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Immigration : le grand mythe de la substitution
15/04/2011 08:06
C’est une petite musique traditionnellement véhiculée par le Front National et le MPF de Philippe de Villiers et plus dernièrement par Claude Guéant : l’identité de la France serait menacée par l’immigration musulmane. Un fantasme qui ne résiste pas une seconde à l’analyse.
Le fantasme des identitaires
Certaines personnes pensent sincèrement que notre pays est littéralement envahi par des immigrés qui vont finir par se substituer à la population d’origine. Mais cela vient souvent d’un problème de comptage. Ils raisonnent souvent comme si tous les immigrés étaient d’origine africaine et y ajoutent les personnes naturalisées (déjà comptées). Pire, ils maîtrisent mal l’évaluation des flux, comptant 200 000 immigrés de plus tous les ans alors que le solde net est 2 à 3 fois inférieur.
Bref, de multiples erreurs de raisonnement cumulatives les poussent à avoir une vision déformée des flux migratoires et à imaginer une substitution qui est un pur fantasme quand on examine froidement les chiffres, même ceux de Michèle Tribalat. Pour leur défense, la proportion de personnes de couleur en France est sans doute supérieure à celle de l’immigration, du fait de notre histoire et leur concentration géographique accentue les choses, mais cela ne change rien au niveau limité des flux.
L’immigration d’origine africaine
Aujourd’hui, si on part des chiffres de l’INED (nettement supérieur à ceux de l’INSEE), et que l’on estime que 60% des immigrés sont d’origine africaine (entre les chiffres de l’INSEE et ceux de Tribalat / Gourévitch), cela représente 4 millions de personnes sur une population de 65 millions. Mais la particularité de notre pays est d’avoir un solde naturel très positif, de l’ordre de 300 000 personnes par an. Déjà, cela tord le cou au fantasme de substitution, puisque notre population croît fortement.
En effet, il ne pourrait y avoir substitution que s’il y avait remplacement de la population d’origine par des immigrés, ce qui n’est absolument pas le cas puisque la population de notre pays augmente encore fortement et principalement par la forte fécondité plutôt que par l’immigration (qui ne représente que 20 à 25% de notre croissance démographique). Ici, les identitaires rétorquent volontiers que notre forte fécondité vient de notre population immigrée.
Pourtant, l’Allemagne ou l’Espagne, qui accueillent proportionnellement plus d’immigrés que nous (selon l’INED) ont une fécondité beaucoup plus faible, ce qui montre que notre démographie doit plus à notre politique familiale et à notre culture. Le modèle familial Français est différent de celui de nos grands voisins : la norme est d’avoir deux enfants (et autant de familles ont un ou trois enfants) alors que la norme Italienne, Espagnole ou Allemande est de un à deux enfants.
Projections pour le futur
Si on projette les chiffres actuels pour les cinquante années à venir, la vague d’immigration n’est pas prête de changer la nature de la France. Avec un solde net de 40 000 à 60 000 immigrés d’origine africaine par an, on atteint le chiffre de 2 à 3 millions de personnes de plus d’ici à 2060, (soit un total de 6 à 7 millions sur une population de 80 millions d’habitants). Il est évident que de tels chiffres ne changeront pas la face de notre pays, même si les flux étaient doublés.
Bien sûr, les populations d’origine africaine font plus d’enfants. Néanmoins, dès la deuxième génération, les immigrés font autant d’enfants que la moyenne. Mieux, la transition démographique accélérée de l’Afrique a considérablement rapproché nos comportements : l’indice de fécondité en Algérie n’est plus que de 2,4. En clair, même en poussant tous les curseurs au maximum, nous sommes extrêmement loin du phénomène de substitution agité par les milieux d’extrême-droite.
Bref, on peut prendre les chiffres par tous les bouts. Même en considérant les hypothèses les plus extrêmes, la France n’est pas du tout sur la pente d’un phénomène de substitution par des immigrés d’origine africaine. Il ne s’agit que d’un fantasme agité par Marine Le Pen et consorts.
Laurent Pinsolle
Photo : ABC news
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Jean Sarkozy : Spécialiste de l'économie sociale et solidaire ?
