Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux

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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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L’arnaque du siècle : un succès qui défie l’omerta médiatique

19/05/2011 16:50

L’arnaque du siècle : un succès qui défie l’omerta médiatique


Le 31 mars dernier paraissait l’euro, les banquiers et la mondialisation : l’arnaque du siècle, le dernier livre de Nicolas Dupont-Aignan.

Dénonciation du carcan de la monnaie unique pour la plupart des pays européens, dénonciation du scandale de l’affaire France-trésor et voie alternative pour redresser la France au nom de la liberté et de la démocratie, ce livre aurait du être au cœur du débat médiatique et politique. Il n’en fut rien.

Invité d’aucune émission télévisée de grande écoute, déprogrammé au dernier moment de la semaine critique présentée par Frantz-Olivier Giesbert, pas même invité par le Grand journal sur Canal+ qui reçoit pourtant l’ensemble de la classe politique, L’arnaque du siècle fut semble-t-il victime d’une omerta de la part du milieu médiatique parisien, alors que partout en province la presse s’est déplacée aux conférence de presse de présentation et que les séances de dédicaces se passent très bien.

Car paradoxalement, ce livre est un succès populaire ! Quelques jours après sa parution, il était déjà le fruit d’un retirage de 2000 exemplaires. Près de deux mois plus tard, il était encore classé en 7ème position sur Amazone.fr des livres politiques les plus demandés. Loin devant Pierre Moscovici (30ème), Jean-Luc Mélenchon (32ème), Eric Woerth (35ème), ou encore Dominique de Villepin en 52ème position.

Conséquence immédiate : le livre est de nouveau en rupture de stock sur Internet, et nous vous encourageons à vous le procurer auprès de votre libraire habituel.

Ce succès populaire s’est donc construit malgré le silence organisé autour de ce livre. Il est peut-être même la conséquence de cette omerta. Les Français, lassé de voir et d’entendre les mêmes et sempiternels discours bien-pensant sur les bienfaits de la mondialisation et de l’euro sont certainement dans l’attente d’une pensée plus objective. Que cette parole soit contrainte au silence et un profond désir de l’écouter se fait jour !

Cette libre parole, « c’est la parole à l’état de foudre ; c’est l’électricité sociale" comme disait Chateaubriand. "Plus vous la comprimez, plus l’explosion sera violente. » Plus l’omerta est puissante, plus le fossé entre notre classe dirigeante et le peuple se creuse, et malheureusement moins notre démocratie est vivante.

A nous de redonner un souffle de liberté en diffusant les idées de DLR au plus grand nombre, et notamment grâce à Internet.

http://www.debout-la-republique.fr/L-arnaque-du-siecle-un-succes-qui.html






DSK : à qui la faute ?

19/05/2011 16:46

DSK : à qui la faute ?


Sans anticiper le résultat de l’enquête sur l’affaire de New-York, on découvre que tout le microcosme parisien connaissait les graves travers de DSK. Et depuis longtemps. Encore plus coupable -s’il l’est- que lui sont celles et ceux qui l’ont propulsé à la position éminente d’où il vient de chuter. Ceux qui, si grande était leur avidité de laper les miettes du pouvoir, en avaient fait leur champion pour occuper le bureau du Général de Gaulle à l’Elysée et veiller au destin de tout un peuple :

 Martine Aubry, en premier lieu, qui partage avec DSK la culpabilité des 35 heures, avait lié à lui son sort de Premier Ministre putatif.

 Nicolas Sarkozy, sans qui DSK ne serait pas devenu Directeur du FMI poste grassement rémunéré, qui pensait ainsi à la fois l’éloigner, inhiber sa candidature potentielle, et récompenser l’establishment politico-financier .Leur petit monde à eux.

