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Daniel Garrigue abandonne République Solidaire
15/04/2011 08:36
Le député de Bergerac a démissionné mardi de sa fonction de porte-parole de République Solidaire, dénonçant pêle-mêle l'absence de collégialité dans l'élaboration du projet du mouvement, le manque d'implication de Dominique de Villepin auprès des militants et l'esprit de cour qui règne autour de lui.
Le député de Bergerac Daniel Garrigue claque la porte du parti de Dominique De Villepin
Mardi, il a adressé une lettre de rupture à Dominique de Villepin, qui présentait jeudi son « projet » à Paris.
Encore un divorce ? « On a le droit d'avoir une exigence politique », répond Daniel Garrigue dans un entretien à paraître demain dans « Sud Ouest ». Il a donné sa démission du poste de porte-parole du mouvement de Dominique de Villepin, et précisé qu'il ne renouvellera pas sa cotisation. Le député de Bergerac a choisi de claquer la porte, pour n'avoir pas assez été consulté dans l'élaboration du projet pour la France, présenté ce matin par l'ancien Premier ministre.
« Dominique de Villepin a mené ça à sa guise. » Daniel Garrigue a notamment tiqué devant la proposition phare de Villepin, un « revenu citoyen ». « Cela me semble plus tenir de l'assistance que d'une vraie politique d'insertion », explique Daniel Garrigue. Il a aussi été « déçu » de voir Villepin ne pas s'impliquer auprès de ses nouveaux militants « qui ont besoin de confronter des idées, de trouver des positions communes ».
« De Villepin doit faire un choix : soit c'est une aventure personnelle, avec quelques inconditionnels près à applaudir dès qu'il fait un geste ; soit c'est l'incarnation d'une alternative politique, et alors, il faut discuter avec les gens qui le soutiennent. » Plus localement, Daniel Garrigue, qui vient de gagner les élections cantonales sur Bergerac face au maire, rappelle qu'il ne s'était pas présenté avec l'étiquette de République Solidaire
Source: Sud Ouest (14 avril 2011)
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Garrigue : "Villepin doit sérieusement se remettre en question"
Dominique de Villepin a vu l'un de ses rares soutiens parlementaires le quitter le jour de l'annonce de son projet. Le député Daniel Garrigue explique à Nouvelobs.com pourquoi il a claqué la porte de République solidaire.
Pourquoi avez-vous décidé de quitter "République solidaire" ?
Il n'y a pas eu de possibilité de débat sur le projet et je me suis retrouvé en porte-à-faux sur plusieurs propositions. Une principalement : le revenu citoyen garanti de 850 euros. On a été plusieurs à émettre des réserves dès le départ. Cette proposition va trop dans le sens de l’assistanat et sont coût est trop élevé dans le contexte de déficit actuel.
Dominique de Villepin n'a rien voulu entendre ?
Je lui ai plusieurs fois demandé qu'on ait des discussions là-dessus, hier encore mercredi, ndlr. Mais il a refusé, me disant qu'il allait continuer à défendre cette idée.
Il fonctionne comme il fonctionnait à l'Elysée ou à Matignon : par notes, sans discussions. Il n'a pas compris qu'en lançant un parti politique, il fallait aussi lancer un débat d'idées au sein du parti.
Lui avez-vous directement reproché cette méthode ?
Je lui en ai encore parlé hier au téléphone. Il m'a dit que ça avait toujours fonctionné comme ça au RPR et à l'UMP. Je lui ai répondu que si j'avais quitté l'UMP, c'était précisément en raison de l'absence de débat.
Comment vous expliquez-vous son mode de fonctionnement ?
Il est dans une démarche personnelle. Dominique de Villepin a des qualités considérables, mais la conduite d'un mouvement politique, c'est autre chose. Une alternative politique, ça se construit avec les gens qui vous entourent.
Il n'a pas l'expérience de l'élection, mais il pourrait au moins avoir une idée de ce qu'est une formation politique. S'il veut continuer, il doit sérieusement se remettre en question.
Ce jeudi matin, lors de la présentation du projet, son entourage justifiait votre absence en expliquant que vous étiez retenu à l'Assemblée nationale...
Non, non ! J'ai prévenu Dominique de Villepin hier de mon départ. Il a essayé de me retenir, mais il ne m'a rien proposé sur le fond. C'est une décision qui est venue progressivement, mais mon malaise devenait de plus en plus profond.
D'aucuns vont voir dans votre démission la main de l'Elysée, comme pour l'ancienne porte-parole de République solidaire, Marie-Anne Montchamp, entrée au gouvernement en novembre...
