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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Villepin, caution antisarkozyste de Borloo ?

08/06/2011 13:06

Villepin, caution antisarkozyste de Borloo ?


Le temps est à la discussion, à la main tendue, au grand rassemblement. Ce week-end, Nicolas Hulot a évoqué l’idée d’une alliance avec son ami Jean-Louis Borloo. Levée de boucliers chez les écolos : plutôt ne pas trier ses déchets que de pactiser avec un ancien ministre sarkozyste. Le lendemain, au tour de Jean-Louis Borloo de proposer à Dominique de Villepin de « réfléchir ensemble à l’avenir ». Après la boulette de Hulot, la boulette de Borloo ?

Vous, les journalistes, vous êtes incroyables ! Pendant des mois, vous nous dites qu’il y a trop de candidats sur le même espace et quand ils se rassemblent, vous nous demandez pourquoi. » Dominique Paillé feint l’agacement et l’incompréhension avec talent. Mais, en bon franc-tireur, il ne peut s’empêcher d’ajouter : « Dominique de Villepin n’est pas un candidat centriste mais gaulliste. » Alors, pourquoi Jean-Louis Borloo, centriste revendiqué, a-t-il déclaré « pouvoir réfléchir à l’avenir » avec l’ex-Premier ministre, dans un entretien accordé au Parisien le 5 juin ? Restée en suspens, la question agite nombre de participants à la future confédération des centres. 

Désaccords de fond
En septembre 2010, Hervé Morin répond à l’appel au rassemblement lancé par Dominique de Villepin en fustigeant les « attelages d’ambitions personnelles ». Quelques mois plus tard, le président du Nouveau centre ironise : « Si Villepin est centriste, moi je suis le pape ! »  
Que pense aujourd’hui l’ancien ministre de la Défense de cette main tendue incongrue au président de République solidaire ? « C’est bien qu’on discute avec tout le monde, qu’on ait le rassemblement le plus large possible, assure-t-il prudemment. Mais notre projet alternatif repose sur une alliance des idées pas des personnes. » Sous-titre pour mal-comprenants : Villepin a beau être une personnalité politique de premier plan, cela ne suffit pas à justifier un rapprochement. De son côté, le député valoisien Jean Leonetti remarque : « J’ai souvent vu Villepin classé chez les centristes, c’est une vision large du centre. » Et de conclure : « Hulot puis Villepin, ça fait beaucoup dans le même week-end ! Les Français ne s’y retrouvent plus. »

Héritier du chiraquisme et défenseur autoproclamé du gaullisme, le pire ennemi de Sarkozy ne partage pas le corpus idéologique commun aux Radicaux valoisiens et aux membres du Nouveau centre. Parfaite illustration de leurs divergences : la privatisation des autoroutes orchestrée par Villepin en 2005 pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat et ainsi réduire le déficit. 
Dès l’annonce faite par le Premier ministre, François Bayrou, à l’époque chef de file de l’UDF, fustige une décision qui « porte atteinte à l’intérêt national » Hervé Morin, alors patron du groupe UDF à l’Assemblée, et quinze autres députés centristes lui emboîtent le pas en refusant, en octobre 2005, de voter le budget présenté lors de l’examen du volet « recettes » de la loi de finances 2006. 
Cet épisode reste depuis gravé dans les mémoires de nombreux députés du Nouveau centre. « Je vois plus Villepin comme un Jacobin que comme un Girondin décentralisateur », confie un membre du NC, inquiet de la main tendue par Jean-Louis Borloo au leader gaullo-chiraquien.

En mai 2006, enfin, en pleine affaire Clearstream, onze des trente députés UDF, dont l’actuel patron du NC, votent la motion de censure déposée par le Parti socialiste contre le gouvernement Villepin. 
Après de tels accrochages, difficile d’imaginer les centristes s’allier avec un homme auquel ils se sont tant opposés. « Jean-Louis Borloo n’a rien dit d’autre que : je peux discuter avec Dominique de Villepin », tempère Dominique Paillé. 
 

Avantages stratégiques ?

