Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux

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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Joly, Hulot ou l’avènement des candidats « in vitro »

15/04/2011 12:15

Joly, Hulot ou l’avènement des candidats « in vitro »


Les écolos ont désormais deux candidats potentiels. Mais on connaît peu de choses de leur pensée politique. D’ailleurs, ils la construisent au fur et à mesure sous le regard des Français-électeurs. Car contrairement aux responsables politiques traditionnels, ils se rêvent d’abord en candidats et ensuite, seulement ensuite, ils en viennent à se construire une ligne politique. Ce sont en définitive des candidats in vitro.



Europe écologie – Les Verts (EELV) n’en a décidément pas fini avec la stratégie du casting. Initiée lors des européennes de 2009, le rassemblement des écologistes rempile donc pour la présidentielle de 2012 avec deux recrues de choix : Eva Joly  et désormais Nicolas Hulot. Deux membres de la « société civile » comme on dit aujourd’hui et comme on les aime tant à EELV. Chacun a pour lui son curriculum vitæ : Joly la magistrate opiniâtre et Hulot l’animateur télé tombé en pamoison devant le spectacle de la nature. Des concepts marketing en somme. Mais dont on ne connaît rien ou si peu sur le plan de la pensée politique.

D’ailleurs, ils effectuent leur mue de gens « normaux » issue de la fameuse « société civile » en candidat à la présidentielle sous les yeux mêmes des Français-électeurs. Ce sont des sortes de candidats in vitro. Des candidats façon Tamagotchis, ces petits animaux électroniques qui ont fait fureur dans les cours d’école à la fin des années 1990 et qu’il fallait nourrir sous peine de les voir mourir dans d’atroces souffrances numériques. Car contrairement aux responsables politiques traditionnels, ils se rêvent d’abord en candidats et ensuite, seulement ensuite, ils en viennent à se construire une pensée politique, un corpus idéologique, une ligne programmatique. Hulot vient par exemple de se déclarer candidat, mais  il consulte des experts en tout genre et dans tous les domaines depuis des mois. Marianne révélait ainsi que Nicolas Hulot, parmi les nombreux spécialistes venus au chevet de sa pensée politique, avait fait appel à un sociologue spécialiste du care pour le former à la question sociale !

De quoi permettre à Eva Joly (qui, il faut le reconnaître apprend vite les règles du jeu politique, à commencer par la distribution de coups bas) de tacler son adversaire dans la primaire écologiste. Et ce, le jour-même de sa déclaration de candidature. Ainsi, Eva Joly explique dans une interview au Bondy Blog que Nicolas Hulot est « un nouveau venu sur les thèmes de la justice sociale ». Ce qui est vrai. Mais peut-être tout autant qu’elle. Car si Eva Joly se défend d’être « une nouvelle venue » sur le sujet et estime que ses « combats » pour « l’égalité devant la justice, pour plus de justice entre le Nord et le Sud depuis 15 ans » parlent pour elle, les Verts, eux-même, n’en ont pas toujours été convaincus. Outre le fait qu’Eva Joly ait eu par le passé la tentation du MoDem, il faut se souvenir que pour être accepté par l’appareil écologiste comme candidate potentielle à la présidentielle, il lui a fallu fournir une sorte de diplôme en gauchitude. C’était en août dernier seulement, lors de l’université d’été de Nantes des écolos. Elle a dû faire allégeance aux Verts ed la même façon qu'aujourd’hui, certains (à commencer par elle ) demandent à Nicolas Hulot de se positionner clairement en opposition avec l’autre Nicolas, Sarkozy. Elle aussi avait dû expliquer à qui mieux-mieux que la question sociale était indissociable de la question écologique.
Mais elle semble avoir oublié sa récente conversion. Car dans cet entretien au Bondy Blog, Eva Joly fait très fort et en vient même à moquer le choix de Nicolas Hulot de s’être déclaré en banlieue, à Sevran : « Personnellement, déclare-t-elle, j’ai vécu 22 ans en banlieue, dans le Sud de l’Essonne. J’étais une utilisatrice de la ligne C du RER, donc je connais bien les galères liées aux transports en banlieue. Pour Nicolas Hulot, c’est une façon de se positionner et de dire que l’écologie politique n’est pas uniquement environnementale, que c’est aussi du social. Je lui dis : “Très bien, bienvenu au club” ! » 

