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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Le cauchemar Etasunien

24/01/2011 12:00

Le cauchemar Etasunien


La peine de mort, des taux d’homicides comparables aux pays Africains, près de dix fois plus de personne en prison qu’en Europe, une tentative d’assassinat sur une députée, un ascenseur social bloqué, un revenu médian en baisse de 7% : les Etats-Unis sont de moins en moins un rêve…

Le rêve étasunien

Les Etats-Unis ont longtemps représenté une forme d’idéal pour certains. Et il est vrai que ce pays a libéré l’Europe du joug nazi lors de la Seconde Guerre Mondiale, puis l’a très intelligemment et fraternellement aidé à se reconstruire avec le Plan Marshall, avant de protéger une partie du Continent de la menace soviétique. Enfin, leur position à la pointe du développement technologique et économique renforcer encore une forme de rêve pour une grande partie du monde.

Bien sûr, ce rêve a toujours eu des limites. Au colonialisme de la vieille Europe a succédé un impérialisme pas plus recommandable dont on voit encore les traces en Irak et en Afghanistan. Au début des années 60, quand le président du Sénat en France était un noir, ces derniers subissaient encore une discrimination institutionnelle dans le pays de la Liberté, qui ne sera abolie que dans les années 60. Et les Etats-Unis étaient déjà en retard de plusieurs conquêtes sociales….

Mais malgré tout, les Etats-Unis étaient le pays qui faisait rêver. C’était le pays qui envoyait le premier un homme sur la Lune, dans une démonstration de savoir-faire technique et de volontarisme assez remarquable. C’était le pays où tout semblait possible, où le petit immigré pouvait espérer se construire un destin hors du commun, un pays où la vivacité entrepreneuriale se mesure encore à des noms comme Apple, Microsoft, Google ou Facebook.

Un rêve devenu un cauchemar

Même si les Etats-Unis ont sans doute conservé un certain dynamisme entrepreneurial, sur beaucoup d’aspects, le rêve n’est plus qu’un rêve justement. Contrairement à ce que suggère l’accession de Barack Obama à la présidence de la République (et qui a contribué à son élection), la société étasunienne est beaucoup plus figée que les sociétés de l’Europe continentale. L’ascenseur social fonctionne mieux en France ou en Allemagne, comme le souligne The Economist.

L’explosion du coût des études supérieures provoque une forte reproduction sociale, comme le montre Paul Krugman dans son livre « L’Amérique que nous voulons », à moins d’être surdoué. Pire, une majorité de la population s’appauvrit puisque le revenu médian a diminué de 7% sur les dix dernières années, cette baisse étant compensée par le recours à l’emprunt, qui a mené à la grande crise de 2008. Et que dire d’un système de santé cher et à la couverture non universelle.

En outre, même si les rues de New York sont plus sûres, la société étasunienne est une société extrêmement violente. Avec la libre-circulation des armes à feu, le taux d’homicide y est comparable aux pays Africains et 3 à 8 fois supérieur aux pays européens. Même sur la route, la proportion de victimes rapproche davantage les Etats-Unis des pays en voie de développement des pays d’Europe occidentale. Bref, les Etats-Unis sont une société violente.

Les Etats-Unis ont longtemps été et pour beaucoup un rêve abusivement appelé Américain. Mais quand on regarde la réalité en face aujourd’hui, cette société semble s’être transformée en cauchemar que les autres sociétés occidentales devraient bien veiller à éviter.

Laurent Pinsolle

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/






Le mutisme du Parlement européen sur la Tunisie

24/01/2011 11:50

Le mutisme du Parlement européen sur la Tunisie


La scène a eu lieu à Strasbourg. Les députés européens sont réunis pour une session plénière, trois jours seulement après la chute de Ben Ali. Le président du Parlement, le conservateur polonais Jerzy Buzek, demande une minute de silence pour les victimes de la répression en Tunisie. Il propose le concours de l’Union européenne pour l’organisation d’élections libres. Mais les Verts de Daniel Cohn-Bendit et la Gauche européenne du PCF veulent un débat pour voter une résolution de soutien au peuple tunisien.