Au-delà des mésententes idéologiques, surgit la question des intérêts tacticiens. Au Parti radical, certains s’interrogent sur les bénéfices à tirer d’un partenariat avec l’ancien Premier ministre. « C’est peut-être un moyen de siphonner le mouvement de Villepin, souffle un proche de Borloo. Mais ce dernier n’a pas de troupes et ne représente rien dans les sondages donc c’est inutile. » « J’ai des difficultés à apprécier ce que pèse Dominique de Villepin », murmure pudiquement Leonetti. Alors pourquoi suggérer ce rapprochement risqué ?
A la différence d’un Morin qui n’hésite pas à publier un livre –Arrêtez de mépriser les Français !, aux éditions Flammarion - pour lancer de puissantes charges contre le chef de l’Etat, Borloo, de son côté, refuse de critiquer le président. Le leader valoisien qui, en octobre dernier, espérait encore devenir Premier ministre, se voit souvent reprocher son passé de ministre de l’Ecologie de Sarkozy mais peine à répondre à ces attaques. « Il est empêtré dans une stratégie complexe, observe un membre du PR. A la fois, il affirme de rien avoir à reprocher à Sarkozy mais veut malgré tout se déclarer candidat contre lui. Les députés attendent une clarification. » Et si Borloo voyait en Villepin LA solution ? Depuis l’affaire Clearstream, le rival du chef de l’Etat fait figure de caution antisarkozyste. 

Mais que les centristes inquiets se rassurent. Le futur positionnement annoncé de Jean-Louis Borloo pour Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle de 2012 annule d'emblée toute possibilité de rapprochement entre les deux hommes. A moins que l'un et l'autre n'aient décidé de se tenir la main pour se retirer ensemble le moment venu.


Laureline Dupont - Marianne

Photos : (J.-L. Borloo et D. de Villepin - Wikimedia commons- JL.Aubert - Georges Seguin)

 






Nicolas Dupont-Aignan sur les terres de Bruno Le Maire, le faux cul de l’agriculture française

07/06/2011 20:49

Nicolas Dupont-Aignan sur les terres de Bruno Le Maire, le faux cul de l’agriculture française


Nicolas Dupont-Aignan sur les terres de Bruno Le Maire, le faux cul de l’agriculture française

Nicolas Dupont-Aignan, député de l’Essonne et président de Debout la République, a rendu visite ce matin à un éleveur de Bézu-la-Forêt dans l’Eure - département de Bruno Le Maire - afin de dénoncer le double langage du ministre de l’agriculture, soumis et impuissant à Bruxelles mais qui fait mine de défendre les agriculteurs à Paris !

En effet, manquant de fourrage à cause de la sécheresse, les éleveurs sont aujourd’hui contraints soit d’acheter à des prix exorbitants des aliments pour leur bétail, soit d’abattre leur cheptel et de perdre ainsi tout leur capital. Or, face à ce désastre, les annonces du ministre de l’agriculture ne sont pour Nicolas Dupont-Aignan qu’une grossière manipulation pour faire croire aux agriculteurs qu’il les défend alors qu’il les a laissé tomber :

- tout d’abord, le fonds national de garantie des calamités agricoles ne disposera pas des sommes suffisantes : à peine 100 millions d’euros pour venir en aide aux agriculteurs ;

- ensuite, les prêts de trésorerie du Crédit Agricole ne sont absolument pas à la hauteur de l’urgence de la situation, et ne vont de toute façon que contribuer à endetter encore plus nos agriculteurs ;

- enfin, le fameux "paiement anticipé" de l’aide de Bruxelles ne se fera qu’en octobre au lieu de décembre, soit bien trop tard pour des éleveurs qui ont dès aujourd’hui le couteau sous la gorge.

Or, il existe pourtant des mesures d’urgence que le gouvernement pourrait rapidement mettre en oeuvre s’il avait réellement la volonté de sauver les agriculteurs plutôt que de toujours favoriser les banques :

- tout d’abord, il faudrait débloquer au moins 500 millions d’euros pour le fonds de garantie des calamités agricoles, ce qui est raisonnable quand on sait que la France a su déjà débloquer 9 milliards d’euros pour sauver les banques grecques ;

- alléger les charges de trésorerie, par exemple au moyen d’un report des annuités de prêts ou d’un rallongement des découverts bancaires ;

- mettre en place une aide financière au transport de la paille et du fourrage ;

- garantir un prix raisonnable pour la paille en sortie de champ ;