Il n'y a qu'à lire ma lettre de démission de l'UMP en 2008 ou mes interventions à l'Assemblée nationale pour se rendre compte que c'est impossible. Si certains s'amusent à ça, ce sont vraiment des plaisantins !
Source: Propos recueillis par Julien Martin (Nouvel Obs)
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Le porte-parole du parti de Dominique de Villepin démissionne
Daniel Garrigue, porte-parole de "République solidaire", a annoncé jeudi qu'il démissionnait de ses fonctions et du mouvement en regrettant un manque de concertation sur le projet de Dominique de Villepin pour 2012 dont il conteste la mesure phare, "un revenu citoyen".
"J'ai annoncé que je démissionnais de mes fonctions de porte-parole et que je ne renouvellerai pas ma cotisation à République solidaire", a expliqué à l'AFP le député de Dordogne.
"Ce qui m'a amené à prendre cette décision, c'est les conditions dans lesquelles Dominique de Villepin a préparé le projet qu'il a présenté aujourd'hui", a-t-il précisé.
Sur la proposition phare de ce projet, "le revenu citoyen", nous sommes plusieurs à lui avoir dit, dès le départ, que nous étions très réservés. A la fois parce qu'on risque d'aller vers de l'assistance plus que vers de l'insertion. Et puis, le coût de cette mesure de 30 Mds d'euros nous paraît exorbitant au regard du déficit que la France connaît aujourd'hui", a-t-il expliqué.
"Je lui ai demandé à plusieurs reprises ces trois dernières semaines d'avoir une discussion approfondie à ce sujet. Malheureusement, cela n'a pas été possible", a-t-il regretté en soulignant la difficulté pour un porte-parole de cautionner une mesure qu'il n'approuve pas.
La mesure phare du projet consiste a instaurer un "revenu citoyen" de 850 euros par mois ouvert aux plus de 18 ans n'ayant aucune ressource et d'une manière dégressive, à tous ceux qui gagnent moins de 1.500 euros.
"A cela s'ajoute la question du vote obligatoire. Sur la dimension européenne aussi, l'idée d'avoir uniquement une structure permanente franco-allemande me parait une approche un peu simplificatrice des enjeux européens", a-t-il ajouté.
"Je regrette que sur ces dispositions qui posent de vraies questions de fond, il n'y ait pas eu la possibilité d'en débattre. Et, cela je ne peux pas l'accepter", dit-il.
"Il faut que Dominique de Villepin dise clairement les choses: Ou bien il cherche une aventure individuelle avec quelques inconditionnels qui, quoi qu'il fasse ou dise seront toujours à ses côtés, ou bien, il veut vraiment construire une alternative politique et cela suppose qu'il en débatte avec ceux qui l'ont rejoint", a-t-il conclu.
Daniel Garrigue est le deuxième porte-parole de République solidaire a démissionner après Marie-Anne Montchamp qui a rejoint en novembre le gouvernement de François Fillon en tant que secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale.
Source: Public Sénat
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/04/14/1873-daniel-garrigue-abandonne-republique-solidaire
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La politique de l'autruche du Parti socialiste sur l'euro
15/04/2011 08:29
Tribune de Julien Landfried, secrétaire national du Mouvement Républicain et Citoyen,
Comment expliquer que l'euro ne soit véritablement évoqué ni dans les trente principales propositions du Parti socialiste pour 2012 ("Priorités 2012"), ni dans son document principal de 50 pages ("Le changement") distribué à la presse ? Il faut se rendre sur son site Internet et se reporter au document intégral de 75 pages du projet pour trouver la trace d'une modeste réflexion sur la gestion de la zone euro. La crise n'y a rien fait : le projet du PS est plus timide que celui de sa candidate de 2007, qui proposait de revenir sur les statuts de la Banque centrale européenne (BCE).
La question de la réorientation de la zone euro (ou, plan B, de sa sortie) est pourtant la question politique cardinale qui se pose dès maintenant et se posera au prochain président de la République française.
La zone euro a en effet produit des performances économiques inférieures aux prévisions, mais aussi aux performances des autres blocs continentaux. Le taux de change de l'euro par rapport au dollar et au yuan est insoutenable pour la majorité des pays de la zone, à l'exception de l'Allemagne, des Pays-Bas et de l'Italie du Nord. Les économies, loin de converger, se sont spécialisées, comme il était prévisible. L'Allemagne a profité à plein de la monnaie unique pour devenir le cœur industriel et technologique de l'Europe. Au contraire, les pays périphérique de la zone euro, en particulier son versant sud (Espagne, Portugal, Grèce), loin de développer une solide économie nationale, ont été victimes de bulles spéculatives, notamment dans le secteur de l'immobilier. On peut désormais schématiser ainsi la géographie politique et économique de l'Europe : un centre de production industrielle (l'Allemagne pour l'essentiel) ; une périphérie faisant office de centre de consommation (le sud de la zone), tirée par le crédit, les subventions européennes et des salaires déconnectés de toute base industrielle. La France, dont la situation est intermédiaire, est prise en étau entre un euro cher, la concurrence des pays émergents et la politique non coopérative de l'Allemagne.