«Dans une curieuse ambiance où se mêlaient gêne et confusion», selon le communiste Patrick Le Hyaric, la majorité des députés refusent, soutenus par les deux principaux groupes représentés dans l’hémicycle, le Parti populaire européen (PPE), dont est notamment membre l’UMP, et le Parti socialiste européen (PSE), auquel appartient le Parti socialiste de Martine Aubry. Depuis, la vidéo de l’intervention de Daniel Cohn-Bendit a fait le tour de la Toile, y compris en Tunisie, où les dénonciations de la politique étrangère de la France et de l’Union européenne font fureur.

«J’aurais aimé que ce Parlement soit à la hauteur de la fierté des Tunisiens qui ont su abattre le dictateur. Le dictateur est tombé mais la dictature existe toujours. La majorité de ce Parlement a soutenu depuis des années le dictateur», a dénoncé Cohn-Bendit à Strasbourg, confondant au passage la ville de Sidi Bouzid d’où sont parties les manifestations massives et Mohamed Bouazizi, le jeune homme qui s’y est immolé le 17 décembre dernier. Joint par téléphone, le député vert enfonce le clou: «Cela fait des années que c’est comme ça. On a déposé des dizaines de demandes et le PSE et le PPE ont toujours refusé. Ils considéraient que Ben Ali était un rempart contre l’islamisme.»

Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le débat organisé l’an dernier au Parlement sur l’octroi du statut avancé en termes de coopération entre l’Union européenne et la Tunisie: on y voit par exemple la commissaire Neelie Kroes louer un «partenaire proche et fiable», notamment en matière de «sécurité» et «d’immigration», et la croissance économique, malgré des «lacunes» en matière de respect de la liberté d’expression.

Le député belge, et ancien commissaire européen, Louis Michel ou le Français Dominique Baudis (UMP) sont encore plus radicaux, le premier insistant notamment sur les droits des femmes et le second lâchant que «bien des pays pourraient envier de tels résultats». La Tunisie est le premier pays du sud de la Méditerranée à avoir signé un accord d’association avec l’UE en 1995, en vue d’établir une zone de libre-échange entre les deux parties.

«Nous ne sommes pas une agence de presse»

Du côté des socialistes européens, Armin Machmer, porte-parole du président allemand du groupe Martin Schulz, explique que son groupe n’était pas opposé au vote d’une résolution mais qu’il a jugé qu’une déclaration de M. Buzek «en ouverture de la session avait beaucoup plus de signification». Drôle d’argument lorsqu’on songe que les résolutions votées par le Parlement ont pour objectif de peser sur les gouvernements et sur la politique de la Commission. Surtout, avance M. Machmer, «les événements étaient mouvants» en Tunisie: «Nous ne sommes pas une agence de presse qui fait une déclaration toutes les deux heures. Nous voulons une résolution, mais avec un débat profond et fondé.»

Cette position n’a pourtant pas fait l’unanimité parmi les socialistes: la délégation française s’y est opposée et a lancé mercredi un appel pour que l’Union européenne soutienne la transition démocratique en Tunisie. «En général, on évite de prendre une position différente du groupe, mais là on a vraiment pensé qu’il y avait urgence», explique la députée Françoise Castex.

Selon elle, pour des raisons historiques et géographiques, les Allemands sont moins sensibles à la situation au Maghreb que les Français. «Quand c’est sur la révolution orange en Ukraine, on est en revanche très prompts à réagir», explique-t-elle. A l’instar de Stéphane Le Foll, proche de François Hollande et vice-président du PSE: «La droite nous fait chier avec l’Ukraine et la Biélorussie, avec parfois un anti-communisme primaire. Cette semaine, c’est le PPE italien qui a demandé une résolution sur Cesare Battisti (dont l’extradition a été refusée par le Brésil)! Il fallait une résolution sur la Tunisie, même simple!»

Dans ce contexte, il explique le refus du PSE par la «logique institutionnelle» qui préside au fonctionnement du Parlement européen, où le compromis est constamment recherché par les principaux groupes. La responsable de la diplomatie européenne Catherine Ashton a d’ailleurs pris, elle, des positions beaucoup plus claires ces derniers jours. «Le fonctionnement du Parlement est assez lourd», estime Le Foll. Un argument repris par Armin Machmer pour Martin Schulz: «Pour une résolution, il faut travailler avec toutes les fractions, avoir de nombreux débats pour trouver un compromis, et parfois il n’en sort rien… Les processus au Parlement exigent de la préparation.»

