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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Une grève de la faim chez des CRS "ça interpelle forcément" (Chevènement)

01/02/2011 10:33

Une grève de la faim chez des CRS


Dépêche AFP, lundi 31 janvier 2011, 10h22.


Une grève de la faim chez des CRS "ça interpelle forcément" (Chevènement)
L'ancien ministre socialiste de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement (MRC) a estimé lundi qu'une grève de la faim chez des CRS "ça interpelle forcément", soulignant qu'on demande à la police "beaucoup d'efforts" et "en même temps on supprime des postes".

"Je trouve qu'une grève de la faim chez les CRS, ça interpelle forcément, c'est quelque chose de jamais vu", a déclaré le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) sur Canal+, alors que des CRS marseillais en mission à Paris se sont mis samedi en grève de la faim pour protester contre la menace de fermeture de leur compagnie.

"C'est très original comme mouvement en tout cas" et "ça pose le problème des conditions dans lesquelles on fait évoluer la police", a-t-il ajouté.

"Les CRS sont une force de protection de l'ordre public, il appartient au ministère de l'Intérieur de voir comment les utiliser au mieux", a préconisé M. Chevènement, rappelant qu'il l'avait "fait autrefois en fidélisant les CRS dans certains quartiers dits sensibles sans pour autant dissoudre leurs unités".
Selon lui, "sans doute le ministère confronté à la RGPP (Révision générale des politiques publiques), c'est-à-dire à la baisse des postes, essaie de transférer les postes des CRS vers d'autres formes de police". Or, a-t-il dit, on demande à la police "beaucoup d'efforts, notamment en matière statistique, et en même temps on supprime des postes".
"Les postes qui avaient été créés par M. Sarkozy (alors ministre de l'Intérieur) dans les années 2002-2003 aujourd'hui sont supprimés", a souligné le sénateur du Territoire de Belfort.

"Nous méritions d'avoir une police professionnelle, une police républicaine" et "il ne faut pas réduire les effectifs de police en dessous du niveau où ils étaient en 2002".

Quant à la création de policiers citoyens, il a lancé : "c'est zéro, ça!" "La police c'est un métier, ça demande un professionnalisme certain, c'est un métier difficile" dans lequel "il y a chaque année des milliers de blessés et un certain nombre de tués. Par conséquent, je pense qu'il ne faut pas créer des forces supplétives et non professionnelles", a expliqué l'ancien ministre.






La défense anti-missiles balistiques de l’OTAN: une faute stratégique

01/02/2011 10:27

La défense anti-missiles balistiques de l’OTAN: une faute stratégique


Lors de son sommet de Lisbonne les 19 et 20 novembre, l’OTAN vient de décider officiellement la mise en place d’une Défense Anti-Missiles Balistiques de Territoire (DAMBT) (1) en Europe, décision que les sommets précédents de Riga et Bucarest avaient largement préparée. La France se trouve embarquée dans une stratégie militaire et diplomatique dangereuse, sans qu’aucun débat parlementaire ou médiatisé ne soit tenu sur un choix d’une telle importance. A notre Mouvement d’en mettre en évidence les enjeux.

La question de la protection contre les missiles balistiques se posa dans les années soixante au moment où les engins intercontinentaux devinrent opérationnels. L’absence de technologies adaptées et l’équilibre obtenu par la dissuasion nucléaire, la « destruction mutuelle assurée », amenèrent les USA et l’URSS à signer en 1972 le Traité ABM d’Interdiction des Armes anti-missiles, sans doute en attendant que la technique se mette à la hauteur… En 1983 Reagan rompt le consensus et provoque une révolution avec l’Initiative de Défense Stratégique (IDS) qui annonce la création d’un « bouclier anti-missile ». Contrairement à la dissuasion nucléaire qui répond à une agression majeure par une riposte massive infligeant à l’agresseur des destructions insupportables, il s’agit dorénavant de donner priorité à la destruction en vol des missiles assaillants par des missiles défensifs qui entrent en collision ou explosent à proximité. D’une protection par la menace d’une contre-agression on passe à une protection par l’invulnérabilité du territoire. Ralentie par Clinton, puis reprise avec vigueur par Bush fils, cette doctrine partage, avec la dissuasion classique, la première place des choix stratégiques des Etats-Unis et a donné lieu à la mise en place opérationnelle d’un système d’une extraordinaire complexité.

