république, ni la démocratie", a aussi déclaré M. de Villepin.
Quant à dire que Nicolas Sarkozy serait le seul candidat valide pour la droite en 2012, "je crois que c'est une vision un peu simpliste. Aujourd'hui, ce que je vois c'est que le candidat de l'UMP perd dans tous les cas de figure" dans les sondages, a souligné l'ex-chef du gouvernement. Selon lui, seules "des réponses alternatives à la politique qui a été menée" peuvent "permettre de contrer une progression du Front national". Les deux sièges obtenus par le FN "c'est pas le Pérou", a-t-il relativisé, "mais une forte progression en voix, ça c'est beaucoup plus inquiétant".
Source: AFP
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/03/29/1849-dominique-de-villepin-sur-canal
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Libye : l'intervention française a-t-elle été préparée depuis 6 mois ?
29/03/2011 09:00
Selon le quotidien italien Libero, loin d'avoir été une réaction spontanée et épidermique face au massacre du peuple libyen, l'intervention française contre Kadhafi serait issue d'une préparation de longue date. C'est ce que rapporte le Nouveau BRN, qui invite à prendre du recul sur la véritable nature de cette « croisade ».
D'étranges révélations ont mis en émoi la presse italienne. Les Alpes constituant à l’évidence une barrière difficilement franchissable, les grands médias français n’en n’ont, semble-t-il, pas encore eu vent. Cela ne saurait tarder, certainement. Le quotidien Libero, dans son édition du 23 mars, publie un article fort documenté dont la conclusion peut être ainsi résumée : les services français ont préparé et organisé, depuis octobre 2010, la chute du colonel Kadhafi. Une affirmation aussi stupéfiante – en apparence, en tout cas – mérite évidemment d’être considérée avec prudence. Force est cependant de constater que le directeur-adjoint du journal avance des faits, des noms, des dates et met en avant des précisions qui ne peuvent laisser indifférents. En particulier, il retrace le voyage en France de l’ex-bras droit du Guide, qui aurait servi de levier aux projets des autorités françaises. Celui-ci se serait rendu officieusement à Paris. Le journal cite certains détails de ses pérégrinations qui semblent facilement vérifiables. Libero n’a rien d’un fanzine marginal habitué des « théories du complot ». Diffusé à plus de cent mille exemplaires chaque jour, il fait partie des médias dans l’orbite de Silvio Berlusconi. Ce n’est certes pas une garantie infaillible de rigueur journalistique, mais il est cependant peu probable qu’il prenne le risque d’inventer de toutes pièces un pareil récit. On peut même faire l’hypothèse qu’il ait tiré quelques unes de ses informations du côté des services italiens. On sait que ces derniers n’entretiennent pas des relations sans nuage – c’est un euphémisme – avec leurs homologues de ce côté-ci des Alpes. Il est de notoriété publique que, lorsque Paris en appelait déjà à la fin du pouvoir en place à Tripoli, Rome freinait des quatre fers ces velléités sarkoziennes. Et pour cause : l’Italie avait récemment signé des accords avec son ancienne colonie incluant de larges transferts de fonds vers la Libye en échange de parts de marché considérables pour les grands groupes transalpins – ainsi qu’un approvisionnement pétrolier préférentiel. Au demeurant, lors du Conseil des ministres européens du 10 mars, on a entendu des portes claquer – et pas seulement avec les Allemands. Quelques confidences de diplomates présents ont même confirmé une tension palpable entre les deux sœurs latines. On peut dès lors comprendre que l’activisme élyséen ait plus qu’agacé le Cavaliere – et que les barbouzes italiens aient opportunément « balancé » quelques révélations gênantes pour Paris. Info ou intox ? D’autres indices – cette fois dans la presse allemande – semblent converger. Ainsi, le Frankfurter Allgemeine Zeitung (un des plus grands quotidiens d’outre-Rhin) publiait, dans son édition du 19 mars, un témoignage direct concernant la base italienne de Grosseto. Dans la première quinzaine