D’autres députés de gauche parlent plutôt d’une «prudence excessive», comme Françoise Castex, qui juge l’épisode révélateur «d’un manque de maturité politique du Parlement, qui passe parfois à côté de certains moments de l’Histoire». «Ils ont été pris de court, tout cela les oblige à repenser et rediscuter leurs positions passées. Il y a une fainéantise intellectuelle et un manque de courage politique. Pour la plupart, la question est d’être du côté du manche, c’est tout…», lâche l’écologiste Hélène Flautre.

Face au tollé, la conférence des présidents de groupe a finalement décidé jeudi d’organiser début février lors de la mini-session du Parlement à Bruxelles le vote d’une résolution sur la Tunisie, avant le départ sur place d’une délégation officielle de députés européens.

Par Lénaïg Bredoux

http://www.gaullisme.fr/?p=11613






Boycotteurs contre censeurs : la sale guerre

24/01/2011 10:57

Boycotteurs contre censeurs : la sale guerre


Hessel interdit à l’ENS, Céline privé de commémorations

« Juifs et liberté d’expression » : entre l’affaire « Hessel/Normale Sup » et le « scandale Céline », cela aurait pu être le sujet de la semaine. Et quelles que soient les arrière-pensées, approximations et mauvais sentiments de tous ceux qui dénoncent, ouvertement ou en langage plus fleuri, le pouvoir du « lobby » qui se serait manifesté en ces deux occasions, je déplore pour ma part que des organisations et personnalités juives se soient, à deux reprises, retrouvées du côté de la censure et de l’interdiction au lieu d’être dans le camp de la liberté et de la bataille des idées, non seulement parce que cette conjonction est contre-productive politiquement mais parce qu’elle me semble indéfendable en principe.

Commençons, non pas par les faits, mais par ce que des observateurs rapides (comme nous le sommes tous lorsque nous ne nous sentons pas particulièrement concernés par un sujet) en auront retenu. Mardi, un débat sur le boycott des produits israéliens auquel devait participer notre nouveau saint national, Stéphane Hessel, est interdit par la directrice de Normale Sup, Monique Canto-Sperber. Et si ni Alain Finkielkraut, ni Bernard-Henri Lévy, ni le CRIF ne sont à l’origine de cette décision, comme a pu le laisser penser dans un premier temps l’éditorial de son président Richard Prasquier, ce dernier s’en est clairement félicité. Traduction, pour pas mal de nos concitoyens : « dès qu’il s’agit d’Israël, on n’a rien le droit de dire. » Le soir même, plusieurs centaines de personnes étaient réunies devant le Panthéon pour entendre Leïla Shahid, Michel Warchawski, Israélien « proche du FPLP » pour reprendre l’amusante formule de William Goldnadel, et bien entendu, « le plus courageux, le plus libre et le plus jeune d’entre nous », vous aurez reconnu Stéphane Hessel qui a accepté avec une modestie touchante l’hommage qui lui était rendu par la dirigeante palestinienne. Edwy Plenel qui se trouvait dans la foule a été chaudement acclamé pour le soutien apporté par Mediapart à l’indigné de la République.

Alors bien sûr, le débat annoncé n’avait rien d’un débat puisque les orateurs étaient tous du même avis et, comme le dit Finkielkraut, tout d’un meeting. Il ne portait pas, contrairement à ce qui avait été annoncé, sur la situation à Gaza mais visait à défendre, à travers les militants de BDS (l’association qui appelle au boycott et aux sanctions d’Israël) poursuivis devant les tribunaux, le boycott lui-même. Enfin, il faut ajouter qu’il est assez difficile, pour un intellectuel sioniste, de s’exprimer à Normale Sup. En clair, ces combattants de la liberté ne se soucient pas excessivement de celle de leurs adversaires et quand ils défendent le droit, c’est avant tout celui du dénoncer Israël. Reste qu’à l’arrivée, les organisateurs de cette réjouissance ont pu se présenter comme les défenseurs de la liberté d’expression et du droit à la critique, en se coiffant en prime de bonnets phrygiens. Et il y avait dans cette manifestation beaucoup de braves gens convaincus qu’il y a au Moyen Orient des bons et des méchants. Certes, ils se trompent mais le seul résultat de cette piteuse affaire aura été de les convaincre que les méchants sont, de surcroît, des censeurs au bras long. Si un acte se juge aussi à ses conséquences, le moins qu’on puisse dire, c’est que madame Canto-Sperber (que j’ai tenté de joindre sans succès) n’a pas rendu service à Israël, ni aux juifs et sionistes français.

