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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Le capitaliste n’est pas forcément écologiste

26/04/2011 10:48

Le capitaliste n’est pas forcément écologiste


Il y a quelques jours, Georges Kaplan, un collègue de Causeur a fait un papier « le capitaliste est écologiste par nature », qui affirme que l’économie de marché peut parfaitement se révéler écologiste. Mais, Georges oublie que le capitalisme a des angles morts que seul l’Etat peut corriger.
Une démonstration trop habile pour être 100% honnête
Georges a un point quand il souligne que le système capitaliste peut être écologiste par nature. En effet, la maximisation des profits suppose l’économie des moyens. De même, jusqu’en 1989, les pays capitalistes se sont révélés plus efficaces que les pays communistes dans l’utilisation des ressources naturelles. Oui, le marché peut aussi se révéler habile pour recycler des sous-produits et c’est lui qui a permis une baisse substantielle de la consommation des véhicules aux Etats-Unis.
Même si Georges souligne heureusement à la fin de son papier que nous ne vivons pas dans un monde parfaitement respectueux de l’environnement, vouloir ne rechercher des solutions que par le marché est un peu naïf. Le marché seul ne parvient pas complètement à régler le problème de surexploitation des ressources, même par le mécanisme d’offre et de demande, comme peut le montrer notamment le cas du réchauffement climatique et des gaz à effet de serre.
Quand The Economist réhabilite l’Etat
Et je vais m’appuyer justement sur les analyses du très libéral hebdomadaire The Economist, qui adopte des positions très intéressantes en matière d’écologie. Contrairement à quelques écologistes un peu extrêmes, ils reconnaissent la contestation du réchauffement climatique par le CO² par exemple. Mais ils affirment néanmoins que la majorité des scientifiques soutiennent cette thèse et que si les scénarios extrêmes se réalisaient, alors ce serait un désastre pour l’humanité.
S’ils reconnaissent volontiers que dans vingt ans, il n’est pas impossible qu’on se rende compte que ces thèses sont fausses, ils affirment que ce sont les thèses les plus probables et qu’étant données les conséquences possibles du réchauffement climatique, il est urgent d’agir maintenant car il pourrait être trop tard dans vingt ans, point que je partage. Et là, pour le coup, les seuls mécanismes du marché sont totalement insuffisants pour régler le problème.
Marché du carbone ou taxe carbone ?
Aujourd’hui, le marché seul ne va pas produire une réduction de la production de CO², bien au contraire. L’Etat doit intervenir, comme il l’avait fait pour protéger l’ozone. Plusieurs solutions existent : les quotas, la taxe carbone ou un marché du carbone. A l’origine, The Economist était favorable à un système de quotas et de marché de droit carbone. Ce mécanisme permettait théoriquement d’utiliser le marché pour répartir au mieux les efforts de réduction d’émission de CO².
C’est ce système qui a été testé en Europe. Mais il a révélé beaucoup de carences : si la quantité de quotas n’est pas parfaitement ajustée, alors, les prix peuvent être trop bas pour pousser la consommation à la baisse. En outre, la trop grande variabilité des prix du carbone fait peser une incertitude pour les industriels sur la rentabilité des investissements qu’ils pourraient mener, ce qui constitue un frein très important pour investir dans la réduction des émissions…
C’est pourquoi The Economist est aujourd’hui partisan d’une taxe carbone qui serait progressivement augmentée dans le temps, en étant annoncée largement à l’avance, ce qui garantirait aux entreprises l’intérêt de leur investissement et pousserait à une conversion rapide de notre économie à une plus grande frugalité en matière d’émissions de CO². En outre, cette fiscalité écologique serait le moyen pour les Etats de réorganiser l’ensemble de leur fiscalité.
Non Georges, le marché tout seul n’est pas forcément écologiste. Quand l’écologie sert le profit, il l’est. Mais si le profit se fait au détriment de l’environnement, il n’en a rien à faire. C’est pourquoi l’Etat doit agir pour remettre le marché dans le droit chemin et l’utiliser pour préserver l’environnement.
Laurent Pinsolle





