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Le colonialisme par l'endettement
12/04/2011 08:27
Notre époque est formidable par bien des aspects, ainsi certains concepts oubliés commencent à refaire surface. Et certains comportements qui avaient été cachés pendant la période faste de "la fin de l'histoire", qui n'aura décidément pas duré longtemps, semble cette fois se montrer à visage découvert. Plus les crises qui frappent notre monde se font violentes et plus les rapports réels entre les nations apparaissent au grand jour.
Qu'il est loin le bon temps où l'humanité allait s'aimer tout entière et où nous serions tous devenus de gentils américains obèses. La réalité des rapports de force nous apparaissent plus crument encore au royaume des bons sentiments planétaires, dans la vieille citadelle européenne aujourd'hui assiégée par des crises à répétitions inhérente à son propre fonctionnement, mais dont elle détourne les yeux. La construction Europénne montre aujourd'hui son vrai visage, et les différentes nations d'Europe commencent à remettre en marche les vielles tactiques des intérêts particuliers qui n'avaient en réalité jamais reculé sauf peut-être au royaume des alliénés français.
Mais dans ce match de boxe international, c'est toujours le plus fort qui l'emporte, surtout lorsque le cadre des contraintes issues du monde ancien le lui permet. Il n'est donc guère étonnant de voir l'Allemagne imposer les politiques monétaires à l'ensemble de l'Europe qui lui sont avantageuses.
L'UE se déchire et les décisions sont de plus en plus ouvertement le fruit des rapports de force brutaux. Ce qui était caché par le langage et les comportements apparents pour construire "l'Europe" se montre désormais au grand jour. Ainsi les grandes puissances d'Europe viennent-elles de condamner à mort le Portugal au nom de leurs intérêts bancaires par une aide qui n'en est pas une puisqu'en aucun cas ce pays ne pourra se sortir de sa crise par les politiques de rigueur. La France et l'Allemagne emprunteront pour prêter au Portugal, une absurdité qui ne fera qu'étendre le danger à ces deux pays. Mais il est vrai aussi que les élites de ces pays ne se soucient guère des effets de ce genre de politique à long terme sur leur propre pays tant il est vrai que ce qui compte c'est plutôt l'intérêt des banques et des copains à court terme.
Il faut également sauver la face d'une élite politique pro-euro qui préfèrera pousser le continent dans le précipice plutôt que de reconnaître ses erreurs. La mort avec l'euro plutôt que la vie sans lui semble être leur devise, bien sûr ce n'est pas vraiment eux qui souffrent de cette mort lente, et là est probablement l'origine de leur grand sens de l'irresponsabilité. Pour résumer la sauvegarde du Portugal, ou plutôt celle des banques françaises et allemandes ayant prêté au Portugal, se feront au prix d'un alourdissement des dettes publiques en France et en Allemagne. Le prix à payer pour ce "généreux" sauvetage sera la suppression de la démocratie au Portugal, enfin en novlangue on dira plutôt :"les pays en difficulté s’engagent à modifier fortement leurs politiques économiques : réduction rapide des déficits publics, amélioration de la compétitivité, le tout devant permettre d’équilibrer la balance courante.". Vous connaissez le train-train quotidien des remèdes libéraux qui mènent toujours vers des lendemains qui chantent, mais que l'on ne voit jamais arriver.
C'est ce que dit la dernière revue flash de Natixis écrite par Patrick Artus. Il s'agit ni plus ni moins que d'une nouvelle forme de colonialisme, un colonialisme qui n'use pas de canonnières, mais de titres de dettes que quelques états dirigés soit par des idiots, des corrompus, des gens mal renseignés ou les trois à la fois, ont eu le malheur de contracter. Je vous rassure la France n'est pas mieux guidée, elle est juste en retard sur les PIGS. D'ailleurs la fiche de nataxis compare les PIGS à l'ex-Allemagne de l'Est, comme si ces pays avaient vocation à devenir de futurs länder allemands... En comparant la situation des PIGS à celle de l'Allemagne de l'Est lors de la réunification, il aurait peut-être fallu que Patrick Artus précise aussi que l'Allemagne de l'Est est morte aujourd'hui. C'est devenu un terrain vague dépeuplé et sans avenir, l'entrée de la RDA dans la RFA a fait chuter la natalité et a vidé les läder l'Est de leur substance démographique et économique. On trouve même en Allemagne des gens pour regretter la réunification. D'ailleurs les coréens, qui ont un problème similaire avec leur voisin du Nord, ont étudier l'Allemagne et cette réunification. ils en ont conclu qu'un tel processus immittant celui de l'Alemagne pour la Corée du Nord serait une catastrophe pour leur pays. Du moins dans les même sonditions que celle qui ont été réalisé pendant les année 90 à savoir une fusion monétaire entre deux états radicalement différent économiquement. Il est donc peut-être mal venu de présenter cette réunification comme un succès. On peut voir d'ailleurs la construction européenne comme une super-réunification Allemande avec les mêmes effets à long terme, dépeuplement et destuction dans les lieux les moins avantagés, et concentration des richesses dans les territoires les mieux lotis.