J’irai plus loin, au risque de déchaîner la fureur des commentateurs : je ne crois pas, en ce qui me concerne, que l’appel au boycott devrait être interdit, même si je le juge politiquement irresponsable et moralement condamnable. En démocratie, chacun a le droit de défendre ses idées, même celles qui nous semblent les plus choquantes. Autant il serait anti-démocratique d’empêcher les consommateurs d’acheter des produits israéliens, autant je ne vois pas au nom de quel principe on pourrait interdire à qui que ce soit d’essayer de convaincre ses concitoyens qu’en cessant d’acheter israélien ils amèneront la paix au Proche Orient. Est-il si difficile d’argumenter face à des propositions aussi stupides ? La raison ne peut-elle rien contre l’anti-israélisme primaire ? On me répondra que précisément, la diabolisation d’Israël relève de l’émotion et non pas de la raison, et chez beaucoup de militants qui préfèrent les vérités toutes faites à la complexité des choses, c’est vrai. Mais même en ce cas, demander aux tribunaux de sanctionner les partisans du boycott ne fera pas bouger les lignes d’un millimètre. En tout cas, pas dans le bon sens.

Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que Richard Prasquier, qui n’a rien d’un extrémiste, est sous la pression de la « rue juive » qui lui reproche de ne rien faire, comme s’il pouvait changer l’image d’Israël en protestant auprès des autorités de la République. « Le CRIF est à la manœuvre derrière les actions contre le boycott », écrivait-il dans son éditorial cité précédemment. Quant à Valérie Pécresse, interrogée sur la question, elle a répété à plusieurs reprises : « on n’a pas le droit de boycotter Israël. C’est interdit ». Je crains que nombre de téléspectateurs aient entendu qu’il est interdit de critiquer Israël. Le pompon.

Et voilà que pour finir, un ministre de la Culture décide d’exclure Céline des célébrations nationales après le coup de gueule de Serge Klarsfeld. Je ne m’étendrai pas sur ce sujet fort bien traité par l’ami Leroy. À vrai dire, l’idée d’une célébration nationale de Céline était franchement tartignolle. Mais on suppose que Frédéric Mitterrand avait entendu parler de l’antisémitisme de Céline avant la protestation du chasseur de nazis. Et aussi respectable soit Serge Klarsfeld, cela ne lui confère pas la moindre légitimité pour choisir les personnalités que la France doit honorer.

Tout cela ne fera pas avancer d’un iota la cause d’Israël ou la lutte contre l’antisémitisme et nourrira la paranoïa de tous ceux qui pensent que les sionistes/juifs dirigent le monde. « Peut-être mais il y en a assez de se dégonfler », me dit un médecin juif impliqué dans la vie communautaire et religieuse. On peut comprendre ce réflexe nourri par l’exaspération. Reste que les Israéliens sont payés pour savoir que les guerres se gagnent et se perdent sur le front de la communication et des médias. Les juifs de France, y compris les plus militants, auraient tort de l’oublier.

 

http://www.causeur.fr/boycotteurs-contre-censeurs-la-sale-guerre,8462






Profs encore au bord de la crise de nerfs

24/01/2011 10:46

Profs encore au bord de la crise de nerfs


Depuis quelques jours circule dans les salles de rédaction, et sur le Net, la lettre de démission qu’une enseignante a adressée à son Principal de collège.

Je vous la livre telle quelle — les commentaires viendront après.

 

"Monsieur le proviseur,

     Les conditions dans lesquelles nous sommes contraints d'exercer notre métier ne sont pas tolérables. La semaine dernière, deux collègues ont été agressés physiquement par des élèves, élèves qui n'en n'étaient pas à leur premier coup d'éclat et dont la surenchère dans l'agressivité et la violence à l'égard des adultes n'était que prévisible. Ces incidents, très graves, ne sont que la conséquence du climat délétère qui règne dans l'établissement : incivilités, refus d'obéissance, insultes, violences à l'égard des adultes se sont banalisés au point que les élèves, se sentant dans une situation de toute puissance, n'ont même plus conscience de la gravité de leurs actes. Un tel désordre règne dans les escaliers et les couloirs, qu'il nous est impossible de circuler sans être bousculés, raillés, invectivés, les bagarres y éclatent plus que quotidiennement. Cette situation de violence tant physique que verbale ne devrait pas être.

