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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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La hausse des taux d'intérêt de la BCE

11/04/2011 09:05

La hausse des taux d'intérêt de la BCE


Le président de la BCE monsieur Jean Claude Trichet vient de hausser les taux d'intérêt directeurs de la banque centrale. Officiellement pour lutter contre la montée de l'inflation en Europe. Il y  a eu de nombreuses réactions à cette décision, mais on peut  séparer ces réactions en deux camps distinctifs. Les uns regrettent cette décision soulignant le caractère absurde de cette hausse puisque de l'inflation il n'y en a pas en Europe, ou qu'en tout cas son niveau est loin d'être inquiétant. Ensuite parce que cette décision peut casser  la maigre croissance économique de la zone euro. Il y a aussi des réactions contraires qui vont encourager cette hausse justement parce que l'inflation nous guetterait, mais surtout parce que l'euro était en mauvaise posture face au dollar américain. De ce point de vue une hausse des taux était donc une "bonne" chose pour permettre le maintient de la valeur de l'euro menacée notamment par les faillites d'états en cascade. Le Portugal étant pour l'instant sous les feux de la rampe du crash test obligataireen attendant le gros morceau espagnole. Donc en prévision de ces mauvaises annoncent pour la zone euro la BCE a augmenté ses taux directeurs.

  Alors tout cela est bien gentil comme réflexion, mais à mon avis on a légèrement tendance à oublier que les taux directeurs de la BCE n'ont en réalité qu'un effet très limité sur la croissance, l'inflation ou même sur la valeur de la monnaie sur les marchés. On peut même dire que l'on a là l'une des plus grandes esbroufes qui soient en matière économique.  Car ces variations de taux de 0.25 point ou même 1 point ne changent pratiquement rien à la réalité économique de nos pays, cependant cela fait croire aux dirigeants qu'ils dirigent et aux citoyens qu'ils sont dirigés. On a affaire là à des outils de l'ordre de la communication plus qu'autre chose. Et cela en grande partie parce que les leviers de l'économie réelle ne sont plus entre les mains des dirigeants politiques, ni même dans celles des présidents des banques centrales que se soit en Europe ou aux USA. Nous ne sommes plus dans les années 30 époque où effectivement les variations de taux qui étaient alors beacoup plus élevé qu'aujourd'hui pouvaient avoir un effet plus ou moins grand. Mais c'était une autre époque un temps où la quantité de monnaie en circulation était surtout le fruit des politiques des banques centrales et pas le résultat de choix des prêts bancaires privés comme c'est le cas aujourd'hui. Nos pays ont en grande partie privatisé l'émission monétaire et ont renoncé aux politiques de change ou de protection commerciale. Les monnaies ont des valeurs fixées par les marchés, nos pays ont abandonné la possibilité d'agir sur l'économie ce sont des acteurs indépendant des autorités centrales qui décident. Donc à partir de là il ne faut guère s'étonner de voir les variations des taux ne pas changer grand chose aux réalités économiques. A moins bien sûr de faire varier ses taux à des niveaux inimaginable comme les USA l'ont fait durant les années Regan en détruisant leur économie avec des taux délirants pour arrêter l'inflation. Mais les micro-variations actuelles ne servent rigoureusement à rien. Ici la hausse des taux de Jean Claude trichet me fait penser aux sociétés primitives appelant le grand sorcier à faire une dense pour chasser les catastrophes ou améliorer les récoltes. Les variations des taux d'intérêt directeurs c'est à peu près du même ordre en terme d'efficacité macro-économique. 