Hier encore, au lieu de compassion pour une modeste et digne femme de chambre meurtrie, ou de vergogne nationale (quelle image pour notre pays), ce petit monde, et le chœur des bigotes médiatiques, se lamentait sur le » destin brisé d’un homme si important, si intelligent, si brillant... ».La palme revenant à Jean-Claude Junckers, affligé de la « mésaventure de son ami ». DSK, n’était (on me permettra le passé) nullement un grand économiste, ni une intelligence profonde ou même brillante. Il n’était que le chambellan zélé d’un système depuis longtemps

dévoyé : le système de Bretton Woods (la monnaie par le FMI, la finance par la Banque Mondiale, le commerce, l’agriculture et l’industrie par l’OMC) ;et gravement erroné dans ses options économiques .Il suffit pour s’en convaincre de lire les critiques faites par le prix Nobel J.E Stiglitz (un vrai économiste ,lui) de ces options lors de la crise asiatique, la mondialisation, la récession de 2008... Il en serait allé de même avec la crise de l’Euro, la Grèce, le Portugal, l’Irlande... Et nous-mêmes.

* * *

Rêvons de la République idéale où les qualités et les défauts de nos dirigeants seront transparents et correctement évalués .Où les qualités qui les départageront seront d’abord humaines avant d’être académiques, ou mondaines, ou partisanes Rêvons que la Raison reprenne une place perdue depuis trop longtemps au profit du commentaire .Que la science -notamment économique et politique- fasse l’objet de débats et d’éducation du public,et que les méthodes de raisonnement soient enseignées aux élèves . Alors, à l’aune de ces critères, les premiers seront derniers ...

Henri Temple

Professeur de droit économique et avocat

Délégué National à la politique extérieure pour DLR

http://www.debout-la-republique.fr/DSK-a-qui-la-faute.html

 






Les conséquences politiques de l’affaire DSK

19/05/2011 16:36

Les conséquences politiques de l’affaire DSK


L’élimination désormais quasiment certaine du favori de l’élection présidentielle de 2012 bouleverse la donne. Quelles pourraient être les conséquences pour le paysage politique, au Parti Socialiste, comme pour l’élection qui aura lieu dans onze petits mois ?

François Hollande, nouveau favori au PS

Les évènements récents nous ont permis de clarifier ce qui se tramait réellement au PS. Les journalistes de Marianne, qui avaient vu Dominique Strauss-Kahn fin avril, ont confirmé qu’il était bien candidat, comme Manuel Valls lundi matin sur RTL. Le Figaro affirme même que Ségolène Royal avait prévu de le rallier, du fait de la persistance de ses mauvais sondages, ce qu’elle dément aujourd’hui (mais peut-elle faire autrement ?). Cette fois, j’avais bien anticipé les choses.

Les sondages le disent : l’ancien premier secrétaire est désormais en pôle position pour la nomination socialiste. Bien sûr, le camp qui soutenait DSK regorge de candidats potentiels : Martine Aubry, Laurent Fabius, voir même Bertrand Delanoë. Mais François Hollande dispose désormais de deux atouts majeurs. Tout d’abord, il est parti le premier et a démontré une volonté plus forte que nombre de ses rivaux, qui étaient prêts à s’effacer derrière le patron du FMI.

Mais surtout, l’association de ses rivaux avec ce dernier pourrait se révéler radioactive et faire de Hollande le nouveau sauveur des socialistes. En effet, Martine Aubry semblait prête à confier la France à DSK et si ce dernier n’est pas innocenté, il est difficile d’imaginer que cela n’ait pas de conséquence sur le jugement que les militants porteront sur les soutiens de Dominique Strauss-Kahn. Bref, François Hollande a sans doute pris un avantage encore plus décisif qu’on ne le pense.

Une présidentielle bouleversée ?

Cet événement pourrait contribuer à rendre la présidentielle plus ouverte. En effet, le PS pourrait en sortir affaibli, surtout si le parti se déchire entre de multiples candidatures et une campagne dure entre les différents protagonistes. L’affaiblissement des socialistes pourrait alors renforcer Nicolas Sarkozy, dont la réélection semble moins improbable. Mais elle pourrait également avoir des conséquences pour le centre politique, Bayrou, Borloo, Villepin et les Verts.

