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Cassez: la diplomatie française piétine la souveraineté mexicaine
16/02/2011 19:06
L'arrogance de la diplomatie française dans l'affaire Florence Cassez place le pays dans une situation délicate selon le blogueur David Desgouilles. Pour lui, au-delà du fond de l'affaire, la France se rend coupable d'un grand mépris en faisant fi de la justice et de la souveraineté mexicaine.
Il se trouve que mes amis politiques et moi sont la plupart du temps désignés comme souverainistes. Certains d’entre nous revendiquent ce terme, d’autres le rejettent mais l’essentiel n’est pas là : dans la bouche de ceux qui nous désignent, il ne s’agit pas d’un compliment. La plupart du temps, il est accolé à d’autres substantifs encore moins aimables comme nationalistes, xénophobes, néo-pétainistes et des qualificatifs tout aussi gratifiants : anachroniques, moisis, nauséabonds et d’autres encore.
Non seulement, il n’est guère agréable de se voir ainsi montrés du doigt - je n’ose emprunter le mot « stigmatisés », mais les derniers développements de l’affaire Cassez peuvent légitimement nous mettre en colère. On voit ainsi le ban et l’arrière ban de nos contempteurs, Nicolas Sarkozy pour les politiques et Alain Duhamel pour les médiacrates, se comporter comme des franchouillards de la pire espèce, décrétant que la justice mexicaine n’est pas digne de juger une de nos concitoyennes, condamnée pour un des crimes les plus graves dans ce pays. Certes, soixante années de prison peuvent nous apparaître disproportionnées si on compare à la peine qu’elle aurait encouru sous nos latitudes pour le même chef d’accusation. Mais on a du mal à imaginer que le Gouvernement français aurait la même attitude par rapport à un Français condamné à une peine équivalente de l’autre côté du Rio Grande, là où on se fait aussi une grande spécialité de séjour très-longue-durée au pénitencier.
Ce que nous disent Sarko, Duhamel mais aussi l’ineffable Romero, c’est que les Mexicains sont des sauvages dont les juges sont tous des incapables au mieux, des corrompus au pire. Nous ne nions pas que, dans le cas de Florence Cassez, une erreur judiciaire ait pu être commise. Mais l’état de notre institution judiciaire nous donne t-il la légitimité de critiquer les Mexicains ? Imaginons une seconde qu’un ressortissant de Guadelajaja ou de Mexico, boulanger, prêtre ou huissier, soit condamné en première instance pour crime pédophile par le tribunal de Boulogne sur Mer. Que le président mexicain reçoive les parents du « présumé coupable », pour reprendre le lexique présidentiel, et annonce que chaque personnalité mexicaine devra évoquer son cas lors de toute manifestation dans le cadre d’une année française au Mexique.
On me dira qu’il ne faut pas généraliser, qu’en l’espèce les institutions judiciaires ont bel et bien fauté. Et on aura tort. D’autres exemples ? On en a tout plein en magasin !
Lors de l’affaire Bertrand Cantat-Marie Trintignant, on a vu tout le tout-Paris demander d’urgence que le procès n’ait pas lieu en Lituanie, ce pays d’arriérés, mais en France ;
A propos de Cesare Battisti, on a entendu des zélateurs de l’Union européenne, des personnalités souhaitant même une justice européenne unique, se battre de toutes leurs forces pour que cet ancien des Brigades Rouges ne soit pas rendu à l’Italie, ce pays aux institutions à ce point totalitaires, qu’il a fondé avec nous et quatre autres l’Europe communautaire ;
Lorsqu’il s’agissait de libérer Ingrid Betancourt, notre gouvernement pesa de tout son poids pour que son homologue de Bogota n’intervienne point, craignant que l’incompétence des autorités colombiennes n’aboutisse au découpage en rondelles de l’otage. C’est pourtant l’armée de Colombie qui finit par délivrer Ingrid Betancourt des FARC ;
En République dominicaine, enfin, on a vu encore deux demoiselles, convaincues de trafic de drogue, ramenées par le ministre Joyandet, grâce à l’influence de Madame Bruni-Sarkozy. Le procès dominicain ne souffrait là d’aucune suspicion. Quant aux prisons de la Dominique, leur confort vaut bien celui de la Maison d’arrêt de Besançon. On était pourtant guère loin, là encore, d’afficher le portrait des héroïnes (1) aux frontons de nos mairies. Alain Joyandet, candidat à la présidence de Région de Franche-Comté, a pu mesurer que ce rapatriement ne lui avait pas apporté une voix supplémentaire. Il est même possible qu’il en ait perdu quelques unes, comme le prévoyait Gil Mihaely, en particulier parmi ceux qui connaissaient les activités et fréquentations des jeunes filles en question.
