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Créé le : 10/01/2011 15:32
Modifié : 09/08/2011 09:50

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Le programme économique de Marine Le Pen demeure imprécis

11/04/2011 07:27

Le programme économique de Marine Le Pen demeure imprécis


N.B.: version originale de mon article rédigée vendredi et publiée, après coupes par le permanencier de dimanche, dans La Croix de ce lundi (1).

La présidente du FN s'est entourée d'experts afin de donner de la consistance à son futur projet présidentiel
Opération crédibilisation pour Marine Le Pen: c'est devant des journalistes économiques et non des journalistes politiques que la présidente du FN a tenu à présenter, vendredi, les grandes lignes de son programme économique lors d'un "petit-déjeuner de travail" (aucun journaliste économique de La Croix n'avait été convié). Plusieurs propositions n'étaient cependant pas nouvelles. À commencer par celles déjà présentées en février dernier sur l'immigration (lire  La Croix du 22 février) ou en décembre 2010 sur la "sortie de l'euro" avec une parité "1 euro = 1 franc" et une "dévaluation prévisible de l'ordre de 20 à 25% du Franc".
Parmi les nouveautés, Marine Le Pen n'est toutefois pas entrée dans le détail en ce qui concerne le protectionnisme ou la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG. Cette dernière mesure est également proposée par le PS, mais ses modalités de mise en œuvre en changent radicalement la nature, du taux unique imaginé par les ultralibéraux aux taux progressifs qui fondent en France l'impôt républicain. Seule mesure précise: le rétablissement de l'échelle mobile des salaires, c'est-à-dire l'indexation des salaires sur l'inflation.
Sur les questions économiques, Marine Le Pen est épaulée par une poignée d'experts. Le seul impliqué dans l'appareil du FN est Jean-Richard Sultzer, puisque ce professeur à l'université Paris-Dauphine est membre du bureau politique du parti et conseiller régional du Nord-Pas de Calais. Parmi les autres experts, certains ont déjà publiquement participé l'année dernière aux travaux du conseil scientifique du FN, notamment Nicolas Pavillon (économiste) et Jean Roux (expert en comptabilité nationale et publique). D'autres, en revanche, sont de hauts fonctionnaires qui souhaitent conserver l'anonymat. C'est le cas de celui qui devrait être nommé directeur de cabinet de Marine Le Pen, un diplômé d'HEC et ancien élève de l'ENA qui aura trente ans cette année et travaille à Bercy.
Les uns et les autres sont les artisans de la mutation idéologique en cours au FN: alors que le parti d'extrême droite défendait auparavant une ligne économique libérale, anti-fiscaliste et anti-étatiste, il récupère aujourd'hui les thèses de ceux qui plaident depuis le milieu des années quatre-vingt en faveur d'une "autre politique", dénonçant le franc puis l'euro forts, le désengagement industriel de l'État ou encore la libéralisation des services publics.
L'un des experts de Marine Le Pen, Jean Roux (ancien du PS), est parallèlement membre du bureau national du Rassemblement pour l'indépendance de la France. Ce dernier parti a été fondé par Paul-Marie Coûteaux, qui travailla successivement avec les deux grandes figures politiques de cette mouvance: Jean-Pierre Chevènement à gauche et Philippe Séguin (décédé en 2010) à droite. Quant au futur directeur de cabinet de la présidente du FN, il avait soutenu Jean-Pierre Chevènement en 2002 et a rencontré Marine Le Pen en 2009 au cours d'un dîner chez un intellectuel de cette mouvance.
La récupération de ces thématiques par l'extrême droite est facilitée par la commune opposition à l'Union européenne. Le FN par nationalisme. Les "républicains des deux rives" comme conséquence d'une réflexion sur la "res publica" (bien public), la démocratie ou la politique économique et monétaire. Il n'empêche, les économistes dont le Marine Le Pen ou ses experts utilisent les travaux ne se reconnaissent pas forcément dans les solutions lepénistes. L'un d'eux, l'économiste Jacques Sapir, a ainsi analysé point par point, dans une tribune publiée en février sur le site Marianne2, le "plan en douze points détaillés" du FN pour "sortir de l'euro". "En l'état, ce programme ne constitue pas une véritable alternative, ce qui bien entendu ne veut pas dire qu'une telle alternative ne soit pas possible", y concluait ce directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales.
Laurent de Boissieu
*
**
 

(1) Version publiée dans La Croix du 11/04/2011:

Le FN maintient le flou sur son programme économique

Marine Le Pen s’entoure d’économistes dont certains viennent de la gauche, afin de donner de la consistance à son projet présidentiel

