|
| Accueil |
Créer un blog |
Accès membres |
Tous les blogs |
Meetic 3 jours gratuit |
Meetic Affinity 3 jours gratuit |
Rainbow's Lips |
Badoo |
[ Gaullisme local ] [ Revues des blogs ] [ Evènements ] [ TV, Radios, Journaux ] [ Lecture gaullienne ] [ Gaulliste libre ]
|
|
|
|
Athènes outragé ! Athènes dépecé! Athènes martyrisé ! A quand Athènes libéré ?
01/06/2011 15:41
50 milliards : voilà le programme de privatisations massif que la Grèce se voit imposer par le FMI, la BCE et la Commission Européenne en contrepartie du plan « d’aide ». Pour donner un ordre de grandeur, cela revient à 400 milliards à l’échelle de la France.
Le grand dépeçage de la Grèce
Je me permets de reprendre le titre du papier de Nicolas Dupont-Aignan, invité avant-hier soir à l’émission de Pierre-Louis Basse sur Europe 1. Car comment qualifier autrement le programme qui est imposé aujourd’hui au peuple grec ? A-t-on vraiment conscience de ce l’immense régression que traverse le peuple grec ? Certes, le pays a trop emprunté et a trafiqué ses comptes (avec l’aide de Goldman Sachs), mais les mesures actuelles sont aussi dures qu’inutiles.
Car quelle sera la situation du pays dans deux ans ? Un pays qui aura une dette de 160% du PIB, une grande partie de ses actifs vendus à des entreprises étrangères, un PIB qui aura reculé de 10 à 15%, un taux de chômage de plus de 20% et sans doute toujours un déséquilibre important de sa balance des paiements, et donc toujours un besoin de financement étranger. Bref, quoique l’on fasse, la Grèce finira par restructurer sa dette. Nous ne faisons que repousser le problème.
Le besoin de se libérer de la monnaie unique
Patrick Artus, économiste à Natixis, a fait un papier sur les pays périphériques de la zone euro. Bizarrement, il affirme que « l’ajustement demandé à ces pays est de l’ordre de celui réalisé par l’Allemagne ». Pourtant, il montre qu’ils ont besoin d’une baisse des coûts salariaux de 20 à 35% et une baisse de la demande intérieure de 13 à 27 points du PIB ! A partir de là, comment la Grèce pourrait bien faire 3% de croissance par an comme il le prévoit pour étayer ses prévisions ?
Car si les salaires baissent d’autant, il est bien évident qu’il n’y aura pas de croissance. En fait, le problème de compétitivité des pays de la périphérie de la zone euro est assez simple : soit il est traité par une baisse sauvage des salaires, aux effets dépressifs catastrophiques, soit il est réglé par une dévaluation (et donc une sortie de l’euro). Et comme le besoin d’ajustement des coûts salariaux est aujourd’hui trop important pour être réalisé par les salaires, il faut passer par la deuxième solution.
Les plans actuels sont d’autant plus choquants qu’ils sont aussi cruels qu’inutiles. Ils ne font que repousser la résolution du problème, en le faisant grossir. Résultat : les peuples souffrent absolument pour rien, la dette sera restructurée et l’ajustement sera encore plus brutal.
| |
|
|
|
|
|
|
|
Politique extérieure de la France.
31/05/2011 15:41
La politique extérieure d’un pays, bien plus que sa politique intérieure, comporte nécessairement une certaine continuité que lui imposent les données géographiques et historiques. Il n’est donc pas question, ici, de prendre systématiquement le contre-pied des positions qu’exprime M. Sarkozy dans une interview ( l’Express, 4 mai 2011)d’une telle exceptionnelle longueur, qu’on ne peut qu’y voir les prémices de la campagne présidentielle. M.Sarkozy, lui-même, ne crée pas ex nihilo la politique extérieure de la France et d’autres, avant lui avaient assumé, avec plus ou moins de bonheur, cette nécessaire et séculaire continuité.
Mais M. Sarkozy, comme tous ses prédécesseurs, y ajoute ses mots et, surtout, des silences.