de février, des F16 danois étaient à l’exercice « pour la Libye » selon des sources internes à la base. Avant même les premiers troubles à Benghazi, donc. S’il était avéré que les préparatifs politiques et militaires étaient à l’œuvre avant l’éclatement des troubles, cela serait tout sauf anodin. Le conte doré des « frappes » humanitaires destinées à « protéger la population civile du tyran qui bombarde son propre peuple » serait soudain éclairé d’une lumière tout à fait nouvelle. Et la « magnifique improvisation » (selon les termes d’un commentateur d’une grande radio) de Nicolas Sarkozy, avec mise en scène béachélienne, apparaitrait sous un jour peu reluisant. Peut-être même, rêvons en un instant, la « croisade » des chevaliers du Bien contre le nouvel avatar du Mal incarné pourrait-elle être analysée avec un peu moins d’unanimisme (en tout cas dans son principe, si ce n’est dans ses modalités), et un peu plus d’esprit critique – de même que le « story-telling » décrivant de manière édifiante « un peuple voulant en finir avec son tyran ». Comme si la situation en Libye (premier pays africain selon le critère de l’Indice de développement humain) pouvait être assimilée à celle de la Tunisie ou de l'Égypte. Mais on n’en est pas là, n’est-ce pas ? Les nombreux limiers du monde de l’investigation journalistique français vont certainement s’emparer de l’affaire, et faire litière illico presto des infâmes insinuations du quotidien italien. Qui en doute ?
Le Nouveau Bastille République Nations - Blogueur associé
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Dupont-Aignan : "le ridicule de Copé"
29/03/2011 08:53
Nicolas Dupont-Aignan évoque le ridicule de Jean-François Copé, lundi soir, sur le site de micro blogging Twitter. "Jean-François, je suis d'extrême-droite ou d'extrême-gauche ? STP, lis mon bouquin et respire un peu ! #leridiculenetuepascopé", écrit le député de l'Essonne et président de Debout la République, au sujet des propos de Jean-François Copé sur le débat autour de la laïcité.
En fin de journée, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé a reproché au Premier ministre, François Fillon, de ne pas "jouer collectif" à propos du débat sur la laïcité. "Certains n'en veulent pas (...) parce qu'ils ont probablement été mal informés", a-t-il dit sur Canal +. "Et puis il y en a, disons les choses, qui y ont trouvé l'occasion d'une posture". Prié de dire s'il pensait à François Fillon, Jean-François Copé a répondu : "Peut-être, après tout (...) On ne peut pas jouer collectif une fois ?".
Par Europe1.fr
http://www.europe1.fr/Politique/Dupont-Aignan-le-ridicule-de-Cope-475123/
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Qui a osé humilier Christine Ockrent ?
29/03/2011 08:48
Y’a pas d’âge pour découvrir la lutte des classes
Miracle ! Christine Ockrent s’est laissé convaincre par Benoît Hamon des bienfaits de l’égalité réelle. La voilà qui, comme n’importe quelle caissière à temps partiel imposé traquée sans relâche par un chef de rayon, porte plainte contre X pour harcèlement moral, X étant plus ou moins, tout de même, le PDG de l’audiovisuel extérieur de la France.
L’histoire est savoureuse comme une fable de La Fontaine: il est en effet intéressant de se souvenir de qui était Christine Ockrent de retrouver le sens de la lutte des classes et de la dignité au travail. Pendant des années, elle a animé une émission politique le dimanche soir pour une chaîne du Service public. On peut se demander si ces débats à sens unique servaient l’intérêt général ou plutôt ce qu’Alain Minc, d’ailleurs invité récurrent appelait, avec cette arrogance élitiste qui est l’une des explications du score de Marine Le Pen, « le cercle de la raison ». Ce « cercle de la raison » dont Christine était la reine, était celui des hommes politiques, politologues, sociologues et économistes qui estimaient que le libre-échange, l’Europe de Bruxelles, la fin de l’Etat-providence, n’étaient même pas sujet à discussion, ce qui est un comble dans une émission de débats, si on y songe cinq minutes.
