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Immigration : l'Union européenne redécouvre les frontières
13/04/2011 17:02
La crise de Lampedusa a mis les Européens face à un défi : gérer ensemble un brusque afflux migratoire. Faute de pouvoir mener une politique commune, leur seule réponse a été le chacun pour soi et le rétablissement des frontières.
Chacun pour soi. C’est sans doute la conclusion à tirer du Conseil des ministres européens de l'Immigration qui s’est tenu lundi à Luxembourg. Lors de cette réunion, les 27 devaient étaient censés dégager enfin une position commune face à la crise migratoire à Lampedusa en Italie. Depuis les révoltes dans le monde arabe, l’île a dû subir un brusque afflux de migrants, Rome a réparti les migrants arrivés dans différents centres dans tout le pays, au prix de nombreuses contestations dans la population et les milieux politiques. La situation est également très tendue à Vintimille, près de la frontière avec la France, certains y voient déjà un Sangatte à l’italienne. La solution était alors toute trouvée : fournir des papiers aux migrants déjà présents qui pourront ainsi circuler en toute quiétude dans l’espace Schengen. Près de 22 000 migrants, notamment Tunisiens, seraient concernés.
Bien évidemment, les 27 n’ont pas apprécié. Notamment la France, un des premiers pays de destinations de ces migrants d’origine tunisienne. En réponse, le ministère de l’Intérieur a mis en place des consignes très strictes pour autoriser ses immigrés à circuler en France, ceux ne répondant pas aux critères seront renvoyés… en Italie. Vendredi, Claude Guéant et son homologue italien Roberto Maroni s’étaient rencontrés à Milan, histoire d’arrondir les angles. Tout juste s’étaient-ils accordés sur des patrouilles communes afin de bloguer les migrants tunisiens. Mais Rome veut toujours accorder des papiers et donc un bon de sortie à ces migrants qu’elle ne veut et ne peut plus accueillir.
Et la contestation de l’attitude italienne a gagné toute l’Europe. Personne ne veut prendre ne charge cet afflux migratoire, tout se passe comme si les Etats membres étaient soudainement frappés d’une fièvre souverainiste. « Nous ne pouvons pas accepter que de nombreux migrants économiques viennent en Europe en passant par l'Italie », a affirmé Hans-Peter Friedrich, ministre allemand de l’Intérieur. Même son de cloche pour Maria Fekter, son homologue autrichienne : « Laisser entrer des gens qui ne peuvent se nourrir par leurs propres moyens, qui ne peuvent prouver qu'ils ont des ressources ne ferait que préparer le terrain à la criminalité, et en tant que ministre responsable de la sécurité je ne peux l'autoriser ». Vu les déclarations offensives de ses collègues, l’Italien Roberto Maroni, pourtant issu de la Ligue du Nord, parti farouchement anti-immigrés, passerait presque pour un humaniste.
Inertie européenne
Trois mois après la chute de Ben Ali, l’Europe reste donc dans l’inertie, du fait de ses divisions. Du côté de la Commission, on en reste aussi aux querelles d'épiciers. Bruxelles et Rome s’étaient déjà mutuellement rejeté la responsabilité des migrants échoués à Lampedusa, puis la Commission s’est écharpée avec la France au sujet du renvoi des Tunisiens vers l’Italie, considérant que cette pratique était contraire au droit européen. Dans cette crise, aucune solution durable n’est venu de l’exécutif européen. L’intervention de l’agence Frontex à Lampedusa n’a rien solutionné.
A défaut d'actions, José Manuel Barroso, président de la Commission, a fait part ses bonnes intentions en se rendant mardi à Tunis. « Je suis venu apporter un message d'amitié, d'admiration et de respect pour la Tunisie et exprimer notre solidarité et notre soutien pour la transition démocratique dans le pays », a-t-il déclaré à l’issue d’une rencontre avec le Président par intérim Foued Mebazaa. Barroso était attendu au tournant, notamment par la France. « Jusqu'ici, la réponse européenne à la crise migratoire dans la Méditerranée n'a pas été à la hauteur », a lancé Claude Guéant lors du Conseil de Luxembourg.
