|
| Accueil |
Créer un blog |
Accès membres |
Tous les blogs |
Meetic 3 jours gratuit |
Meetic Affinity 3 jours gratuit |
Rainbow's Lips |
Badoo |
[ Gaullisme local ] [ Revues des blogs ] [ Evènements ] [ TV, Radios, Journaux ] [ Lecture gaullienne ] [ Gaulliste libre ]
|
|
|
|
Ségolène Royal et les sondages délicats
27/06/2011 19:55
Portée par les sondages en 2006 mais plombée par les sondages en 2011, Ségolène Royal devient la figure emblématique d'une opinion qui s'en remet à la grille de lecture des popularités ponctuelles davantage qu'à la raison individuelle.
La résonnance prime désormais sur la raison.
Il vaut mieux faire du bruit dans les sondages que préparer un programme sérieux.
C'est une nouvelle donne.
Faute de rebond très difficile, Ségolène Royal reste la pièce déterminante de la primaire. Elle fera la victoire de l'un des prétendants majeurs.
Mais ce choix reste-t-il encore un mystère ?
C'est un choc Hollande / Aubry qui s'annonce avec un avantage certain à Martine Aubry si les primaires sont boudées par les non-militants actuels du PS.
http://exprimeo.fr/article/6962/segolene-royal-et-les-sondages-delicats.htm
| |
|
|
|
|
|
|
|
Marine Le Pen sur France 2 : un débat mal engagé en économie…
27/06/2011 19:49
Marine Le Pen était invitée sur France2 jeudi dernier. L'occasion de commenter le programme économique du Front national. Jacques Sapir réagit à une partie de ce programme, notamment concernant les chiffres du coût de l'immigration. Il revient dans une tribune pour Marianne2 sur la méthodologie utilisée pour démontrer que la croissance de la zone euro.
our un économiste, l’émission du jeudi 23 juin sur France2 (Des paroles et des actes) pose un sérieux problème. L’invitée était Marine Le Pen. L’émission, découpée en tranches d’environ 20 minutes, comprenait une séquence économie où l’on devait discuter du programme du Front National. Il y a, dans ce programme sur la partie économique, bien des choses douteuses, et en particulier un « chiffrage » du coût de l’immigration qui est à la fois très ancien et méthodologiquement très discutable. On aurait pu penser que ce serait sur ce point que les attaques allaient se concentrer. Or, « l’économiste » de service s’est contenté de proférer des énormités comme seuls des hommes (et des femmes) de médias télévisuels osent le faire.
Une infographie était censée nous « démontrer » que la zone euro était à la pointe de la croissance. Pour cela on faisait appel aux chiffres de la dernière année, ce qui est une parfaite absurdité. Un étudiant de première année sait que les statistiques ne valent que si elles couvrent une certaine période. Donnons alors celle de l’OCDE (qui semble devoir faire référence).
La faiblesse, voir l’atonie de la croissance de la zone euro par rapport aux autres pays d’Europe occidentale et aux pays d’Amérique du Nord saute aux yeux.
Acceptons de sortir l’Australie de l’échantillon et même la Norvège, car il s’agit dans un cas comme dans l’autre de pays se développant sur une importante rente de matières premières. La comparaison est sans appel pour la période 2001-2007. Pour la période suivante, qui inclut la crise (2007-2011), si la Grande-Bretagne a effectivement un taux de croissance plus faible que celui de la zone euro, on voit que celui de la Suède, de la Suisse ou du Canada sont largement au-dessus. Encore plus significatif, l’OCDE (qui inclut les pays de la zone Euro) a un taux de croissance supérieur, ce qui implique que les pays Hors-Zone Euro, ont eu une croissance très sensiblement plus forte.
Ceci incite à regarder à l’intérieur de la zone.
On constate immédiatement la grande dispersion de la croissance à l’intérieur de la zone Euro, dispersion que l’on peut mesure soit par l’écart type, soit par l’intervalle de variation. Ce dernier atteint 4,4 points sur la période d’avant la crise (2001-2007) et plus de 3 points sur la période de la crise.