- réquisitionner les sous-produits industriels de l’industrie agro-alimentaire pour faire l’apport énergétique de l’aliment sécheresse et pour enrayer toute spéculation ;

- baisser la TIPP sur le prix des carburants agricoles ;

- baisser les charges sociales pour les salariés agricoles, comme je l’ai voté à l’Assemblée Nationale malgré l’opposition du gouvernement, de l’UMP et du Parti Socialiste ;

Au-delà de la crise et des mesures d’urgence, il faudra ensuite rétablir unilatéralement un prix garanti du lait supérieur au prix de revient, ce qui est le seul moyen capable de permettre la reconnaissance du travail des agriculteurs à son juste prix.

Aujourd’hui, le prix de revient d’un litre de lait est en effet entre 32 et 35 centimes au minimum alors que le prix de vente est quant à lui d’environ 28 centimes, au profit exclusif des industriels et de la grande distribution qui étranglent toujours plus les éleveurs.

Il faudra ensuite effacer le remboursement demandé par Bruxelles aux agriculteurs pour les aides perçues dans le cadre des "plans de campagnes", qu’ils avaient pourtant contribué à cofinancer et dont ils ne sont absolument pas responsables de l’illégalité.

Enfin, il faudra renégocier la PAC pour mettre en oeuvre un véritable protectionnisme agricole à l’échelle européenne.

Photo : http://www.lexpress.fr/actualite/economie/il-faut-augmenter-les-revenus-des-agriculteurs_964103.html

http://www.debout-la-republique.fr/Nicolas-Dupont-Aignan-sur-les.html






Programme UMP : Le COPE/collé des organisations patronales ?

07/06/2011 20:42

Programme UMP : Le COPE/collé des organisations patronales ?


Jean-François Copé vient de confirmer une partie des propositions économiques et sociales de l'UMP pour les élections de 2012. Enfin du moins la version « politique » des demandes des organisations d'employeurs !

Jean-François Copé vient dans une interview au Journal des Entreprises, de donner la vision de son mouvement, sur les réformes économiques et sociales que celui-ci proposera pour les élections de 2012. Or, au mot près, celle-ci correspond aux demandes exprimées par le Medef et la CGPME. Commençons ce petit jeu des ressemblances et ce que ces « réformes » impliqueraient pour les salariés.

Journal des Entreprises : Dans quelques jours, l'UMP tient une convention sur la justice sociale, qui fera écho au débat sur l'assistanat lancé par Laurent Wauquiez. Quels sont les enjeux de ce rendez-vous?

Jean-François Copé : « Avec le Revenu de solidarité active (RSA), nous avons posé les bases d'une société qui ne confond pas solidarité et assistanat (...) »

UIMM (Medef)
le 23/05/2011 : (...) l'UIMM a mis ses propositions sur la table. Au-delà de mesures d'économies de gestion, le groupe de travail présidé par l'universitaire Jacques Bichot suggère (...) de faciliter le maintien ou la remise au travail des assurés sociaux plutôt que de privilégier le subventionnement de leur inactivité »

Journal des Entreprises : Où en est-on au sein de l'UMP sur les 35heures?

Jean-François Copé : « En juillet il y aura une convention sur ce sujet, mais aussi sur la refondation sociale. La question du temps de travail doit être abordée par branche et par entreprise (...) »

Medef
le 5/01/2011 : « Le concept d'une durée légale qui serait la même pour tout le monde et tout le temps est obsolète. Il convient de faire confiance aux partenaires sociaux et de leur permettre de déterminer ensemble la durée optimum par branche ou par entreprise »

Journal des Entreprises : Le coût du travail est souvent vu comme un frein par les chefs d'entreprise. Que pouvez-vous leur proposer ?

Jean-François Copé : « (...) un nouveau contrat social étendant le champ de la négociation au temps de travail, par branche, doit être imaginé pour redonner de la souplesse aux entreprises (...) »

UIMM (Medef) : « (...) l'UIMM propose que des accords collectifs permettent « d'ajuster », à la hausse comme à la baisse, temps de travail et salaire (...) »

Implication pour les salariés ?