Les mots de Nicolas Sarkozy
1/- Les mots qu’ajoute M. Sarkozy à notre tradition diplomatique peuvent entraîner parfois l’adhésion. Il n’est pas question, en effet, de tout critiquer par principe, surtout lorsque les mots sont adaptés aux situations événementielles de l’instant. Si M. Mitterrand avait mal évalué la portée des événements dénommés « chute du mur de Berlin », et mal géré ceux du Rwanda, M. Chirac, incapable de refuser la dramatisation voulue par Mme Albright de la crise post- yougoslave, ou les hypothèques du traité de Nice, M. Sarkozy - en dépit du grotesque épisode Alliot-Marie ,- se tire plutôt bien du « printemps arabe ». Les peuples arabes n’ont, finalement, de khalifat en mameloukat, d’Empire ottoman en colonisation, puis en régimes autoritaires, jamais connu de régime équivalent à nos républiques européennes. Aussi, les mots de M. Sarkozy, historiquement importants pour cette raison, doivent être approuvés lorsqu’il déclare qu’il faut combattre le terrorisme de manière frontale. Mais les actes ne sont pas au rendez-vous : la France est trop absente des luttes que mènent, au Sahel francophone, la Mauritanie, le Mali, le Niger contre les assassins d’AQMI, réfugiés dans l’Adrar d’où ils lancent leurs raids criminels contre les citoyens français et autres victimes innocentes Les mots de M. Sarkozy sont également excellents lorsqu’il indique qu’ « il faut soutenir de toutes nos forces l’émergence de la démocratie dans les pays arabes. » Mais les actes ont démenti longtemps ces trop nouvelles bonnes résolutions, tant la France a accordé les honneurs aux Assad, Moubarak, Ben Ali, Kadhafi ; sans oublier Boumédienne et Bouteflika. Les mots de M. Sarkozy sur les résolutions du Conseil de sécurité relatives à la Libye seraient sans nul doute à porter au crédit de la France si l’on ne se souvenait ni des victimes- dont des bébés français- du vol UTA 772 ni de la tente plantée par un chef de rezzou sur notre sol français. Que de lâchetés misérables et humiliantes avant la posture guerrière...
Et que penser de cette phrase cynique « tant que les peuples [arabes] ne se manifestaient pas, nous ne pouvions le faire à leur place » ? La France doit-elle attendre les massacres de masse de civils pour agir ? Pendant les enlèvements, tortures, assassinats les affaires doivent-elles continuer ?
Quant à la Syrie, là encore, les mots sont au rendez-vous : « ... le comportement du régime est inacceptable... » « choquant ... ». Mais les actes ? Non, M. Sarkozy ne regrette pas d’avoir tendu la main à la Syrie (traduire : le rejeton de la dynastie assassine El. Assad) « car il suffit de regarder une carte pour voir que la Syrie est un acteur majeur du Proche-Orient... ». S’il est exact que cette « real politik », a conduit à une amélioration de la situation au Liban, une fois de plus les actes trahissent les mots : « la main tendue se referme »... « Nous n’accepterons pas »... aussitôt tempérés par : « l’intervention militaire restera l’exception »... Voilà Assad informé qu’il peut faire couler des fleuves de sang, torturer, enlever, emprisonner et que la seule réaction de la France et de l’Occident sera que « nous allons agir pour l’adoption des sanctions les plus sévères. » ! Et c’est tout. Comment justifier l’intervention militaire en Libye et la passivité en Syrie ? Y aurait-il des massacres plus tolérables que d’autres ? Ou bien serait-ce que notre pays n’aurait plus une capacité militaire suffisante ? Ou que la Syrie n’a pas de pétrole ? Serait-ce que l’engagement imprudent en Afghanistan, sans aucune justification stratégique, a fait atteindre son plafond opérationnel à notre armée ? Fallait-il confier un rôle diplomatique à M. Lévy ? Quelle est la lisibilité de cette diplomatie-people : après Cecilia, Bernard-Henri... Parfois Jack, bientôt Zinedine ? Nagui ? Précision dérisoire et surréaliste : M. Lévy « n’est pas mon porte-parole et je me suis pas le sien ». On ne sait pas laquelle de ces précisions nous rassure le moins...