Elle est décidément gonflée Eva. La banlieue, dit-elle, elle connaît. Et pourtant au tout début de sa campagne, elle était capable de déclarer dans Rue89 Le Mensuel qu’« en France, il n'y a plus de taudis ». Son entourage aura beau nous expliquer qu’elle parlait des bidonvilles comme en a connus la France des années 60, il n’empêche, il y a de quoi rester perplexe devant tant d’acuité de la part d’une candidate issue de la « société civile » et donc sensée connaître le pays, le vrai, pas comme ces foutus élites politiques… D’ailleurs, ses proches lui ont concocté dans la foulée de cette déclaration un petit tour de France pour aller à la découverte de la vraie vie des vrais gens… comme une vraie candidate in vitro qui apprend chaque jour un plus sur des sujets qu’elle devait pourtant maîtriser avant de prétendre à la magistrature suprême.
Eva Joly a beau jeu aussi de reprocher à l’ex-animateur d’Ushuaïa de ne pas avoir « dit un mot du nucléaire » lors de son discours de Sevran. Les militants d’EELV se souviennent sans doute que lors d’une de ses premières apparitions télévisuelles en tant que candidate, au Grand journal de Canal, elle avait été infoutue de dire clairement — en bonne candidate in vitro — ce qu’elle pensait du nucléaire. De quoi faire jaser sérieusement dans les rangs d’EELV quelques jours plus tard lors du grand raout écologiste de Grenoble.
En définitive, Eva Joly critique avec virulence Nicolas Hulot, mais qu’elle se rassure : il finira par prendre le même chemin qu’elle, par tenir sensiblement le même discours qu’elle, par être aussi formaté qu’elle. Elle a seulement quelques semaines d’avance sur lui (et des liens avec de grands groupes industriels en moins). Car tous deux sont bels et bien des candidats in vitro. Ils apprennent en marchant. Et souvent aussi en trébuchant. Le résultat est finalement assez déstabilisant. On aimerait voir se multiplier les candidats issus de la « société civile » et que ces derniers finissent par « dégager » (c'est à la mode) tous les vieux requins qui ont fait de la politique une profession. 
Mais à regarder les errements des deux candidats écologistes, on se dit aussi qu’on ne s’improvise pas candidat à la présidentielle. Qu’un Tamagotchi façon Hulot ou Joly, c’est bien gentil, mais que ça n’a pas les épaules pour présider aux destinées du pays. Et l'on se retrouverait presque à regretter un temps pas si béni qui consistait pour les partis politiques à désigner le plus capé de ses membres comme candidat. Un processus certes pas satisfaisant (car confiscatoire), mais qui avait au moins le mérite de faire émerger des personnes dont la crédibilité politique était déjà assise. Une crédibilité politique qui, contrairement à aujourd'hui, ne se construisait pas dans un laboratoire à ciel ouvert, sous l'œil des caméras. Car si les Français doutent de l'honnêteté des vieux routards de la politique, ils doutent aussi de la crédibilité des personnes issues de la société civile. Et voir trébucher sans cesse ces candidats-là ne les aidera pas à y croire d'avantage.
Gérald Andrieu - Marianne






On aura tout vu: Nolwenn Leroy épinglée pour lepénisme

15/04/2011 12:12

On aura tout vu: Nolwenn Leroy épinglée pour lepénisme


Dans un article délirant, le journaliste du Nouvel Observateur Fabrice Pliskin a expliqué pourquoi le dernier album de la chanteuse était maurrassien et pire encore. Mais s'agit-il seulement d'un dérapage ?


La chanteuse Nolwenn Leroy est furieuse et le fait savoir. Elle est furieuse contre un article, d'une violence inouïe, de Fabrice Pliskin  du Nouvel Observateur, qui a trouvé dans son dernier album une nouvelle preuve de la « lepénisation des esprits » :
 
« Son disque subjugue. N'est-il pas très comme il faut et propre à incarner "l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires", comme dirait dans son style maurrassien le député UMP Christian Jacob? Olivier Nusse, directeur général de Mercury, compare avantageusement le succès de "Bretonne" à celui des "Ch'tis".

Avec son prénom de sainte décapitée, Nolwenn affiche un pedigree de la vieille roche. Née à Saint-Renan, son père, Jean-Luc Le Magueresse, est un ancien footballeur professionnel de Brest et de Guingamp. D'aucuns blâmeront son adolescence auvergnate, mais personne n'est parfait. » 

Plus loin, le journaliste, décidément en verve, évoque la chanteuse « droite dans ses sabots, ivre de cadastre, d'ancrage et de toponymie » pour conclure en la qualifiant de « premier robot de fabrication 100% bretonne ». Pour mesurer la fureur d'écrire du journaliste, il suffit de remplacer, dans son texte, Breton par Kabyle ou Arabe : on obtient alors un article flirtant avec la xénophobie qu'il croit percevoir chez la chanteuse. En réalité, Fabrice Pliskin abrite confortablement sa francophobie derrière les remparts de la presqu'île bretonne.