L'illusion du pouvoir des taux directeurs

  Il faut en premier nous rappeler que les taux d'intérêt que font varier les présidents des banques centrales ce sont les taux auxquels prête la BCE au système bancaire. Ce n'est pas le taux auquel vous et moi, ou les entreprises empruntons. En augmentant son taux, la banque centrale augmente le taux auquel elle prête au système bancaire, mais rien ne dit que cela aura des répercussions sur les taux réels des prêts réalisés au reste de la population. Une baisse du taux directeur peut tout autant permettre une amélioration des conditions de prêt en général qu'une simple amélioration des comptes des banques privées et rien d'autre. A l'inverse une hausse des taux peut aussi ne pas se répercuter dans le reste de l'économie et ne pas être le drame qui voient certains. En réalité dans notre système économique actuel le comportement des agents bancaires dépend essentiellement de leur psychologie et du regard qu'ils ont sur la situation économique future. Car il n'y a pas de contrôle direct du crédit par la banque centrale, c'est d'ailleurs l'un des gros problèmes des systèmes économiques occidentaux, la chienlit du marché libéral est au coeur du fonctionnement de notre système bancaire. Le choix du niveau des taux relève du marché et de l'anticipation que font les banques de l'avenir économique. Si elles pensent que la situation est mauvaise et qu'elle ne s'améliorera pas, alors elles trouveront risqué de prêter, donc elle monteront leur taux quelque soit le taux auquel leur prête la banque centrale. Inversement s'il y a une surchauffe de l'économie, mais que les banques privées estiment qu'elles pourront toujours gagner plus avec leurs prêts alors elle prêteront à des taux bas et en grande quantité en prenant beaucoup de risque, et la hausse des taux directeurs de la banque centrale ne pourra rien n'y changer. Ce système décentralisé de la gestion des taux et des prêts entraine nourrit les bulles et les dépressions, on comprend mieux pourquoi certains économiste ont pu réclamer la nationalisation du système bancaire. 

  En fait, nous vivons dans une illusion de contrôle et les autorités de la BCE jouent ce rôle de tranquilisant, j'ose espérer qu'ils ne croient pas eux même en leur pouvoir. La hausse des taux aux USA n'a jamais empêché les bulles se former, pas plus que les baisses des taux directeurs ne relancent la croissance ou l'inflation. Le Japon qui a des taux pratiquement nuls depuis 20 ans, avec des effets secondaires  graves comme le Yen Carry Trade, n'a pourtant jamais vu son inflation et sa croissance repartir. On surestime largement cet instrument économique qu'est la politique des taux directeurs. En fait il s'agit d'un outil bien moins puissance que la planche à billets(monétisation), les dévaluations ou les politiques protectionnistes et fiscales. Mais si l'Europe actuelle porte tant d'intérêt aux propos de son banquier central, c'est probablement parce que ces autres outils réellement puissants ont été abandonnés au préalable. Il est donc bien difficile pour moi de crier au loup comme mon collègue Laurent Pinsolle qui décrit la hausse des taux récents de la BCE comme un crime. Parce qu'en réalité cela ne signifie pas grand-chose vu le niveau de hausse, et qu'en plus même si l'on peut en vouloir à Trichet pour ses multiples exactions passées, notament la politique du franc fort dans les années 90, il n'a aucun moyen d'améliorer réellement la situation économique en Europe  avec les moyens dont il dispose, même s'il le voulait. Le fait est qu'il commande un camion sans frein, sans volant et bientôt sans carburant, car c'est la structure même de l'UE et de la zone euro qui cndamne celle-ci à la catastrophe. 

  Nous pourrions remplacer Trichet par un homme mieux intentionné que cela ne changerait pas grand chose au problème, et même avec des taux nuls l'économie européenne ne redémarrerait pas. Le seul outil que la BCE peut utiliser physiquement, celle de l'achat direct des titres de dettes ,est limité par les statuts de la banque centrale et la nature cacophonique de la construction européenne. Une cacophonie liée aux divergences d'intérêts entre nations qui empêchent de toute façon de solutionner le problème de cette manière. L'Allemagne et les pays excédentaires de la zone euro refusant de "payer" par un accroissement de la masse monétaire,  les dettes excessives dans lesquelles sont noyés les PIGS. Car bien évidemment l'Allemagne pense que cette monétisation produirait une hyperinflation, la réalité est tout autre, mais c'est surtout ce que pense les dirigeants allemands qui compte  dans la décision finale. Nous le voyons, il ne reste à la BCE que les taux d'intérêt pour faire mumuse avec l'économie. En gros pour reprendre notre exemple du camion, la BCE a le pouvoir de changer l'angle du rétroviseur, çà peut être utile, mais ce n'est pas suffisant pour contrôler vraiment le camion. D'autant plus que les passagers arrières veulent pouvoir voir dans le rétroviseur et que c'est le plus fort qui impose le choix de  cette angle. La hausse des taux est surtout un impératif allemand, la hausse nous indique donc clairement qui dirige l'Europe, du moins les quelques outils cosmétiques qui restent en place dans le cadre de la doxa libérale. 

