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L'ex Président du pouvoir d'achat a perdu sa légitimité sur le social !
28/04/2011 17:24
Nicolas Sarkozy payera t-il au prix fort, en 2012, son bilan social ? C'est ce qu'on est en droit de penser à la lecture de la dernière étude CSA. En ce qui concerne l'action du Président de la République et de son gouvernement, les études d'opinion se suivent et se ressemblent.
En effet, une étude CSA vient confirmer celle que nous vous présentions, dans notre article du 29 mars dernier : Emploi et pouvoir d'achat : clés des élections de 2012 ! et qui indiquait qu'ils étaient : « 75 % (+3% par rapport à février 2011) à trouver que la que la politique économique menée actuellement par le gouvernement est « plutôt mauvaise » ou « très mauvaise »
Que dit la dernière étude CSA pour 20 Minutes, BFMTV et RMC ?
Les français lui font peu confiance pour résoudre leurs problèmes de chômage et de pouvoir d'achat, pourtant leurs 2 premières priorités ! Mais surtout, ils lui accordent moins de crédibilité pour « préparer l'avenir de la France » qu'à ses adversaires socialistes potentiels ! En effet, que ce soit face à DSK, François Hollande ou Martine Aubry il n'obtient au maximum que 31% en termes de crédibilité sur la défense du pouvoir d'achat
En ce qui concerne la lutte contre le chômage, face aux mêmes adversaires il obtient au maximum 33% Mais surtout, les français ne sont aux maximum que 37% à lui accorder plus de crédibilité que ses trois adversaires potentiels pour « préparer l'avenir de la France »
Ces résultats ne sont, sommes toutes, qu'un juste retour, de la part de français échaudés ou floués, par tant de promesses bâclées ou vite oubliées.
Bâclée : Comme celle récente de la prime de 1000 € (ou moins) dont on connaît les conditions totalement aléatoires, qu'il est allé présenter à des ouvriers désabusés, dans les Ardennes !
Oubliées, comme :
(...) Je ne donnerai pas les mêmes allègements de charges aux entreprises qui augmentent les salaires et à celles qui ne les augmentent pas
Notre pays aidera les entreprises à donner du travail aux seniors au lieu de les encourager à s'en séparer.
Je donnerai deux ans aux entreprises pour aligner les salaires des femmes sur ceux des hommes (...) Et je le ferai sous peine de sanctions car cela fait cinquante ans que, sans sanction, on n'y arrive pas. - Abécédaire des propositions de Nicolas Sarkozy Contre les délocalisations, je mettrai en oeuvre une politique industrielle, en choisissant les secteurs stratégiques sur lesquels concentrer nos efforts. Notre pays doit garder des usines (...) » - Opinion politique
Ce qui n'empêche pas le Président qui la « sent bien » pour 2012 de tout miser sur sa faconde et et sa séduction auprès de l'électorat ! Ce qui pourrait ne pas suffire en 2012. Car, comme l'écrivait férocement, Hubert Coudurier, dans Le Télégramme : « Le problème d'un séducteur, c'est l'âge. Vieillir avec des formules qui ne touchent plus, se retrouver face à un public désabusé, inventer de nouveaux trucs de communication pour plaire encore et toujours » Et dans la mesure où les débats sur l'identité nationale et la place des religions dans la société ont fait long feu et que les organisations patronales ne cèderont rien avant l'élection ...
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2012: Chevènement (MRC) juge sa candidature "de plus en plus" "inéluctable"
28/04/2011 17:16
Dépêche AFP, mercredi 27 avril 2011,12h25.
Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) Jean-Pierre Chevènement a déclaré mercredi dans une interview à Public Sénat que sa candidature à l'élection présidentielle de 2012 apparaissait "de plus en plus comme une nécessité inéluctable".
Interrogé sur une éventuelle candidature, l'ex-ministre de l'Intérieur a déclaré : "J'y réfléchis de plus en plus, et je trouve qu'en l'absence d'offre alternative, la nécessité d'une candidature apparaît de plus en plus comme une nécessité inéluctable". Jean-Pierre Chevènement a déclaré à plusieurs reprises qu'il prendrait sa décision à l'automne.
