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Les deux familles de l’ordo-souverainisme*
11/04/2011 09:39
Une partie de la classe politique, des médias, et même de ses sympathisants pratiquent l’amalgame entre les souverainistes. Pourtant, il y a des différences fondamentales entre deux grands courants.
Ordo-souverainisme et libertaro-mondialisme
Le terme « souverainiste » n’est pas sans poser de gros problèmes dans l’analyse de l’offre politique. En effet, il recouvre des personnes complètement différentes. Il est autant applicable au régime communiste de la Corée du Nord qu’aux conservateurs ultralibéraux de Grande-Bretagne. En fait, il n’est qu’une composante des idées politiques d’un courant et ne saurait être le seul adjectif utilisé pour l’analyser, à moins de réaliser une étude très superficielle du courant concerné.
Malgré tout, l’opposition souverainiste / mondialiste a un sens aujourd’hui. Aujourd’hui, le PS, l’UMP, le Modem et les Verts (et dans une certaine mesure le PG et le NPA) sont clairement des mondialistes, qui ne voient plus dans le cadre national le cadre naturel de l’exercice du pouvoir, qu’ils préfèrent faire glisser dans des cénacles supranationaux. Au global, les mondialistes sont en général plutôt libéraux alors que les souverainistes sont plus sensibles à l’ordre.
Comme le souligne Frédéric Lordon : « en appeler à un gouvernement mondial est le plus sûr moyen d’avoir la paix, à savoir pas de gouvernement du tout ». En effet, la libéralisation conduit à la mondialisation, qui, elle-même favorise la libéralisation. En fait, toutes deux organisent l’absence de prise des gouvernements sur le réel. Au contraire, les ordo-souverainistes pensent que le maintien du cadre national est essentiel pour la démocratie et que les peuples gardent leur destin en main.
J’ai adopté le terme « libertaro » plutôt que « liberalo » car il y a un profond refus des règles, des entraves à la circulation des biens, des personnes et des capitaux de la part des mondialistes, qui me semble davantage relever du libertarisme que du libéralisme (ce qui permet d’y intégrer la gauche de la gauche). Naturellement, il y a plusieurs tendances : sociaux, libéraux, interventionnistes ou identitaires. Mais les deux derniers feignent d’ignorer la contradiction avec leur mondialisme…
Les deux ordo-souverainismes : identitaires contre progressistes
Dès lors, on pourrait conclure que le clivage qui compte est bien celui entre les libertaro-mondialistes et les ordo-souverainistes. Mais cette deuxième famille est profondément coupée en deux, comme me l’ont montré plusieurs discussions récentes. En effet, le retour à la nation et à un certain ordre (autant économique que social) n’ont pas du tout les mêmes motivations pour les deux familles de l’ordo-souverainisme, les identitaires et les progressistes.
En effet, il suffit de discuter un peu longuement avec des militants de ces deux familles pour distinguer une profonde fracture entre les deux. Les ordo-souverainistes identitaires sont principalement motivés par la protection de leur identité, qui serait menacée par des flux d’immigrés aux cultures différentes. Cette prédominance des questions identitaires explique qu’ils réunissent à la fois des libéraux et des dirigistes sur les questions économiques. En France, ils sont dans un réduit limité.
A l’inverse, les ordo-souverainistes progressistes sont motivés par les questions économiques et sociales. Ils voient dans la mondialisation néolibérale la cause d’une explosion des inégalités, du chômage de masse, d’une nouvelle forme d’exploitation des masses et d’un affaissement de certaines valeurs. Parce qu’ils sont attachés à la nation, les ordo-souverainistes progressistes sont aussi attentifs aux questions d’identité, mais pas de la manière volontiers xénophobes des identitaires.
On reconnaîtra dans les identitaires le FN et le MPF et dans les progressistes DLR et le MRC. Cela explique aussi la séparation (a priori surprenante) entre MPF et DLR, qui peuvent sembler proches à un œil non averti. On peut voir dans l’évolution du discours de Marine Le Pen un souci de s’adresser à ces deux tendances, ce qui est logique étant donnés la sociologie de son électorat et le potentiel beaucoup plus limité de l’identitaire. Mais les racines du FN sont identitaires.