 

Taux d'intérêt directeur et crédit public

  En vérité, les politiques des taux d'intérêt n'auraient un effet conséquent que si les banques centrales prêtaient directement aux états ou si les banques centrales prêtaient directement aux entreprises ou aux citoyens. En effet, dans un tel système il y aurait une centralisation des taux. Les banques centrales auraient là un véritable outil de contrôle des taux et de l'économie. On pourrait d'ailleurs cibler les taux pour  par exemple mettre des taux très faibles sur les investissements industriels si l'investissement est trop faible dans ce secteur, et en même temps faire des taux plus élevés pour l'immobilier si une bulle se forme dans le secteur du bâtiment. A l'heure actuelle, il y a juste des distinctions sur la longueur des prêts pas sur leur nature. On remplacerait ici le marteau des taux d'intérêt par un outil chirurgicale plus précis permettant de favoriser de façon centralisée tel ou tel secteur en fonction des besoins collectifs. Bien sûr une telle organisation demande au préalable de se débarrasser de la croyance, toute libérale, de l'auto-équilibre des marchés. Il n'est pas vrai que la somme des intérêts individuels soit égale à l'intérêt collectif . Et le calcul individuel des banques a des conséquences dramatiques lorsqu'il y a un emballement ou une déprime excessive, la crise actuelle nous l'a bien fait comprendre.

  Si les activités comptables peuvent être faites de manière décentralisée, les taux d'intérêt doivent au contraire être harmonisés et contrôlés au niveau de la nation. Au même titre que l'émission monétaire, les taux ne sauraient être le fruit de calculs individuels cumulés, car seul un acteur à l'échelle d'un pays peu bien réguler l'évolution globale du crédit et des prêts en volume. On ne peut pas demander à des acteurs privés de faire des choix de taux ou de prêts en fonction de contraintes nationales comme l'inflation moyenne ou le taux de croissance du pays. Les acteurs privés font des choix en fonction de leurs propres logiques et de leurs propres intérêts, mais la somme de ces comportements au niveau national ne coincide que rarement avec l'intérêt de la nation dans son ensemble. On est au coeur ici du problème que représente la logique libérale. Soit on croit encore que la somme des intérêts individuels est égale à l'intérêt collectif et l'on continue avec des agents bancaires totalement autonomes. Soit effectivement on pense que non, l'intérêt collectif est un intérêt qui différent de la somme de parties constituantes et l'on pense alors que l'essentiel de la monnaie en circulation doit être émise par la banque centrale. Et que les taux d'intérêts doivent être fixés au niveau national en fonction des contraintes collectives du pays.

Yann.  

http://lebondosage.over-blog.fr/article-la-hausse-des-taux-d-interets-de-la-bce-71418724.html

 






Musulmans et chômeurs : Boucs émissaires de l'incompétence gouvernementale !

11/04/2011 08:47

Musulmans et chômeurs : Boucs émissaires de l'incompétence gouvernementale !


Les grands axes de la campagne de 2012 pour l'UMP et son candidat de président sont en place. On en connaît maintenant, les boucs émissaires : Islam, immigrés et chômeurs fainéants !

Après avoir stigmatisé les musulmans « trop nombreux », essayé de persuader les français d'une hypothétique vague d'immigration, et même comme ce matin, sur Europe1, de proposer d'arrêter « de distribuer un certain nombre de prestations sociales d’un niveau supérieur à l’ensemble des autres états membres de l’UE aux migrants » Christian Estrosi

Le Président a annoncé, hier, la nouvelle cible : Les chômeurs

Pour quelle raison ?

Ils sont
plus de 4 millions, si l'on ajoute les demandeurs d'emploi en stage, en formation, à apporter quotidiennement la preuve de l'échec du « travailler plus pour gagner plus » qui fut en grande partie l'atout majeur de la victoire de 2007 ! Alors, pour embellir un bilan catastrophique, la logique sarkozyenne est de les fustiger en laissant croire qu'ils profitent du système et en essayant de les livrer à la vindicte populaire !

Démonstration

« Puisque nous commençons à sortir de la crise (...) » a affirmé le Président, il va falloir être : « (...) plus précis et plus exigeants pour les chômeurs qui bénéficient d'allocations et qui refuseraient des offres d'emploi disponibles » Puis il a ajouté : « (...) c'est un problème de justice, de justice sociale envers les salariés et les ouvriers qui travaillent dur que de s'assurer que celui qui est au chômage et qui a des allocations grâce à la solidarité nationale fera tous ses efforts pour accepter une offre d'emploi, pour accepter une formation pour s'en sortir (...) » -
Libération

Seulement, cette fois-ci, monsieur le Président, vous ne tromperez personne !