Le président du MRC Jean-Luc Laurent a par ailleurs, selon Le Parisien, envoyé le 14 avril une lettre à 600 élus locaux pour solliciter un "engagement de parrainage" envers M. Chevènement si celui-ci venait à être candidat, tandis que le conseil national du mouvement avait annoncé début février avoir mis sur pied "un comité de campagne 2012", au cas où.
"Je sais que beaucoup de gens rêvent de la présidence de la République en se rasant le matin, ça n'a jamais été mon cas, je considère que c'est d'abord un impérieux devoir à l'égard du pays (...), ça ne peut être une satisfaction narcissique", a affirmé le sénateur du Territoire de Belfort.
Invité à affiner ses déclarations, M. Chevènement a précisé : "Ecoutez, vous m'avez très bien compris, je parle français. (...) Si l'un des candidats socialistes bouge et fait entendre une différence sur le problème de l'euro, sur la perspective de l'Europe, qui aille dans le sens que nous prônons, à ce moment-là la porte sera ouverte pour une discussion".
Mais, a t-il ajouté, "il est évident que s'ils (ndlr: les candidats socialistes) sont tous sur la même ligne, il n'y aura pas de discussion valable".
Interrogé sur le risque d'un nouveau "21-avril", M. Chevènement a estimé que "les Français ont le droit au débat, je pense que s'il y avait encore plus de candidats, ça aurait été mieux. Il y en avait 16, c'était beaucoup, mais s'il y en avait eu 40, ç'aurait encore été mieux."
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Le plus beau métier du monde
28/04/2011 17:12
En attendant le « rapport d’étape » promis en mars et que le ministre, à l’en croire, n’a toujours pas sur sa table (1), Jean-Michel Jolion, président du Comité de suivi Master (et par ailleurs prof à l’INSA de Lyon) a publié le résultat de ses cogitations, observations et remontrances. Et propositions (2).
Qui s’étonnera que conformément à l’esthétique des rapports officiels, Jolion anticipe de son mieux les désirs du ministre et du quarteron d’incapables qui le conseillent ? C’est la règle administrative, dire la vérité vaut condamnation, autant aller dans le sens du vent — celui qui sort du derrière. À tout prout d’un ministre répond le prout-prout mélodieux du chargé de mission. Ce ne doit pas être par hasard que le staff d’un ministre s’appelle un cabinet. Ce gouvernement mourra de n’avoir pas su susciter une seule parole de vérité chez ceux auxquels il feint de la demander.
Prout ! « Il est illusoire de penser que la formation [des futurs enseignants] puisse obéir à un schéma immuable dont nous serions seuls capables d'en définir le contenu et les modalités. La société évolue et se transforme, il est donc normal que la formation des enseignants intègre cette évolution. »
Passons sur la syntaxe résolument approximative de la formulation (mais la société change, la langue probablement aussi). Qu’une formule soit un cliché éculé ne lui confère pas une once de crédibilité supplémentaire. « Intégrer l’évolution sociale », cela signifie-t-il que les équations tournent désormais à l’envers ? Que le règne de Louis XIV a changé de siècle ? Que la bête verticale a moins besoin de culture aujourd’hui qu’hier ? Ou qu’il nous faut impérativement intégrer Powerpoint dans la formation (c’est le cas depuis belle lurette), ou faire cours sur Facebook ? Nous baignons depuis au moins deux siècles dans une culture bourgeoise qui suppose la maîtrise de l’orthographe et de la syntaxe, de vraies capacités scientifiques (3), et une connivence culturelle de chaque instant, appuyée sur une vision exacte de l’histoire (que nous la partagions ou non à l’origine) et des bibliothèques.
Prout ! « Le stage n'étant pas obligatoire ni valorisé au sein du concours, ce type de stratégie qui conduit à des candidatures libres ne peut que perdurer et renforce un sentiment très net d'un concours complètement déconnecté du métier auquel il est lié et conduira vers le métier de plus en plus de jeunes n'ayant eu aucune expérience professionnelle. » Là, on touche au cœur du sujet — et à ses vraies implications crapuleuses. Jolion a deux credos : le passage préalable par l’enseignement, et la prise en compte des acquis de cette expérience (de façon à rectifier ce que la stricte appréciation du niveau disciplinaire peut avoir de « macabre », comme dirait Antibi) ; et la préparation spécifique à la pédagogie, dont nous savons bien qu’elle permet de compenser les faiblesses de l’érudition disciplinaire. En clair, ressuscitons les IUFM qui d’ailleurs ne sont pas morts, mais se sont immergés dans quelques facs comme des virus dormants. Et par IUFM, j'entends bien entendu non la composante disciplinaire, qui peut rassembler des gens de valeur, mais cette tourbe indistincte de pseudo-spécialistes des "sciences de l'éducation", qui aurait dû depuis longtemps inquiéter l'Observatoire des sectes.