En effet, DSK était un candidat redoutable pour le centre dans la mesure où il était beaucoup plus fort auprès de cet électorat que dans l’électorat populaire. On pouvait penser qu’il allait totalement éclipser (voir rendre totalement inutile) les candidats centristes, dissuadant notamment Dominique de Villepin d’y aller. A priori, le paysage devient un petit peu plus favorable à ces candidats, même si une candidature de Martine Aubry leur serait encore plus favorable.

François Hollande ne semble pas autant à même d’attirer l’électorat centriste que DSK. Il est perçu comme un peu plus à gauche que le patron du FMI (ce qui n’est pas difficile), même si ses idées sont très proches. Il sera sans doute un peu moins crédible. En revanche, sa personnalité, plus modeste, et moins dépensière, le rapproche d’un François Bayrou et devrait renvoyer Nicolas Sarkozy à son image « bling bling » qu’il espérait pouvoir modérer face à DSK…

Pour les alternatifs, cela ne change pas forcément grand chose. Si le Parti Socialiste choisit François Hollande, il s’agira d’un candidat exactement sur la même ligne idéologique que DSK, un social libéralisme compassionnel complètement à côté de la plaque par rapport aux enjeux économiques actuels. Et si le centre s’en trouve enhardi, cela n’est pas forcément gênant. La multiplication des candidats de la pensée unique pourrait servir les vraies alternatives, comme NDA.

Bien sûr, il est assez aventureux de faire des pronostics aussi rapidement, mais je crois que François Hollande a désormais toutes les chances de s’imposer comme candidat du Parti Socialiste. Au global, la campagne présidentielle m’en semble un petit peu plus ouverte. 

Laurent Pinsolle

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/






Oui, il y a bien une affaire France Trésor (et ce n’est pas la seule)

19/05/2011 16:31

Oui, il y a bien une affaire France Trésor (et ce n’est pas la seule)


Georges Kaplan, collègue de Causeur, vient de publier un papier « Il n’y a pas d’affaire France Trésor », s’en prenant aux déclarations de Nicolas Dupont-Aignan dans une interview du même site. Mais sa réponse comporte beaucoup de simplifications abusives et d’amalgames douteux.

France Trésor ou le énième conflit d’intérêt du monde financier

Le point de conflit majeur vient de l’Agence France Trésor, chargée de placer les titres de la dette française sur les marchés financiers. Elle comporte un comité stratégique chargé « de donner sa lecture propre des principes qui gouvernent la politique d’émission de l’Etat et la gestion de sa trésorerie, ainsi que de se prononcer sur les pratiques en cours », selon son site, comme le rapporte NDA dans son livre « L’arnaque du siècle ».

Le candidat à l’élection présidentielle souligne qu’il y a un conflit d’intérêt majeur du fait de la composition de ce conseil, qui comporte un panel de banquiers français internationaux. Dans l’interview donnée à Causeur, il souligne que « c’est un peu comme si son conseil municipal, qui doit notamment décider des achats de la municipalité, était composé non pas d’élus, mais de fournisseurs ». En effet, contrairement aux dires de Georges, absolument tous les membres de ce comité ont travaillé pour des banques ou des institutions financières.

En outre, il faut noter que Jacques de Larosière, président du comité est également conseiller du président de BNP Paribas… premier acheteur de la dette publique française. S’il n’est pas illégitime de prendre conseil auprès de personnes travaillant dans des grandes banques internationales, ce qui est très contestable est de ne prendre conseil qu’auprès d’eux et pas de hauts fonctionnaires du Trésor ou de la Banque de France qui n’auraient jamais travaillé dans le privé, et ne pourraient donc pas être suspectés de conflits d’intérêts. Oui, il est parfaitement choquant que l’Agence chargée de placer la dette de la France se fasse conseiller par un aréopage de banquiers et financiers qui ont tous, à un moment ou à autre, travaillé dans le privé. Il ne s’agit pas de disqualifier un tel parcours. En revanche, faute est de reconnaître que l’homogénéité des parcours est totalement anormale.