Cette dernière a en effet pu accumuler des excédents commerciaux considérables sur les autres pays de la zone (les deux tiers de son excédent total). Elle a délibérément mené à partir du début des années 2000 une politique économique de restriction de sa demande intérieure (réduction des droits sociaux des salariés et des chômeurs, précarité encouragée avec les "zwei euro jobs", augmentation de la TVA) qui est venue s'ajouter à son avantage technologique structurel.
Aujourd'hui, le "pacte de compétitivité" dicté sous la pression d'Angela Merkel, acté par Nicolas Sarkozy et peu critiqué par les sociaux-démocrates de part et d'autre du Rhin, renforce encore les orientations dépressionnistes de la zone euro, au moment même où un quart des Etats membres sont maintenus artificiellement sous tente à oxygène (Grèce, Irlande, Portugal, et bientôt sans doute l'Espagne).
Dans son fonctionnement actuel, la zone euro agit ainsi comme un accélérateur de la destruction de l'appareil industriel français et de la baisse des salaires pour les classes moyennes et populaires.
DEUX SCÉNARIOS
Voilà pourquoi, à l'heure actuelle, et étant donné le niveau de décomposition de la zone euro, un candidat de gauche digne de ce nom devrait prendre à bras le corps cette question et proposer deux scénarios articulant diplomatie et politique économique.
Dans le premier, le gouvernement français issu des urnes en 2012 engagerait une discussion capitale avec le gouvernement allemand autour de trois points prioritaires : une politique monétaire plus dynamique par l'inclusion des objectifs de croissance et d'emploi dans les statuts de la Banque centrale européenne ; un euro "faible" par une politique de change fixant l'objectif d'une parité stricte entre l'euro et le dollar ; enfin le rachat d'une partie de la dette publique des pays de la zone (au sud en particulier) par la BCE. Il faudrait également espérer une victoire de la gauche aux élections législatives allemandes en 2013. Un "intérêt général européen" bien compris devrait pouvoir faire admettre au SPD que l'avenir du salariat européen, allemand compris, ne peut pas se résumer à une dégradation continue des salaires et des conditions de travail. Ce pari suppose que l'Allemagne réalise enfin un aggiornamento de sa politique économique, car elle serait appelée à relancer sa demande salariale pour soulager le reste de la zone. Ce scénario permettrait d'amorcer une réindustrialisation de l'économie française, une réduction des divergences internes à la zone euro et de mettre un coup d'arrêt à la déflation salariale.
Si ce premier scénario s'avérait impossible à mener à bien, alors le plus probable serait un éclatement de la zone euro, les pays du Sud (Grèce, Portugal, Espagne, voire Italie) recouvrant leur liberté monétaire et usant de dévaluations compétitives. L'intérêt de la France serait alors de ne pas se retrouver asphyxiée entre un euro-mark surévalué pour son économie et une Europe du sud redevenue plus compétitive. Une telle configuration sonnerait la fin de l'industrie française et réduirait à néant nos capacités de développement technologique pour le futur. Il nous faudrait donc reprendre notre liberté monétaire, avec une Banque de France soumise au pouvoir politique, un franc dont le cours serait adapté aux besoins de notre économie et un système monétaire européen (re)formé.
Seules une vision lucide et une solide préparation permettront à la gauche de faire face au problème économique central que constitue l'euro cher. L'histoire, et peut-être d'abord l'histoire électorale, sera cruelle pour ceux qui préfèreront la politique de l'autruche à la politique tout court. Il est encore temps pour les socialistes de s'en aviser et de mettre la gauche à la hauteur de ses responsabilités.
----- source : LeMonde.fr
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Libye : "pensée complexe" contre "pensée-réflexe"
15/04/2011 08:20
Les tiraillements commencent à pénaliser l’action de la coalition engagée en Libye. Pour essayer d’y mettre un terme, l’OTAN, qui assure le commandement militaire de l’opération Aube de l’Odysée, devait se réunir jeudi 14 avril à Berlin.