ISF, bouclier fiscal : les injustices fiscales du gouvernement

26/04/2011 10:42

ISF, bouclier fiscal : les injustices fiscales du gouvernement


C’est un boulet que Nicolas Sarkozy traîne depuis le début de son mandat, le fameux « paquet fiscal ». Devant l’hostilité des Français, il a fini par le détricoter au fur et à mesure. Mais le couplage avec une réforme de l’ISF pourrait se révéler être encore plus désastreux.
Une réforme qui favorise les plus riches
C’est le Canard Enchaîné qui a levé le lièvre en prenant le cas de Liliane Bettencourt. Selon Hervé Martin, la réforme de l’ISF devrait intervenir dès 2011, avant la fin du bouclier fiscal, qui devrait continuer à s’appliquer jusqu’en 2012. Du coup, la milliardaire devrait payer 10 millions d’impôts au lieu de 40 pour des revenus de 250, soit 4% de taux effectif d’imposition, le même qu’un contribuable touchant 1300 euros nets par mois, note cruellement le palmipède du mercredi !
En effet, la réforme du gouvernement, si elle simplifie l’ISF, abaisse également considérablement les taux d’imposition puisque le taux marginal passe de 1.8 à 0.5%. Le gouvernement annonce que cette réforme coûterait 900 millions d’euros, soit à  peu près le montant du bouclier fiscal. En effet, l’ISF rapporte 4,5 milliards. Et sachant que la première tranche (de 790 000 à 1,3 million d’euros) est supprimée et que les taux sont considérablement baissés, un gros doute existe.
Les mauvais comptes du gouvernement
En effet, comment le rendement de l’ISF pourrait n’être baissé que de 20% sachant que 60% des contribuables vont être exonérés et que le taux marginal va être baissé de 70% ? En fait, il semble que le gouvernement maquille les chiffres en séparant le coût de la suppression de la première tranche et celui de l’abaissement du barème. En réalité, le coût global serait d’au moins 1,7 à 1,8 milliards, comme le rapporte Philippe Marini dans un article du Monde très éclairant.
Mais du coup, il s’agit d’une baisse de 40% de l’ISF, qui serait compensée par d’autres augmentations d’impôt, sur les successions ou les exilés fiscaux. Mais les calculs du gouvernement semblent surprenants. En effet, comment une baisse si drastique du taux marginal pourrait-elle ne réduire le rendement hors première tranche de seulement 3,6 à 2,7 milliards ? Là encore, on peut douter de ces calculs, même si, nouveauté, les taux s’appliqueront dès le premier euro.
Une injustice de plus
Cette réforme de l’ISF est totalement aberrante et il est difficilement compréhensible que le gouvernement la lance dans l’absolu, et plus encore à un an de l’élection présidentielle. Qui plus est, on peut voir dans cette initiative un moyen de réduire fortement ce qu’il rapporte afin de réclamer sa suppression plus tard. En effet, la forte progression de son rendement affaiblissait la position de ses détracteurs. Là, surtout s’il rapporte moins que prévu, il pourrait plus facilement être remis en question.
Et fondamentalement, ce n’est pas juste. Marianne 2 révèle qu’une étude d’Olivier Godechot, de l’EHESS montre que si le pouvoir d’achat moyen a progressé de 26% de 1980 à 2007, il a été multiplié par 3,4 pour les 0,01% les mieux rémunérés, qui gagnent 81 fois le salaire moyen (23 en 1980). Une autre étude pointe la part inconsidérée de la finance dans la progression des revenus du centile supérieur : 70% en Grande-Bretagne, et 50% en France, toujours selon Olivier Godechot.
Parce que les plus hauts revenus ont disproportionnellement profité de la croissance des trente dernières années et qu’ils ont déjà bénéficié de nombreuses baisses d’impôt, il est profondément injuste de baisser l’ISF. Ce n’est pas ce qui arrêtera Nicolas Sarkozy aujourd’hui. Mais plus sûrement en 2012…
Laurent Pinsolle





Débat Jean Luc Mélenchon-Emmanuel Todd

26/04/2011 10:37

Débat Jean Luc Mélenchon-Emmanuel Todd


Voilà un débat intéressant qui vient d'avoir lieu à l'émission arrêt sur image. Un débat qui opposait deux façons de voir l'alternative au système actuel. Emmanuel Todd et Melenchon ont eu un temps important pour placer leurs arguments et l'on s'aperçoit surtout vers la fin d'une vraie divergence de vues. Notamment sur la question du marché et de la planification, mais aussi sur la Chine ou sur le rôle des élites dans le mouvement historique qui vient. Je dois dire que même si je reste en désaccord sur beaucoup de points avec Mélenchon, il s'est révélé ici tout à fait percutant. En tout cas bien plus que face à Marine Le Pen mais, mais c'était un autre format d'émission. Quoi qu'il en soit la plupart des thèmes abordés le sont régulièrement sur ce blog du protectionnisme, à la question de la dette. Todd cite même la loi de 1973 sur la privatisation de l'émission monétaire c'est la première fois que je l'entends à ce sujet. Mais aussi la montée en puissance de la Chine question sur laquelle Todd et Melenchon vont s'affronter sérieusement.