 

     Pour ma part, je refuse de continuer à être traitée comme une chienne par des enfants à qui j'ai eu le malheur de demander de retirer leur casquette, d'aller se ranger dans la cours ou de me donner leur carnet de liaison. Je refuse de continuer à assister à la complaisance avec laquelle certains adultes confortent ces enfants dans leurs dérives au lieu de tout faire pour les aider à en sortir. Je refuse de continuer à assister, impuissante, à ce gâchis généralisé, nos élèves les plus fragiles étant les premières victimes de notre incapacité, voire notre réticence, à instaurer les conditions nécessaires à leur apprentissage. Je refuse de continuer à participer de ce spectacle affligeant que nous offrons quotidiennement à nos élèves et qui me fait honte.

 

    Qu'en est-il de l'application de l'article 11 de la Loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires - « La collectivité publique est tenue de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l'occasion de leurs fonctions, et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en est résulté.  » - alors que quotidiennement notre intégrité morale et physique est menacée quand elle n'est pas bafouée ?

    Qu'en est-il de nos devoirs envers nos élèves, de notre mission éducative à partir du moment où nous nous révélons incapables de simplement manifester notre volonté de les voir appliquer le règlement intérieur, de les protéger d'eux-mêmes et des autres, c'est-à-dire de leur offrir une scolarité digne de ce nom ? Quel avenir leur préparons-nous ?

     J'aime mon métier par-dessus tout mais il ne m'est plus possible, dans ces conditions, de continuer de l'exercer et j'ai perdu tout espoir que cela ne change. C'est pourquoi, Monsieur le Proviseur, j'ai l'immense regret de vous présenter ma démission.

Claire-Hélène 

                                                 

 Et maintenant, raisonnons.

Cette enseignante, je sais qui elle est — elle a 38 ans, une bonne dizaine d’années d’enseignement derrière elle, elle est loin d’être une débutante effarouchée par ses premières classes, comme il en est tant (jamais le taux de démissions spontanée des stagiaires n’a été aussi élevé que cette année). Elle n’est pas, non plus, en détresse dans son enseignement — ce qui arrive en ces temps de formation disciplinaire au rabais : avec Catherine Hars et Véronique Marchais, elle est co-auteur de la collection Terre des Lettres (Nathan) qui propose l’un des meilleurs manuels de Cinquième actuellement sur le marché, et reconnu comme tel par ses pairs : ce n’est donc pas non plus un souci publicitaire qui l’anime. Non : Claire-Hélène est une prof comme il en est tant, qui en a par-dessus la tête de ne pas pouvoir exercer normalement le métier qu’elle a choisi, et qu’elle aime.
Pas normalement ? La cité scolaire Henri Bergson, où elle exerce est sise dans le XIXème arrondissement, près des Buttes-Chaumont. En tout, 1100 collégiens et lycéens. Le collège, qui dépassera les 600 élèves à la prochaine rentrée, est l’un des plus importants de l’arrondissement. C’est un bâtiment de grandes dimensions, aux couloirs infinis, qui permettent aux enseignants et aux élèves de rester en forme, puisqu’ils occupent leurs récrés à courir d’une salle à l’autre — heureux veinards… L’"antre des enfers", disent-ils, sous prétexte que le collège est installé dans les parties basses. Ils exagèrent sûrement.

Socialement parlant, le collège rassemble aussi bien des catégories favorisées (32% des élèves, contre 48% en moyenne à Paris — les parents des catégories A et B y ont inscrit leurs enfants à cause des classes bilingues) ; les classes moyennes y ont la même représentation qu’ailleurs (environ 30%) ; les catégories défavorisées y sont en revanche sur-représentées. D’ailleurs, le collège est bien loti en UPI (pour élèves dyspraxiques), en CLAD (pour non francophones) et en FLER (pour francophones illettrés). Heureux veinards de profs, qui peuvent expérimenter des pédagogies vraiment différenciées.

Comme l’établissement est de grande taille, il sert de déversoir aux collèges des environs dont les murs ne sont pas extensibles. En trois ans, le nombre d’élèves par classe est passé de 24-25 à 29-30 — c’est-à-dire l’extrême limite des capacités des salles Et en vérité, je le dis aux non-enseignants : une classe est comme un composé chimique, quelques éléments de trop peuvent faire virer le produit.