Le mépris affiché par nos gouvernants, une grande partie de notre presse et autres belles âmes du show-business à l’endroit de démocraties comme la Lituanie, le Mexique, la République dominicaine ou l’Italie, confine à la xénophobie. Cette même xénophobie dont ces élites autoproclamées n’hésitent pas à taxer leur peuple quand il ne vote pas comme il faut, parfois influencé par de méchants souverainistes.
On me dira que si Florence Cassez était ma sœur, ou ma cousine, je ne réagirais pas de la même manière. Sans aucun doute. Mais comment réagirait-on si le Président d’une puissance plus importante que la nôtre, Obama ou Hu Jintao, réclamait la libération du kidnappeur de sa femme ou de son père ? D’autre part, un chef d’Etat doit-il prendre la responsabilité de mettre en péril les relations diplomatiques avec un pays de 112 millions d’habitants sur le cas Florence Cassez ?
Responsabilité. Que ne l’a t-il à la bouche, Nicolas Sarkozy, ce beau mot. A propos des policiers, des magistrats et bien d’autres. Il serait temps qu’il commence par en mesurer lui-même toute la dimension. Les relations franco-mexicaines fragilisées par cette surréaliste conférence de presse où les parents de Florence Cassez se tenaient debout derrière lui, comme s’il était lui-même otage, ne plaident pas en sa faveur. Quelques heures plus tard, c’est le Mexique qui a annulé l’année mexicaine en France.
David Desgouilles - Blogueur associé
1. Je vous assure qu’il ne s’agit pas d’un jeu de mot.
Lire d'autres articles de David Desgouilles sur son blog.
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Europe : la souveraineté économique des Etats bientôt enterrée?
16/02/2011 19:02
La gouvernance européenne fait son bonhomme de chemin. Ici, le Nouveau BRN pointe du doigt le travail néfaste de la Commission Européenne qui oeuvre toujours davantage à un nivellement par le bas des Etats-membres, entre convergence salariale et alignement budgétaire.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE devraient tenir un Conseil européen extraordinaire le 11 mars, avant le sommet prévu pour les 24 et 25 du même mois. Une fébrilité provoquée par la volonté allemande (soutenue par l’Elysée) d’imposer une « convergence » drastique des normes sociales et fiscales nationales (comme par exemple l’âge de la retraite ) – ce qui ne va pas sans quelques remous. Parallèlement, la Commission européenne n’entend pas se faire marginaliser. Elle travaille sur l’alignement budgétaire.
Le 12 janvier, elle présentait ainsi des mesures qu’elle n’a pas hésité à qualifier de « révolutionnaires ». Pour l’occasion, c’est un trio qui est monté sur les barricades : outre le président José-Manuel Barroso étaient présents le Commissaire chargé des Affaires économiques, le Finlandais Olli Rehn, et celui chargé de l’emploi, le Hongrois Laszlo Andor. Détail calculé : le premier appartient au PPE (droite/démocratie-chrétienne), le deuxième au parti libéral (ADLE), et le dernier au Parti socialiste européen.
M. Barroso n’a pas caché son enthousiasme : « Avec l’examen annuel de la croissance, la construction européenne franchit une nouvelle étape. Nous entendons innover et améliorer de manière significative la gestion et la coordination des économies interdépendantes de l’Union européenne. Il s’agit là de l'essence même de l'Union ».