15/04/2011 07:59
Le titre de cet article peut faire sourire ou surprendre. Et pourtant Jean Sarkozy est bien le Vice Président, chargé de l'Economie sociale et solidaire et de l'Insertion par l'économie du CG des Hauts de Seine
A la lecture du site Neuilly journal du 12 avril on découvrait l'information suivante : : « Patrick Devedjian, président du Conseil général des Hauts-de-Seine, vient d'attribuer les délégations de fonctions aux 13 vice-présidents de la nouvelle Assemblée départementale. Jean Sarkozy, 7e vice-président et conseiller général de Neuilly Sud est chargé de l'Economie sociale et solidaire et de l'Insertion par l'économie (...) »
Les mauvaises langues feront remarquer que les problèmes d'insertion sont assez rares à Neuilly sud, néanmoins, notre Vice président l'affirme sur son blog : L'économie sociale et solidaire, c'est son truc !
Il en parle d'ailleurs avec passion dans deux billets publiés en janvier 2011
Ainsi il écrit le 17 janvier 2011, suite à un commentaire d'internaute : « (....) même si l’économie sociale existe depuis le 19ème siècle, elle incarne aujourd’hui les aspirations de beaucoup de nos concitoyens : un meilleur équilibre entre capital et travail. Ce que le général de Gaulle avait imaginé en défendant le principe de « participation » (dont l’économie traditionnelle s’est timidement emparée) (...) » Avant de conclure par : « (...) Il est grand temps que les Hauts-de-Seine renouent avec ce qui a fait sa renommée : une politique économique à visage humain »
Le 19 janvier 2011, à une autre question d'un internaute : « Les épiceries solidaires et sociales devraient vous intéresser. Elles apportent une aide alimentaire à des personnes fragiles et exclues »
Il répond : « Dès que je le pourrai, je prendrai contact avec vous pour faire une réunion de travail là-dessus. Ce genre de démarche correspond tout à fait à l’engagement du comité départemental, je crois vraiment que les Hauts-de-Seine ont des initiatives à prendre dans ce domaine »
Et à un incrédule qui écrit : « Si les gens de droite se mettent enfin à comprendre ce que vivent leurs voisins, où va-t-on ? J’aimerais tellement pouvoir vous faire confiance ! Mais j’y crois pas »
Il écrit : « Je ne sais pas de quelle génération vous êtes pour croire encore que la droite ne se préoccupe pas des questions sociales… Moi je crois que les lignes de partage entre les courants politiques ont bougé. A droite comme à gauche, il y a ceux qui pensent que le développement économique ne sert que des intérêts financiers et ceux qui pensent qu’il est le meilleur moyen d’accroître le bien être social de ceux qui la font marcher… c’est pour ça que la question du travail et de l’emploi est essentielle dans notre pays (...) »
Quelle audace. Et dire, que ce garçon n'est que : Vice Président du Département !
Un bémol toutefois dans le combat qu'il mène pour : une politique économique à visage humain
Les élus de l'opposition font remarquer que : « (...) En contradiction flagrante avec la démarche de l’ESS, une commission d’appel d’offre a attribué, mi février, 70% d’une prestation d’insertion à destination des bénéficiaires du RSA à la société CLAF accompagnement.
Le groupe CLAF, société cotée en bourse, vient de se voir suspendre ses activités avec la direction régionale Poitou Charentes du Pôle emploi car cette dernière attend qu’elle « fournisse la preuve de sa capacité à répondre normalement à toutes les exigences des cahiers des charges ». Ici, dans les Hauts-de-Seine on vient de lui confier 20 000 personnes. Les services de la commission d’appel d’offre du conseil général constataient d’ailleurs eux-mêmes une insuffisante du dossier d’un point de vu qualitatif mais seul le prix de la prestation a compté dans la décision (...) » lire aussi la lettre de Patrice Leclerc, conseiller général, adressée à Jean Sarkozy
Mais ne faisons pas la fine bouche. En effet, un Sarkozy qui envisage de mettre à l'ordre du jour : les épiceries solidaires et sociales, dans les Hauts de Seine, ce n'est pas rien ! C'est d'autant plus méritoire qu'il n'existe pas, de point d'aide alimentaire, des restos du coeur à Neuilly sur Seine !
Slovar
Crédit Photo : Le Monde http://slovar.blogspot.com/
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Dominique de Villepin est-il pour la préférence nationale?
15/04/2011 07:56
J'ai assisté ce matin à la présentation par Dominique de Villepin de son projet "pour une société de dignité" (article demain dans La Croix).