Ses membres ont du pain sur la planche, tant les sujets d’incertitudes sont nombreux. A la crainte, légitime, de l’enlisement, s’ajoute la nécessité de clarifier les objectifs d’une opération déclenchée dans l’urgence, sans que la question des fins n’ait été clairement tranchée. S’agissait-il seulement, de protéger les civils ? Peut-on « gagner » cette guerre sans déployer de troupes au sol, chose que la résolution 1973 interdit ? Et que signifie « gagner » la guerre de Libye ? Demeurons-nous dans une logique d’appui aux insurgés, telle qu’annoncée ? Saurons-nous nous satisfaire d’une sortie de crise négociée, avec l’un ou l’autre des caciques du régime ? Ou, en bons Occidentaux toujours prompts à imposer la démocratie par le glaive, sommes nous, comme à notre habitude, dans une optique de « regime change », supposant la chute de Kadhafi, comme nous venons d’obtenir celle de Gbagbo en Côte d’Ivoire ?
C’est cette dernière hypothèse que soupçonnent les sceptiques de la première heure, ceux qui, non interventionnistes par principe voient dans toute action de force menée par « les Occidentaux » le signe d’une rémanence du messianisme néo-con, et l’expression cynique d’un crypto-colonialisme atavique. Pour ces derniers, l’intervention en Libye n’est qu’une synthèse de tous les « monstres » que peut générer l’association mortifère des « bons sentiments » avec la recherche crue de vils intérêts. Ainsi, Kadhafi est-il perçu comme un nouveau Saddam, et cette guerre comme un « policy mix » entre celle d’Irak en 2003, et celle qui conduisit aux bombardements de la Serbie par l’OTAN en 1999. La présence de BHL aux commandes de la machine médiatique lors de la décision d’entrée en guerre leur sert d’ailleurs de preuve tangible.
Pour ces pacifistes d’un nouveau genre, il est inimaginable que « les Occidentaux » (pour lesquels l’essentialisme est autorisé) puissent avoir intelligemment combiné la recherche de leurs intérêts de puissances avec la sincérité d’un devoir moral de protection. Il est inimaginable également que Bernard-Henri Lévy, qui s’est par ailleurs presque toujours trompé, puisse cette fois avoir raison. Les choses sont immuables, et ce qui fut sera, puisque « Sarkozy est cynique », et que « BHL est droit-de-l’hommiste ».
On ne contestera certes par que l’entrée en scène, aux prémisses de cette affaire, d’un intellectuel médiatique, en lieu et place du ministre des Affaires Etrangères nouvellement nommé, était d’un goût douteux. Ce que l’on peut contester, en revanche, c’est cette myopie des adeptes de la « pensée réflexe », qui choisissent d’être « contres » aujourd’hui parce qu’il étaient « contres » hier, sans accepter cette évidence : aucune situation n’est identique à la précédente. Et si l’on peut éclairer le présent à l’aune des évènements passés, il est en revanche absurde que considérer l’histoire comme un éternel recommencement.
Car la Libye n’est pas l’Irak, et Kadhafi n’est pas Saddam. L’Irak a été envahi à la hussarde par les anglo-américains arguant d’un mensonge quant à l’existence d’armes de destruction massives. Ils le firent par ailleurs sur un mode messianique, supposant que la « démocratisation par le haut » de l’Irak serait la première pierre à la démocratisation en cascade de tout le Moyen-Orient. Les évènements de Libye résultent bien d’un « effet domino », mais ce sont les exemples réussis de révoltes populaires en Tunisie et en Égypte qui en furent le déclencheur. Aucune intervention extérieure cette fois, mais un soulèvement interne, fruit de la détermination du peuple libyen. Ce sont bien les insurgés qui ont choisi les fins (la chute de Kadhafi), l’OTAN n’apportant pour sa part que des moyens.
Par ailleurs, ces moyens n’ont été mis en œuvre qu’alors que la révolte libyenne était sur le point d’être écrasée par un chef d’Etat ayant proféré des menaces d’une rare violence à l’endroit de son propre peuple, promettant un « bain de sang ».
Enfin, le cadre légal n’est pas comparable à celui de la guerre en Irak. L’entrée en guerre des Franco-Anglais en Libye s’est faite sur la base d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, à laquelle même la Chine et la Russie n’ont pas opposé de veto. Quant à la Ligue Arabe, elle était à la fois consentante et demandeuse, quels qu'aient pu être par la suite les atermoiements d’un Amr Moussa soucieux de son image alors qu’il compte briguer prochainement la présidence de Égypte.