La distinction entre les ordo-souverainistes identitaires et progressistes n’est pas une simple figure de style. Quelques discussions avec les membres des deux familles l’éclaire formidablement bien. En un sens, on y retrouve l’opposition de toujours entre l’extrême-droite et le gaullisme, entre le nationalisme et le patriotisme.
Laurent Pinsolle
* terme emprunté à Malakine
http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/
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Laïcité, la stratégie du crocodile
11/04/2011 09:28
Après des semaines de polémiques, le débat voulu par le Président et organisé par Copé sur la laïcité a eu lieu mardi dernier. L’UMP en a donc débattu en présence d’un gros tiers du gouvernement et surtout, en présence du Tout-Paris médiatique qui y attendait un nouveau « dérapage ». Mais, comme on pouvait s’y attendre, de dérapage, il n’y en a pas eu pour une seule et bonne raison, c’est que l’UMP s’est couché sur la laïcité face à la pression médiatique.
En effet, après tout ce que nous avons entendu sur la nécessité d’un tel débat, on pouvait s’attendre à ce que l’UMP prenne des positions fortes sur le respect et la défense de la laïcité, pilier de notre République, des positions qui heurteraient la bien-pensance médiatique et seraient donc comme telles, qualifiées de « dérapages ». On peut même dire que le fait d’être qualifiée de dérapage est un gage de proposition réellement républicaine. Mais non, l’UMP a produit un texte que SOS Racisme, LICRA et le CRAN pourraient signer à deux mains. Un texte qui, à le regarder de plus près, est un véritable recul pour la laïcité républicaine au profit de la très sarkozyste laïcité positive.
Après un rappel à la loi et un éloge des décisions prises antérieurement par l’UMP, le texte attaque fort, avec 3 propositions visant à rappeler l’attachement au principe, faire un recueil de tous les textes existants et créer un code de la laïcité. Cela peut avoir son utilité pratique mais on ne voit pas l’utilité de débattre pour arriver à un rappel à la loi ! La suite du document continue dans la même veine entre rappel à la loi et propositions visant à s’assurer que la loi soit appliquée et autres actions de pédagogie. Toutes ces propositions reviennent quand même à acter qu’aujourd’hui la loi est bafouée par des demandes communautaires dont les détails sont plus que lisibles entre les lignes : dispenses de cours de sport ou refus d’apprendre certaines parties de l’Histoire, refus de certaines femmes se faire soigner par un médecin homme, demande de dérogations pour motif religieux à l’Ecole, d’aménagements dans les entreprises ou dans les services publics…
Plutôt embêtant pour l’UMP et le gouvernement qui tous les jours nous annoncent qu’ils combattent le communautarisme et refusent tout accommodement raisonnable. Sachant qu’ils ont eu tous les pouvoirs nécessaires à la mise en place de ces propositions depuis presque 10 années et qu’ils ne proposent de les appliquer qu’après 2012, on peut douter de la volonté du parti majoritaire de vraiment appliquer un jour la loi…sans parler du fait qu’en 2012, il y a des élections pour lesquelles la tendance n’est plutôt pas favorable.
Mais en continuant la lecture, on arrive sur la partie vraiment intéressante intitulée « Liberté religieuse et lieux de culte ». Pour en résumer les propositions, il s’agit tout simplement de sécuriser les dons de terrain réalisés par baux emphytéotiques à option d’achat, de faciliter les constructions en garantissant les emprunts par les collectivités locales (quid du jour où l’Etat aurait vraiment à payer ?) et enfin de faciliter le fonctionnement des associations cultuelles en rénovant les dispositions juridiques applicables. La seule contrepartie est une meilleure transparence des fonds provenant de la collecte auprès des fidèles et des fonds étrangers.
Heureusement qu’en préambule l’UMP précisait qu’elle ne voulait pas remettre en cause « le principe de séparation des Églises et de l’État et, par conséquent, le principe selon lequel la République ne finance pas la construction de lieux de culte » car sinon on aurait pu croire à la lecture de ce document que cela était déjà fait. A la lecture de ce texte, on peut légitimement se demander si le but véritable de cette convention n’était pas de faire passer en catimini, couvert par le battage médiatique, le financement indirect par l’Etat des nouveaux lieux de culte.