En clair, plus question, pour les États-membres, d’opérer des choix économiques nationaux. Cette nouvelle « gouvernance » a pour outil essentiel le « semestre européen » qui connaît donc son baptême du feu en 2011. Concrètement, la première étape en était, le 12 janvier, cet « examen annuel de croissance ». Un exercice de prospective qui consiste en un cadrage, par la Commission, des décisions à prendre par les différents gouvernements. Cette feuille de route devrait être validée par le Conseil européen de mars. Puis, « une fois approuvé(e) par le Conseil européen, les États membres traduiront ses recommandations à la fois dans leurs politiques et dans leurs budgets nationaux », selon les termes mêmes du rappel bruxellois.
Les gouvernements soumettront ensuite leurs projets de budget – ainsi que de réformes structurelles – à Bruxelles. Début juillet, la Commission rend les copies. Au second semestre, les parlementaires nationaux seront priés d’avaliser les projets ainsi élaborés. « Alertes précoces », puis sanctions financières (0,2% du PIB, voire 0,5% en cas de récidive) sont prévues pour les pays de la zone euro qui sortiraient des clous.
Pour cette année donc, le cadre est balisé. Au nombre des actions « révolutionnaires » citées, on trouve notamment la nécessité de « réformer les systèmes de pension », de « concilier sécurité et flexibilité », d’« exploiter le potentiel du marché unique », d’« attirer les capitaux privés pour financer la croissance »…
Bruxelles insiste sur les coupes à opérer dans les budgets sociaux, ainsi que sur de nouveaux reculs de l’âge de la retraite (en suggérant d’indexer ce dernier sur l’espérance de vie). La « modération salariale » est évidemment exigée. Sur le plan fiscal, il conviendra d’alléger les cotisations assises sur les salaires versés, et de renforcer les taxes sur la consommation. Pour la France, c’est très précisément ce pour quoi milite un récent rapport de l’institut économique Rexecode, très proche du Medef. Il s’agit notamment de baisser les cotisations sociales « qui pèsent sur la compétitivité », baisse financée par une hausse de la CSG et de la TVA. Le gouvernement allemand avait déjà décidé en 2007 d’une augmentation de trois points de la TVA outre-Rhin. Du coup, le patron de Rexecode insiste pour « mettre fin à la divergence de compétitivité avec l’Allemagne ».
L’alignement économique et social sur l’Allemagne (à qui l’ex-chancelier Schröder avait imposé, dans les années 2000, un recul brutal de la rémunération du travail) est un thème qu’affectionne particulièrement Nicolas Sarkozy. Le 6 janvier, le Premier ministre François Fillon avait élargi le propos : « On ne peut imaginer à long terme une zone euro dans laquelle le temps de travail, l’âge de la retraite, le coût du travail soient complètement divergents ». Dans les colonnes du Monde, son ministre des Affaires européennes moquait pour sa part « cette situation absurde où chaque pays fait son petit budget avec ses œillères nationales sans prendre en compte le cadre européen ».
Pensez donc : chaque pays qui décide lui-même de son « petit budget » ! Un grotesque et lamentable anachronisme qu’il convient d’éliminer au plus tôt.
Le Nouveau Bastille République Nations - Blogueur associé
Lire d'autres articles du Nouveau BRN sur son blog.
Photo : (José Manuel Barroso - Wikimedia Commons - MEDEF - cc)
http://www.marianne2.fr/Europe-la-souverainete-economique-des-Etats-bientot-enterree_a202892.html
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Affaire Cassez : le boycott n'est pas la solution
16/02/2011 09:56
Sur l'affaire Cassez, le blogueur Romain Pigenel souhaite une amélioration rapide du sort de la jeune femme. Il redoute en fait les effets pervers de réactions plus dominées par l'émotion que par la raison, en prenant pour exemple un boycott qui étoufferait l'année du Mexique qui pourrait pourtant servir de tremplin pour la cause de la jeune femme incarcérée.