Très importante, comme
le montrait Intox2007, citant un article des Echos : « (...) Si le Medef estime que le chantier n'est pas assez mûr pour une négociation avec les syndicats, il a fixé hier deux pistes à « travailler sérieusement » : passer à une durée du travail conventionnelle plutôt que légale. Il reviendrait ainsi à la négociation, au sein de la branche ou de l'entreprise, de fixer un « optimum » de temps de travail pour les salariés. Deuxième piste, changer la durée de référence : au lieu de se caler sur une durée hebdomadaire du travail, qui déclenche les heures supplémentaires mieux rémunérées, la durée de référence pourrait être « mensuelle, trimestrielle ou annuelle ». Le Medef regarde avec envie les entreprises allemandes, où des accords se nouent autour du triptyque durée du travail-salaire-emploi, y compris pour aboutir parfois à des baisses de salaire (...) »

Jean-François Copé : « (...) C'est pourquoi doit être aussi envisagé un transfert des cotisations sociales sur la TVA pour alléger les charges pesant sur les entreprises et les salariés et éviter ainsi les délocalisations (...) »

Medef le
5/01/2011 : « (...) La question du coût du travail ne saurait être sérieusement abordée sans une réflexion approfondie sur la protection sociale, sa gestion et son mode de financement (...) »

Journal des Entreprises : Quels sont les enjeux fiscaux du prochain quinquennat selon l'UMP ?

Jean-François Copé : « Outre la TVA anti délocalisation pour améliorer le financement de la Sécurité sociale, je suis assez favorable à une fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG (...) »

UIMM (Medef) : « Le groupe de travail suggère par ailleurs de fusionner l'impôt sur le revenu (IR) et la CSG, et de l'affecter au financement de la protection sociale (...) »

Journal des Entreprises : Que faut-il faire pour aider les entreprises à grandir ?

Jean-François Copé : « Cela doit s'inscrire dans une stratégie économique. La priorité est de faire du prochain quinquennat celui des PME conquérantes (...) Il faut donc déverrouiller tous les obstacles qui empêchent les petites entreprises de grossir en revoyant les seuils sociaux et les contraintes administratives (...) »

Vieille
demande de la CGPME, qu'elle réclame notamment, depuis 2007 : « Jean-François ROUBAUD regrette cependant que (...) Grandir devrait être la tendance naturelle et ne pas être une difficulté comme ça l’est aujourd’hui. Cela conforte une des demandes portées par la CGPME, celle d’atténuer les contraintes administratives et financières liées aux seuils sociaux. Ce sont des freins à l’embauche et à la croissance »

Implication pour les salariés

Peu sensible sur les entreprises de moins de 20 salariés (ce qui représente environ 97% des entreprises françaises) elle pourrait toutefois, remettre en cause
l'obligation de l'élection de délégués du personnel. Par contre, en ce qui concerne les entreprises de 50 salariés, le réveil des salariés pourrait être douloureux : Quid du comité d'entreprise, des délégués syndicaux, des modalités de licenciement, de l'obligation d'un plan senior, de la prévention de la pénibilité au travail , des accords collectif sur l’égalité professionnelle , ... auxquels sont actuellement tenues ces entreprises, au cas où, elles ne seraient plus applicables qu'à partir de 250 salariés ?

En fin de compte, il ne reste plus à l'UMP que proposer la liquidation des prud'hommes qui, selon Laurence Parisot « insécurisent les employeurs » déjà mise en route par Eric Woerth , comme
nous l'expliquait Gérard Filoche, pour redécouvrir : les conditions du salariat du début du XXeme siècle pour parfaire ce COPE/collé !

SLOVAR

Crédit photo :
L'Express
 






Manger ou conduire, il va falloir choisir

07/06/2011 20:29

Manger ou conduire, il va falloir choisir


Nous assistons depuis juillet 2010 à une nouvelle crise sur les marchés des produits agricoles. Les prix des céréales ont pratiquement doublé par rapport à la même période de l’année dernière. L’indice des prix des produits alimentaires a battu son record historique en mars dernier. A peine trois ans après la crise de 2007-2008, on assiste donc à une nouvelle crise. La précédente avait entraîné de nombreuses émeutes et fait progresser de 150 millions de personnes la population en état de sous-nutrition dans le monde. Celle-ci vient d’accroître le mécontentement en Tunisie, en Egypte et dans de nombreux pays trop dépendants du marché mondial pour leur approvisionnement alimentaire.