Encore une fois, l’UMP joue la stratégie du crocodile (grande gueule, petits bras) en remettant toujours à demain ce qu’ils sont en capacité de faire aujourd’hui ou pire dans le cas présent, en faisant passer dans les détails, le contraire de ce qu’ils annoncent dans les discours. Comme lorsque le Président reconnait que le multiculturalisme est un échec mais continue à célébrer la diversité et que l’Education Nationale fait de plus en plus place aux cultures d’origine étrangères dans les programmes [1]. Comme lorsqu’il dénonce les échecs de l’intégration (on parle même plus d’assimilation) mais continue dans sa politique migratoire et s’en félicite. Comme lorsqu’il prétend combattre l’insécurité en supprimant des postes de policiers et gendarmes, en laissant les juges faire de la politique au tribunal et en ne faisant plus exécuter les peines de prison inférieures à 2 ans [2] pour ne pas avoir à construire des places de prison. Comme lorsqu’il dénonce l’euro fort et la désindustrialisation et qu’il va à Bruxelles signer un pacte de compétitivité avec l’Allemagne et qu’il met en place des mécanismes de sauvetage qui nous enferment toujours plus dans ce carcan déflationniste. On pourrait multiplier les exemples où les discours forts ne sont jamais suivis d’actes forts ou même sont suivis d’actes complètement contraires.
Tout cela donne aux Français le sentiment que plus rien n’est possible, que la politique ne sert plus à rien, qu’ils sont dépossédés de leur pouvoir de choisir par les partis de gouvernement. Et cela les pousse bien plus efficacement dans les bras de Marine Le Pen que tous les prétendus décontaminateurs de la pensée lepéniste que la pensée unique veut nous jeter en pâture. En refusant de défendre une vraie laïcité républicaine telle que définie par la loi 1905, l’UMP laisse la place au FN pour la récupérer et ainsi réaliser un hold-up sur la République, comme celui de la Nation dans les années 80.
Sur la laïcité à laquelle les français sont très attachés par l’Histoire de notre pays, l’UMP et le Président n’ont toujours rien compris. Ils n’ont pas compris que les Français ne voulaient pas de débat parce qu’il n’y a rien à débattre (à moins de proposer le changement notre République tout entière) ou plutôt qu’il n’y a rien à négocier. La laïcité est un pilier de la République sur quel les Français ne veulent qu’aucune concession ne soit faite. Ils veulent que la loi s’applique, toute la loi, rien que la loi et que ceux qui s’y opposent y soit contraints.
Nicolas Calbrix
[1] Exit Louis XIV et Napoléon au bénéfice de civilisations africaines
[2] loi votée en 2009, qui instaure les peines dites « alternatives », rarement appliquées comme le port du bracelet ou totalement symboliques comme 15 heures de travaux d’intérêt général
http://debout-les-jeunes.fr/blog/04/2011/2082/laicite-la-strategie-du-crocodile/
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L’optimisme n’est pas toujours là où on le place
11/04/2011 09:21
Le Figaro magazine dans son numéro de samedi 26 mars a classé les optimistes et les pessimistes selon qu’ils pensaient que l’euro sortirait vainqueur de la crise économique ou non. On retrouve l’inénarrable Alain Minc dans ce camp dit des optimistes, et sa seule présence dans ce camp devrait faire basculer les autres vers d’autres horizons tant ses conseils ont invariablement provoqué la ruine de ceux qui les ont écoutés.
A part M. Minc, parmi les optimistes, on peut discerner deux clans. Je ne les rangerai pas dans les mêmes cases.
Il y a les cyniques, qui depuis le début, utilisent la construction de l’Euro pour faire avancer leur conception intégratrice de l’Europe. Au fond ils savent très bien depuis le début que la construction européenne telle qu’on la pratique est bourrée d’incohérences. On ne peut avoir le libre échange mondial, l’Euro, et un gouvernement décentralisé de l’ensemble européen. Ils savent très bien qu’en sauvant l’euro et en continuant à pratiquer le libre échangisme mondial sans limites et sans respect des conditions de concurrence, on va inéluctablement petit à petit vers une centralisation du pouvoir au profit de la technostructure bruxelloise qui, on nous le dit assez souvent veut notre bonheur. (Staline, Hitler disaient aussi construire un monde neuf). Alors qu’importe que les Français, les Irlandais, les Hollandais aient voté autre chose sur la constitution européenne. Nos élites ont supprimé le peuple qui pense si mal en faisant ratifier Lisbonne.