Les pourfendeurs systématiques de la non-ingérence moquent les guerres faites au nom des sentiments. Ils se font les hérauts de la realpolitik, qui ne devrait tenir compte que d’une chose : l’inviolable souveraineté des Etats. Ils convoquent le souvenir de l’ex-Yougoslavie et nous rappellent combien l’on se trompa, en imaginant que la Seconde guerre mondiale était vouée à se rejouer sans cesse, en assimilant Milosevic à Hitler, les bosniaques à des résistants, et en voulant s’épargner à tout prix d’être de nouveaux « munichois ».
Ce faisant, ces phobiques de la « moraline » et du « droit-de-l’hommisme » se muent eux même en exégètes myopes de l’Histoire. A leur tour, ils soupçonnent le néo-conservatisme et l’occidentalisme de déterminer chaque décision. A contretemps, ils voient l’esprit du « bushisme » à l’œuvre partout, et tous les dictateurs sont pour eux des Saddam. Ainsi deviennent-ils aussi anachroniques que ceux qu’ils se sont toujours fait un devoir de combattre.
Elisabeth Lévy et Gil Mihaely écrivent avec raison: « rien n’est plus déprimant que les positions prédéterminées, les automatismes de pensée érigés en principes, les analyses imperméables à la complexité du réel ». Cela est aussi vrai pour ceux qui dénoncent Munich tout le temps que pour ceux qui voient l’Irak partout. Car la « pensée-réflexe » n’épargne ni les tenants sirupeux de « l’empire du Bien », ni les « realpolitciens » autoproclamés, les anticonformistes structurels, et les « jamais d’accord » pavloviens. Contre elle, efforçons nous de « penser complexe ».
Coralie Delaume
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La prostitution viole t-elle la constitution ?
15/04/2011 08:16
Jacques et Bernard viennent tous les deux de fêter leurs soixante-deux ans. Ils ne se connaissent pas. Entre eux, quelques points communs et quelques différences.
Jacques et Bernard sont mariés tous les deux depuis une grosse trentaine d’années. Leurs épouses, sexagénaires elles-aussi, ne pratiquent plus beaucoup la bagatelle. La première, parce que c’est Jacques qui ne la touche plus depuis une douzaine d’années, la seconde, parce qu’elle se refuse à Bernard depuis cinq ou six ans estimant, à tort, avoir dépassé la date de péremption.
Jacques vit à Paris pour son travail la semaine et rentre chaque fin de semaine dans sa bourgade provinciale. Bernard, en revanche, retraité après avoir passé la case pré-retraite, vit dans un pavillon de banlieue dans le Val d’Oise.
Jacques a un secret. Depuis quinze ans, il mène une double-vie. Successivement, Tatiana, Corinne et Ursula, étudiantes en… sciences humaines, ont partagé avec lui les quatre soirées et nuits qu’il passe chaque semaine dans la capitale. Avec Ursula, vingt-et-un ans, cela dure depuis trois ans. Il lui paye un appartement. Il lui donne aussi de l’argent de poche, beaucoup d’argent de poche. Accessoirement, son titre de séjour est renouvelé sans aucun problème grâce aux excellentes relations de Jacques. Ursula n’est pas une ingrate. Si elle a des petits amis pendant les absences de son bienfaiteur en fin de semaine, elle fait preuve d’une grande énergie, d’une énorme générosité et d’une certaine imagination dans des longues séances que le coeur de Jacques arrive encore à supporter.
Bernard, chaque jeudi après-midi, part en RER vers la capitale. Depuis de longues années, il voit Géraldine. Géraldine a trente-huit ans et elle est divorcée. Elle a un boulot à mi-temps de caissière dans une superette du Val-de-Marne, insuffisant pour faire vivre ses quatre enfants. Alors, avec son vieux monospace d’occasion, dont elle rabat les sièges deux fois par semaine, elle voit quelques habitués au bois de Boulogne. Bernard en fait partie. Elle leur prend entre cinquante et deux cents euros selon les cas. Elle fixe le prix en fonction du dégoût que lui inspire le monsieur et, bien entendu, des prestations gratifiées.
Jacques, en fait, est député. Et je me pose une question. Fait-il partie de la commission qui préconise de transformer Bernard en délinquant parce qu’il va voir Géraldine chaque jeudi ? Votera t-il cette loi de pénalisation des clients de prostituées sans s’interroger sur la nature de sa relation avec Ursula ?
Evidemment, Jacques et Bernard constituent des personnages totalement fictifs. Mais ils permettent tout de même de se poser de bonnes questions. De très bonnes questions.