Allons un peu plus loin. Préoccupé par le sort de ceux qui éventuellement rateraient le concours (cela arrive encore pour les PE, de moins en moins au CAPES où la raréfaction des candidats amènera, cette année, dans certaines spécialités, des scores allant de 70 à 100% des inscrits), Jolion en faisant de l’expérience professionnelle, quelque parcellaire qu’elle ait été, le pilier des concours, contribue puissamment à créer un corps d’intérimaires dans lesquels il n’y aura plus qu’à pêcher (4). Maîtres-auxiliaires, le retour ! Après tout, la Licence est un diplôme d’enseignement (c’est à peu près aussi réaliste que de persister à faire du Bac d’aujourd’hui, à 86% de réussite, le sésame d’entrée en fac, au lieu d’admettre que c’est, comme ailleurs dans le monde, un certificat de fin d’études secondaires). Le Licencié peut donc être embauché pour boucher les trous que les TZR, désormais employés à temps plein sur les postes laissés vacants par des retraités non remplacés, ne peuvent plus remplir. D’où l’accent mis par notre chercheur sur la formation en alternance — on n’a rarement aussi bien touché du doigt la prolétarisation des enseignants, conforme, en cela, à celle de toute la classe moyenne : après tout, les entreprises (et l’Ecole, n’est-ce pas, n’est qu’une entreprise…) profitent à plein du climat d’insécurité dans le travail, d’intérim généralisé, d’embauche et de débauchage fluctuant au gré des « besoins » (on sent bien que l’on confond ici la demande d’aspirateurs et la demande de formation).
Que disent les syndicats de cette attaque frontale contre ce qui fait le cœur de notre métier — la transmission des savoirs, la passation culturelle, l’exigence et l’élitisme républicains ? Eh bien, à quelques discordances près sur lesquelles je reviendrai, ils sont unanimes.
Unanimes pour dire qu’il a raison, cet homme. Prout ! dit le SGEN — « conforté » dans ses « analyses » et « revendications ». Jolion mit uns !
Prout ! répond l’UNSA en écho (si, si, ils sont les premiers à souligner leur parenté de vue avec la Centrale CFDT-bobo-gogo) : « Le rapport relève également les difficultés résultant de la place du concours, avec la même préférence pour la fin de M1. L'UNSA Éducation relève que, sur ce point, la condamnation est jugée unanime: elle regrette toujours que seules deux des trois principales fédérations syndicales de l'éducation (l'UNSA Éducation et le SGEN-CFDT) aient clairement pris position en tant que telles sur une question qui concerne de manière cohérente l'ensemble des corps enseignants et, au-delà, la globalité des enseignements scolaires ». (5) Rien d’étonnant : depuis deux ans, l’UNSA et le SGEN jouent la main dans la main, en trio avec Luc Chatel. Collabos un jour, collabos toujours.
Prout ! Le SNES aussi s’y est mis. Malgré tous ceux, dans ses rangs, qui appellent de leurs vœux un retour à un enseignement solide, à une discipline forte, il déplore dans une lettre ouverte (6) aux ministres « l’affaiblissement du potentiel de formation des IUFM », auquel il attribue la « baisse d’attractivité des métiers de l’éducation ». Ah oui ? C’est par manque d’IUFM qu’en Lettres classiques, cette année, il y a plus de candidats que de postes ? Ce ne serait pas parce que la vie en collège est intenable, camarades ? Ou parce que l’on fait tout pour décourager l’enseignement du grec et du latin ? Et des « humanités », de façon générale ? Mais non, « l'idéal est une formation pensée sur un modèle « intégré » qui prenne en compte les différentes dimensions (disciplinaires, didactiques, pédagogiques) »… Et de proposer de « rétablir immédiatement a minima la formation en IUFM pour 2/3 du temps en alternance avec 1/3 de temps devant les élèves… » Let’s prout again !