Une interrogation mérite toutefois d'être soulevée. La proposition phare de l'ancien premier ministre chiraquien est l'instauration d'un "revenu citoyen de 850€ pour les personnes sans ressources et dégressif pour les personnes aux revenus inférieurs à 1.500€", qui se substituerait aux allocations sociales existantes (revenu de solidarité active, allocation de solidarité spécifique, prime pour l'emploi, allocation de solidarité aux personnes âgées, allocation personnalisée d'autonomie, allocation de rentrée scolaire, etc.).
Or, ce "revenu citoyen" serait réservé aux "citoyens français majeurs". Ce qui signifie que les étrangers en situation régulière, qui perçoivent actuellement les allocations sociales, s'en trouveraient de fait exclus à travers une sorte de "préférence nationale" non assumée.
À moins que des droits sociaux équivalents ne fassent partie du "titre de séjour unique et progressif comportant des devoirs et des droits". Mais, pour l'instant, le projet villepiniste ne le dit pas.
Laurent de Boissieu
http://www.ipolitique.fr/
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Japon: les « intouchables » de Fukushima
15/04/2011 07:53
Considérée au temps du japon féodal comme une minorité d'intouchables employés dans les métiers impurs, la communauté burakumin compte près de 3 millions de personnes. Si toute discrimination officielle a disparu, des discriminations sociales, familiales ou professionnelles subsistent. Les sous-traitants de l'industrie nucléaire ont largement employé des burakumin pour les tâches les plus exposées à la radio-activité. Une pratique qui semble perdurer à Fukushima.
Ce sont les héros irradiés de Fukushima baptisés les « Fukushima 50 » par la presse internationale. Les 50 liquidateurs kamikazes restés sur le site le 15 mars 2011, le jour où l’incendie dans l’unité 4 a forcé à l’évacuation des travailleurs de la centrale.
Ils sont en fait plus de 700, selon des révélations récentes du Asahi Shimbun, le plus grand quotidien japonais, engagés dans une bataille quotidienne contre un « ennemi invisible ». « Immédiatement après le séisme du 11 mars, le nombre d’employés de Tepco et de ses sous-traitants, Toshiba et Hitachi sur le site de Fukushima s’est élevé à plus de 700 personnes » travaillant dans des groupes de « secours », « information », « service médical » et « sécurité ». Ils se relaient par groupe de 50 travaillant sur le site pendant 2 jours avant d'aller subir des tests à l'Institut de radiologie de Tokyo. Combien sont ils vraiment ? Sont ils protégés ? Payés ? D'après un recoupement disponible sur wikipedia, plus de 1800 personnes (fourchette basse) auraient travaillé sur le site depuis le 15 mars, si l'on compte toutes les filiales, sous-traitants, pompiers et techniciens etc.
Derrière les louanges à ces intrépides, une autre réalité, la face cachée de la société japonaise : les burakumin, assimilables aux « intouchables » en Inde, des marginaux, condamnés depuis la nuit des temps à exercer des métiers dégradants. Et à Fukushima, les agences de travail temporaire avouent avoir de plus en plus de peine à recruter des ouvriers qui acceptent d’aller travailler dans la centrale nucléaire.
Trop dangereux, trop exposé. Résultat, des travailleurs sans formation, itinérants réalisent l’essentiel des travaux dangereux –mais essentiels- dans les centrales. « C’est la face cachée de l’industrie nucléaire » déclare au New-York Times, un militant de l’amélioration des conditions de travail dans ce secteur d’activités. Parmi eux, des burakumins. Associés à la misère, au chômage, et à la criminalité, ils exécutent les tâches que personne ne souhaite faire.
Les hiérarchies sociales: une vérité refoulée
Une subsistance du système des castes : « la discrimination a commencé au 9ème siècle. Les burakumin étaient ceux qui touchaient le sang notamment les gens qui préparaient la nourriture pour les faucons, car la chasse au faucon était la grande distraction à l’époque. Tous les métiers liés au sang, au traitement des peaux et à la mort des animaux se sont trouvés marginalisés notamment en raison des préjugés shintô et bouddhiques de l’époque » explique Jean-François Sabouret chercheur au CNRS, spécialiste du Japon et auteur d’une thèse et d’un ouvrage sur les burakumin (l’autre Japon les Burakumin, éditions de la Découverte).
De là s’est forgée toute une hiérarchie sociale : les samourais (shi), les paysans (no), les artisans (ko) et les marchands -les plus méprisables (sho).