Donc est-ce vraiment le genre de solution qu'il faut proposer aux Grecs, aux Espagnoles, aux Portugais et demain aux Français? Toute l'Europe va-t-elle devoir aller vivre en Allemagne pour faire survivre la monnaie unique? On le voit tout de suite et contrairement à ce qu'affirme Artus dans sa fiche, il est absolument faux de dire que les situations des PIGS sont semblables de près ou de loin avec la situation allemande durant les années 90. D'ailleurs un allemand de l'Est est un allemand, il parle cette langue, un portugais non. La mobilité ne sera donc pas la même à l'échelle européenne qu'à léchelle de l'Allemagne. Il est d'ailleurs certain que l'Allemagne n'aimerait pas accueillir toute la misère d'Europe que ses excédents provoquent. Alors que fait-on pour tous ces gens condamnés à la misère pour rembourser des dettes absurdes? On les laisse mourir? La situation est d'autant plus inquiétante que l'Allemagne de l'Est avait bénéficié d'énormes investissements directs à la réunification, des investissements bien plus important que ceux injecté par les fonds structurels Européens. Investissements qui n'ont quand même pas empêché le déclin de ces régions pour cause de deutschmark trop fort pour elles. On le voit bien, dans le cadre de l'euro il n'y a pas de solution aux problèmes portugais ou espagnoles juste la misère et la mort comme unique perspective. On trouvera toujours quelqu'un pour prôner le protectionnisme européen, mais plus personne n'y croit vraiment sur le plan de l'applicabilité politique.
Elle est belle l'Europe. La BCE aurait très bien pu émettre de la dette pour effacer l'ardoise, mais les dogmes en ont décidé autrement. Et la réalité c'est que cela mettra à terme en danger la France et l'Allemagne qui sont déjà très endettées. Et quand l'Espagne à son tour se retrouvera dans la situation du Portugal, on se demande vraiment qui en Europe sera capable de la sauver. On imagine déjà les européens aller quémander une aide à Pekin cette dernière rachetant l'Europe avec des titres de dettes chinoises imprimés en un instant. Et dire que pour vaincre l'occident il n'aura fallu que quelques machines à imprimer et une idéologie débile, alors qu'il avait fallu aux occidentaux tout un arsenal militaire pour mettre à bas l'empire du Milieu.
L'Islande dit merde aux créanciers
Cependant plus au nord il semble tout de même qu'il reste quelques peuples européens avec un semblant d'esprit d'indépendance et de bon sens puisque les islandais viennent à la quasi-unanimité de rejeter le plan de sauvetage de la banque Icesave. Nous avions déjà vu dans ce texte les effets des politiques alternatives misent en place dans ce pays du grand nord. Cette histoire a connu de nombreux rebondissements, les élites serviles de ce pays n'arrivant décidément pas à convaincre la population qu'il soit juste pour elle de payer pour les risques pris par quelques épargnants britanniques et hollandais trop avares et stupides. Comme vient de l'annoncer cette dépêche AFP la population islandaise a rejeté le dernier plan de sauvetage à 70% soit une écrasante majorité. On remarquera, ironie de l'histoire, que le premier ministre de centre "gauche" Johanna Sigurdardottir se désole du résultat du référendum, comme quoi il n'y a pas que le PS français qui est un parti de droite se prétendant de gauche. On apprend toujours dans la même dépêche que des menaces se font jour vis à vis de l'Islande. Il est probablement dommage pour les élites britanniques ou hollandaises que l'Islande soit dépourvue d'un Kadhafi local à bombarder. Il faudra trouver autre chose pour justifier d'une intervention militaire au nom des droits de l'homme. Dans un pays qui fait comme l'Islande massivement appel aux référendums, une intervention militaire au nom de la démocratie ferait quand même un peu désordre. Les mensonges ont des limites médiatiquement parlant.