D’ailleurs, les vrais libéraux, toujours très sensibles aux conflits d’intérêt, ne devraient pas être les derniers à s’étonner de la constitution d’un tel comité. La séparation des pouvoirs est un principe de base de la démocratie libérale. Ici, les personnes qui conseillent ceux qui vendent la dette de la France sont les mêmes que ceux qui l’achètent. Ce n’est donc pas normal.

L’affaire de la dette

Georges poursuit en essayant de démonter l’affirmation de NDA selon laquelle « la Banque centrale européenne prête aux banques au taux de 1%, et celles-ci prêtent à la France à 3% », soulignant que le taux à 1% est un taux à court terme alors que le taux à 3% est un taux à long terme, jugeant donc l’affirmation ridicule du fait du décalage temportel. La démonstration est habile, mais malhonnête. Georges sait parfaitement que les banques peuvent emprunter à court terme pour prêter à long terme et ainsi réaliser le bénéfice évoqué par Nicolas Dupont-Aignan. D’ailleurs, c’est ce décalage entre la maturité des emprunts et de dettes des banques qui explique en partie la crise de 2008, puisqu’il impose des besoins de trésorerie à court terme important qui ne pouvaient pas être satisfaits dans des marchés aussi instables.

Une banque peut donc parfaitement emprunter à court terme à 1.25% auprès de la BCE pour ensuite prêter à long terme à un Etat à 3% ou plus. Et cela, Georges le sait très bien. Il est bien évident que la dette publique française n’est pas uniquement détenue par des banques et qu’il y a une grande part d’assurance-vie dans les détenteurs, comme l’explique Nicolas Dupont-Aignan dans « L’arnaque du siècle » en parlant des intérêts payés « à des investisseurs privés ». En revanche, le chiffre de 10% est très largement sous-estimé puisque c’est plutôt un tiers de la dette qui est détenue directement par des banques, au niveau des investisseurs résidants selon les chiffres officiels (il n’y a pas de détails pour les non résidants).

Georges fait également preuve de malhonnêteté en parlant de la loi de 1973 qui a interdit à la Banque de France d’acheter des bons du Trésor. Tout d’abord, il faut noter que NDA n’a jamais parlé de « loi Rothschild », c’est Georges qui l’évoque, basculant dans un amalgame nauséabond. En outre, il oublie de dire que la monétisation n’est pas une pratique limitée à la République de Weimar ou au Zimbabwe, mais que des grands pays comme les Etats-Unis, le Japon ou la Grande-Bretagne y ont eu recours à différents moments de leur histoire depuis plus de soixante-dix ans, sans que cela ait forcément provoqué un dérapage inflationniste. Il faut rappeler ici que les Etats-Unis ont décidé l’an dernier de monétiser pour 600 milliards de dollars de dette sans que cela ait la moindre conséquence pour l’inflation aux Etats-Unis (qui reste équivalente à celle de la zone euro), car elle ne fait que contrebalancer la diminution de l’endettement privé.

En outre, Nicolas Dupont-Aignan précise dans son livre les conditions d’une émission monétaire directe par la Banque de France : « quand elle est gérée sans excès pour éviter un surcroît d’inflation ». Et outre le fait que d’autres grands pays capitalistes la pratiquent depuis des décennies sans dérapage inflationniste, cette idée était défendue par notre « prix Nobel d’économie », Maurice Allais.

En outre, invoquer la compétence des banquiers pour réguler la création monétaire est assez risible après la crise que nous avons vécue, où ce système financier « irresponsable et exubérant » (pour reprendre les mots d’Alan Greenspan, pas vraiment un communiste) a créé de la monnaie sans limite pour dégager toujours plus de profits, jusqu’à créer des bulles qui ont manqué mettre l’économie mondiale à terre quand elles ont explosé. Le suicide collectif, c’est justement de laisser la monnaie dans les mains des marchés et des financiers, comme nous le savons trop bien depuis trois ans.