Et le conflit interminable Israël-Palestine ? Là encore beaucoup de mots. Trop de mots ? Des mots qui s’entrechoquent : « la France est sans ambiguïté contre la colonisation [des territoires] » mais « ...cela n’a pas de sens de mettre son arrêt comme préalable à toute discussion » et encore « la question des frontières entre les deux (futurs) états est donc fondamentale ». Comprenne qui pourra. Si les mots sont télescopés, les actes ne le sont pas moins : Israël n’a guère confiance en la France. Mais faisons, pour l’instant, crédit à M. Sarkozy : chacun pourra vérifier en septembre 2011 si la France vote ou non, à l’ONU, la résolution reconnaissant un état palestinien.
Les silences de Nicolas Sarkozy
2/- Si les mots de M. Sarkozy sont démentis par ses actes, ses silences, eux, sont contredits par les faits et par la raison, notamment lorsqu’il aborde les questions européennes et l’économie internationale. « Plus le temps passe, plus je me sens engagé dans l’idéal européen ». « ... La pérennité de notre modèle de société passe par le renforcement de l’Europe. » Tout est dit, et l’accélération de la machinerie qui détruit la France et l’Europe, programmée sur le mode « mais on ne change pas une formule qui perd ». Pourtant, la question européenne est abordée, au début du passage qui la concerne, de manière équilibrée. D’une part, il faudra intégrer un état en partie musulman (M. Sarkozy vise la Bosnie, mais il oublie le Kosovo, chef-d’œuvre des fautes de M. Kouchner, et l’Albanie).D’autre part « l’élargissement à la Turquie serait un contresens historique et géographique » ; on ne peut qu’approuver, mais avec une certaine appréhension, tant le mandat de M. Sarkozy aura, toujours et en tous domaines démontré le décalage entre les mots et les actes. Car il s’agit sans doute d’apprivoiser le lecteur pour lui administrer ce qui suit et qui constitue l’essentiel de notre irrémédiable et totale opposition à la politique menée depuis quatre ans (et, au-delà, depuis vingt ans) : l’Euro, Schengen, l’austérité.
2.1« Il faut poursuivre l’intégration économique de la zone euro. » La seule ‘’ raison ‘’ imaginable à cet absurde et coupable entêtement c’est que la droite (et la gauche, aussi d’ailleurs) ne veut pas admettre s’être lourdement trompée sur un sujet scientifique et technique majeur. Peut-être, aussi, M. Sarkozy n’a-t-il ni la compétence ou /ni le courage de poser la question : si nous ne ramenons pas l’euro à un niveau cambiaire proche du dollar (1=1), il faut en sortir et reconstruire avec l’Ecu une monnaie commune correspondant à la réalité et aux besoins de nos économies ; un Ecu qui serait perfectionné pour faciliter les échanges dans toute l’Europe des 27 et serait stabilisé grâce au Système monétaire européen (SME,et son système de ‘’cours pivots’’). De toute façon, en attendant la réplique inévitable (les mêmes causes, que le G20 ne veut pas changer, produiront les mêmes effets), de la crise de septembre 2008, les mouvements sociaux, puis politiques, qui affectent, et affecteront de plus en plus, la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande etc.), chasseront les dirigeants (souvent socialistes) complices des souffrances infligées stupidement et inutilement à leurs peuples. La seule question, dès lors, est de savoir : quel pays sera le premier, quand, et combien le suivront, qui mettra fin à une chimère (l’Euro) dont les plus grands économistes (aussi différents que Friedman et Allais) dénonçaient, dès sa création,l’aberration et le danger, et dont, aujourd’hui, la quasi-totalité des économistes (indépendants) annoncent la fin prochaine ?