En tout cas, ce comportement néocolonialiste des grandes puissances occidentales montre les mêmes tares que son ancêtre du 19ème siècle. Car la motivation des politiques agressives vis-à-vis de peuples étrangers ne provient pas d'un réel intérêt national, c'est particulièrement vrai dans le cas du Portugal qui se voit carrément mis sous tutelle. L'achat de titre de dette portugaise par la France et l'Allemagne met en danger ces pays bien plus sûrement qu'un effondrement des banques. En réalité le comportement néocolonialiste est le fruit d'intérêts particuliers proches du pouvoir ou des sphères du pouvoir. Et de la même manière que seuls quelques européens se sont réellement enrichis grâce aux empires coloniaux au détriment de l'intérêt de leurs nations respectives, les nouvelles formes de colonialisme se font essentiellement au détriment à la fois des peuples victimes et des peuples bourreaux. Ce n'est pas l'intérêt national de l'Allemagne qui est défendu par les prétentions germaniques à l'imposition de politiques économiques aux pauvres Portugais et aux autres mauvais élèves européens, ce sont les intérêts des banques et des multinationales allemandes la nuance est de taille.
Le néocolonialisme des riches
En réalité le néocolonialisme économique actuel n'est pas un processus entre nations, car les nations ne sont en fait que les outils de puissance utilisés pour défendre tels ou tels intérêts particuliers. C'est particulièrement valable aux USA où les lobbys de toutes sortes ont déjà montré leur influence sur l'état américain. On attend ainsi toujours une véritable réforme financière aux USA et un nouveau Glass steagall act, une loi de séparation des banques de dépôt et des banques commerciales. C'est le seul mécanisme capable de vraiment éviter qu'une crise financière ne s'étende à toute l'économie. Le fait qu'il ne s'est rien passé de tangible, malgré le désastre financier d'une ampleur sans précédent depuis 1929, montre que les USA ne sont plus la nation démocratique qu'ils ont pu être à un moment donné de leur histoire. Les groupes d'influence ayant littéralement acheté la démocratie. Heureusement pour nous ces lobbys sont souvent divisés entre eux et ont des intérêts contradictoires. En Europe le parlement est tout aussi coopté par les milieux des affaires qu'aux USA, à croire que plus une structure est grande et moins elle peut se révéler démocratique. L'image d'une Islande qui permet à ses citoyens de s'exprimer sur des questions aussi sérieuses que la dette publique pendant que l'énorme Europe empêche tout débat sur ça est un peu la symbolique de cette idée. Il reste à espérer qu'il y est assez de force chez les peuples des PIGS pour refuser ce dictat économique et cette injustice flagrante qui leur est faite. Les peuples n'ont pas à payer pour les erreurs manifestes de leurs dirigeants, erreur qu'ils continuent pour la plupart à nier. Nous sommes à la croisée des chemins, si nous continuons en Europe dans la voie actuelle la démocratie ne sera plus viable. Et je ne pense pas qu'humilier indéfiniment des nations et des peuples puisse être une situation durable, les Portugais ont encore la possibilité de faire comme les Islandais. La possibilité de se libérer des chaines qui les empêchent d'agir sur leur économie en dévaluant et en retournant à des politiques de monétisation ou de protectionnisme. Le Portugal n'a pas à devenir un sous-länder allemand ou une espèce de protectorat d'un nouveau genre.
Yann
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Claude Guéant, le magicien manchot
12/04/2011 08:21
Au royaume des prestidigitateurs, Claude Guéant se pose là. Ainsi, après avoir enfilé les bourdes et les provocations comme un magicien sort des lapins de son chapeau, le nouveau ministre de l’Intérieur a réussi l’exploit de critiquer violemment son propre bilan - aux côtés du ministre de l’Intérieur puis comme "vice-président" à l’Elysée - sans que cela ne se voit trop...
Avec Guéant, qu’on se le dise, les choses allaient changer. Désormais c’est : "chacun chez soi, et les migrants seront bien gardés" !
Et pourtant, c’est bien le même Claude Guéant, chantre de la mondialisation heureuse, qui a organisé depuis 9 ans la politique immigrationniste de Nicolas Sarkozy. Depuis 2007, l’immigration légale est par exemple plus importante que sous Lionel Jospin.
La dernière sortie médiatique du ministre Guéant ne fait pas exception à la règle. En cherchant à tromper les Français en leur faisant croire que l’Italie ne respecte pas la Convention de Schengen, Claude Guéant ment avec un objectif bien défini : masquer le fait qu’il n’a aucunement l’intention d’agir pour maîtriser l’immigration, et faire oublier que ce sont ses propres amis qui ont signé et défendu - y compris contre la volonté populaire - le carcan des Traités internationaux et européens qui interdisent aujourd’hui à la France de changer quoi que ce soit en matière d’immigration.