C'est devant des journalistes économiques et non politiques que Marine Le Pen, présidente du Front national, avait tenu à présenter, vendredi, les grandes lignes de son programme économique lors d'un "petit déjeuner de travail" . Une opération de crédibilisation pour le moins troublante. certains médias – dont La Croix – avaient été tenus à l'écart de la séance au cours de laquelle plusieurs intervenants "experts" du Front national n'ont pas révélé leur identité. Sur le fond, la réunion n'a par ailleurs guère apporté de révélation. Les principales propositions avaient déjà été présentées, comme celle sur l'immigration (lire La croix du 22 février) ou, dès décembre, l'idée de la "sortie de l'euro" avec une parité "1 euro = 1 franc" et une "dévaluation prévisible de l'ordre de 20 à 25%".
Au registre des nouveautés, Marine Le Pen n'est pas entrée dans le détail en ce qui concerne le protectionnisme ou la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG. Cette dernière mesure est également proposée par le PS, mais ses modalités de mise en œuvre en changent radicalement la nature, du taux unique imaginé par les ultralibéraux aux taux progressifs qui fondent en France l'impôt républicain. Seule mesure précise: le rétablissement de l'échelle mobile des salaires, c'est-à-dire l'indexation des salaires sur l'inflation.
Sur toutes ces questions, Marine Le Pen est épaulée par une poignée d'experts. Le seul impliqué dans l'appareil du Fn est Jean-richard Sultzer, professeur à l'université Paris-Dauphine, membre du bureau politique du parti et conseiller régional de nord-Pas de calais. Parmi les autres, certains ont déjà publiquement participé l'année dernière aux travaux du conseil scientifique du FN, notamment Nicolas Pavillon (économiste) et Jean Roux (expert en comptabilité publique). D'autres, en revanche, sont de hauts fonctionnaires qui souhaitent conserver l'anonymat. C'est le cas de celui qui devrait être nommé directeur de cabinet de Marine Le Pen. Ce trentenaire se présente comme diplômé d'HEC, ancien élève de l'ENA et fonctionnaire à Bercy.
Les uns et les autres sont les artisans de la mutation idéologique en cours au FN: alors que le parti d'extrême droite défendait auparavant une ligne économique libérale, anti-fiscaliste et anti-étatiste, il récupère aujourd'hui les thèses de ceux qui plaident depuis le milieu des années 1980 en faveur d'une "autre politique", dénonçant le franc puis l'euro forts, le désengagement industriel de l'État ou la libéralisation des services publics.
La récupération de ces thématiques par l'extrême droite est facilitée par la présence de personnalités venues de la gauche. Jean roux est un ancien du PS. Le futur directeur de cabinet de la présidente du FN dit avoir soutenu JeanPierre chevènement en 2002 avant de rencontrer Marine Le Pen en 2009. Les économistes dont le FN utilise les travaux ne se reconnaissent toutefois pas forcément dans les solutions lepénistes. L'un d'eux, Jacques Sapir, a ainsi analysé, dans une tribune publiée en février sur le site Marianne2, le "plan en douze points détaillés" du Fn pour sortir de l'euro. "En l'état, ce programme ne constitue pas une véritable alternative, ce qui bien entendu ne veut pas dire qu'une telle alternative ne soit pas possible", y concluait ce directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales.

Laurent de Boissieu
La Croix, 11/04/2011

http://www.ipolitique.fr/






Libye: l'enlisement après l'audace?

08/04/2011 08:16

Libye: l'enlisement après l'audace?


Trois semaines déjà que la coalition est engagée dans le conflit libyen et pour la première fois Alain Juppé a évoqué le risque d'enlisement compte tenu du caractère confus de la situation militaire. Si la zone d'exclusion aérienne a rapidement été mise en place, le plan qui prévoyait de laisser les insurgés avancer sous couvert d'appui aérien montre les limites de la toute puissance de la coalition.


" Et maintenant que faire ? " se demandait Lénine quelques mois avant la Révolution d’Octobre.
C’est la question que se pose la coalition trois semaines - déjà - après le début des opérations visant à instaurer une zone d’exclusion aérienne au dessus de la Libye.
Certes, les avions avancent, jeudi matin encore la France a engagé deux Rafale supplémentaires pour l’opération Harmattan.
En attendant, sur le terrain les insurgés reculent. Dans ces conditions, comment veux-tu… gagner une guerre, comme dirait l’autre.

Et l’affaire se fait un peu plus complexe chaque jour. Les premières bavures tant redoutées ont eu lieu. Ce mercredi, deux rebelles ont été tués et une dizaine blessés par une frappe de l'Otan à l'est du port pétrolier de Brega, où la ligne de front entre rebelles et forces loyalistes s'est stabilisée depuis une semaine.

Déjà les forces américaines ont annoncé qu'elles n'effectueraient plus de raids au-dessus de la Libye, mais qu'elles continueraient toutefois à fournir un appui à l'opération Unified Protector conduite par l'Otan.

Un risque d'enlisement existe selon Juppé

Considérée comme sa « priorité numéro 1 », la ville de Misrata, assiégée par les troupes de Kadhafi est dans une situation critique. Les bombardements effectués jeudi par les troupes loyales à Mouammar Kadhafi ont fait cinq morts et vingt-cinq blessés, ont indiqué des porte-paroles des insurgés joints par téléphone. L'armée régulière a également bombardé le quartier portuaire, seul point d'accès des rebelles avec l'extérieur. Le port de Misrata a été temporairement fermé.

Les Nations unies ont appelé, mercredi soir, à une cessation des hostilités autour de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, pour que de l'aide puisse parvenir aux blessés et que la population puisse fuir les combats entre les rebelles et les forces du colonel Kadhafi.