2.2 Schengen « Je crois en Schengen mais... » Le discours est flou : M. Sarkozy y croit, mais il ne veut pas « accepter tout le monde », « il faudra des règles d’immigration concertées » (mais nous les avons déjà !). Et un « développement économique partagé » (qu’est-ce à dire ?) et « si un pays européen ne peut garder ses frontières, la question de la suspension provisoire de Schengen doit être posée sans tabou ». C’est flou et c’est mou. De plus le Danemark vient de le faire (12/05/11) unilatéralement, privant M. Sarkozy de son effet. Une fois de plus les incantations ... Sur une question aussi sérieuse que celle des mouvements de populations seule la sortie de Schengen et le retour des visas pour les non européens pourrait rétablir la confiance du peuple français. Et que l’on ne nous dise pas que c’est impossible. Au-dessus de tout traité, de toute règle de droit, il y a la souveraineté du peuple, un acquis des premières républiques. Les droits qui feraient échec au Droit doivent être corrigés. Ne reculons pas face aux prétendus anathèmes de « populisme » : le populisme, sauf s’il s’accompagnait de violence, d’injustice ou d’intolérance, n’est que le mot creux et méprisant inventé par les castes au pouvoir pour disqualifier ceux qui voudraient contester leurs erreurs. D’ailleurs, il suffit de savoir de qui (Alain Minc) vient la critique pour être fondé à l’ignorer. Selon ce personnage (lire sa biographie est édifiant) la limitation de l’immigration [même] légale serait un « thème dont l’inconscient rime avec protectionnisme, corporatisme, malthusianisme, le tout nimbé d’une once de xénophobie ». Sur ce point M. Sarkozy a, une fois de plus, des mots qui peuvent faire illusion : chômage des Français (15 % si l’on cumule les catégories A, B, C), chômage de 23 % pour les étrangers non communautaires « nous devons nous poser la question de l’immigration légale : c’est du bon sens ». Mais « se poser la question » est-ce y répondre avec courage, en ignorant le MEDEF, Minc, et le PS ? Au passage, après avoir cité, à bon escient, Lévi Strauss (« L’identité n’est pas une patho- logie »), M. Sarkozy se veut aussi, tout à la fois historien, sociologue, biologiste : « je n’ai jamais été pour l’immigration zéro, car les civilisations s’effondrent par la consanguinité et non par le melting-pot »... Mais M. Sarkozy confond : l’apport, l’échange culturel (et, pour Lévi Strauss, l’exogamie) sont indispensables ou fertiles ; la dilution anomique impériale, elle, provoque l’effondrement des civilisations. Ce fut le cas pour Rome, l’Autriche Hongrie, Attila, Gengis Khan, les Aztèques et les Incas, les Perses, les Omeyyades, la Sublime Porte, l’URSS... Alors que les peuples culturellement et socialement soudés (Arménie, Finlande, Grèce, Irlande, Israël, Lituanie, Pologne...) ont survécu. L’hétérogénéité excessive des Empires c’est la confusion, l’inefficacité, puis la disparition dans la poussière des siècles
2.3 C’est le silence, ou plus précisément l’omission, que M. Sarkozy utilise pour traiter du sujet financier et économique : l’austérité. Et c’est pour nous dire : « Je n’aime pas le mot austérité »... M. Sarkozy n’aime que certains mots, ceux qu’il manipule, mieux que ses actes.
Au lieu et place d’actes, il se contente d’accepter purement et simplement le diktat de la Commission européenne, du F.M.I, des agences de notation, et de Mme Merkel. Que la France soit surendettée, personne n’en doute. Que cela soit dangereux, non plus. Que les déficits budgétaires répétés soient à éviter, tout le monde le sait. Mais ce que ne sait pas M. Sarkozy et son aréopage, c’est qu’il y a deux façons de rétablir l’équilibre d’un budget : – La première, utilisée en 1930, avec les résultats que l’on sait, et que Keynes avait dénoncée, qui consiste à réduire les salaires du secteur public, le nombre de ses serviteurs, les pensions, les dépenses des services publics. C’est cette méthode, stupide et dangereuse, que l’on recommence à pratiquer : elle aggrave la crise économique et la transforme en drame social, puis politique : – La seconde façon consisterait à augmenter la production et l’emploi et donc par un effet mécanique, la masse imposable ; et, ainsi, à réduire rapidement les déficits et la dette. Seulement, pour mettre en œuvre cette méthode (la seule) il faudrait du courage politique et pas seulement des coups de menton : déprécier l’Euro ou le quitter s’il ne baisse pas, taxer ou contingenter à la marge les importations extra-communautaires lorsqu’elles menacent de faire disparaître des secteurs essentiels Et toute l’Europe suivrait. On voit bien, dès lors, que la politique économique est tributaire de la politique extérieure. Quant aux critères de Maastricht (critères de convergence avant l’entrée dans l’Euro, pacte de stabilité après,), ils sont stupides si on les applique comme un dogme comptable annuel. Toutes les politiques de relance supposent un déficit accepté, mais cantonné à quelques exercices, une inflation maîtrisée, et un retour à l’équilibre ultérieur, voire à l’excédent permettant de réduire les impôts, lorsque l’augmentation du PIB regonfle les caisses de l’état. Ni le G8 ni le G20 ne pourront rien y changer. Ces « clubs », issus de la mécanique perverse des institutions de Bretton Woods (B.M., F.M.I, O.M.C.), coupés du réel et de la raison, ne peuvent parvenir à des résultats vertueux. L’objectif est de faire croire que l’on va changer, améliorer le système tout en maintenant sa perversion absolue : le capitalisme spéculatif financier international. C’est une pathologie du libéralisme qui est, en fait, une vaste activité de fabrication de fausse monnaie qui se couvre du manteau d’un légalisme de circonstance. Il ne faut pas le corriger mais y mettre fin pour rémunérer, à nouveau, le travail de l’homme, et le capital placé dans la production utile au rendement sociétal.