Claude Guéant, en acceptant que la France soit privée de toute souveraineté sur ses frontières, ne peut rien changer aux afflux de populations attirées par les "pompes aspirantes" françaises. Il se prend donc pour un magicien en espérant berner les Français, mais il est manchot : gageons - une fois n’est pas coutume - que le peuple ne se laissera pas berner par des numéros d’un si triste acabit.
C’est pourquoi la seule solution est de rétablir les frontières nationales, qui ne sont pas des murs mais au contraire un filtre qui permet d’éviter les désordres migratoires, toujours créateurs d’amalgame et de stigmatisation.
Nicolas Dupont-Aignan,
Député de l’Essonne et président de Debout la République.
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Dans C Politique, Dominique de Villepin donne un avant-goût de son projet présidentiel (2/2)
12/04/2011 08:10
Fiscalité, Revenu citoyen, Institutions: la suite des propositions énoncées par Dominique de Villepin, ce dimanche, lors de l'émission C Politique sur France 5.
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Fiscalité
"Sur la politique fiscale, le gouvernement malheureusement en 2007 est parti du mauvais pied. En matière fiscale, le point de départ, c'est la justice. La fiscalité, elle a vocation à la fois à remplir cette obligation de justice, une juste répartition des richesses dans un pays riche, et malheureusement les choses sont très inégalement réparties et deuxièmement, elle a vocation à être efficace, c'est-à-dire permettre à notre pays de fonctionner dans les meilleures conditions. De ce point de vue là, l'impératif de justice n'est pas satisfait. (...)
Je pense que les classes moyennes ont une charge encore trop lourde et trop inégale par rapport à ce que les contribuables les plus riches paient. Donc il faudra renforcer les tranches les plus élevées de l'impôt sur le revenu, notamment pour les 500.000 contribuables les plus aisés.
De la même façon pour les grandes entreprises, en ce qui concerne l'impôt sur les sociétés, ma conviction, c'est qu'à partir d'un taux affiché de 33%, la réalité pour les grandes entreprises, nous la connaissons, c'est un taux très inférieur, parfois même inférieur à 20% alors que beaucoup de PME doivent, elles, payer ce taux de 33%.
Mais pour moi, la clé, c'est la simplification allant de pair avec la justice. Et je suis pour un impôt sur le revenu couplé aux revenus du patrimoine, donc impôt sur les revenus du travail couplé aux revenus du patrimoine, qui soit un véritable impôt citoyen, donc un impôt très simple, très lisible, très progressif et moderne qui puisse permettre à chacun d'affirmer sa citoyenneté."
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Citoyenneté
"Dans mon esprit, parce que vous le savez, la grande mesure que je propose, c'est le revenu citoyen (donc pour chaque Français qui n'a aucune ressource, une garantie de 850 euros), ce que propose, c'est que chaque Français paie l'impôt, même à titre symbolique.
Pour moi, le citoyen, c'est quelqu'un qui doit remplir plusieurs obligations: une obligation de vote (et je suis donc pour que le vote, dans notre pays, devienne obligatoire, cela fait partie de la citoyenneté), une obligation de payer l'impôt (payer l'impôt, c'est un acte citoyen) et qu'en contrepartie, parce que c'est une exigence de dignité dans un pays riche, on puisse assumer les besoins essentiels de chacun de nos compatriotes, parmi ceux qui rencontrent le plus de difficultés et c'est donc ce revenu garanti. C'est un changement total dans l'organisation de la société française. (...)"
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Equilibre institutionnel
"Nous sommes en train de préparer une échéance de 2012, partant de 40 années ou 30 années qui ont été des années difficiles et qui ont toutes été marquées par une insatisfaction des Français devant la politique. La capacité d'un homme politique de tirer les leçons de l'expérience, vous pourriez poser la même question à tous ceux qui ont été au gouvernement depuis 30 ans... C'est une évidence qui s'est imposée à moi depuis 4 ans: la politique doit changer. Et quel a été le déclic, parce que moi, je suis comme beaucoup de Français? En 2007, j'ai cru que Nicolas Sarkozy, quelles que soient mes différends avec lui, quelle que soit la différence de nos tempéraments et de nos caractères, j'ai vraiment pensé qu'avec son énergie, il changerait le choses (...) et rappelez-vous, en 2007, les Français pensaient que réforme après réforme, nous allions redessiner le paysage français, tout ceci, il faut le reconnaître, rajouté à une formidable crise économique et financière, avec les conséquences sociales que l'on connaît.