Mélenchon et Todd, la rencontre ArrêtSurImages.net

 

Je ferai tout de même quelques petites remarques sur les propos tenus:

-Mélenchon et Todd ont commencé l'émission en se disputant sur la question de  la période des trente glorieuses. Pour Mélenchon l'existence de l'état providence d'alors fut essentiellement liée à la pression et à la peur qu'exercer l'URSS sur les capitalistes de l'ouest. Le système social de l'ouest n'était accepté par les élites que tant que la peur d'une éventuelle révolution était présente, le système avait donc besoin d'une raison exogène à son existence. À l'inverse pour Todd l'évolution des sociétés d'Europe occidentale fut le fruit d'un mouvement endogène lié à l'évolution démographique et éducative. Tout comme la décrépitude actuelle de l'état providence est liée à l'inégalité du mouvement scolaire supérieur qui produit une préférence collective pour l'inégalité uo plutôt une indifférence à celle-ci. Le problème dans ces affirmations c'est qu'elles peuvent toutes les deux se révéler exactes et trouver dans l'histoire des preuves les attestant. Mais comme pour l'effondrement de l'URSS la multiplication des chemins explicatifs rend difficile, de savoir lequel est le bon. Il se peut d'ailleurs que l'explication globale de ce genre de phénomène historique, s'il y en a une accessible à nos pauvres cerveaux d'homo sapiens, soit une combinaison complexe de ces différentes explications. On pourrait ajouter à l'apparition de l'état providence les effets de la seconde guerre mondiale sur les mentalités et rappeler que les économies de guerre étaient devenues naturellement des économies monétaires de production. Les pratiques mises en œuvre pour l'effort de guerre furent ensuite utilisées pendant la reconstruction produisant l'état providence permettant de réguler plus efficacement l'offre et la demande que le système du marché libre.

 

-Sur la Chine, il y a là aussi eu une divergence entre les deux hommes et je soutiens plutôt la position de Todd. Si le libre-échange à l'origine fut une stratégie américaine sous la pression locale des grandes entreprises, la Chine est aujourd'hui un acteur qui joue délibérément la carte du mercantilisme commercial. Je remarque au passage qu'il n'y pas eu un mot sur le commerce allemand pourtant tout aussi violent la Chine et l'Allemagne se partageant les deux premières places sur le podium de l'excédent commercial mondial. Mais il est vrai que la situation de l'Allemagne est assez embêtante pour qui défend encore le protectionnisme européen  .

 

-Le protectionnisme justement est le plat de résistance de ce débat. Et là Mélenchon nous sort la vielle théorie de zone commerciale ou région de niveau de développement homogène, la thèse avait était réintroduite par Allais puis Todd, mais c'est en fait Friedrich List lui-même qui avait imaginé ce type d'évolution. Cependant cette thèse si intéressante soit elle aura bien du mal à s'appliquer à l'Europe actuelle. Il est dommage que Todd n'ait pas fait remarquer à Mélenchon qu'il serait maintenant bien difficile de convaincre les Allemands d'arrêter leurs excédents commerciaux. Au contraire nous sommes déjà à l'étape suivante d'une explosion de la zone euro soit pour revenir à des états individuels soit pour aller vers des versions plus petites et plus cohérentes de la zone euro. À l'image de l'union méditerranéenne dont nous avions parlé dans ce texte. Malheureusement cette problématique ne fut pas abordée, j'espère que nous aurons un jour un débat sur cette question peut-être entre Sapir et Todd.

On peut dire que Todd avait encore une fois raison, le débat économique est infiniment plus intéressant entre les alternatifs qu'entre les alternatifs et les défenseurs du système actuel. Il est dommage que le service public ne diffuse pas des débats sous un tel format à une heure de grande écoute. Nous aurions enfin un retour de la politique, la vraie, pas celle qui se fait à coup de slogan pour cacher les rapports de force et les divergences de point de vue.