* * *
Des inactions qui contredisent les paroles, répandues à tous vents. Les faits, la réalité, qui dénoncent les silences implicites et complices. Inactions, silences, escamotages, tout est imposé dans une démarche qui offense la raison et la connaissance : la démarche fédérale européenne qui prive les peuples de leur droit de choisir, la démarche mondialiste qui ruine l’économie et la solidarité nationale, la démarche atlantiste qui aligne la France sur les intérêts américains au détriment de l’intérêt national et de l’intérêt de nos amis et alliés, notamment en Afrique.
Car c’est, étonnamment, la première fois dans l’histoire de France que c’est ailleurs, et par d’autres que nous, que le bonheur ou le malheur de nos familles est décidé. C’est dire l’importance de la politique extérieure de la France, et de l’abîme qui se creuse entre notre peuple et ses dirigeants à cause de leur aveuglement sur les causes des terribles effets néfastes que nous endurons.
Henri Temple
Avocat et Délégué National DLR à la politique extérieure
http://www.debout-la-republique.fr/Politique-exterieure-de-la-France.html
| |
|
|
|
|
|
|
|
L’élite échange Lagarde contre DSK au FMI
31/05/2011 15:35
Un échange de politesse des plus émouvants est en train de s’effectuer sous nos yeux. En 2007, Nicolas Sarkozy avait parrainé avec enthousiasme la nomination de Dominique Strauss-Kahn au poste de directeur du Fonds Monétaire Internationale (FMI). Aujourd’hui, les hiérarques du PS cautionnent la candidature de Christine Lagarde pour lui succéder d’ici quelques semaines.
Martine Aubry, François Hollande et Bertrand Delanoë y sont allés de leur appui plus ou moins voilé à la ministre de l’Economie, en évoquant à peine quelques réserves. La première secrétaire du PS a même déclaré, sur France 2 : « Si l’Europe peut avoir ce poste et si une Française peut l’obtenir, je crois que cela serait une très bonne chose pour notre pays et pour l’Europe ». Seul Benoît Hamon a semblé se rappeler que le PS, d’ordinaire, clouait la « Française » en question au pilori.
Mais comment peut-on critiquer une ministre et trouver souhaitable qu’elle aille occuper un poste capital en ces temps de crise ? Voilà qui en dit long sur la collusion de fait entre gens apparemment opposés au quotidien.
Passons sur le fait que Christine Lagarde est sous la menace d’une épée de Damoclès politico-judiciaire dans l’affaire du Crédit Lyonnais qui a permis à Bernard Tapie de toucher le jackpot. Oublions que ce sont les parlementaires socialistes qui ont lancé la procédure en cours et qu’ils peuvent une fois de plus manger leur chapeau. Constatons à nouveau que les élites de droite et de gauche savent laisser les couteaux au vestiaire dès lors qu’il s’agit d’occuper des postes stratégiques pour les institutions internationales.
Cela sonne comme un aveu. Justifier que l’on puisse passer sans coup férir de DSK à Christine Lagarde, c’est un peu comme si les dirigeants socialistes se réjouissaient de l’entrée imminente au gouvernement de Jean-Marc Ayrault, président de leur groupe parlementaire, au sein du gouvernement Fillon.
On dira que le FMI n’est pas le gouvernement du monde. Certes, mais nul n’ignore le rôle que joue une telle institution dans le désordre mondial, aux côtés de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), dirigée par l’ineffable Pascal Lamy, lui aussi membre du PS.