Aujourd'hui, il faut prendre acte de cette situation, repenser nos outils politiques. Parce que vous pourriez me dire, j'ai été Premier Ministre, oui, bien sûr, mais j'ai pas été le même Premier Ministre que François Fillon. J'avais d'autres pouvoirs que les pouvoirs du Premier Ministre actuel. Mais mon constat, c'est que si vous ne rénovez pas en profondeur la politique, et c'est pour cela que je pense qu'il faut aujourd'hui un gouvernement avec 10 ministres, qu'il faut aujourd'hui réduire les régions métropolitaines de 22 à 8 grandes régions.
J'ai été Premier Ministre, il y avait 22 grandes régions métropolitaines et qu'est-ce que j'ai constaté, eh bien que ces régions étaient trop petites, qu'elles ne pesaient pas en Europe, qu'elles ne pesaient pas dans le monde. J'ai constaté que le Président de la République présidait un Conseil des Ministres de façon parfaitement formelle, aujourd'hui comme hier. Je souhaite que le Président puisse aussi présider un Conseil territorial, réunir tous les 15 jours les Président de Région avec le Premier Ministre pour définir pour nos territoires une vision stratégique dans la mondialisation. (...)
Quand vous réunissez les Présidents de Région (...), ce n'est pas la centralisation, c'est donner une capacité stratégique à nos Présidents de Région, c'est aller jusqu'au bout de la décentralisation. Ce que je constate, c'est qu'aujourd'hui, quel que soit le Président de la République élu en 2012 (et c'est ce qui me fait de la peine avec le projet qui vient d'être publié du Parti Socialiste), c'est que cela ne changera rien. Vous ne pouvez pas, si vous ne changez pas les outils, si vous ne refondez pas politiquement, économiquement et socialement la France, vous ne pouvez pas être efficace, parce que vous n'avez pas les leviers. C'est aujourd'hui cela.
Alors vous dites: "j'ai changé". Oui, j'ai année après année pris mesure de l'impuissance politique française. Alors on peut, soit faire des propositions absurdes, c'est le cas du Front National: mais après tout, est-ce qu'on peut en vouloir aux Français, alors même qu'ils voient que les gens raisonnables n'y arrivent pas, de se dire: "eh bien, essayons ceux qui proposent des idées absurdes!"
Moi je pense qu'il faut changer la donne, se doter des outils, définir des propositions audacieuses et les mettre en oeuvre: c'est la seule façon de donner à notre pays une chance dans la mondialisation. Sinon, on baisse les bras et on fait comme beaucoup d'autres pays européens, on se livre pieds et mains liés au populisme."
http://2villepin.free.fr/index.php/2011/04/12/1865-dans-c-politique-dominique-de-villepin-donne-un-avant-gout-de-son-projet-presidentiel-2-2
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Le catholique, voilà l’ennemi ! Il ne veut pas de viande halal le vendredi
12/04/2011 08:03
« Nous servons de la viande halal par respect pour la diversité, mais pas de poisson le vendredi par respect pour la laïcité. » La phrase est prêtée à Roland Ries, sénateur-maire (PS) de Strasbourg, qui aurait répondu ainsi à des parents d’élèves lui demandant pourquoi les restaurants scolaires de sa ville servent de la viande halal, mais ne font pas maigre le vendredi. En moins d’une journée, la saillie du maire de Strasbourg a fait le tour de la cathosphère, suscitant des réactions allant de 1 à 7 sur l’échelle de Hessel.
J’avoue, pour ma part, avoir beaucoup de mal à prêter quelque crédit à la réalité des propos du maire de Strasbourg. Seul un alpiniste aguerri pourrait atteindre un tel Himalaya de la sottise. Or, Roland Ries n’a pas de piolet, mais une agrégation de Lettres. Il connaît le sens des mots.
Au cas où il aurait réellement fait cette réponse déconcertante, on lui conseillera de réviser son catéchisme. La consommation de viande halal n’est pas un trait de la « diversité » culturelle, mais une prescription formelle du Coran tout entière contenue dans la célèbre Sourate La Table. Quant à l’abstinence carnée du vendredi, elle est édictée au canon 1251 du Code de droit canonique : « L’abstinence de viande ou d’une autre nourriture, selon les dispositions de la conférence des Évêques, sera observée chaque vendredi de l’année, à moins qu’il ne tombe l’un des jours marqués comme solennité; mais l’abstinence et le jeûne seront observés le Mercredi des Cendres et le Vendredi de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ. »
Donc, dans l’un et l’autre cas, nous avons affaire à deux prescriptions religieuses. Se pose alors une question : en quoi l’une menacerait la laïcité, tandis que l’autre serait un hymne irénique à la diversité ? L’islam serait-il plus divers que religieux ? Attention ! Le zemmourisme guette : on vous dit aujourd’hui que les prescriptions alimentaires sont une question de diversité quand elles sont musulmanes, demain on vous chantera que la plupart des musulmans sont arabes ou noirs… Et que faire des coptes, des maronites, des syriaques, des arméniens et des guèzes établis à Strasbourg et qui font maigre le vendredi : ne sont-ils pas aussi « divers » dans leurs provenances et leur pratiques culturelles que le premier musulman venu ?