Pour reprendre Henry Ford : « il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin ». Il est parfaitement légitime pour un homme politique de proposer que l’Etat reprenne en partie la main sur la création de la monnaie, d’autant plus que d’autres grands pays capitalistes le font. 

Laurent Pinsolle

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/






Le protectionnisme européen est-il en route?

19/05/2011 14:31

Le protectionnisme européen est-il en route?


C'est en lisant cet article sur l'évolution des bureaucrates bruxellois sur la question du libre-échange, ainsi que la dernière analyse du LEAP que j'en viens à me demander si finalement l'UE pourrait se décider enfin à contrôler ses frontières commerciales. Il est important de bien comprendre que ce qui compte en réalité ce ne sont pas les discours tenus, mais bien les pratiques courantes des politiques. En ce sens si le discours officiel de la commission européenne reste largement favorable au libre-échange total, dans les faits il semble qu'il y ait quelques timides changements. Peut-être faut-il y voir aussi l'influence de la puissance allemande qui contrairement aux idées reçues souffre autant que nous de la concurrence asiatique et particulièrement chinoise. Ainsi l'Allemagne a connu un déficit commercial avec l'empire du Milieu d'environ 20 milliards d'euro cette année, c'est loin d'être négligeable. Cela contredit d'ailleurs ceux qui pensent que l'euro fort est très bien supporté par l'Allemagne. En effet, les variations de l'euro n'ont pas d'effets sur la situation interne de la zone euro puisque tous les pays membres ont la même monnaie, en revanche c'est sur le commerce avec l'extérieur que l'on voit les effets de ces variations monétaires. Et lorsque l'on se penche sur la situation du commerce allemand, on voit bien que celle-ci est en difficulté avec le reste de la planète, mais compense par ses excédents à l'intérieur de la zone euro. Bien sûr, cela se fait au détriment des autres pays membres et cela produit les faillites en série que nous connaissons.

 

Une Europe au bord d'une catastrophe

 

   Les contradictions intrinsèques à la construction européenne sont démultipliées dans le cadre actuel de la compression de la demande mondiale et surtout occidentale. Jusqu'à présent si ces contradictions n'étaient pas aussi voyantes c'était avant tout dû au fait que l'Europe, comme le reste de la planète, pouvait compter sur les déficits jumeaux américains. Ce n'est pas un hasard finalement si ces deux zones économiques sont dans cet état catastrophique simultanément. L'Europe a longtemps tiré sa croissance de ses excédents avec les USA, durant toutes les trente glorieuses, notre continent a joué le rôle que joue aujourd'hui l'Asie pour l'économie US. À la différence près que chez nous les salaires et les niveaux de vie au départ étaient bien plus proches de ceux des Américains, et que l'Europe n'a pas la taille démographique de l'Asie. La construction européenne s'est faite dans ce cadre économique où l'Oncle Sam produisait des relances de la demande intérieure à un rythme régulier. À cela, s'ajouter bien évidemment le système de Bretton Woods qui garantissait une certaine stabilité monétaire. Pour les USA la situation était viable tant que les états européens ne pesaient pas trop sur le commerce extérieur. À l'Europe s'est ensuite ajouté le Japon dans les années 70, et là, la barque a atteint ses premières limites.