Le boycott est décidément dans l’air du temps. Après les polémiques et arguties autour de celui des produits israéliens, c’est désormais l’année du Mexique qui est dans le viseur, pour punir la justice et le gouvernement mexicains de ne pas transiger sur le sort de Florence Cassez. Les parents de la jeune femme, comme MAM et Martine Aubry, ont défendu depuis quelques jours cette option pour répliquer à la décision de la Cour de cassation mexicaine. La principale intéressée, depuis sa geôle, a exprimé le souhait contraire, demandant qu’on utilise les festivités pour parler de son cas : elle a entièrement raison.
Je laisse de côté le fond de l’affaire, qui n’est à la vérité pas aisé à décrypter depuis la France. Tout le monde peut être d’accord sur le caractère inhumain et probablement exagéré d’une peine de 60 ans pour une culpabilité douteuse ; on sait gré au Ministère des Affaires étrangères de défendre, en outre, une compatriote dans la difficulté. Je remarque pour le reste que c’est l’indignation bien plus que la raison qui inspire les commentaires et les réactions ; on parle assez peu de la justice mexicaine, que l’on dit corrompue, et des raisons liées au contexte local qui pourraient expliquer sa sévérité (manipulation ou non ?), pas plus que l’on ne s’interroge sur la situation diplomatique voyant un pays faire pression sur la justice d’un autre pour protéger quelqu’un de coupable aux yeux de celle-ci. Florence Cassez (et c’est tant mieux pour elle) est rapidement devenue un objet émotionnel et médiatique, ce fin visage échevelé entraperçu derrière des barreaux, coupable d’avoir été amoureuse d’un voyou, perdue dans un lointain pays, aux mains des descendants du Sergent Garcia. Réminiscence de la captivité d’Ingrid Betancourt ? Sauf qu’ici l’identification joue à plein : Florence Cassez, c’est chacun de nous, c’est le séjour exotique à l’étranger qui tourne à Midnight Express. Gageons qu’elle deviendra aussi un des grands sujets humains/humanitaires de la présidentielle, si elle n’est pas libérée d’ici là : je suggère à ses parents, selon la coutume, d’écrire à tous les candidat(e)s pour leur demander ce qu’ils s’engagent à faire pour leur fille une fois élu(e). La boucle sera ainsi bouclée.
En attendant, c’est l’année du Mexique qui est en jeu. Ses organisateurs peuvent dans un premier temps remercier la polémique : sans elle, un très grand nombre de Français auraient sans doute fait couler le champagne le 31 décembre prochain sans se douter que l’année du Mexique serait en train de vivre ses dernières secondes. Son programme est sans surprise : des expositions spéciales, des rencontres, probablement une venue accrue de ressortissants Mexicains, intellectuels, artistes, tout au long de l’année. Si on laisse de côté la question de savoir si un appel au boycott de ces festivités est juste et proportionné, celui-ci serait-il au moins efficace ?
Il y a boycott et boycott. Le boycott pour la forme, qui a valeur de symbole d’indignation ; et le boycott qui fragilise réellement sa victime et influe donc sur sa conduite. En l’occurrence, on parle de boycotter non le Mexique, sa production économique, mais l’année du Mexique en France, ce qui est tout de même fort différent. Que l’on organise le refus d’utiliser le ciment Cemex ou de consommer la bière Corona aurait peut-être un impact économique s’il s’avère que la France en est un client important. Même dans ce cas, j’ai cependant quelques doutes sur les effets réels de cet impact : que des ouvriers mexicains soient mis au chômage technique ferait-il avancer la cause de Florence Cassez ? Mais on n’en est même pas là : ce qui est proposé avec force gesticulations, c’est soit l’annulation des festivités en France, soit des mesures encore plus symboliques, comme l’évitement de celles-ci par les élus et divers officiels.
Disons-le franchement, ce serait inutile, voire contre-productif. Les seules victimes d’une telle annulation seraient les quelques Mexicains dont la venue était programmée, les publics qui auraient pu assister aux manifestations, les institutions françaises associées, et peut-être le Ministère du Tourisme mexicain, encore que je doute que les années officielles de tel ou tel pays aient un tel impact que leur annulation dissuade des millions de touristes potentiels. La décision ferait du bruit … en France principalement. Elle n’exercerait aucune pression gênante sur le Mexique et ne ferait que tendre les relations entre les deux pays.