Mais ce n’est pas tout. Dans la période 2001-2007, à l’exception du Luxembourg (qui est une pure plate-forme financière) trois des quatre pays ayant connu la croissance la plus forte l’on fait sur des bases tellement malsaines qu’ils font partie aujourd’hui des pays « malades » de la zone Euro : la Grèce, l’Irlande et l’Espagne. Ces pays ont soit laissé se développer une bulle immobilière de grande ampleur (l’Irlande et l’Espagne) soit ont toléré une large fraude fiscale pour redonner du revenu à leur ménage (Grèce). Trois pays affirment par contre une constance assez exceptionnelle dans les bonnes performances : l’Autriche, la Finlande et les Pays-Bas. Mettons immédiatement ce dernier à part. Les Pays-Bas sont un producteur mais aussi un « marché » important pour le gaz naturel, ce qui leur confère une rente importante. La Finlande s’est spécialisée sur quelques productions, mais semble avoir mangé son pain blanc. Nokia est aujourd’hui en retard sur ses concurrents et ce pays ne doit sa croissance relativement forte qu’à l’effet d’entraînement de la Russie.
Tous les pays qui ont « joué le jeu », l’Allemagne, la France, l’Italie et le Portugal en particulier, ont connu une croissance plus faible que la moyenne de la zone, alors que cette dernière était comme on l’a vu plus haut, plus faible que celle des pays développés. Il est donc clair que l’Euro a bien représenté un étouffoir pour la croissance depuis son introduction.
En fait, ceci s’est d’abord traduit par un décrochage de la demande privée.
La différence entre la période 1986-1996 et la période 2001-2007 est particulièrement frappante. Là ou, à la fin du siècle dernier, la différence des taux de croissance moyen entre l’OCDE (qui inclut rappelons le les pays de la zone Euro) et la zone Euro n’était que de 0,5 points, elle atteint pour la période 2001-2007 pratiquement 0,9 points. Bien entendu, la divergence entre pays de l’OCDE « hors-zone » et pays de la zone Euro est encore plus forte. On voit, d’ailleurs, que l’Allemagne a contracté de manière particulièrement forte sa demande privée, puisqu’elle est passée de 2,7% par an en moyenne sur 1986-1996 à 0,2% par an en moyenne sur 2001-2007.
Il est clair que si tous les pays de la zone Euro avaient imité l’Allemagne et avaient contracté dans de même proportion leur demande privée intérieure, la croissance de la zone Euro aurait été encore plus faible que ce qu’elle fut dans la période 2001-2007. La crise actuelle ne provient donc pas seulement de politiques nationales inefficaces (même si ces dernières existent) ; elle est avant tout le produit de la politique allemande au sein de la zone Euro.
Si une chose n’était pas contestable dans le discours de Marine Le Pen, c’était bien son affirmation que l’Euro avait été dans les faits un formidable étouffoir de la croissance. Ceci est reconnu par nombre d’économistes. C’est donc bien à tort qu’on l’a attaquée sur ce point, alors qu’il avait d’autres points de son programme, comme l’application de la préférence nationale dans le domaine social, qui étaient bien plus critiquables, comme on a eu l’occasion de le montrer. En fait, la défense obsessionnelle de l’Euro par ses thuriféraires est aujourd’hui le meilleur allié du Front National.
Jacques Sapir - Tribune
| |
|
|
|
|
|
|
|
Pourquoi «Le Monde» ignore-t-il la candidature de Chevènement?
27/06/2011 19:42
Alors que Jean-Pierre Chevènement a publié son programme politique, «Le Monde» ne parle de lui que dans un article consacré au logement qu'il occupe à Paris. Elie Arié s'interroge : le people a-t-il pris le pas sur la politique?
Le dimanche 25 Juin, Jean-Pierre Chevènement a publié une plaquette indiquant son programme politique et les raisons qui le poussent à se présenter, précisant notamment ceci :
« Il y a-t-il une probabilité que l'un des candidats socialistes potentiels permette de nous soustraire à la dictature des marchés financiers ? Si on met à part l'évocation par Arnaud Montebourg d'une « démondialisation » dont les modalités restent encore floues, aucun candidat potentiel n'esquisse la moindre autocritique par rapport aux choix du parti socialiste qui ont permis l'installation du capitalisme financier dans notre pays (...)
Le projet socialiste 2012 peut paraître comporter à première vue quelques dispositions méritoires, mais il est plus probable qu'il est destiné à fonctionner comme un leurre.
Le montant des mesures proposées (de 25 à 100 milliards d'euros, selon les estimations) n'est pas finançable dans le cadre actuel du système de l'euro. De surcroît, une lecture attentive montre que les mesures qui seraient décisives ne sont que timidement évoquées, quand, encore, elles le sont.