Mais également des hors-castes: les habitants des hameaux discriminés (hisabetsu burakumin), un statut héréditaire jadis, objet de nombreuses discriminations qui perdurent encore hélas pour beaucoup de nos jours. Il y avait les eta (littéralement les « plein de souillure » -êtres souillés- ceux dont le métier touche au sang et à la mort des animaux, au traitement des peaux ou au métier de bourreau) et les hinin ( non humains) considérés comme des « non-humains », souvent des criminels, mais qui avaient l’infime espoir de « réintégrer » la « bonne » société après avoir purgé leur peine dans les bas fonds.
Au nombre de 2 à 3 millions de personnes, il est quasiment interdit d’en parler dans les médias et en public.
Les petites mains de l'industrie nucléaire
En 1995, la chaine anglaise Channel Four diffusera une enquête de 30 minutes sur les conditions de travail dans l’industrie nucléaire japonaise, montrant notamment les effets de la dérégulation du marché japonais, l’absence de respect des normes de sécurité et l’irresponsabilité des industriels, notamment chez les sous –traitants de l’industrie nucléaire. Plus vous avez de sous-traitants, moins les normes de sécurité sont respectées.
Des travailleurs forcés à travailler au plus près du cœur des réacteurs à des chaleurs supérieurs à 40°c, obligés à se rendre sur les lieux au moment des accidents, contraints à éponger l’eau radioactive avec des serviettes, condamnés à effectuer des travaux de nettoyage, sans protections ni conscience des risques. Le documentaire soulignera que beaucoup d’entre eux sont issus de la caste des burakumin, sortis des ghettos de Tokyo et Osaka.
« Il est terrible de constater que le seul pays qui ait connu une attaque nucléaire puisse produire de telles souffrances avec ses propres centrales » témoigne l’un d’eux dans le documentaire.
Après la seconde guerre mondiale, les habitants des quartiers irradiés d’Hiroshima sont également l’objet de nombreuses discriminations avec une hiérarchie parmi les victimes. Parmi eux, les burakumin étaient soumis au « régime » le plus dur, contraints à rester dans leur quartier de misère à l’intérieur de la ville d’Hiroshima.
« Mais il n’y eut jamais d’enquête et le nombre exact des morts des différents ghettos d’Hiroshima reste inconnu. Sans famille à l’extérieur de la ville, les survivants durent rester dans la zone radioactive et vécurent pendant des années » écrit Philippe Pons, le correspondant du Monde à Tokyo en 1995, « absence de soins, épidémies, tuberculose : ils survivaient avec leurs plaies infectées dans les gravats, ramassaient des ferrailles ou abattaient chez eux des animaux dont ils vendaient la viande au marché noir, raconte Masamori Konishi, membre de l’Union de libération des buraku de la préfecture de Hiroshima… ».
Ruse tragique de l’histoire, à l’époque le quartier-ghetto des burakumin d’Hiroshima s’appelait…Fukushima.
Burakumin: la face cachée du Japon
Selon Jean-François Sabouret, spécialiste du Japon et dont le dernier ouvrage est Japon, la fabrique des futurs (CNRS-Editions), la discrimination des ancêtres des Burakumin est « presque aussi ancienne que l'histoire du Japon et de ses croyances locales». En 1868 arrive l’empereur meiji, et ses premières lois égalitaires qui mettent fin à toute discrimination. Les quatre classes officielles sont abolies, les japonais deviennent des sujets mais ils ne se passent rien pendant 4 ans pour les burakumin : « on leur crée un statut spécial de « nouveau citoyen ». Les gens du spectacle naguère discriminés durant l’époque d’Edo (sumo, kabuki, geisha…) sont libérés mais pas ceux des métiers liés à l’abattage des animaux et au traitement des peaux ».
En 1922, est créée la ligue des nivelleurs (suiheisha) ancêtre de la ligue de libération des burakumin créée la même année que le PC japoanais. Malgré les luttes, les discriminations persistent notamment dans certaines grandes entreprises, les recruteurs ont des consignes pour veiller à ne pas recruter des burakumin : « Ils avaient des annuaires qui fournissaient la liste et le lieu des ghettos. En 1976, la ligue de libération des burakumin a fait interdire ces annuaires. Mais, dans les faits, il y a encore des familles qui, au moment d’un mariage, font appel à des détectives pour savoir si leur fille n’est pas en train de s’amouracher d’un Burakumin. Cela coûte cher (environ 2500 euros), mais ce n’est rien à côté de s’apercevoir trop tard que l’époux de votre fils ou vos petits-enfants sont issus des descendants de la caste discriminée…» explique Jean-François Sabouret.