Pour la première fois, Alain Juppé a avoué que sur le terrain « la situation militaire est confuse et indécise et le risque d'enlisement existe ».
Si Kadhafi est déstabilisé, émoussé, ses troupes gardent l’avantage sur le terrain et de sérieuses divergences de vues émergent entre pays européens sur la façon d’obtenir son départ. « Un certain nombre de nos partenaires estiment que les sanctions suffisent. Il y a une divergence sur ce point » a également expliqué le Ministre des affaires étrangères.

Surtout le changement de tactique des troupes fidèles à Kadhafi pose de sérieux problèmes à la coalition. Cachées dans des villes densément peuplées, au milieu des civils, elles sont à l’abri des frappes aériennes. Une utilisation des civils comme boucliers humains redoutée et dénoncée par Hillary Clinton. Le responsable de l’Otan à Bruxelles a ainsi reconnu réaliser moins de raids aériens à Misrata en raison de la craindre de commettre de graves dommages collatéraux susceptibles de retourner l'opinion libyenne. Moins de raids de l'Otan et déjà
déjà des voix qui s'élèvent parmi les insurgés contre ce qui apparaît comme un désengagement de l'Otan. 

Des rebelles entre exaltation et amateurisme

Autant de difficultés analysées lors d'un entretien à Médiapart par le général Vincent Desportes, - ancien directeur du Centre de doctrine et d'emploi des forces, connu pour son franc parler : «  Il y a toujours, au début, une phase relativement aisée pour l'aviation. La force aérienne a agi dans les conditions les plus favorables pour elle, entre ciel bleu et désert, sur des cibles parfaitement visibles ou sur des cibles – des aérodromes, des centres de commandement ou des sites de défense sol-air, par exemple – dont on connaissait parfaitement les coordonnées. Cette première phase a donc eu lieu dans les meilleures conditions. Mais on sait qu'on ne gagne jamais une guerre avec la seule aviation. On gagne toujours la guerre par une convergence d'actions, en particulier terrestres et aériennes. La difficulté en Libye, c'est que les rebelles, c'est à la fois l'exaltation et l'amateurisme. Donc on aura, et on a déjà, le plus grand mal à coordonner action aérienne et action terrestre ».

Paradoxalement, les opérations en Libye avancent, mais la coalition a atteint les limites de sa toute puissance et le plan qui envisageait de laisser les insurgés progresser sous couvert d’appui aérien montre toute l’ampleur de sa fragilité.   

Une démonstration concrète de ce qu’écrivait l’historien américain T.R. Fehrenbach : « Vous pouvez survoler un territoire pour l’éternité ; vous pouvez le bombarder, l’atomiser, le pulvériser, y détruire toute trace de vie. Mais si voulez le défendre, le protéger, le maintenir au sein de la civilisation, vous devez le faire au sol, de la même manière que les légions romaines, en mettant vos jeunes soldats dans la boue ».
 
A ce détail près que les légions romaines étaient considérées comme un modèle d’efficacité tant par leur discipline, leur organisation que par leur maîtrise des tactiques militaires.  

Rien à voir avec la désorganisation des insurgés qui constitue une véritable source de déstabilisation du champ de bataille à l’exemple tragique de ces rebelles anti-Kadhafi pas très inspirés, pris de la riche idée de tirer en l’air avec des balles traçantes pour célébrer l’arrivée des avions américains au dessus de Brega au début du mois d’avril.
Un accueil en armes pris pour une attaque du sol par des avions américains qui ripostèrent en lançant une attaque toute chirurgicale. Bilan : 13 morts.

Régis Soubrouillard - Marianne

http://www.marianne2.fr/Libye-l-enlisement-apres-l-audace_a204767.html






Quelles sont les vraies raisons des hausses des prix du pétrole sur les marchés ?

08/04/2011 08:11

Quelles sont les vraies raisons des hausses des prix du pétrole sur les marchés ?


Depuis le début des révolutions arabes, il n'aura échappé à personne que les prix du pétrole sont repartis à la hausse, tous les spécialistes ou soi-disant font des sorties remarquées pour nous expliquer avec plus moins de brio les raisons, les causes et même quelles solutions nous pouvons prendre pour endiguer le flot de la hausse des cours pétroliers et des énergies. Les explications et les solutions apportées par le Gouvernement participent au concours du grotesque. Je suis d'ailleurs assez catastrophé de me rendre compte que notre classe politique, la majorité de notre presse économique spécialisée et les citoyens sont totalement à côté de la plaque dans leurs commentaires et dans leurs analyses. J'ai entendu Eric Besson expliquer sérieusement sur I télé que la hausse des prix du pétrole était principalement due à la spéculation. Le pompon revenant à Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie et des finances, celle là même qui préconisait en 2008 de "faire du vélo" ou qui lors du premier G20 d'après crise économique prenait des photos de la réunion, s'est une nouvelle fois surpassée en préconisant "la conduite économique" expliquée et en assurant que l'observatoire des prix et des marges contrôlerait les abus dans la répercussion des prix à la pompe. Plus largement sur le pouvoir d'achat des français les ministres ont des solutions économiques de ménagère en proposant un chèque social essence pour Christian Estrosi et un panier de produits de grande consommation pour Frédéric Lefevbre. Un concours de discours stupides, relayés et analysés par la presse économique. Ras le bol. Leçon n°1. Quelles sont les vraies raisons qui font augmenter les cours du pétrole sur les marchés ?