Une seule salle de permanence (quand je pense que le ministre voudrait que les devoirs soient désormais rédigés à l’école…), installée à côté du bureau d’une des deux CPE, et près de laquelle il est impossible de faire cours, tant ces enfants s’y défoulent avec volubilité, au nom de la loi Jospin qui a reconnu leur liberté d'expression. Dois-je préciser qu'ils y entrent et en sortent à leur gré ?

Claire-Hélène, qui ne manque pas d’humour (c’est pourquoi elle a survécu si longtemps, avant d’envoyer sa démission), précise dans un second courrier : « Nous sommes renommés dans l'académie, dans les médias, pour nos projets si enrichissants pour les élèves tels qu'Agenda 21, 4emes sport, 6e expérimentale... tous étant le moyen de destructurer les élèves qui ont le plus besoin de structure sous prétexte d'enseigner autrement. La 6e expérimentale a été ouverte cette année : cours sur 1h30 au lieu d'une heure, travail en équipe autour de thèmes communs aussi vides qu'inutiles (les Buttes-Chaumont, le cinéma, le sport), certains cours se font à deux professeurs (math/sport par exemple). C'est un véritable fiasco, les collègues reconnaissant qu'ils n'ont pas pu faire un seul cours depuis le début de l'année. Les deux 4e sport, ouvertes cette année et vantées dans la presse, sont également deux classes dans lesquelles on ne fait pas cours : les élèves ayant appris à la rentrée qu'ils en faisaient partie ont immédiatement compris que cela signifiait que l'on n'attendait plus rien de scolaire de leur part ("Mais, Madame, pourquoi est-ce qu'on m'a mis dans cette classe de débiles ?" m'ont demandé certains anciens élèves que je croisais). Les horaires ne sont même pas véritablement aménagés puisque dans les deux classes, certains cours de matières scientifiques ont lieu après le sport, de 16h à 17h. »

À l’arrivée, avec moins d’enseignement en groupes que dans la moyenne académique (10% contre 25%), une incitation à la « pédagogie différenciée » que les conditions d’exercice rendent impossible, la présence d’élèves parfaitement illettrés au milieu des autres (c’est cela aussi, le collège unique qui plaît tant au SGEN, au SNES et au SE-UNSA),le collège Bergson a les pires résultats au Brevet de Paris (20 points en dessous de la moyenne académique).

Je passe sur les recommandations pédagogiques usuelles, sortez-les, amenez-les aux Buttes-Chaumont — et pas pour leur parler de Proust ou d’Albertine, qui y draguaient au tournant du siècle… J’ai déjà évoqué dans la Fabrique du crétin cette tendance lourde des pédagogies modernes, qui vise à prodiguer le moins d’heures de cours réelles (haine de l’enseignement frontal, probablement, et de la transmission de connaissances), au profit de sorties devenues l’alpha et l’oméga de l’enseignement « démocratique » que préconisent ces peigne-culs.

 Voilà comment on pousse à bout des enseignants acharnés à faire leur métier : en leur demandant de faire de la garderie. Oh, ça satisfait sans doute les parents d’élèves — encore que dans le XIXème comme ailleurs, ils ne se soucient pas tous de ce qui se passe en classe. En créant les conditions de l’exaspération. En détruisant dans l’œuf les chances des élèves, et la patience des profs.

 

 J’étais samedi dernier à la journée organisée par le Nouvel Obs au collège des Bernardins. J’y ai entendu l’ineffable Peter Gumbel expliquer encore une fois combien l’enseignement français stressait les élèves…

« Et le stress des profs, y avez-vous pensé ? S’il y a tant d'enseignants au bord de la crise de nerfs (1), si nous sommes l’une des très rares professions à disposer de sa propre clinique psychiatrique, si, surtout, plus personne ne veut faire ce métier, comme le prouvent les chiffres des concours qui se tiennent en ce moment (2), au moment où toute la génération du baby-boom arrive à l’âge de la retraite, ce n’est pas tout à fait un hasard. Et qui mettrons-nous face aux élèves quand toutes les Claire-Hélène encore en exercice auront rendu leur tablier ? Des Gentils Animateurs ? Des Grands Frères ? Des Licenciés payés dix mois sur douze, comme cela se fait en ce moment — et facilement licenciables ? »

Du fond du cœur, je salue les guerriers et les guerrillères, comme disait Monique Wittig, qui s’obstinent à faire cours, les résistants de la transmission, les mercenaires (mal payés) de l’enseignement disciplinaire. Vous êtes aux Thermopyles, et l’armée innombrable des destructeurs de l’Ecole arrive sur vous. Alors, quelques-uns s'acharnent, tant bien que mal, parce qu'ils aiment à se battre un contre cent, et que c'est bien plus beau lorsque c'est inutile, et d’autres démissionnent, pour ne pas y laisser la peau.