Cet article furieux a fini par provoquer un droit de réponse légitime de la chanteuse : « Je suis extrêmement choquée par ce procès d'intention que je trouve indigne. Comme j'estime douteux et déplacé l'emploi, pour me décrire, des termes preuve générique de sa bretonnante traçabilité", "droite dans ses sabots ivre de cadastre, d'aencrage et de toponymie", "affirmant un pedigree de vieille roche" ou "premier robot de fabrication 100% bretonne".J'ai choisi de réaliser cet album sans aucune arrière-pensée, car mon attachement à la Bretagne et à sa culture est sincère.  »   

L'article coup de poing de Fabrice Pliskin n'est pas un dérapage. Régulièrement depuis quelques semaines, l'Obs se plait à épingler des légions d'horreur sur la poitrine d'intellectuels ou de journalistes supposés diffuser à bas bruit la petite musique lepéniste. Dans le numéro de cette semaine, Luc Ferry Denis Tillinac et Philippe Bilger sont, après d'autres, désignés à la vindicte publique. Tous fachos, tous lepénisés si ce n'est dans leurs discours au moins dans leurs sous-entendus et dans leurs cœurs puisqu'il est désormais établi que l'Obs traque le lepénisme dans le cœur des intellectuels. Mais l'opposition au lepénisme progresse-t-il vraiment à coup de droits de réponse et de réponses aux droits de réponse que génère à chaque fois la réponse des personnes attaquées ?

L'ultra-vigilance d'Ariane Chemin l'amène à épingler Claude Guéant pour sa phrase sur «les Français qui n'ont plus le sentiment d'être chez eux ». Oui mais le directeur de la rédaction, Laurent Joffrin, développe un point de vue légèrement différent : « La déclaration fait scandale à gauche, mais elle est plus difficile à contrer qu'on pourrait le croire. L'indignation, selon le mot à la mode, ne suffit pas. On ne peut pas se contenter de déclarer: Guéant dit la même chose que le Front national, il est donc disqualifié, comme si cette simple énonciation valait démonstration. Certains Français, en effet, ne se sentent plus chez eux dans certains quartiers. Il faut bien leur dire quelque chose qui dépasse la simple protestation contre des propos à connotation xénophobe. La gauche n'a pas encore trouvé la bonne réponse.  » On respire. Le pluralisme règne encore au sein du Nouvel observateur. Mais la cohérence ?

Philippe Cohen - Marianne






Cette candidature de François Hollande…

15/04/2011 08:49

Cette candidature de François Hollande…


Depuis sa candidature aux primaires socialistes, François Hollande progresse dans les sondages, l'Ifop relevant que “pour la première fois depuis 2007, il est le dirigeant du PS bénéficiant de la meilleure cote d'opinion, auprès des sympathisants socialistes (84 %)“. Et ce qui ne serait pas fini, selon certains analystes. Longtemps, François Hollande a été le chouchou des journalistes. Par son humour, sa joviale bonhomie, son talent rare à décrypter les situations politiques les plus embrouillées, il leur machait la moitié du travail. Et aujourd'hui, il touche son retour sur investissement. Ce qui est l'occasion de revenir sur cette candidature, son programme et ses stratégies inhérentes.

Il est vrai, les journalistes l'ont maintenu à flots, ces derniers mois, “alors qu'il avait disparu des radars de la scène politique“. Quand François Hollande n'avait pas de programme, ils ont parlé de sa vie personnelle, de sa personnalité ou de son régime alimentaire. Ils ont vanté son esprit de sérieux, parce qu'il osait annoncer qu'il augmenterait massivement les impôts. Leur complicité va d'ailleurs au-delà des sympathies personnelles. Hollande est le produit le plus abouti d'un certain consensus médiatico-politique. Très attentif au déficit budgétaire et à la dette, il ne rompt jamais le politiquement correct sur l'immigration ou l'Islam, une orthodoxie parfaite sur l'Europe, mais aussi la mondialisation. Avec lui, les audaces timidement protectionnistes du programme socialiste, resteraient lettre morte. C'est le meilleur élève de la classe Delors / Jospin. Bien que n'ayant jamais été ministre, Hollande est le plus pur produit de la gauche de gouvernement. C'est pendant qu'il était premier secrétaire, un long règne de dix ans, que le PS est redevenu ce parti de notables locaux, qu'il était à l'époque de la SFIO de Guy Mollet. C'était l'homme du consensus mou entre les différentes tendances du PS, normand fidèle à ses racines, habile adepte du “p't'être bien qu'oui, p't'être bien qu'non” et véritable roi du compromis.