Décrivons-le brièvement. Des satellites spécifiques détectent le lancement d’un missile assaillant, localisent, identifient l’agresseur, transmettent les données, transmettent les ordres de tir aux installations au sol, ceci durant la phase de propulsion du missile. Des radars à très longue portée, des radars de calcul de la trajectoire balistique, d’autres types de missiles défensifs installés au sol ou sur navires sont mis en action durant la phase de mi-course à très haute altitude (de 500 à 2000 Km) ; enfin d’autres radars, d’autres missiles sont optimisés pour l’interception durant la phase de rentrée dans l’atmosphère. Sachant que les vitesses acquises par les missiles assaillants vont de 1,5 km/s pour une très courte portée (500km) à 6 km/s pour les longues portées (6000 km ou plus), le temps disponible pour détecter-identifier-vérifier-calculer-choisir la réponse-décider-exécuter est de 8 mn si l’agresseur est à 1000 km, 15 mn s’il est à 3000 km, 30 mn s’il est à 10000 km…

La mise en œuvre d’un tel système pose d’énormes difficultés à résoudre en quelques minutes. Le missile assaillant peut larguer des leurres et émettre des contre-mesures qui rendent aléatoires la discrimination et le repérage ; les installations basées à terre sont localisées et préventivement attaquables ; les missiles actuels sont capables de manœuvres évasives et peuvent larguer plusieurs têtes en fin de course, alors que cette rentrée en atmosphère est parcourue pendant 20 à 40 s durant laquelle une interception est reconnue illusoire. Les radars d’alerte avancée sont nécessairement situés dans des Etats étrangers, éloignés de l’Etat protégé, et qui doivent assumer les risques de cette alliance. Dans l’hypothèse d’une interception réussie à mi-course, la plus probable, les retombées du missile assaillant, éventuellement nucléaires, peuvent atteindre les Etats survolés à ce moment, ou, au gré des vents, d’autres contrées étrangères au conflit. Un missile tiré contre la France depuis le Moyen-Orient survolerait cinq Etats avant d’approcher du but ; faudrait-il conclure à l’avance cinq accords, et avec quel contenu ? Pour avoir une probabilité acceptable d’interception, les experts estiment que deux missiles défensifs contre un assaillant sont un minimum; on imagine les difficultés face à une salve de missiles. Les essais réalisés à ce jour ont abouti à des résultats mitigés. Le système est évidemment désarmé face à une agression par un missile de croisière volant à quelques centaines de mètres du sol, engin dont la prolifération est probable à mesure que les Etats acquièrent la maîtrise des systèmes de guidage.

De tels constats suffisent à discréditer la DAMBT. Et nous ne parlons pas des coûts qu’il est impossible d’évaluer.

Mais la critique essentielle se situe à un autre niveau, celui des principes d’une politique de défense, les aspects techniques étant secondaires. En 1983, Reagan avait justifié l’IDS par un argument habile : l’invulnérabilité promise allait rendre obsolète la dissuasion nucléaire, message très favorablement accueilli par une opinion universelle effrayée par la perspective de représailles qui reproduiraient la tragédie d’Hiroshima. Ce discrédit du nucléaire fait son chemin. L’article Rocard-Juppé, et surtout le discours d’Obama à Prague en faveur de l’option « zéro nucléaire », mais qui ne dit rien de la DAMBT, en montre l’influence, et cela tend à accréditer auprès du public le choix d’un dispositif exclusivement défensif.

Le nombre d’Etats en possession de missiles balistiques à moyenne et longue portée s’est sensiblement accru ces dernières années : la Corée du Nord, le Pakistan, l’Iran, l’Inde ont rejoint les cinq puissances nucléaires ; d’autres s’y joindront. La portée et la précision progressent rapidement. De tels engins font désormais partie des rapports de force internationaux. Est-il légitime de s’en protéger par un dispositif spécifique venant s’ajouter à la dissuasion nucléaire ?