Yann

http://lebondosage.over-blog.fr/article-debat-jean-luc-melenchon-emmanuel-todd-72512556.html






Le déclin scientifique français

26/04/2011 10:30

Le déclin scientifique français


On parle souvent sur ce blog de la ré-industrialisation du pays, de la nécessité de faire une grande politique nationale industrielle comme à la belle époque du commissariat au plan. Cependant ce que présuppose ce genre de proposition, c'est qu'il reste en France suffisamment de savoir-faire industriel et scientifique pour y parvenir. Nous savons que le temps n'est pas de notre côté en la matière, car la désindustrialisation, de plus en plus massive, de notre pays fait perdre bon nombre de capacités humaines de production. La plupart des savoirs ne s'acquièrent pas à l'école, mais au sein des entreprises et dans la pratique. C'est surtout vrai dans les secteurs industriels qui tiennent leur compétence sur une multitude d'expérience de réussites et d'erreurs cumulées au fil du temps.  En bref, on peut dire que pour avoir une véritable industrie, il faut une accumulation de compétence, qui bien évidemment se tarit naturellement lorsque cette industrie  vient à disparaitre. Les gens se séparent et changent de métiers et les savoir-faire disparaissent. Toute personne désirant ré-industrialiser son pays doit avoir conscience de cela, on ne fabrique pas un secteur industriel d'un claquement de doigts. Il faut du temps, des formations, et une motivation pour les gens qui entreprendront cela. Le secteur industriel français était le fruit des efforts des générations d'après-guerre, nous avions accumulé un capital de savoir-faire considérable qui été en grande partie dilapidé à cause des délires du libre-échange intégral et sans restriction.
 
C'est ce besoin de temps qui explique que les mouvements rapides de réindustrialisation ne peuvent se produire que si un pays possède encore une certaine base. Dans ce sens les dévaluations monétaires ont un effet immédiat sur la balance commerciale d'un pays uniquement si cette base de savoir-faire industrielle est encore là. Si les machines et les hommes ont disparu, la dévaluation ne pourra rien changer à la situation productive du pays. Elle ne fera que réduire la demande intérieure en augmentant le prix de produits importés face auquel aucune production locale n'existe. À plus long terme, il n'est bien évidemment pas exclu que petit à petit le pays se réindustrialise, mais encore une fois cela prend du temps. Nous avions vu que l'Argentine qui a commencé sa réindustrialisation après la crise en 2002, en est encore à vouloir reconstruire certaines industries comme le secteur du jouet. Dix ans après la crise provoquée par les aventures monétaires néolibérales des années 90 l'Argentine n'a pas encore totalement récupéré sa base industrielle. On peut donc tout à fait se poser la question de savoir si la France aura elle aussi à faire face à une telle attente. Notre pays aussi a subi une forte désindustrialisation, le secteur automobile l'un des derniers bastillons industriel français s'en va en Europe de l'Est et ailleurs. Si nous ne réagissons pas rapidement, il ne serait guère surprenant que la France ne produise plus un seul véhicule d'ici cinq ou dix ans.
 
Le déclin des étudiants scientifiques français
 
    Mais si nous devons nous inquiéter du destin tragique de l'industrie française qui vivote encore, nous ne devons pas négliger un signe encore plus inquiétant, celui du déclin rapide du nombre d'étudiants dans les sciences et techniques. Comme le montre cet article, la situation devient vraiment préoccupante dans les universités. On assiste à une crise des vocations sans précédent, en dix ans le nombre d'étudiants en science à l'université en première année a ainsi diminué de  40%. Le doctorat n'a plus la cote et la recherche scientifique non plus. L'article cite d'ailleurs un  professeur d'université qui affirme: « Pour faire de la recherche scientifique, il vaut mieux aujourd’hui aller en Chine, en Inde ou au Brésil. Les politiques menées là-bas ressemblent à celles qui prévalaient chez nous il y a vingt ans ». Voilà qui a de quoi montrer la dure réalité de la science française et qui explique en partie la désaffection que suscite le professorat ou la recherche scientifique. Baisse de considération, baisse des rémunérations et absence totale d'ambition sont à l'origine de ce déclin qui si on ne le stoppe pas aura un effet catastrophique à long terme sur le pays. Car s'il n'y a pas de scientifique ou de techniciens, il n'y a pas d'industrie. D'autant que les quelques scientifiques français préfèrent s'expatrier ou aller s'employer dans des activités aussi utiles que la spéculation financière à l'image du malheureusement symptomatique Jérôme Kerviel.
 