Il faut beaucoup d’imagination, et une dose avérée de mauvaise foi, pour repeindre en rose le rôle joué par DSK à la tête de cet organisme. Sans aller jusqu’à mettre des pays à genoux, comme dans le passé, force est de constater que le FMI, secondé par l’Union Européenne, applique en Grèce et ailleurs des programmes d’une rare orthodoxie néolibérale, conditionnant l’octroi de prêts à une austérité à sens unique et à des programmes de privatisations sans équivalent depuis l’ère Thatcher.
Jusqu’ici, DSK était à la manoeuvre pour convaincre de la validité de ces plans qui sont à l’économie ce que les docteurs Diafoirus de Molière sont à la santé. Demain, au nom du changement dans la continuité, Christine Lagarde prendra peut-être le relais. D’ailleurs, la ministre a d’ores et déjà fait savoir à la Grèce que sans accélération de son programme de privatisation, il n’était pas question de lui accorder une éventuelle aide supplémentaire.
Au nom des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker est même allé plus loin en sommant Athènes de mettre en place une structure chargée de surveiller le programme de privatisation indépendante du gouvernement. Cette nouvelle police économique, selon lui, devrait être composée pour l’essentiel d’ « experts » internationaux. Et pourquoi pas dissoudre les institutions grecques pour les remplacer par des technocrates du FMI ?
Reste que de tels choix sont avalisés aussi bien par le PS que par l’UMP. C’est ce qui a fait le succès de la candidature DSK au sein d’une élite aveuglée par la connivence idéologique et la consanguinité sociale. Dans ce petit monde médiatico-politique, chacun rêvait d’une confrontation DSK/Sarkozy qui se serait réduit à un match entre le champion de la rigueur austère et celui de l’austérité rigoureuse. Comme le dit avec une certaine naïveté l’économiste Daniel Cohen dans Le Monde, « Les gens attendaient le choc de deux géants, DSK et Sarkzoy ». Les « gens » ou les clercs du « Cercle de la raison » – ceux-là même qui avaient décrété avec la même suffisance intellectuelle que le « Oui » devait l’emporter en 2005 lors du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen ?
On comprend mieux pourquoi le peuple, instinctivement, ne se retrouve pas plus dans ce genre de match que les jeunes espagnols ne se retrouvent dans leurs propres élites.
Jack Dion
Journaliste à Marianne
http://www.debout-la-republique.fr/L-elite-echange-Lagarde-contre-DSK.html
| |
|
|
|
|
|
|
|
29 mai 2005 le jour où l'Europe est morte
30/05/2011 15:29
Cette date anniversaire est importante dans le sens où les faits démontrent jours après jour les effets néfastes de la construction européenne telle qu'elle s'est faite. Il devient toujours plus difficile au système de cacher les vices de fonctionnement de l'euro ou les incohérences pratiques que produit cette structure bureaucratique. En mai 2005 j'avais voté non au TCE comme la majorité de mes concitoyens, cependant à l'époque j'étais déjà sceptique quant à la possibilité qu'il y avait à pouvoir sauver la monnaie unique et la construction européenne. J'étais d'ailleurs déjà septique quant à la possibilité de faire du protectionnisme européen. À l'époque je participai souvent au forum de Marianne sur l'ancien site de ce célèbre hebdo. Que de noms d'oiseaux ai-je reçu avec mes idées de protection nationale de dévaluation ou de contrôle des capitaux. Même sur ce forum qui attirer des gens plus à même d'avoir des idées hétérodoxes il était bien difficile de défendre alors de telles idées sans se voir caricaturer. "Quoi vous voulez le modèle albanais ou nord-coréen? " Rares étaient ceux à lire réellement les propositions ou à penser que l'UE était une construction impossible à sauver. Six ans plus tard, et une crise économique d'une ampleur jamais vue, les choses ont changé. Il n'est plus difficile aujourd'hui de critiquer l'euro. En tous cas, ces idées sont bien moins rejetées qu'il y a deux ou trois ans. Chez les alternatifs beaucoup ont évolué et sont passées d'une critique de la construction européenne visant sa simple réforme, à une volonté de sortie pure et simple de l'euro et de la construction européenne. Je pense ici à un collègue blogueur comme Malakine par exemple. Les positions ont changé et l'impensable est devenu la seule alternative crédible à la crise actuelle.