Quelle menace justifie la DAMBT dans le discours des USA ? Une attaque balistique par l’Iran… Hypothèse absurde, pire que le mensonge sur les armes de destruction massive de l’Irak qui, elle, était vraisemblable. Quel esprit sensé peut envisager une agression majeure des Etats-Unis par un Etat qui serait réduit en cendres dans les heures suivantes ? Si l’Iran se dote de l’arme nucléaire, c’est pour se sanctuariser, et jouer ensuite de cette puissance, plus psychologique que technique, dans sa zone d’influence ; par ailleurs aucune organisation terroriste ne pourra se donner les moyens d’acquérir de telles armes. Il est remarquable que l’inanité de l’argument ne fait pas obstacle à son utilisation répétée par le conditionnement idéologique quotidien. Il en va de même pour les autres Etats émergents qui estiment que l’accession au nucléaire militaire est la meilleure garantie de leur intégrité, et dont les offensives seraient suicidaires.

Le danger provoqué par le développement du système anti-missile américain balistique est son addition à la dissuasion nucléaire classique. Car l’obsolescence de celle-ci invoquée dans le discours de Reagan est elle-même obsolète, et si les américains soulignent, dans leur récente « Nuclear Posture Review » 2010, que l’emploi de leurs armes nucléaires est désormais limité aux cas d’agression elle-même nucléaire ou utilisant des armes de destruction massive (biologique, chimique), ils affirment en même temps qu’ils conserveront une haute capacité de frappe nucléaire tant que perdurera une menace de cette nature. Le petit pas des récents accords START 2 est significatif. Leur choix est depuis longtemps d’ajouter la Défense Anti-Misssiles Balistiques de Territoire à la dissuasion et d’y entraîner l’OTAN.

Revenons aux fondements de la dissuasion nucléaire. La paix résulte d’un état d’équilibre stable entre deux adversaires potentiels qui tous deux sont vulnérables à l’agression de l’autre, mais qui possèdent tous deux la capacité de riposter en infligeant à l’agresseur des destructions telles que, même si celles-ci n’étaient que partielles, les avantages attendus de son agression seraient disproportionnés par rapport à ses propres pertes. Ce calcul ne vaut que pour l’atteinte aux « intérêts vitaux », l’absence de leur définition renforçant la gravité du risque.

Chacun accepte sa faiblesse mais a confiance en sa force ; chacun respecte la force de l’autre tout en connaissant ses faiblesses ; un double équilibre est ainsi assumé, dans la conscience de soi et dans la vision de l’autre, fondateur de relations sur une base égalitaire dans des contextes géopolitiques qui rejettent de plus en plus les hégémonies et requièrent au contraire le multilatéralisme. L’analogie peut être faite avec les relations interpersonnelles.

Tout autre est la logique engagée par l’érection de barrières qui se veulent infranchissables, quand bien même elles ne le seraient pas. Se protéger derrière sa cuirasse et brandir le glaive suprême face à des Etats qui ne possèdent que des glaives encore bien courts est à l’évidence vouloir pérenniser une position de toute-puissance. La conjugaison de ces deux forces procure une puissance démesurée : à l’abri d’une agression, l’Etat qui en dispose a les mains libres pour employer ses armes nucléaires ou conventionnelles sans craindre la riposte ; il est protégé contre la réponse à ses propres offensives ! Les Etats-Unis veulent à la fois l’inviolabilité de leur territoire et la capacité de frappe maximale illimitée. Aucune réciprocité n’est admise dans cette affirmation d’une position unilatérale qui suppose et promeut l’inégalité dans la possession de la puissance militaire. Or seules l’acceptation de la réciprocité des risques et la limitation consciente des capacités de destruction peuvent éviter d’entraîner la planète dans une spirale de violence.

Il est possible d’interpréter cette recherche constante d’hégémonie par la primauté du technologisme dans le cadre idéologique des américains. Il est également recevable de voir dans cette intolérance à la moindre vulnérabilité la persistance du traumatisme de Pearl Harbour réactivé par le 11 septembre 2001. Quoi qu’il en soit, la dénonciation unilatérale du traité ABM par G.W.Bush en 2001, le refus de renégocier un traité interdisant les missiles anti-missiles demandé par la Chine, le déploiement d’éléments DAMBT en Alaska, en Californie, au Danemark, en Ecosse, sur les bâtiments de l’US Navy, des partenariats qui installent un système complet avec le Japon et en Israël, des investissements de l’ordre de 10 mds $ par an, autant de manifestations de la volonté d’aller jusqu’au bout de ce choix politique. B.Obama a dû renoncer à l’installation de missiles en Pologne et de radars en Tchéquie face à l’hostilité de la Russie, mais ce projet est maintenant remplacé par des radars embarqués sur des navires américains et croisant en Méditerranée.