Quelle est la raison de ces crises agricoles récurrentes ? Il y a d’abord comme pour le pétrole une trop longue période de prix anormalement bas. Depuis le début des années 80, l’Union Européenne a réussi à devenir autosuffisante en céréales alors qu’elle ne disposait que de trois fois moins de terres arables que les Etats-Unis. C’était pourtant la preuve pour l’ensemble du monde qu’une bonne politique agricole permettait de nourrir une population nombreuse avec peu de terres disponibles. Au lieu de tirer parti de cet exemple, l’Europe et les Etats-Unis se sont livrés à une guerre absurde pour la conquête de nouveaux marchés en utilisant d’abord des subventions à l’exportation puis des aides directes au revenu des producteurs. Résultat, les prix ont baissé durablement créant le sentiment d’une abondance globale. « Le Brésil peut nourrir le monde ! », disait-on. Pourquoi s’inquiéter ? La Banque Mondiale pouvait diminuer ses aides aux investissements dans le secteur agricole. Les pays riches pouvaient diminuer leurs stocks et utiliser les aides aux agriculteurs pour d’autres objectifs que l’alimentation.

La production mondiale ne s’est pas effondrée pour autant en particulier parce que les pays d’Asie n’ont jamais cédé aux sirènes du libéralisme ambiant et se sont toujours préoccupés de leur sécurité alimentaire. Contrairement à la situation antérieure, depuis le début des années 80, l'augmentation de la production n’a pas dépassé la progression de la population. La crise a éclaté en 2007-2008. On en a attribué la cause à la faible récolte observée en Australie. La faiblesse des stocks a grandement facilité la tâche des spéculateurs. Mais comme les récoltes ont brusquement augmenté les deux années suivantes, les prix se sont à nouveau effondrés en juillet 2009.

Dans ces conditions comment expliquer la nouvelle hausse de cette année ? La récolte est certes un peu plus faible que les deux années précédentes mais de si peu ! La baisse n’est que de 3,5 %. Pour comprendre la situation actuelle, il faut observer un élément nouveau qui n’est pas très visible dans les statistiques habituelles, la transformation d’une part croissante de la récolte en énergie.

L’exemple le plus flagrant concerne la production d’éthanol aux États-Unis. Ce pays a radicalement changé de politique depuis le 11 septembre 2001. Auparavant, l’éthanol concernait moins de 5 % de la production de maïs. En 2003, la proportion dépassait 10 %, en 2007, 20 % et désormais le chiffre de 40 % est dépassé.

Au total, le Centre International des céréales estime que les usages industriels des céréales portent sur 293 millions de tonnes soit très exactement 16,7 % de la production mondiale !

Résumons-nous. Le monde peut se nourrir. L’Europe de l’après-guerre, la Chine et l’Inde maintenant en sont la preuve. Encore faut-il ne pas faire n’importe quoi. Le maintien durable de prix bas, la suppression des stocks et la transformation subventionnée d’une partie croissante de la production en énergie risquent de créer des crises graves. La situation actuelle est exemplaire. Le prix des céréales a doublé malgré une récolte record ! Qu’en serait-il demain si la sécheresse actuelle se traduisait par une forte baisse de production. Manger ou conduire, il va falloir choisir. Sinon la responsabilité de l’aggravation de la crise alimentaire de la planète en incombera une fois de plus aux pays les plus riches !

Par Lucien Bourgeois, économiste, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica.

http://www.fondation-res-publica.org/Manger-ou-conduire-il-va-falloir-choisir_a567.html