David Desgouilles
http://blog.causeur.fr/antidote/la-prostitution-viole-t-elle-la-constitution,002052
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Les propositions de Dominique De Villepin
15/04/2011 08:13
Hier nous avons parlé de la pléthore de candidats qui se présentent pour les prochaines élections et cela à l'occasion de l'annonce de la candidature de Nicolas Hulot. Il se trouve qu'aujourd'hui ont été annoncées les propositions politiques et économiques de Dominique De Villepin. On ne sait toujours pas par contre s'il sera candidat il doit attendre le dernier moment pour voir si son score éventuel estimé par les sondeurs se sera pas trop ridicule. Comme pratiquement tous les candidats, DDV se présente en rupture avec la France actuelle, il appelle à une refondation politique et sociale. Il est vrai qu'un candidat se présentant avec comme programme unique l'austérité la misère et la stagnation aurait probablement peu de chance de percer... Mais ce n'est bien évidemment pas sur les intentions affichées qu'il nous faut juger les propositions de DDV et bien plus sur les outils qu'il compte utilisé pour atteindre les objectifs qu'il se donne. Malheureusement comme pour les écologistes c'est là que ça coince, même si quelques propositions sont évidemment intéressantes.
DDV et ses propositions vont comme toujours se heurter au contexte des contraintes européennes qui sont en fait au cœur du problème français même si certains pensent passer outre nos différents accords internationaux sans pour autant franchir le rubicond par la sortie pure et simple de l'UE et de la zone euro. Mais bien évidemment, en bon libéral qu'il est, le pauvre DDV ne risque pas de sortir dans sentiers battus. D'autant qu'il reste dans le cadre de la doxa traditionnelle sur la question de la dette publique qu'il faudrait remboursée par des moyens conventionnels selon lui. Il est pourtant assez facile de voir qu'il est physiquement impossible de rembourser la dette publique à son niveau actuel avec un tel procédé, à moins de conduire le pays à la faillite pure et simple. Mais oublions cette question et intéressons-nous aux propositions concrètes de DDV et de son parti République solidaire.
Critique des propositions point par point
1-Un revenu citoyen garanti de 850 euros
J'en ai longuement parlé dans un texte consacré récemment à la notion de revenu citoyen. Il s'agit d'une idée libertarienne à l'origine et qui n'avait pour but la dignité ou l'égalité, mais le bon fonctionnement du marché par l'équilibrage de rapports de force entre patrons et salariés. L'origine de cette proposition ne la disqualifie pas pour autant, elle peut être dans le cadre d'une société fortement individualiste, où les liens sociaux et les syndicats sont faibles, un moyen par lequel effectivement on offre un mécanisme efficace de régulation sur les salaires. Le gros problème c'est que cette proposition n'aura pas les effets escomptés dans un cadre de libre-échange intégral et de monnaie surévaluée. Cette proposition de DDV ne pourra produire dans ce cadre qu'une nouvelle aggravation du déficit commercial français déjà passablement élevé. En effet, une telle politique aurait pour conséquence une augmentation de la demande, mais sans que pour autant le pays ne produise une amélioration de sa compétitivité commerciale, terme qu'affectionne pourtant DDV qui le répète sans cesse.
C'est d'autant plus grave que DDV ne propose rien de réellement efficient pour améliorer les comptes extérieurs de la nation. À croire qu'il s'agit d'un problème secondaire alors que cela traduit une désindustrialisation grave et que cela produit une fuite de la masse monétaire ce qui produit la basse croissance que nous connaissons depuis tant d'années. Si la mesure était accompagnée de politiques protectionnistes ou d'une proposition de dévaluation, elle serait nettement plus crédible. Il n'y a pourtant dans les propositions de DDV que la taxe TVA 3E qui est une forme de protectionnisme beaucoup trop timide pour être à la mesure du problème. Pour faire une analogie médicale, la France a une hémorragie de sa masse monétaire, ce qui fait baisser sa tension, la monnaie jouant dans l'économie le même rôle que le sang dans le corps humain. Pour éviter la mort, il faut bien évidemment une tension à un certain niveau . Pour faire faire revenir le niveau de la tension à la normale, pour qu’il y est plein emploi et croissance, il faut donc accroitre la quantité de sang pour la faire augmenter, mais avant cela il faut d'abord mettre fin à l'hémorragie sans quoi la transfusion ne servira à rien. Les propositions de DDV sont un moyen d'accroitre la tension dans l'économie française, mais elle ne peut pas soigner le malade tant que l'on ne s'attaque pas à la blessure qui produit l'hémorragie, à savoir les déficits commerciaux et la désindustrialisation. C'est valable également pour les politiques de monétisation de la dette publique ou pour les politiques d'émission de crédit productif par la création monétaire publique. Ces politiques aussi font monter la tension du corps, mais ne résolvent pas le problème de l'hémorragie. On le voit aux USA où ces politiques échouent malgré d'énormes injections de liquidité, car la monnaie va nourrir les exportations d'autres nations, la Chine et l'Allemagne en particulier.