      

Suite à son régime alimentaire draconien, François Hollande a changé d'image (plus dynamique), mais aussi d'époque. Il n'a plus cette image de bourgeois rassurant des banquets républicains d'antan. Hollande veut rester le candidat des élites, l'incarnation de ce cercle de la raison au PS. Sur sa route, il ne lui reste plus qu'à supplanter dans ce rôle, Dominique Strauss-Kahn, qui le devance encore, mais qui perdrait des points, comme dans une parodie politique de la fable du lièvre et la tortue. Pour soigner sa différence, Hollande utilise d'ailleurs habilement une image de terroir, ces derniers temps, pour contre-carrer son manque de charisme personnel, accentuant à dessein, le clivage avec le candidat lointain de Washington. Comme l'a analysé Eric Zemmour, il a retenu de Mitterrand, que le drame des socialistes d'aujourd'hui, était ne jamais parler de la France, de ne jamais chercher à s'inscrire dans ce roman national, que les élites bien-pensantes vouent aux gémonies. L'Elysée l'intéresse clairement, et ce serait même selon certains, “sa seule obsession” bien dissimulée. Mais François Hollande a tiré les leçons de cette mésaventure de 2006-07, “dans laquelle la marionnette a échappé au marionnettiste“. Il a abandonné aussi, ces habits d'apparatchik et d'énarque qui lui allaient mal, son personnage reverdissant maintenant qu'il est officiellement candidat.

Mais voyant le danger, comprenant que la droite a misé sur lui, pour diviser le PS, craignant que les militants aient gardé une affection pour leur ancien secrétaire, les amis politiques d'Hollande - de Fabius à Aubry, en passant par Delanoë -, “l'ensevelissent sous un tombereau de mépris“. Mais ne serait-il pas déjà trop tard ?

                                                                                                                                                              J. D.

http://llanterne.unblog.fr/






Immigration : union sacrée PS-Medef contre Guéant

15/04/2011 08:45

Immigration : union sacrée PS-Medef contre Guéant


933000-1106347Le ministre de l’Intérieur veut limiter l’immigration légale en France. Un vœu qui déplait tant à la gauche qu’au patronat. C’est surtout une nouvelle étape dans les revirements du pouvoir en matière migratoire.

 

Claude Guéant a encore fait parler de lui. En souhaitant « réduire l’immigration légale », le ministre de l’Intérieur a suscité un véritable tollé. Dans Le Figaro magazine, il expliquait ses objectifs : « J’ai demandé que l’on réduise le nombre de personnes admises au titre de l’immigration du travail. Et nous allons continuer à réduire le nombre d’étrangers venant en France au titre du regroupement familial ». En clair, le ministre de l’Intérieur pourrait durcir les conditions pour obtenir une carte de séjour. Sa machine à expulser était déjà juridiquement grippée, pour pouvoir monter ses muscles sur l’immigration, Guéant s’attaque cette fois aux entrées et non aux sorties d’immigrés.

Et le ministre compte sans surprise le PS parmi ses contradicteurs. Ces derniers ont d’ailleurs trouvé de bien curieux alliés pour tacler Claude Guéant : le patronat. « Le Medef lui-même a mis en garde contre le danger d’un pays qui se fermerait alors que l’immigration légale du travail correspond à un besoin de notre économie », a rappelé le parti dans un communiqué. En effet, l’organisation patronale a été la première à dénoncer les propos du ministre de l’Intérieur. « C’est très dangereux un pays qui se ferme » a estimé sa présidente Laurence Parisot. Elle a ajouté qu’« il faut savoir sur ce sujet trouver le bon équilibre entre la nécessité de rester un pays ouvert, (…) et en même temps il faut avoir un rythme suffisamment raisonnable pour pouvoir correctement, décemment, intelligemment, intégrer tout le monde ».