Mais Christine Ockrent savait y faire et ses questions demeuraient passionnantes et ouvertes. Dans les années 1993/95, on s’empaillait sur des sujets douloureux : « Edouard Balladur est-il un bon candidat pour la droite ou le plus grand premier ministre que la France ait connu ? » ou « Le parti socialiste doit-il se moderniser ou arrêter d’être socialiste ? » Ensuite, Serge July livrait ensuite son analyse. Serge July venait ou était sur le point de quitter Libération. En même temps comme Libération avait quitté Libération depuis le milieu des années 80, ce n’était plus très grave.
Bien sûr, pour ceux qui n’avaient pas lu la Lettre à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary de Guy Hocquenghem (1986) ou Chronique d’une liquidation politique de Frédéric Fajardie(1993), deux ex-maoïstes qui l’avaient bien connu, Serge July pouvait faire illusion dans le rôle de chroniqueur de gauche. De gauche, mais dans le cercle de la raison, bien entendu. Pas de gauche avec des gros mots comme, « taxation des flux financiers », « fiscalité redistributive », voire « relance de la consommation par l’augmentation du pouvoir d’achat ».
Je crois me souvenir qu’à un moment l’émission de Christine Ockrent s’est appelée France Europe Express et se passait dans un décor de wagon. Enfin, un wagon tel que l’imaginent Christine Ockrent et ses amis du cercle de la raison : une super première classe sans « carré enfant », sans portables qui sonnent, sans le bourdonnement furieux de l’Ipod de votre voisin qui se fait exploser les oreilles, ce qui est son affaire mais qui vous empêche de lire parce que vous avez l’impression qu’une nuée de mouches vole autour de votre livre.
En tout cas, la métaphore était parlante. On était tous embarqués de gré ou de force, destination Bruxelles, sa Commission, ses déréglementations. Dans France Europe Express, on invitait en duplex un député européen d’un autre pays pour discuter avec l’invité politique français. Qu’il fût italien, anglais, letton ou polonais, socialiste libéral ou libéral socialiste (il n’y a plus que ça ou presque au Parlement Européen), le député nous disait avec le sourire et un accent charmant à quel point nous serions un pays formidable si seulement nous comprenions que la protection sociale, le droit du travail et toutes sortes d’autres vieilles lunes étaient obsolètes et que nos syndicats nous faisaient beaucoup de mal avec leur corporatisme. Et sous le regard aigu de Christine Ockrent, l’homme politique français faisait acte de contrition, remerciait l’ami étranger du bon exemple qu’il donnait.
Dire qu’il a fallu que je supporte cela pendant des années avant d’atteindre enfin les rivages heureux du Ciné Club, son générique avec baisers de stars hollywoodiennes se superposant en fondu enchainé et le débit si particulier de Patrick Brion m’annonçant que j’allais enfin revoir, et tant pis si c’était pour la dixième fois, Le fanfaron (1964) de Dino Risi avec la toute divine Catherine Spaak. C’est pour cela que je m’en souviens de manière un peu floue : l’heure feutrait les propos des invités qui étaient tous d’accord et il est dur de se passionner pour des robinets d’eau tiède. J’aurai néanmoins appris, avec Christine Ockrent, le mépris, voire l’agressivité froide dont peut faire preuve une « grande professionnelle » avec les politiques qui ne rentrent pas dans le moule. Elle a dû par la suite transmettre son savoir-faire à Arlette Chabot. Ces deux-là ont réussi à rendre Olivier Besancenot sympathique à force de lui rentrer dans le lard, ce qui est un exploit assez remarquable. À moins que rendre populaire un leader d’extrême gauche qui ne veut pas du pouvoir ait été une stratégie concertée pour réduire comme peau de chagrin l’espace politique d’une autre gauche de rupture prête à prendre ses responsabilités, mais ça, je n’ose le penser.
