Rassemblement des Gaullistes Républicains et Sociaux

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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Egypte : Après la «marche du million», l’opposition cherche sa place

02/02/2011 15:46

Egypte : Après la «marche du million», l’opposition cherche sa place


À quel moment le raïs va-t-il finir par décro-cher ? Comprendre que son heure est passée et qu’il est temps de tourner la page sur trente ans de pouvoir absolu ? Dans les rues du Caire, des centaines de milliers, peut-être un million, peut-être deux millions, de manifes-tants se sont rassem-blés mardi 1er février pour la plus grande démonstration de force populaire qu’a connue l’Egypte depuis des décennies. Le tout bien après l’heure légale du couvre-feu, dans une ambiance de kermesse festive, ponctuée de chants, de danses et de slogans repris à tue-tête. Malgré les banderoles et les pancartes appelant le président Hosni Moubarak à «dégager» – toujours les mêmes, juste en plus grand nombre ,il s’agissait moins de réclamer son départ que de l’entériner.
Dans la soirée, vers 23 heures, une nouvelle intervention télévisée du président égyptien n’y a rien fait. Hosni Moubarak a annoncé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat présidentiel, lors de l’élection prévue à l’automne, et qu’il emploierait ces derniers mois à la tête du pays à organiser «une transmission pacifique» du pouvoir en exerçant pleinement les pouvoirs que lui confère la constitution. Ce nouveau recul du raïs est apparu aussitôt décalé et en retard, même s’il peut satisfaire l’armée et les Etats-Unis qui demandent une «transition ordonnée». Mercredi matin, les manifestations se poursuivaient au centre du Caire. Mohamed El Baradei fixait comme une sorte d’ultimatum, estimant que Moubarakavait désormais jusqu’à vendredi pour quitter le pouvoir. Vendredi est annoncé comme une nouvelle journée de manifestations dans tout le pay.
« À mon avis, il s’agit d’une question d’heures, de jours au maximum », estime Salah Adly, le dirigeant du parti communiste égyptien, longtemps interdit, qui remonte le flot des manifestants se dirigeant vers la place Tahrir (« Libération »), afin de trouver un endroit calme où discuter. Il grimpe quelques étages d’un bâtiment vétuste pour se poser au siège du parti d’Ayman Nour, l’ancien candidat à la présidentielle qui a osé défier Moubarak en 2005 et l’a payé de trois ans et demi de prison.
Quelques minutes plus tard, Nour arrive à son tour, après un bain de foule où les gens se précipitaient sur lui pour l’embrasser, lui glisser un encouragement ou le remercier d’être là. Les deux hommes politiques – l’homme de gauche et le libéral, apprécié des Américains – s’isolent un moment pour évaluer leur position. Ayman Nour ne veut pas se prononcer sur le départ de Moubarak, mais il se dit optimiste : « Le régime est fini, on n’a jamais vu autant de monde dans les rues pour demander le départ du président. »
Pour la plupart des dirigeants politiques de l’opposition ou des mouvements de jeunesse à l’origine de cette manifestation monstre, la principale inconnue, celle du rôle de l’armée, est levée. « La déclaration de l’armée disant qu’elle n’userait pas de la force sur les manifestants est extrêmement rassurante », explique Michael Mounier, le porte-parole de la Coalition nationale pour le changement démocratique, la toute nouvelle instance regroupant presque tous les mouvements et partis d’opposition.
« Je pense que l’armée a décidé, avec l’accord des Américains, que Moubarak doit partir. Ses responsables ont dit qu’ils étaient d’accord avec les demandes de la population », renchérit Salah Adly. Bien sûr, il reste toujours des incertitudes, mais personne ne semble avoir envie d’un bain de sang. Les positions de l’armée dans la ville du Caire demeuraient d’ailleurs très discrètes et en faible nombre, face au flot des manifestants. Par ailleurs, les policiers, ceux qui ont causé une centaine de morts depuis la semaine dernière, sont toujours absents du centre de la capitale, à l’exception des agents régulant le trafic.