Qu’on ne s’y trompe pas, les préoccupations du Medef sont plus économiques qu’humanitaires. Mais les partisans d’une libéralisation des échanges économiques ont réussi à trouver là un terrain d’entente avec les partisans d’une libéralisation des échanges humains. La patronat a sûrement intérêt à voir arriver une main d’œuvre prête à travailler pour moins cher. En cela, la gauche devrait s’interroger sur le lien entre montée d’une immigration de travail et baisse des salaires. Un rapport du CAE de 2009 montrait qu’une hausse de 1% de l’immigration entraînait une baisse de 1,25% des salaires des moins qualifiés. Bien évidemment, cette donnée, comme toute statistique, est critiquable mais il n’empêche que l’idéologie de l’abolition des frontières prônée de part et d’autre de l’échiquier politique peut avoir des effets pervers pour les travailleurs. 

Gros intérêts économiques

Car derrière la question de l’immigration de travail, il y a de gros intérêts. C’est sans doute pour cela que, même dans son camp, Claude Guéant a été mis en difficulté. Christine Lagarde, ministre de l’Economie, a souligné l’importance de l’immigration pour les entreprises : « Dans le long terme, on aura besoin de main d’œuvre, on aura besoin d’effectifs salariés formés ». Cette ligne de fracture au sein de la droite est peu étonnante. Elle marque un hiatus entre droite conservatrice soucieuse de préserver la souveraineté et l’identité nationale (ou les gains électoraux qu’elle est supposée octroyer) et une droite libérale attentive aux intérêts des entreprises.

Ce clivage a déjà observé sur la lutte contre le travail illégal. Le Medef et la CGPME, suivis par des parlementaires UMP, avaient bataillé contre un texte trop sévère contre les patrons employeurs de clandestins. Et, suite aux propos de Guéant, Alain Minc, dans L’Express a tenu à répandre la bonne parole : réduire l’immigration légale, « c’est mésestimer (…) la logique d’une économie de marché ouverte à laquelle nous devons, nous ne le répéterons pas assez, une réussite incontestable ».

Mais en souhaitant réduire l’immigration de travail, Claude Guéant n’a fait que ressortir une vieille lune. En 2009, face à la crise, Nicolas Sarkozy tenait déjà le même discours. Il avait adressé une lettre de mission bien précise au ministre de l’Immigration d’alors Eric Besson. « Dans le contexte actuel de l’emploi et compte tenu d’un taux de chômage de 22,2% des étrangers non communautaires d’après l’INSEE, toute perspective d’une relance globale, massive et indifférenciée de l’immigration de travail doit être fermement écartée », écrivait-il. Une doctrine qui remet en cause le discours qu’il tenait en tant que candidat à l’Elysée et ministre de l’Intérieur.

Don Quichotte

Nous étions alors en 2006. Défendant son concept d’« immigration choisie », le futur chef de l’Etat prônait « une immigration de travail plutôt que familiale ». Des discours qui se sont traduits par la création des cartes « compétences et talents », carte de séjour de 3 ans (au lieu de 1 an) réservée aux travailleurs aux compétences spécifiques et aussi la mise en place d’accord bilatéraux définissant une liste de métiers pour chaque pays signataires.

Cinq ans après, ces mesures ont fait un flop. Selon les chiffres de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration, révélés par Le Parisien, si l’immigration pour motif économique provenant des pays hors UE a augmenté de 29,8% en cinq ans passant de 24 293 entrées en France en 2005 à 31 532 en 2010, elle reste largement inférieure à l’immigration pour motif familial qui a justifié 84 126 entrées sur le territoire en 2010. Les cartes « compétences et talents » ont elles aussi peu fonctionné. Lors de la première année d’application en 2007, 5 de ces cartes ont été délivrées, 183 en 2008, 364 en 2009. Sur les accords bilatéraux, seuls six ont été, pour l’instant, signés et ratifiés avec le Bénin, le Congo, le Gabon, l’île Maurice, le Sénégal, et la Tunisie.

Bref, Claude Guéant prétend pouvoir mener une politique de maîtrise de l’immigration que ce soit pour réduire ou sélectionner les flux alors qu’il n’a jamais su mettre en place les outils adéquats. Dans sa nouvelle croisade, le ministre de l’Intérieur tient donc plus de Don Quichotte que de Godefroy de Bouillon.