J’ai assez peu suivi par la suite la carrière de Christine Ockrent qui est devenue patronne d’un machin appelé « Audiovisuel extérieur de la France » avec une chaîne qui serait la CNN à la française. En même temps, elle était l’épouse du ministre des Affaires étrangères mais tout cela n’est qu’un détail dans la France de Sarkozy. On ne va tout de même pas soupçonner des consciences morales aussi élevées que celles de Bernard Kouchner et la parangonne du journalisme d’élite de vulgaires conflits d’intérêt.
Dans son nouveau job, à la tête de l’audiovisuel extérieur, loin des caméras, ça s’est très mal passé apparemment. Elle n’était pas toute seule à commander. Et elle a été victime d’une plainte pour espionnage informatique de l’autre chef. Alors voilà ce qu’elle déclare au Monde : « Depuis quatre mois, je n’ai plus accès à aucun dossier et je vis dans un climat de violence, d’humiliation et de souffrance intolérables. Je ne peux plus jouer mon rôle, surtout au moment où s’accélère le projet de fusion entre les différents médias du groupe. C’est une véritable torture morale. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai décidé de réagir. »
Ces propos pourraient être tenus par des milliers de travailleurs français, ouvriers ou cadres. Ils sont parfaitement révélateurs de ce que sont devenus les rapports sociaux dans le monde du travail. Avec une petite différence : la victime lambda n’est pas invitée à s’exprimer dans un quotidien national et il y a beaucoup mais alors beaucoup moins de zéros sur ses fiches de paie.
Pour le reste, sans défendre la pédagogie par la punition, on serait tout de même tenté de lui dire : « Ça t’apprendra. » Mais ce serait stérile. Proposons plutôt à Christine Ockrent de se syndiquer pour défendre ses droits. Ca ne fait pas tellement « cercle de la raison », le syndicalisme, les prud’hommes, c’est même franchement archaïque comme disaient si souvent ses invités mais bon, quand nécessité fait loi…
Jérôme Leroy
- Sur laquelle on a au moins la chance de tomber sur Gil Mihaely qui y commente brillamment l’actualité internationale, en français ou en anglais. EL
http://www.causeur.fr/qui-a-ose-humilier-christine-ockrent,9343
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Flux migratoires et Union européenne : la France désarmée
29/03/2011 08:42
Flux migratoires et Union européenne : la France désarmée
D’un certain point de vue européen, les révolutions arabes signent incontestablement l’acte de décès de la politique migratoire de l’Union européenne et Marine Le Pen n’a pas tort de fustiger lucidement, en France comme sur le sol de l’île de Lampedusa, la terrible impuissance de Bruxelles à endiguer à ses frontières une pression migratoire plus que jamais grandissante.
Aujourd’hui en première ligne, l’Italie fait chaque jour l’amère expérience de cette crise migratoire sans précédent, comme le fit voici peu une Espagne alors aux prises aux exodes maritimes de migrants surgissant massivement des côtes du Sénégal ou de Mauritanie.
A Lampedusa « 15.000 immigrés ont afflué depuis le début de l’année contre 25 en 2010 » (Le Figaro, 25 mars 2011) et Roberto Maroni, ministre italien de l’Intérieur, évalue à 50.000 le nombre potentiel de candidats tunisiens à une expatriation dont l’Italie voudrait ne pas être la seule à supporter le fardeau, au nom de la solidarité entre les Etats de l’Union européenne : la situation est devenue à ce point incontrôlable que le gouvernement italien « menace de délivrer 50.000 visas Schengen aux Tunisiens de Lampedusa. Avec la certitude qu’ils n’auront qu’une destination en tête : la France » (Le Figaro, 25 mars 2011).
Alors qu’elle s’attend pareillement à affronter un afflux migratoire considérable en provenance des pays du Maghreb, la Grèce peine toujours, de son côté, à endiguer les dizaines de milliers d’immigrants, en provenance d’Afghanistan, du Pakistan ou de Somalie, qui franchissent illégalement ces derniers mois le fleuve Evros la séparant de la Turquie.