Le dispositif anti-missiles balistiques de l’OTAN sera nécessairement couplé avec la Missile Defense propre aux USA et dont il sera une branche. Les énormes contraintes techniques et de réactivité quasi-immédiate imposent l’unicité de commandement qui est évidemment américain. Les Etats européens, qui persistent à vouloir bénéficier d’une protection militaire à moindre coût grâce à l’OTAN, n’émettent aucune objection, et l’Allemagne elle-même continue d’affirmer que l’OTAN est « le seul cadre crédible pour la protection de l’Europe », de quoi donner des inquiétudes à ceux qui croient encore en une Politique de Sécurité et de Défense crédible de l’Union européenne !

Organisation militaire justifiée par la menace soviétique en Europe, l’OTAN se donna ensuite un champ d’action géographiquement illimité pour préserver son existence, et pérenniser la dépendance des nations européennes à son égard. A un moment où cette organisation peine à se définir, où le fiasco en Afghanistan est inéluctable, et où l’Europe n’est plus au centre des enjeux internationaux, la création d’une DAMBT vient à point renforcer ce lien qui devient une véritable tutelle technique et surtout politique. La France, qui en d’autres temps aurait tenu une position remarquée, est rentrée dans le rang et se soumet à une stratégie qui ne correspond ni à son choix initial ni à ses intérêts.

L’hégémonie militaire de Etats-Unis dans les années quatre-vingt-dix va de pair avec la domination du capitalisme financier, toutes deux créations du néo-conservatisme. Aujourd’hui les USA sont en grandes difficultés économiques et budgétaires, leurs forces militaires sont en échec sur le terrain, leur situation politique interne est soumise à de nouvelles tensions, et néanmoins ils jouent une dangereuse fuite en avant avec le développement de ce gigantesque système. L’équilibre de la dissuasion est rompu, le lieu des conflits s’étendra prochainement à l’espace dont la militarisation est déjà une réalité avec les destructions de satellites par des missiles, en attendant d’être vraiment arsenalisé par le positionnement d’armes dans cet espace. La bataille hors territoire sera bientôt possible. La course aux armements est relancée pour les Etats les plus puissants qui refuseront de se laisser distancer, les autres s’efforçant de courir derrière. La contradiction entre la perte d’influence et cette volonté de puissance absolue est irrationnelle et inquiétante. Est-ce une fatalité qu’un régime en déclin réagisse en aggravant les déséquilibres dont il est responsable et lui-même victime ?

A l’occasion d’un colloque sur les antimissiles, J.S. Mongrenier, de l’Institut Français de Géopolitique, concluait en ces termes :
« Nous sommes plongés dans ce que le philosophe M.Heidegger nomme le monde de la technique, un univers dans lequel le souci des fins et les objectifs ultimes de l’Homme sont éclipsés par la seule considération des moyens ; une certitude : tout ce qui peut être techniquement réalisé sera effectivement réalisé ». La folie du XXe siècle va-t-elle se poursuivre au XXIe ? Ce n’est rien moins que ces enjeux qui sont contenus dans la décision déjà prise d’entraîner les Etats européens dans cette galère. Les politiques participant à ce sommet ont-ils conscience du processus qu’ils ont engagé ?

Une contribution de Clément Lacaille, Premier secrétaire de l’Union Régionale de Bourgogne.


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1) A ne pas confondre avec la Défense anti-missile de Théâtre qui protège une zone restreinte, par exemple un déploiement de troupes à l’extérieur, le groupe aéronaval, contre des missiles de courte portée, qui est tout à fait justifiée et dont la France possède actuellement les principaux moyens.






Affaire Rantanplan/Jacob, quand la futilité se donne en spectacle

01/02/2011 10:12

Affaire Rantanplan/Jacob, quand la futilité se donne en spectacle


Dans « l'affaire Jacob/Rantanplan », l'indécence de la politique politicienne est entièrement à l'œuvre. Pour Philippe Bilger, c'est encore une fois un incident anecdotique qui sert à occuper l'espace médiatique pour mieux occulter les véritables enjeux sociaux et politiques du moment.