Les socialistes et le séisme de Lisbonne

07/06/2011 20:24

Les socialistes et le séisme de Lisbonne


Quand l’Europe « de gauche » pense à droite

Après sa voisine espagnole, la gauche portugaise a essuyé une nette défaite lors des élections législatives de dimanche. Fort de six ans de réformes sociale-libérales menées au pas de charge, le Premier ministre José Socrates cèdera la place à son rival de droite Pedro Passos Coelho. Certains observateurs avisés soulignent, non sans mauvais esprit, que la droite lusitanienne est dominée par le Parti Social-démocrate de Coelho tandis que le Parti Socialiste est censé incarner l’aile gauche du spectre politique portugais. Ce qui incite à relativiser le positionnement politique des uns et des autres. Ainsi, l’essentiel de la campagne législative s’est polarisée sur les économies nécessaires au désendettement du pays. Le prêt de 78 milliards d’euros accordé à Lisbonne par le FMI et l’Union Européenne a en effet eu comme contrepartie la promesse de coupes substantielles dans les dépenses politiques.
En pleine crise de l’euro, dont la surévaluation pénalise l’économie portugaise, aucun des deux grands partis n’a osé contester la nécessité des sacrifices. Les divergences ont porté sur le degré, et pas sur la nature des coupes budgétaires. Grande gagnante du scrutin, la droite locale s’est cependant distinguée par son zèle à satisfaire les exigences comptables de l’UE et du FMI.

Conséquence prévisible de l’évanescence du clivage droite/gauche, le record atteint par l’abstention – 41 % – conduit à nuancer le succès de la droite, qui s’annonce déjà comme la grande continuatrice des politiques de dérégulation du « socialiste » Socrates. Les Portugais n’ont pas choisi un camp contre un autre et encore moins une doctrine contre une autre, ils appliqué la bonne vieille technique de l’essuie-glace : un coup à gauche, un coup à droite, l’essentiel étant de renvoyer les élites dans les cordes.

Des gauches « dextristes » ?

Le scrutin portugais n’en confirme pas moins la mauvaise tenue des gauches européennes. Partout sur le Vieux Continent, soit la gauche perd les élections nationales, soit, lorsqu’elle accède au pouvoir, elle est incapable de proposer une réelle alternative aux politiques menées par la droite libérale. Zapatero, Papandreou et Socrates, qui ont adopté le mantra de la « seule politique possible », qu’elle soit appliquée par un chef de gouvernement (post) socialiste ou ses adversaires conservateurs, illustrent parfaitement ce malaise existentiel. En face, Berlusconi, Sarkozy et Merkel affichent des fortunes différentes. Toutes proportions gardées, on peut penser que les deux premiers tentent de corriger leurs erreurs alors que la Chancelière poursuit son petit bonhomme de chemin, balisé par les règles de l’orthodoxie économique, quelques excentricités empruntées aux Grünen faisant office de supplément d’âme.
Mais aucun de ces trois dirigeants ne subit d’offensive idéologique sérieuse, leurs principaux contestataires se recrutant dans leur propre camp, sur leurs flancs droit et gauche.

Gaël Brustier, auteur de Voyage au bout de la droite (Mille et Une Nuits), expliquerait l’impuissance des gauches européennes par leur « imaginaire dextriste »1. Incapables de produire une vision du monde qui leur serait propre, les gauches se contenteraient d’utiliser la boîte à outils conceptuelle fournie clés en mains par leurs adversaires. En conséquence, les droites néo-conservatrices exercent le pouvoir même lorsqu’elles ne l’occupent pas. De fait, le Portugal de Socrates confirme clairement cette analyse. Interviewé par L’Express en pleine gloire, celui que la presse présentait alors comme l’une des figures de proue de la gauche « pragmatique » se défendait de toute idéologie : «Je me sens proche de tous ceux qui ressentent le besoin de réformer, et plus proche encore de ceux pour qui la réalité est plus pressante que l’idéologie. Le pragmatisme, dont je me réclame, signifie agir dans la culture du résultat», expliquait Socrates.

Si elle ne brille pas par son originalité, cette profession de foi incolore et inodore correspond trait pour trait à la doxa modernisatrice dont la seule loi est la réduction des déficits2. Le « dextrisme » incarné, notamment, par José Socrates, serait en quelque sorte le milieu idéologique commun aux eaux stagnantes du marais politique qui, de Sarkozy à François Hollande, n’a d’autre horizon à proposer que le désendettement, la cure d’amaigrissement et la soumission aux injonctions réformatrices des agences de notation.