La guerre civile libyenne, précédée par les révolutions arabes ont fait brutalement croitre les cours du pétrole sur les marchés internationaux. Mais en réalité le niveau élevé des cours du pétrole est assis principalement sur d'autres raisons. C'est plus l'instabilité régionale et le risque de contagion révolutionnaire à d'autres pays de la zone, spécialement l'Arabie Saoudite, qui a fait peser une tension sur les marchés pétroliers et donc a poussé les cours à la hausse que directement la guerre libyenne. Démonstration. En février l'offre mondiale de pétrole, c'est-à-dire la production et la mise à disposition des stocks se sont élevés à 90,7 M de baril/jour, la production elle s'est élevée à 88,2 M de bj. Sur les derniers mois de l'année 2010, soit avant la réalisation des révolutions arabes, la production mondiale de pétrole était cantonnée à 84 M de bj. La guerre civile libyenne n'a donc pas du tout affecté la production mondiale de pétrole. Autre exemple, prenons un marché neutre, le WTI Nymex, marché américain de référence, a clôturé hier à 107,86 $ le baril. En janvier, le même baril de "Light sweet crude" (WTI) avait déjà atteint cette année les 99,20 $ et on prédisait déjà à terme un courant de haussier justifié par beaucoup d'autres raisons, alors que les révolutions arabes n'avaient pas encore débuté. La révolution libyenne ne serait donc qu'une crête sur la vague mondiale de la hausse des cours du pétrole. La Libye est dans la cour des pays pétroliers un petit producteur avec seulement 1,9 M bj et 1,5 M bj à l'export (2 % de la production mondiale) c'est surtout un pays qui regorge de gigantesques ressources sous exploitées. La révolution libyenne a surtout atteint le marché européen de référence des pétroles léger doux, le brent londonien. Mais les vraies raisons de la hausse des cours du pétrole sont ailleurs.

La hausse de la demande est la principale raison de la hausse structurelle des prix du baril de pétrole. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, pour comprendre pourquoi les cours du pétroles sont actuellement à la hausse, il faut procéder à une analyse longue et non pas faire une recherche des raisons proches. La demande mondiale de pétrole a cru deux fois plus vite sur la période 2000-2010 (crise économique mondiale comprise) que sur la période 1990-2010. Depuis 1990 la consommation de pétrole de la Chine a augmenté en moyenne d'environ 15 % par an, se hissant au second rang mondial des consommateurs, alors que jusqu'en 1992 la Chine n'était qu'un exportateur net de pétrole. Les autres pays émergents, l'Inde en tête participent eux aussi à la hausse de la demande mondiale de pétrole. Il y aurait donc en tendance lourde une hausse pesante et perpétuelle de la demande mondiale de pétrole, faisant naturellement augmenter les cours. Vous comprendrez donc que les cours du pétrole augmentent sur les marchés plus parce qu'on anticipe une demande forte que parce qu'il pèse un risque révolutionnaire au Moyen Orient. Les révolutions maghrébines ne font qu'accélérer la hausse des cours du pétrole. Autre exemple le chaos japonais a fait peser des incertitudes sur l'orientation des marchés pétroliers mondiaux. D'abord les marchés ont considéré que le séisme provoquerait une baisse de la demande japonaise de pétrole. Le Japon représente tout de même 5 % de la consommation mondiale de pétrole et on estime que la baisse devrait être de l'ordre de 500 000 à 750 000 bj sur les premiers mois. Inversement la remise en cause un peu partout des programmes nucléaires des Etats ont été autant de signaux envoyés aux marchés comme une hausse de la demande mondiale des énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) dans la production future d'électricité. L'impact de la crise japonaise sur les marchés pétroliers est donc incertain. Le principal instrument de variation des cours du pétrole, c'est l'évolution de la demande mondiale. C'est donc la demande qui dicte les prix sur les marchés.