Ma foi, je peux le comprendre. Et ce n’est pas en introduisant des modules pédagogiques dans la formation universitaire des enseignants, ni en leur expliquant, comme le souhaite Eric Debarbieux, à faire face à la violence, que nous convaincrons Claire-Hélène et les autres de rester dans un système en faillite : c’est en le ré-instituant, de la base au sommet.

Il faudrait peut-être en parler aux divers candidats de 2012…

Jean-Paul Brighelli

(1) Sujet déjà évoqué ici même : http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2009/05/10/profs-...

 (2) Dans plusieurs disciplines (Lettres ou Maths, par exemple), le nombre de candidats est inférieur ou quasi égal cette année au nombre de postes proposés. Le suspens des oraux va être insoutenable… On voulait 80% au Bac ? C'est au CAPES qu'on les aura.

 

http://bonnetdane.midiblogs.com/






La France, la démographie et l’euro

24/01/2011 10:39

La France, la démographie et l’euro


Nous ne nous en rendons pas encore bien compte, mais les questions démographiques vont littéralement bouleverser les équilibres de notre continent. Il y a 25 ans, la France, l’Italie et la Grande-Bretagne avaient exactement la même population. Aujourd’hui, notre pays sort du  lot.

Une démographie vibrante

Alors que quasiment tous nos voisins présentent une démographie anémique, la France fait plus de deux enfants par femme. En 2010, nous avons fait 838 000 bébés, un record depuis près de trente ans et une progression de plus de 85 000 naissances par rapport au point bas de 1993. On peut désormais s’attendre à ce que le record de 1971 finisse par être battu. Résultat, la population de notre pays vient d’atteindre le cap des 65 millions d’habitants.

Ce résultat est venu tempérer les commentaires sur la « dépression nationale » qui avait été mesuré par BVA et qui place la France parmi les peuples les plus pessimistes du monde. Le fait de continuer à faire des enfants est une contradiction avec cette analyse, qui montre que les Français sont sans doute un peu plus râleurs que la moyenne. En outre, notre pays touche les dividendes d’une politique familiale ambitieuse et coûteuse mais efficace, et rentable.

Une nouvelle Europe

C’est entre 2040 et 2050 que notre pays devrait ainsi dépasser l’Allemagne comme pays le plus peuplé d’Europe. En effet, même si l’Allemagne compte 82 millions d’habitants, elle fait déjà 150 000 bébés de moins que nous. Si les jeunes générations reproduisent le comportement de leurs mères, dans à peine trente ans, l’Allemagne pourrait bien faire moitié moins d’enfants que la France. Certaines études Allemandes anticipent une population de 40 millions en 2100…

Le point positif est que cette grande divergence démographique va considérablement accroître le poids de notre pays en Europe. La France va redevenir le pays le plus peuplé d’Europe. Mais si cela a des avantages, cela pose un problème monétaire. En effet, le grand écart démographique avec l’Allemagne accentue la divergence dans l’inflation des biens immobiliers (dont la valeur n’a pas bougé en Allemagne depuis la fin des années 90 alors qu’elle a triplé en France).

Bref, la démographie seule explique en partie pourquoi France et Allemagne auront du mal à partager la même monnaie à l’avenir. Une population en hausse créé un peu plus d’inflation structurellement. De même, la France devra forcément financer un effort d’éducation proportionnellement beaucoup plus important que l’Allemagne. Bref, la démographie va accélérer la divergence de nos pays, nécessitant des politiques monétaires différentes, ce que l’euro interdit.

La forte démographie de la France est un immense atout pour notre pays, un atout qui va bouleverser le visage de l’Europe. Mais cet atout est aussi un immense inconvénient pour maintenir une monnaie unique avec des pays dont les démographies sont aussi divergentes.

Laurent Pinsolle

http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/






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