Et si les futurs enseignants acquéraient de vraies compétences disciplinaires, camarades — le genre que l’on enseigne en prépas ou en facs, mais pas auprès des professionnels de la didactique ? Franchement, c’est l’influence de Bernadette Groison (loi FSU de l’alternance : Aschieri était agrégé, Groison est PE, mais elle a aussi un Master en Sciences de l’Education à Paris-VIII — nous sommes sauvés) qui vous amène à nouveau à dévaloriser les enseignants du Secondaire ? Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !
En fait, les uns et les autres restent obsédés par ce fameux « corps unique de la Maternelle à l’Université », leitmotiv communiste de l’après-guerre,,aujourd’hui rêve commun aux libertaires et aux libéraux,les uns par égalitarisme, les autres par… économie. Du coup, le SNES « oublie » de parler d’une quelconque spécificité de l’agrégation, sur laquelle pourtant certains de ses dirigeants passés ou présents n’ont pas craché, à l’occasion : Monique Vuaillat, par exemple, qui devint agrégée par le fait du Prince — en l’occurrence Bayrou… D’autant que l’on sait où conduit cette sale manie égalitariste : à abaisser le niveau de tous et de chacun. C’est vrai pour les enseignants comme pour les élèves. PE, PLP, Certifiés ou Agrégés, nous faisons tous des métiers spécifiques, qui ont chacun leurs difficultés (et je serais bien incapable d’enseigner en Primaire), et chacun leurs savoirs.
Il n’y a guère que le SNALC pour renvoyer Jolion dans les cordes : « En proposant de « lever des derniers écueils » qui, selon lui, freinent le plein accomplissement de la réforme, Jean-Michel Jolion propose en fait de supprimer les dernières garanties d'une formation et d'un recrutement de qualité ». Et de suspecter une collusion entre certains syndicats « faussement progressistes » et le « lobby pédagogiste » : « Pour le SNALC, les requêtes du rapport Jolion sont finalement parfaitement adaptées à l'Ecole que libéraux et libertaires parachèvent actuellement de concert : des savoirs a minima, transmis par des animateurs multicartes et dociles ». Le syndicat que Luc Cedelle s’obstine à croire de droite est le seul à défendre l’Ecole de la République. Cherchez l’erreur.
En vérité je vous le dis, les enseignants du Secondaire (mais aussi bien ceux du Primaire) qui aux prochaines élections professionnelles — le 20 octobre prochain — voteront pour la triade maudite ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes quand on les sommera de partir en rééducation dans un camp khmer rouge — pardon : à l’IUFM le plus prochain. Parce que nous sommes à l’aube d’une offensive sans précédent qui vise évidemment à meubler les « équipes pédagogiques » avec des « postes à profil » qui auront le conformisme pour tout bagage, à combler les trous générés par les suppressions massives de postes avec tous les bras cassés refusés aux concours, et, conséquemment, à élever encore le niveau des élèves, qui se réfugieront dans quelques boîtes privées susceptibles de ne pas suivre aveuglément les consignes officielles.
Car l’effet induit de ces dérives idéologiques, c’est évidemment l’éclatement d’une Education qui n’aura plus de nationale que le nom — une coquille vide pleine de courants d’air pédagogiques et de désert intellectuel. Après cinquante ans de démantèlement régulier (mais avec des phases d’accélération, comme en 1975, avec le collège unique, ou en 1989, avec la loi Jospin), nous arrivons au coma dépassé : les enseignants auront à cœur — enfin, je l’espère — de demander des comptes à ceux qui auront ruiné le système, enfoncé définitivement ceux qu’ils prétendaient sauver, et au nom du « tout citoyen » et de l’esprit d’équipe, entériné la défaite de la pensée.
Jean-Paul Brighelli
Notes
(1) Lire dans son jus l’interview de Luc Chatel réalisée par l’AEF — et qui vaut son pesant de daube. Le ministre y revient sur toute sa politique (autonomie des établissements, suppressions de postes, expérimentations pédagogiques, « contractualisation », mastérisation — et autres vieilles lunes d’actualité), et s’en félicite, conformément aux règles d’airain de la méthode Coué : http://www.aef.info/public/fr/abonne/depeche/depeche_deta...