La réduction de l'offre. Il faut distinguer deux choses la production de pétrole et les réserves pétrolières. Simple, mais plus subtil qu'il n'y parait. Les réserves de pétroles correspondent à l'ensemble des champs de pétrole découverts et exploitables. (ne rentre pas dans l'analyse, risque de Peak Oil). La production pétrolière correspond à l'ensemble des champs de pétrole exploités. C'est ce deuxième instrument qui détermine l'offre de pétrole et fait fluctuer les marchés au jour le jour. Ces dernières années il y a eu sur les marchés une réduction de la production, donc de l'offre. L'évolution de l'offre est matérialisée par les marges de production disponible. Cela correspond à la différence entre la capacité de production et la consommation. Lors du dernier grand pic pétrolier en 2008, les marges de production disponible étaient nulles. Le pic de 2008 s'est construit en plusieurs années. D'abord cela provient d'un changement de politique de l'Opep. Au début de 1999 le baril WTI atteint un plus bas à 10 $. L'Opep réagit en décidant d'employer une baisse de ses niveaux de production en cas de correction du prix. L'Opep fixe une bande de fluctuation des prix du pétrole dans laquelle elle agit. En de ça d'un certain niveau de prix du panier moyen des bruts mondiaux, l'Opep réduit sa production au de là elle l'augmente. Mais la fourchette considérée comme raisonnable par l'Opep n'a cessé d'être de plus en plus élevée. En 2000, elle était de 22 à 28 $ en 2004 elle atteignait 27 à 35 $, sous l'effet aussi de la dépréciation du dollar. En 2005 le seuil d'appréciation minimum était fixé à 40 $. Aujourd'hui l'Opep considère que 90 $ le baril est un seuil minimum en de ça duquel le cartel doit réduire sa production à la baisse. Vous comprendrez donc que les prix du pétrole montent aussi parce que les offreurs le souhaitent. A qui d'autre profite de l'augmentation des cours du pétrole ? Aux compagnies pétrolières. Sans pouvoir le démontrer, on peut avoir une suspicion dans laquelle les compagnies pétrolières organisent la réduction de la production de pétrole et donc par là même une réduction de l'offre mondiale de pétrole. L'Europe est en plus un cas à part puisqu'elle dispose d'outils de raffinage qui sont dépassés. Raffiner du pétrole cela revient à séparer le pétrole brut afin d'en obtenir différents produits pétroliers consommables (Mazout, Gasoil, Kérosène, Essence, Gaz ...etc). Il y a eu d'abord des évolutions de la demande en Europe, la part de consommation de pétrole pour le transport s'est accrue pendant que la part de consommation pour le chauffage a diminué. Dans le secteur des transports, les constructeurs et les consommateurs ont privilégié l'utilisation de moteurs diesels par rapport aux moteurs essence. Les outils de raffinage ne sont pas adaptés. En Europe on surproduit des produits pétroliers lourds et on sous produit des carburants légers. D'autre part on sur consomme du gasoil et sous consomme de l'essence. Par exemple en 2008 le prix du gasoil à la pompe était plus élevé que celui de l'essence. Cela pourrait se reproduire cet été.

Vous comprendrez donc pourquoi les cours du pétrole augmentent dans un contexte mondial dans lequel il y a une augmentation forte de la demande et une stagnation voire une baisse de l'offre. Les capacités excédentaires de production n'ont cessé de se restreindre. Dans le début des années 2000 ces capacités étaient encore de 6 M bj, elles n'étaient plus que de 2 M bj en 2005, en 2008 la consommation était égale aux capacités de production mondiale de pétrole, déjà aujourd'hui la production mondiale de pétrole (88,2 M bj) est inférieure à la consommation mondiale (89,8 M bj) (chiffres février 2011).

La spéculation. Avant de rentrer dans l'analyse, il est impératif d'avancer de brèves explications simplifiées. Il existe deux genres de marchés, le marché physique et le marché papier. Ce qui distingue ces deux marchés c'est la fermeté de l'accord sur l'échange des valeurs. Sur le marché physique l'échange de produits pétroliers se réalise sur le moment ou à terme. Ce sont les marchés dit spot. Sur les marchés papier on s'échange de simple volontés d'achat de produits pétroliers à des échéances de court, moyen et long terme. Le problème c'est qu'il existe un différentiel de dimensionnement entre les marchés physique et papier. Les marchés papier des énergies sont généralement de 10 à 35 fois plus grands dans leurs volumes d'échange que les marchés physique. Schématiquement les marchés pétroliers virtuels pèsent plus lourd que les marchés réels. La spéculation sur les contrats des futures pétroliers influence bien entendu les cours du pétrole sur les marchés spot. Exemple, en 2009 un trader sur le marché pétrolier du nom de Steven Perkins de PVM Oil Futures achète en 2 heures sur les marchés virtuels 7,125 milliards de barils de pétrole, soit 30 % de la production annuelle de l'Opep. Sur ce coup de folie le brent londonien gagne seulement 2,5 $ (71 à 73,5 $). Viré, on racontera que Steven Perkins était ivre au moment de réaliser la transaction, peut-être était-il plus difficile d'avouer, que sous la pression, il a tout bonnement pété les plombs. Les marchés physique et papier sont liés, mais le marché papier influence que partiellement le marché physique. Environ de 10 à 30 % des variations des cours du pétrole seraient constitués par les jeux spéculatifs. Il serait juste de dire que la spéculation agit aussi à l'amplification des baisses des cours des produits pétroliers lorsque les marchés sont en décrue. Le risque c'est que la taille des investisseurs et le volumes sur les marchés papiers sont en perpétuelle croissance et ils influent de plus en plus fortement sur les marchés physiques. La solution pour contrer ce mouvement est simple, elle est de réduire la taille et les capacités des acteurs sur ces marchés (voir l'intéressant projet de régulation américain)

Les événements contrariants ; géopolitique, climat, économie

Ces éléments conjoncturels sont aussi des moteurs de la variation des cours des produits pétroliers. Tous les évènements nuisibles à la production entraînent sur les marchés une augmentation des cours sur les marchés. Depuis le début des années 1990 on peut s'apercevoir qu'il y a eu une conjonction d'événements défavorables aux marchés pétroliers. L'instabilité des révolution arabes, la crise politique perpétuelle au Nigeria et les guerres civiles en Afrique, le cadenassement de la politique énergétique russe, l'anti-américanisme en Amérique latine (Vénézuela) et au Moyen Orient (Iran, double jeu Arabie Saoudite), le risque terroriste Irak, les dégâts climatique et catastrophes techniques dans le Golf du Mexique, la concurrence des compagnies pétrolières des pays émergents Chine et Inde ...etc. Une somme d'évènements contrariants qui est venue peser sur la production et donc sur les cours mondiaux du pétrole.