 

(Ci-dessous la baisse tendancielle de la proportion d'actif chez les hommes entre 25 et 54 ans, c'est une évolution qui montre bien le sous-emploi chronique apparu dans les années 70. Il est le fruit du libre-échange et  du fait que les pratiques mercantilistes se répendent sous l'influence allemande et japonaise. Les USA ne sont pas les seuls fautifs de la crise actuelle les pays excédentaires ont aussi une lourde responsabilité. Ils auraient du remplacer les USA en terme pôle de croissance et de hausse de la demande, mais ils se sont contentés du rôle de pays excédentaires et spectateurs)

Aujourd'hui il est évident que la fonction américaine de pôle de relance de la demande mondiale est devenue intenable. Le monde est trop gros pour les USA qui ne peuvent plus pratiquer leur relance, et d'ailleurs ces dernières ont de plus en plus de mal à maintenir un niveau de demande suffisant à l'échelle mondiale pour permettre une croissance durable et le plein usage des capacités de production planétaire. Le problème c'est que le reste de la planète ne semble pas comprendre le caractère non viable des politiques de l'offre sans une politique de relance de la demande s'effectuant en parallèle. Si certains se réjouissent de la fin de la domination américaine, il faut quand même comprendre quel rôle important joue ce pays dans l'organisation économique mondiale actuelle. Aujourd'hui, ni les pays européens ni les pays asiatiques n'ont de politique de relance de la demande intérieure. Tous s'amusent à vouloir faire sa croissance au détriment du voisin en produisant un excédent soit par la contraction de la demande intérieur, stratégie allemande et maintenant européenne, soit par des dévaluations compétitives en Asie et en Chine. Et d'ailleurs même si la zone asiatique s'amusait à faire des relances il est probable que les seuls bénéficiaires en seraient les Asiatiques eux-mêmes et à la rigueur les producteurs de matières premières.

 

L'Europe dans ce Nouveau Monde est isolée. Elle ne peut plus espérer tirer sa croissance de ses excédents vers les USA comme elle le fit entre 1998 et 2001, et elle est de plus en plus durement concurrencée par l'Asie et la Chine. Dans ce contexte il était plus que temps que l'Europe retrouve un peu la raison en commençant à contrôler ses frontières commerciales. Mais le protectionnisme seul n'est pas la solution à tous nos problèmes, il n'est qu'une variable nécessaire, mais non suffisante à lui tout seul. Une politique protectionniste doit nécessairement s'accompagner d'une politique de relance massive. Une relance qui ne passe pas forcément par des politiques de grands travaux à l'image des politiques de Roosvelt, mais surtout par une politique favorable à la hausse des salaires et de la demande intérieure. C'est un point que les défenseurs de la dévaluation ou du protectionnisme ont tendance à oublier et qu'il est quand même bon de rappeler. Le but du protectionnisme, quelle que soit sa forme ou son échelle, c'est de permettre la relance de la demande intérieure pour rétablir la croissance économique afin d'atteindre le plein emploi. Le protectionnisme tous seul dans son coin n'a aucun intérêt.

 

  Or si effectivement l'Europe ou les états membres  tournent lentement le dos au libre-échange, en tout cas on peut l'espérer. Les élites européennes sont par contre totalement incapables d'imaginer des hausses de la demande intérieure pour rétablir le plein emploi par la croissance. D'ailleurs même chez les défenseurs de la sortie de l'euro on ne trouve pas vraiment de politique de relance de la demande intérieure. On parle d'investissement productif, de sortie du pétrole, de nationalisation, tout ça, c'est très bien. Mais on ne voit pas de politiques de hausse salariale. Or encore une fois, les politiques d'investissement seules ne pourront pas tirer la demande avec suffisamment de force pour rétablir le plein emploi. Dans des pays qui ont de gros besoins d'investissement peut-être, mais nos pays, même s'ils font n'importe quoi depuis trente ans, ont encore des infrastructures et un tissu urbain développé. Il n'est pas certain non plus que l'investissement "vert" seul puisse occuper suffisamment nos entreprises pour atteindre l'objectif du plein emploi. Un pays comme le Japon l'a d'ailleurs amplement démontré ces vingt dernières années. Des plans de relance à répétition et une incapacité à maintenir une demande suffisante pour tirer la croissance longtemps. La seule chose que n'ait jamais fait le Japon c'est la hausse des salaires. Malheureusement s'il est une chose encore plus tabou aujourd'hui que le protectionnisme c'est bien la hausse des salaires. Elle est presque considérée comme un crime, voire comme une incitation au chômage de masse. Or c'est tout l'inverse, ce n'est pas la faiblesse des salaires qui permet le plein emploi, mais une juste rémunération en fonction des gains de productivité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces vingt dernières années ont vu la productivité croitre beaucoup plus vite que les salaires, l'Allemagne est d'ailleurs caricaturale en la matière.