Une comparaison me vient à l’esprit avec l’éternel dilemme des grèves lycéennes et étudiantes : faut-il bloquer les lycées ou universités occupés, c’est à dire condamner leur accès ? Les durs, les matadors répondent toujours oui. L’expérience prouve pourtant immanquablement le caractère aussi inefficace que nocif du blocage : il vide les établissements de grévistes et manifestants potentiels, braque les modérés, et empêche le mouvement de se développer. C’est une logique de repli malthusien, pas de montée en puissance. La situation est exactement la même pour Florence Cassez. Bloquer, ou plutôt annuler l’année du Mexique, c’est se priver d’un vecteur de communication, agacer les Mexicains concernés (et aucunement mêlés à l’affaire judiciaire), et condamner le sujet même du Mexique (et donc de Cassez) à l’étouffement médiatique. Il en sera tout autrement si on utilise les festivités et événements prévus pour parler du cas Cassez, et témoigner aux Mexicains venant en France de la mobilisation de l’opinion nationale autour d’elle. Plutôt que fermer le site web officiel de l’année, y ajouter un portrait (avec décompte des jours de réclusion, ne lésinons pas sur le bettancourisme) de la détenue française. Entamer chaque rencontre par un rappel de son sort. Essayer d’amorcer un courant de sympathie dans l’opinion mexicaine. Associer et faire grandir, plutôt que couper et éteindre.
Je plains la prisonnière et ses parents : la présidentielle approchant, les moulinets et les tentatives de récupération de son cas vont devenir légion. Raison de plus pour espérer une amélioration rapide de sa situation.
Romain Pigenel
Lire d'autres articles de Romain Pigenel sur son blog.
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Strauss-Kahn / Sarkozy : la guerre des caviars
16/02/2011 09:47
La guerre des tranchées
Le timing de cette offensive semble indiquer que l’Elysée considère désormais que ce dernier devrait bien être le candidat socialiste. Les déclarations d’Anne Sinclair sont assez transparentes il est vrai. Certains pourront toujours penser que ces attaques sont destinées à le dissuader de se présenter, mais je crois plutôt que le changement de ton à l’égard de DSK indique plutôt que les personnes bien informées n’ont désormais plus beaucoup de doutes.
En effet, à quoi bon taper sur DSK s’il n’est pas candidat ? Si Martine Aubry était la candidate du PS, cela n’aurait strictement aucun intérêt. Bref, les cartes sont aujourd’hui sur la table, même si ce n’est pas encore officiel. Et cela est d’autant plus vrai que ces attaques devraient souder le Parti Socialiste autour de son probable candidat pour le défendre. Il ne faut plus se faire d’illusion : nous aurons bien Dominique Strauss-Kahn et Nicolas Sarkozy comme candidats.
Quand l’hôpital se moque de la charité
L’angle d’attaque choisi peut paraître totalement imbécile de la part des soutiens du président « bling bling » mais il n’est pas totalement dénué de sens. L’idée est sans doute d’essayer de couper plus encore DSK de l’électorat populaire et de l’éliminer au premier tour pour affronter Marine Le Pen au second. Après tout, c’est le scénario qui avait conduit à l’élimination de Lionel Jospin en 2002. Il faut dire que l’équation du second tour semble difficile pour le président sortant…
Bien sûr, l’attaque ne manque pas de pertinence à l’encontre du président du FMI, une incarnation physique de la caricature du gros patron fumant le cigare et dont les idées n’en sont guère éloignées. Mais ce raisonnement n’est pas sans limite. Tout d’abord, DSK n’est sans doute pas le candidat favori des classes populaires, mais davantage celui des classes moyennes, voir même supérieures. Du coup, le potentiel de perte est peut-être limité de ce côté.