Vue de Paris, la situation est jugée des plus préoccupantes car, de l’aveu de Dominique Paillé, président de l’Office français de l’immigration, les pays d’Afrique du Nord « ne sont plus en mesure de contenir l’immigration subsaharienne comme ils le faisaient par le passé » (Le Figaro, le 24 mars 20011), depuis que l’effondrement des forces de l’ordre en Tunisie, en Egypte ou en Lybie, a permis au trafic de clandestins de se structurer et de s’intensifier sans entraves.
Du coup, les chancelleries européennes sont prises d’un vent de panique et deviennent le théâtre de grandes manœuvres diplomatiques : après avoir rencontré Alfredo Perez Rubalcaba, ministre espagnol de l’Intérieur, le 23 mars 2011, lors d’une tournée qui l’amènera à rendre prochainement visite à son homologue italien, Claude Guéant en « appelle au renforcement des moyens des pays les plus exposés aux flux migratoires » (Le Figaro, le 24 mars 2011).
Avec en toile de fond le poids d’arrière-pensées électorales évidentes, la lutte contre l’immigration illégale, aux effets domestiques si dévastateurs pour la sauvegarde de l’identité française, est devenue pour le gouvernement français une priorité politique absolue. Sur la scène intérieure, le nouvel hôte de la place Beauvau n’a-t-il pas réservé symboliquement son premier déplacement ministériel, le 15 mars 2011, à l’inspection de la frontière franco-italienne, toujours si peu hermétique, pour évaluer l’efficacité des dispositifs de contrôle de l’immigration clandestine, au poste frontière de Menton puis au Centre de coopération policière et douanière (CCPD) de Vintimille ?
Pour beaucoup, cette prétention du gouvernement français à vouloir peser efficacement sur un phénomène migratoire de moins en moins contrôlable est vouée inévitablement à l’échec, singulièrement depuis que la France a perdu ces dernières années, avec la complicité active de ses oligarchies, de droite comme de gauche, sa pleine capacité régalienne à maîtriser souverainement ses frontières, au profit d’une lointaine puissance bruxelloise, autoritaire et sans âme.
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Au fil des décennies, prenant soin, sur cette question comme sur beaucoup d’autres, de tenir soigneusement en lisière du pouvoir les peuples de notre continent, l’Union européenne s’est dotée progressivement d’une politique commune d’asile et d’immigration, en application du principe de libre circulation des personnes gravé dans le marbre des traités européens.
Selon une logique d’intégration toujours plus poussée des Etats, le traité de Lisbonne a renforcé tant et plus cette politique supranationale, exercée en commun par l’Union et les États membres, en dotant les institutions européennes d’un système de gestion des frontières placées sous la surveillance d’une agence, « Frontex », non sans simplifier en la matière les décisions prises dorénavant à la majorité qualifiée par le Conseil des ministres en « codécision » avec le Parlement européen.
Conséquence mécanique de cette irrésistible dépossession des prérogatives séculaires de notre pays : l’incapacité juridique pour la France à définir seule sa politique migratoire et à l’appliquer à l’intérieur de ses frontières comme bon lui semble.
Parmi maints exemples récents de cette impotence d’Etat, citons l’impossibilité pour la France de pouvoir procéder dorénavant à l’expulsion des étrangers en situation irrégulière selon son droit propre, depuis l’avis rendu le 21 mars 2011 par le Conseil d’Etat qui invalide sur ce point la règlementation française, au profit d’une directive européenne moins répressive en la matière, dite « directive retour ».
Point de départ d’une nébuleuse affaire qui, depuis lors, agite passablement les couloirs des préfectures : le 16 décembre 2008, le Parlement européen avait adopté cette directive retour qui réglemente en pratique les conditions du rapatriement des étrangers clandestins vers leurs pays d’origine ou vers un autre pays de l’Union européenne, notamment en leur offrant un délai de sept à trente jours, que le droit français ne leur accordait pas jusqu’à présent, pour quitter « volontairement » le pays dans lequel ils ont été interpellés en situation irrégulière.