Tout indique que l’Egypte est entrée dans une phase de transition. Les discussions sont désormais ouvertes entre le vice-président Omar Suleiman, le nouvel homme fort du régime, et les opposants. « C’est la première fois qu’un président ou un vice-président prend son téléphone pour appeler l’opposition et lui dire : “Je veux discuter avec vous», souligne Michael Mounier, confirmant l’annonce faite par le même Suleiman lundi soir qu’il entamait des négociations. Les canaux de discussions sont désormais ouverts, même si les choses ne vont pas se faire aussi facilement.
La Coalition nationale pour le changement démocratique, qui comprend également le groupe représenté par l’ancien président de l’AIEA, Mohamed El Baradei, a pour l’instant refusé le dialogue tant que quatre conditions ne sont pas remplies : reconnaître que le pouvoir du président est nul ; rédiger une nouvelle Constitution ; dissoudre le parlement et organiser des élections libres ; former un gouvernement d’union nationale. À l’instar de ce qui s’est passé en Tunisie ces dernières semaines, les manifestants ne veulent pas d’un simple changement cosmétique à la tête de l’État.
Le vieux slogan du «pouvoir dans la rue»
Depuis plusieurs jours, tous les opposants interrogés dans la rue et chez eux soulignent la position timorée des Américains, qui n’ont pas appelé Moubarak à quitter le pouvoir, donnant le sentiment qu’ils continuaient à protéger leur allié. Cela n’a pas surpris grand monde, étant donné le peu d’amour des Égyptiens pour les Etats-Unis. Pourtant, tous ont noté les récentes déclarations d’Hillary Clinton appelant à une «transition ordonnée», et surtout l’arrivée au Caire lundi soir de l’envoyé américain Frank G. Wisner. « Il ne vient certainement pas en vacances », s’amuse un membre de l’entourage d’Ayman Nour, qui refuse toutefois de dire s’il y a déjà des contacts entre les Américains et l’opposition.
« Tant que Moubarak ne sera pas parti, nous continuerons à descendre dans la rue et à manifester. Rien ne peut plus nous arrêter », fanfaronne Abdelassim, un jeune étudiant qui est de tous les rassemblements depuis une semaine. Le nombre atteint mardi est de toute manière l’indicateur le plus clair du fait que la révolte ne faiblit pas. Au contraire, elle augmente.
Il faut dire que face à la fermeture de la quasi-totalité des administrations, des entreprises et des commerces, les Égyptiens se trouvent face à une alternative : rester chez eux ou manifester. Dans les autres villes du pays, les rassemblements de mardi ont également drainé des foules impressionnantes, et l’on parle désormais d’une grève générale qui démarrerait d’ici la fin de la semaine.
Mais au sein de cette transition qui s’organise, il y a un enjeu de taille : comment réconcilier les mouvements de jeunes – celui du 6-avril, ou Kifaya – avec des partis d’opposition qui ont, pour beaucoup, une image discréditée parce qu’ils ont pactisé avec le régime ou se sont courbés devant lui. « Pour l’instant, les jeunes refusent la médiation des partis politiques ou bien une figure qui imposerait ses décisions », admet Ayman Nour. « Il faut que les partis les rejoignent dans la rue, ce qu’ils ont commencé à faire, pour leur démontrer que nous pouvons travailler ensemble. »
Le cas de Mohamed El Baradei pose également problème. L’ancien haut fonctionnaire international a surtout fait campagne auprès des médias étrangers, et bien peu d’Egyptiens lui accordent du crédit. « El Baradei est juste un visage pour nous. Il vit à l’étranger, il vient juste de revenir en Egypte. Nous ne l’avons pas élu président. Je ne suis même pas sûr que nous l’ayons élu comme représentant pour négocier avec le gouvernement », assène Ahmad, un jeune pharmacien. En se déclarant mandaté par cinq groupes d’opposition pour dialoguer avec le pouvoir, il a été un peu vite en besogne, et il n’est pas sûr qu’il soit vraiment représentatif.
Le vieux slogan du « pouvoir dans la rue » se vérifie jour après jour dans celles du Caire. Mardi, plus que jamais. Mais il reste maintenant à organiser son transfert. Depuis un régime sclérosé et dépassé vers une nouvelle génération et de nouvelles figures. Il y a énormément de monde en embuscade pour ne pas souhaiter de trop grands bouleversements – les Etats-Unis, les Européens, Israël et le reste des autocraties arabes – mais il est désormais difficile d’imaginer un retour en arrière ou même un statu quo, sauf à vouloir user de la force brute pour écraser la révolte populaire, à la Tiananmen.