Le projet socialiste 2012 est muet sur la crise de l'euro. Il n'affronte pas vraiment les problèmes auxquels la gauche victorieuse serait inévitablement confrontée. »
Ce programme est déjà disponible sur le site de Rue 89 :
Il comprend plusieurs volets successifs, s’enchaînant dans une démonstration logique :
-L’analyse des impasses économique, monétaire, politique et sociale dans lesquelles se trouvent la France et l’ Union Européenne
-Comment en est-on arrivé là ?
-Un système qui a explosé en vol en 2008
-Nicolas Sarkozy est tétanisé par les marchés financiers
-La souveraineté nationale dans les mains de « Standard and Poors »
-Aucun candidat socialiste n'esquisse la moindre autocritique par rapport aux choix du PS
-Pouvoir parler à l'Allemagne le langage de la franchise
-Comment parler à l'Allemagne ?
-De nouvelles règles du jeu pour la zone euro
-Rompre avec la politique d'austérité
-Réforme du système monétaire international et protection
-Un plan B si l'Allemagne refuse
-Remettre la France sur une pente ascendante
-Un « grand bond en avant » de l'Ecole républicaine
-Savoir projeter la France vers le monde
-L'Allemagne a besoin de la France
-L'Europe ne doit pas être écrasée par la « Chinamérique »
-Un pacte de prospérité pour l'Europe
-Un cap républicain
-Le choix du nucléaire est stratégique pour la France, et le terrorisme intellectuel des antinucléaires
-Défendre la liberté d'expression contre tous les terrorismes intellectuels
-Contre la droite et l'extrême-droite « identitaires »
-Une Confédération européenne élargie
Or, le même jour, Le Monde a choisi de publier un article sur Chevènement, accompagné de sa photo (ce qui est rarissime dans ce quotidien), consacré ...au logement qu’il occupe à Paris.
Sans tomber dans la paranoïa, on peut prendre le pari que son programme alternatif à ceux de l’ UMP et du PS, et qui ne se confond pas non plus avec celui du Front de Gauche et de Mélenchon, n’aura pas droit au même traitement journalistique.
La presse continuera, jusqu’à la présidentielle, à nous inonder d’articles et de sondages pour savoir qui, de Hollande ou d’Aubry, est le mieux placé pour battre Sarkozy ; mais le battre...pour faire quoi de fondamentalement différent? De cela, il ne sera pas question.
Tout comme il n’y a non plus jamais été question du programme de DSK lorsqu’il était le favori des sondages, et pour cause : il n’avait jamais donné la moindre indication à ce sujet.
On peut donc vraiment se poser la question : pour qui et pour quoi votent les Français ? Pour une personne, son poids, son look, son logement, etc., ou pour leur avenir ? Pour choisir une politique ou pour arbitrer entre les sondages sur différents individus? Les journalistes « politiques » méritent-ils encore cette appellation, ou doivent-ils céder leur place aux « politologues » de la SOFRES et autres IFOP ? Est-il encore possible de faire déboucher l’ « indignation » sur une autre politique ? Sommes-nous encore en démocratie politique, ou sommes-nous passés à une démocratie people ? Karl Marx écrirait-il encore, aujourd’hui, que « le Français a la tête politique » ?
Elie Arié - Tribune
Photo : (Jean-Pierre Chevènement - Wikimedia - David.Monniaux)
http://www.marianne2.fr/Pourquoi-Le-Monde-ignore-t-il-la-candidature-de-Chevenement_a207906.html
| |
|
|
|
|
|
|
|
Les banques détournent l’argent du livret A
27/06/2011 19:32
Selon nos informations, les banques ne respectent pas leurs obligations et détournent à leur profit les fonds du livret A. La Banque de France censée jouer les gendarmes du secteur couvre ces pratiques. Autant d’argent qui manque au financement du logement social ou à celui des PME.
Mille quatre vingt quinze pour cent. En chiffre, 1 095 %, soit 15 fois l’objectif. C’est le genre de résultat que même le plus fou des apparatchiks de feu le Gosplan n’aurait jamais osé écrire dans un de ses rapports. La banque de France, si.
Pour sa deuxième édition, l’Observatoire de l’épargne réglementée (OER) affiche en bas d’un tableau cet obscure ratio censé indiquer si le taux cible de 75% fixé aux banques pour l’usage des fonds issus du Livret A et Livret de développement durable a été atteint. Objectif donc assuré, écrabouillé, pulvérisés même. Sauf que, selon nos informations, la Banque de France, pourtant censée être le gendarme du secteur bancaire donne un sérieux coup de main au braquage d’une partie des économies des Français.