Il y a les « compagnons de route ». Ils sont à l’idée européenne ce qu’étaient ceux du parti communiste après la guerre qui refusaient de croire aux Goulags, Kravtchenko, qui préféraient croire Sartre plutôt qu’Aron, sans se rendre compte des dégâts qu’ils font dans le monde et dans leur propre pays, sous prétexte qu’il ne fallait pas désespérer Billancourt. Ils ont bien conscience que les choses ne vont pas bien, ils espèrent que le pire n’est pas certain, ils croient encore à l’instar de Jean Monnet que le commerce rapproche les hommes, (alors qu’à l’inverse les hommes peuvent commercer entre eux dès lors que la confiance est établie durablement, ce qui implique la proximité et la répétition et donc qu’ils soient déjà proches culturellement). Jean Boissonnat, et Michel Albert en particulier que j’ai côtoyés au Conseil de la Politique Monétaire, ont mis leur indéniable talent au service de ces idées. Ils sont persuadés que l’Europe avait interdit la guerre entre les états européens. Bien sur ils s’apercevront un jour qu’ils s’étaient trompés et comme nombre de repentis communistes on les écoutera alors avec dévotion mais sans doute trop tard. Mais dans l’intervalle les régimes communistes avaient tués au moins 100 millions de personnes. De combien de chômeurs devront être crédités nos ayatollahs de l’Europe apatride, combien de déracinements devront être attribués aux décisions de la Commission Européenne et à ses diktats, combien de nouveaux pauvres auront perdu l’espoir de vivre décemment de leur travail pour n’avoir plus la possibilité de vivre que d’une aumône publique de plus en plus étique, pendant que les nouveaux riches de la prédation bancaire continueront à décliner tous azimuts, le jeu le plus répandu dans la finance internationale, « pile je gagne, face tu perds », et à se gaver de bonus délirants dont le seul support vient de leur aptitude à s’échanger entre pairs et de gré à gré.
Les pessimistes toujours pour le Figaro sont ceux qui ne cessent de prévenir des difficultés et de s’étonner que les soit disant optimistes n’en tiennent pas compte, pour assurer la réussite de leurs vœux les plus chers.
On me dit souvent que je suis pessimiste car j’annonce les difficultés et que si nous n’y prenons garde les conséquences seront graves. Je dois dire que l’optimisme se situe plutôt de mon côté, car il faut vraiment avoir foi en la raison humaine et en la sagesse des dirigeants pour inlassablement dénoncer les dangers qui guettent la construction européenne. Un cascadeur fait un métier dangereux, il court des risques mais ce n’est pas pour autant qu’il ne prépare pas sa cascade avec soin pour mettre toutes les chances de son côté. Que penserions-nous si celui-ci s’en remettait au sort, en négligeant les ceintures de sécurité, les filets de réception, en ayant une préparation hésitante des différents paramètres ? Que penseriez-vous, si vous étiez dans la même cascade, et qu’il vous dise, que vous êtes pessimistes parce que vous l’avertissez des dangers ? Je dirais que ce cascadeur est inconscient ou fou et je ne monterai jamais avec lui. Les inspecteurs des finances et les financiers sont ces cascadeurs de l’économie, qui ne prennent aucune précaution sauf pour eux, qui vous assurent que l’€ est une belle réussite.
Construire la monnaie unique était une politique qui avait des chances raisonnables de succès. A ne pas écouter les conseils de précautions, cette construction dès à présent s’avère être un échec, et je donne peu avant que cet échec ne tourne à la catastrophe. Certaines des conséquences dramatiques peuvent encore être évitées, pour combien de temps, un an, deux ans, je ne sais. Mais il y aura un point de non retour. À Fukushima, le gouvernement japonais et les dirigeants de Tepco ont voulu minimiser les conséquences de la catastrophe nucléaire. En voulant convaincre la population, ils s’en sont convaincus eux-mêmes pour finalement toujours apporter des solutions en retard par rapport à la gravité de la crise. Les dirigeants européens sont toujours en retard d’une crise, on résout la Grèce mais pas l’Irlande, puis l’Irlande mais pas le Portugal… Quand comprendra-t-on que d’une part ces crises sont liées à la construction européenne, et que la solution temporaire de l’une crée les conditions de la suivante.