(2) Disponible en son entier sur http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoints/jolion.pdf
(3)En langage SGEN, cela se dit : « Combien de temps encore la France va-t-elle recruter ses enseignants sur la base d'épreuves qui ne servent qu'à vérifier une seconde fois la maîtrise de connaissances déjà validée par l'Université, sans tenir aucun compte des exigences du métier auquel ces concours ouvrent l'accès ? » Encore ? « Concernant les IUFM, le Sgen-CFDT demande que leur place et leur mission soient tout à la fois réaffirmées et clarifiées. Leur expertise doit être mise au service de la formation de tous les futurs enseignants. » Voir http://www.cfdt.fr/rewrite/article/33322/actualites/communiques-de-presse/rapport-jolion:les-«-dix-revendications-»-du-sgen-cfdt-sont-confortees.htm?idRubrique=8829
(4) Pour celles et ceux qui croient, comme d’habitude, que j’exagère, je suggère la lecture de l’interview de Josette Théophile, notre DRH bien-aimée, qui explique sur quels critères les chefs d’établissement recrutent désormais directement leurs enseignants via Pôle emploi. C’est sur http://www.vousnousils.fr/2011/04/22/josette-theophile%C2%A0-«%C2%A0la-meilleure-formation-pour-les-enseignants-commence-par-la-pratique%C2%A0»-504801
(5) http://www.unsa-education.org/modules.php?name=News&file=article&sid=1724
(6) http://www.snepfsu.net/actualite/lettre/15avr11.php
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2011/04/27/le-plus-beau-metier-du-monde.html#more
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Chevènement: "Sur l’immigration, ce que fait Nicolas Sarkozy ne sert à rien"
28/04/2011 17:05
Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Paris Match, 27 avril 2011.
Paris Match. Y a-t-il en France un réel “problème” de l’immigration ou bien les immigrés sont-ils les boucs émissaires de la crise?
Jean-Pierre Chevènement: L’immigration tient principalement à un déséquilibre démographique et aux inégalités de richesses. Notre société souffre : chômage de masse, précarité, paupérisation, dégradation du pouvoir d’achat. On stigmatise l’immigré, mais tous ces phénomènes ont une cause principale, les dérèglements du capitalisme financier. Le problème de l’immigration, c’est celui de la concentration de familles d’origine immigrée dans certains quartiers. Elle exacerbe les tensions identitaires et ralentit le processus d’intégration. Mais de génération en génération, celle-ci progresse. Et il est ridicule de faire des immigrés la source de tous les maux alors qu’ils effectuent des tâches dont beaucoup de Français autochtones ne veulent plus. Je rappelle que chaque année, 500 000 emplois ne trouvent pas preneurs !
Fermer temporairement l’espace Schengen, est-ce une solution adaptée à l’afflux de migrants?
Je préférerais qu’on garde à Strasbourg les fichiers informatisés Schengen que l’on va déménager en Estonie.
L’immigration cristallise le débat politique en tout cas…
C’est pour éviter l’amalgame que j’avais créé la loi dite Réséda du 11 mai 1998, énonçant des principes fermes et justes sur le séjour des étrangers. Or, depuis que Nicolas Sarkozy est aux manettes, il ne se passe pas une session parlementaire sans qu’un nouveau projet de loi soit à l’examen. Tout cela ne sert à rien : le nombre de cartes de séjour a augmenté de 80 % par rapport à 2000 – 200 000 contre 114 000. On ferait mieux de créer des emplois, de casser les ghettos urbains, de mettre l’accent sur l’apprentissage du français et d’affirmer des valeurs – laïcité, égalité homme/femme, respect des lois de la République.
N’est-ce pas ce que préconisent tous les gouvernements depuis vingt ans?
Vous oubliez qu’on a depuis trente ans 2 à 3 millions de chômeurs avec une politique de la monnaie forte qui épuise le tissu industriel. A chaque fois que l’euro prend dix centimes par rapport au dollar, EADS perd 1 milliard à l’exportation et c’est pareil pour l’automobile ou l’agroalimentaire. Résultat : la production industrielle ne représente plus que 13 % de la valeur ajoutée, contre 30 % en 1982. Le capitalisme financier provoque l’exode de l’épargne et pousse nos multinationales à faire leurs chiffres d’affaires, leurs bénéfices et leurs investissements à l’étranger.
La faute à l’euro donc… Voulez-vous en sortir, comme le FN?