En effet, il n'existe pas en France une famille dont l'un des membres ne soit pas touché par le chômage. Et ces salariés et ouvriers « qui travaillent dur », dont le conjoint ou les enfants galèrent depuis des mois ou des années, sont plus sensibles à leurs difficultés et détresse, qu'à vos insinuations et vos préoccupations de contrôle ! Quand ils ne sont pas eux mêmes en train de se demander, à quel moment, leur lettre de licenciement va arriver !

Vos propos sur le refus d'une « offre d'emploi raisonnable ou un cursus de formation professionnelle » par ceux qui sont au chômage est, au mieux, l'aveu de votre méconnaissance du marché du travail, au pire une basse manipulation politique !

Allez-vous dans vos prochains discours, nous ressortir le cas de chômeurs nababs qui passent leurs journées devant leur un écran plat géant de télévision et qui font bombance avec leurs allocations ?

Allez-vous soutenir la
proposition de loi du député de votre majorité qui souhaite instituer : Un travail obligatoire et gratuit, pour les chômeurs de plus de 6 mois, en contrepartie de leurs indemnités ?

Vous qui avez 56 ans, savez-vous ce que c'est pour un chômeur de cet âge, d'essuyer des refus en série, sans l'ombre d'un entretien d'embauche, tout en pensant à chaque pointage mensuel combien de mois vous séparent ... de la fin de vos droits ?

Mais que vous importe, puisque vous avez trouvé là, de nouveaux boucs émissaires pour justifier un ratage complet de votre politique et de vos promesses !

Dans votre logique, monsieur le Président, ces nouveaux boucs émissaires, qui représentent un obstacle à votre réélection sont certainement responsables :

Des
heures supplémentaires défiscalisés, tueuses d'emplois,
des procédures de licenciements collectives
déguisées en ruptures conventionnelles,
des
discriminations à l'embauche, dues : au sexe, à l'âge, à l'origine.
de l'effondrement du commerce extérieur, dont les chiffres de février sont qualifiés de : Déficit record et dont les économistes
affirment qu'il est bien plus mauvais que ce qu'ils attendaient ?

Alors, une question, monsieur le Président : Au cas où cette nouvelle stigmatisation d'une partie de de la population ne donnerait pas de bon scores, dans les sondages commandées par l'Elysée : A qui le tour ?
Slovar
Crédit et copyright image : Jiho






"Le PS manque d'imagination"

11/04/2011 08:31



Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien, dimanche 10 avril 2011.


"Le PS manque d'imagination"
 
Le Parisien: Le PS a adopté hier son programme pour 2012. Comment le jugez vous?
Jean-Pierre Chevènement. Le PS reprend souvent des propositions anciennes. Les emplois jeunes ont été une très bonne idée en leur temps et cela le reste pour l'avenir. D'autres me convainquent beaucoup moins comme l'allocation d'autonomie car je demeure hostile à toute forme d'assistanat. Je doute de la faisabilité d'ensemble de ce projet. Si le PS veut réduire la dette publique dès 2014, comme il en a exprimé le souhait, il devra suivre la même politique de rigueur budgétaire que celle de Nicolas Sarkozy, et oublier ses promesses de recrutement de policiers, de gendarmes, d'enseignants...

Vous craignez une orientation qui ne se distingue pas assez de celle de Nicolas Sarkozy ?
La seule variable est fiscale. Certes, la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG va donner naissance à un nouvel impôt, plus progressif, qui va conduire à un alourdissement de la pression fiscale pour les plus favorisés. Mais la réponse d'ensemble du PS n'est pas à la hauteur. La dette va s'accroitre si le PS ne prend pas la seule décision possible : agir sur l'euro dont il faut changer les règles. La grosse lacune de ce programme, c'est qu'il ne parle absolument pas de la monnaie unique dont le niveau surévalué écrase notre compétitivité et plombe notre croissance. Au moins Ségolène Royal, en 2007, promettait de réformer les missions de la Banque centrale européenne pour ajouter à la lutte contre l'inflation le souci de la croissance et de l'emploi. Là, disparu ! Je regrette cet impensé. La Banque Centrale relève stupidement ses taux. Le PS reste prisonnier du logiciel néo-libéral. Je ne vois aucune remise en cause alors que les socialistes, et la droite depuis 25 ans, nous ont enfoncés dans l'ornière. A eux maintenant de nous en sortir !