Politoblog






L'écologie version inégalitaire

08/04/2011 07:59

L'écologie version inégalitaire


Les dernières mesures proposées par le gouvernement pour lutter contre la pollution à l'intérieure des villes commencent à faire du bruit. Et pour cause, les mesures envisagées, si elles peuvent à première vu paraître de bon sens, s'avèrent en réalité s'appuyer sur une vision inégalitaire de la société. Et ce n'est pas la première fois que les politiques dites écologiques tournent à une nouvelle version de la lutte des classes. En effet, bon nombre d'aides pour des améliorations de type écologique se font le plus souvent sous la forme de baisses d'impôts, preuve que le gouvernement a une vision très bourgeoise de l'écologie. Comme la moitié des français  ne paient pas d'impôt, ils sont ipso facto exclus de ce genre d'aide et en plus pour ceux qui en paient, seules les tranches les plus élevées y trouvent vraiment leur compte. Mais là c'est la cerise sur le gâteau, puisqu'il s'avère que les dernières dispositions interdiraient aux véhicules d'un certain âge ou ne correspondant pas aux critères écologiques en place, d'entrer dans les centres-ville. Avec une telle mesure, n'en doutons pas, les bobos pourront se retrouver entre gens de bonne compagnie. Voilà bien une mesure qui ne pourra qu'agraver à terme le vieillissement et l'embourgeoisement qui caractérisent déjà la plupart des centres-ville en France. La prolophobie prend ici le visage de l'écologie, mais qu'attendre d'autre de gens aussi déconnecté du pays. Des gens  qui ne semblent pas voir que si le parc automobile français vieillit, c'est surtout parce que les salaires ne permettent plus à la plupart des gens d'acheter des véhicules neufs. Les dirigeants doivent sûrement croire que les français sont d'affreux collectionneur de bagnoles pourries réfractaires aux véhicules économes. 
 
Et d'ailleurs les derniers chiffres du crédit à la consommation montrent un sérieux coup de frein sur le dernier ressort de la demande française. Ainsi les jeunes de moins de 30ans ont compris que leur avenir est plutôt sombre, du moins à court terme, ils ont donc décidé de se passer de crédit autant qu'ils le peuvent. On est ainsi  en France  passé de 40% des personnes de cette tranche d'âge qui avaient un crédit en 2005, à seulement 33.5% en 2010. La France connaît actuellement son taux de crédit à la consommation le plus bas depuis que les statistiques sur cette question sont mesurées, c'est tout un symbole. Alors certes les gens sont peut-être plus responsables, mais c'est surtout la vision de leur avenir personnel qui doit les pousser à agir de la sorte. Pas d'emploi stable, un chômage qui gonfle, et une croissance qui ne redémarre pas ne sont pas vraiment des indicateurs qui inspirent confiance en l'avenir. Alors, pourquoi s'endetter? Cette situation rendra la décision sur les véhicules propres d'autant plus frustrante que les jeunes par exemple ne pourront tout simplement pas s'adapter à ces nouveaux critères  écologiques. Le gouvernement vient de trouver un bon moyen d'accroître encore les frustrations des plus jeunes. 
 
Dans une société où les inégalités économiques ne cessent de croître, faire une politique écologique qui ne prend pas ce facteur en compte c'est manifestement stupide. Et cela montre que c'est bien la seconde hypothèse Toddienne qui est la bonne les élites ne sont pas connes, enfin pas totalement, elles sont surtout complètement indifférentes aux problèmes d'une partie écrasante de la population. D'ailleurs il n'aurait pas était très difficile de remplacer cette proposition par une plus égalitaire, et en plus nettement plus écologique. En effet quitte à réduire drastiquement la pollution en ville que l'on interdise progressivement la circulation de tout les véhicules, hormis les transports et les services, dans les centres-ville des grandes agglomérations. Pour l'occasion on aurait pu engager des crédits publics pour le développement des transports en commun, ainsi que dans le but de densifier progressivement les villes pour réduire les distances entre les lieux d'habitation et les lieux de travail. Des politiques qui seront de toute façon nécessaires à long terme pour sortir du pétrole. Au moins là tout le monde aurait été logé à la même enseigne, les gens auraient gueulé certainement, mais pas pour les mêmes raisons. De plus la population a bien conscience que le pétrole s'épuise et qu'il faudra apprendre à s'en passer, c'était donc une bonne occasion justement de faire en sorte que tout le monde participe à l'effort équitablement. Bien évidement, cela aurait aussi embêté les ministres et leurs petits amis des centres-ville bourgeois. Alors non, la meilleure solution c'était de taxer ces vilains véhicules des pauvres qui polluent. En bref c'est toujours les mêmes qui sont lésés et cela commence sérieusement à énerver le populo qui n'est pas complètement con, quoiqu'en pensent nos dirigeants. Le faite ce que je dis, pas ce que je fais, a des limites. Non seulement cette politique est inégalitaire et peu écologique comme je l'expliquerais par la suite, mais en plus elle va accroître encore le fossé déjà béant séparant les classes aisées du reste de la population.  Alors qu'il faudrait au contraire les rassembler pour lutter ensemble et s'adapter à  une évolution énergétique que l'on sait pourtant inéluctable.  
 