Vous croyez qu'on n'a pas de temps à perdre en vaines querelles, qu'il y a eu la Tunisie puis maintenant l'Egypte, que la crise est mondiale et que la France n'est pas au mieux ? Vous vous trompez. L'essentiel est que Christian Jacob, président du groupe parlementaire UMP, a été traité de Rantanplan (jdd.fr, nouvelobs.com).

Vous croyez que la justice et son indépendance, la police et ses enquêtes, l'Etat de droit en général appellent une attention démocratique de tous les instants ? Vous faites erreur. L'important est qu'on reproche au Premier ministre d'avoir traité Christian Jacob de Rantanplan.

Vous croyez que le chômage qui ne baisse pas, l'état calamiteux de nos finances publiques devraient mobiliser prioritairement le monde politique ? Vous vous égarez. L'urgent est de vérifier si le démenti du Premier ministre sur Rantanplan est fondé ou non quand Christian Jacob, paraît-il, s'est plaint auprès de lui.

Vous croyez qu'à quelques quinze mois de l'échéance présidentielle les citoyens sont en droit d'attendre de leurs gouvernants et du parti dominant des perspectives, une vision, moins une agitation législative, une obsession de la réforme pour la réforme qu'une réflexion forte pour l'avenir, une volonté de redonner un sens, de recréer un destin collectif ? Vous êtes vraiment futiles. Le capital est d'entendre Jean-François Copé, à son tour, déplorer que le Premier ministre se soit laissé aller à Rantanplan sur Christian Jacob.

Il y a tous les drames sociaux, les misères et les tragédies au quotidien, le désespoir de beaucoup qui ont du mal à joindre « les deux bouts » et supportent de plus en plus mal leur infortune quand l'argent crève l'écran de notre République, quand ostensiblement la France qui possède et abuse oublie l'autre et que le pays se retrouve cassé en deux. Vous croyez qu'il y a là de quoi se révolter ? Vous avez du temps à perdre. Le fondamental est de déterminer qui a pu traiter Christian Jacob de Rantanplan et si le coupable de cette faute gravissime ne serait pas en réalité un collaborateur de Jean-François Copé (Paris Match).

J'admets forcer le trait mais il n'empêche que Rantanplan, depuis une quinzaine de jours, agite et occupe. Quelle énergie est dépensée pour ce ridicule incident ! Je me demande si ceux qui ont participé à cette joute se rendent bien compte du désintérêt absolu du peuple à l'égard de ces péripéties pichrocholines.
 

Affaire Rantanplan/Jacob, quand la futilité se donne en spectacle
Plus sérieusement, quand le président de la République s'est emparé du crime de Pornic, il a affirmé que lutter contre la récidive était le seul moyen de faire pièce au Front national (Le Figaro). On peut en discuter. En 2007, on l'a asséché. En 2011, ne lui redonne-t-on pas vigueur en venant sur son territoire, fût-ce pour le dénoncer ? Ce qui est sûr en revanche, c'est que Rantanplan est une catastrophe sur ce plan. Les digressions dérisoires et grotesques que la République s'octroie comme pour se divertir font le lit d'une frange de plus en plus importante de la communauté nationale qui, méprisant les partis, moquant la politique et les « politiciens », est ouverte à toutes les dissidences pourvu qu'elles ne soient pas gangrénées par la légalité républicaine.

Rantanplan, c'est la distraction d'un univers qui ne sait plus où donner de la tête, un monde qui s'occupe de très peu ici parce qu'il est impuissant par ailleurs.

Lire d'autres articles de Philippe Bilger sur
son blog..philippebilger.com
 





Tunisie, Egypte : Bachir el Assad a sa petite idée…

01/02/2011 10:01

Tunisie, Egypte : Bachir el Assad a sa petite idée…


Dans un entretien accordé par le président syrien au Wall Street Journal, Bachir el Assad livre ses réflexions sur la situation dans la région suite aux évènements en Tunisie et en Egypte. La lecture de ses propos n’est pas seulement fascinante mais aussi importante pour comprendre les courants de fond qui agitent le monde arabe -ainsi que l’Iran et la Turquie. L’échange est particulièrement révélateur

WSJ : En tant que président de la Syrie, quelle est votre vision des évènements en Tunisie, en Egypte en Algérie et en Jordanie ? Comment voyez-vous les changements dans la région et quelles en seraient les éventuelles répercussions en Syrie ?