Si l’on parlait correctement et si les mots avaient encore un sens, on devrait plutôt parler d’inconscients et de prévoyants. La prévoyance n’est pas du pessimisme, l’inconscience n’est pas de l’optimisme. J’ai même le sentiment inverse et je crois que ceux qui aujourd’hui veulent la sortie de l’€ sont ceux qui veulent encore sauver de la construction européenne ce qui peut l’être. On glose toujours sur Cassandre qui annonçait le malheur sur Troie. « Timeo Daneos et dona ferentes »« je crains les Grecs même lorsqu’ils font des dons ». Cassandre était optimiste de vouloir convaincre ses compatriotes du danger du Cheval de Troie, chose qui lui était impossible plus par la sottise de ses concitoyens que par la malédiction divine. Dommage pour Troie ! Certes nous avons eu ainsi les plus beaux poèmes épiques de l’humanité. J’aimerais quand même nous éviter qu’un nouvel Homère ne puisse écrire une nouvelle épopée sur la malédiction d’Europe.
Par Jean-Pierre Gérard
Vice-président de Debout la République
Ancien membre du Conseil de la Politique Monétaire
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Tout va très bien Madame la Marquise…
11/04/2011 09:17
Le Portugal qui ne peut plus faire face aux échéances de sa dette, la contestation sociale qui monte chaque jour un peu plus en Grèce, un déficit commercial mensuel record en France à plus de 6 milliards d’euros, l’Irlande qui doit encore remettre de l’argent public dans ses banques et pour couronner le tout l’intégriste Jean-Claude Trichet qui augmente le taux directeur de la Banque Centrale européenne.
La même semaine, tous ces faits révèlent l’épuisement d’une monnaie unique au bord de l’explosion.
Mais, chose étrange, le dogme de l’euro est tel dans notre pays qu’il est quasiment impossible d’en parler. Jamais il n’a été aussi urgent d’ouvrir un vrai débat sur la sortie de l’euro pour redonner de l’oxygène aux pays qui n’ont pas la même productivité que l’Allemagne qui, de son côté, accumule les excédents commerciaux.
Jamais il n’a été aussi vital de remettre en cause le privilège exorbitant de création monétaire que détiennent les banques privées. Comment accepter de voir les peuples d’Europe saignés pour pouvoir rembourser les établissements financiers qui ont pris des risques excessifs.
Mais non, comme des canards sans tête qui continuent de courir, la plupart des experts autoproclamés nous répètent sans fin sur toutes les chaînes de radio et de télévision que la solidarité européenne va guérir tout cela, que la rigueur va redresser les choses et que tout ira mieux bientôt dans le meilleur des mondes.
Quand comprendront-ils que le VIRUS c’est l’euro tout simplement car on ne peut avoir la même monnaie, de surcroît surévaluée, pour des pays si différents ?
Quand comprendront-ils qu’à force de saigner les pays, ils dépriment la demande et plongent la zone euro dans la récession cumulative ?
Quand comprendront-ils que pour gagner la guerre économique du XXIème siècle, il faut investir massivement dans l’avenir avec une création monétaire publique ?
Tout va bien Madame la Marquise ! Jamais cette chanson n’a été autant d’actualité. Jusqu’à la prochaine crise, celle de l’Espagne qui, cette fois-ci, emportera le système !
Alors, peut-être, on commencera en France à se poser la question de bâtir un autre système monétaire européen. Car n’en déplaise à la petite agitation politicienne qui occupe aujourd’hui les esprits (Borloo, programme socialiste, etc…), la question de l’euro sera centrale en 2012. Sortir l’euro de l’Europe est le préalable pour redresser notre pays et reconstruire l’Union européenne sur des bases saines.
Nicolas Dupont Aignan
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Valérie Pécresse, ou " le féminisme à visage humain"
11/04/2011 09:13
« Dans ma bibliothèque » est un petit blog vidéo assez intéressant dont l’objet est de faire découvrir aux internautes les goûts littéraires et musicaux de personnalités. C’est là que je suis tombée sur cette caricature d’autopromotion par la vacuité mettant en scène Valérie Pécresse « dans sa bibliothèque ».
Accueillant une petite équipe vidéo dans la fausse intimité d’un intérieur désincarné, la ministre tirée à quatre épingles enfile les poncifs comme des perles, en nous présentant ses lectures très « romantico-popu », dans une attitude hyper-empruntée que l’on eût volontiers attribué, de prime abord, à une grande bourgeoise ne s’encanaillant jamais au-delà de la lecture d’un Jane Austen.