Tefy Andriamanana – Marianne

http://www.gaullisme.fr/2011/04/14/immigration-union-sacree-ps-medef-contre-gueant/






ISF: les gros patrimoines sont favorisés

15/04/2011 08:40

ISF: les gros patrimoines sont favorisés


En apparence, l’arbitrage rendu lundi après-midi par Nicolas Sarkozy ressemble à une nouvelle défaite du chef de l’Etat face à sa majorité. Après des mois de discussions avec l’UMP et les centristes, le chef d’Etat avait fini par accepter la suppression du bouclier fiscal, la première mesure de sa présidence, à condition de supprimer aussi l’impôt sur la fortune (ISF). En face, une grande partie de l’UMP réclamait, au nom du réalisme politique et économique, la suppression du bouclier fiscal mais le maintien de l’ISF.

Sur la forme, les membres de la majorité paraissent avoir finalement tout gagné. Le bouclier fiscal, la mesure emblématique de la présidence Sarkozy, va disparaître. La majorité n’aura plus à traîner comme un boulet ce dispositif considéré comme le symbole d’une présidence pour les riches. La restitution de 30 millions d’euros à Liliane Bettencourt, l’héritière de L’Oréal, avait été l’illustration caricaturale et scandaleuse de cette mesure injuste.

L’ISF, lui, est bien conservé. L’UMP ne souhaitait pas renouveler l’expérience désastreuse de 1986. La droite avait payé chèrement aux élections suivantes la disparition de cet impôt symbolique. Depuis, les élus de la droite n’osent plus décréter la mort de cet impôt, tout en ne cessant de le plafonner, d’en rogner toute la portée.

L’affichage politique est donc sauf. Au-delà, les décisions arrêtées par l’Elysée laissent apparaître la véritable trame : la réforme fiscale annoncée est en trompe-l’œil et se résume en un habile habillage politique. Elle vise, malgré les apparences, à favoriser les grandes fortunes. Car si l’ISF est conservé, tout son caractère d’impôt progressif est en effet annulé.

Le mécanisme choisi s’apparente à une sorte de flat tax – l’impôt qui avait provoqué la chute de Margaret Thatcher – sur la fortune. De cinq tranches jusqu’alors – allant de 0,55% pour les patrimoines compris entre 750.000 et 1,29 million d’euros à 1,65% pour les patrimoines compris entre 7,6 millions et 16,5 millions d’euros –, il n’en comptera plus que deux : 0,25% pour les patrimoines de 1,3 à 3 millions d’euros et 0,55% pour les fortunes au-delà de 3 millions d’euros.

Dès l’annonce de ces choix, le gouvernement n’a pas manqué de souligner que cette réforme de l’ISF, commençant à l’avenir à partir de 1,3 million d’euros, allait se traduire par l’exonération de 500.000 foyers imposés ou en passe de l’être, en raison de l’explosion des prix de l’immobilier. Le mythe des petits propriétaires de l’île de Ré a encore frappé.

Les rentrées de l’ISF diminuées de 40%

Dans les faits, ce sont surtout les grandes fortunes qui vont être préservées. Car la création de deux tranches seulement les avantage mécaniquement, d’autant que le taux a considérablement été abaissé : de 1,65% à 0,55%. L’allègement de l’impôt sur un patrimoine de 16,5 millions d’euros (déductions faites de toutes les exonérations qui semblent être maintenues) représente 189.750 euros. Ce que le Trésor public leur restituait hier par le dispositif du bouclier fiscal, il va éviter de le leur prélever – au moins partiellement – demain!

Le poids de cette réforme sur le patrimoine risque d’être élevé pour les finances publiques, déjà bien mal en point. En dépit des économies liées à la suppression du bouclier fiscal (800 millions en 2010), le gouvernement estime le coût de la nouvelle version de l’ISF à 900 millions d’euros. En clair, l’ISF qui rapportait pas loin de 4 milliards va être diminué de plus de 40% et rapportera autour de 2,3 milliards d’euros.

Pour compenser ces pertes fiscales, le gouvernement prévoit d’imposer les exilés fiscaux et les non-résidents, en créant une «exit tax», qui serait payée sur les plus-values réalisées lors du transfert des biens hors de France. Les droits de succession seraient augmentés de 5 points pour les patrimoines dépassant 4 millions d’euros. Enfin, les donations ne pourraient être faites que tous les dix ans au lieu de six actuellement. En revanche, il a exclu toute création d’une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenu, au-delà de 45%. Cette décision est tout sauf une surprise. Le sujet des déficits peut attendre. Et il n’est pas question de le traiter en invoquant la justice et la solidarité.

Par Martine Orange

http://www.gaullisme.fr/2011/04/14/isf-les-gros-patrimoines-sont-favorises/






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