Flandre et Palestine : même combat!

02/02/2011 15:37

Flandre et Palestine : même combat!


Comment naissent les Etats-nations au XXIe siècle

Je le concède bien volontiers : il est quelque peu téméraire de mélanger dans une même marmite le houmous palestinien et la carbonade flamande pour mitonner une soupe analytique pouvant se révéler gravement indigeste. Pourtant, en considérant l’évolution, ces derniers mois, de la « question belge » et du processus de paix israélo-palestinien il est tentant d’établir un parallèle entre deux les deux situations.
Première similitude : dans les deux cas, on constate un blocage des discussions entre les parties concernées. En Belgique, on en est à plus de deux cents jours de palabres entre Flamands et Francophones pour constituer un gouvernement fédéral. Le dernier « conciliateur » nommé par le roi, le socialiste flamand Johan Van de Lanotte vient de jeter l’éponge, sa mission se heurtant aux exigences de plus en plus exorbitantes des indépendantistes de Flandre. Interrompues depuis l’opération « Plomb durci » à Gaza, les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens n’ont pas repris, en dépit des efforts de Washington et du Quartet (ONU, Russie, UE, Etats-Unis).
Deuxième similitude : ce blocage apparent n’empêche pas l’évolution de la situation sur le terrain et dans les esprits. En Belgique, l’homme fort de la Flandre, le nationaliste Bart De Wever s’est servi des négociations post-électorales pour pratiquer auprès de ses concitoyens, la pédagogie par le fait : en mettant toujours plus haut la barre des revendications flamandes, il acculait les Francophones à dire « non » à des exigences qui, en fait, signaient l’arrêt de mort de la Belgique fédérale. Comme il n’y a plus rien à négocier, le « plan B », c’est-à-dire la mise en marche d’un processus de scission du royaume va s’imposer de lui-même…
En Israël-Palestine, l’impasse diplomatique n’empêche pas Mahmoud Abbas et Salem Fayyad de construire une structure étatique pierre par pierre, avec l’aide financière de l’Europe et l’encouragement, tacite mais bien réel, du gouvernement israélien. Ce qu’ont révélé les fameux « Palestine papers » au grand-public – c’était déjà bien connu des spécialistes – ce sont les liens d’intimité qui existent entre les négociateurs, et cela quel que soit le parti israélien au pouvoir. Saëb Erekat, chef des négociateurs palestiniens et l’ancien conseiller diplomatique d’Ariel Sharon Dov Weisglass ne fréquentent pas seulement le même tailleur londonien, ils ont en commun quelques convictions qu’il leur est difficile de faire passer brut de décoffrage auprès de leurs mandants. Saëb Erekat, par exemple est un supporter acharné de la « coopération sécuritaire » entre Israël et l’Autorité palestinienne, qui a permis, sans être trop regardant sur les méthodes1, de démanteler l’organisation du Hamas en Cisjordanie. Et même plus que cela : au vu de ce qui se passe au Liban, ce même Erekat ne serait pas opposé à ce que la sécurité du futur Etat palestinien soit, d’une manière ou d’une autre, garantie par Israël, car le « frère » syrien