Si Bruxelles veut donner une quelconque crédibilité à l'Europe, il lui faudra plus que de belles paroles. Rome semble déjà au bord de la rupture. « Je me demande si cela sert véritablement à quelque chose de continuer à faire partie de l’Union européenne, une institution qui se précipite pour sauver les banques et pour déclarer la guerre ; mais quant à exprimer concrètement la solidarité avec un pays en difficulté comme l’Italie, elle se débine. Franchement, mieux vaut être seul que mal accompagné », a pesté Roberto Maroni, ministre de l’Intérieur. Lundi, sur Europe1, Franco Frattini, ministre des Affaires étrangères, était tout aussi offensif : « On ne peut pas penser à jouer un rôle sur la scène internationale si on ne s’engage pas à résoudre ce grand problème de tsunami humain qui arrive du Sud ». Une nouvelle rencontre entre les ministres européens de l’Immigration sera organisée le 12 mai à l’initiative de la présidence hongroise. Le 26 avril, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi discuteront à nouveau du sujet.
Question de souveraineté
Les discussions s'annoncent déjà tendues. Chaque Etat essaiera de jouer son intérêt national avant un hypothétique intérêt général européen. Il a donc fallu une crise migratoire pour que les Européens remettent en cause l’idéologie de l’abolition des frontières. Ce principe plébiscité en matière économique et commerciale devient soudain néfaste aux yeux des gouvernements quand on parle d’immigration. Le lundi, ils défendent la fermeture des frontières aux immigrés au nom de la souveraineté nationale et le mardi, ils prônent leur ouverture aux flux financiers et commerciaux au nom du « monde qui change ».
En effet, au vu des déclarations officielles, la libéralisation des échanges, au moins humains, ne semble plus faire recette dans l'Union. « Introduire de nouveaux contrôles n'est peut-être pas dans l'intérêt de l'Europe. Mais nous sommes prêts à le faire si nécessaire », a prévenu le ministre allemand de l’Intérieur. En France, une compagne de CRS viendra prêter renfort aux policiers et gendarmes à la frontière franco-italienne. Mais, histoire de rassurer Bruxelles, Claude Guéant a promis que ces contrôles ne seraient pas systématiques et se feraient « pas plus de six heures en un point déterminé » à plus de 20 kilomètres de la frontière. On aurait aimé voir les gouvernements européens tout aussi offensifs pour protéger notre industrie et nos emplois face à la concurrence internationale.
Cette crise migratoire a aussi renversé les rapports politiques. Le ministre espagnol de l'Intérieur Alfredo Rubalcaba, pourtant socialiste, a tenu un discours très ferme sur le sujet : « Les Tunisiens arrivés en Italie sont pour la plupart des illégaux. Ils doivent retourner chez eux, et les Tunisiens doivent les accepter ». L’Italie de Berlusconi est elle soutenue par… le Gisti. Dans une interview au Nouvel Obs.com, Claire Rodier, juriste au sein de l’association, estime que « L'Italie ne viole ni le texte, ni l'esprit de la convention de Schengen. Celle-ci met en place un espace de libre circulation formé par tous les pays signataires et des règles communes pour le franchissement des frontières extérieures de cet espace ». La question sous-jacente de la crise de Lampedusa n’est pas humanitaire, elle relève de la souveraineté. Si les Etats membres veulent instaurer la liberté de circulation des capitaux comme des Hommes, qu’ils l’assument aussi et prennent en charge ensemble la question migratoire.
Tefy Andriamanana - Marianne
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Borloo ou le nébuleux destin du leader valoisien
13/04/2011 16:58
En rompant avec l'UMP, Jean-Louis Borloo se débarrasse du costume encombrant de membre de la majorité pour revêtir celui, encore flottant et vaporeux, de possible candidat à la présidentielle. Visiblement hésitant quant à sa destinée politique, le leader du Parti radical navigue, pour le moment, dans un magma d'interrogations.