Êtes-vous d'accord avec Martine Aubry qui se dit favorable à la sortie du nucléaire?
Non. On ne peut pas préconiser cette orientation. D'ailleurs le programme socialiste a nuancé fortement en parlant de sortir du « tout nucléaire ». Au Japon, l'exploitant de la centrale n'a pas su prendre les précautions nécessaires en particulier contre un éventuel tsunami de grande ampleur. Qu'est ce que nous proposent ceux qui veulent sortir du nucléaire? Le gaz de schiste extrêmement polluant qui rend grise l'eau qui sort des robinets? Le charbon qui a fait des milliers de morts et rejette du CO2 dans l'atmosphère ? Le pétrole ou le gaz en voie d'épuisement? L'éolien ou le solaire extrêmement onéreux (entre deux et dix fois plus que le kwh nucléaire) ? J'invite chacun à faire preuve d'esprit de responsabilité. La gauche ne doit pas avoir vis-à-vis de la technologie et du progrès une réaction de rejet. Ce serait rompre avec l'héritage des Lumières. Revenir à l'obscurantisme.

Au final, la gauche dans son ensemble peut-elle se rassembler sur la base de ce programme?
Non par sur cette base ! Car il laisse de côté le grand choix fondamental, celui de faire l'Europe autrement qu'à travers un marché offert et une monnaie surévaluée. A gauche du PS, il y a une sensibilité puissante qui, soit votera autrement, soit ira vers l'abstention si les choses en restent là. En 2007, le MRC a tissé une alliance avec Ségolène Royal mais sur la base d'un infléchissement de la position traditionnelle des socialistes sur l'Europe. Je ne retrouve pas trace aujourd'hui de cet infléchissement.

La candidature de Nicolas Hulot à la présidentielle a t-elle un sens ?
La vie politique est le lieu de toutes les manipulations. Bien évidemment l'élection présidentielle sera l'occasion de beaucoup de coups fourrés. Qu'est ce que Nicolas Hulot vient faire là-dedans? J'apprécie Ushuaia et il a plutôt une bonne tête, mais quelle perspective propose-t-il au pays? Nicolas Hulot est au mieux un ovni.

Jean-Louis Borloo se lance dans la présidentielle. Un 21 avril à l'envers est-il possible en 2012?
Tout à fait ! Ce risque pèse sur l'UMP. C'est le signe d'une démocratie malade et qui ne fonctionne plus, puisqu'au 2ème tour il n'y a plus de vrais débats. Le candidat du FN, qui est tout le contraire d'un candidat de rassemblement républicain, devrait être éliminé d'office.

Les récentes déclarations de Claude Guéant sur les musulmans vous ont-elles choqué?
J'appréciais énormément Claude Guéant comme préfet. Mais ce n'est pas la même chose d'être un très grand haut-fonctionnaire et un ministre dont la parole est immédiatement soumise à la critique. Moi-même, je n'ai pas échappé à la tempête lorsque j'ai parlé de «sauvageons» pour parler du manque d'éducation de certains délinquants très jeunes. M. Guéant est en service commandé. Il a eu, selon moi, quelques paroles malheureuses. Quand il a parlé de «croisade» je ne crois pas que Claude Guéant se prenait pour Godefroy de Bouillon ! Mais il y a des mots qu'il faut savoir éviter. Et que le nombre de musulmans augmente ou pas, on s'en fout. Ce n'est pas l'affaire de la République. L'adhésion à tel ou tel culte relève de la liberté de pensée. L'essentiel est qu'ils respectent la loi républicaine.

Dominique Strauss-Kahn peut-il être le candidat de la gauche en 2012?
Dominique Strauss-Kahn est un homme intelligent, avec beaucoup de facilité. Mais je ne vois pas comment il pourrait mener en France une politique très différente de celle qu'il impulse à la tête du FMI. J'attends plutôt de Martine Aubry qu'elle mette de la cohérence dans le discours du PS et qu'elle ne fasse pas l'impasse sur le problème de l'euro, ou sur la gestion de la dette en créant par exemple un mécanisme de « dette perpétuelle ». J'observe pour l'heure que la direction du PS manque d'imagination. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour éviter le pire : que le déclassement progressif des jeunes générations depuis trente ans sur l'autel de la rente financière, aboutisse à celui de la France tout entière.