Une mesure pas vraiment écologique 
 
L'effort écologique doit être partagé équitablement pour être accepté. Et l'on ne voit pas pourquoi seuls les plus pauvres de la population devraient se voir rejeter en dehors des villes avec leurs véhicules, pendant que les gens suffisamment aisés pourront continuer à rouler avec leurs véhicules pseudo-écolo qui consomment quand même du pétrole. On peut d'ailleurs rajouter à cette argumentation que le renouvellement du parc automobile est en soit un acte fortement polluant. Parce que ces véhicules moins polluants que l'on doit vendre aux français, on doit d'abord les produire, et donc utiliser des matières premières pour les fabriquer, ainsi que de l'énergie. J'ai donc une question à poser ici.  Combien de temps faudra-t-il pour que le gain en terme de pollution dû à l'usage de ces véhicules moins polluants, équilibre la pollution engendrée par le renouvellement du parc auto? Non, parce que l'acte le moins polluant en général c'est de ne pas consommer ou de consommer moins, pas de consommer plus.  Vous me direz, c'est pas grave de toute façon ces véhicules seront produits pour la plupart à l'étranger, délocalisation oblige, donc les poumons de nos amis bobo-écolos pourront rester propres.
 
On voit ici l'hypocrisie qui tient lieu de moteur aux décisions politiques, car on peut vraiment se demander s'il s'agit bien de mesures à vocation écologique ou tout simplement d'un moyen commode pour relancer le marché automobile français qui chancelle. En l'occurrence s'il s'agit de ça, alors effectivement il est normale que la mesure soit inégalitaire. En effet lorsque l'on connaît l'évolution du crédit à la consommation et l'évolution salariale en France, on sait que les pauvres et les classes sociales les moins riches ne pourront pas renouveler leurs automobiles. Dans ce cas autant cibler  les classes sociales aisées en mettant en avant un dispositif inégalitaire qui favorise les véhicules les plus coûteux pour la circulation en ville.  Loin d'être une décision écologique, il est donc probable que la première motivation soit la relance du marché automobile en poussant des gens qui en ont les moyens à renouveler leur voiture même neuve. Or il s'agit là d'un acte anti-écologique par nature puisque c'est manifestement du gaspillage. 
 
 
Le rationnement à la place du marché libre 
 
Maintenant que peut-on proposer pour faire apprendre progressivement  à nos villes à se passer de voiture sans pour autant prendre des mesures inégalitaires? La réponse est assez simple, il faut des mesures qui ne puissent être non contraignantes pour les gens aisés. Il faut simplement faire en sorte que l'argent ne soit pas un moyen d'échapper à l'effort nécessairement collectif de la sortie progressive du pétrole. Il ne faut donc pas se fier à des mécanismes de marchés ou à des méthodes du type baisse d'impôt pour investissement écologique. A la rigueur on subventionne directement les techniques propres pour en réduire le prix d'achat. Pour ce qui est de la consommation de pétrole en elle même pourquoi ne pas faire comme nos prédécesseurs au sortir de la guerre. En période de pénurie l'histoire nous montre que ce n'est pas vers le marché que les nations se dirigent, mais vers le rationnement quantitatif et la planification collective de la consommation, seuls véritables moyens de faire des économies sans pour autant créer de fortes inégalités.
 
On pourrait très bien mettre un quota d'utilisation annuel ou mensuel de pétrole à ne pas dépasser. Les matériels informatiques d'aujourd'hui rendent cela assez simple à mettre en pratique.  Chaque personne recevrait une carte à puce avec une quantité pétrole à utiliser annuellement sous forme de crédit pétrolier à consommer. A la station de service un appareil débiterait progressivement votre carte en fonction de la quantité de carburant consommé, et une fois le plafond atteint plus possible d'acheter du pétrole même si vous avez l'argent pour le faire. Un tel dispositif engendrerait un meilleur comportement et une limitation de la consommation et de l'usage des voitures de façon égalitaire, le prix du pétrole restant le même pas d'augmentation des taxes. Ensuite on pourrait même favoriser la moindre consommation en faisant en sorte que l'état rachète les points non utiliser de consommation de pétrole. Ainsi, moins une personne utiliserait de pétrole et plus d'argent elle pourrait toucher au moment du renouvellement de ses points. De quoi favoriser un comportement civique je pense. L'autre avantage c'est que l'on pourrait fixer une quantité  de pétrole maximum que la France s'autoriserait à consommer annuellement, ce qui est impossible à faire si l'on reste dans la logique du marché. On pourrait ainsi planifier une sortie à plus ou moins long terme du pétrole en fonction des évolutions technologiques et des comportements de la population.
 