   

Le fait est que le risque en Europe est que nous passions d'une politique libre-échangiste à une politique protectionniste, mais sans hausse de la demande intérieure, et paradoxalement une telle situation serait propice à une forte hausse du chômage. En effet, le protectionnisme, la dévaluation, voir les deux en même temps, produirons mécaniquement une hausse des prix des produits importés ce qui devrait produire un recule de la consommation intérieure. Sans parler des politiques protectionnistes qui seront prises dans des pays concurrents touchés par le protectionnisme européen. Il faut impérativement compenser cet effet par une hausse de la demande intérieure sinon nous pourrions provoquer l'effet inverse de l'effet désiré. Et il ne faut pas avoir peur de l'inflation, celle-ci sera de toute façon nécessaire à la redistribution des cartes au niveau de la répartition des richesses. Les producteurs étant favorisés par rapport aux services financiers ou autres, le changement dans la répartition des richesses ne peut pas se faire sans inflation.

  

 

Vers un mercantilisme européen?

 

Mais si l'Europe commence à changer son fusil d'épaule, c'est peut-être aussi parce que les bureaucrates commencent à se rendre compte que la construction européenne actuelle, et le libre-échange ne peuvent en aucun cas fonctionner ensemble. Le protectionnisme européen vise donc à permettre aux pays déficitaires membres de compenser la hausse de l'euro. Et comme on l'a vu même l'Allemagne aujourd'hui souffre de la concurrence asiatique. Cependant, cela ne compense pas les déséquilibres internes à cette zone monétaire, pas plus d'ailleurs que la dévaluation ne compenserait cela. En fait, le seul moyen pour permettre aux pays lourdement déficitaires de la zone d'équilibrer leurs comptes commerciaux, tout en maintenant les excédents extravagants que l'Allemagne a sur eux, serait que la zone euro connaisse de forts excédents avec l'extérieur....

 

Et là, je crains malheureusement que nos bureaucrates européens n'aient une telle politique comme objectif. Dans leur tête il est impossible de revoir l'organisation de la zone euro en permettant par exemple aux pays déficitaires de se prémunir contre les pays excédentaires de la zone par des mesures de quotas ou de taxe. Ce serait pourtant une solution simple que celle d'interdire en pratique les excédents entre nations européennes. Cela pourrait d'ailleurs pousser les Allemands à augmenter leurs propres salaires et ainsi à réduire les déficits grecs, espagnols, italiens ou français tout en réduisant massivement le chômage en Allemagne. On pourrait garder l'euro tel qu'il est tout en résolvant ces problèmes de déséquilibres commerciaux. Mais c'est sans compter sur la peur de l'inflation et des hausses de salaire. Pour nos élites il serait plus commode de faire comme les Chinois, c'est-à-dire d'exporter leurs problèmes à l'extérieur de leurs propres pays par des politiques commerciales agressives. Car un fort excédent de la Grèce par exemple avec des pays non membres de la zone euro lui permettrait de compenser ses déficits avec l'Allemagne. Je crains donc que l'Europe n'aille vers le mauvais protectionnisme, celui qui n'est motivé que par des buts mercantilistes et qui cherchent à expulser les contradictions internes de la zone euro, plutôt que permettre des politiques de plein emploi par la hausse de la demande intérieure. Si l'Europe tend vers une telle orientation, elle ne sera plus seulement le problème des Européens, mais deviendrait un pôle de dépression pour la croissance mondiale, un deuxième pôle s'ajoutant à la Chine.

YANN

http://lebondosage.over-blog.fr/article-le-protectionnisme-europeen-est-il-en-route-74040112.html

 






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