Bachir el Assad: [..] Je ne parle pas ici au nom des Tunisiens ou des Egyptiens. Je parle au nom des Syriens [..]. Nous sommes dans des circonstances plus difficiles que la plupart des pays arabes et malgré cela la Syrie est stable. Pourquoi ? Parce qu’il faut être proche des croyances du peuple. C’est un point essentiel. Quand il y a une divergence entre la politique menée et les croyances et intérêts du peuple, un fossé se crée et cela génère des perturbations. Car les gens ne vivent pas qu’en fonction de leurs intérêts matériels, ils vivent aussi de croyances et surtout d’idéologie. Si vous ne comprenez pas la dimension idéologique de la région, vous ne pouvez pas comprendre ce qui est en train de se passer1.

Quels sont donc ces “croyances” du peuple ? Quelle est cette « idéologie » régioniale qui est, selon Assad, la clé de la survie des régimes ? Quelle est la différence entre la Syrie et les pays comme la Tunisie, l’Egypte, le Yémen ou la Jordanie ? Si on avance par élimination on peut tout de suite exclure, cela va sans dire, les libertés démocratiques, mais aussi l’Islam : la Syrie est un Etat laïque et les Frères musulmans locaux ont été méthodiquement exterminés par le père de l’actuel président en 1982. Ce n’est pas non plus la situation économique : le PIB égyptien est supérieur à celui de la Syrie (5%-10% de différence) ou de la Jordanie. En fait, la seule différence entre la Syrie et ses voisins est son hostilité viscérale aux Etats-Unis et à Israël.

Cette analyse, juste et profonde, du président syrien jette une lumière nouvelle sur la situation dans la région. Peu importe si l’Egypte a fait des progrès énormes grâce à l’aide américaine, et si elle a récupéré les territoires occupés par Israël jusqu’au dernier millimètre carré : le rejet est idéologique et n’a rien à voir avec tel ou tel contentieux réel.

Voilà donc la politique qui sera adoptée par les Frères musulmans s’ils arrivaient au pouvoir au Caire : plus de relations avec Israël, plus de relations avec les Etats-Unis. Les problèmes profonds de l’Egypte sont tellement compliqués que personne, quelle que soit la longueur de sa barbe, ne pourra les résoudre rapidement. Mais le président syrien nous dit que ce n’est même pas la peine d’essayer. Il nous dit que ventre creux a une ouïe sélective et, plutôt que de le remplir, il suffit de murmurer les formules magiques qui détournent la colère.

Gil Mihaely
  1. WSJ: As the president of Syria, how do you see what is happening in Tunisia, Egypt, Algeria, and Jordan? How do you see the region changing and eventually, what does that mean for Syria itself?
    Assad : It is about another important issue. I am not talking here on behalf of the Tunisians or the Egyptians. I am talking on behalf of the Syrians. It is something we always adopt. We have more difficult circumstances than most of the Arab countries but in spite of that Syria is stable. Why? Because you have to be very closely linked to the beliefs of the people. This is the core issue. When there is divergence between your policy and the people’s beliefs and interests, you will have this vacuum that creates disturbance. So people do not only live on interests; they also live on beliefs, especially in very ideological areas. Unless you understand the ideological aspect of the region, you cannot understand what is happening.

http://www.causeur.fr/tunisie-egypte-bachir-el-assad-a-sa-petite-idee%e2%80%a6,8519







Mariage homo: de quel droit?

01/02/2011 09:47

Mariage homo: de quel droit?


A chaque lobby sa loi…

Les associations d’homosexuels ont donc feint, comme l’on pouvait s’y attendre, d’être « déçues » par la décision du Conseil constitutionnel du 28 janvier 2011 constatant que la Constitution française n’impose nullement d’ouvrir la possibilité de se marier à deux individus du même sexe. Nulle personne sensée n’avait pourtant imaginé que l’institution de la rue Montpensier, que l’on dit composée de « Sages », allait se mettre soudain à faire divaguer la Constitution, comme le fait souvent la Cour européenne des droits de l’homme en livrant de la Convention du même nom des interprétations pour le moins constructives et fantaisistes. Il se trouve d’ailleurs que la Constitution française est absolument muette sur le mariage et que son article 34 se borne à renvoyer à la loi le soin de « fixer les règles concernant l’état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux et les libéralités ».