Pourquoi ce qui est concédé à certains au nom de la « diversité » ne le serait pas à d’autres en vertu du même principe ? C’est que la « diversité » dont il est question n’est pas un principe, mais le un strict synonyme d’islam. Toutes les religions menacent la laïcité, à l’exception de la musulmane. Et ça, ça ne fait pas débat, comme on dit à l’UMP.
N’empêche, affirmer que l’abstinence carnée est une menace contre la laïcité : on n’avait pas vu ça depuis le petit père Combes, quand les laïcards se distinguaient chaque vendredi en faisant ostensiblement bombance de gras. Nous en sommes donc revenus à ces temps-là : le catho qui ne mange pas de viande halal le vendredi, voilà l’ennemi !
Toutes ces questions liées à l’islam rendent fou. Parfois par électoralisme, parfois par simple bêtise, elles font perdre à chacun l’usage du sens commun.
Et le sens commun, en matière de laïcité, c’est que la question religieuse n’entre pas dans l’École de la République. Elle n’a pas à y mettre les pieds, ni à y pointer son nez. Rien à cirer que l’on y serve de la viande le vendredi et qu’elle ne soit pas halal ou casher le reste de la semaine : la seule question qui se pose, dans l’École de la République, c’est de savoir si le petit Pierre, le petit Mohammed ou la petite Sarah savent lire, écrire, compter.
Tout le reste n’a aucune importance. Tu manges ce qu’on te sert ! Et si tu n’en veux pas, c’est la même chose. Il y a une bonne raison à cela : la vocation première de l’École, c’est de nourrir ses élèves, mais pas de nourritures terrestres. À la rigueur, on peut leur servir un verre de lait par jour, aux gosses. Mais uniquement parce qu’on est bon et qu’on a gardé par-devers soi un vieux fond mendésiste.
Lorsqu’on a la cervelle tourneboulée par le multiculturalisme, on en vient à servir du halal dans les cantines, du casher et du je-ne-sais-quoi encore. Un jour, c’est les parents d’un petit hindou qui s’indignent que l’on serve du veau aux repas. Le lendemain, c’est un rastafari végétarien qui pleure à côté de son copain taoïste parce qu’il y a de la viande tout court à la cantoche. Et vous finissez avec le rejeton d’une famille pratiquant le cannibalisme rituel ; et là vous ne savez rien dire d’autre que : « Non, ne bouffe pas le cuistot ! Et retire mes doigts de ta bouche. »
François Miclo
http://www.causeur.fr/le-catholique-voila-lennemi,9489
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La présidentielle, une élection en 3D
12/04/2011 07:50
L’élection présidentielle est un scrutin d’un genre particulier. Dans les pays où elle permet de désigner au suffrage universel direct le véritable chef de l’exécutif, elle revêt même un caractère exceptionnel. Elle met en effet en jeu trois dimensions très différentes de l’action publique que doit impérativement et simultanément maîtriser le candidat s’il veut l’emporter.
La première de ces dimensions, horizontale, est celle de la représentation. Le candidat à l’élection présidentielle est celui d’un camp et le plus souvent d’un parti. Il défend un programme et des propositions qui représentent des intérêts identifiables (ceux de classes sociales traditionnellement) et situés dans l’espace politique national. Il se bat sur des enjeux conflictuels et des clivages ; ceux-ci étant souvent l’héritage d’une tradition et d’un mouvement historique portés par un parti.
La deuxième dimension, verticale, de la présidentielle, c’est l’incarnation. Le candidat est le futur président de tous les Français, il doit donc incarner tout à la fois le pays dans sa diversité, la République et la Nation. Il doit s’adresser à la société dans son ensemble, en mettant en avant voire en exaltant des principes unificateurs et des valeurs qui rassemblent les Français, par-delà leurs différences et au-delà de leurs divisions politiques, économiques et sociales.
La troisième dimension, en profondeur, est celle de la narration. Le candidat à l’élection suprême doit raconter une histoire. La particularité et la difficulté ici est que cette histoire doit être simultanément adressée à son camp et au pays et qu’elle doit être la même. Il doit également s’agir d’une histoire dans laquelle le candidat inscrit la sienne propre, tout en dessinant, par la puissance de son verbe et grâce à la cohérence de cette histoire avec son action et son comportement, une vision d’avenir pour le pays qu’il prétend conduire.