Cette norme européenne, plus favorable que la législation française, devait être transposée au sein des Etats de l’Union avant le 24 décembre 2010, ce que le Parlement français n’a pas été en mesure de réaliser à cette date. Dans l’attente de sa transposition dans notre législation, qui ne sera pas effective avant la fin du premier semestre 2011, les Sages du Palais-Royal ont donc considéré, dans cet avis opposable aux juridictions administratives françaises, que la directive retour était directement applicable en droit français et que les étrangers en situation irrégulière pouvaient donc immédiatement s’en prévaloir pour échapper à leurs expulsions.
S’appuyant par anticipation sur cette interprétation juridique, que le principe contraignant de primauté du droit européen sur le droit des Etats rendait malheureusement inévitable, les tribunaux administratifs aussi bien que les Juges des libertés et de la Détention ont ainsi annulé partout en France, depuis le début de l’année 2011, des centaines d’autorisations préfectorales de reconduites à la frontière !
Cette faille juridique qui mine tant le système français des expulsions, les pouvoirs publics s’appliquent pour l’heure à en trouver discrètement la parade, dans la plus grande précipitation toutefois : les préfets sont à présent invités par la place Beauvau à notifier au clandestin, placé en garde à vue, son droit de retourner librement dans son pays d’origine, par ses propres moyens, pendant une durée de sept à trente jours. En d’autre termes, les Préfets ne seront plus fondés en droit à procéder immédiatement à la reconduite à la frontière des 40.000 à 60.000 étrangers interpellés chaque année en situation irrégulière, le plus souvent à l’occasion de contrôles d’identité inopinés, laissant ainsi aux intéressés un mois de liberté pour se réfugier aussitôt dans la clandestinité, en toute impunité…
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Chacun voit bien que notre pays est enfermé désormais dans un épouvantable carcan européen qui le prend littéralement en tenaille : dans l’incapacité de dire et d’appliquer librement le droit qui doit être le sien, en fonction d’intérêts propres dont elle se doit d’être le seul juge, la France ne peut pour autant s’en remettre avec confiance à des autorités européennes qui ont fait preuve de longue date, en matière de gestion des flux migratoires, d’un laxisme frappé du sceau d’un dessein idéologique, celui qui voudrait au fond imposer sournoisement aux peuples européens, sans autrement recueillir leurs consentements, une nouvelle donne migratoire mondiale qui imposerait, au diapason de l’Histoire, l’ouverture programmée des frontières de notre continent.
Comme en écho au célèbre roman de Jean Raspail, Le Camps des Saints (1973) qui décrivait, dans une étonnante vision prophétique, le débarquement sur la Côte d’Azur d’un million de réfugiés indiens, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, dit craindre un « exode biblique » de migrants venus de Libye, en cas de renversement du régime de Mouammar Kadhafi, allant même jusqu’à évoquer « une vague de 200.000 à 300.000 immigrés » (Corriere della Sera, 23 février 2011).
L’histoire de l’Humanité nous enseigne qu’il n’existe aucun déterminisme à redouter par principe et que la fiction peut fort heureusement ne pas devenir réalité. Assurément, il n’est jamais trop tard pour réagir, dans un sursaut vital, dès lors que l’on ne se trompe pas d’objectif stratégique. Celui-ci tient, en définitive, pour nos compatriotes, en quelques mots essentiels : restaurer partout l’entière capacité de la France à conduire effectivement une politique indépendante, conforme à ses intérêts autant qu’à ceux de son peuple, à l’intérieur comme hors de ses frontières souveraines. Dans la volonté salutaire des peuples à ne pas laisser leur échapper la maîtrise de leurs destins, quoi de plus urgent pour la France que d’œuvrer prioritairement à son émancipation résolue de la tutelle bruxelloise, si castratrice, en se débarrassant ainsi définitivement des fers qui l’enchainent implacablement à l’Union européenne.
Karim Ouchikh – 26 mars 2011
http://www.gaullisme.fr/2011/03/28/flux-migratoires-et-union-europeenne-la-france-desarmee/
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