Il est vrai que le discours économique traditionnel de la droite l’a emporté. Pour autant, la notion de « droitisation » n’est pas très opérante dès lors que les clivages politiques n’épousent plus les lignes de fracture idéologiques – ce qui se traduit par des affrontements à front renversé, pour faire simple conservateurs-sécuritaires3 contre socialistes-libertaires. L’analyse « dextriste » présente surtout l’inconvénient majeur d’essentialiser la droite, donc de la réduire la droite à sa seule composante entrant dans l’épure. C’est oublier ou ignorer qu’elle n’a pas toujours été et n’est pas exclusivement libérale, affairiste et moderne. Epouvantail idéal pour les romantiques de l’autre rive, cette vision binaire n’est pas d’une grande aide pour penser le spectacle politique.

La gauche ne retrouvera pas sa virginité perdue

En hussard de l’autre gauche, Jean-Luc Mélenchon tirera sans doute de l’échec portugais la conclusion que la gauche n’est jamais aussi bien-portante que lorsqu’elle assume son identité socialiste. On l’entend déjà, expliquant avec ironie que les débâcles « socialistes » prouvent bien que le peuple préfère l’original à la copie, et appelant avec éloquence et passion la gauche à retrouver sa « vérité » ontologique. Mélenchon voit sans doute juste sur de nombreux points. Seulement, la nostalgie de « l’âge d’or », ces années 1981/83 où « la gauche essayait »4, n’inversera pas le cours du Temps. On peut invoquer les jours héroïques de la Commune et du Front Populaire, la gauche ne retrouvera pas la virginité perdue dans l’excitation de l’aggiornamento libéral. Il n’y a pas de vérité enfouie. Il n’y pas de trésor perdu.

Il y a en revanche un socialisme à (réi)nventer, et peut m’importe d’être accusé de passéisme. Au lieu de se lamenter sur la destruction des droits acquis et le démantèlement de l’Etat, il serait plus utile d’imaginer de nouveaux modèles d’économie mixte ou de protection sociale, y compris en repensant l’articulation entre les régions, la nation et l’Europe. Mais le plus urgent est de doter la gauche d’une éthique et d’une politique permettant de reconnecter social et économique. Ce qui suppose non pas un retour aux sources glorieuses mais une sérieuse rénovation doctrinale. La tentative d’Edgar Morin n’incite guère à l’optimiste. Aussi sympathique soit-elle, « sa » gauche a plus à voir avec son idiosyncrasie personnelle et ses tendances hesseliennes qu’avec une théorie politique.

Rue de Solferino, la sidération née de l’affaire DSK se dissipe et on recommence à parler de victoire. En quête de la martingale secrète pour attirer l’électeur, les gardes rapprochées des pré-candidats socialistes n’ont rien trouvé de plus flamboyant que de brandir le drapeau de la sainte Gauche, dont l’esprit se déploiera dans les « primaires élargies » (… à qui ?). Les votants devront verser leur écot, probablement un euro mais on espère que le fidèle sera plus généreux qu’à la messe, et jurer – par écrit – qu’il adhère aux éternelles valeurs de la gauche, tolérante, généreuse et ouverte. N’ayons crainte, ce sera du solferinien de la plus belle eau.

Une fois encore, on évitera de se demander ce qui peut bien rassembler les adeptes du multiculturalisme qui pétitionnent pour la « non-discrimination » des mères de famille voilées et les républicains qui refusent d’abandonner définitivement à Déat le tryptique « Ordre, autorité, nation », ou comment José Socrates, Mélenchon et François Hollande peuvent tous brandir le drapeau de la « gauche ». On dirait qu’à psalmodier le mot, on a renoncé à la chose. Il est vrai que la politique ne peut se passer de mythes fondateurs. Mais elle ne peut certainement pas se réduire à eux.

Daoud Boughezala 

  1. Jean-Philippe Huelin et Gaël Brustier utilisent le concept « dextrisme » pour pointer le rôle des élites issues de la gauche dans l’hégémonie culturelle des droites contemporaines
  2. Loin de rompre avec le legs libéral et atlantiste de Barroso, le Parti Socialiste portugais a d’ailleurs réformé la fonction publique et les aides sociales à une cadence qui ferait pâlir d’envie l’aile la plus dérégulationniste de l’UMP
  3. En rupture totale avec l’esprit de conservation et de réaction des « anciennes » droites traditionnelles
  4. Serge Halimi, Quand la gauche essayait

http://www.causeur.fr/les-socialistes-et-le-seisme-de-lisbonne,10160






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