Nicolas Sarkozy a t-il eu raison d'engager cette semaine les forces françaises en Côte d'Ivoire pour déloger Laurent Gbagbo?
Tous les pays ont reconnu la victoire d'Alassane Ouattara à l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Il est dommage que Laurent Gbagbo qui garde une certaine représentativité ait choisi la fuite en avant. L'ONU s'est tournée vers la France pour éviter l'utilisation par Gbagbo d'armes lourdes. Il fallait éviter le risque d'un carnage. Le fait que quelques hélicoptères français sont intervenus, dans le cadre d'une résolution de l'ONU (n° 1975), n'est donc pas critiquable. Mais cette intervention doit rester ponctuelle et conforme au droit international tel que le fixe le Conseil de Sécurité de l'ONU. La France ne doit surtout pas se laisser happer par les affrontements entre Ivoiriens et, au contraire, tout faire pour favoriser leur réconciliation.

Propos recueillis par Eric Haquemand






Chevènement "doute de la faisabilité" du projet PS pour 2012

11/04/2011 08:24

Chevènement


Dépêche AFP, 10 avril 2011, 10h44.

 
Chevènement
 
Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) Jean-Pierre Chevènement a déclaré dimanche dans un entretien au Parisien "douter" de "la faisabilité d'ensemble" du projet du PS pour 2012, auquel il reproche notamment de ne "pas parler de l'euro".

"Je doute de la faisabilité d'ensemble de ce projet. Si le PS veut réduire la dette publique dès 2014 il devra suivre la même politique de rigueur budgétaire que celle de Nicolas Sarkozy et oublier ses promesses de recrutement de policiers, de gendarmes, d'enseignants...", dit-il.

"Grosse lacune" du programme, selon lui: "il ne parle pas de la monnaie unique, dont le niveau surévalué écrase notre compétitivité et plombe notre croissance. Au moins Ségolène Royal, en 2007, promettait de réformer les missions de la BCE pour ajouter à la lutte contre l'inflation le souci de la croissance et de l'emploi. Là, disparu !", déplore-t-il.

"Le PS reste prisonnier du logiciel néolibéral. Je ne vois aucune remise en cause alors que les socialistes et la droite depuis 25 ans nous ont enfoncés dans l'ornière", ajoute l'ancien candidat à la présidentielle de 2002.
 





Alcoolémie scolaire

11/04/2011 08:20

Alcoolémie scolaire


« Il faut toujours être ivre », dit le poète. Mais en ces temps de réduction des horaires de Français, en ces temps où les « compétences » sont préférées aux savoirs et le « vivre ensemble » à l’étude des sciences et de la littérature, il semble bien que depuis quelques années, les élèves et les étudiants aient pris au sérieux, et au premier degré, l’objurgation de Baudelaire.

Qu’on me comprenne bien : quand Rabelais, au bout du bout de la quête de Panurge, dans le Cinquième Livre, confronte ses héros au « Trink ! » de la Dive Bouteille, je ne suis pas de ceux qui interprètent cet ordre comme un impératif purement spirituel. Alcofribas Nasier était né à la Devinière, près de Chinon, et même si les vins du XVIème siècle ne ressemblaient pas exactement aux nôtres, il a dû tâter dès son enfance du nectar de Touraine (1). Mais cela ne l’a pas empêché d’apprendre le latin et le grec — entre autres frivolités.

 Cela étant posé, force est de constater qu’une épidémie de binge drinking, comme on dit élégamment chez les Anglo-saxons, sévit dans les lycées comme dans les prépas, les grandes écoles et les facs. On boit vite, très vite, du n’importe quoi en grandes quantités, afin de s’exploser la tronche. Et non, comme jadis les Grecs organisés en symposiums (ou en banquets, aurait dit Platon) afin de délier l’esprit et dire enfin des choses intelligentes — sur l’amour, par exemple. Non : les jeunes boivent pour faire comme les autres, certes, pour se démarquer, pour s’insérer dans un groupe — mais surtout pour oublier. Pour s’oublier. Se passer à la trappe. Kaputt. Finito. This is the end, beautiful friend…

Tout comme ils consomment, très tôt, des anxiolytiques, des anti-dépresseurs et des somnifères. S’abstraire. Anywhere out of the world, disait encore Baudelaire, dont je finirais par croire, comme jadis Marcel Aymé (2), qu’il est largement responsable de l’épidémie de mélancolie qui saisit notre belle jeunesse si je ne savais pas que ce sont les pédagos qui ont provoqué cette addiction aux liqueurs fortes et à l’amnésie provoquée.