Les Sénateurs ont déjà peu apprécié l’entourloupe. Lors de leur audition de Christian Noyer en février 2011, le gouverneur de la Banque de France avait essayé de leur servir la même soupe que celle dispensée dans le rapport de l’OER. Alors que tous les patrons de PME crient à la disette de crédit, le gouverneur affirme, lui, que les banques remplissent correctement leurs obligations de création de prêts pour les PME avec les fonds Livret A et LDD qui bénéficiant d’une niche fiscale sont labelisés « argent public ».
Ce satisfecit ne permet pas seulement aux banques de s’exonérer à bon compte. Surtout, ce petit tour de passe-passe leur permet de conserver un milliard d’euros au titre de l’année 2010 après les 3 milliards d’euros en 2009, autant d’argent qui aurait du retourner à la Caisse des dépôts et des consignation (CDC) pour financer du logement social. Même Nicolas Sarkozy, plus durs dans ses mots que dans ses actes lorsqu'il s'agit de critiquer les banques, en est convaincu. Le 25 janvier 2011, en déplacement à Saint-Nazaire, le chef de l'Etat rappelle qu'il manque 3 milliards d'euros au bas mot dans les prêts qu'elles accordent aux PME. Pour lui, si elles appliquaient correctement les règles « ceci aboutirait à mettre chaque année trois milliards d'euros de plus à la disposition des PME ». Au Sénat, Philippe Marini, le rapporteur général du budget, loin d’être un pourfendeur des banques, semble prendre l’affaire très au sérieux. Selon nos informations des échanges de courriers avec Bercy et la Banque de France les sommant de se conformer à l’esprit de la loi ont déjà eu lieu.
Entre fin 2007 et fin 2010, ce sont plus de 37 milliards d’euros issus des livrets qui demeurent désormais dans les caisses des banques.
Pour aller plus loin
« L’argent n’a pas d’odeur », pas plus qu’il ne laisse de trace. C’est en somme ce que répond Christian Noyer lorsque le gouverneur de la Banque de France est interrogé sur l’utilisation que les banques font des sommes déposées sur leur livret A et Livret de développement durable (LDD). Depuis 2008, en même temps qu’elles obtiennent la banalisation de la distribution du Livret A, jusque là réservée à la Poste, à l’Ecureuil et au Crédit Mutuel, elles peuvent au surplus conserver une partie des milliards que les Français placent sur leur produit d’épargne préféré. Légalement, elles peuvent donc conserver jusqu’à 35% de ce pactole qui atteint fin 2008, 264 milliards d’euros : une aubaine en ces temps de disettes de cash.
Mais il existe une contrepartie. En échange de ce gros cadeau, 80 % de ces sommes (92,4 milliards d’euros) doivent être consacrées aux financements de prêts aux PME. Mission remplie, selon l’Observatoire de l’épargne réglementée. Pour son deuxième rapport, cet organe, placé sous l’autorité de la Banque de France, a, une nouvelle fois, délivré un total satisfecit. Bénéficiant d’une niche fiscale, et possédant à ce titre le label « argent public », l’usage de ces fonds est, en effet, soumis à vérification par l’OER. Pour ce faire, un premier indicateur avait été retenu dans la loi en 2007: l’encours des prêts aux PME. Et justement celui-ci progresse : +5,5 % sur 2010. La conférence de presse présentant le rapport de l’OER, de ce jeudi 23 juin, n’avait donc pas d’autre mission que de délivrer un message clair : « tout va bien ». Mais quant est-il réellement ? La question est d’autant plus prégnante, que contrairement aux dispositions de la loi, les banques n’ont pas rendu leur rapport sur le sujet. Là aussi, pas de problème pour Christian Noyer, qui absout les établissements au titre d’un petit souci « méthodologique ».
Premier problème: leur petit pécule a cru de 6,8 milliards soit une progression de 8 %, deux fois plus rapidement que la collecte qui affiche, elle, +3,6% au compteur. Résultat, sur 100 euros déposés sur les Livret A et les LDD, 74 € demeurent dans les mains des banques quant seulement 26 sont orientés vers la Caisse des dépôts et des consignation (CDC). Cette répartition, trois quarts pour les banques et un quart pour la CDC n’est pas anodin, puisque cette dernière consacre plus de 90% de cette ressource à la structuration de prêts au logement social.