Le débat manqué
J'ai tout de même quelques regrets quant à l'évolution du débat sur l'Europe depuis 2005. Car ce vote me semble avoir été largement gâché par les hommes politiques, mais aussi par les citoyens. Je crois que le vote de 2005 était le dernier moment pour une vraie réforme de la construction européenne. Mais les européistes ont verrouillé le débat et l'ont interdit en violant au passage le vote français par une félonie dont le peuple se souviendra encore longtemps, ainsi que les historiens du futur qui jugeront je crois sévèrement cette dérive oligarchique de notre régime politique. Il était pourtant encore temps de sauver l'Europe à l'époque, si seulement les dogmatiques de l'euro l'avaient été un peu moins. Si seulement ils avaient accepté de prendre en compte les incohérences de la construction européenne. Mais les extrémistes sont ainsi, ils ne reculent devant rien pour imposer leur dogme jusqu'à ce que cela les conduise à la catastrophe, nous y sommes.
Mais il n'y a pas que chez les européistes qu'il y a eu des occasions manquées. Que dire du comportement des nonistes de gauche nombreux et puissants qui ont littéralement disparu après le vote. Jean Luc Mélenchon ou encore Laurent Fabius n'ont pas profité de leur victoire pour agir. Que se serait-il passé si au lieu d'écouter leurs intérêts à court terme ils avaient fait sécession avec le PS libéral? Où en serait aujourd'hui un tel groupe s'il avait existé avec Sarkozy au pouvoir et la crise de l'euro en gestation avancée? La réponse est simple, le phénomène Marine Le Pen n'existerait pas et ils seraient en train de se préparer à monter à la tête de l'état aux prochaines élections. À l'aune de l'histoire récente, on imagine ce gaspillage qu'a été la volonté de rester au PS des nonistes de gauche. On voit bien ici le prix à payer pour la pseudo-unité de la gauche dont on sait comme elle a fini en 2007. Trahir ses idées au nom du réalisme n'est pas si intelligent que ce que l'on peut croire à long terme, en fait ce n'est guère payant. Alors Mélenchon est effectivement parti, mais c'était déjà trop tard. II aurait fallu agir avant, tant que l'évènement était frais dans la tête de nos compatriotes. Les nonistes de gauche auraient certainement perdu en 2007, et toute la gauche avec, mais ils auraient créé une dynamique qui aurait tout écrasé pour 2012. Aujourd'hui, cette gauche protectionniste et euroseptique se fait manger par Marine Le Pen, vers qui les plus faible se tournent malheureusement. On a même failli avoir DSK comme candidat à la prochaine présidentielle, un homme encore plus libéral que Sarkozy.
Ces six années ont été gâchées, rien n’a été fait pour inverser la tendance de la construction européenne, ses contradictions se sont même largement aggravées. Nos élites s'enferment de plus en plus dans leur tour essayant d'empêcher toute forme de contradiction de les atteindre malgré les évidences et la réalité qui les entoure. Alors ils peuvent maudire ce vote sur le TCE et détester ceux qui ont rejeté leur constitution. En réalité, ce rejet était la dernière occasion qu'ils avaient pour pouvoir sauver leur construction, aujourd'hui il est trop tard. Le feu se répand, la Grèce va probablement quitter l'euro et d'autres la suivront ensuite. Chaque nation reprendra son destin en main et le rêve européen ne sera plus dans quelques années qu'un cauchemar dont personne ne souhaitera plus se souvenir.
En souvenir de cette époque, voici deux textes que j'avais écrits sur le forum de Marianne. Il date de 2005 pendant la période d'avant le vote,mais vous retrouverez facilement les thématiques actuelles, elles n'ont pas changé, sauf qu'aujourd'hui elles sont prises enfin au sérieux. Le premier texte concernait la monnaie unique et l'impossibilité qu'il y a pour la faire fonctionner. Le deuxième texte est une réponse à Emmanuel Todd et à un article qu'il avait publié en mai 2005 sur Politis. Un article qui m'avait particulièrement énervé puisque j'avais appris à ce moment-là que Todd était pour le "Oui". J'avoue n'avoir toujours pas compris son point de vue d'ailleurs. Je n'ai plus le texte original de Todd, par contre on doit surement pouvoir le trouver quelque part sur le net.