Jeudi 7 avril, Jean-Louis Borloo franchit le Rubicon. Sans son armée. En annonçant son départ de l'UMP, le président du Parti radical (PR) rompt avec la majorité mais aussi, temporairement au moins, avec les siens. Car du côté de la place de Valois, pour l'heure, personne ne bouge. « Histoire de calendrier », arguent les uns (ndlr : un congrès extraordinaire est convoqué les 14 et 15 mai), désaccord manifeste avec cette stratégie de rupture prématurée osent affirmer les autres. Jusqu’où peut et veut aller le leader valoisien ? Voilà la question à laquelle va devoir répondre le cavalier Borloo pour ne pas faire cavalier seul. Déjà ses applaudissements remarqués mardi dernier suite à l'appel à l'unité lancé par François Fillon lors de la réunion du groupe UMP laissent entrevoir un Borloo engagé sur un chemin sinueux, parsemé de doutes et d'hésitations.
être ou ne pas être (candidat)...
Pouvoir avant de vouloir ? Compter ses soutiens avant de se lancer dans la course à la présidentielle ? Réaction tentante et logique pour n'importe lequel des candidats potentiels. Sauf dans le cas de Jean-Louis Borloo. En profitant de son passage dans l'émission « A vous de juger » pour annoncer à la manière d'un soliste son départ de l'UMP, le patron des radicaux a créé lui-même les conditions de son isolement. Le voilà seul membre du Parti radical à avoir avoué son désir de rupture. Si Rama Yade et Dominique Paillé se sont empressé de déclarer qu'ils suivraient leur chef dans son émancipation, certains radicaux -la majorité ?- rechignent encore à se positionner.
« Les députés du Parti radical ne sont pas acquis à Borloo, ils resteront avec lui si ça marche bien », observe le député villepiniste François Goulard. « Si nous quittons l'UMP, nous sommes des traîtres », souffle un membre du PR. Alors pour inciter son entourage à l’imiter, Borloo doit agiter une carotte. Et la carotte, pour beaucoup, ressemble à une candidature à la présidentielle. Au PR, tous l'assurent : sous la Ve République, un parti pour exister a besoin d'un candidat à l'Elysée. « Si nous n'avons pas de candidat à la présidentielle, nous restons des traîtres, poursuit le frileux élu valoisien. En revanche, si nous quittons l'UMP et que nous avons un candidat qui fait 18 ou même 10 %, nous devenons incontournables dans les négociations. »
Pour convaincre l'hérétique hésitant, Patrice Gassenbach, président de l'antenne parisienne du Parti radical, est allé jusqu'à faire voter une motion par sa fédération. Le texte prévoit que toute sortie de l'UMP s'accompagne d'une déclaration de candidature de Jean-Louis Borloo : « En toute hypothèse, si les fondements d’une rupture du pacte majoritaire en cours étaient constatés et afin qu’elle prenne tout son sens politique vis-à-vis des Français, cela impliquerait :
- que le Parti décide de s’engager dans la bataille présidentielle,
- que Jean-Louis Borloo se déclare candidat concomitamment, que le départ soit concomittant de la candidature. »
Gassenbach n'a aucun doute, « si Borloo se déclare candidat, l'ensemble du Parti radical le soutiendra et rompra avec l'UMP. »
En attendant et malgré les appels du pieds de ses troupes, l'ex ministre de l'Ecologie tergiverse et temporise. Dominique Paillé justifie les errements de son chef en affirmant que « l'heure n'est pas à la candidature ». Selon lui, « le sujet du jour est que, pour gagner 2012, nous ne pouvons pas laisser les électeurs nous quitter parce que la droitisation de la majorité leur déplaît fortement ». L'ancien porte-parole de l'UMP se serait-il mué en porte-parole du Parti radical ? Ce discours convenu ressemble plus à un message soigneusement formaté par Borloo lui-même pour se laisser le temps de la réflexion qu'au franc parler traditionnel qui caractérise Paillé. « Se présenter à la présidentielle n'est pas une mince décision, insiste un proche. Ses hésitations trahissent peut-être une crainte : entre la notoriété et sa traduction dans les urnes il y a une marge, une campagne présidentielle, c'est révélateur. » Jean-Louis Borloo aurait-il des raisons de préserver son image ? Pour François Goulard, l'intention du patron des radicaux ne fait aucun doute : « Il veut aller jusqu'au bout, s'il se retire de la course il perd tout. » Mais si l'UMP échouait en 2012, une candidature Borloo n'aurait-elle pas plus de poids en 2017, une fois la majorité éclatée et le besoin d'alternative encore plus vif ? Une hypothèse qui impose à l'ancien maire de Valenciennes de faire campagne honorable en 2012...