La représentation : un programme de gouvernement et des enjeux conflictuels
Lors d’une élection présidentielle, le candidat est d’abord le porteur des valeurs, des intérêts et des idées de son camp. C’est par lui que passe la synthèse des courants et des sensibilités qui le traversent. C’est pourquoi le programme du candidat doit s’appuyer sur celui de son parti et plus profondément sur sa tradition et son histoire, aussi ancienne et complexe soient-elles. Ce qui implique qu’il puisse librement s’approprier les propositions émanant de son camp quand il n’a pas tout simplement ordonné ou dirigé la rédaction du programme qui sera le sien en même temps que celui de son parti.
La particularité déterminante de cette dimension représentative tient au caractère nécessairement conflictuel des enjeux qu’un tel programme met en avant. Des enjeux qui distinguent, par exemple, nettement la gauche de la droite. C’est en effet dans cette dimension que se joue l’identification du candidat à un camp et la différenciation avec l’autre camp. Un candidat à l’élection présidentielle doit donc être capable de mettre en évidence les points saillants de son programme, ceux qui le distinguent de son ou ses adversaires.
Ainsi, par exemple, pour le candidat du Parti socialiste à l’élection française, un programme présidentiel doit-il impérativement traiter de l’égalité, des mesures fiscales destinées à améliorer la justice sociale, du rôle de l’Etat ou encore de la défense du service public. Sur ce dernier point, en particulier, se démarquer de la droite en la matière suppose notamment de s’opposer à la fois à la réduction aveugle des effectifs, à la privatisation et aux méthodes de management inadaptées.
De tels axes programmatiques, articulés autour de clivages, doivent être peu nombreux afin de jouer pleinement leur double rôle d’identification et de démarcation. L’essentiel étant, dans cette dimension de la représentation, de bien mettre l’accent sur la différence avec l’adversaire, d’insister sur ce qui distingue et sépare, qu’il s’agisse de diagnostic ou de proposition. La représentation des intérêts de son camp et la dimension programmatique ne pouvant en aucun cas faire l’objet d’un discours consensuel.
L’incarnation : des principes communs et des enjeux consensuels
En France, le candidat à la présidence de la République doit se considérer, dès le premier tour, comme le potentiel futur « président de tous les Français » selon l’expression consacrée. Il doit donc dès la campagne du premier tour elle-même – et pas seulement entre les deux tours –, montrer qu’il est capable de dépasser les frontières de son propre camp sur certains enjeux et en certaines occasions. Ceux-ci fonctionnent comme des points de rassemblement des Français qui ne supportent pas qu’on trivialise ou qu’on instrumentalise une telle dimension à des fins partisanes. C’est pourquoi le candidat doit être capable, très rapidement dans la campagne, d’incarner le pays tout entier en mettant en avant les valeurs et les enjeux consensuels. En se posant, par exemple, en garant d’institutions républicaines qu’il doit impérativement respecter et valoriser.
Il s’agit très souvent d’éléments symboliques qui unissent les Français malgré leurs divisions politiques, économiques ou sociales : l’esprit républicain, la continuité historique du pays, la construction nationale, etc. Le candidat doit démontrer, par exemple, sa capacité à saisir, dans la profondeur historique, la construction nationale française. Ainsi, un candidat de gauche à l’élection présidentielle qui proposera, dans la dimension représentative, une vision égalitaire de la société ancrée dans l’héritage révolutionnaire, devra-t-il être capable, dans le même temps, de comprendre et de « dire », comme Péguy : « La République, notre royaume de France ». Il devra montrer qu’il est capable de prendre en charge la totalité de ce qu’est la France, dans son entier et dans sa complexité.
C’est un point essentiel pour la gauche et pour les socialistes en particulier, car ils ont largement abandonné depuis François Mitterrand cette dimension d’incarnation et d’unification, par-delà les divisions nationales, en privilégiant quasi-uniquement la dimension représentative – celle-ci étant empreinte de surcroît d’un économisme et d’un technocratisme délétères. Ils ont commis cette erreur fondamentale en raison notamment d’une conception faussée de ces enjeux qu’ils perçoivent comme conflictuels. La Nation a été abandonnée à la droite, et souvent à une droite extrême, en raison du danger nationaliste ; la République a été délaissée de la même manière parce qu’elle ne serait plus un « modèle » efficace pour intégrer les différences identitaires ou encore parce que son « universalisme » a pu être un synonyme d’oppression et de domination plutôt que d’émancipation dans le passé ; la laïcité est souvent apparue comme dépassée en raison de « l’évolution de la société », notamment du fait d’un problème nouveau et spécifique que poserait l’islam par rapport aux autres religions dans le cadre national.