Non. Mais il faut changer les règles du jeu. Revoir les statuts de la Banque centrale européenne pour qu’elle ne se limite pas à contenir l’inflation mais qu’elle favorise la croissance. Et renoncer à ce pacte de régression qu’est le pacte de compétitivité prôné par Sarkozy et Merkel. La crise de l’euro est due en grande partie à la déflation salariale allemande. Le choix de l’euro a été une monumentale erreur mais les élites françaises l’ont commise ensemble, de droite et de gauche : elles ne s’en excuseront pas.
Ajouterez-vous votre candidature à celles qui font redouter un “21 avril?
Je me présenterai pour faire bouger les lignes, si aucun des candidats socialistes ne fait la différence en précisant ses vues sur l’Europe, l’euro et le statut de la Banque centrale européenne. Pour l’instant, je ne vois pas ce qui les distingue. Leur projet n’est pas de réindustrialiser la France, mais de poursuivre l’intégration politique sur un modèle néolibéral. Les Français ont droit à un véritable débat et à l’exposé de solutions alternatives et ils appréhenderont mieux mon discours que celui d’une Marine Le Pen, qui n’a aucune chance au second tour. Je ne change rien aux thèses que je développais en 2002 : ce ne sont pas les marchés financiers mais les nations et les peuples qui font l’Histoire.
Propos recueillis par Sylvie Santini - Paris Match
Source : Paris Match
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Au Maroc, les manifestations se multiplient avec comme cible la corruption
28/04/2011 16:53
Deux jours après des défilés rassemblant plusieurs dizaines de milliers de Marocains dans de nombreuses villes du royaume, et après plusieurs heures de négociations avec les syndicats, les autorités ont finalement cédé. 55 euros d’augmentation par mois dès le 1er mai pour les fonctionnaires quand les plus bas salaires stagnent à 200 euros: l’annonce est de taille. Le premier ministre a également annoncé que la pension des retraités ferait un « bond » de 70% pour s’établir à… 90 euros. Le roi est même intervenu pour promettre de choyer les ouvriers agricoles en « revalorisant le SMAG, le salaire minimum agricole » et en leur garantissant une couverture médicale.
Ces ouvertures du régime ont été aussitôt contestées. « Ne nous trompons pas, assure l’économiste Mehdi Lahlou, ces mesures sont un écran de fumée. Ce sont des mesures à la marge. Dans le milieu rural, qui représente plus d’un tiers de la population, les gros exploitants agricoles sont exonérés de l’impôt sur le revenu depuis 1986. Parmi ces gros exploitants, on retrouve le roi, le président de la chambre haute du Parlement, etc. Si on avait voulu une véritable réforme pour les ouvriers agricoles, on aurait rétabli cet impôt en redistribuant les richesses.»

Pour ce professeur à Rabat, les annonces gouvernementales ont principalement pour objectif de « réagir aux demandes de la rue. Ces dernières semaines, les syndicats se sont mis dans la partie, en plus des jeunes du Mouvement du 20 février. Le gouvernement tente de réduire le décalage entre les salaires du privé et du public car on détient le triste record dans le monde arabe. Entre les rémunérations du premier ministre Abbas el Fassi et un smicard, c’est un rapport de 1 à 50 ! ». Selon l’économiste, ces annonces risquent de faire pschitt car « ces mesures concernent essentiellement ceux qui ne descendent pas dans la rue. La priorité pour les manifestants, c’est la révolution constitutionnelle et la lutte contre l’impunité ».
La corruption, justement, tout le monde avait ce mot à la bouche, dimanche 24 avril. Les auteurs, supposés ou réels, des transactions douteuses, ceux qui font partie du « Makhzen économique », les « El Himma », « Majidi », des noms des proches du monarque étaient affichés sur des pancartes avec en dessous : « Dégage ».
Dans le cortège, Aziza, chef d’entreprise dans le textile est venue avec homme et enfants. « Dans mon secteur, tous les appels d’offres sont tronqués. Si vous n’êtes pas fils de… vous n’avez aucune chance », raconte-t-elle. Lasse, elle lâche : « On en a marre, la justice ne doit pas faire de différence de traitement, ce n’est pas normal. » Aziza explique que c’est la première fois qu’elle manifeste alors que le mouvement de contestation a débuté il y a deux mois. « J’ai peur que les choses traînent, que les promesses ne soient pas suivies d’effet. Jusqu’à quand on va attendre la liberté ? J’ai 38 ans, pour moi, c’est fini. Mais c’est pour mes enfants venus avec moi que je me bats ici.»