Et si Jean-Louis Borloo rêvait encore et toujours de Matignon ? « C'est son seul objectif », affirme un député UMP. « Il ne vit que pour Matignon », renchérit un ministre. Les relations entre Fillon et Sarkozy se détériorent à vitesse grand V. Le chef du gouvernement se sentirait plus proche des idées défendues place de Valois. Un conseiller élyséen aurait même suggéré à Sarkozy un changement de Premier ministre à la fin de la séquence de politique internationale. Borloo à Marignon pour la fin du quinquennat ? Que certains voient dans sa possible candidature en 2012 un service commandé par le château pour ramener au bercail les brebis centristes égarées tendrait à confirmer l'hypothèse d'un Borloo prochain Premier ministre, maintenant ou plus tard. Ce dernier accepte de jouer le râteau, en échange de quoi Sarkozy réélu le nomme à la tête du gouvernement. Idem si Borloo agit de son propre chef et se présente par pur soucis d'incarner cette alternative centriste que certains plébiscitent. Sarkozy aurait du mal, en cas de victoire, à refuser de confier un poste clé au leader de la « deuxième droite ». A moins que ce dernier ne fasse un mauvais score... Pour l'instant, côté Valoisiens, on se gargarise du sondage Ifop publié par le Journal du dimanche. Borloo serait considéré par 37% des Français comme le meilleur candidat du centre, loin devant Hervé Morin (7%) mais au coude à coude avec François Bayrou (36%). Encore faudrait-il savoir ce que représente le centre aux yeux des électeurs et sa capacité d'attraction... Et même crédité de seulement 7%, le patron du Nouveau centre acceptera-t-il de se retirer de la course sans broncher ? Enfin, la candidature de François Bayrou ne risque-t-elle pas de gêner celle de son ancien compagnon de route ?
Autant de questions qui imposent à Jean-Louis Borloo de rendre sa candidature crédible rapidement. Et pour cela, il faut des soutiens, des élus, un maillage territorial et des financements.
Quels soutiens ? Quels moyens ?
Si Borloo veut, Borloo peut ? Combien pèse humainement et financièrement le Parti radical ? A-t-il les moyens d'exister et de faire entendre sa voix en dehors du parti majoritaire ? Est-il en mesure de présenter un candidat et de mener une campagne sérieuse ?
Brandie en épouvantail par Jean-François Copé pour dissuader toute volonté de dissension, l'énigme des financements du Parti radical mérite d'être éclaircie. Avec 1,3 millions de budget, le PR assure ne rien devoir à l'UMP. « Chaque parlementaire radical reverse ses 40 000 euros d'indemnité à l'UMP qui nous les reverse ensuite, explique Gassenbach, ancien trésorier du parti. Une fois sortis de l'UMP, nous continuerons à recevoir ces indemnités. » Soit environ 1 million d'euros. Pour le moment, le risque ne vient pas de l'UMP. Dominique Dord, trésorier du parti présidentiel, assurait la semaine passée au Monde.fr que la convention entre le PR et l'UMP sera « appliquée quelles que soient les vicissitudes de la vie politique ». La menace viendrait davantage des députés radicaux. Si le parti quitte l'UMP et perd dans la bataille des parlementaires, il se prive par la même occasion des indemnités de ces déserteurs. De l'importance pécuniaire de fidéliser ses troupes...
Et les troupes justement, combien recensent-elles de soldats répartis sur le territoire ? Si au PR, on évince d'un revers de main la candidature Morin, jugée peu sérieuse au vue du score de 1% dont persistent à le créditer les sondages, on oublie en revanche bien vite que le Nouveau centre compte dans ses rangs plus d'élus en tout genre que le Parti radical. 24 députés NC contre 20 PR - « A part Hénart, Borloo et Leonetti qui sont les autres ? », ironise François Goulard-, 10 sénateurs NC contre 6 PR, 100 conseillers généraux NC contre 60 PR, 74 conseillers régionaux contre 20 PR. Bref, les Valoisiens ont beau fustiger le Nouveau centre « ce parti de notables », le maillage territorial radical reste encore à tricoter.