Dans cette perspective, un candidat socialiste à l’élection présidentielle doit au contraire, pour retrouver la dimension d’incarnation, réinvestir ces trois terrains (Nation, République, laïcité). Car ils sont non seulement un élément-clef de la construction historique du socialisme mais surtout, plus largement, un héritage commun des Français, le socle du contrat social qui les unit. Le candidat à l’élection présidentielle doit donc être le porteur de l’idéal républicain et de la continuité de l’exigence laïque tout en étant celui qui comprend l’histoire nationale dans tous ses aspects, et incarne in fine la Nation (et pas seulement l’Etat !) aux yeux de ses concitoyens et à l’étranger. Pour ce faire, le candidat doit impérativement donner tous les signes d’une parfaite compréhension et d’une maîtrise intime de ces valeurs. Son langage et sa tenue en public, l’utilisation de références communes du patrimoine culturel et historique mais aussi la connaissance des débats sur l’Histoire doivent être des préoccupations majeures pour lui dans la campagne, en particulier lors de moments d’expression solennels ou médiatiques.
La narration : la mise en cohérence et la vision d’ensemble
La narration, c’est ce qui permet à la fois d’unir les deux dimensions précédentes et de donner une cohérence à une candidature à l’élection présidentielle. Ce n’est pas seulement de la communication politique ou du storytelling, cela va bien au-delà. C’est à la fois la capacité de dire les choses avec des mots qui parlent à tous, directement, c’est-à-dire un langage qui soit à la fois authentique et prospectif. Cette dimension passe bien évidemment par le candidat lui-même, par sa personnalité propre, par ce qu’il est, par ce qu’il fait et a fait, par ce qu’il dit de lui et ce que son histoire personnelle dit de lui. Il s’agit d’un rapport intime et sincère, entre ce qu’est le candidat (sa vie, sa carrière, les valeurs qu’il a toujours portées…) et ce qu’il propose.
Le moindre décalage, en raison d’une insincérité ou d’un manque d’authenticité notamment, peut le condamner aux yeux de l’opinion, que ce soit immédiatement ou à terme. Cette dimension peut donc difficilement être « jouée ». L’exemple de Nicolas Sarkozy en 2007 est de ce point de vue tout à fait frappant. Il a joué pendant la campagne un personnage en décalage par rapport à ce que ce qu’il est réellement, à la manière dont il perçoit et veut accomplir les choses. Ce jeu a contribué avec d’autres éléments (son programme et son discours d’incarnation) à la réussite de sa campagne et à son élection. Mais ce décalage entre l’image et la réalité ne lui a pas permis ensuite de présider dans de bonnes conditions. On peut mentir, de ce point de vue, pendant quelques semaines mais assurément pas dans la durée et surtout pas une fois au pouvoir lorsqu’il faut agir et décider et plus seulement discourir. Il faut donc que dès la campagne, « l’authenticité à lui-même » du candidat apparaisse aux yeux des Français. Il faut « parler vrai » en parlant de soi.
Cette dimension prend tout son sens à travers l’histoire que raconte au pays, à ses concitoyens et aux électeurs, le candidat. Non pas simplement une histoire personnelle, sur le mode biographique (et surtout pas hagiographique ou anecdotique…), mais plutôt sur la manière dont cette histoire personnelle peut rejoindre celle du pays, la manière dont elle se fond dans celle-ci et dont elle l’illustre à la fois : héritage familial, parcours scolaire, engagement politique, carrière, goûts…
En s’inscrivant ainsi personnellement dans l’histoire collective, le candidat peut dessiner un avenir pour le pays, et celui-ci peut à son tour se projeter dans cette candidature. C’est cette troisième dimension qui permet de lier les deux premières et de former un ensemble à la fois complet et cohérent : à travers elle, il représente et incarne à la fois. Ce qui favorise l’identification non seulement de ceux qui voteront pour lui parce qu’ils le suivent sur son programme (la représentation) mais également de ceux qui, même s’ils ne votent pas pour lui en raison de ce programme, lui feront malgré tout confiance pour être présent dans les grandes occasions et dans les moments difficiles, qui lui sauront gré de ne pas faire honte au pays mais plutôt d’en exposer aux yeux de tous une image digne, appréciable et respectée (l’incarnation). On peut ne pas être d’accord avec un candidat, trouver que son programme est contraire à ce que l’on pense, croit ou à des intérêts bien compris tout en le respectant, en lui faisant confiance pour l’essentiel. C’est dans cette perspective de décalage entre les deux premières dimensions que la narration joue son rôle primordial.
Laurent Bouvet
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