Cette politique publique semble donc souffrir au profit de cette autre politique publique qu’est le financement des PME. Pourtant à bien regarder les chiffres, le financement des PME par les banques n’est pas vraiment au rendez-vous.
L’indicateur retenu par la loi, pour mesurer les résultats de cette politique publique est en effet l’encours de crédit aux PME. L’encours total, pas celui réalisé à partir des fonds Livret A et LDD. « Impossible. L’argent est fongible, on ne peut pas le flécher», s’insurge Christian Noyer. L’argument s’entend. « Mais pourquoi alors prendre l’ensemble des crédits aux PME, comme critère ? Cela sous entend que la seule source de financement des banques pour produire des crédits se réduisait aux seuls fonds réglementés », s’insurge un connaisseur du dossier. Un peu comme si était comparée la production de pétrole en Ile de France à la consommation d’essence du pays. Et que l’on se réjouirait de ce que, la croissance de 10 millions d’hectolitres ne posait pas de problème au regard des 3 barils supplémentaires produits en 2008 en Seine et Marne.
Du coté, non plus du stock de crédits, mais des nouveaux crédits, les choses se passent-elles mieux ? Autrement dit, les 6,8 milliards d’euros supplémentaires dont les banques ont héritée ont-ils produit leur effet en se donnant naissance à de nouveaux prêts ? Les parlementaires avaient ajouté cette nouvelle contrainte après s’être aperçus de l’inanité du seul indicateur initialement retenu. Là encore, les résultats sont à la peine. En 2010, ceux-ci n’ont progressé que de 3,6 milliards, presque deux fois moins que la progression des ressources. A la banque de France, on se dit confiant. « L’article 66 prévoit que les trois quarts des nouvelles ressources produisent de nouveaux prêts. Avec 75 milliards de nouveaux crédit, l’objectif est pleinement atteint ». 1 095 % !, note fièrement le document de l’OER. Et de fait, c’est ce que prévoit la loi. Est-elle mal rédigée ? Sans doute, quand on sait que cette rédaction provient du Trésor, administration connue pour sa proximité avec les banques. Car à l’inverse, imagine-t-on que si les dépôts venaient à reculer ne serait-ce que d’un euro, les banques puissent fermer le robinet, et considérer qu'elles peuvent émettre 0 nouveaux prêts ? Absurde.
Les parlementaires entendaient en effet que le surplus de dépôts entraine un surplus de nouveaux prêts. Autrement dit, les 6,8 milliards produisent à tout le moins 4,6 milliards de prêts tout beaux tout neufs en 2010, en plus des 70,8 milliards de 2009. Soit 75,4 milliards, un milliard de plus que le résultat observé.
Troisième problème, l’absence de rapport des banques La BdF comme les banques commerciales connaissent ce petit problème. Et peinent à communiquer dessus. Résultat, contrairement à ce que la loi impose, elles n’ont pas publier leur rapport sur l’emploi de cette ressource. Là aussi, l’OER ne voit rien à redire, et avale sans rien dire l’argument « méthologique ».
Pour savoir où en sont les banques individuellement avec leurs obligations, il faut fouiller leur site internet. En effet, le niveau de centralisation de 65% est un niveau agrégé, résultant de la somme des positions des différents établissements, qui pour les plus connus dépassent allégrement la conservation de 35 % des sommes. D’autant que la Poste n’ayant pas d’activité de prêts aux PME reverse 100 % à la CDC, elle laisse une large marge à ses consœurs. Ainsi, sur les 12,5 milliards d’euros déposés par les épargnant sur les livrets domiciliés à la BNP-Paribas, la banque en conserve-t-elle 9,4 milliards, soit un taux de conservation de 55,6 % . Plus fort encore dans la crémerie d’en face : la Société générale dispose respectivement de 11,5 milliards d’euros et de 8,8 milliards, soit 76,5% de taux de conservation !!! Au Crédit Agricole c’est 77 % des 38,2 milliards qui restent dans ses coffres. Mais la banque verte fait elle un petit effort de transparence supplémentaire. Sur 100 euros déposés sur un livret Crédit Agricole, la banque affirme qu’en face 92,3 euros de prêts ont été produits à destination des PME. Malgré son taux de conservation élevé, le Crédit Agricole serait du coup la seule banque dans les clous, en respectant la norme 75 %....
Emmanuel Levy - Marianne
Dessin: Louison
http://www.marianne2.fr/Les-banques-detournent-l-argent-du-livret-A_a207682.html
| |
|
|
|
|