rech
La France d'aujourd'hui vit essentiellement sur ses acquis et sur l'usage d'anciennes générations qui avaient effectivement eu un niveau scolaire de qualité. La France a d'ailleurs acquis dernièrement deux médailles fields ce qui pourrait nous rassurer à première vu. Mais il ne faut pas oublier que ces gens ont eu leurs diplômes il y a plusieurs années déjà, le déclin actuel dans les sciences ne se fera réellement sentir que dans une dizaine d'années. Avec une violence d'autant plus grande que la société sera bien désindustrialisée si l'on continue comme on le fait actuellement à tout importer. Sur le plan de l'investissement en recherche et développement nous baissons d'année en année, et là il faut bien voir que la droite au pouvoir depuis 2002 a bien fait fléchir les budgets R&D. Dans sa dernière analyse, Jacques Sapir prône une politique active en matière d'investissement de recherche proposant une part de 3% du PIB. Nous en sommes loin et les coupes budgétaires se font toujours dans ce secteur peu revendicatif. Quand le Général De Gaulle a quitté son poste suite aux évènements de 68, la France dépensait 6% de son PIB en R&D. Même si ce chiffre inclus la recherche militaire on voit le peu d'ambition de la France actuelle qui ne croit plus au progrès même si ses élites ont ce terme plein la bouche. 6% du PIB c'est le minimum qu'il nous faudra pour rapidement trouver des solutions aux pénuries en tout genre du pétrole au cuivre, ces produits vont rapidement manquer à l'échelle mondiale. Notre pays devrait orienter et soutenir massivement sa R&D pour préparer cette fin inéluctable de l'abondance en matière première. Mais on ne fait rien on préfère gaspiller l'argent du contribuable à faire des guerres à l'autre bout du monde ou à financer un système bancaire qui nous produit crise sur crise.
 
La baisse de l'industrie a produit la crise des vocations en science 
 
    En réalité ce que subit la France actuellement n'est pas vraiment étonnant. Les USA avaient déjà été touchés par un tel phénomène, mais bien avant nous. Emmanuel Todd en avait d'ailleurs fait l'un de ses arguments de choc dans "L'illusion économique". En effet dans son célèbre livre Todd avait commencé son argumentation sur le déclin américain par une partie intitulée "le plafond culturel". Il y décrivait très bien  le lien entre le déclin technologique américain et le déclin éducatif représenté par un effondrement des étudiants en science au début des années 80. Ce que Todd n'avait pas prévu c'est que la France prendrait exactement le même chemin, mais quelques décennies plus tard.  Cependant bien que grand admirateur de l'œuvre toddienne je ne crois pas que les structures familiales sont ici l'élément explicatif le plus approprié y compris e définitive pour les USA. Pour Todd l'évolution de l'éducation et du niveau éducatif est un mécanisme pratiquement exogène à tous les autres ingrédients qui font société. Le niveau éducatif augmente et produit des effets sur la société des révolutions, des mouvements d'industrialisation, des déclins , des augmentations ou des diminutions des inégalités. Pour ma part je reconnais la puissance de la logique toddienne en matière d'explication de long terme, les révolutions arabes actuelles lui donnant encore une fois raison. Cependant si les effets de l'évolution du niveau scolaire d'une population sur son histoire sont vrais cela n'exclut pas le fait que l'évolution d'une société puisse aussi influencer le niveau scolaire.
 
  La France et les USA n'ont pas les mêmes structures familiales. Ces deux pays connaissent pourtant tous les deux un effondrement de leur nombre d'étudiants en science, mais avec un décalage temporel. Il se trouve que l'explication la plus simple pour moi, et qui est souvent la meilleure est que la population met un certain temps à s'adapter à ses nouvelles conditions économique, une génération en fait. Les USA ont commencé à voir la science ne plus commencer à attirer les jeunes une vingtaine d'années après que le libre-échange ait commencé à faire ses effets sur la structure économique américaine. Il ne faut pas oublier que dans les années 60 les USA ont déjà un déficit commercial, c'est alors l'Europe qui fait mal au commerce US. La France se désindustrialise massivement dans les années 80 et le nombre de jeunes allant dans le secteur scientifique baisse à partir de 2001-02. Les jeunes s'adaptent alors au marché du travail avec un temps de retard, ils voient la génération précédente de scientifiques ne pas trouver chaussure à son pied, se retrouvant mal payée ou déclassée. Les nouveaux Français s'orientent alors vers les métiers porteurs de la société mondialisée et post-industrielle, le marketing, la vente le management et autre métier peu productif collectivement, mais fortement rémunérateur. En fait, les jeunes se dirigent naturellement vers les derniers endroits où l'on trouve du travail en France ce qui est sommes toute assez logique et rationnel. S'ajoute à cela un déclin sévère pour la culture du savoir. On peut appeler ça le syndrome Bart Simpson du nom du célèbre personnage de dessin animé caractérisé par une indécrottable haine de l'effort intellectuel. Il est un peu le représentant du jeune américain majoritaire d'aujourd'hui. Les jeunes se détournent des œuvres culturelles, le savoir est dénigré, et tout concourt dans la société à une espèce d'acculturation volontaire. On peut y voir aussi le phénomène décrier par Bernard Stigler d'épuisement libidinal. Toute l'attention des individus toute leur force et leur énergie étant littéralement pompé par la consommation et la société marchande. Il n'y a tout simplement plus le temps pour apprendre comprendre et réfléchir.
 