 

« Heu… Les pédagos, vous êtes sûr ? »

 

Prenez une classe d’hypokhâgne ordinaire. Ils arrivent, début septembre, tout fanfarons de leurs excellentes notes de l’année et du Bac. Et de vilains sergents Hartmann — ma pomme et mes collègues — se mettent à leur dévisser la tête pour leur ch*** dans le cou, comme disent en chœur le héros de Kubrick (dans Full metal jacket) et cette endive cuite de Peter Gumbel (3). Bref, à les évaluer sur ce qu’ils produisent effectivement, au lieu de les caresser dans le sens du poil qu’on leur a fait pousser dans la main.

Et d’année en année, le niveau monte si bien que ce n’est plus un fossé mais un gouffre qui sépare l’école telle qu’elle se délite d’un vrai Supérieur tel qu’il est ou devrait être (d’où la nécessité de créer partout des CPES et autres propédeutiques aux études supérieures, afin de ne pas perdre en chemin tous ces élèves que le pédagogisme a si bien assommés au départ).

Alors, forcément, soumis enfin à la vérité des prix et à des exigences sérieuses, sensibles à une pression à laquelle rien ni personne ne les ont préparés, les malheureux s’explosent la tronche. Très vite si possible — à tel ou tel endroit, l’objectif est d’être absolument pété en quinze minutes, montre en main.

Pour y arriver, c’est très simple — même si quelques breuvages demandent une petite préparation. Mélangez par exemple de la vodka avec n’importe quoi qui en augmente le sucre tout en cannibalisant le goût — pomme, orange, caramel — ou fraise tagada, à faire macérer à l’avance. Avalez-en des quantités non négligeables, en panachant avec du martini rosso ou bianco, un doigt (pourquoi un seul ? demandait jadis Chantal Lauby) de Ricard et autres anisettes exotiques, revenez au TGV (tequila / gin / vodka, pour les ilotes du binge), couplez avec ce qui vous tombe sous la main, punch coco, daïquiri fraise et autres cocktails colorés — tout, sauf les alcools de papa : le vin, c’est ringard, sauf en cubitainers… Et avec ce que coûte un saint-julien 1985 ou un margaux 1990, vous pouvez à moindres frais vous offrir de l’explosif multicolore.

 

« Du Margaux ? Un truc de vieux, pour sûr ! T’es plus dans l’coup, papa… »

 

Il y a quelques années déjà, les jeunes se pintaient à la bière — mais c’est à peu près fini, du moins dans les couches intellectuelles. D’ailleurs, partout le houblon recule : le réchauffement climatique permet désormais de planter de la vigne sur les anciens terrils — du blanc sur le charbon. Et puis la bière, c’est lent. Ça fait pisser. En avant vers le 40°.

D'ici peu, ils s'offriront des spring breaks, comme aux Etats-Unis. Il suffit qu'une quelconque ville balnéaire française se dise que c'est un bon moyen pour remplir les hôtels et les bars avant la saison d'été. Comme à Cancun ou Panama City Beach. Au fond, les prépas et les grandes écoles fonctionnent déjà sur le modèle des fraternities… Kappa Alpha — hips ! — Society.

Et ce n'est pas circonscrit au Supérieur. Des élèves de lycée ou de collège s'y mettent.

Forcément. Ont-ils été mieux traités que leurs aînés par l'institution ? "Le niveau monte", disent Baudelot et Establet (que nous irons donc tous encourager à si bien penser, le 17 mai à 17 heures à l'IUFM de Marseille). Le taux d'alcoolémie aussi.