Son mari, biologiste, acquiesce et ajoute : « Il faut changer les règles politiques et économiques. Mon fils ne doit pas être le “fils de” pour réussir. C’est contre le favoritisme et contre la corruption au niveau des tribunaux, des commissariats que je suis là. Il faut réaliser ce que l’on promet, il faut une retranscription dans nos vies. Beaucoup de gens ne savent pas ce que ça veut dire le changement de la constitution. Mais il faut que ce soit palpable.»
La corruption est vécue comme une gangrène qui touche toutes les couches de la société. Dans la santé, l’éducation ou la justice, pas un secteur au Maroc n’échappe au « bakchich ». « Des clients viennent me voir en me demandant de trouver un juge pour le payer, témoigne Zohra, avocate. On s’en sort pas. Il faut miser sur l’éducation. On n’a pas d’autre choix. En matière d’alphabétisation, on est en retard, on est bien loin de la Tunisie. »
Des anciens patrons d’entreprises publiques accusés de corruption

Le discours de rupture prononcé par le roi il y a un mois et demi paraît aujourd’hui bien loin. Mohammed VI a beau avoir promis une réforme de la constitution, la commission de révision – dont les membres ont été nommés par décret royal – a commencé ses travaux, mais pour le moment sans convaincre. Car beaucoup de Marocains remettent en cause le mode de nomination des membres.
«Ils n’ont pas été élus par le peuple, ils n’ont pas de légitimité, s’emporte Abdelaziz rencontré dimanche à la manifestation à Casablanca. Il faut continuer de maintenir la pression. » Rachid Jankary, blogueur, partage ce constat. «Le mouvement va crescendo depuis deux mois. Si les gens redescendent dans la rue, c’est pour voir dans leur vie du concret. On a l’impression que l’impunité règne. Et les révélations dans ce domaine se multiplient ces dernières semaines.»
En effet, dans son dernier rapport, la Cour des comptes a épinglé un certain nombre d’anciens patrons d’entreprises publiques accusés de continuer à toucher leurs salaires alors qu’ils ne sont plus en activité. La filiale de Veolia, Amendis, est elle aussi mise en cause à Tanger et Tétouan pour des facturations fictives. Il y a deux mois, des manifestants s’en étaient d’ailleurs pris à ses agences dans le nord du pays.
Une autre affaire menace d’éclater. Selon le journal en ligne, Demain Online, nouvellement créé par celui qui fut la bête noire du régime, Ali Lmrabet, le gendarme de la Bourse de Casablanca a saisi le procureur du roi pour une vaste affaire de délits d’initiés. L’un des suspects serait « un important dirigeant du groupe MAMDA-MCMA » qui est aussi administrateur au sein des plus grandes entreprises, dont la holding royal. Autant dire qu’il pourrait être une bombe pour le « Makhzen économique » s’il vient à parler.
Situation que résume Khalid el Hariry, député USFP (parti de gauche), présent lui aussi à la manifestation à Casablanca : « Le constat de corruption n’a jamais été aussi fort. Le sujet a été maintes fois débattu au Parlement, mais il n’a jamais abouti. Maintenant c’est une demande populaire. On associe aujourd’hui des noms à la corruption. Aujourd’hui le système judiciaire ne fonctionne pas et est lui-même corrompu. Il faut rendre le gouvernement entièrement responsable de ses actes. Ce n’est plus au roi de nommer des grands commis de l’Etat, mais au gouvernement. Ainsi, il sera comptable de ce qu’il fait alors que le roi reste intouchable. »
Depuis maintenant deux mois, le Maroc vit au rythme de ce bras de fer entre le pouvoir et la rue. Avant les annonces des hausses de salaires dans le public, le roi avait accordé sa grâce à 190 prisonniers d’opinion. « Mais ça ne suffit pas, répond Abdelaziz, il faut libérer tous les prisonniers politiques .» Les dernières annonces sociales risquent certainement de créer le même effet. Et ne pas apaiser les dizaines de milliers de manifestants. Dimanche dernier, on pouvait lire ce slogan : « Le Maroc avance jusqu’à la victoire de la liberté ». Parions que dimanche prochain, on verra le même.
http://www.gaullisme.fr/2011/04/28/manifestations-au-maroc/
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