Malgré la ligue de libération, la lutte des Burakumin et les efforts des divers gouvernements japonais, notamment financiers alloués à l'amélioration de la situation matérielle des ghettos, la discrimination des Burakumin perdure aujourd'hui. Certaines personnes issues de cette minorité tentent d'effacer les traces de leurs origines, et de s'intégrer à la société normale, mais dans les faits, ils sont souvent les remiers à subir les conséquences sociales de la crise. Largement discriminés, des Burakumin se retrouvent aussi, comme certains descendants de Coréens dans les rangs de la pègre (les yakuza). Au Japon, cette persistance de pratiques féodales reste un sujet largement tabou.
Régis Soubrouillard - Marianne
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Villepin candidat : et si c'était la fin ?
15/04/2011 07:46
Contraint de présenter son projet « Pour une société de dignité » devant des soutiens qui se réduisent comme peau de chagrin, Dominique de Villepin a délivré un discours qui laisse assez peu deviner une candidature.
Une minuscule rangée. Ce jeudi matin, au Press Club de France, Dominique de Villepin pouvait compter ses soutiens sur les doigts d’une main amputée. Seuls Brigitte Girardin, secrétaire générale de République solidaire, Jacques Le Guen, Jean-Pierre Grand et Marc Bernier occupaient les places du premier rang. «Nous avons aussi quinze présidents de fédération qui sont venus à leurs frais !», insistait fièrement le service de presse. Mais malgré la bonne volonté de quelques adhérents ayant accepté de se déplacer pour venir garnir les rangs clairsemés de l’assistance villepiniste, le président de République solidaire semblait très isolé.
Et pour cause. Mardi, son porte-parole, Daniel Garrigue, lui adressait sa lettre de démission, regrettant de n’avoir pas été associé à l’élaboration du projet présenté ce jeudi matin. Quelques mois plus tôt Marie-Anne Montchamp n’avait pas hésité à quitter le navire pour rejoindre les rives plus accueillantes du gouvernement.
Enfin, Pascale Tournier dans un article publié ce jour dans France-Soir laisse entendre que d’autres élus seraient « en partance ». Pourrait-il s’agir de François Goulard qui n’hésite plus à plaider pour une prise de contact entre Jean-Louis Borloo, François Bayrou et Dominique de Villepin ? Peu probable, le député du Morbihan viendrait d’obtenir sa place aux sénatoriales, inutile dans ces conditions de rompre avec République solidaire. « Il est déjà un pont entre deux rives, observe un ex conseiller du mouvement villepiniste. Il est président UMP du Conseil général du Morbihan, il n’a pas besoin de quitter Villepin pour obtenir quelque chose de l’UMP. »
Mais Goulard n’a pas pour autant sa langue dans sa poche. Contacté par Marianne2 suite à la décision de Jean-Louis Borloo de rompre avec le parti présidentiel, il s’est exclamé : « Ce n’est pas bon de quitter l’UMP, on laisse l’appareil à quelques-uns avec un risque de rapprochement UMP/FN. » Villepin qui n’a pas renouvelé sa carte au parti majoritaire appréciera.
D’autres députés villepinistes se font plus discrets. Michel Raison, Guy Geoffroy, Jean Ueberschlag adhèrent-ils toujours au mouvement ? « Ils y adhèrent comme on adhère à un club comme Le Chêne ou autre, murmure un ancien proche de Villepin. Mais l’avantage c’est qu’ils ne sont pas suffisamment impliqués pour le quitter. De toute façon, Villepin n’a pas envie de se présenter, il n’a pas besoin de soutiens. »
Effectivement, son projet « pour une société de dignité », présenté à demi-mot comme un concept de campagne électorale, sonnait davantage comme un discours de politique générale ... de premier ministre. Construite autour d'idées floues telles que la « dignité du citoyen », la « refondation républicaine », la « transformation de notre modèle économique », et le souci de « donner à notre pays une ambition mondiale », la tirade de l’ex ministre chiraquien ne ressemble guère au programme d’un candidat à la présidentielle. « Il ne sait plus comment se retirer, souffle-t-on du côté de ses anciens compagnons de route. Peut-être qu’il présente ce projet pour pouvoir passer à autre chose. »
Laureline Dupont - Marianne
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