Mais les avocats des deux lesbiennes requérantes et des associations qui les soutiennent y sont évidemment allées de l’éternelle rhétorique victimaire utilisée par toutes les militances catégorielles pour demander au Conseil de mettre un terme à l’odieuse discrimination dont seraient victimes les homosexuels du fait d’une législation civile attentatoire au principe constitutionnel d’égalité des citoyens devant la loi.

Seulement, la question juridique n’est, en l’occurrence, pas du tout celle-là. La loi française, en effet, ne prive pas une catégorie de personnes de l’accès à un « droit » qu’elle aurait créé. Il se trouve que le mariage n’a jamais été conçu autrement qu’entre un homme et une femme, seuls capables d’engendrer, et qu’il ne se définit donc pas en dehors d’une relation hétérosexuelle. Il est exclusivement la consécration institutionnelle de celle-ci. Ce que résumait Renaud dans une jolie chanson : « Même si j’étais pédé comme un phoque, je n’serais jamais en cloque. »

Le monopole hétérosexuel du mariage n’est donc pas le fruit d’une législation arbitraire, discriminatoire et « hétérocentriste », il est tout simplement sa définition même, de telle sorte que Jacques Chirac n’avait souffert d’aucune « absence » en parlant de « parodie de mariage ». Il ne peut s’agir que de cela, en effet, et les images du fameux « mariage de Bègles », évoquant celui de Thierry Le Luron et de Coluche, semblaient sorties de ces peintures haïtiennes représentant les mariages burlesques des carnavals antillais.

La loi française n’est donc pas discriminatoire, le traitement différent de situations différentes n’étant évidemment pas prohibé par le principe d’égalité, sauf à prétendre aussi abroger la condition d’âge nubile, autrefois fixée à la puberté et aujourd’hui à la majorité. Ce que veulent les militants homosexuels, c’est tout simplement faire changer le sens même du terme de mariage pour lui faire dire ce qu’il n’a jamais pu vouloir dire.

La question fondamentale est donc celle du sens et de la fonction du droit dans une société. Sans doute le droit sait-il depuis longtemps créer des fictions dont l’adoption est l’exemple type, mais il s’efforce toujours de les rendre vraisemblables et de ne pas s’écarter de la réalité possible. Faut-il aller toujours plus loin dans l’artificialisme en satisfaisant toujours plus de revendications aberrantes au nom d’un prétendu « progrès » et de la reconnaissance de droits illimités ou refuser rationnellement l’institutionnalisation de ce qui n’est tout simplement pas vraisemblable ?

Dans un article du 3 juillet 2010 consacré aux passions de certains individus pour leurs animaux domestiques, le journal Marianne faisait part du mariage d’un individu humain de sexe masculin avec sa chatte prénommée Cécilia. L’on sait, en effet, que des juristes anglo-saxons s’interrogent sur les moyens de léguer un héritage à un animal tandis que le mouvement de l’écologie profonde réclame, derrière l’américain Peter Singer, la rédaction d’une Déclaration universelle des droits des grands singes. Le Traité de Lisbonne a amorcé un pas en ce sens en stipulant que « l’Union et les États-membres tiennent pleinement compte des exigences du bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles ». Il y a fort à parier que les militants de la libération animale ne s’arrêteront pas là, d’autant que certaines légendes racontent que les singes seraient capables d’élever, à défaut d’éduquer, un enfant humain.

Nul doute qu’après la décision du Conseil constitutionnel, les associations d’homosexuels reprendront leur harcèlement en direction du législateur, tout comme le lobby mortifère du « droit de mourir dans la dignité » qui reprend sans relâche sa « lutte » après chaque refus essuyé. Dans son livre intitulé Quand les minorités font la loi (Les voies du droit, PUF, 2002), la juriste canadienne Andrée Lajoie a montré comment la tyrannie des minorités s’exerçait complémentairement dans les prétoires et les hémicycles. On s’en remet donc désormais au politique non sans avoir d’abord paradoxalement obtenu de celui-ci qu’il interdise le débat démocratique en incriminant pénalement les arguments adverses qualifiés de sexistes, homophobes, handiphobes ou autres. Le débat politique avec les « Khmers roses » (François Devoucoux de Buysson, éditions Blanche, 2003) a donc toutes les chances de se transformer en monologue agressif et sectaire.

Anne-Marie Le Pourhiet

http://www.causeur.fr/mariage-homo-de-quel-droit,8511

 






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