2-Favoriser l'emploi des jeunes par la création d'un taux de jeunes en emploi, formation ou alternance.
Je n'aime pas du tout ce genre de politique qui consiste à segmenter la population en de multiples fragments les jeunes, les séniors, les immigrés, les handicapés, les femmes, les homosexuels, etc.. Ce genre de politique catégoriel nourrit le ressentiment et la jalousie entre les différentes strates de la société. Ces politiques participent donc à la communautarisation du pays que prétend pour combattre DDV. Elles cachent en plus souvent les inégalités intrinsèques aux strates visées qui ne sont pas si homogènes que semblent le croire ceux qui font ce genre de propositions. Il y a différentes sortes de jeunes par exemple, certains héritent, d'autres galèrent, et suivant leurs statuts sociaux respectifs, ils seront plus proches des vieux de leur propre catégorie sociale que des jeunes qui ont leur âge, mais pas leur niveau de vie. La seule fragmentation sociale qui est un sens est en fait celle des niveaux de vie, rien d'autre. De plus, ces politiques se résument souvent à ne faire que changer la place dans la file d'attente du chômage. Car le cœur du problème c'est le manque d'emploi global, tant qu'il n'y aura pas assez d'emploi pour tout le monde ces politiques d'aide catégorielles se traduiront en un immense jeu de chaises musicales. On ne guérit jamais une injustice en en fabriquant d'autres.
3-La création d'un «grand impôt citoyen, progressiste»
Cela fait longtemps que l'on parle de simplifier le système fiscal français qui s'est probablement trop complexifié avec le temps. Les impôts divers et variés s'accumulant en strate et, tels les sédiments, leur analyse peut nous faire remonter le temps et nous faire comprendre le contexte de l'époque où ils ont été créé. La proposition de DDV consiste à faire payer l'impôt à tout le monde avec un plafond limite fixé à 60% ce qui est quand même très bas pour les très hauts revenus comme limite supérieure. L'infâme communiste qu'était Roosvelt aux USA est allé jusqu'à taxer à 95% les très hauts revenus par exemple. Cette proposition semble également oublier, ou vouloir faire croire, que certaines populations en France ne payent pas d'impôts, c'est complètement faux. Même les SDF en France payent des impôts sous la forme de la TVA. Il n'y a que l'impôt sur le revenu et les diverses taxes locales ou d'habitation dont une partie de la population est exonérée. Vouloir étendre l'impôt à toute la population en sous-entendant qu'en fait une partie de la population en serait exonérée est donc particulièrement vicieux. Il s'agit là très probablement un discours qui vise une clientèle de type classe moyenne aisée « Celle qui en a mare de payer pour tous ces fainéants ». Au passage, je suis surpris que personne ne propose une TVA plus juste. En réalité, la TVA est un outil qui pourrait très bien agir pour mieux répartir les efforts en fonction des revenus. En effet, rien n'interdit de créer de nombreuses tranches TVA allant jusqu'à 90% du prix d'une marchandise pour des produits qui seraient très luxueux, et à 0% pour les produits de première nécessité.
4-Le vote obligatoire et la reconnaissance du vote blanc.
Première question à cette proposition comment va-t-on obliger les gens à aller voter? Si je suis pour la reconnaissance du vote blanc, par contre l'idée d'obliger les gens à voter me paraît incongrue. D'autant que le vrai problème de la démocratie française n'est pas une désaffection pour la chose politique contrairement à ce que peut laisser supposer cette proposition. La dernière présidentielle ou le référendum de 2005 avait attiré les foules et les débats. C'est la médiocrité des offres politiques et la disparition du choix, principalement à cause de la construction européenne et de ses contraintes, qui ont produit une désaffection pour les hommes politiques actuels. C'est une crise de la représentation et non une crise de la politique au sens large. Mais c'est vrai que pour un homme politique actuel qui a eu le pouvoir, il est plus facile d'accepter l'idée d'une dépolitisation de la population qui l'exonère de toute forme de responsabilité.