Contactée par Marianne2, Rama Yade se veut rassurante : « Il y a un vrai potentiel, 68 députés UMP ont co-signé avec Borloo l'amendement de suppression du texte sur la déchéance de nationalité », autant de députés susceptibles, selon elle, de venir gonfler les rangs du parti valoisien. « Il n'a pas de troupes mais a la sympathie des parlementaires, concède le député villepiniste du Morbihan. Tout va se décider dans l'opinion, si la courbe d'opinions favorables monte, les députés le rejoindront. »
Pour battre la campagne, il faut également des adhérents et surtout des militants. Le parti en revendique 15 000. « Quinze mille ?, manque de s'étouffer un député UMP. Dans mon département, il n'y a que deux radicaux valoisiens! » Pourtant, Patrice Gassenbach, à la tête de la plus importante fédération du PR, est formel : « Nous sommes présents dans tous les départements et nous avons surtout une force, celle d'être le plus vieux parti de France : c'est un centenaire qui résiste, toutes les valeurs du PR sont à l'ordre du jour : la laïcité, le solidarisme... On est en train de récupérer tous les actifs dont on nous a dépouillés. » Reste à « apprendre aux électeurs à épeler le mot radical », comme le souligne Rama Yade. Borloo a commencé un tour de France, « il est allé en Corrèze, en Lorraine, il part à Aix cette semaine, de temps en temps il nous appelle pour qu'on l'accompagne », explique la récente recrue.
A tous ces raisonnements plus ou moins politiciens, un Borloo sur son petit nuage rose répondrait sans doute que l'élection présidentielle est un appel à l'incarnation que l'on ressent au fond de ses tripes. jean-Louis, disent certaines personnes de son entourage, croit vraiment qu'il peut devancer le boss Sarko au premier tour de l'élection présidentielle. Traduction de ses adversaires : en somme, il a le melon.
Mais melon ou pas, l'ambitieux avocat d'affaires devra, même en cas de percée sondagière, répondre à une question qui deviendra fort embarrassante dans son camp : à quoi sert de devenir primo inter pares et de devancer Sarkozy à droite si cela concourt à favoriser un deuxième tour Marine Le Pen-Dominique Strauss-Kahn ?
Alors, Borloo, combien de divisions ? Une seule, mais la plus grosse du quinquennat sarkozyste, espère-t-il...
Laureline Dupont - Marianne
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Une Assemblée de marionnettes
13/04/2011 08:26
Aujourd’hui à l’Assemblée Nationale en assistant à la traditionnelle séance des questions au gouvernement, j’imaginais les pensées des téléspectateurs sur FR3 regardant ces pitreries.
Pitreries, tant les questions de droite ou de gauche étaient artificielles et les réponses du gouvernement gorgées d’hypocrisie et de mensonge.
Comment en est-on arrivé là ? Dans ce jeu de rôle totalement déconnecté de toutes réalités, les mots ont perdu même leur sens.
Un Député, que je ne citerai pas, en écoutant le gouvernement répondre sur le prix de l’essence, me disait : « ils sont débranchés depuis déjà longtemps ». En fait, c’est tout à fait cela. A l’exception d’un Député communiste du Pas de Calais qui a posé une question avec ses tripes sur la misère qui progresse dans notre pays, il n’y avait aujourd’hui dans cet hémicycle aucun sentiment, aucune « représentation » au sens noble du peuple français.
Non pas que les individus soient tous mauvais, loin de là, simplement ils sont prisonniers d’un bipartisme structurel entre le PS et l’UMP qui se refusent à regarder les choses en face, à remettre en cause le système qu’ils ont bâti, à anticiper l’effondrement collectif économique et social qui nous menace.
Un autre de mes collègues en sortant de la séance, vient vers moi et me dit : « j’ai perdu tout courage. De toute façon, je ne me représente plus. Un guignol de gauche succèdera à un guignol de droite ».
Preuve s’il en était besoin de la désespérance de certains de ces femmes et de ces hommes lucides mais impuissants, qui pourtant ont été élus par le peuple français. Cette désespérance s’explique tout naturellement parce que le Parlement français est devenu un théâtre d’ombres, victime d’une triple dépossession.