Au final vous voyez que l'écologie n'est pas forcement inégalitaire, elle l'est en France parce que ceux qui nous dirigent n'ont aucun souci du bien commun. Seul compte en fait leur petit confort et celui de leurs proches sociologiquement parlant. J'espère quand même  que ces mesures inégalitaires ne dégoûteront pas définitivement les français de l'écologie, car il y a bien urgence en la matière. Il ne faut plus laisser l'écologie aux couches sociales aisées, car c'est le meilleur moyen pour que rien de change concrètement. 
 
Yann





Alléger le «mammouth»? Oui mis en attaquant la mauvais graisse et pas l'os !

08/04/2011 07:53

Alléger le «mammouth»? Oui mis en attaquant la mauvais graisse et pas l'os !


Classée au plus bas niveau européen pour son taux d'encadrement des élèves, la France n'a, selon la vice-présidente du SNALC Claire Mazeron, toujours pas compris que vouloir faire des économies sur le budget de l'Education nationale en supprimant des postes entrainait forcément une détérioration des conditions d'enseignement.


La France plus mauvais élève de l’Europe pour son taux d’encadrement des élèves : c’est le constat récemment établi par le CAS (Centre d’Analyse Stratégique) dans son Tableau de bord de l’emploi public. Avec 6,1 enseignants pour 100 élèves et étudiants, le système éducatif français se situe loin, très loin derrière les pays du nord (Suède, Danemark) mais aussi du sud de l’Europe (Portugal, Grèce, Italie) a priori moins favorisés.

Cette analyse confirme ce que chaque professeur, chaque parent, constate sur le terrain : la dégradation progressive des conditions d’enseignement, conséquence directe de la saignée budgétaire rituelle opérée à chaque rentrée scolaire. Classes surchargées, dédoublements non budgétés, options supprimées ou assurées dans des conditions indignes de ce nom, accompagnement « personnalisé » assuré en classe entière, stagiaires inexpérimentés affectés à temps complet dans les établissements… Quand l’Etat ne se place pas en cessation de paiement, en ne rémunérant plus – ou des mois plus tard - les examinateurs du baccalauréat ou des concours de recrutement ! Toutes économies de bout de chandelle, au regard des conséquences sur la qualité de l’enseignement dispensé.

L’efficacité du système éducatif ne se mesure certes pas - seulement - à l’aune des sommes dépensées. Il n’existe pas de corrélation fiable entre réduction de la taille des classes et réussite des élèves, surtout lorsqu’elle s’effectue uniformément et à la marge. Et les moyens largement accordés aux projets « gadgets », aux équipements informatiques prétextes, aux formations vides de contenu ou encore aux innombrables dispositifs de « remédiation » - véritables usines à gaz -, pourraient avantageusement être réaffectés.

Et pourtant. Avec 16000 suppressions de postes prévues à la rentrée 2011, le Ministre et Bercy réunis ne s’attaquent même plus à l’os, mais à la moelle épinière du système. Et les réformes en cours, sous couvert de bonnes intentions pédagogiques, n’ont qu’un seul objectif : faire des économies. A cette subtilité près que l’autonomie nouvelle accordée aux établissements et une gestion fortement décentralisée permettent au Ministère de se défausser : professeurs et chefs d’établissements gèrent ensemble la libre  pénurie – et les conflits qui vont avec. Il est peu probable qu’ils trouvent une oreille attentive auprès de recteurs alléchés (achetés ?) par la nouvelle prime à la course aux économies.

De facto, l’offre éducative n’a donc jamais été aussi réduite. Alors que la réforme du lycée devait offrir un parcours  de réussite « personnalisé » à chacun, élèves et fédérations de parents trop longtemps dupes découvrent une réalité bien différente : saupoudrage des contenus au sein des nouveaux « enseignements d’exploration », programmes allégés, tutorat inexistant, options de langues anciennes ou rares assurées en classes regroupant trois niveaux d’enseignement… Dans le même temps, la réforme de la formation des maîtres - qui a permis de récupérer encore quelques postes au compte-goutte -, désorganise les établissements, fait fuir les derniers candidats à l’enseignement et laisse sur le carreau de jeunes professeurs épuisés et démotivés.

Il y avait certainement à tailler dans le premier budget de la Nation. Bien qu’elle ait récemment diminué, la dépense éducative globale en France se situe encore dans la moyenne haute des pays de l’OCDE. Mais comme le remarque l’intéressante étude du CAS, le faible taux d’encadrement des élèves français s’explique surtout par « la forte composante administrative » du système éducatif. Avant de s’attaquer au cœur du métier – ce qui se passe dans les classes, et pas rue de Grenelle -, le Ministère serait bien inspiré de s’attaquer à la mauvaise graisse, en recentrant l’école sur sa mission première : la transmission des savoirs et des savoir-faire.


Claire Mazeron - Tribune






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