Rien de très « british gentry », pourtant, dans la bibliothèque de Valérie Pécresse. Ce qui n’empêche pas que l’on y trouve avant tout, comme elle nous l’annonce satisfaite, « des livres de femmes ». Et d’apprendre, un peu incrédule, qu’ils « la racontent ». « N’en déduisez pas que je suis féministe, vous auriez raison » prévient l’hôtesse : ça promet d’être bigrement subversif !...
Parmi ces ouvrages « un barrage contre le Pacifique » de Margueritte Duras, hommage à « l’esprit de résistance », dont on imagine combien il doit être familier à Mme Pécresse. Celle-ci décrit l’ouvrage comme une sorte de « mythe de Sisyphe vu par les femmes » dont on restera longtemps à se demander en quoi il peut bien différer du mythe de Sisyphe « lambda », vu par les hommes. Vient ensuite « le bébé » de Marie Darrieussecq, qui exalte « la maternité comme on la voit toutes, c'est-à-dire cette merveille », quoiqu’en puissent dire les Badinter de tout poil et autre pisse-froid qui nous rabattent les oreilles avec les nausées du premier mois, les douleurs de l’accouchement et les vergetures post-gestation. Enfin, « la joueuse de Go » de Shan Sa, est l’un des innombrables livres étrangers qui témoignent s’il en était besoin de l’ouverture d’esprit de Valérie Pécresse : éprise de world-culture, cette aventurière de la première heure avoue raffoler de « l’exotisme ». Surtout lorsqu’il est vécu loin des dangers du paludisme et des Jivaro coupeurs de têtes, même si « rien n’est jamais plus beau qu’une touriste blonde (…) juste avant que sa tête dans la jungle ne tombe » (Muray).
Féministe ? Assurément. Ce n’est pas Pécresse qui nous recevrait dans sa cuisine au milieu de sa batterie de casseroles comme le fit "l'épucurien" Hervé Morin le 1er janvier. Pourtant, il n’y a pas que des « écrivaines » dans la bibliothèque de la ministre. Il y a aussi des hommes. « J’en ai retrouvé », jubile-t-elle en brandissant…des CD de musique ! Chez les Beauvoir du XXI° siècle, l’humanité est en effet coupée en deux. Les femmes, tendres et rêveuses se languissent en écrivant des vers pour exprimer le trouble qui les étreint au doux soleil de la fin du jour. Les hommes, solides et rugueux braillent en jouant de la gratte. Et comme « sans la voix des hommes, on n’y arriverait pas », Pécresse a choisi Léonard Cohen et sa « voix de basse exceptionnelle ». Pas bégueule, elle a aussi choisi Renaud, ce motard tatoué qui aimait Mitterrand et conspuait Thatcher : on vous avait prévenu que ce serait subversif.
Arrivent enfin les films, au premier rang desquels « le père Noël est une ordure », qu’on regarde en famille chez les Pécresse et dont on récite les dialogues par cœur. Ah, que ça fait chaud au cœur ce côté « comme tout le monde » ! Suffisamment « popu » pour nous venter les mérites d’un film « franchouillard » avec l’Encyclopédia Universalis arrière plan quand nous nous attendions plutôt à l’œuvre complète de Fellini avec le Littré en toile de fond. Suffisamment trans-générationnelle pour avoir fait l’impasse sur le trop récent « bienvenue chez les Chtis », mais pas suffisamment « plouc » pour avoir déballé ses « bronzés font du ski »…
On poursuit la séquence sur « Casablanca », « THE film d’amour » parce que, personnalité dense et complexe, traversée de contradictions et de combats intérieurs, l’oratrice est « féministe, mais romantique ». Puis on achève sur « vas, vis et deviens », « beau film sur la tolérance » et sur « la différence » qui narre l’histoire d’un « petit africain » se faisant passer pour un juif : pour le couplet sur l’exotisme, voir supra.
Avant que la caméra ne s’éteigne laissant le spectateur plongé dans un abîme de perplexité, on apprendra que Valérie Pécresse rêve quant à elle de découvrir la bibliothèque de Luc Besson. Ce qui témoigne combien la ministre n’a pas feint, et combien elle possède l’authentique imagination des vrais artistes : pour concevoir que Besson puisse posséder une bibliothèque, il faut avoir une certaine appétence pour la fable.
Coralie Delaume
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