Dépossession par le mode de scrutin qui exclut des millions d’électeurs. Dépossession liée à la prééminence de l’exécutif et à l’insondable mépris des membres du gouvernement pour la représentation parlementaire. Dépossession par le transfert des compétences essentielles au niveau européen.
Notre démocratie est totalement vidée de son sens et les Français au fond d’eux-mêmes l’ont compris. Que faut-il faire ? Baisser les bras, se résigner ou créer les conditions d’une alternative politique. Voilà la seule question qui vaille.
L’enjeu est évident. Il faut inlassablement, même si c’est difficile, convaincre nos concitoyens qu’il est tout à fait possible de résoudre nos problèmes si nous reprenons en mains les pouvoirs qui ont été confisqués. Il n’y a aucune fatalité à cette impuissance publique qui plonge le pays dans l’abîme.
Retrouver notre liberté monétaire, rétablir nos frontières, investir massivement dans la science et la technologie, rebâtir nos services publics, protéger la qualité de notre agriculture, redonner du sens à l’école publique, bâtir un nouveau contrat social avec la participation dans l’entreprise, rassembler les Français quelle que soit leur origine ou leur religion…
Il y a tant à faire dans notre pays à une et seule condition : reprendre le pouvoir.
Nicolas Dupont Aignan
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Gremetz exclu du groupe communiste
13/04/2011 08:15
Le député Maxime Gremetz (apparenté communiste) a été exclu mardi par ses pairs du groupe GDR (PCF, PG et écologistes)
En cause, "son attitude scandaleuse et irresponsable" lors d'une réunion publique, en mars, à l'Assemblée nationale, a annoncé le groupe parlementaire dans un communiqué.
Maxime Gremetz est déjà sous le coup d'une exclusion temporaire de l'Assemblée nationale pour la même raison. Il avait perturbé une réunion consacrée à la crise nucléaire au Japon.Concrètement, Maxime Gremetz devra siéger parmi les députés non inscrits (dont François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan). C'est le bureau (organe dirigeant) de l'Assemblée nationale qui décidera s'il siège avec les autres non inscrits, tous issus de la droite, sur le côté droit de l'hémicycle ou s'il doit s'asseoir à l'extrémité gauche de l'hémicycle.
"Condamnant son attitude scandaleuse et irresponsable du 16 mars dernier, succédant à tant d'autres incidents", les députés communistes et apparentés "ont considéré que les valeurs qu'ils portent ne peuvent s'assortir d'un comportement humainement et politiquement inadmissible".
Gremetz dénonce une décision "stalinienne"
Maxime Gremetz a dénoncé une décision "bureaucratique et stalinienne" qui "n'a rien à voir avec la démocratie".
"Je suis manifestement un gêneur, peut-être parce qu'ils ont honte d'avoir (dans leur groupe) le seul ouvrier de l'Assemblée nationale et qu'ils veulent liquider le Parti communiste", a-t-il déclaré à l'AFP, affirmant être "le député le plus apprécié (de ses pairs) à l'Assemblée".
Le Conseil d'Etat avait rejeté la requête de Maxime Gremetz contre son exclusion, jusqu'en mai, de l'Assemblée. La "censure avec exclusion temporaire" prononcée à son encontre est la plus sévère des sanctions prévues contre un député par le règlement de l'Assemblée.
Le député communiste, connu pour ses éclats au Palais-Bourbon, était entré le 6 mars dans la salle d'audition pour protester contre le fait que plusieurs véhicules en stationnement de ministres et des dirigeants de la filière nucléaire bloquaient sa voiture.
Il est interdit de paraître pendant 15 jours de séance et il est privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.
L'intrusion du député dans la salle avait provoqué de vives réactions de participants et les huissiers avaient dû intervenir afin d'éviter que les échanges entre le député communiste et son collègue socialiste Bruno le Roux ne s'enveniment.
http://info.france2.fr/politique/gremetz-exclu-du-groupe-communiste-68349275.html
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Libye : ni BHL, ni Munich : Ce conflit n’est juste pas le nôtre
13/04/2011 08:02
Pas facile de faire entendre une voix qui ne donne ni dans le trémolo martial béhachélien ni dans le chuchotis de couard autarcique, autrement dit une voix qui ose admettre qu’elle ne parle pas au nom de la Raison, de la Morale et du Progrès réunis, mais qui pour autant ne rechigne pas à prendre parti.