a de grandes dents… Ni Erekat, ni Weisglass (ou ses successeurs au bureau de Netanyahou) ne sont dupes de la propagande déversée de par le monde par leur propre camp. Lorsqu’un sondage effectué par une institution indépendante (c’est à dire ni israélienne, ni palestinienne) auprès de la population arabe de Jérusalem-Est révèle que, dans le cas de la proclamation d’un Etat palestinien, 39% des personnes interrogées souhaiteraient rester sous administration israélienne, 30 % sous administration palestinienne, tandis que 30 % refusent de répondre, les choses deviennent plus compliquées…
Ce que souhaitent in petto les dirigeants palestiniens, c’est que leur futur Etat reste arrimé à l’économie israélienne, ce qui leur garantirait le maintien d’un niveau de vie de la population propre à leur éviter les mésaventures récentes de Ben Ali et Moubarak… Peu importent alors les dogmes frontaliers, hiérosolymitains, du droit au retour des réfugiés. Peu importe, pour les « réalistes » de la droite israélienne, le sort des implantations messianiques au cœur de la Judée et de la Samarie. Nous sommes d’accord sur presque tout, parce que nos intérêts convergent, mais nous sommes paralysés par un corset langagier – droit imprescriptible, capitale éternelle unifiée, et autres mantras indéfiniment ressassés : tel est le dilemme auquel sont confrontés Mahmoud Abbas et Benyamin Netanyahou ainsi que leurs négociateurs officiels et officieux.
Dans le cas belge comme dans celui du conflit israélo-palestinien tout le problème est de sortir du paradigme qui place la « communauté internationale » dans la position du juge suprême en matière de création d’Etats nouveaux. Le modèle « Congrès de Vienne », modifié « Traité de Versailles » et « accords de Potsdam » est encore dominant dans le fonctionnement de la diplomatie internationale. Ce modèle a encore été appliqué dans le démembrement étatique de l’ex-Yougoslavie. Dans ce contexte, nul Etat n’a le droit de naître hors du cadre fixé par les compromis entre les grandes puissances. La volonté rigide affichée par ces dernières à faire appliquer le « droit international » dans la résolution du contentieux territorial entre Israël et les Palestiniens est aujourd’hui le principal blocage à la réussite de la formule « deux Etats pour deux peuples ».
Les Flamands ont été prévenus à maintes reprises que l’Union européenne n’est pas du tout, mais alors pas du tout, favorable à la scission de la Belgique. On brandit même la menace d’un départ de Bruxelles des institutions de l’UE. L’éclatement de la Belgique mettrait trop cruellement en lumière l’échec du projet européiste d’emmener le Vieux continent dans les verts pâturages de l’ère post-nationale…
Alors que reste-t-il à ces peuples qui veulent entrer dans le club des Etats-nations en dépit des obstacles mis sur leur chemin par les cadors de la « communauté internationale » ? Quand on n’est pas le plus fort, il faut être le plus malin, et faire en sorte que, petit à petit, la situation sur le terrain évolue de telle manière qu’il n’y ait plus d’autre solution que de s’en accommoder.
 