Mais surtout, on peut quand même s’interroger sur la pertinence d’une telle attaque de la part des soutiens de Nicolas Sarkozy. Car dans le style caviar, s’il y a un candidat qui l’incarne, c’est bien lui : mairie de Neuilly sur Seine, soirée de victoire au Fouquets, retraite sur le yacht de Boloré, les montres (Rolex ou Philippe Patek), le paquet fiscal, Carla Bruni, le Cap Nègre, l’EPAD, Rachida Dati et ses robes Dior, Christine Lagarde et son vélo, le projet de baisse de l’ISF…
Si l’attaque menée contre Dominique Strauss-Kahn n’est pas totalement dénuée de sens, le problème est qu’elle pourrait agir comme un boomerang vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Car si le premier est « ultra-caviar », le président sortant est « ultra-ultra caviar ».
Laurent Pinsolle
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Dominique de Villepin: "La politique peut encore changer les choses"
16/02/2011 09:21
Nous avons franchi un cap important le 4 décembre dernier, lors de notre Conseil National. Désormais, toutes nos fédérations sont en ordre de marche avec à leur tête des responsables mobilisés et dynamiques.
Notre mouvement grandit et c'est grâce à vous, grâce aux énergies bénévoles que vous déployez.
C'était une étape indispensable pour parvenir à mieux nous faire entendre. J'ai eu l'occasion de le dire : vous êtes aux avant-postes de la bataille de 2012. Le temps de la critique et du bilan est derrière nous. C'est désormais le temps du projet et de l'alternative qui a commencé.
Il est vrai que la campagne électorale commence mal. Elle nous promet le pire des campagnes électorales, des promesses qui ne songent même pas à être tenues, des listes interminables de mesures, catégorie par catégorie, et surtout des divisions, des stigmatisations mutuelles et des haines. Ce n'est pas le visage que nous devons nous donner à nous-mêmes pour une élection qui ne sera pas comme les autres, parce que ce n'est pas un moment comme les autres pour la France.
Nous devons faire preuve d'audace et de confiance pour regagner de véritables marges de manœuvre et pour nous ouvrir un avenir dans les glaces d'une mondialisation à laquelle nous nous sommes si mal préparés. Nos idées peuvent faire la différence. Et, dans un paysage politique occupé par la sclérose des partis, nous disposons de la liberté, de la conscience et de l'exigence nécessaires pour offrir des propositions à la hauteur des enjeux.
Nous devons être à la hauteur d'un monde qui change vite, d'un monde économique mis sens dessus dessous par la grande crise de 2008. Et de ce côté il ne faut pas se tromper d'analyse.
Les difficultés de la mondialisation ne font que commencer, à mesure que le basculement de la puissance économique vers l'Asie favorise la collision de grandes zones de prospérité aux intérêts divergents. Le rendez-vous du G20 sera décisif pour faire prévaloir une vision juste de la mondialisation à venir.
Un monde politique qui change à nouveau, nous rappelant qu'aucun ordre d'airain n'est définitif. Nous retrouvons là une émotion à la hauteur du Printemps des Peuples de 1989.
Mais c'est aussi un défi pour nous, Français et Européens, de parvenir à accompagner le changement, au Maghreb et dans le monde arabe, d'offrir à des peuples libres un horizon de prospérité partagée à travers une étroite association des deux rives de la Méditerranée.
L'enjeu aujourd'hui est bien sûr celui de la justice pour des peuples trop longtemps privés de liberté, mais c'est aussi la nécessité d'un développement économique et social partagé, ainsi qu'un impératif de paix auquel nous devons apporter tous ensemble notre concours. C'est particulièrement vrai en ce qui concerne la création d'un Etat Palestinien avec la garantie de deux Etats vivant côte à côte en sécurité.
Nous avons un rôle à jouer dans le monde. On attend encore la voix de la France, une voix forte et exigeante.
Pour cette raison, l'élection à venir devra être celle du rassemblement. Construisons un large espace de débat républicain pour affronter ensemble et dans la durée les grands défis auxquels la France doit faire face.
C'est aujourd'hui, sur le terrain que vous pouvez faire la différence en partageant largement nos idées, en montrant qu'il y a des solutions à notre mal-vivre français, en manifestant par votre engagement au quotidien la vérité que la politique peut encore changer les choses.
Dominique de Villepin
Président de République Solidaire
Source: Lettre d'information de République Solidaire N° 2
Photo : Soriano/Le Figaro
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