Prendre parti dans un conflit qui n’est pas le nôtre, cela suppose une certaine pudeur et un certain style, cela suppose surtout de savoir qui nous sommes, quelles sont nos valeurs et quelle est notre cohérence, une question d’identité en somme, n’ayons pas peur des gros mots. Kadhafi n’est-il donc un dictateur que depuis le début de ce mois ? N’avait-il participé à aucun attentat ni jamais emprisonné aucun opposant du temps où il était reçu, et avec tous les honneurs, en France ? Il ne s’agit pas ici de protéger des civils affolés et des insurgés désorganisés − mais au sein desquels des hommes remarquables existent puisque BHL les a remarqués −, de les soustraire à la folie meurtrière de fous surarmés soutenant le Fou suprême, il ne s’agit pas de laisser tout un peuple mourir sous les balles d’un clan mafieux, il s’agit de comprendre qu’il s’agit là d’une guerre civile, que les « milices » qui soutiennent Kadhafi font partie du peuple libyen, qu’on le veuille ou non, et que ceux qui veulent le renverser ne sont pas nécessairement, par ce simple projet, des démocrates modérés propres sur eux. Le principe des frappes aériennes exclusives est donc au mieux un mensonge, au pire une illusion.
Une fois de plus cependant, sans pudeur et sans style, l’universalisme occidental, drapé dans ses principes intangibles mais n’intervenant jamais que là où ses intérêts économiques sont en péril, vient faire la leçon, comme s’il lui revenait de droit de stopper net, en tous lieux, le sang et les larmes.
Alors, aider à renverser Kadhafi, pourquoi pas, mais pour aider qui ? L’idée que tout peuple soit épris de liberté est une belle idée, mais le fait qu’il puisse devenir républicain ou démocrate parce qu’il s’est libéré de l’oppression n’est qu’une croyance occidentale, voire un leurre savamment entretenu. Il ne suffit pas de renverser les tyrans, il faut encore que le peuple qui y parvient en fasse une histoire personnelle, qu’à travers les mythes, les exploits et les faits ordinaires de sa révolte, il conquière son propre destin, et de massacres en réconciliations, s’arme pour la suite. Il y a diverses façons d’aider celui qui est en train d’écrire son propre récit, mais lui tenir la main en jouant les matamores est une lourde responsabilité qui peut conduire ensuite aux troubles identitaires, au suivisme comme à la rancœur.
Il est pas interdit d’entendre ceux qui, parmi les révoltés libyens, refusent l’aide occidentale ; il n’est pas inutile de comprendre le positionnement de la Ligue arabe ; il n’est pas scandaleux d’écouter l’Allemagne dont la logique n’est pas moins économiste que ceux qui, aujourd’hui, se font les hérauts de ce peuple-là, tout en détournant les yeux d’autres qui, ailleurs, sont tout aussi à feu et à sang. C’est la cohérence qui nous sauvera des pièges conjoints de l’ingérence emphatique et de la faiblesse munichoise. Nous ne sommes pas la source de tous les maux comme tant de professionnels du ressentiment voudraient nous le faire croire, mais nous ne sommes pas davantage la résolution inespérée du moindre conflit.
Comment devenir une voix singulière qui ne serait le porte-parole d’aucune faction ni d’aucun empire, être sans crainte un recours opportun, savoir sans honte se tenir en retrait ? La meilleure façon de trouver sa place est encore de n’avoir plus peur de tenir son rang. Embarrassées et irrésolues, la France comme l’Europe ne savent plus qui elles sont, et de ce fait alternent la frilosité et l’emportement, n’hésitant plus qu’entre deux versions, deux pôles qui les nient : tantôt conglomérats de communautés monades, tantôt championnes de l’universalisme abstrait.
Quand donc mènerons-nous à bien notre propre révolution ?
Ludovic Maubreuil
http://www.causeur.fr/libye-ni-bhl-ni-munich,9469
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