  La France commence à connaitre les effets de la mondialisation sur sa structure scolaire qui avait jusque-là résisté grâce à l'inertie des habitudes essentiellement. À la tertiarisation de l'emploi suit donc la tertiarisation de l'instruction. Ce qui va considérablement aggraver la situation macroéconomique du pays puisque le modèle post-industrielle n'est tout simplement pas viable à terme à cause des déficits commerciaux qu'il produit. Face a cette situation il ne suffira pas de modifier les programmes scolaires ou même d'augmenter les budgets recherche ce qui serait quand même important de faire. Aux USA les chercheurs sont bien payés, mais les jeunes boudent quand même ces secteurs les USA étant obligés d'importer leur tête pensante. Cela ne pourra pas durée indéfiniment et un jour les étudiants asiatiques n'iront plus compenser la médiocrité des élèves américains. Il faut redonner à la science française une cohérence avec notre structure économique. Cela passe par la réindustrialisation et le retour de l'état en matière d'intervention économique. En réalité le seul moyen de rendre sa noblesse à la science et à la technique est de rendre à nouveau attractifs les métiers de ce secteur. Et bien évidemment cela ne se produira pas tant que nous en resterons à importer les biens que nous consommons. Aujourd'hui ce sont des centres de recherche que l'on délocalise ou que l'on sous-traite. Si la France ne régit pas, il ne restera pas grand-chose de ce pays dans lequel nous vivons. Imaginons nos centrales nucléaires manquant  de mains-d'œuvre qualifiées, nos TVG tombant en panne faute d'ingénieurs compétents. À force de trop rémunérer le superflu et pas assez l'essentiel c'est toute notre civilisation qui risque de s'effondrer. Todd s'était moqué de la situation américaine lors de l'ouragan Katrina, je ne m'étonnerai pas de voir la France dans ce genre de situation d'ici dix ou quinze ans. Des systèmes de distribution d'eau qui ne fonctionnent plus, des pannes à répétition un peu partout faute de compétence. Il va être beau le 21ème siècle français.
Yann
 

PS: Pour finir ce texte, je tiens à signaler la sortie prochaine d'un documentaire sur les dernières découvertes scientifiques concernant l'astronomie et l'évolution de la vie. Il s'intitule du Big Bang au vivant. J'en parle parce que l'article auquel je fais référence parle de Jean Pierre Luminet l'astrophysicien, c'est lui qui est à l'origine de ce documentaire. Pour la petite histoire Jean Pierre Luminet n'a pas trouvé de financement en France pour son projet, il a du aller au Québec pour en trouver. Il est pourtant un habitué des documentaires et il était l'un des participants régulier avec Hubert Reeves à l'émission la nuit des étoiles filantes dont je regrette amèrement l'arrêt de diffusion sur France télévision. Cela souligne le peu d'intérêt que portent nos responsables à la science, surtout lorsque l'on voit des types comme les frères Bogdanov faire des émissions plus ésotériques que scientifiques sur une chaine de service public.  

http://lebondosage.over-blog.fr/article-le-declin-scientifique-fran-ais-72436234.html 