5- Une réduction du nombre de régions à 8 ou 10
Cette idée est présentée comme un moyen de rivaliser avec les autres grandes régions européennes. Quel drôle d'idée! Ce n'est pas très gaulliste d'ailleurs, car c'est plutôt une vision fédéraliste de la société. À moins que DDV ne veuille participer à la déconstruction de l'état français dans l'Europe par la conjugaison de grands pouvoirs octroyés aux régions ajoutées au rôle écrasant donné à Bruxelles et Francfort. DDV veut-il préparer l'élargissement du nouveau Saint-Empire germanique aux régions françaises? Vouloir décentralisé ce n'est pas une mauvaise chose en soi, mais faire des régions plus grosses n'est pas forcement la meilleure façon de faire. Des monnaies locales seraient des outils nettement plus efficaces pour y arriver, mais c'est un autre débat. De toute façon le vrai problème en France aujourd'hui ce n'est pas la faiblesse des régions celles-ci s'avèrent même puissante et gaspilleuses. Non, le vrai problème c'est l'impuissance de l'état central, dans ce cadre donner encore plus de pouvoir aux régions serait éminemment dangereux.
6-Sortir de l'Otan.
Voilà bien le seul point sur lequel je n'aurai aucune critique à faire, on voit bien là que DDV est gaulliste uniquement sur la question de la politique étrangère. À vrai dire, je ne sais absolument pas ce qui a poussé l'UMP et Nicolas Sarkozy à rejoindre une organisation qui aurait dû être dissoute dans les années 90 au lendemain de la fin de la guerre froide. L'OTAN est le vestige d'une autre époque et n'a plus aucune justification existentielle, si ce n'est se faire le bras armé de la puissante industrie militaire américaine. Cette organisation est d'autant plus anachronique qu'elle semble incapable de vraiment gagner les conflits dans lesquels elle s'engage. La professionnalisation de l'armée et l'orientation des matériels militaire vers la projection ont rendu les troupes de l'OTAN incapable d'agir sur le terrain. Car cette orientation vers une armée de projection a un coût, elle a réduit les possibilités de maintenir un nombre de troupes élevé à budget constant. Le résultat c'est que les armées occidentales n’ont pas assez de troupes ou de matériels en quantité. Sans parler du rendement décroissant qui touche le progrès technique en matière d'armement. Il est dommage que DDV n'aborde pas ce problème. Il y a une dernière question d'ailleurs que les hommes politiques devraient peut-être se poser en matière militaire. Est-il possible de créer ou de faire fonctionner des armées modernes sans pétrole? Ça, ce sera la vraie problématique du monde militaire des prochaines décennies. D'ailleurs DDV n'aborde absolument pas la question du pétrole c'est un autre mauvais point.
7-Une «TVA 3E» : emploi, environnement, exportations.
Pas de grandes précisions à ce sujet. Il est probable que DDV nous ressorte ici la fameuse TVA sociale qui est un outil protectionniste intéressant même si complètement insuffisant face au problème que produit l'euro sur notre économie. D'ailleurs DDV n'a absolument pas parlé des problèmes monétaires qui sont pourtant essentiels pour notre commerce extérieur. La dégradation économique de la France et de sa balance commerciale étant largement imputable à l'évolution de l'euro comme l'avais montré Jacques Sapir.
Conclusion
Dominique De Villepin essaie de faire croire que son programme est révolutionnaire. Sa mesure phare est certes intéressante, mais ne suffit pas à rendre son programme réellement révolutionnaire. Il n'a eu de cesse au début de se conférence de nous rappeler à quel point les hommes politiques sont actuellement privés des outils leurs permettant d'agir concrètement. Mais pour seule réponse à cette impuissance DDV nous propose une énième réforme constitutionnelle. Comme si la dépossession du pouvoir politique était liée uniquement aux institutions. La réalité est que la France a renoncé au pouvoir réel, elle ne possède plus de monnaie propre et n'a donc plus ni politique d'investissement public, ni politique monétaire commerciale. Elle a renoncé à contrôler ses frontières commerciales, humaines et fiscales en permettant aux marchandises, aux hommes et aux capitaux de circuler librement grâce à l'Europe, ce qui rend impossible toute régulation en ces domaines. Et enfin, elle a renoncé à ses choix militaires en rejoignant l'OTAN. DDV ne nous rend qu'une seule liberté dans son programme, c'est la liberté militaire, sur toutes les autres il ne propose rien. On peut donc à l'écoute de ce programme se poser une question: A quoi sert vraiment la candidature de Dominique De Villepin? N'est-ce pas justement une simple affaire de querelle interpersonnelle qui le pousse à éventuellement se présenter à l'élection? N'use-t-il pas des mêmes procédés qu'il critique pourtant si fortement chez ces confrères, démagogie et clientélisme électoral?
Yann
Conférence de presse de Dominique de Villepin au... par publicsenat
Les propositions de DDV sur Le figaro Les echos Le parisien liberation
http://lebondosage.over-blog.fr/article-les-propositions-de-dominique-de-villepin-71724290.html
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