Luc Rosenzweig
  1. le général américain Keith Dayton, chargé de la coordination sécuritaire entre Israël et l’Autorité palestinienne ne tarit pas d’éloge sur l’efficacité des services de sécurité palestiniens en charge de la lutte contre le terrorisme, à ce bémol près que leur usage immodéré de la torture suscite l’énervement de quelques ONG…





Jean-Pierre Chevènement, nouveau président de l'association France-Algérie

02/02/2011 15:07

Jean-Pierre Chevènement, nouveau président de l'association France-Algérie


Communiqué de presse, mardi 1er février 2011.


L’Assemblée générale, le Conseil d’administration de l’Association France-Algérie, réunis le 31 janvier 2011 à Paris, ont porté à la présidence de celle-ci Monsieur Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, sénateur du Territoire de Belfort.
L’Association France-Algérie a été créée à l’initiative du Général de Gaulle en 1963. Elle a pour but le développement des relations amicales et le progrès de la coopération entre Français et Algériens.
Son premier Président a été M. Edmond Michelet.
 





"Il faut dire aux Allemands que la France ne peut pas accepter la perspective d'une désindustrialisation totale"

02/02/2011 15:02



Jean-Pierre Chevènement était l'invité du cabinet d'études économiques Xerfi. Il répond dans la vidéo podcastée ci-dessous aux questions du journaliste Jean-Michel Quatrepoint.
Préoccupé par les médiocres perspectives de croissance en France et en Europe, Jean-Pierre Chevènement propose un projet européen à géométrie variable composé d'une trentaine de nations. Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) a ainsi abordé plusieurs thèmes lors de son entretien avec Jean-Michel Quatrepoint et en particulier :
  • L'euro: un mark bis qui, au lieu de rapprocher les pays de la zone, a creusé les divergences entre les Etats et les écarts de taux qui empêchent la monnaie unique de jouer son rôle de stabilisateur
  • Le risque d'une marginalisation de l'Europe entre le G2 formé par la Chine et les Etats-Unis, si la France colle aux exigences de l'Allemagne
  • Le pire scénario d'une France à la remorque de l'Allemagne pour constituer le noyau dur de l'Europe, après que le Portugal, l'Espagne ou l'Italie auraient retrouvé leur liberté monétaire
  • Une Europe des nations fondée sur le tryptique éducation/recherche et innovation/politique industrielle et conçue dans ses rapports avec la Russie et les pays de la zone euro méditerranée, en lieu et place d'une Europe confédérale
  • La nécessité de défendre l'industrie française, de mobiliser les grands groupes français sur le thème de l'intérêt national

    Source :
    Xerfi

http://www.chevenement.fr/






Papy n’a pas fait de Résistance

01/02/2011 17:43

Papy n’a pas fait de Résistance


La vénération de nos contemporains pour eux-mêmes a pour conséquence la convocation de leurs prédécesseurs au tribunal permanent − et expéditif − de l’Histoire, afin de vérifier si Napoléon n’était pas un peu raciste, Jules César misogyne ou si l’homme de Néandertal ne préférait pas, par hasard, payer des amendes plutôt que d’embaucher des handicapés ou de construire des HLM en zone résidentielle.
Mais cette névrose concerne de plus en plus l’intimité. Ainsi voit-on se former aujourd’hui un nouveau genre littéraire : l’introspection familiale à caractère sado-masochiste. Le principe est simple : dézinguer un ascendant mâle qui a vécu la période 1940-1944. Sauf si celui-ci était à Koufra avec Leclerc, on gagne à tous les coups. Ainsi se trouvent réunies deux passions contradictoires : la généalogie et la détestation de son passé.
L’énumération des ouvrages de ces vingt dernières années qui ont pour thème le passé collaborationniste du paternel serait longue. Il faut y ajouter le dernier livre d’Alexandre Jardin : Des Gens très bien, Grasset. Les Anciens mettaient au-dessus de tout le respect des ancêtres. Les Romains ne connaissaient pas de crime plus grave que le parricide. Les Modernes, apparemment, ne conçoivent pas de laisser tranquilles leurs parents, même quand ceux-ci sont morts. Il est piquant de constater que cette dénonciation des parents par leurs propres enfants fut précisément une des marques du régime nazi, dont on entend dénoncer par ailleurs sans indulgence les collaborateurs.
Épuration domestique
Comme le temps qui nous sépare de l’Occupation ne diminue pas, il faut désormais convoquer, à sa petite séance d’épuration domestique, le grand-père. C’est ce que fait Alexandre Jardin dans un ouvrage sans grand risque, puisque Vichy a disparu. Sans bénéfice non plus pour les victimes de ce régime. Son seul objet est de se déclarer dans le camp du Bien, contrairement aux salauds qui ont vécu sous Vichy. Il est assez curieux de voir cet auteur immature se prendre soudain au sérieux et, changeant de registre, porter des jugements grandiloquents sur notre histoire collective (à travers donc le cas de son grand-père qui fut, personne ne peut désormais l’ignorer, directeur de cabinet de Laval). Cela ressemble au spectacle d’un clown qui, soudain, au milieu du numéro, vous donnerait très sérieusement des leçons de métaphysique. C’est un peu inquiétant.
On reconnaît en général les vrais résistants au fait qu’ils ne sont pas couverts de médailles : l’exemple le plus remarquable est celui de l’écrivain Jacques Perret, qui n’a pas dépassé le cadre de caporal malgré des actes de résistance signalés, là où des résistants de juin 1944 devinrent colonels en quelques semaines. Jacques Perret a écrit beaucoup de beaux livres, mais dans aucun d’entre eux il n’éprouve le besoin de traquer ceux qui ont fait des choix moins courageux.
 
François Marchand





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