Baisser les salaires pour sauver les pauvres

26/04/2011 10:27

Baisser les salaires pour sauver les pauvres


Tel est en substance les propositions de monsieur Oliver Blanchard qui estime que la meilleure façon d'améliorer la situation en Grèce et dans les PIGS est de baisser les salaires, c'est ce qu'il affirme dans ce texte. Ce n'est pas sans nous rappeler les propos de ce pauvre Jean Claude Trichet, qui il y a quelques mois, nous disait qu'augmenter les salaires serait la dernière bêtise à faire. C'est certain, grâce à ce genre de mesure la situation se redressera, une bonne purge, une saignée, un bon lavement, et la maladie disparaitra. Olivier Blanchard fait partie de cette organisation, le FMI, totalement discrédité ces vingt dernières années et dont les remèdes ont, à chaque fois, bien aggravé les situations des pays qui ont eu la mauvaise idée de les mettre en pratique. De l'Argentine, au Chili, en passant par la Russie ou les pays d'Asie du Sud Est en 1997, à chaque fois le FMI et ses "spécialistes" furent pris en défaut. Le prix Nobel d'économie pas vraiment révolutionnaire Joseph Stiglitz s'étonnait lui aussi de l'incroyable capacité de cette organisation à répéter inlassablement les mêmes erreurs sans jamais remettre ses dogmes en question. Comme dans le cas de la construction Européenne les superstructures bureaucratiques de type transnational, produisent des politiques dogmatiques incapables de changer de braqué une fois des erreurs commises. Elles sont à l'image de la pauvre bureaucratie de l'URSS incapable de s'adapter au réel.
 
Il est assez drôle d'ailleurs de voir des instances libérales par nature, et capitaliste produire exactement les mêmes blocages que leurs collègues communistes. On remarquera aussi que comme dans les instances de l'union européenne les Français fournissent le plus gros bataillon d'imbécile dogmatique et illuminé. À la BCE c'est Jean-Claude Trichet  au FMI c'est Blanchard, DSK , Lamy et hier Michel Camdessus, une belle brochette d'ultralibéraux à faire pâlir de jalousie la pauvre Margarette Thatcher. Soyons fiers, la France produit la plus grosse quantité de bureaucrates attachés à la haine des états et de la régulation étatiques, tout en étant payés aux frais des contribuables. En France, on a pas de pétrole, mais on a beaucoup d'économistes libéraux et c'est bien plus grave. Des types capables avec un cynisme incroyable d'organiser l'appauvrissement de peuples entier tout en se donnant l'image de types responsables et parfaitement rationnels alors qu'en fait ils sont juste fous alliés.
 
La baisse des salaires est-elle une solution? 
 
    Maintenant, analysons la proposition de monsieur Blanchard et voyons sur quoi elle s'appuie.  Le raisonnement est simple comme le calcul comptable d'un épicier, c'est à peu près le niveau des économistes du FMI et encore c'est probablement insultant pour nos amis épiciers. Les PIGS ont des déficits commerciaux et il faut régler le niveau de la balance des paiements de ces pays pour qu'ils n'aient plus besoin d'emprunter chaque année et qu'ils puissent même rembourser leurs emprunts. Jusque-là nous serons d'accord. Mais pour parvenir à régler cette question du déficit commercial, il y a deux solutions apparemment logiques à appliquer. La première est de réduire les importations, la deuxième est d'augmenter les exportations. On peut également combiner une hausse des exportations et une baisse parallèle des importations.  Jusque-là, je crois que l'ont pourrait mettre d'accord tout le monde, enfin sauf peut-être Paul Jorion qui nous trouverait certainement une solution que nul autre que lui ne pourrait comprendre.
 
  Maintenant c'est pour l'application de ces solutions et sur les méthodes à employer que nous allons nous disputer avec les libéraux. Ces deniers depuis trente ans qu'ils dominent en apparence la "science" économique, ont toujours délimité le champ des possibles pour les nations. Ils ont cadenassé les possibilités et les outils que les états sont théoriquement capables d'employés. La plupart des libéraux n'acceptent que trois solutions à la problématique des déséquilibres commerciaux, la baisse des salaires, la dévaluation et la hausse de la productivité. Comme en réalité, la hausse de la productivité n'est pas vraiment un outil pratique, un état ne peut pas décréter comme cela "Que la productivité augmente" pour que cela se concrétise en pratique, il n'y en fait que deux solutions praticables. En plus, il faut rappeler que la baisse des salaires ou la dévaluation agissent comme des mécanismes d'augmentation de la productivité d'un point de vue comptable vis-à-vis de l'étranger. Cependant dans le cas des PIGS et particulièrement de la Grèce, il vous sera évident de voir que la possibilité de dévaluation est interdite par l'appartenance actuelle de ces pays à la zone euro. Donc Olivier Blanchard dans son cadre d'analyse libéral ne pouvait qu'arriver à la conclusion qu'il fallait une baisse des salaires. Au sens des théories libérales, c'est la seule solution possible.
 