 

D’accord, ce monde est dur, les perspectives à court terme sont assez sombres, jamais la mélancolie n’a été si sévère (4). Mais qu’avons-nous fait pour préparer nos enfants aux défis du présent ? Nous les avons couvés, nous leur avons construit une école du bonheur immédiat, du « savoir-être » (savoir-être complètement noir ?), des « savoir-faire (savoir faire un Mojito ?). Nous leur avons donné des cours d’éducation civique et recommandé cent fois de ne pas conduire en état d’ivresse — un succès ! Nous avons prôné la camaraderie universelle, le « aimons-nous les uns les autres » crypto-gnan-gnan (une idée des anciens des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes, probablement), la bobo-attitude… Et nous avons récolté des « communautés étanches, qui se regardent avec suspicion, et je ne suis pas sûr d’être satisfait du fait que les Musulmans, eux, se pintent au fondamentalisme au lieu de s’exploser au sperme de flamant rose (5).

En fait, il en est côté éducation comme du côté instruction. Plus on s’efforce de prôner la conciliation universelle et l’amour mou, plus on aiguise les clans et les rivalités — c’est mécanique. Plus on étête les élites, sous prétexte d’égalitarisme, et plus on enfonce les plus démunis — c’est forcé. Ce sont les exigences qui créent la connivence — pas le respect des « cultures autres ».

Alors, la « binge attitude » n’est que le reflet de ce qui a été semé — et ne nous plaignons pas d’avoir ici des élèves incontrôlables, là des gosses violents : quand les enfants boivent, les adultes trinquent. Une jeunesse en manque de repères ? Je le crois bien — les seuls repères significatifs sont ceux de la culture, et nous avons pratiquement renoncé à la transmettre. Il y a toujours eu chez les jeunes une propension à explorer les promesses des paradis artificiels — mais jamais aussi systématiquement qu’aujourd’hui. Ce n’est plus de l’alcool, c’est du sirop d’oubli qu’ils avalent. Ils ont été si mal bâtis par l’Ecole (et par leurs parents, qui s’en sont remis à une Ecole qui ne pouvait tout faire), si mal étayés par un Savoir en bribes, qu’ils aspirent au grand trou noir, au démantèlement, à la fonte des glaces et à la fin du Moi. Succès sur toute la ligne : ne surnageront, dans cette débâcle, que les héritiers, comme disait Bourdieu — ceux qui, dans leurs caves, trouveront les grands crus que buvaient leurs parents, et que l’Ecole a négligé de leur servir — ou de leur apprendre, au moins, à connaître.

 

Jean-Paul Brighelli

 

(1) Mon ami Perico Legasse, interrogé, conseille fortement, parmi tous les crus qui coulent entre Chinon et Bourgueil, le Domaine des Béguineries (Jean-Christophe Pelletier) et le Domaine de la Lande (Marc et François Delaunay) — sans préjudice de tant d’autres qui auraient enchanté Athos en particulier et les Trois mousquetaires en général.
(2) Dans le Confort intellectuel, que je ne saurais trop recommander aux bons esprits qui aiment rire.
(3) J’ai déjà trop parlé ici même de On achève bien les écoliers, le pamphlet anti-élitisme de Peter Gumbel, que relit chaque soir Caroline Brizard pour se mettre en émoi. C’est fou ce que des gens qui n’ont jamais mis un pied dans un établissement scolaire peuvent avoir de choses à dire sur l’école.
À signaler dans le même esprit que Roger Establet donne une conférence sur « les dégâts de l’élitisme républicain à l’école » (si ! Tel que ! Il a osé ! L’enflure !) le mardi 17 mai à 17 heures à l’IUFM de Marseille (sur la Canebière) : venez nombreux expliquer à cet idéologue affabulateur ce qu’il en est vraiment de la violence scolaire que lui et ses con / frères ont tant contribué à installer. Bon sang !  « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde ! »
(4) Lire sur le sujet Alcool et adolescence. Jeunes en quête d’ivresse, de Patrick Huerre et François Marty, Albin Michel, 2007.
(5) Cocktail inventé par Boris Vian et le barman Louis Barucq, dont vous trouvez la recette dans le Manuel de Saint-Germain des Prés : un tiers de crème fraîche ou de lait concentré Nestlé, un tiers de crème de fraise l’Héritier-Guyot, un tiers de cognac Rémy Martin. Mais Saint-Germain des Prés, en l’état actuel des connaissances, ce doit être… tabou. Qui lit encore les existentialistes ? Dans un monde ou Frédéric Lefebvre dévore, dit-il, « Zadig et Voltaire », quelques jeunes ivrognes doivent penser que la Nausée est un traité sur le haut-le-cœur d’après-boire.





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