Yann
http://lebondosage.over-blog.fr/article-29-mai-2005-le-jour-ou-l-europe-est-morte-75071094.html
| |
|
|
|
|
|
|
|
Le printemps des peuples européens, ou la belle à venir des « nonistes »
30/05/2011 15:25
Bien sûr, les perdants de 2005 ont pris leur revanche avec le traité de Lisbonne, copie quasi conforme du traité rejeté par les peuples. Mais l’impasse dans laquelle ils nous ont mise, pourrait bien hâter la fin de cette Europe supranationale et néolibérale.
Le réveil des consciences commence
Bien sûr, aujourd’hui, les Grecs et les Espagnols n’ont pas encore vraiment compris le rôle de l’euro dans les malheurs qu’ils traversent. Ils ne veulent pas mordre la main qui les a nourris si longtemps, comme je l’avais annoncé dès février 2010. Mais les manifestations à répétition à Athènes et le récent mouvement madrilène montrent que les choses pourraient bien évoluer : les peuples en ont assez de l’austérité et de la régression sociale et le discours des officiels évolue.
Les pays de la périphérie de l’Europe sont un peu dans la même situation que l’Argentine de 1998 à 2001. Le lien entre le peso et le dollar était à l’origine populaire car il avait permis de casser l’hyper inflation qui minait le pays dans les années 1980. Du coup, le pays avait accepté plusieurs années d’austérité, de régression économique, de hausse du chômage et de la pauvreté comme le prix à payer pour sauver cette forme d’union monétaire qui n’est pas sans rappeler l’euro.
Mais à un moment, la souffrance économique et sociale a provoqué une révolte populaire et une instabilité politique qui a fini par déboucher par un abandon du lien entre peso et dollar, une dévaluation de plus de 70% et un défaut sur la dette. Après une première phase difficile, le pays a vivement rebondi, enregistrant une croissance de plus de 7% en 2003, 2004 et 2005, qui a continué depuis et qui a permis de retrouver croissance et emploi, et ainsi faire baisser la pauvreté.
Jusqu’à quel niveau de souffrances, de régression économique et sociale faudra-t-il descendre pour que la Grèce ou un autre pays décide d’abandonner la monnaie unique et de recourir aux mêmes ingrédients ? Le pillage programmé de la Grèce avec le plan massif de privatisations pourrait bien être le déclencheur d’une révolte populaire contre ce qui se rapproche d’une occupation économique, comme le soutient Jean-Luc Mélenchon dans son papier consacré au 29 mai.
Nous avons perdu la revanche, nous gagnerons la belle
Certains ont voulu utiliser l’économie à des fins politiques. Quelques fédéralistes expliquaient il y a vingt ans que la monnaie unique était un moyen d’imposer à des peuples européens réticents de se construire sur un modèle fédéral et que la facture serait présentée dans un second temps. C’est ce à quoi on assiste depuis un peu plus d’un an, avec le plan de soutien aux créanciers de la zone euro, le projet d’euro-obligations ou les propositions de mise sous tutelle des budgets.
Mais aujourd’hui, l’intégration européenne est synonyme de régression sociale. La crise a montré que ce sont les grands pays qui peuvent aujourd’hui véritablement décider et plus aucune nation ne semble véritablement motivée par plus d’intégration. Mieux, les pays qui se voient imposer des politiques sauvages d’austérité et qui sont littéralement mis sous la tutelle du FMI, de la BCE et de la Commission devraient changer de perspective sur la construction européenne.
Bref, tous les éléments sont aujourd’hui réunis pour une crise majeure de cette Union Européenne, et sans doute une déconstruction rapide, à l’occasion d’une sortie d’un pays de l’euro, qui entrainerait invariablement le détricotage rapide de cette monnaie unique qui ne peut pas marcher. Et en faisant table rase des traités antérieurs, il y a fort à parier que c’est une conception radicalement différente de l’Europe qui l’emporterait, celle d’une coopération d’Etat-nations.
Nous approchons du moment où cette construction artificielle et aberrante qu’est l’euro va s’effondrer. Les peuples européens vont bientôt se rebeller contre le suicide économique du continent. Nous pourrons alors repartir dans une bonne direction. Mais que de temps perdu et que de souffrance inutiles…
Laurent Pinsolle
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
| |
|
|
|
|