  Les libéraux ne se posent pas de question sur l'effet de la contraction de la demande, car pour eux l'offre et la demande sont toujours à l'équilibre, les blocages proviennent toujours de mécanismes extérieurs aux marchés. Des excès liés aux politiques menées par les états et à tout ce qui peut entraver le bon fonctionnement d'un marché toujours autorégulé. On les voit prôner la dérégulation sous tous les sens avec des mots comme réforme qui aujourd'hui est devenue un synonyme de dérèglementation. C'est comme cela qu'il faut comprendre cette phrase de monsieur Blanchard:"qu'ils réforment les secteurs protégés qui ont une faible productivité". Je me demande si monsieur Blanchard s'est déjà posé la question de connaître sa propre productivité avant de tenir de tels propos. Quand Olivier Blanchard propose de baisser les salaires, il se fiche de l'impact sur la demande et la croissance. Parce que pour lui cette question n'a pas lieu d'être, c'est tout le problème des libéraux que Keynes avait déjà longuement souligné à son époque. Déjà dans les années 30 le monde était plein d'Olivier Blanchard, prônant l'ascétisme et la contraction économique. Ce qui provoquait famines pénuries et misère pendant que les usines n'arrivaient pas à vendre leurs produits faute de clients en nombre suffisant. Mais il est vrai qu'à l'époque les clients étaient souvent sur place comme les producteurs. Ce qui n'est plus le cas de l'économie mondiale actuelle et cela rajoute énormément à notre malheur. Le client est en occident le producteur en Asie. Croire que l'on pourra rééquilibrer un tel système avec des purges salariales est simplement grotesque.
 
  Je reprendrai cependant l'argument que Keynes faisait en son temps sur ce type de proposition. Nous ne contrôlons pas les salaires distribués, en dehors de ceux de la fonction publique. Pour pouvoir baisser les salaires de façon uniforme à l'échelle de la société il faudrait une discipline de groupe que seul un état fasciste pourrait produire et encore. C'est étrange de voir des libéraux prôner des politiques que seuls des états non démocratiques puissent produire. Quoique, en fait, ce n'est guère étonnant pour qui a conscience l'opposition naturelle entre le libéralisme politique d'où provient l'idée démocratique et le libéralisme économique. J'en avais parlé dans ce texte. On comprend mieux pourquoi le FMI adore la Chine et pourquoi certains idéologues du néolibéralisme fricotaient avec la dictature chilienne. En fait, la baisse des salaires dans nos sociétés produirait rapidement des conflits sociaux et des blocages, les groupes les mieux organiser subiraient mois de baisse que les autres et les inégalités engendrées ne pourraient produire que des conflits de masse. De plus, la baisse des salaires serait anticipée par les producteurs qui réduiraient en conséquence leurs investissements ce qui nuirait à la sacro-sainte productivité et aggraverait la crise économique.
 
  On en conclut donc que la baisse des salaires n'est jamais une solution. À l'inverse l'inflation et la dévaluation oui, mais cela n'est possible que si la Grèce sort de l'euro. Il est probable que Blanchard ne daigne pas taper sur les copains qui ont participé la construction de ce machin monétaire donc il n'en parle pas. Maintenant si l'on sort du dogme libéral d'un seul coup le nombre de possibilités augmente fortement même dans le cadre de l'euro. La Grèce pourrait unilatéralement rompre avec le libre-échange cher à Olivier Blanchard. En taxant les importations, elle pourrait améliorer sa balance des paiements sans sortir de l'euro. Elle pourrait même viser d'autres états européens qui s'amusent à accumuler des tas d'excédents pour ensuite se laver les mains des conséquences sur leurs victimes qu'ils traitent comme étant irresponsable. Mais ce genre de solution va bien au-delà de ce qui est admissible pour la doxa libérale qui dirige le FMI. En effet, accepter le protectionnisme ce serait accepter que finalement les marchés se trompent et ne permettent pas une bonne régulation du commerce mondial. Et qu’en définitive la loi de l'offre et de la demande a ses limites, surtout lorsqu’'on la pratique avec des sociétés aussi disparates que celles qui peuplent notre planète.
 
Yann
 





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